Quelle meilleure façon de fêter le centenaire du surréalisme que d’aller voir Daaaaali !
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00:00 C'est l'édito culture, Arnaud Vivian.
00:02 Arnaud, aujourd'hui vous nous parlez de Dali avec 5 A.
00:06 C'est le nouveau film de Quentin Dupieux actuellement en salle.
00:09 Et ouais, quelle meilleure façon de fêter le centenaire du surréalisme que d'aller
00:16 voir Dali, le nouveau film de Quentin Dupieux qui n'est donc pas un biopic mais un film
00:23 parfaitement surréaliste sur la figure la plus populaire de ce mouvement, le peintre
00:28 catalan Salvador Dali.
00:30 Bon, j'avoue être aussi fou du cinéma de Quentin Dupieux que Dali l'était soi-disant
00:36 du chocolat à l'envin.
00:37 Dupieux, l'un des rares réalisateurs français qui fassent du cinéma en soi et pour soi,
00:42 c'est-à-dire des films irréductibles à leur matière et qu'on n'imagine pas transposables
00:48 sur un autre support que l'image.
00:50 Dali commence d'ailleurs par un jeu de mots en image, celle d'un piano à queue posé
00:56 sur une plage et traversé par un filet d'eau, autrement dit un piano à queue en un seul
01:01 mot.
01:02 Et il y aurait beaucoup à dire sur la relation entre le surréalisme et le cinéma, en commençant
01:06 par ses deux chefs-d'œuvre que sont « L'âge d'or » et « Le chien andalou » de Luis
01:10 Buñuel, tous les deux co-écrits par Salvador Dali.
01:13 Mais c'est la structure d'un autre film surréaliste de Buñuel, « Le charme discret
01:17 de la bourgeoisie » ou « Un dîner sans cesse empêché » que reprend ici Dupieux
01:22 avec l'interview sans cesse empêchée de Salvador Dali.
01:25 Du reste, tout le film peut se lire comme un hommage référentiel à Luis Buñuel.
01:29 Mais ce n'est pas la première fois que Quentin Dupieux réalise un film surréaliste.
01:33 Non, il y a très exactement 10 ans, Dupieux proposait la quintessence même du film surréaliste
01:39 avec le bien nommé « Réalité ». Il était tourné dans une Americana très lynchienne,
01:45 David Lynch étant assurément une autre grande voix contemporaine du surréalisme au cinéma.
01:50 Du reste, « Réalité » peut se regarder comme l'affrontement entre un surréalisme
01:55 américain, ou ce que l'Amérique a en soi de surréaliste, avec son usine à rêves,
01:59 le surnom d'Hollywood, un réalisateur américain, Zogg, interprété par John Glover, cherchant
02:05 à piéger dans son film, c'est-à-dire dans son rêve, un apprenti réalisateur français,
02:10 Jason Tantra, joué par l'excellent Alain Chabat, à la recherche du cri d'horreur
02:15 parfait, celui qui lui vaudrait l'Oscar du meilleur cri d'horreur.
02:19 Évidemment, ce n'est pas un lapsus du scénario si Alain Chabat vit en couple avec
02:23 Alice, une psychanalyste, les pieds bien sur terre, jouée par Elodie Boucher.
02:28 Ce continuum entre le rêve et la réalité, « Réalité » qui dans le film est le prénom
02:33 d'une petite fille qui ne s'en laisse pas compter, conduira Alain Chabat à l'hôpital
02:39 psychiatrique.
02:40 Mais comme l'écrivait André Breton dans le Manifeste du surréalisme, ce n'est
02:44 pas la crainte de la folie qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de l'imagination.
02:50 (Narrateur) Merci Arnaud, à Ali de Quentin Dupieux, à voir en salle « Quant à réalité »,
02:56 il est visible en ce moment gratuitement sur la plateforme de France Télévisions.