• il y a 5 mois
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Richard Orlinski, Sculpteur & Fabrice Martinez, Directeur général du groupe CULTPLACE

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##C_EST_EXCELLENT-2024-06-23##

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News
Transcription
00:00La Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française.
00:03Boulangers, pâtissiers, vendeurs, touriers, des emplois, des métiers d'avenir incarnant
00:07le savoir-faire dans l'artisanat.
00:09Présente...
00:10Sud Radio 7 Excellents, Judith Belaire.
00:14Bonjour à toutes et à tous, c'est excellent votre rendez-vous avec les parcours d'exception
00:18qui font briller la France, comme tous les dimanches à 19h sur Sud Radio.
00:21Et alors l'émission d'aujourd'hui, c'est la dernière de la saison, mais vous pourrez
00:25la réécouter en rediffusion dès la semaine prochaine.
00:28Il a su s'imposer sur la scène artistique mondiale depuis 2015 en devenant l'un des
00:31artistes les plus vendus.
00:32Richard Orlinsky puise son inspiration dans la pop culture, les objets du quotidien pour
00:36créer des sculptures qu'il veut symbole de liberté.
00:39En plus d'être un artiste, Richard, vous êtes un véritable businessman qui vend multiples
00:43produits dérivés de votre art.
00:44Notamment pour les JO 2024, vous avez créé les figurines des mascottes, les Firges, et
00:49vous exposez aussi jusqu'au 4 octobre pour la 3e édition de Ingeru.
00:53C'est une manifestation culturelle organisée par l'Office du Tourisme de la CAB dans le
00:57Grand Bastien en Corse.
00:58Un artiste multipasse, c'est excellent Richard Orlinsky, bienvenue.
01:01Merci.
01:02C'est un entrepreneur culturel et visionnaire, Fabrice Martinez est fondateur et directeur
01:06général associé avec Renaud Barillat du groupe Kult Place, une entreprise dédiée
01:10à la création et à la gestion de lieux de vie innovants à la dimension culturelle
01:14et sociale.
01:15Fabrice, vous êtes à l'origine de lieux iconiques tels que la Belle Villoise à Paris,
01:18qui vient aussi d'ouvrir son rooftop malgré la superbe météo, mais aussi du Totem, scène
01:23nationale, du Dock Bay à Pantin.
01:24Sans compter tous vos nouveaux projets en cours, Fabrice Martinez, vous aussi, vous
01:27avez su allier culture et business, on va en parler sans vous oublier, bien entendu.
01:30Bienvenue dans cet excellent...
01:31Super, bonjour Auregine.
01:32C'est excellent, chères toutes, chers tous, bienvenue chez vous.
01:38Alors Richard Orlinsky, comme je le disais en introduction, pour l'EGE 2024, vous avez
01:42créé une collection de quatre figurines qui représentent les mascottes, les vierges.
01:47Alors pour l'info, c'est entre 11, 12 centimètres et 15 centimètres.
01:51Les versions classiques en rouge vont être vendues à partir du 2 juillet, les versions
01:55gold et silver, c'est-à-dire or et argent, seront exposées sous forme de drops à partir
01:59du 24 juillet.
02:00Alors d'abord, qu'est-ce que c'est le drop ?
02:01Ah, là on rentre dans le vif du sujet ! Le drop, c'est un espèce de concours, tu t'inscris,
02:12il y a un tirage au sort pour savoir si tu vas pouvoir éventuellement pouvoir acheter.
02:16C'est une quantité limitée de fringes qui sont en fait l'émanation du bonnet, pour
02:24expliquer ce que c'est, parce que c'est l'emblème des JO aujourd'hui, c'est le bonnet frigien.
02:27Le bonnet de la Révolution française.
02:30Exactement.
02:31En plus, c'est très à propos, je trouve ce bonnet vraiment...
02:34Tout à fait, en ce moment, oui !
02:35On est en plein sujet ! Du coup, le drop, c'est ça, et donc les gens vont pouvoir s'inscrire
02:42et à partir de cette inscription, il va y avoir un tirage au sort, et ce tirage au
02:45sort, on va savoir qui vont être les gagnants, qui vont avoir ces séries limitées, donc
02:50tout le monde ne pourra pas en avoir, qui peut gagner, donc c'est une série assez limitée,
02:53en or et finition, argent, silver, et voilà, donc c'est ça le...
02:58Et alors, comme vous le dites, l'esprit des JO, on ne le sent pas tellement en ce moment,
03:03notamment à cause des élections législatives qui approchent.
03:06Comment est-ce qu'on fait quand on est artiste pour quand même réussir à vivre une époque
03:11aussi difficile, en transmettant quand même du positif ?
03:15Nous, on est là pour ça en fait, je pense que les artistes de tout temps, ils ont été
03:19pour fédérer autour de projets, d'émulation, de changer aussi les idées, d'apporter justement
03:23du positif, et moi, j'ai compris il y a quelques temps que toutes ces énergies négatives,
03:29parce qu'on en est malheureusement très entourés aujourd'hui, il faut les transformer
03:33en quelque chose de positif, alors ce n'est pas forcément toujours facile, mais je me
03:36suis rendu compte d'un truc aussi, alors je ne vais pas faire un livre et donner des mantras
03:40aujourd'hui, mais pourquoi pas, on est là pour ça, donc asseyez-vous sur mon fauteuil.
03:44Non, mais en réalité, la force négative est beaucoup plus forte que la force positive.
03:49Regarde d'ailleurs, quand on a un buzz, un buzz négatif, c'est beaucoup plus puissant
03:54qu'un buzz négatif.
03:55Donc l'idée, c'est souvent de se servir de cette négativité pour en faire quelque
03:58chose, je ne sais pas comment, à chaque fois, pour créer le buzz, mais en tout cas, se
04:01servir de cette puissance, cette vague, au lieu de la prendre comme on la prend aujourd'hui
04:04de plein fouet, et de rentrer six pieds sous terre, et bien peut-être il faut sortir de
04:09cette énergie qui est très puissante, négative, et en faire quelque chose de positif.
04:12Et en fait, quand on réfléchit à ça, parfois, il y a plein de choses qui arrivent.
04:15Là, vous nous livrez un peu votre secret marketing, en fait, Richard.
04:19Non, c'est mon prochain livre, tout simplement.
04:22Alors, lors des JO, est-ce qu'on va avoir le plaisir de voir des sculptures aussi, un
04:27petit peu partout ?
04:28Il y en a un petit peu, peut-être pas partout, parce que c'est aussi une organisation très
04:32compliquée, les Jeux Olympiques, la Ville de Paris, il y a beaucoup de gens, on en parle,
04:38il y a beaucoup de parties prenantes, sans faire de politique, mais il y a quand même,
04:42c'est pas quelque chose, c'est pas quelque chose, c'est un joyeux bordel, quand même.
04:44Voilà, puis on voit aujourd'hui les problèmes de circulation qu'on peut avoir, enfin, c'est
04:49quand même quelque chose qui est, voilà, donc il y a beaucoup de, donc on sait pas,
04:52tout est un petit peu en last minute, tout est un petit peu, j'espère que ça va bien
04:56se passer.
04:57Et on imagine que participer à une aventure comme ça, c'est quand même assez génial,
04:59quoi.
05:00Ça vous fait plaisir, en tout cas ?
05:01Ah ben, ça me fait extrêmement plaisir.
05:03Vous avez hésité un peu ?
05:04Non, mais ça me fait plaisir, c'est-à-dire que j'ai participé en tant qu'artiste,
05:08oui.
05:09Après, ce que ça génère, voilà.
05:10Après, ça vous fait moins plaisir, ce que ça génère, c'est ça ?
05:12Moins plaisir, à ce que ça génère, en tout cas, en tant que parisien.
05:15Après, voilà, après c'est un super événement, pour l'image de la France, c'est effectivement
05:19une fois tous les, je sais pas combien, 100 ans, enfin, j'aurais peut-être pas la chance
05:22de voir le prochain.
05:23La dernière fois, c'était en 1924, effectivement.
05:251924, donc il y a 100 ans, donc peut-être que pour la prochaine, dans 100 ans, je participerai
05:30aussi.
05:31Oui, quand ils auront inventé le sang qui fait vivre jusqu'à 300 ans, c'est ça ?
05:35Ah non, moi, je l'ai déjà inventé.
05:37Étant artiste protéiforme, j'invente plein de choses et j'ai inventé aussi un élixir
05:41de jouvence.
05:42D'accord, pour rester mortel.
05:43Absolument.
05:44Alors, vous allez exposer aussi jusqu'au 4 octobre, je le disais, pour la troisième
05:47édition d'Injiru, c'est une manifestation culturelle qui est organisée par l'Office
05:50du tourisme de la CAB, dans le Grand Bastien, en Corse.
05:53Là, c'est des grandes oeuvres monumentales, pour le coup, c'est ça ? Qu'est-ce que vous
05:55allez exposer ?
05:56Alors, c'est Injiru, parce que là, c'est les Corses.
05:58Ah là là, oui.
05:59Non, je ne suis pas Corse.
06:01Il y en a un derrière.
06:02Nous avons un réalisateur Corse, aujourd'hui, Thomas, tu aurais pu me le dire dans le casque.
06:06Voilà, c'était Injiru, et donc, c'est génial.
06:09D'ailleurs, les Corses que je salue, parce que j'ai eu un accueil extraordinaire, en
06:13moi, en tant que métropolitain, d'être reçu comme ça.
06:16Surtout que les précédentes éditions étaient faites par des artistes corses.
06:19Donc, du coup, le challenge était un petit peu compliqué.
06:22Alors, qu'est-ce que vous cherchez comme impact, justement, quand vous débarquez dans une
06:26communauté qui n'est pas si ouverte que ça, où vous allez proposer des choses, qu'est-ce
06:29que vous cherchez à proposer, justement, de différents ?
06:31Contrairement à ce qu'on pense, ils sont très ouverts.
06:33Déjà, c'est une idée reçue.
06:36Au contraire, l'accueil est extraordinaire.
06:38Moi, j'ai eu un accueil à Bastia qui était génial.
06:41Après, moi, ça me parle un petit peu parce que c'est l'épopée, effectivement, du club
06:45de foot de Bastia, à l'époque, qui était en finale de Coupe d'Europe, qui est un des
06:48rares clubs français à atteindre.
06:50Non, mais il y a un côté très convivia, il y a un côté chaleureux, on est bien accueillis.
06:55Et c'est en cours déjà depuis un bout de temps, c'est ça ?
06:57Il y a une vraie fierté d'être reçu, il se passe quelque chose et les gens, toute
07:05la population a vraiment participé à cet événement.
07:07C'est un événement, évidemment, artistique, touristique.
07:09Ça permet aussi de faire rayonner Bastia à l'international aussi.
07:13C'est important pour eux.
07:14C'est vraiment quelque chose, c'est un échange, c'est un espèce de petit mariage.
07:18Et ce que je recherche, c'est de partager avec le plus grand nombre, en fait.
07:20Voilà, tout simplement.
07:21Et d'être donné, quand je vois la banane dans l'esprit des enfants qui sont à côté
07:26des œuvres et qui se prennent en photo, je trouve ça génial.
07:30Parce que les enfants, en plus, c'est transgénérationnel, tu peux avoir 2 ans, 70 ans.
07:34Il n'y a pas d'âge, il n'y a pas de catégorie socioprofessionnelle.
07:37C'est quelque chose qui est très pour tous.
07:41C'est l'art pour tous et ça fait partie de mes vocations.
07:44Alors, on me souffle dans le casque, je peux le dire quand même, que Bastia, ça va être
07:47un capital culturel en plus 2025.
07:50Donc, ça se met déjà en place maintenant.
07:52C'est important, ça.
07:54C'est une ville qui se positionne aussi pour la culture.
07:57Pour 2025.
07:58Du coup, je lance tout de suite ma candidature.
08:00Donc, je serai présent en 2025 aussi pour la prochaine exposition, le prochain In Giro.
08:05Ne vous inquiétez pas, on sera là.
08:07Alors, justement, l'idée d'offrir votre art comme ça, un petit peu à la vue de tout
08:11le monde, ça s'intègre dans votre vision de démocratiser l'art, en fait, de le rendre
08:15accessible.
08:16Ça, c'est vraiment votre leitmotiv.
08:17Oui, absolument, c'est mon leitmotiv, absolument.
08:20Mais ça répond aussi à quelque chose qui est très simple.
08:23C'est de pouvoir...
08:24Vous savez, quand on est profane, qu'on n'a pas l'habitude d'aller dans les musées,
08:27qu'on ne connaît pas grand-chose, c'est assez compliqué.
08:31Et l'avantage, c'est que là, moi, j'amène le musée gratuitement aux spectateurs.
08:36Du coup, les photos, il n'y a pas...
08:38Et c'est quelque chose qui change vraiment, parce que c'est vrai qu'on n'ose pas pousser
08:42la porte d'un musée, c'est payant, même une galerie.
08:44Combien de fois j'ai des gens qui m'ont dit « Ah, j'ose pas trop », alors que là,
08:47c'est vraiment à ciel ouvert.
08:48Et puis, les enfants le touchent, il y a un côté vraiment très convivial.
08:52Moi, je n'ai pas de problème à ce qu'on touche, parce que souvent, dans les musées,
08:54il y a des cordons, c'est fermé.
08:56Attention, il ne faut pas y toucher.
08:57Vous, c'est des œuvres vivantes, presque.
08:58Voilà, les gens peuvent y toucher.
08:59On va me dire « Bon, s'il y en a une qui est détériorée à la fin de la saison,
09:02ce n'est pas très grave, on la réparera ».
09:03Mais l'idée, c'est vraiment de pouvoir toucher la matière du 3D,
09:06qu'il y ait quelque chose vraiment de...
09:07Et la vie, moi, la vie, c'est vraiment quelque chose d'important.
09:10Fabrice Martinet, je rappelle que vous dirigez Culte Place,
09:12dont la Belle-Villoise, du coup, à Paris.
09:14Culte Place, c'est une entreprise qui veut démocratiser aussi l'accès à l'art et à la culture, finalement.
09:20C'est un discours qui vous parle, le discours de Richard Orlinsky ?
09:22Oui, tout à fait.
09:24On a une histoire autour de cet héritage de démocratiser la culture,
09:28puisque nous, on a commencé notre aventure au début des années 2000.
09:31À peu près au même moment que Richard, a priori.
09:33Exactement.
09:34On a découvert, à l'époque, un bâtiment qui était à l'abandon, une friche.
09:39Et après, en se renseignant sur l'histoire de ce bâtiment, qui s'appelait la Belle-Villoise,
09:44on s'aperçoit qu'il a été fondé en 1877 par des ouvriers mécaniciens
09:48qui avaient pour projet l'accès pour tous à l'éducation populaire et à la culture.
09:52C'est dans ce bâtiment qu'a eu lieu un des premiers droits de vote des femmes,
09:56un des premiers cinémas de Paris.
09:58Jean Jaurès venait y faire ses rassemblements politiques.
10:01On en apprend des choses aujourd'hui.
10:03Tout à fait. C'est là qu'est né aussi, on oublie, le commerce équitable avant l'heure,
10:07puisque c'est ici qu'a été inventée, sur les conseils de Joseph Proudhon, célèbre anarchiste de son temps,
10:13la devise vente directe du producteur au consommateur.
10:16C'est né à la Belle-Villoise, au début du XXe siècle.
10:19Et donc, ce bâtiment avait disparu, était à l'abandon.
10:24Une friche, on s'y intéressait, on a...
10:26Je vous raconte pas toute l'histoire, qui fut très longue,
10:28pour l'acquérir avec d'autres partenaires,
10:31et puis fonder un projet, celui de réouvrir la Belle-Villoise,
10:35aux normes d'aujourd'hui, d'en faire un lieu contemporain,
10:37d'activités culturelles, artistiques, événementielles.
10:40Alors vous y faites des soirées, vous y faites des expos, vous y faites des concerts, vous y faites des tonnes de trucs.
10:45Tout à fait. On a dû apprendre, avant de faire ça,
10:47note ce qui allait devenir notre métier,
10:49c'est-à-dire que le place, vous l'avez dit, la fabrique de lieux de vie à dimension culturelle et citoyenne,
10:53dimension culturelle et sociale.
10:55Pourquoi ? Parce que les bâtiments d'aujourd'hui, du XXIe siècle,
10:59doivent répondre à des normes de sécurité des publics,
11:02à des normes d'accueil, à des normes de sécurité, etc.
11:06Et donc nous avons découvert comment transformer des bâtiments à l'abandon,
11:10en établissements recevant du public,
11:12puis à construire une programmation accessible à tous,
11:15et l'ouvrir au plus grand nombre.
11:17Alors tous les deux, c'est une question pour vous deux,
11:19alors je sais que vous le faites un peu, Richard,
11:21il y a des initiatives à mettre en place pour que les jeunes talents artistiques
11:25puissent avoir accès à votre monde, par exemple.
11:27Est-ce qu'il y a des choses que vous mettez déjà en place concrètement,
11:30ou pour continuer dans cette transmission ?
11:32Ouh là là ! Quelle question incroyable !
11:35Eh bien oui, moi j'ai mis en place pas mal de process,
11:40notamment, je vais faire un peu de promo.
11:42Allez-y, on est là pour ça en même temps.
11:45Non mais en fait, vous n'êtes pas au courant,
11:48je suis un petit peu déçu quand même, donc je tiens à le signaler.
11:50Depuis maintenant près de trois ans,
11:52j'ai une émission qui s'appelle Sur les murs,
11:54où je vais à l'encontre de jeunes artistes francophones.
11:57Ah si si, je suis au courant, ce n'est pas pour rien que je vous pose la question.
11:59Ça oui, c'est ça.
12:01À travers le monde, artistes francophones,
12:03donc on a tourné déjà 60 épisodes,
12:05et donc j'essaie avec mes modestes moyens
12:10de redonner un petit coup de projecteur à ces jeunes
12:13qui ont effectivement, en plus avec le Covid,
12:16été un petit peu embêtés par le street art,
12:19c'est un peu hors les murs, donc voilà.
12:21Et du coup, ça c'est une opération qui est intéressante,
12:24en plus ils ont une visibilité dans plus de 200 pays,
12:27avec des millions de téléspectateurs,
12:29donc ça c'est intéressant.
12:30Et j'ai un nouveau projet qui s'appelle
12:32Première fois au musée,
12:34où là j'embarque cinq jeunes adultes,
12:36et je leur fais découvrir un musée,
12:39je leur fais découvrir six œuvres d'art,
12:41et je recueille leurs réactions.
12:43Et c'est très intéressant parce que,
12:45pour moi, tous les programmes sur l'art,
12:47ils sont plutôt boring, ils sont plutôt ennuyeux, on va dire.
12:49Et là, on a un programme qui est un peu tourné
12:52comme un reality show,
12:53et on voit effectivement ces jeunes
12:55qui n'ont jamais été au musée, qui détestent,
12:57et qui au début me disent,
12:58mais Richard, il n'y a pas de chance,
13:00ça ne va pas me changer mon avis,
13:01qui changent complètement pendant l'émission,
13:03qui ont des émotions, qui pleurent même
13:05devant une œuvre d'art,
13:07donc c'est génial.
13:08Et il y a beaucoup de rire aussi,
13:09c'est très marrant.
13:10J'ai demandé à mes enfants
13:11que vous avez trouvé comment l'émission,
13:13ils m'ont dit, ah c'est super drôle.
13:14Alors ce n'était pas le but,
13:15mais du coup ça veut dire que ça marche.
13:17Si ça marche avec vos enfants, c'est que ça marche.
13:18Je pense.
13:19C'est excellent tout ça, chers amis, chers auditeurs.
13:21On vous revient tout de suite
13:22avec le sculpteur à succès, Richard Orlinsky,
13:24puis Fabrice Martinez,
13:25qui est à la tête des florissants Kult Place
13:27dans la Belle-Villoise à Paris.
13:28Eh bien, c'est excellent, vous le savez.
13:30A tout de suite.
13:31La Confédération nationale
13:33de la boulangerie-pâtisserie française.
13:35Boulanger, pâtissier, vendeur, tourier,
13:37des emplois, des métiers d'avenir
13:39incarnant le savoir-faire dans l'artisanat.
13:41Présente...
13:44Sud Radio, c'est excellent.
13:45Judith Beller.
13:46Merci d'avoir choisi Sud Radio,
13:48c'est un bon choix, je dirais même plus.
13:49C'est excellent.
13:50Avec moi ce soir,
13:51l'artiste multiple Richard Orlinsky
13:53et l'entrepreneur culturel Fabrice Martinez,
13:55qui est à la tête de Kult Place.
13:56Alors, Fabrice Martinez,
13:57avant de parler un petit peu de Kult Place
13:59et de la Belle-Villoise, etc.,
14:00je vais vous reposer la même question
14:02que je posais tout à l'heure à Richard,
14:04juste avant la coupure,
14:05sur les initiatives que vous mettez en place.
14:07Parce que moi, je sais que vous avez même lancé
14:08pas mal d'artistes.
14:09Moi, j'ai vu des jeunes artistes
14:11commencer chez vous,
14:12qui sont devenus des gros stars,
14:13notamment Imani, par exemple,
14:14des gens comme ça.
14:15Donc, vous ouvrez, en fait,
14:17vous donnez la parbelle aux jeunes.
14:18On a, historiquement,
14:20depuis le début de l'ouverture de la Belle-Villoise
14:22au public, en 2006,
14:24une scène découverte
14:26dans la Halle aux Oliviers de la Belle-Villoise,
14:28qui, alors historiquement,
14:30du mercredi au dimanche,
14:31et aujourd'hui du jeudi au dimanche,
14:33il y a un jeune artiste
14:35qui est programmé,
14:36donc on en a trois par semaine,
14:38tous les ans, depuis 15 ans.
14:41Donc, c'est leur premier pas sur scène,
14:44devant un public d'une centaine
14:46à 150 personnes,
14:48tous les soirs.
14:49Et puis, certains sont devenus connus,
14:51et puis après, peuvent descendre
14:52dans le fameux club de la Belle-Villoise,
14:53pour des concerts un peu plus
14:55jusqu'à 500 personnes,
14:57600 personnes, voilà.
14:58Donc oui, historiquement,
14:59on a toujours accueilli
15:00les jeunes talents,
15:02des jeunes artistes,
15:03donner sa chance.
15:04Alors là, on parle de musique,
15:06mais on a aussi un grand salon
15:08d'art abordable,
15:09où, par exemple, là, ce sont des artistes
15:11soit qui commencent à être connus,
15:13soit, en tout cas, des jeunes,
15:14qui proposent des œuvres
15:15accessibles aussi à tous.
15:16Ah, c'est tout type d'art, du coup ?
15:17C'est tout type d'art, oui, tout à fait.
15:19Ça va aussi bien des arts plastiques,
15:20des arts graphiques,
15:21que des installations,
15:22que de l'art contemporain.
15:23Vous avez quelques exemples, par exemple,
15:24d'artistes à nous donner,
15:25que vous avez lancés ?
15:26Ça serait un petit peu...
15:27Alors non, malheureusement,
15:28je n'ai pas en tête...
15:29Vous savez, c'est pas ma spécialité
15:31première, les artistes plasticiens,
15:33mais ce que je sais,
15:34c'est que notre salon d'art abordable
15:36a toujours marché
15:37et toujours rempli fortement
15:39et l'intérêt du public,
15:40et l'intérêt des artistes,
15:42parce que c'est un tremplin,
15:43c'est aussi une vitrine pour eux,
15:45pour se le faire connaître.
15:46Et d'ailleurs, la Belle-Villois,
15:47c'est devenu un lieu très emblématique
15:49de Paris.
15:50C'est vrai que c'est un lieu
15:51où on se retrouve.
15:52Et vous ouvrez le rooftop,
15:53c'est ça ?
15:54Oui, alors effectivement,
15:55j'allais dire,
15:56dix ans de travaux
15:57pour monter sur le toit.
15:59Donc, la Belle-Villois,
16:00c'était un des premiers bâtiments
16:02béton armé du début du XXe siècle,
16:04construit dans un style art nouveau.
16:07Et il était construit
16:08sur une ancienne carrière.
16:10On est sur les hauteurs
16:11de Ménilmontant.
16:12Et donc, il nous a fallu,
16:13pour pouvoir accéder à ce toit
16:15et le rendre sécurisé,
16:16combler tout le frontier
16:18en dessous de la Belle-Villois,
16:19c'est-à-dire les carrières
16:20qui se trouvaient.
16:21Ça a pris du temps.
16:22Oui, parce que Paris est un gruyère,
16:23il faut le savoir.
16:24Paris est perforé de partout,
16:25effectivement.
16:26Et puis,
16:27nous avons construit
16:28un escalier monumental,
16:29un petit peu à la new-yorkaise,
16:30avec un design très particulier
16:32qui monte jusqu'au toit.
16:33Nous avons dû solidifier
16:35la salle Jean Jaurès historique
16:37avec des grandes poutres de métal.
16:39Tout ça a pris du temps.
16:40Beaucoup de bureaux d'études,
16:41du contrôle,
16:42il a fallu le financer aussi.
16:43On reste des indépendants.
16:4610 ans de travail avec des pauses,
16:47des phases, des études,
16:48on a repris.
16:49Et puis le Covid aussi,
16:50qui a bloqué les choses
16:51pendant 3 ans.
16:52Et cette réouverture,
16:53aujourd'hui, est possible.
16:54On a transformé,
16:55alors nous,
16:56dans notre métier,
16:57c'est pas simplement l'exploitation,
16:59c'est aussi la fabrication,
17:00le design de nos espaces,
17:02des objets,
17:03de l'ameublement,
17:04de la décoration,
17:05de la scénographie,
17:06du paysage.
17:07Vous avez une direction artistique
17:08qui s'occupe de ça ?
17:09C'est nous,
17:10c'est moi et Renaud Barillé,
17:11mon associé.
17:12C'est vous le directeur artistique ?
17:13Exactement.
17:14C'est-à-dire que nous,
17:15on est des entrepreneurs
17:16qui avons démarré
17:17avec notre envie de faire.
17:19Et on a appris notre métier
17:20en faisant.
17:21Aujourd'hui,
17:22on a une douzaine de lieux
17:23qu'on a créés,
17:24à Paris, en France.
17:25Et donc,
17:26notre passion,
17:27notre expérience,
17:28aujourd'hui,
17:29c'est de créer des atmosphères,
17:30des univers différents.
17:32Alors justement,
17:33vous développez
17:34de nombreux projets
17:35en région,
17:36en ce moment,
17:37avec votre associé Renaud Barillé.
17:38Si vous aviez un projet
17:39très excitant
17:40à nous raconter ?
17:41En fait,
17:42ils sont tous excitants.
17:43Votre préféré,
17:44il n'y en a pas ?
17:45J'adore,
17:46je suis ultra content
17:47d'avoir enfin
17:48ouvert ce toit.
17:49Je vois qu'il a,
17:50hormis le soleil
17:51qui nous boude encore,
17:52mais dont je sais
17:53qu'il va revenir.
17:54J'ai vu hier,
17:55c'est notre premier jour
17:56d'ouverture,
17:57que le public est ravi
17:58et que c'est vrai
17:59que c'est un spot
18:00extrêmement dépaysant
18:01de se retrouver
18:02dans un endroit
18:03où il n'y a pas
18:04vraiment de monde.
18:05Donc,
18:06c'est un endroit
18:07pour des paysans
18:08de se retrouver
18:09sur les hauteurs de Paris,
18:10flottant un peu
18:11dans ce jardin suspendu.
18:12Voilà,
18:13c'est incroyable.
18:14On ouvre
18:15et c'est un challenge pour nous
18:16la semaine prochaine
18:17en gare de Nantes,
18:18un nouveau lieu
18:19qui s'appelle Zao.
18:20C'est une demande
18:21de gare et connexion
18:23qui souhaitait
18:24redonner dans les gares
18:25la présence
18:26de lieux culturels,
18:27de lieux publics,
18:28etc.
18:29Donc,
18:30c'est un challenge monumental
18:31comme on en a un autre
18:32à Bordeaux à la rentrée
18:33où on ouvre
18:34une belle villoise à Bordeaux
18:35qui va s'appeler
18:36Le Noé
18:37avec une salle de spectacle
18:38de 900 places,
18:39un restaurant panoramique,
18:40une immense terrasse
18:41dans un nouveau quartier
18:42belvédère,
18:43en face du pont Saint-Jean.
18:44Donc,
18:45tout à chaque fois,
18:46c'est un nouveau challenge.
18:47Je pourrais vous parler,
18:48mon associé se passionne
18:49pour les bateaux,
18:50on rénove un bateau
18:51à Rochefort
18:52qui s'appelle Le Noé
18:53dans l'ancienne forme
18:54de Radoub de l'Hermione
18:55par exemple.
18:56Voilà,
18:57on va réouvrir le public
18:58en tant que lieu culturel flottant.
18:59Ça s'appelle l'écodomaine,
19:00c'est ça ?
19:01Alors,
19:02l'écodomaine,
19:03c'est la résidence
19:04d'artistes.
19:05Et là,
19:06je vous parle du bateau Le Noé
19:07qui a un ancien...
19:08C'est fin,
19:09Richard,
19:10l'inscrit bientôt
19:11en résidence d'artistes.
19:12Oui,
19:13avec plaisir.
19:14Oui,
19:15et d'ailleurs,
19:16surtout,
19:17je fais une parenthèse
19:18sur le toit terrasse
19:19de la Belle-Villoise,
19:20on a prévu
19:21un lieu d'exposition,
19:22c'est-à-dire que notre souhait
19:23peut être d'ailleurs
19:24avec vous,
19:25pourquoi pas,
19:26on a des endroits,
19:27des stèles
19:28où on peut mettre
19:29ces objets,
19:30les mettre en valeur.
19:31Donc,
19:32c'est excellent
19:33l'émission qui crée le lien.
19:34Alors,
19:35justement,
19:36vos projets,
19:37en fait,
19:38l'idée,
19:39c'est quand même
19:40de renforcer le tissu social
19:41et culturel
19:42des quartiers aussi
19:43où ils sont implantés.
19:44Donc,
19:45vous faites appel
19:46aux communautés locales
19:47pour s'impliquer
19:48dans les projets en question.
19:49Ou pas ?
19:50Alors,
19:51oui,
19:52si je peux me permettre
19:53un petit mot,
19:54je ne suis pas...
19:55Je me suis longtemps,
19:56avec mon associé,
19:57on a beaucoup réfléchi
19:58à cette histoire
19:59de communautaristes.
20:00Nous,
20:01donc,
20:02on ne va pas
20:03être des lieux
20:04communautaires,
20:05par exemple.
20:06Ça ne nous empêche pas...
20:07Alors, je ne l'entendais pas
20:08dans ce sens-là.
20:09Je parlais de la communauté,
20:10des gens qui habitent là,
20:11du peuple
20:12qui se remplace dans le quartier.
20:13Tout à fait.
20:14De fait,
20:15nous,
20:16nous sommes des lieux
20:17de destination.
20:18Souvent,
20:19donc,
20:20des lieux impliqués
20:21dans les quartiers.
20:22On a des organisateurs
20:23d'événements
20:24qui sont forcément locaux,
20:25toujours,
20:26puisqu'ils doivent connaître
20:27leur public.
20:28Pardon,
20:29je vous coupe,
20:30c'est une vie
20:31qui n'était plus là.
20:32Exactement.
20:33De toute façon,
20:34on s'est toujours ouvert
20:35et c'est notre ADN
20:36de faire ça.
20:37On a toujours ce mix
20:38entre travailler
20:39avec les associations locales
20:40qui apportent
20:42la vie du quartier.
20:43C'est important pour nous
20:44puisqu'on est dans ce quartier
20:45et c'est ce qui nous plaît.
20:46Et puis,
20:47être un lieu de destination
20:48et un lieu d'hospitalité
20:49pour des événements
20:50plus importants,
20:51nationaux
20:52ou,
20:53vous l'avez dit,
20:54des entreprises
20:55ou des groupes
20:56de notoriété nationale.
20:57On joue à la fois
20:58ce microcosme
20:59et ce macrocosme
21:00en permanence.
21:01Richard Orlinsky,
21:02quand on écoute Fabrice Martinez,
21:03on se rend compte
21:04qu'il est constamment
21:05à la recherche
21:06de nouvelles pratiques
21:07pour transmettre l'art
21:08et la culture
21:09de manière innovante.
21:10Finalement,
21:11vous avez ça en lien,
21:12tous les deux.
21:13Vous cherchez toujours
21:14des biais,
21:15vous aussi,
21:16pour faire voir,
21:17faire sentir.
21:18Oui,
21:19en tout cas,
21:20pour susciter des émotions,
21:21pour partager,
21:22pour faire connaître,
21:23pour faire grandir,
21:24pour transmettre.
21:25Je pense que la vie,
21:26c'est ça.
21:27On a des expériences,
21:28en tout cas,
21:29à ça,
21:30je pense que c'est bien.
21:31Effectivement,
21:32pour les jeunes générations,
21:33mais pour tout le monde,
21:34mais pas que pour les jeunes générations.
21:35Nous, ça s'adresse
21:36vraiment à tout le monde
21:37et il y a un côté
21:38très gratifiant
21:41parce que quand on se rend compte
21:42qu'on réussit
21:43en tout cas ce challenge,
21:45il y a plein d'émotions
21:47et il y a un vrai partage.
21:49Le partage,
21:50c'est vraiment une émulation
21:51et donner envie
21:52d'avoir envie.
21:53Combien de fois,
21:54j'ai des gens,
21:55soit à travers des bouquins,
21:56soit mes stand-up,
21:57soit la musique,
21:58parce que je fais aussi de la musique
21:59et du stand-up.
22:00Oui, on sait que vous êtes
22:01multipasse,
22:02je l'ai dit pour commencer.
22:03Ça va vous y retrouver des fois ?
22:05Parfois, oui,
22:06ça arrive,
22:07c'est rare,
22:08mais pas toujours.
22:09Mais quand on voit les gens
22:10qui changent de carrière
22:11ou qui se lancent
22:12ou leur donner le courage
22:13ou si on arrive même
22:14à faire en tout cas
22:15quelques petits progrès
22:17pour les personnes,
22:20pour les gens
22:21et donner de l'émotion,
22:22je trouve que c'est bien.
22:23On en a parlé tout à l'heure,
22:24on vit dans un monde
22:25un peu compliqué
22:26et tout ça,
22:27ça contribue à donner
22:28de la positivité.
22:29Je trouve ça génial,
22:30c'est effectivement
22:31ce qu'est fait
22:32la Belleville Oise,
22:33parce que c'est vraiment
22:34un lieu de rencontre,
22:36un lieu où il y a
22:37une mixité,
22:38un lieu qui permet
22:39de pouvoir vivre
22:40une expérience.
22:41Et c'est ça,
22:42aujourd'hui,
22:43de plus en plus,
22:44les gens recherchent
22:45une expérience.
22:46Vous avez envie de regrondir
22:47là-dessus, Fabrice Martinez ?
22:48C'est vrai que les deux mots
22:49qui sortent,
22:50c'est émotion,
22:51émulation,
22:52et puis sortir aussi
22:53transformer le négatif.
22:54Tout à fait.
22:55C'est un lieu
22:56de sociabilité
22:57très important.
22:58Nous, si on rentre
22:59un peu dans
23:00le back-office
23:01de nos métiers,
23:02moi je me suis aperçu
23:03pendant le Covid-19
23:04et la fermeture
23:05de nos lieux
23:06qui a été la plus longue
23:07pour les clubs,
23:08non-essentiels,
23:09et dont on s'est aperçu
23:10que finalement
23:11ils étaient vitaux,
23:12parce que d'abord
23:13nous sommes au quotidien,
23:14nous par exemple
23:15en contact avec
23:16la préfecture de police
23:17de Paris
23:18qui est en charge
23:19de la sécurité
23:20des publics,
23:21et on a bien vu
23:22que les lieux
23:23comme les nôtres
23:24étaient primordiaux
23:25pour que
23:26les gens puissent
23:28des fois évacuer
23:30leur énergie
23:31bloquée en semaine
23:33et elle s'exprime
23:34par la fête,
23:35les week-ends
23:36dans ces lieux,
23:37dans des endroits
23:38sécurisés,
23:39professionnels,
23:40et pas dans la rue.
23:42Et donc
23:43il y a une espèce
23:45d'apaisement
23:46qui est vraiment vitaux
23:47pour que les gens
23:49viennent
23:50et puissent faire la fête,
23:51puissent se rencontrer,
23:52puissent s'exprimer,
23:53on est aussi des lieux
23:54de débats politiques
23:55engagés,
23:56donc des lieux
23:57de liberté d'expression,
23:58moi j'y tiens beaucoup
23:59à ça,
24:00depuis le début
24:01c'était un de nos ADN,
24:02voilà,
24:03donc c'est très important
24:04effectivement.
24:05– Vous seriez capable de recevoir
24:06tous les chiquiers politiques
24:07à la Belle-Villoise
24:08ou pas ?
24:09Vous choisissez.
24:10C'est une question très actuelle,
24:11pardon,
24:12je suis obligée de la poser.
24:13– Ça c'est une question piège.
24:14– Elle n'est pas piège
24:15pour nous parce que
24:16moi j'ai déjà,
24:17si on est très concret,
24:18il n'y a aucun problème
24:19là-dessus.
24:20La Belle-Villoise
24:21a une histoire à gauche,
24:22c'est le 20ème arrondissement,
24:23c'est quand même,
24:24la Belle-Villoise
24:25c'était un des premiers lieux
24:26de congrès
24:27du Parti Socialiste,
24:28voilà,
24:29donc on a
24:30avec la Fédération du PS
24:31historiquement
24:32des liens forts,
24:33après les écologistes
24:34sont venus,
24:35on les a naturellement
24:36accueillis.
24:37Valérie Pécresse
24:38a lancé son parti libre
24:39à la Belle-Villoise,
24:40donc toutes les forces…
24:41– Et si Jordan Bardella
24:42veut venir à la Belle-Villoise,
24:43qu'est-ce que vous faites ?
24:44– Je pense que ça ne serait pas…
24:45– Ce ne serait pas le bon lieu,
24:46c'est pas ça qu'il choisirait.
24:47– Je pense que ça n'aurait pas
24:48ça ne ferait pas sens
24:49avec la démarche
24:50du Rassemblement National
24:51d'être dans un de nos lieux.
24:52– D'accord,
24:53donc c'est important
24:54pour vous que ce lieu
24:55il reste inscrit
24:56dans cette histoire de gauche ?
24:57– Dans cette histoire…
24:58alors,
24:59aujourd'hui la gauche
25:00au sens large,
25:01la gauche libérale
25:02j'allais dire,
25:03au sens de…
25:04on peut entendre,
25:05c'est quand même là que…
25:06moi, on n'est pas
25:07à un lieu extrême,
25:08on le voit bien,
25:09les extrémismes
25:10sont là pour nous
25:11pour nous,
25:12pour nous,
25:13pour nous,
25:14pour nous,
25:15pour nous,
25:16pour nous,
25:17sont là
25:18pour nous limiter.
25:19C'est-à-dire,
25:20moi je sais qu'on se bat
25:21quand même souvent
25:22pour que des artistes
25:23puissent se produire
25:24sur scène,
25:25pour que des gens
25:26puissent accéder
25:27à nos lieux
25:28et à nos spectacles
25:29et je sais qu'à chaque fois
25:30qu'on veut limiter
25:31pour quelques raisons
25:32que ce soit,
25:33par exemple nous
25:34à la Belle-Villoise
25:35il n'y a pas de discrimination
25:36à l'entrée du club,
25:37par exemple ça
25:38on a été…
25:39– Il n'y a pas de physio quoi.
25:40– Alors,
25:41il y a quelqu'un…
25:42– Non, un physio qui décèle.
25:43– Voilà,
25:44il y a un physio,
25:45bien sûr,
25:46il y a des gens
25:47qui ne sont pas en mesure
25:48d'entrer
25:49ou de faire la fête
25:50pour des raisons
25:51d'alcoolémie
25:52ou de stupéfiants
25:53par exemple,
25:54mais pas pour naturellement
25:55des raisons d'origine
25:56de couleur de peau
25:57ou même de vestimentaire.
25:58– D'accord.
25:59– Ou de parti politique.
26:00– Ou de parti politique.
26:01– Voilà,
26:02c'est important
26:03de le redire Richard.
26:04– Bah oui,
26:05c'est important.
26:06– Merci beaucoup.
26:07Alors,
26:08on continue,
26:09surtout vous restez avec nous
26:10chers auditeurs,
26:11Sud Radio,
26:12c'est la radio
26:13où les voix se font entendre,
26:14c'est ça,
26:15les socios culturels
26:16dirigeants de
26:17Cultplace,
26:18vous restez avec nous
26:19surtout,
26:20à tout de suite.
26:21La Confédération nationale
26:22de la boulangerie-pâtisserie française
26:23boulangers,
26:24pâtissiers,
26:25vendeurs,
26:26touriers,
26:27des emplois,
26:28des métiers d'avenir
26:29incarnant le savoir-faire
26:30dans l'artisanat,
26:31présente
26:32Sud Radio,
26:33c'est excellent,
26:34Judit Beller.
26:35– Vous êtes ici,
26:36chez vous,
26:37chers auditeurs,
26:38sur Sud Radio,
26:39c'est excellent,
26:40avec le sculpteur à succès,
26:41Richard Orlenski
26:42et Fabrice Martinez
26:43qui est à la tête
26:44Alors Alinsky, vous avez lancé quand même pas mal de produits dérivés, je le disais tout à l'heure, il y a des vêtements
26:49actuellement, dont une collection pour les enfants, il y a des bougies, des gourdes, des coques d'iPhone, il y a moult produits.
26:56Alors je l'ai dit, vous êtes un artiste multifonction, ça inclut un businessman chez vous, c'est ça ? C'est faire du business ou c'est juste le kiff
27:03de continuer sur ce chemin de la création avec divers objets qui soient
27:07accessibles justement ?
27:08Oui, ça s'inscrit justement dans cette volonté de rendre l'art accessible, dans l'affordable art, et de pouvoir réinterpréter les objets du quotidien.
27:15Donc c'est extrêmement intéressant, tu rentres chez monsieur et madame tout le monde,
27:19tu viens donner de la joie, tu viens faire une valeur ajoutée. Alors effectivement il y a des
27:22choses qu'on a créées nous en interne, qu'on distribue effectivement sur nos plateformes, mais on a aussi beaucoup de collabs.
27:29Il y a Bic notamment, justement. Il y a Bic, il y a Lancôme, il y a Hublot, j'ai fait des collabs avec Monoprix, là on a deux collabs,
27:36grosses collabs en cours avec
27:38Aide, où on fait une raquette de paddle et une raquette de tennis,
27:42Puma, avec des crampons de footballeurs, des sneakers, des chaussures pour le basket, enfin il y a plein.
27:50Et alors comment ça se passe ? C'est vous qui contactez les marques, c'est elles qui vous contactent ?
27:53C'est un
27:54cercle vertueux parce que vous vous connaissez maintenant et que du coup vous vous téléphonez, vous avez des idées ensemble, comment ça se passe ?
28:00Alors c'est plutôt, on fait plutôt de l'incoming, c'est plutôt les marques qui nous appellent, et c'est pas par
28:06une volonté particulière, c'est-à-dire qu'on a beaucoup de demandes.
28:08Parce qu'ils savent que vous le faites déjà ?
28:09Voilà, et puis on a beaucoup beaucoup de demandes, on a des
28:11dizaines de demandes ou des centaines de demandes, et on répond pas à toutes les demandes, nous on cherche... En réalité l'idée c'est
28:17une collaboration, c'est un petit mariage, donc il faut que déjà ça soit une volonté des deux
28:25entités de collaborer ensemble, il faut qu'il y ait un sens, qu'il y ait une belle histoire à raconter,
28:30et que derrière
28:33ça corresponde aussi à nos valeurs, et qu'aussi, le
28:36truc le plus important, parce que quand on parle d'argent c'est le nerf de la guerre aussi, c'est qu'on puisse, le fait de
28:41venir apporter notre nom sur une collaboration, ça fasse la valeur ajoutée pour la marque.
28:46Et donc du coup c'est plein de petits paramètres qui font que, mais c'est vrai que c'est
28:49très intéressant et ça m'intéresse. C'est pas le côté business man, c'est vraiment le côté de
28:54cette diffusion, de rendre...
28:56Le maximum de visibilité aussi quoi.
28:58De visibilité et la joie, on repart encore de joie, parce que quand tu peux pas forcément t'acheter
29:02une sculpture qui vaut X, je sais pas combien, et ben là t'as le petit objet et ça fait très plaisir. Et d'ailleurs
29:08voilà, et donc il y a un côté comme de collection, il y a plein de côtés comme ça qui sont...
29:14Moi quand j'étais petit je faisais des collections, je pouvais pas m'acheter, je pouvais rien m'acheter d'ailleurs du reste,
29:17du coup je faisais des collections de vignettes, même panini.
29:20Ça vous a motivé ça, parce que vous le dites quand même, que vous pouviez rien vous acheter.
29:23Oui, bien sûr que ça m'a motivé, c'est clair, c'est clair que...
29:26C'était important.
29:26Ah ben c'est sûr, c'est sûr que je pense que...
29:28De sortir de votre situation.
29:29Mais je suis sûr que mes enfants sont moins motivés que je l'étais, ça c'est certain, ça c'est sûr.
29:32C'est quoi vos valeurs maîtresses ? Parce que vous me parliez de valeurs, justement, c'est quoi les valeurs maîtresses, Richard Orlinsky ?
29:37Alors les valeurs c'est...
29:39On m'en parlait de mes enfants, c'est le respect, parce que je pense que le respect c'est très important.
29:44La tolérance...
29:46Ah il y a des valeurs qui sont un peu plus compliquées, c'est aussi le...
29:50Je sais pas si c'est une valeur, c'est de savoir se remettre en question,
29:52de...
29:54Enfin il y a plein de...
29:55Il y a la générosité, le partage, enfin bon c'est assez bateau on va dire, mais après il faut voir dans quel sens c'est pris, comment c'est pris, comment on l'oriente, voilà.
30:03Le fait d'avoir développé aussi tous ces produits dérivés, est-ce que vous pensez que ça contribue au fait que vous êtes devenu un acteur majeur dans le domaine de l'art contemporain, du design, etc.
30:13Finalement, tout ça, vous vous le devez à vous-même aussi, Richard Orlinsky.
30:16Je me le dois ? Ah oui, ça j'ai pas été très aidé, oui, effectivement.
30:19Cette idée de développer tous ces produits, etc. dérivés, ça a permis aussi d'installer votre visibilité, du coup de vous aider dans votre carrière d'artiste, en fait ?
30:27Oui et non, parce qu'il y a certains détracteurs, on va dire, qui sont très puissants.
30:33Pas nombreux, mais très puissants, puisque le petit milieu, on va dire, parisien...
30:37Contemporainformé.
30:38Contemporainformé, oui, je suis très controversé, et j'inspire beaucoup de haine, en fait, c'est très drôle parce que dans l'art, il y a quelque chose...
30:46Généralement, dans toutes les activités professionnelles, c'est l'argent, comme on disait, qui est roi, et dans l'art, il y a l'égo en plus.
30:54Donc, quand il y a l'argent et l'égo, il y en a qui sont capables de le tuer.
30:57Oui, c'est très violent, en fait.
31:00J'ai quand même subi des attaques très violentes, mais quelque part...
31:03Mais vous le faites avec le sourire, quoi.
31:04Oui, bah...
31:05Puis qu'on parle de voir bien ou en mal, c'est pas bien.
31:08Exactement, c'est ce dont je parlais au début de notre entretien, et je disais qu'il faut se servir des énergies négatives pour en faire du positif.
31:15C'est aujourd'hui ça, c'est pas toujours facile, mais bon, il faut essayer en tout cas.
31:19Ce qui fait que Richard Warlinski fonctionne, Fabrice Martinez, c'est justement cette différence de positionnement par rapport aux autres.
31:28Il a incarné sa propre identité, il l'a un peu imposée, en fait.
31:32Et vous aussi, en fait, vous différenciez de vos concurrents qui font de la fête ou des expos ou whatever, quel que soit le terme.
31:40C'est votre stratégie de réussite aussi, c'est-à-dire le fait de marquer votre personnalité dans vos lieux.
31:45Oui, alors, on a, depuis le début, je pense qu'en fait, on ne s'est jamais posé les questions comme ça.
31:52Nous, on avait envie de créer des lieux, un lieu qui nous ressemble, un lieu où on pouvait accueillir les artistes avec qui on travaillait,
31:59un lieu dont l'atmosphère et l'accueil nous ressemblaient.
32:03Donc ça a été ça, nos valeurs.
32:05Et c'est vrai que quand on a découvert l'histoire de la Belle-Villoise, c'est rentré en résonance avec ces valeurs,
32:10puisque les valeurs de liberté, égalité, fraternité...
32:15D'ailleurs, on a réinscrit au fronton de la Belle-Villoise, là, quand on a fait ces travaux, on a refait la marquise historique.
32:21La marquise, vous savez, c'est le haut-vent qui vient sur le devant du bâtiment vitré, comme ça, qui date du XIXe siècle.
32:28On en a refait un, et il y avait trois cartouches historiques.
32:31Et on a réécrit, là, aujourd'hui, liberté, équité, utopie.
32:37Et ce sont, on peut le dire, les valeurs...
32:39Oui, alors expliquez, pourquoi vous avez changé ces mots-là ?
32:42Alors, à l'époque, il y avait écrit liberté, émancipation, coopération.
32:47Et on trouvait que liberté, équité, utopie...
32:50Et pourquoi équité et pas égalité ?
32:52Exactement, parce que, vous savez, l'égalité, c'est quand même quelque chose...
32:58On aimerait que la société, peut-être d'ailleurs...
33:01C'est utopique, c'est ça que vous voulez dire ?
33:03Non, mais l'égalité, elle n'existe pas réellement.
33:07On ne peut pas donner la même chose.
33:08On ne vient pas tous du même milieu, on n'a pas tous la même histoire,
33:11on n'a pas tous le même physique, les mêmes études, les mêmes capacités.
33:14Donc, croire qu'on peut tendre à l'égalité...
33:16Et d'ailleurs, c'est peut-être ça aussi qui électrise un petit peu la société, aujourd'hui, quelque part.
33:21C'est de... On voit des modèles, et puis on ne peut pas y accéder,
33:26parce qu'on n'est pas égaux, finalement.
33:28Alors que l'équité, c'est quand même différent.
33:30L'équité, c'est chacun aussi, suivant ce qu'il est,
33:33peut accéder à quelque chose d'équivalent.
33:35Et ça, c'est plus juste, quelque part.
33:37Ça fait moins souffrir, c'est plus accessible au plus grand nombre.
33:40Donc, équité...
33:42Et utopie, parce que, finalement, sans utopie, il n'y a pas de monde,
33:46il n'y aurait pas eu la République,
33:48il n'y aurait pas eu, peut-être, les inventions, les sculptures...
33:52Voilà, donc c'est...
33:54Il faut croire, il faut croire.
33:56C'est vrai que c'est quelque chose qui nous anime, peut-être, tous les deux, aussi, avec Renaud Barillé.
34:00Il faut continuer de croire en ses rêves,
34:02pas de manière, j'allais dire, comme des bisounours,
34:07mais se dire, et pourquoi pas ?
34:09Et finalement, prouver aux autres que c'est possible.
34:12Est-ce que ça ne serait pas ça, finalement, le succès,
34:15c'est de croire en ses rêves ?
34:17Et du coup, ça fait que les rêves peuvent se concrétiser.
34:19Ça commence par ça, en fait.
34:21On en fait sur une porte ouverte, mais...
34:23On a découvert qu'il n'y avait qu'une seule magie dans ce monde,
34:26c'est celle de l'action.
34:28C'est quand vous entreprenez, coûte que coûte,
34:30avec volonté, avec envie,
34:32avec acharnement, parfois,
34:34sans découragement, ce qui est quand même le plus dur,
34:36parce que des gens, pour vous dire que ça ne marchait pas,
34:39je ne vais pas vous refaire l'histoire, mais elle est d'un grand classique.
34:42Je vais vous raconter quand même une anecdote.
34:44Mon premier chèque de la Bellevilloise,
34:46on avait réussi à vendre un événementiel,
34:48je m'en souviens encore, comme si c'était hier,
34:5012 000 euros.
34:52Le client nous donne ce chèque, et on devait absolument l'encaisser,
34:54parce que derrière ces 12 000 euros, on devait nous décaisser
34:56derrière pour réaliser cet événementiel.
34:58Et mon associé me dit
35:00« Vas-y, va ouvrir un compte
35:02à la banque Place Gambetta. »
35:04J'y suis allé,
35:06d'abord le directeur n'a pas voulu me recevoir,
35:08j'ai fait un peu de forcing, et après,
35:10je lui ai dit « J'ai 12 000 euros, ouvrez-moi un compte. »
35:12Et il a refusé.
35:14Il m'a dit « Monsieur, je ne vous connais pas, je ne vous ouvre pas de compte. »
35:17Et moi j'ai dit « Mais attendez, là, c'est pas possible,
35:19j'ai des gens à payer. »
35:21J'ai dû me battre,
35:23j'ai dû faire intervenir certaines personnes,
35:25et j'ai obtenu l'ouverture du compte,
35:27mais je ne l'ai pas obtenue comme ça.
35:29Vous vous rendez compte que j'avais des clients...
35:31Même pour ouvrir un compte, il faut se battre.
35:33Ça m'a profondément marqué dans mon rapport avec les banques.
35:35Restez sympa quand même,
35:37il faut être sympa avec son banquier.
35:39Il s'en fout de sa propre banque.
35:43Aujourd'hui on a plusieurs banques surtout.
35:45C'est ça la réussite en fait,
35:47de passer du chèque de 12 000 euros qu'on ne veut pas
35:49à plusieurs banques Fabrice Martinez.
35:51Qu'est-ce que vous en pensez ?
35:53J'en pense qu'il ne faut surtout pas mettre
35:55tous ses oeufs dans le même panier, que la liberté
35:57c'est de ne pas dépendre de quelqu'un,
35:59et donc par conséquent, c'est de
36:01trouver tous les moyens possibles
36:03pour que quand ça coince d'un côté, ça puisse se décoincer de l'autre.
36:05Richard Orlinsky, Fabrice Martinez,
36:07il a dit « Une seule magie, celle de l'action. »
36:09J'ai envie de dire que vous auriez pu le dire aussi.
36:11Oui, je suis actionman.
36:13Croire en ses rêves.
36:15Il a dit que tout ce qu'il a pu dire...
36:17Tout ce qu'il a pu dire me parle.
36:19Surtout les vertus du travail aussi,
36:21parce qu'il y a beaucoup de gens qui pensent
36:23qu'en ne faisant rien on peut y arriver,
36:25sauf que c'est faux, personne n'y arrive.
36:27Les gens disent que c'est facile ce qu'il fait.
36:29Tous les gens qui sont critiqués, en réalité il y a des heures de travail.
36:31Ça n'existe pas des gens qui réussissent sans travailler.
36:33C'est un concept
36:35qui malheureusement,
36:37les jeunes générations ne comprennent pas trop.
36:39Ils ont envie d'aller tout de suite.
36:41D'ailleurs j'en emploie souvent.
36:43Vous avez des soucis avec vos enfants par exemple ?
36:45Non, mes enfants,
36:47j'ai de la chance.
36:49Donc avec les jeunes que vous avez en stage par exemple ?
36:51Il y en a un dans le studio.
36:53J'ai des très gros problèmes.
36:55Il veut commencer son premier salaire,
36:57il veut que ce soit un million.
36:59C'est compliqué.
37:01Hein Cyprien ?
37:03Peut-être qu'avec Richard Orlinsky il va réussir à les faire.
37:05C'est possible, mais il va falloir beaucoup travailler.
37:07Il y a beaucoup de boulot.
37:09Il faut travailler.
37:11Et croire en ses rêves c'est important.
37:13Il faut être en question aussi, se réinventer.
37:15Le problème c'est que même
37:17dans plein de différents métiers,
37:19je vois des gens, ils sont focus,
37:21ils avancent, ils pensent qu'ils sont toujours à l'abri.
37:23Ils ne se remettent pas en question.
37:25C'est ce qui fait qu'il y a parfois des énormes échecs,
37:27des énormes faillites.
37:29Mais c'est parce que je pense qu'il faut...
37:31Moi je me lève le matin, je me remets en question et j'écoute
37:33les conseils, les critiques.
37:35Après quand on monte trop dans une tour d'ivoire,
37:37je pense qu'après on est un peu hermétique,
37:39on ne sait pas ce qui se passe.
37:41Mais il faut se connecter avec son temps aussi.
37:43Je pense que c'est aussi quelque chose qu'on partage.
37:45Parce que ça c'est vraiment important aussi.
37:47D'être vraiment, je vais dire une expression comme vous,
37:49à l'anglais, dans le game.
37:51Mais c'est vous qui avez commencé Richard Wolinsky
37:53à faire du de l'anglicisme sur cette antenne aujourd'hui.
37:55Je tiens à le préciser pour les auditeurs.
37:57C'est pas vrai, multi-face.
37:59Merci à vous qui écoutez cet excellent sur Sud Radio
38:01avec l'artiste multiple Richard Wolinsky,
38:03l'entrepreneur culturel Fabrice Martinez
38:05à la tête de Culte Place.
38:07Vous restez avec nous pour la fin de l'émission.
38:09La Confédération Nationale
38:11de la Boulangerie-Pâtisserie Française.
38:13Boulangers, pâtissiers, vendeurs, touriers,
38:15des emplois, des métiers d'avenir
38:17incarnant le savoir-faire dans l'artisanat.
38:19Présente...
38:21Sud Radio, c'est excellent.
38:23Judith Beller.
38:25On approche de l'heure de se quitter.
38:27Richard Wolinsky parle hors antenne
38:29et à l'antenne aussi sur la radio.
38:31Et bien vous l'aurez compris,
38:33on est avec Richard Wolinsky, le sculpteur,
38:35et Fabrice Martinez qui est à la tête des
38:37culturels Culte Place.
38:39Alors justement,
38:41je vais retrouver mon papier à un moment donné.
38:43Voilà, j'ai réussi.
38:45Sur le début, on va parler
38:47un peu de vous messieurs maintenant.
38:49Richard Wolinsky, vous, vous avez débuté
38:51votre carrière, c'est ce qu'il dit sur internet,
38:53je le répète bêtement, en 2004.
38:55Mais en fait vous aviez commencé avant.
38:57Ma carrière en 2004 ? Vous avez parlé de ma carrière ?
38:59J'ai eu plusieurs carrières.
39:01C'est à partir de 2004 ?
39:032004, 2005, 2006.
39:05Qu'est-ce qui a fait que vous avez eu envie
39:07de devenir artiste déjà ?
39:09Alors déjà,
39:11je sculptais des animaux
39:13en terre glaise qu'on faisait cuire
39:15ensuite déjà à l'âge de 4 ans,
39:17à la maternelle.
39:19Ils étaient déjà à Facette ou pas ?
39:21Non, et je les offrais à mes maîtresses,
39:23mes directrices, etc.
39:25Est-ce que vous les offrez vos sculptures aussi ?
39:27Beaucoup, on en a entendu parler.
39:29Hidalgo justement.
39:31Christian Estrosi.
39:33Je ne sais pas.
39:35Je suis très généreux.
39:37Comme vous l'étiez à 4 ans du coup,
39:39je vous laisse raconter.
39:41C'est vrai, j'en faisais déjà.
39:43Il y a quelqu'un de très cepte qui a dit
39:45comme il y en a qui offrent des chocolats
39:47et des fleurs,
39:49le fruit de son travail c'est sculpture.
39:51C'est sympa.
39:53Vous pouvez le citer ?
39:55La personne qui a dit ça ?
39:57Non, pas en ce moment.
39:59C'est quelqu'un que j'aime beaucoup.
40:01C'est vrai.
40:03Au moment de la polémique,
40:05il a dit que c'était un peu comme ça.
40:07C'est vrai que c'est quelque chose
40:09que j'ai depuis mon plus jeune âge.
40:11C'est un truc que vous aviez envie de faire
40:13depuis le gamin, sculpteur ?
40:15Oui, complètement.
40:17J'ai continué jusqu'à l'âge de 10-12 ans.
40:19Pour être tout à fait honnête,
40:21et pour avoir du franc-parler,
40:23quand tu parles en vrai,
40:25quand on faisait de la sculpture
40:27ou de la poterie,
40:29il n'y avait pas eu encore Ghost,
40:31donc c'était pas très rock'n'roll.
40:33C'était un peu comme le mec qui fait du macramé ou du tricot.
40:35Je donne la référence pour les jeunes
40:37auditrices et auditeurs qui nous écoutent.
40:39Ghost, il y a une fameuse scène
40:41où Demi Moore et Patrick Swayze
40:43en serrent ensemble.
40:45C'est très sensuel.
40:47La poterie qu'ils sont en train de faire.
40:49Et donc du coup,
40:51pour aller dans ce côté sensuel
40:53et séduire les filles,
40:55c'était pas du tout rock'n'roll.
40:57Donc j'ai complètement arrêté et j'ai repris
40:59à la post-adolescence.
41:01J'ai repris après Ghost.
41:03Votre premier oeuvre qui a été connu,
41:05c'est le crocodile en résine rouge.
41:07Vif, à facette, pas du tout.
41:09Non, pas du tout.
41:11Qu'est-ce qui vous a motivé à choisir
41:13le crocodile ? Et pourquoi rouge ?
41:15Pourquoi de la résine ? Comment vous y êtes venu à ça ?
41:17C'est intéressant comme question.
41:19Même si on l'a déjà posé.
41:21Je ne suis pas bête, vous savez.
41:23J'ai jamais permis.
41:25Avec Multipass, ça y est,
41:27je suis conquis.
41:31Alors le crocodile, pourquoi ?
41:33Pour moi, c'est un animal qui m'a beaucoup inspiré.
41:35Je ne sais pas si vous le savez,
41:37donc je vais faire un petit cours d'histoire.
41:39C'est que le crocodile,
41:41c'est une des rares espèces qui a survécu
41:43à tous les cataclysmes. Il a une origine de plus de
41:45300 millions d'années.
41:47Et en fait, c'est pour son métabolisme, avec son cœur,
41:49il peut se mettre en état de coma
41:51pendant 6 mois, donc ne pas manger, ne pas boire,
41:53ne pas se mettre sous l'eau, enfin bref, être protégé
41:55pour toutes les erreurs qu'on a subies.
41:57Et donc je trouvais ça assez intéressant.
41:59Après mon crocodile, je l'ai réinterprété.
42:01Il est mortel comme vous, c'est ça ?
42:03Exactement, il est mortel.
42:05En fait, je l'ai fait
42:0733-33-33, la gueule
42:09est égale au corps, égale à la queue. Alors qu'en réalité,
42:11on pense qu'un crocodile, ça a une grande gueule,
42:13et en réalité, quand on va sur Google,
42:15par exemple, on regarde, pour ne pas citer de marques,
42:17il a une toute petite gueule par rapport
42:19à son corps. Donc voilà, l'idée, c'était le crocodile,
42:21c'était ça, et peut-être aussi, parce qu'il était
42:23un peu comme moi, il avait du mal à fermer sa gueule.
42:25Bon bref, ça c'est encore autre chose.
42:27Fabrice Martinez, on va parler de votre
42:29parcours un petit peu. Vous, vous avez quitté le secteur
42:31privé, vous avez bossé chez des grands
42:33groupes, qu'on ne va pas citer ici, on va arrêter de faire de la pub
42:35à un moment donné, pour vous lancer
42:37dans l'entrepreneuriat culturel. Alors ça, c'était au début
42:39des années 2000. Pourquoi
42:41vous avez choisi de changer de chemin comme ça ?
42:43Alors en fait, moi j'étais chef
42:45de publicité, effectivement, vous l'avez dit,
42:47je faisais la direction de la communication publicitaire
42:49à la fois dans les médias, puis dans un grand
42:51équipementier sportif.
42:53Et puis j'avais,
42:55depuis que j'étais petit, j'adorais
42:57les campagnes de publicité,
42:59puis finalement, j'étais arrivé vite
43:01et j'avais fait le tour. Et puis c'est
43:03l'époque où j'ai rencontré Renaud Barillé,
43:05où ce projet de la Belleville oise est né,
43:07où on a associé nos énergies, naturellement,
43:09lui sur la production,
43:11les montages financiers,
43:13et moi sur le marketing, la communication.
43:15Et de cette rencontre
43:17est née d'abord la Belleville oise,
43:19et puis après les autres
43:21lieux qu'on a créés à Paris, la Rotonde
43:23Stalingrad, la Petite Halle de la Villette, etc.
43:25Donc moi j'avais fait le tour
43:27et puis pour être très franc
43:29et très honnête, je pense que j'aurais eu du mal
43:31à évoluer dans l'entreprise privée
43:33de ces grands groupes, parce que j'avais ce
43:35besoin d'indépendance.
43:37J'avais beaucoup de directeurs au-dessus de moi, je me souviens
43:39à l'époque, alors j'ai beaucoup appris.
43:41Oui, des grands chefs aussi.
43:43Des grands chefs aussi.
43:45Voilà, donc j'en suis très...
43:47J'ai beaucoup appris, effectivement, mais j'étais
43:49arrivé à ma limite, il fallait que je sorte.
43:51Donc j'ai presque pas eu le choix, j'allais dire.
43:53D'accord, c'était vital, quoi.
43:55C'était vital, oui. Et alors vous avez créé
43:57Kult Place en 2014 avec Renaud Barillet.
43:59En fait, au bout de 14 ans,
44:01on vous a dit on va peut-être créer une boîte,
44:03c'est ça ?
44:05Non, la boîte est née... D'ailleurs c'est tout à fait
44:07étonnant, parce que quand on parle de la Belle-Iloise
44:09à chaque fois, enfin peut-être plus maintenant, mais les gens
44:11nous disaient vous êtes une association, etc.
44:13Parce qu'au début, il y avait ce côté-là, mais pas du tout.
44:15Dès le début, on a créé une SRL,
44:17c'était même une SS, transformée après en SRL.
44:19On a
44:21un fonctionnement tout à fait normal.
44:23Par contre, les valeurs qu'on avait,
44:25la façon de travailler, elles pouvaient des fois
44:27entrer en dissonance avec les manières
44:29plus classiques de faire. Donc
44:31on a tout de suite créé une autre entreprise
44:33et puis parce que, je le rappelle,
44:35souvent les gens viennent nous voir avec des projets,
44:37on va faire une masterclass ici, mais
44:39ils nous disent, tiens, comment vous faites pour créer des lieux ?
44:41Et le premier
44:43critère que je
44:45leur dis, c'est d'abord,
44:47soyez entrepreneur, vous devez monter
44:49une structure, vous devez trouver
44:51un financement, vous devez voir comment
44:53on doit se coltider tous les métiers.
44:55C'est ce qu'on a fait Renaud et moi dès le début.
44:57-"Multi-pass". Voilà, exactement.
44:59Et c'est pas,
45:01je crée un lieu, on recevra des artistes,
45:03etc. Non, ça marche pas du tout comme ça.
45:05Il y a une législation avec le droit
45:07des intermittents du spectacle,
45:09il y a des problèmes de sécurité à régler.
45:11Donc on est une entreprise. -"Conformité",
45:13etc. Donc c'est très sérieux,
45:15c'est très organisé.
45:17Et faire la fête, je le dis souvent...
45:19-"C'est au bout quoi."
45:21Vous faites la fête un peu vous quand même ?
45:23Vous n'êtes pas un fêtard vous.
45:25Non, je ne suis pas un fêtard, je ne suis pas de la nuit,
45:27alors que je gère des lieux de nuit.
45:29Parce que je me suis... -"C'est important
45:31peut-être de ne pas être fêtard quand on gère des lieux de nuit,
45:33je dis ça, je dis rien." Je crois que c'est par tempérament
45:35personnel. Je ne veux pas se voir
45:37nos personnels qui
45:39travaillent, les clients qui sont...
45:41Je fais des débuts de soirée, mais non,
45:43je ne me vois pas... -"Vous couchez tôt quoi."
45:45Non, je ne me couche pas tôt,
45:47pour ne pas exagérer, mais je ne me vois
45:49pas effectivement, comme je le dis, faire la fête au milieu
45:51de mes clients, mes employés.
45:53Et la sécurité, c'est pas
45:55possible aujourd'hui. C'est une autre époque.
45:57C'est plus... -"C'est plus les bandouches quoi."
45:59Non, c'est plus comme ça que ça marche.
46:01-"Bandouche ? Qu'est-ce que c'est ?"
46:03-"Qu'est-ce que vous diriez à l'adulte que vous êtes, à l'enfant que vous étiez ?"
46:05Ca sera la dernière question de l'émission.
46:07Fabrice Martinez.
46:09Ah...
46:13As-tu atteint
46:15ce qu'il te faisait... As-tu réalisé
46:17ce que ce... -"C'est vous, grand à enfant."
46:19Ah, c'est moi, enfant !
46:21Je me repose une question...
46:23-"Qu'est-ce que vous diriez à vous à 5 ans ?"
46:25Ah...
46:27Euh...
46:31Alors, je me dirais... Va plus vite.
46:33-"Ah bon ?"
46:35-"Vous trouvez que vous êtes allé trop lentement ?"
46:37Je sais que ça peut surprendre beaucoup de gens.
46:39Je trouve que le monde
46:41est lent, que les gens prennent...
46:43que tout est lent.
46:45Je le dis franchement.
46:47J'ai beaucoup de mal avec ça, donc on me dit sans arrêt...
46:49-"Calme-toi."
46:51Mais je pense que
46:53je perdrais encore moins de temps, c'est vrai qu'avec
46:55toutes ces années, ça fait plus
46:57de 20 ans, je me dis, j'aurais peut-être dû en faire
46:59plus, j'aurais dû faire autrement.
47:01Donc, ne perds pas de temps. Et c'est vrai qu'enfin
47:03j'étais très rêveur.
47:05J'étais très dans mon monde...
47:07Voilà.
47:09Et j'étais peut-être pas assez entreprenant très tôt.
47:11Enfin, en tout cas, de manière trop enfantine.
47:13Et pas assez professionnel.
47:15J'ai dû attendre plutôt la trentaine pour
47:17me lancer dans l'entrepreneuriat, finalement.
47:19-"A votre tour, Richard Alaincy."
47:21-"Qu'est-ce que vous diriez à votre vous, petit ?"
47:23-"Pareil."
47:25-"Va plus vite."
47:27-"Crois en tes rêves, et va plus vite aussi."
47:29C'est marrant, c'est un sujet qui est très présent.
47:31-"Vous étiez très rêveur aussi ?"
47:33-"Pas du tout rêveur, j'avais beaucoup d'ambition,
47:35mais c'est vrai qu'il y avait
47:37un côté très créatif aussi.
47:39Mais c'est vrai que j'ai mis beaucoup de temps
47:41à trouver mon chemin.
47:43Et parfois je me dis, mais pourquoi j'ai pas commencé avant ?
47:45Pourquoi j'ai perdu 10 ans
47:47avant d'avancer, d'aller vraiment là où je voulais ?
47:49-"Vous avez peut-être pas perdu."
47:51-"Non, je n'ai pas perdu la réponse."
47:53-"Vous y seriez arrivé."
47:55-"Je pense que c'est la maturité aussi.
47:57Et donc tous ces 10 ans, peut-être,
47:59m'ont permis à cette maturation,
48:01d'acquérir cette maturité qui fait que
48:03je suis ce que je suis aujourd'hui.
48:05Mais croire en tes rêves, c'est un bon train."
48:07-"Ce sera le fin mot de cette émission.
48:09C'est excellent, c'est la dernière de la saison.
48:11Donc, Richard Alinsky, Fabrice Martinez,
48:13merci à tous les deux.
48:15C'est un plaisir de vous recevoir.
48:17Merci à tous de votre fidélité à cette excellente émission.
48:19On se retrouve à la rentrée de septembre,
48:21tous les dimanches à 19h pour la sixième saison.
48:23En attendant, vous pouvez réécouter
48:25les redifs tout l'été.
48:27La dernière de Destin de Femmes, spéciale pré-Sud Radio,
48:29c'est samedi prochain.
48:31Et puis moi, je vous retrouve pendant Les Vraies Voix,
48:33pour Les Vraies Voix, à partir du 8 juillet,
48:35de 17h à 19h.
48:37Toutes les créations de l'artiste Richard Orlinsky
48:39sont à retrouver sur le orlinskyshop.com.
48:41C'est ça ? -"Absolument."
48:43-"Et puis tous les lieux de culte place
48:45de Fabrice Martinez, notamment sur Instagram.
48:47Culte Place,
48:49sans le E de culte, point M E."
48:51-"C U L T P L A C E point com,
48:53et la belle villoise point com, bien sûr." -"Exactement."
48:55Merci à Thomas qui réalise pour vous aujourd'hui à Sud Radio,
48:57ses équipes, et à vous, chères auditrices,
48:59chers auditeurs, sans vous, rien ne serait possible.
49:01Je vous embrasse.
49:03Sud Radio, c'est excellent,
49:05Judith Beller.
49:07Avec la Confédération nationale de la
49:09Boulangerie-Pâtisserie française.
49:11Boulangère, pâtissière, vendeuse,
49:13tourrière, des emplois, des métiers
49:15d'avenir incarnant le savoir-faire
49:17dans l'artisanat.

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