"Tout est politique, même les vêtements que l’on s’achète" - C'est excellent

  • il y a 7 mois
Judith Beller reçoit dans C'est excellent Richard Berry, réalisateur, acteur et comédien du spectacle "L'audience est ouverte" (Eric Theobald - Théâtre de la Michodière), et Pierre-Yves Martin, maire LR de Livry-Gargan.
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##C_EST_EXCELLENT-2024-03-03##

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Transcription
00:00 Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
00:04 *musique*
00:06 Sud Radio 7 excellent, Judith Beller.
00:08 Bonsoir chers auditrices et chers auditeurs.
00:11 Bienvenue dans 7 excellent, votre émission du dimanche 19h sur Sud Radio.
00:14 Ce soir pour vous, un de nos acteurs éponymes,
00:17 dont les films pour certains sont entrés dans notre inconscient français.
00:20 Tant nous les connaissons, un réalisateur aussi.
00:22 Et un comédien qui s'engage, comme il le fait en ce moment au théâtre de la Michaudière.
00:26 Richard Berry, vous êtes sur scène.
00:28 Dans l'audience est ouverte, la mise en scène est de Eric Théobald.
00:31 Vous enfilez la robe d'avocat pour la deuxième fois, on se souvient de plaidoier.
00:35 Et dans ce nouveau spectacle, vous abordez 4 grandes affaires emblématiques du 20ème siècle,
00:38 on va revenir dessus.
00:39 C'est presque d'utilité publique, on peut le dire, on va en parler évidemment.
00:42 Et puis on va parler de vous aussi, bienvenue sur Sud Radio.
00:44 Bonjour.
00:46 Il est à la tête de la ville qu'il a vu grandir.
00:48 Et c'est un maire qui s'engage pour son amélioration, son relâche,
00:51 tout cela depuis quelques années puisqu'il est en plein 2ème mandat.
00:54 Pierre-Yves Martin, vous êtes le maire LR de Livry-Gargan depuis 2014
00:57 et le mieux vivre.
00:58 L'amélioration constante de votre ville, c'est votre leitmotiv, c'est vous qui le dites.
01:02 Alors vous allez nous raconter concrètement comment vous faites pour faire mieux,
01:05 mais aussi vos combats à protection, santé, meilleur habitat, les sujets sont vastes.
01:08 Sans vous oublier, Pierre-Yves Martin évidemment, bienvenue.
01:10 L'audience est ouverte.
01:17 Mesdames et messieurs les jurés, avez-vous une intime conviction ?
01:21 Je ne suis pas procureur à cette part.
01:24 Je suis...
01:26 Je suis avocat.
01:28 Ma robe est noire.
01:29 C'est celle de la défense.
01:31 Suffis.
01:32 La robe noire, celle de la défense de Richard Berry dans l'audience est ouverte.
01:36 C'est l'extrait que vous venez d'entendre et c'est en ce moment au théâtre de la Michaudière à Paris.
01:40 Pour info, du mercredi au samedi à 20h et le dimanche à 15h30.
01:43 Alors Richard Berry, moi je suis venue la voir la pièce et j'ai été marquée.
01:47 Alors pour commencer par la réaction du public
01:50 qui vit intensément ces plaidoiries incontournables que vous lui proposez.
01:53 Vous avez eu la standing ovation, moi quand je suis venue.
01:56 C'est rassurant sur la conscience empathique de ce dit public quelque part
01:59 parce que c'est des affaires importantes dont vous traitez.
02:02 Oui.
02:03 En tous les cas, c'est un retour...
02:06 Ce n'est pas l'idéal mais en tout cas c'est presque un retour idéal parce que
02:11 le fait que les gens se lèvent, ça signifie qu'ils ont été touchés, émus.
02:15 Ils ont compris aussi les messages qui sont véhiculés par les avocats à travers ma voix
02:21 qui fait perdurer des plaidoiries qui normalement disparaissent avec le temps
02:25 mais qui écrivent l'histoire de temps en temps comme c'est le cas avec celle-ci.
02:30 Ceux n'ont pas disparu clairement.
02:32 Celle de Jakubowicz dans Barbie et celle de Arnaud Dupin dans l'affaire Bonne Maison
02:37 de ce médecin qui avait été accusé d'avoir tué des patients en fin de vie.
02:42 Celle de Labori quand il défend Zola dans l'affaire Dreyfus
02:47 et celle de Félix Molteni dans l'affaire Cédric Ayrou
02:50 qui n'est pas vraiment une plaidoirie mais plutôt un concours d'éloquence.
02:54 Mais ça montre que les gens se sentent concernés, sont touchés
02:58 et c'est exactement la raison pour laquelle je fais ce spectacle.
03:01 Donc si vous voulez, je suis heureux quand ils sont debout.
03:05 Alors justement ces quatre grandes affaires emblématiques, vous l'avez dit,
03:08 Maître Jakubowicz c'était le procès de Klaus Barbie, la plaidoirie contre Barbie,
03:13 Maître Labori c'était celui d'Emile Zola dans l'affaire Dreyfus,
03:16 Nicolas Bonne Maison avec Maître Dupin c'est la fin de vie effectivement
03:20 et puis Maître Molteni le délit de solidarité.
03:23 Alors quatre grandes affaires, quatre enjeux très contemporains
03:26 à commencer par l'antisémitisme qui cavale, Richard Berry,
03:29 et ça c'est important de le souligner aussi.
03:31 C'est-à-dire que moi au départ quand je choisis ces plaidoiries
03:34 je les choisis il y a presque pour certaines trois ans, Jakubowicz avec Barbie.
03:39 Donc je ne peux pas imaginer que ça va rencontrer l'actualité avec cette violence.
03:44 Et il se trouve qu'à mesure que le temps passait,
03:47 il s'est passé des événements comme on l'a constaté
03:49 que ce soit la fin de vie avec François Zardy qui a remis ça un petit peu au goût du jour,
03:55 ce qui arrive malheureusement quasiment tout le temps
03:57 mais on ne fait jamais rien vraiment en profondeur,
04:00 ou les migrants, on en a reparlé,
04:02 et puis l'opinion publique avec l'affaire Dreyfus.
04:05 Parce que ce qui est très intéressant à travers la plaidoirie de Labori
04:09 comme celle de Jakubowicz, c'est qu'elle parle à la fois de l'antisémitisme
04:15 mais sous deux prismes différents.
04:17 La façon dont le public peut s'en emparer, sans connaître les preuves,
04:22 mais comme ça pour juger un petit peu à la hâte tout ce qui se passe.
04:26 Labori parle de l'opinion publique mais aujourd'hui on dirait réseaux sociaux.
04:31 Et puis la Shoah, on peut imaginer aussi quand Jakubowicz traite le sujet en 1987,
04:39 il parle pour la mémoire, il parle pour l'histoire, il parle d'amnésie.
04:45 On a l'impression qu'aujourd'hui c'est le cas, les gens sont amnésiques,
04:48 ils ne se rendent pas compte.
04:50 Il y a un truc qui m'a particulièrement marquée dans ce procès Klaus Barbie
04:53 dont on voit des scènes, il y a une femme qui dit
04:55 "pourquoi est-ce que je dois parler pour qu'on me croit ?"
04:57 Ça résonne tout particulièrement avec la situation des femmes israéliennes
05:00 qui ont été victimes du Hamas.
05:02 Je n'aurais pas cru devoir en parler pour être cru.
05:04 On se retrouve exactement dans la même situation.
05:07 Mais même les films qui ont été tournés par le Hamas lui-même,
05:12 qui devraient normalement suffire à convaincre, ne suffisent pas
05:18 parce qu'on met tout ça en question.
05:20 Je pense qu'il y a vraiment un antisémitisme viscéral, profond,
05:24 qui revient...
05:26 - Qui était toujours là.
05:28 - Mais qui était toujours là.
05:30 Aujourd'hui il y a la liberté de parler.
05:32 Il y a libération de la parole d'une manière générale à tous les niveaux,
05:36 et c'est plutôt bien dans certains cas,
05:38 pour les féministes en particulier.
05:40 Mais aussi la libération de la parole antisémite.
05:44 D'ailleurs il y a certaines féministes qui se taisent
05:48 sur certaines exactions du Hamas.
05:52 Mais Plédori ne parle pas de ça.
05:54 Mais elles viennent mettre en perspective...
05:58 - Elles sont presque une métaphore de cet éternel recommencement.
06:02 - Malheureusement, oui.
06:04 - Alors évidemment il y a cette affaire Dreyfus aussi,
06:06 qui résonne tout particulièrement.
06:08 Richard Berry, puisque quand vous jouez Dreyfus,
06:10 qui descend devant la foule le chemin qui le mènera à la prison,
06:14 en criant sur scène, c'est saisissant.
06:16 Richard Berry, on ne peut pas s'empêcher de penser que ce cri
06:18 cecile vôtre, face aux accusations d'inceste de votre fille Colline,
06:24 auxquelles vous avez répondu, je cite,
06:26 "en démontant de toutes vos forces et sans ambiguïté".
06:28 Et là vous criez "je suis innocent" sur scène,
06:30 dans la voix de Dreyfus, et on croirait que c'est vous qui criez.
06:32 - C'est moi.
06:34 C'est sûr que c'est moi.
06:36 Mais comment se défendre d'un crime qu'on n'a pas commis ?
06:40 Surtout dans une époque où, en ce moment,
06:44 le vent fait qu'on écoute sans doute.
06:48 C'est ça le problème.
06:50 Ce que disait d'ailleurs très justement Caroline Fourest,
06:52 un vrai féministe devrait accorder autant d'importance
06:56 à l'écoute qu'au doute.
06:58 Or ce n'est pas le cas.
07:00 En ce moment on écoute, mais sans doute possible.
07:02 Donc il n'y a pas la place pour se défendre.
07:04 - Pour vous c'est un cri du cœur.
07:06 - Pour moi c'est un cri du cœur, de l'âme.
07:08 Je dis ma vérité, même si en ce moment on ne peut pas l'entendre.
07:14 Cela dit, la justice l'a dit aussi.
07:16 - Justement, la justice vous a innocenté.
07:20 On parle du tribunal populaire, on peut le dire,
07:22 justement encore à parallèle avec ce même tribunal
07:26 qu'a condamné Dreyfus, ce tribunal populaire,
07:30 qu'il a condamné au même titre que la justice,
07:32 et même avant.
07:34 Et vous aussi vous avez été condamné par ce tribunal populaire
07:38 des réseaux sociaux.
07:40 - Oui, mais là moi ce n'est pas pareil.
07:42 Parce que moi j'ai l'impression, vous savez,
07:44 j'ai continué de jouer pendant toute cette période,
07:48 que ce soit à Paris...
07:50 - Et votre salle était pleine à chaque fois.
07:52 - Oui et non.
07:54 Ce n'est pas pareil.
07:56 C'est un petit microcosme de personnes,
07:58 je ne vais pas cibler qui que ce soit.
08:00 - Ce n'est pas la peinture.
08:02 - Mais en tout cas, qu'on entend beaucoup,
08:04 qui parlent très fort et qui font peur à certaines personnes,
08:08 et qui font que tout le monde se taie derrière.
08:10 Mais en réalité, moi ce que j'appelle le peuple,
08:18 le peuple il vient me voir.
08:20 - Et il se lève à la fin.
08:22 - Après cette affaire, on était encore dans le cœur de l'affaire,
08:26 ou en tout cas les suites,
08:28 en plein Covid, je me souviens avoir joué devant des salles de 1800 places,
08:32 bourrées à craquer.
08:34 Donc si vous voulez, j'ai l'impression que les gens,
08:36 ils font la part des choses, ils sont loin d'être bêtes.
08:40 - C'est ce qui se passe dans les réseaux sociaux aussi.
08:42 - Et je crois qu'ils font la part des choses.
08:44 - Alors justement, l'audience est ouverte,
08:46 ça met aussi en lumière, c'est intéressant,
08:48 le travail des avocats et les dilemmes éthiques auxquels ils sont confrontés.
08:50 Alors on pense à Vergès, qui a quand même pris la défense de Klaus Barbie,
08:52 qui s'en est pas très bien sorti d'ailleurs, le pauvre.
08:54 Est-ce que vous pensez que lui, ça l'a plombé ça, justement ?
08:58 - Non, je pense pas.
09:00 D'abord je dirais pas le pauvre, parce qu'il l'a fait avec passion.
09:04 - Non, le pauvre parce qu'il a fini sa vie après de lui-même, c'est ça plutôt.
09:08 - Oui, mais il l'a fait avec passion.
09:10 Et puis, on va dire, moi c'est un peu mon cheval de bataille,
09:14 je crois dans la justice,
09:16 je crois dans une société démocratique qui valorise le droit,
09:20 donc la justice, même si la justice est rendue par des hommes,
09:24 et que les hommes sont faillibles,
09:26 et que même la justice peut se tromper,
09:28 mais en tout cas, je pense qu'un homme, quel qu'il soit,
09:32 a droit à être défendu.
09:34 Et même, il le dit d'ailleurs, Jakubowicz,
09:38 il dit qu'à un moment donné, il ne devra pas à son avocat
09:42 de ne pas être condamné à mort,
09:44 il devra à la démocratie, devant laquelle il n'a même pas la décence de comparaître.
09:48 - Et à Badinter, dont il a fait déporter le père en plus,
09:52 pour la petite histoire, c'est Robert Badinter qui a fait qu'il n'y a plus de peine de mort,
09:56 et c'était quand même lui, Klaus Barbie,
09:58 qui a fait déporter le père de Badinter,
10:00 et qui ne sera pas condamné à la peine de mort.
10:02 - Exactement, oui.
10:04 Il y a eu dans cette rafle, au sein de Catherine,
10:06 le père de Badinter,
10:08 qui est parti devant son propre fils,
10:12 qui a été gazé à son arrivée,
10:14 et effectivement, quelques années plus tard,
10:16 c'est grâce à son fils,
10:18 que cet homme, ce monstre, ce boucher,
10:20 comme on dit, le boucher de Lion,
10:22 ne sera pas exécuté.
10:26 En fait, il avait été condamné à mort,
10:28 dans les deux procès précédents par Compte-Humas,
10:30 mais il a eu la "chance" d'échapper à ces procès.
10:34 - Alors le théâtre comme la culture, Richard Berry,
10:36 ça sensibilise le public à des questions importantes,
10:40 quand vous faites un spectacle comme ça,
10:42 qu'est-ce que c'est le message principal que vous avez envie qu'on retienne ?
10:44 - Déjà, moi, le message principal,
10:46 c'est d'aller au bout de ce que je suis,
10:48 de ce que je pense,
10:50 et donc d'avoir réussi à mettre en place
10:52 un comportement, des points de vue que je peux avoir sur la société,
10:58 de pouvoir les jouer,
11:00 déjà c'est une chance énorme,
11:02 et puis de les faire entendre,
11:04 et de continuer d'être comme un passeur, si vous voulez.
11:08 De me dire que, dans le moment où ces plaidoiries ont été faites,
11:12 puisque ça ne dure qu'un temps,
11:16 la plaidoirie d'un avocat,
11:18 moi je peux continuer de faire entendre ce discours,
11:20 et même si les gens n'ont pas pu avoir accès à ces plaidoiries
11:24 dans les imprétoires ou dans des films,
11:26 puisque la plaidoirie, par exemple, de Jakubowicz,
11:30 elle est dans le film, "Le Procès Barbie",
11:32 mais les gens ne sont pas forcément accessibles à ce genre de travail,
11:38 et bien moi je peux continuer de le dire tous les soirs,
11:40 pour des sommes accessibles, assez modiques pour le spectateur,
11:46 puisqu'il y a des prix de place qui valent 12 euros, 10 euros,
11:50 donc tout le monde peut venir, et ils viennent.
11:54 - Et alors vous, Pierre-Yves Martin, je rappelle que vous êtes le maire de Livret-Gargan,
11:56 assez rapidement, vous êtes dans le 93,
11:58 vous aimez aussi organiser des événements culturels pour faire passer des messages,
12:02 par exemple autour de l'importance de l'égalité des chances, etc.
12:06 La culture c'est un élément important du politique, ou de l'élu aussi,
12:10 pour valoriser et faire passer des messages dans sa ville.
12:14 - Je pense qu'en effet la culture est importante pour garder sur une commune
12:20 des principes et des valeurs, et faire passer des messages.
12:24 Tant des messages appuyés sur l'égalité entre les femmes et les hommes,
12:34 on va prochainement avoir un spectacle à Livret-Gargan avec Valérie Pérez-Enouchi
12:40 sur "Dessin de femme".
12:42 C'est un message important qu'il faut conserver,
12:44 je pense que la culture permet de lutter contre l'obscurantisme.
12:48 - Bien sûr. Et bien la culture permet de lutter contre l'obscurantisme,
12:52 et on est sur Sud Radio, vous le savez, c'est excellent,
12:54 avec le réalisateur et comédien Richard Berry, le maire de Livret-Gargan,
12:58 Pierre-Yves Martin, pardonnez-moi, on arrive juste après ça, vous restez avec nous.
13:00 - Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
13:06 - Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
13:10 - Merci d'avoir choisi Sud Radio, c'est excellent les copains.
13:12 Ce soir à mes côtés, le comédien Richard Berry à l'affiche de l'audience est ouverte
13:16 au théâtre de la Michaudière Anne Paraté,
13:18 et le maire engagé de Livret-Gargan, Pierre-Yves Martin.
13:20 Alors Pierre-Yves Martin, on va parler un peu d'actualité pour commencer,
13:23 de sujets qui vous tiennent à cœur.
13:25 On va faire un focus sur la suppression de la taxe d'habitation,
13:30 qui est une mesure très attendue, qui était une mesure très attendue par de nombreux contribuables,
13:34 et comme beaucoup de maires finalement, vous êtes inquiet quand même
13:37 quant à la compensation de cette perte de revenus par l'État déjà, pour commencer, Pierre-Yves Martin.
13:41 - Oui, c'est une bonne nouvelle en termes d'affichage,
13:45 mais nous, en tant que maire, au quotidien, ça pose quelques questions.
13:50 D'une part, il y a une compensation qui est effectuée,
13:52 elle ne poursuit pas aussi une dynamique.
13:55 D'ailleurs, on a d'autres constructions qui s'effectuent sur le territoire,
14:00 et cette dynamique n'est pas compensée, en effet, à l'euro près.
14:03 Et puis d'autre part, c'est la vision qu'on souhaite apporter aussi
14:07 en termes d'aménagement dans nos communes.
14:11 Construire dans nos communes, et essentiellement,
14:16 et je pense que la suppression de la taxe d'habitation amène aussi
14:19 à des situations où on a des habitants qui cherchent plutôt à être locataires,
14:24 et pas forcément propriétaires.
14:27 Et ça, je pense qu'aujourd'hui, ce qui repose sur l'impôt des communes,
14:34 c'est essentiellement la taxe foncière.
14:36 - Justement, oui. Il y a beaucoup de maires qui ont dû augmenter la taxe foncière
14:40 pour compenser cette perte de revenus.
14:42 Est-ce que c'est une mesure que vous avez dû prendre vous, à l'ivrier Gargan, Pierre-Yves Martin ?
14:46 - Oui, j'ai dû prendre malheureusement cette mesure pour pouvoir pérenniser
14:50 les projets d'investissement qui sont aussi importants.
14:53 - Et la réaction des habitants ?
14:55 - C'est toujours une déception.
14:57 - Parce que comme on dit, les maires sont à portée de BAF.
14:59 - Exactement.
15:00 - Comment réagissent les habitants ? Ils viennent vous voir directement ?
15:03 Quand ils ne sont pas contents, comment ça se passe dans ces cas-là ?
15:05 - Bien sûr, en effet, ils viennent directement nous voir et nous expliquent.
15:10 Ils ne comprennent pas que la vie de la commune, la gestion de la commune,
15:15 c'est entre 45 à 50% seulement des foyers de la commune.
15:21 Et aujourd'hui, on a cette problématique-là.
15:26 - Qui s'augmente, qui grandit avec cette suppression.
15:30 - Bien sûr, avec cette suppression, ça augmente.
15:32 En plus, on nous demande de construire des logements de plus en plus
15:36 sans avoir forcément des compensations financières.
15:40 Et puis, il faut bien sûr accueillir les enfants dans de bonnes conditions dans les écoles.
15:44 Il faut avoir des services publics de qualité.
15:46 Et aujourd'hui, on est confronté à cette situation complexe.
15:50 - Donc, comment il faut faire ?
15:52 - Comment il faut faire ?
15:53 Il faut trouver... Aujourd'hui, être maire, c'est être ingénieux.
15:57 Trouver des solutions, de faire mieux, voire toujours plus avec moins.
16:02 - Judicieux, quoi, aussi.
16:03 - Judicieux.
16:04 - Beaucoup de vos collègues élus, justement, ils estiment que l'État,
16:07 il leur impose des décisions financières difficiles.
16:10 En réduisant leurs ressources, ils maintiennent quand même les responsabilités locales
16:13 parce que c'est en votre nom que vous prenez ces décisions-là.
16:16 Pierre-Yves Martin, concrètement, est-ce que cette situation,
16:18 elle a affecté votre capacité à répondre aux besoins et aux demandes de votre commune ?
16:22 Est-ce que ça vous met en difficulté, vous ?
16:25 - En effet, on doit trouver comment on peut améliorer le service aux habitants,
16:31 qui est aujourd'hui encore plus exigeant qu'auparavant.
16:34 On évoquait les réseaux sociaux, même si c'est un microcosme qui peut...
16:39 - C'est un microcosme qui peut brasser des millions de gens, quand même.
16:41 - Qui peut brasser des millions de gens et qui peut, en effet,
16:44 faire monter une demande plus importante par rapport aux services publics
16:51 qu'on peut apporter dans nos communes.
16:53 - De santé, c'est plus surveillé, quoi. C'est ça que je voulais dire.
16:56 Et alors, vos attentes vis-à-vis du gouvernement pour mieux accompagner, justement,
17:00 les communes dans cette transition post-suppression de cette taxe d'habitation,
17:04 qu'est-ce que ça serait si vous aviez alors demandé deux, trois choses ?
17:07 - Je pense qu'il faudrait qu'on puisse regarder concrètement
17:11 comment sont données les dotations de l'État aux communes.
17:16 Et regarder la dynamique qui peut s'effectuer sur chaque commune.
17:20 - Donc plus d'argent, quoi. - Exactement.
17:22 - Tout simplement. - Mais qu'elle soit mieux répartie.
17:24 Et peut-être regarder comment elle est utilisée dans des communes
17:28 où on en donne beaucoup plus, peut-être.
17:30 Et peut-être utiliser pas dans la bonne direction, forcément,
17:35 mais sur certaines politiques publiques.
17:37 - Si vous aviez plus d'argent, dans quoi vous investiriez à Livre et Gargant, Pierre-Eve Martin ?
17:41 - Dans la culture, encore plus. - D'accord.
17:44 - Je pense que voilà. Et puis aussi dans le sport, notamment.
17:48 - D'accord. Parce que c'est aussi des secteurs qui créent le lien, en fait,
17:52 entre les populations, c'est ça ?
17:53 - Oui, je pense que c'est aussi en mettant en place des actions fortes
17:57 sur le sport, la culture, la jeunesse,
18:01 ça nous permet aussi de consolider les bases et les principes de la République.
18:06 - Bien sûr. Alors vous, vous critiquez, Pierre-Eve Martin,
18:09 également ce gouvernement qui, selon vous, exerce une gouvernance nationale
18:13 qui est déconnectée de la réalité du terrain, tout simplement,
18:17 et des besoins des citoyens. C'est ça que vous dites ?
18:19 - Oui, je trouve qu'on est souvent, entre ce qui peut être débattu à l'Assemblée nationale,
18:27 où on a souvent aujourd'hui un débat surtout sur de l'émotion,
18:33 un manque concret de réalité par rapport à ce que les gens peuvent vivre au quotidien.
18:40 On le voit bien avec les différentes crises que nous vivons
18:44 et qui impactent directement les habitants, où ils ne peuvent plus payer,
18:49 où ils évoquent des problèmes de sécurité récurrents,
18:54 et que derrière, sur ces problèmes régaliens,
18:57 on a une absence totale de réponse de l'État.
19:00 - Totale ?
19:01 - Total, oui, parce qu'entre les annonces qui peuvent être faites
19:05 et la réalité sur le terrain, elle ne se voit pas directement.
19:10 Je pense que, voilà, aujourd'hui on est face à cette difficulté concrète
19:17 entre des annonces qui sont faites et l'impact au quotidien des habitants.
19:23 Quand on voit l'inflation, aujourd'hui il y a des mesures qui ont été prises
19:27 pour pouvoir accompagner, mais aujourd'hui elles s'arrêtent, ces mesures-là.
19:31 Les communes n'ont pas toutes bénéficié des aides,
19:35 et n'ont pu bénéficier des aides de l'État,
19:37 parce que soit elles géraient trop bien leurs communes...
19:41 - "Ils ne font pas trop bien gérer", c'est ça que vous nous dites, Claire et Martin ?
19:44 - Moi je n'ai pas bénéficié à l'ivrague des aides de l'État,
19:46 parce qu'on avait une épargne brute inférieure au seuil.
19:51 - Parce que vous gérez bien quoi ! - Voilà, exactement !
19:54 - Donc quand on est bon élève, on se fait taper sur les doigts, c'est ça que vous dites ?
19:57 - En effet, on est confronté à cette difficulté de ne pas avoir assez de retour de l'État.
20:05 - Richard Berry, on parle de gouvernance déconnectée.
20:09 Vous, les affaires judiciaires dont vous nous parlez,
20:11 notamment dans "L'audience est ouverte", par exemple la fin de vie ou l'aide aux migrants
20:14 sur le délit de solidarité, ça révèle cette déconnexion aussi
20:18 entre le pouvoir central et les réalités locales.
20:21 C'est-à-dire que là, on va taper sur les doigts d'un fermier,
20:23 parce qu'il fait preuve d'empathie, c'est un acte républicain,
20:27 la France est quand même le pays des droits de l'homme,
20:29 et donc il y a un problème de corrélation.
20:31 - Il y a une interprétation parfois, oui, effectivement,
20:34 qui est une mauvaise interprétation qui est faite des lois,
20:37 mais qui vient aussi peut-être du fait que les lois ne sont pas toujours très bien rédigées,
20:42 mais qui laissent place à une certaine ambiguïté,
20:44 et à diverses façons de les interpréter.
20:48 Par exemple, vous évoquez le problème du délit de solidarité...
20:53 - Ce qui est hallucinant d'ailleurs comme formulation, c'est très bizarre.
20:56 - Oui, c'est ça. Alors qu'il y a une loi qui a été instaurée spécifique,
21:01 qui s'appelle l'immunité humanitaire,
21:03 mais qui, si on l'interprète dans le mauvais sens,
21:07 peut avoir des effets exactement contraires à ce qui a été au départ pensé.
21:11 Donc, je rejoins ce que vous disiez, c'est-à-dire, M. le maire,
21:16 il y a le manque d'application concrète dans la réalité,
21:20 avec une volonté politique qui, parfois, n'est pas tout à fait assez bien cernée.
21:25 Donc, moi, c'est vrai, ce type-là, ce pauvre Cédric Ayrou,
21:30 qui a été condamné pour avoir donné à manger, tout simplement,
21:34 pour avoir soigné, c'est tout, tout ce qu'il a fait.
21:37 Il a essayé de préserver la dignité, l'intégrité d'autres êtres humains.
21:44 Eh bien, ce type-là a été condamné, alors que dans un autre temps,
21:49 ceux qui ont aidé à les faire passer dans des conditions épouvantables,
21:53 dans lesquelles il y a des morts, etc.,
21:55 ceux qui observent la mort de certains d'entre eux sur nos routes,
21:58 ou dans nos gares, on les laisse tranquilles.
22:01 - Oui, donc il y a vraiment un problème de niveau, en fait, c'est ça.
22:04 Sur cette idée de rédaction des lois que nous dit Richard Beret,
22:09 est-ce que c'est un problème de formulation, parfois, effectivement,
22:12 Pierre-Hugo Martin, pour que les gens comprennent mieux
22:14 et appliquent mieux, peut-être, ensuite, derrière les actions en question ?
22:18 - Oui, je pense que des fois, il y a un problème de formulation.
22:22 En effet, qui, parfois, entre des lois qui peuvent être votées
22:28 et leur application sur le terrain, ou même pour les maires,
22:33 c'est compliqué.
22:36 Il y a eu des lois qui ont été votées très intéressantes
22:40 sur, notamment, l'habitat indigne, ainsi que la lutte contre l'habitat indigne,
22:48 mais qui sont difficilement transposables,
22:52 parce que, soit il y a un manque de moyens dans les services de l'État
22:55 pour pouvoir appliquer... - Par exemple, concrètement ?
22:57 - On met en place des actions concrètes
23:00 pour pouvoir lutter contre, notamment, les divisions pavillonnaires,
23:06 avec la mise en place du permis de louer.
23:09 Mais cette application du permis de louer,
23:12 derrière, quand on fait remonter des dossiers auprès des services de l'État,
23:17 il y a une lenteur administrative,
23:21 qui, aujourd'hui, fait perdurer ces situations de division pavillonnaire.
23:27 - Il y a un problème de sur-administration aussi.
23:30 Il paraît qu'il y a trop de monde et que ça va trop lentement, c'est ça ?
23:33 - C'est ça. Et puis, dans la région parisienne,
23:36 on a créé des strates supérieures entre les communes, les départements,
23:41 les régions, les territoires, et aussi la métropole.
23:46 Et aujourd'hui, chacun a des compétences, parfois même transposables,
23:51 et aujourd'hui, on est avec un système un peu très complexe.
23:56 - Et ce n'est pas qu'une histoire de volonté politique, quand même ?
24:00 - À mon avis, ici, il faut avoir du courage politique,
24:06 et de reposer les bonnes questions.
24:10 Qu'est-ce que doit faire l'État ?
24:12 Et quels sont les principes régaliens que doit faire défendre l'État ?
24:16 Je pense que la justice, la sécurité, l'éducation, la santé,
24:24 sont des axes importants auxquels l'État devrait investir,
24:29 mettre des moyens, et sans doute revoir aussi ce qu'on pourrait confier
24:35 plus au maire, et donner plus de liberté au maire,
24:42 et d'action pour agir sur le terrain.
24:45 - C'est excellent. Sur Sud Radio, vous restez connectés.
24:48 Nous, on va revenir tout de suite avec le réalisateur et comédien Richard Berry
24:51 et le maire LR de Livry-Gargan, Pierre-Yves Martin. Restez là.
24:54 - Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
24:59 - Sud Radio, c'est excellent. Judith Bélair.
25:03 - Vous êtes bien sur Sud Radio, et nous aussi, c'est excellent.
25:06 Et c'est la deuxième partie de votre émission avec le comédien Richard Berry.
25:10 Elle affiche de l'audience est ouverte au théâtre de la Michaudière,
25:13 et le maire de Livry-Gargan, Pierre-Yves Martin.
25:15 Alors, Richard Berry, on vous écoute encore un peu dans deux films
25:18 qui, selon moi, ont marqué l'histoire. On est sur Sud Radio, et c'est parti.
25:21 - Que ça te plaise ou non, mon business à moi, c'est pas les putes.
25:24 C'est la raquette. C'est les affaires. Vrai.
25:29 - Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit.
25:32 - D'accord, j'impasserai ta caméra. Mais où je veux, et quand je veux.
25:35 - Quoi, le chemin qui monte ? - À 30 m, c'est la frontière syrienne.
25:38 Il y a de loin un commando à essayer d'attaquer en passant par là.
25:41 - C'est pour ça qu'ils ont mis l'armée. Ils ont bien fait, comme si on les protégeait, non ?
25:45 - Normalement, oui. Mais c'est trop calme en ce moment.
25:49 Tu sais qu'il y a des tanks sur toute la montagne.
25:52 Ils ont chacun le canon braqué sur un des bâtiments des kiboutes.
25:54 - Qu'on aime sur vous ? - Bien sûr, on aime sur nous.
25:56 En ce moment même, la Syrie a un top-serveur et un canon.
25:59 - Alors, on était avec Richard Berry sur Sud Radio.
26:02 On vient d'entendre un extrait du "Grand Pardon 2",
26:04 avec notamment Roger Hanin, d'Alexandre Arcadi,
26:07 et pour Sacha aussi, un film avec Sophie Marceau,
26:10 et deux Alexandre Arcadi avec vous, Richard Berry.
26:12 Alors, ces deux films, je les ai pas choisis pour rien,
26:14 mais parce que chacun à leur manière raconte un versant de l'histoire juive,
26:18 de deux points de vue très différents.
26:19 Il y a la mafia française, et puis il y a les kiboutzim,
26:21 les habitants des kiboutz en Israël,
26:23 comme pour illustrer aussi cette immense richesse de nationalités,
26:26 de cultures, qui forment le peuple juif.
26:28 Alors, Richard Berry, c'est bien votre histoire et celle de votre peuple
26:30 que vous aimez nous raconter, même quand vous jouez,
26:33 et souvent aussi, même dans ces heures les plus sombres.
26:36 Qu'est-ce que c'est les clichés les plus persistants, vous,
26:38 que vous avez rencontrés en raison de votre identité juive, justement ?
26:42 - Oh, pfff...
26:44 Moi, j'ai pas ressenti les clichés personnellement, si vous voulez.
26:48 Moi, ce que j'ai ressenti personnellement, c'est l'antisémitisme.
26:52 - Ah, c'est cliché, ça ?
26:54 - Oui, c'est ça, voilà.
26:56 Mais, si vous voulez, je sais pas vraiment pourquoi ça vient,
26:59 ni d'où ça vient.
27:01 En revanche, d'une manière générale,
27:03 les clichés qui perdurent sont toujours les mêmes.
27:07 C'est l'argent, le sexe...
27:11 Voilà, les lobbies...
27:14 Alors que, pfff...
27:16 Moi, je pense que c'est exactement le contraire.
27:18 Mais, on sait pas, c'est comme ça.
27:20 C'est quelque chose contre lequel il est extrêmement difficile de lutter.
27:25 Parce qu'on voit bien qu'avec l'OTAN, rien n'y fait, quoi.
27:30 L'OTAN et même les drames,
27:32 que vous l'avez évoqué tout à l'heure, Judith,
27:35 les drames que les juifs ont vécus au siècle dernier,
27:41 ça n'a changé en rien,
27:43 l'antisémitisme et le point de vue des antisémites.
27:46 - Et alors, ces deux films, comme je disais,
27:48 ils montrent une palette, une diversité,
27:50 de ce que c'est que les juifs.
27:52 C'est-à-dire qu'il y a vraiment tout type de niveaux sociaux,
27:55 et de cultures, et même de nationalités d'origine.
27:59 Et ça, c'est important de le dire, quand même, aussi.
28:01 Parce que les gens ont tendance à amalgamer, c'est ça ?
28:03 - Oui, mais on peut dire aussi que...
28:06 Enfin, je vais me faire...
28:08 - Allez-y, parle en vrai, s'il te plaît.
28:10 - On peut dire aussi que chez les juifs,
28:11 comme partout, il y a des bons et des mauvais.
28:13 Il y a des truands, mais il y a aussi des poètes,
28:16 il y a des grands musiciens.
28:18 Oui, puisque dans "Le Grand Pardon",
28:20 il y a effectivement des mauvais garçons,
28:23 puisque c'est inspiré même d'une histoire vraie, au départ,
28:26 le premier "Le Grand Pardon".
28:28 Mais voilà, il y a aussi des poètes,
28:31 il y a des gens qui ont réussi,
28:33 il y a des gens aussi qui n'ont pas réussi.
28:35 - C'est comme toute l'humanité, en fait.
28:37 - C'est comme l'humanité, c'est à la mesure de ce qu'est l'humanité.
28:39 Mais quand on prend l'exemple, par exemple,
28:41 d'un film que j'ai réalisé,
28:43 qui s'appelle "Tout tout de suite", sur l'affaire Alimi,
28:47 on voit bien ce qui a fait que ces gens-là se sont fixés,
28:50 ce "Grand Débat" sur ce garçon.
28:53 C'est qu'ils ont pensé qu'il avait de l'argent,
28:55 ce qui est quand même une aberration.
28:57 C'était un petit vendeur, sa mère était standardiste,
29:00 à mi-temps, son père était un petit commerçant,
29:03 et lui, il vendait des téléphones dans un magasin de téléphonie.
29:08 C'est vraiment juste le cliché stupide, bête,
29:12 qui les a amenés à kidnapper ce garçon et à le tuer.
29:17 - Bien sûr.
29:18 Alors Pierre-Yves Martin, je rappelle que vous êtes le maire de Livry-Gargan dans le 93,
29:22 dans le contexte actuel où l'antisémitisme et la haine
29:24 sont des préoccupations majeures nationales,
29:26 les leaders locaux, comme vous-même,
29:28 doivent encourager le dialogue interculturel
29:31 et la compréhension mutuelle entre les différentes communautés de votre ville,
29:34 et c'est un vrai sujet quand même.
29:36 - Exactement.
29:37 Et aujourd'hui, on doit faire en sorte,
29:40 et c'est pour ça que je disais que, tout à l'heure,
29:42 les maires sont les garants des piliers de la République.
29:45 On doit faire en sorte que chacun puisse vivre ensemble dans une commune.
29:52 Et on doit, en effet, passer régulièrement des messages
29:56 pour lutter contre l'antisémitisme,
29:59 pour lutter contre les propos racistes, homophobes ou autres,
30:05 qui peuvent être véhiculés.
30:07 Et je pense que notre position de maire,
30:10 c'est aussi d'être dans cette action quotidienne.
30:13 Et moi, c'est pour ça que je n'hésite pas à aller dans les écoles,
30:16 passer régulièrement des messages.
30:18 - C'est ce que j'allais dire, j'avais envie de dire,
30:19 et en particulier auprès de la jeunesse, évidemment.
30:21 - Exactement.
30:22 - Ça passe par l'éducation, tout ça.
30:23 - Exactement.
30:24 - On doit passer du temps dans les écoles pour passer des messages.
30:27 Passer des messages sur les valeurs de la République,
30:30 sur ce qu'est les fonctions institutionnelles,
30:34 le rôle d'une mairie.
30:37 Je pense que c'est important aujourd'hui de reposer les bases.
30:40 Et je pense que la jeunesse est prête à écouter.
30:43 - Oui, vous le constatez ?
30:45 - Oui, elle est prête à écouter.
30:47 - Ils ont envie, en fait, de vivre mieux, quoi.
30:49 - Voilà, ils ont envie de vivre mieux, de vivre ensemble.
30:52 Mais on doit être vraiment toujours en vigilance.
30:58 Parce qu'en effet, derrière, il y a souvent d'autres messages
31:02 qui peuvent venir de l'extérieur et qui sont nauséables.
31:06 - Oui, bien sûr.
31:07 Alors, vous faites des actions concrètes pour promouvoir la tolérance,
31:10 combattre les discriminations.
31:12 Vous en parliez tout à l'heure, le 8 mars prochain,
31:14 pour la Journée internationale du droit des femmes,
31:16 vous recevez "Destin de femmes".
31:17 Alors, "Destin de femmes", je rappelle aux auditeurs
31:19 que j'ai cette émission qui passe le samedi,
31:20 mais que c'est aussi le livre de Valérie Pérez-Enouchi
31:22 qui devient un spectacle des lectures, de témoignages
31:25 de femmes qui parlent de leurs difficultés de vie autour du monde.
31:28 Alors, encore une fois, Pierre-Eve Martin,
31:29 la culture est porteuse de messages
31:31 et ça permet de rendre audible la difficulté de l'autre, en fait.
31:35 C'est ça qui est important.
31:37 - Oui, à travers ce spectacle "Destin de femmes",
31:41 s'est aussi passée cette vision du féminisme positif.
31:48 - Racontez-nous le féminisme positif, justement.
31:53 - En effet, on puisse montrer que la femme a des atouts,
32:00 qu'on est complémentaire entre l'homme et la femme.
32:04 - Qu'on ne doit pas faire contre, mais avec.
32:06 - Exactement.
32:07 - Alors, justement, la collaboration entre les arts
32:11 et les institutions publiques, il faut qu'elle soit renforcée,
32:14 finalement, pour créer un impact durable.
32:16 Tout à l'heure, vous parliez en rentaine de peut-être venir jouer,
32:18 l'audience est ouverte dans la ville.
32:20 Il faut vraiment renforcer ce lien, Pierre-Eve Martin.
32:23 - Oui, il faut le renforcer et, en effet,
32:28 créer et promouvoir la culture, l'art.
32:33 On a mis en place, très récemment, à Livry-Argan,
32:37 une maison d'artistes permettant à...
32:41 une résidence d'artistes, pardon,
32:43 de venir à des artistes amateurs ou...
32:49 - Plus confirmés.
32:51 - En confirmés, qui permettent de venir directement
32:55 à l'approche du public, et ainsi de faire découvrir...
32:59 - Des formes d'expression différentes.
33:01 - Des formes d'expression différentes.
33:03 - Alors, finalement, Richard Berry, quand on est comédien,
33:05 puisque vous, vous choisissez quand même,
33:07 vous avez interprété une variété de personnages,
33:09 y compris des rôles qui portent un message social fort.
33:11 Quand on est comédien, on fait de la politique aussi, non ?
33:13 - Il y a une forme d'engagement, oui, effectivement.
33:15 Mais tout est politique, si on veut aller par là.
33:19 Tout ce qu'on fait, tout acte,
33:21 même les vêtements qu'on s'achète ou qu'on ne s'achète pas.
33:25 Donc, si vous voulez, il y a un engagement politique, oui.
33:29 Et moi, en tous les cas, particulièrement,
33:31 sur ces 4 ou 5 dernières années,
33:35 j'ai décidé d'aller au-devant de choses
33:39 qui me tiennent plus particulièrement à cœur que d'autres.
33:41 - C'est quoi ? C'est une envie de sens, aussi ?
33:43 - Oui, voilà. J'ai pas envie de perdre mon temps.
33:47 C'est intéressant d'utiliser son capital, j'allais dire pouvoir,
33:53 enfin, en tous les cas, sa capacité à convaincre,
33:55 pour la mettre au service de choses qui nous concernent, qui nous touchent.
33:59 C'est ce que j'essaye de faire depuis quelques années,
34:03 et un peu plus, là, dans ce spectacle.
34:06 L'audience est ouverte, parce que, en fait,
34:08 comme vous le dites, c'est vrai, ce spectacle, il est politique.
34:10 - Clairement, oui.
34:11 - Parce que par le choix, déjà, et par ce que racontent ces plaidoiries elles-mêmes,
34:15 qui sont très, très fortes.
34:17 C'est des grands moments d'histoire.
34:19 - Pour atteindre la justesse, il faut être engagé.
34:21 Même quand on joue un rôle, excusez-moi le terme,
34:23 lambda, qui est un rôle comique,
34:25 si on n'est pas engagé dans ce qu'on fait, en fait...
34:28 - Alors, je dirais que moi, il y a une...
34:30 Oui, alors là, allons au-delà du contenu.
34:33 Si on veut convaincre, il faut aller chercher la vérité.
34:38 Moi, je fais une grande différence pour un acteur
34:41 entre la sincérité et la vérité.
34:44 Il y a plein de très mauvais acteurs qui sont très sincères.
34:47 Vous savez, ils sont très sincères, ils mettent tout leur cœur,
34:49 ils mettent toute leur énergie, mais ils sont mauvais.
34:52 Et, en revanche, quand un acteur cherche la vérité,
34:56 là, il est juste, et là, il va droit au cœur des spectateurs.
35:00 Et là, effectivement, comme vous le dites,
35:02 que ce soit dans la comédie ou dans le drame,
35:06 ce que le spectateur va ressentir, éprouver,
35:10 ça passera par cette vérité-là.
35:12 - Donc, c'est le cœur, quoi. Pas que. Pas que. Trop facile.
35:16 - Je dirais le cœur, mais il y a un travail, quand même.
35:19 Il y a une démarche, il y a une construction.
35:22 - Comment on trouve la vérité ?
35:23 - C'est du boulot. C'est du boulot, il faut...
35:26 Vous savez, les musiciens jouent des notes,
35:30 ils apprennent le solfège, ils passent par un instrument,
35:34 ils travaillent cet instrument.
35:35 Je pense que c'est la même chose pour les acteurs, malheureusement.
35:38 On a l'impression que c'est à la portée, comme ça,
35:40 de tout le monde et n'importe qui.
35:41 Mais il y a des moyens de travailler sur un texte
35:44 et l'instrument sur lequel on joue, c'est nous-mêmes.
35:47 Donc, si vous voulez, il faut apprendre à travailler
35:49 sur cet instrument qu'on est,
35:51 et avec des techniques qu'on enseigne, malheureusement,
35:55 de moins en moins aujourd'hui.
35:56 - Eh ben, il faudrait apprendre un peu le solfège, quoi.
35:59 - Un peu le solfège de soi-même, comme acteur, oui.
36:02 - Alors, Pierre-Yves Martin, rapidement aussi,
36:04 votre engagement politique, vous aussi,
36:06 c'est un engagement pour vos idéaux,
36:07 c'est-à-dire que faire de la politique
36:08 sans avoir un idéal au départ, ça marche pas.
36:10 Et vous aviez envie d'être maire de votre ville
36:12 où vous êtes né, hein ?
36:13 - Oui, je suis né à Livrier-Grand.
36:17 Depuis mon moment, j'observe
36:21 et je suis très intéressé par l'actualité politique,
36:25 la vue politique.
36:26 Dès petit, dès l'âge de 10 ans,
36:30 je commençais à garder les prospectus
36:33 et les tracts politiques qui pouvaient être
36:36 mis en place dans les différentes élections municipales.
36:41 - Vous faisiez une petite collection ?
36:42 - Une petite collection, oui, dès l'âge de 10 ans.
36:44 Et puis, voilà, s'engager pour la commune
36:49 où on est né, où on vit chaque jour, c'est...
36:52 - Ça a d'autant plus de sens, quoi.
36:53 - Voilà, d'autant plus de sens, c'est exactement ça.
36:55 J'avais une partie de ma famille qui vivait à Livrier-Gargant.
36:58 - Ah, c'est le scoop de ce soir.
37:00 - Oui, oui.
37:01 - Ils y sont encore ?
37:02 - Non, non, ils sont décédés depuis longtemps
37:06 parce que je suis vieux.
37:08 Mais je me souviens, ils avaient un petit pavillon,
37:11 comme ça, dont vous parliez tout à l'heure,
37:13 un petit pavillon et j'allais passer des week-ends chez eux
37:18 retrouver mes cousins, oui, ils habitaient à Livrier-Gargant.
37:22 - Ah, c'est...
37:23 - Ça résonne avec le soleil pour moi, je sais pas.
37:26 C'est un nom de ville qui est très gay.
37:29 - Oui, c'est...
37:30 Et puis c'était aussi souvent la campagne pour les Parisiens,
37:37 cette ville à l'est de Paris.
37:41 - On va venir la découvrir très bientôt,
37:43 moi, le 8 mars, très personnellement.
37:45 On va rester encore un petit peu avec vous, chers auditeurs,
37:48 vous êtes sur Sud Radio avec nous
37:49 et on est en compagnie du réalisateur et comédien Richard Berry
37:52 et du maire de Livrier-Gargant, pardonnez-moi, Pierre-Yves Martin.
37:55 Vous restez là, nous on revient, évidemment.
37:57 - Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
38:01 - Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
38:05 - Merci d'écouter Sud Radio, c'est excellent d'être avec vous ce soir,
38:08 comme tous les dimanches à 19h.
38:10 On est ensemble encore un petit peu de temps
38:12 avec le comédien Richard Berry, qui est à l'affiche de l'audience,
38:15 est ouverte au théâtre de la Michaudière,
38:17 le maire de Livrier-Gargant, Pierre-Yves Martin.
38:19 Alors on va parler un peu de vous messieurs, quand même.
38:21 Pierre-Yves Martin, vous vous êtes engagé tôt, très tôt en politique.
38:24 C'est à quel moment ?
38:25 Vous avez commencé à nous raconter un petit peu tout à l'heure
38:27 qu'à 10 ans vous faisiez la collection des prospectus politiques qui vous arrivaient.
38:31 Est-ce que c'est à ce moment-là que vous avez su que c'est ça que vous vouliez faire ?
38:34 C'était votre chemin de vie ?
38:36 - Non, pas forcément, mais quand on s'engage,
38:40 je commence à regarder l'actualité politique,
38:45 et ensuite, très rapidement, je me suis engagé dans le monde associatif,
38:50 dans ma commune, avec différentes responsabilités,
38:54 où on a pu me faire confiance.
38:56 - Et vous avez été élu maire très jeune, je crois que vous aviez 34 ans.
39:00 - Exactement.
39:01 - Donc c'était quand même une volonté claire relativement tôt.
39:05 - Après, il y a différentes opportunités qui m'ont permis d'être candidat.
39:09 - Vous vous êtes poussé sur la voie ou vous y êtes allé tout seul ?
39:11 - On m'a un peu poussé aussi sur la voie en me disant...
39:15 - Que vous aviez les qualités ?
39:17 - En effet, qu'on a quelques qualités,
39:19 et puis qu'on peut, en étant investi depuis quelques années sur l'ivrier à Gant,
39:24 dans le milieu associatif, qu'on pouvait s'intéresser à la vie de la commune,
39:31 à la gestion de la commune.
39:34 - Vous avez des figures tutélaires qui vous ont influencé dans votre décision
39:38 de faire de la politique et de devenir maire en particulier ?
39:42 - J'ai été marqué, notamment quand je me suis investi
39:47 dans la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
39:52 - Lui c'est une figure tutélaire pour vous ?
39:54 - Oui, quand je me suis engagé en 2009.
39:56 - Plus maintenant ?
39:58 - Plus maintenant, il y a eu différents aspects
40:02 ou chemins qu'il a pu choisir
40:06 qui ont peut-être mis de côté son aspect
40:11 et certains principes auxquels je me suis engagé en politique.
40:15 - Donc ça allait au départ et après ça allait moins,
40:18 mais c'est quelqu'un qui vous a clairement inspiré sur votre chemin ?
40:20 - Exactement, l'engagement.
40:22 - C'est un maître mot dans cette émission ce soir.
40:25 Richard Berry, vous avez eu plusieurs vies,
40:27 notamment celle de réalisateur, on le sait.
40:29 On écoute deux petits extraits.
40:31 - Il a tout arrêté, crois-moi.
40:33 - Alors pourquoi on lui tire dessus ?
40:34 - Je ne sais pas. Il a eu crevé.
40:36 Le mal, c'est le mal. Il est en nous.
40:39 Il faut l'accepter.
40:41 - Pourquoi les hommes beaux et intelligents plaisent aux femmes ?
40:47 Lui par exemple, c'est Morgane, mon meilleur ami.
40:50 - Morgane, you are the best !
40:52 - J'aurais voulu avoir ses muscles.
40:53 Comme ça j'aurais pu plaire à Sarah Delgado,
40:55 la plus belle fille de l'école.
40:57 Voilà pourquoi.
40:58 Moi, César.
41:00 - Allez César !
41:02 - 10 ans et demi, 1m39,
41:04 je veux quitter le monde des enfants
41:05 pour rentrer dans le monde de l'adultère.
41:08 - L'adultère, t'es sûre ?
41:09 - 3 !
41:10 - Les films de Richard Berry sur Sud Radio,
41:12 on a entendu un extrait de "L'immortel"
41:14 avec Jean Reno et Kad Merhan,
41:15 que vous avez réalisé en 2010, Richard Berry.
41:17 Et puis "Moi, César, 10 ans et demi, 1m39",
41:19 ça, ça date de 2003.
41:20 C'était avec Jules Citruc, Marianne Médéro,
41:22 Séjanffy et Pécoffet.
41:23 Alors "L'immortel", déjà pour en parler,
41:25 ce que j'aime bien dans le pitch,
41:27 c'est que cette histoire est inspirée de faits réels,
41:28 mais où tout est inventé.
41:30 Donc déjà, ça, ça me plaisait.
41:31 Et c'est au cœur du milieu marseillais.
41:33 C'est un défi quand même, Richard Berry,
41:35 de raconter une histoire qui est basée
41:36 sur des événements réels,
41:37 mais avec des éléments inventés.
41:38 Alors comment vous avez réussi
41:39 à vous sortir de ça, justement ?
41:41 - C'est-à-dire que je suis parti
41:42 de la mécanique elle-même.
41:45 C'est-à-dire ce type qui prend 22 balles,
41:47 qui survit,
41:49 et qui va vouloir se venger,
41:51 alors que c'est un type qui était...
41:54 Parce que ce qui m'intéressait comme sujet, moi, là-dedans,
41:56 c'est l'idée de la rédemption.
41:57 C'est ça.
41:59 Le type est...
42:01 Alors quand je dis que c'est inventé,
42:03 c'est là où c'est inventé.
42:04 C'était pas le cas.
42:05 - D'accord. C'était pas inventé.
42:06 - Non. C'était pas un type
42:07 qui était dans la rédemption à l'époque.
42:09 Non, il était encore dans les affaires.
42:12 Mais il a été trahi par l'amitié,
42:14 par un ami.
42:16 Et c'est ça qui m'a un peu interpellé
42:18 quand j'ai rencontré Jackie,
42:20 Jackie Humbert, qui a disparu maintenant,
42:22 qu'on a dit Jackie Lematt.
42:24 J'ai senti cette déception profonde en lui.
42:29 Et là, je me suis dit, voilà,
42:31 si peut-être à travers ça, je pouvais raconter
42:33 la notion de rédemption,
42:35 ça serait pas inintéressant.
42:36 - Donc finalement, c'est toujours des nœuds d'émotion,
42:38 c'est ça qui vous interpelle dans les histoires
42:40 que vous avez envie de raconter.
42:41 - Absolument.
42:42 - C'est l'émotion.
42:43 - Oui, parce que sinon,
42:44 bon, si c'est pour raconter une intrigue d'action,
42:47 comme ça, quelconque, c'est pas intéressant.
42:50 Ce qui est intéressant, c'est de raconter
42:52 le fameux nœud gordien
42:54 qui peut y avoir chez tout individu.
42:56 Le moment où ça devient douloureux, difficile,
43:01 peut-être, de vivre, quelles que soient, d'ailleurs,
43:04 les options qu'on a pu prendre dans sa vie.
43:07 Cette notion de résilience dont parle si bien Cyril Hénique.
43:11 Tout le monde a des problèmes.
43:13 Ce qui est intéressant, c'est de savoir ce qu'on en fait.
43:15 - Alors justement, moi, César, 10 ans et demi, 1m39,
43:19 dont on a entendu un extrait aussi,
43:20 c'est un film beaucoup plus léger,
43:21 qui raconte un petit garçon qui va s'inventer une vie,
43:24 parce que la sienne lui plaît pas, grosso modo, c'est ça.
43:27 C'est une belle métaphore aussi
43:30 de comment on arrive à se sortir avec nos propres histoires
43:33 et avec notre propre histoire
43:35 pour se projeter dans un truc plus sympa, finalement.
43:38 - C'est un peu ça, et c'est aussi, pour moi,
43:41 c'était une façon de raconter
43:44 le manque de communication
43:48 qu'il pouvait y avoir entre les adultes et les enfants.
43:51 C'est-à-dire qu'à partir du moment où on ne communique pas
43:53 avec un enfant, où on ne parle pas vrai,
43:55 où on ne dit pas la vérité,
43:56 ça c'est mon influence très doltoïenne.
43:59 - Sur la radio du Parlement Vrai, vous êtes au bon endroit.
44:02 - Voilà.
44:03 Donc, à partir du moment où on ne parle pas vrai,
44:06 avec un enfant, il va obligatoirement s'inventer quelque chose
44:10 et quelque chose qui n'est pas forcément formidable.
44:13 C'est ça que j'avais envie de dire dans ce film.
44:18 Et quand j'ai écrit cette histoire,
44:20 j'avais l'impression que je parlais de moi, évidemment,
44:23 je parlais de ma propre histoire, de mon propre point de vue.
44:25 - Mais c'était ma question d'après.
44:26 C'est inspiré de vous, ça ?
44:28 - Oui, entièrement.
44:29 Et à partir de ce moment-là,
44:31 j'avais l'impression que j'allais être vraiment tout seul,
44:34 en me disant, là, ça ne va pas s'adresser à grand monde,
44:37 cette histoire de ce type qui s'invente des trucs, etc.
44:41 parce qu'on ne lui a pas dit la vérité sur tel et tel sujet.
44:44 Et puis, à l'arrivée, quand j'ai commencé à tourner le film,
44:46 il y avait un électro qui me disait, moi, ça, je l'ai vécu.
44:49 Un machiniste qui me disait,
44:51 c'est exactement comme ça, j'avais vécu telle ou telle chose.
44:54 Et puis, je me suis rendu compte que quand on part du particulier,
44:56 c'est comme ça qu'on arrive à l'universel.
44:58 Et ce film a été un énorme succès.
45:01 Et je rencontrais encore des gens il y a deux jours, trois jours.
45:04 - Qui vous en parlaient ?
45:05 - Ah oui, moi, je l'ai vu, quelqu'un qui travaille au théâtre,
45:08 qui me dit, ah oui, ça a été mon film.
45:10 - Alors vous, vous avez commencé par vous raconter des histoires
45:12 pour les raconter aux autres, pour devenir comédien, en fait.
45:15 - C'est un peu ça.
45:16 - C'est un peu ça, quoi.
45:17 Ça résume, grosso modo, l'idée.
45:19 - En fin de compte, le tout, c'est de raconter des histoires,
45:22 qu'elles soient à soi, ou les siennes, ou celles des autres.
45:24 - Celles des autres, oui.
45:25 - C'est raconter des histoires, bien sûr.
45:27 Et avoir envie de les raconter.
45:28 - Oui, parce que si on n'a pas la passion derrière de transmettre aussi,
45:32 ça ne marche pas, quoi.
45:33 C'est cette vérité dont vous parliez.
45:35 - Ah, exactement. Mais là, on est vraiment au cœur, même.
45:37 Vous voyez, quand moi je fais ces plaidoiries,
45:39 c'est parce que j'ai vraiment la volonté profonde
45:42 de communiquer avec le spectateur.
45:44 Je veux qu'il entende chaque mot, qu'il ressente chaque émotion.
45:47 Je lui parle à lui en particulier.
45:49 J'ai l'impression que...
45:50 - Il est jury, dans un moment.
45:52 - Jury, oui.
45:53 - Jury, pardon.
45:54 - Il est jury aussi, d'ailleurs, parce qu'il y en a une
45:56 qui fait partie d'un concours d'éloquence, donc c'est un jury.
46:00 - Pierre-Yves Martin, on va bientôt arriver à la fin de cette émission,
46:03 mais vous, votre engagement, ce qui vous pousse à agir,
46:06 c'est d'agir pour les autres.
46:08 C'est une passion, en fait, de vous engager pour votre communauté,
46:11 comme ça aussi, parce que vous avez des choses à dire
46:13 de vous-même aussi, on a envie de savoir un peu quoi.
46:15 - Oui, c'est un véritable engagement de pouvoir agir
46:19 au quotidien, pour sa commune, pour les habitants, pour les autres.
46:22 Je pense que depuis tout jeune,
46:25 je me suis déjà engagé dans le monde associatif.
46:28 - À quel âge vous vous êtes engagé dans le monde associatif ?
46:30 - Dès l'âge de 16 ans.
46:32 - Qu'est-ce que vous faisiez alors ?
46:35 - J'étais dans les associations sportives,
46:38 et rapidement aussi confié des responsabilités
46:41 dans ces associations.
46:43 Je pense qu'aujourd'hui, être maire,
46:46 on parlait de vérité, c'est parler vrai.
46:49 - C'est être au service de l'autre et apporter de baffe un peu quand même.
46:52 - Oui, mais on peut être apporté de baffe,
46:55 mais si on parle vrai,
46:58 - On ne les prend pas.
47:00 - On ne les prend pas, parce que je pense qu'en effet,
47:03 aujourd'hui, ce que les habitants,
47:06 ce qu'ils veulent entendre,
47:09 c'est la vérité.
47:12 Moi, parler vrai, j'applique aussi un principe,
47:15 c'est une formule qu'une de mes institutrices a pu donner,
47:20 c'est que nous sommes faits de deux oreilles et d'une bouche.
47:24 C'est en effet aussi pour faire en sorte
47:27 qu'il faut écouter deux fois plus avant de parler,
47:30 et avant de parler deux fois plus.
47:33 - Ça rentre d'abord par les oreilles.
47:36 - Exactement. Je pense qu'en étant comme ça,
47:39 on peut parler vrai et dire vrai.
47:42 - C'est l'émission du Parlons Vrai sur la radio,
47:45 du Parlons Vrai ce soir sur Radio.
47:48 Dernière question de l'émission,
47:51 messieurs, vous avez assez peu de temps pour répondre.
47:54 - Persévère. Tu avances bien.
47:57 - Et vous, Richard Berry ?
48:00 - Je dirais que finalement, je ne suis pas mécontent
48:03 que l'adulte que je suis ait resté l'enfant que j'étais.
48:06 - Il n'est pas parti.
48:09 - Il faut continuer de le rester.
48:12 Regarder le monde dans le point de vue de cet enfant-là.
48:17 - Parce que ça permet de voir avec plus d'émotion,
48:20 de vérité, une certaine vérité.
48:23 À la fois, j'ai l'innocence de l'enfant,
48:28 mais en même temps, j'ai la chance d'avoir grandi,
48:32 d'avoir compris deux, trois choses,
48:35 mais de garder cette fraîcheur de l'enfance.
48:38 - Gardons la fraîcheur de l'enfance et parlons vrai.
48:41 C'était ça le thème de l'émission de ce soir.
48:44 C'était excellent. Merci à tous les deux.
48:47 - Merci.
48:48 - Chers auditeurs, vous courez au théâtre de la Michaudière à Paris.
48:51 Voir Richard Berry dans l'audience est ouverte.
48:53 C'est une mise en scène de Éric Théobald.
48:55 C'est du mercredi au samedi à 20h et le samedi à 15h30.
48:58 Le théâtre de la Michaudière, c'est au 4 bis rue de la Michaudière à Paris.
49:01 Vos tickets, c'est sur michaudière.com.
49:03 Rive Martin, vous vous accueillez "Destin de femmes" à la Salive Montand,
49:06 de Livry Gargan, le 8 mars prochain,
49:08 à l'occasion de la Journée internationale du droit des femmes.
49:10 Il y aura notamment avec nous Fanny Cotenson,
49:12 Mikael Cohen, Héloïse Vany, Marco Prince,
49:15 Vanille, Nicolas Destierndorf, toutes les infos sont sur le site de la ville.
49:19 - Exactement. - Voilà.
49:21 - À consulter. - Je suppose, livrygargan.com.
49:23 - Livrygargan.com. - Voilà.
49:24 Eh bien nous on se retrouve, chers auditeurs,
49:26 samedi prochain à 13h30, c'était .fr, c'est ça ?
49:28 Livrygargan.fr ? Bon ben voilà.
49:30 C'est livrygargan.fr.
49:31 Nous on se retrouve donc samedi prochain, 13h30,
49:33 pour "Destin de femmes" et dimanche 19h pour un nouveau "C'est excellent" sur Sud Radio.
49:36 Merci à Thibault qui réalise pour vous aujourd'hui.
49:38 Sans oublier les équipes de Sud Radio,
49:40 votre radio préférée, toutes les émissions sont à retrouver sur sudradio.fr,
49:43 Youtube, sans oublier Twitter, Deezer,
49:46 enfin c'est plus Twitter maintenant, c'est X, je vous embrasse.
49:50 Sud Radio, c'est excellent, Judith Bellaire.
49:54 Avec Chiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans.

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