Michèle Laroque

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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce jeudi, c’est Michèle Laroque, comédienne, pour la mini-série "Tout Pour Agnès" disponible en exclusivité à partir du 1er décembre sur Paramount+ avant sa diffusion courant 2024 sur France Télévisions.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcript
00:00 Et ce matin, Thomas Hill, vous recevez Michel Larocque.
00:03 Pour cette série "Tout pour Agnès" qui débarque demain sur Paramount+.
00:08 Et qui est vraiment une série à voir.
00:10 Mais c'est l'heure d'abord de votre portrait s'odore.
00:12 Michel Larocque, des petits sons qui vous rappelleront quelques grands souvenirs.
00:16 Voici le premier.
00:16 Alors, je ne savais pas, Michel Larocque, votre mère était roumaine.
00:27 Elle avait fui la dictature en 1956.
00:30 Elle était danseuse folklorique et violoniste.
00:32 C'est elle qui vous a un peu légué sa fibre artistique, finalement.
00:37 C'est-à-dire que je n'avais pas le choix.
00:38 J'ai vraiment eu des activités très, très, très nombreuses quand j'étais en classe.
00:43 Je n'allais jamais au goûter des copines parce que c'était cours de danse,
00:46 cours de piano, cours de tennis.
00:48 Ouais, ouais, ouais.
00:49 Mais bon, aujourd'hui, je suis très contente de savoir un peu tout faire.
00:53 Qu'est-ce qui vous reste de la Roumanie aujourd'hui ?
00:55 C'est un peu compliqué parce que ma mère a choisi la liberté,
01:01 c'est ce qu'on disait à l'époque.
01:02 Mais après, elle a énormément culpabilisé d'avoir laissé sa famille là-bas.
01:07 Donc, elle était malheureuse.
01:09 C'est compliqué.
01:10 Vous y êtes retournée régulièrement ?
01:11 Oui, j'y suis retournée une fois.
01:12 Ils ont voulu m'enlever la sécurité.
01:14 Ah oui ?
01:15 Oui, parce que...
01:16 C'est pour ça que j'ai des souvenirs un peu mitigés.
01:19 Oui, parce qu'ils voulaient faire revenir ma mère.
01:22 C'était une très mauvaise publicité pour le régime.
01:24 Une jeune fille qui s'avait fait la une de tous les journaux
01:27 parce qu'elle s'est mariée avec mon père.
01:30 Il y avait un côté très romantique, etc.
01:32 Donc, voilà, j'ai des souvenirs compliqués.
01:35 Mais c'est un très beau pays.
01:38 Et votre père, alors lui, il était plus strict, paraît-il, plus dur.
01:42 Il paraît qu'il vous soumettait des questionnaires de culture générale à table.
01:46 C'est vrai, c'est vrai.
01:47 J'avais tellement peur que je crois qu'il m'aurait dit
01:49 quelle est la capitale de la France, j'aurais pas su répondre.
01:51 Limoges.
01:53 Mais pas loin, oui, à côté.
01:56 Non, oui, voilà.
01:57 Mais en fait, il voulait l'excellence
02:00 parce qu'il voulait que je sois forte, il voulait que je sois la meilleure.
02:03 C'était beaucoup d'amour, en fait.
02:04 Ça vous a servi aussi ?
02:05 Sûrement.
02:06 Sauf que je suis incapable de répondre à une question tout de suite.
02:09 Quelle est la capitale de la France ?
02:11 Non, je ne sais pas.
02:12 Allez, écoutez bien ces paroles, je pense qu'elles vont vous parler.
02:17 Clopin, clopin sous la pluie
02:20 Jouer le rôle de sa vie
02:23 Puis un soir le rideau tombe
02:28 C'est pareil pour tout le monde
02:32 Rester debout mais à quel prix
02:36 Sacrifier son instinct et ses envies
02:40 Les plus essentielles
02:46 Mais tout peut changer aujourd'hui
02:51 Et le premier jour du reste de ta vie
02:55 On aime cette chanson d'Étienne Dao, "Le premier jour du reste de ta vie".
03:00 Elle illustre un peu ce qui vous est arrivé à 19 ans, Michel Larocque.
03:04 Vous avez frôlé la mort dans un accident de voiture très grave.
03:07 Vous êtes plongé dans le coma.
03:09 Et vous vous réveillez en vous disant que c'est le premier jour du reste de votre vie.
03:13 Parce que vous avez réalisé que vous avez failli mourir sans savoir si vous étiez bonne ou mauvaise comédienne.
03:18 Oui, j'ai dit ça.
03:19 Donc tout le monde a eu un petit choc en pensant que j'avais un truc à la tête.
03:24 Et même moi je ne comprenais pas pourquoi je disais ça.
03:29 Et puis voilà, ma mère ne me l'avait pas dit mais elle avait essayé d'être comédienne aussi à la sortie de ses études.
03:35 Donc elle était prof de fac, ma mère était phonéticienne à la fac de Nice.
03:41 Donc elle faisait passer des oraux et quand je suis sortie, parce que j'ai mis du temps à remarcher,
03:46 elle est tombée sur une étudiante qui lui a dit qu'elle voulait être actrice.
03:52 Donc ma mère dit "mais qu'est-ce que vous faites pour ça ?"
03:54 Elle dit "je prends des cours au conservatoire d'Antibes avec Julien Bertheau qui est un immense comédien".
03:58 Et du coup le soir même j'étais inscrite.
04:01 Alors là pour le coup je m'en souviens de l'émotion que j'ai eue en étant à secours au conservatoire d'Antibes.
04:08 J'ai vraiment senti que j'étais à ma place, peut-être pour la première fois de ma vie.
04:12 - Et ça vous a amené à faire d'autres choses, on va changer complètement, vous allez voir, de style musical.
04:16 Là c'est vous qui chantez avec votre fille, Oriane.
04:33 "La vie au ras du sol" c'est la chanson de votre premier film comme réalisatrice.
04:36 - C'est Alex Gopin qui l'a écrite.
04:38 - Brillantissime.
04:39 - Brillantissime film tourné à Nice d'ailleurs.
04:41 - Bien sûr, ça suivait l'attentat et je voulais y aller.
04:45 Je voulais montrer qu'ils n'avaient pas gagné, qu'on remettait de la vie dans les rues.
04:51 Et franchement ils n'avaient pas besoin de moi.
04:53 Parce que quand je suis allée repérer les décors, la promenade elle était noire de monde,
05:00 avec des niçois qui marchaient en groupe la tête haute, enfin ça m'a...
05:04 Ah ouais, je trouvais ça extraordinaire.
05:06 - Et alors est-ce que c'est vrai que Jean-Jacques Goldman vous a dit que vous chantiez comme une casserole ?
05:10 - C'est vrai, malheureusement, Jean-Jacques Goldman n'a peut-être pas toute sa tête.
05:13 - Ça vous a coupé dans votre envie de chanson ou pas spécialement ?
05:18 - Non, parce qu'en fait j'ai toujours imité.
05:21 Quand j'étais petite je chantais pendant des heures, mais j'imitais, je sais pas, Véronique Sanson, France Gall.
05:27 Et je ne sais pas quelle est ma personnalité dans la chanson.
05:32 Je crois que j'aurais chanté si j'avais été capable de composer, de jouer, de m'accompagner.
05:38 Mais en fait j'apporte rien.
05:40 Et quand je m'entends, je suis pas sûre que j'aimerais moi être auditrice de ce que je...
05:45 - Ah oui, vous êtes sévère aussi.
05:47 - Non, non, non, non.
05:49 - Donc vous n'allez pas sortir un album tout de suite quoi.
05:52 - C'est-à-dire que Jean-Jacques Goldman qui dit jamais rien, il ne s'exprime pas, on ne l'entend jamais.
05:56 - Il dit quelque chose de désagréable.
05:58 - Sauf pour dire que je chante comme une casserole, c'est quand même quelque chose de bizarre.
06:01 - C'est quand même très très désagréable.
06:03 - C'est vrai Jean-Jacques Goldman.
06:05 - Dans un instant sur Europe 1, la suite de Culture Média, avec Michel Larocque, le premier indispensable du jour.
06:11 Alors Olivier Benkemoun, notre spécialiste cinéma, nous a dégoté une comédie musicale complètement oubliée,
06:16 signée Serge Gainsbourg.
06:18 Plus de détails dans un instant sur Europe 1.