Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit et ce soir, une surprise puisque dans l'actualité,
00:00:09 peut-être espacée davantage inaperçue, c'est le dernier concert de Michel Sardou
00:00:14 qui s'est achevé il y a quelques minutes.
00:00:16 Il a eu lieu ce soir à Brest, le dernier des derniers.
00:00:20 En tout cas, c'est ce qu'a assuré l'un de nos plus grands artistes, voire le plus grand artiste français.
00:00:25 L'occasion pour nous ce soir de revenir sur une vie de scène et de revenir sur ses plus grands tubes.
00:00:31 Michel Sardou qui les a donc chantés, a priori, on y reviendra une dernière fois en Bretagne.
00:00:36 Nous allons retrouver dans un instant Mickaël Dorian qui est sur place.
00:00:40 Mais avant, je vous présente le plateau pour nous accompagner ce soir pour parler de Michel Sardou,
00:00:44 de sa vie pour la scène, de son dernier tour de piste.
00:00:47 Et bien celui qui connaît mieux que personne, Michel Sardou, Fabien Lequeuvre, spécialiste de la chanson française.
00:00:53 Bonsoir mon cher Fabien.
00:00:55 Bonsoir.
00:00:55 A vos côtés, Vincent Roy également pour nous accompagner.
00:00:58 Bonsoir Vincent.
00:00:59 Je ne suis pas spécialiste de la chanson française.
00:01:00 Un petit peu, vous nous direz d'ailleurs.
00:01:01 Judith Vintraud vous dira également quelle est sa chanson préférée de Michel Sardou.
00:01:05 Judith Vintraud, fan de Michel Sardou.
00:01:08 Tout comme Denis Deschamps j'imagine.
00:01:09 Bonsoir Olivier.
00:01:10 Bonsoir mon cher Denis.
00:01:11 On a plein de souvenirs sur les chansons de Michel Sardou.
00:01:13 Et des souvenirs récents comme Yoann Uzei puisque vous l'avez eu.
00:01:17 Vous nous avez raconté il y a quelques jours à Paris.
00:01:20 Mais avant, nous allons retrouver tout de suite Mickaël Dorian et Mickaël Chaillou.
00:01:23 Ils sont sur place à Brest mon cher Mickaël.
00:01:26 Puisque Michel Sardou vient de terminer son dernier tour de chant.
00:01:31 Comment est l'ambiance ce soir ?
00:01:33 Vous êtes avec des spectateurs qui doivent être à mon avis ravis du moment qu'ils ont passé.
00:01:39 Absolument Olivier.
00:01:43 Tout dernier concert de cette tournée d'adieu après une cinquantaine de dates à travers la France.
00:01:48 Michel Sardou vient de chanter devant près de 3 800 spectateurs.
00:01:53 Voici quelques-uns de ses plus grands succès.
00:01:55 Une vingtaine seulement pour un concert qui aura duré deux heures.
00:01:58 Je rappelle que Michel Sardou devait à l'origine achever sa tournée d'abord le 16 mars.
00:02:02 Puis le 17 à la demande générale à la Défense Arena de Nanterre.
00:02:06 Et puis vous savez que début décembre, Michel a eu quelques soucis de santé.
00:02:10 Il avait dû reporter plusieurs dates de sa tournée.
00:02:15 Cette date ce soir à Brest était donc ce qu'on appelle un concert qu'il devait.
00:02:19 Un concert reporté.
00:02:21 Toujours est-il que le public a bien compris que c'est probablement la dernière fois qu'il voit ce monument de la chanson française sur scène.
00:02:27 Et qu'avec lui c'est une page de tout notre patrimoine musical qui se tourne.
00:02:30 Je suis avec Paola justement qui est avec moi.
00:02:34 Qu'est-ce que vous avez pensé de ce dernier tour de chant de l'artiste ?
00:02:37 Eh bien moi qui l'ai connue toute petite et je le suis depuis 50 ans.
00:02:42 Je dois dire que c'est la première fois que je le vois sourire autant.
00:02:46 Et autant communiquer avec son public.
00:02:49 Je crois qu'il était autant ému que nous.
00:02:52 Je vous sens très émue Paola quand vous nous parlez.
00:02:55 Bien sûr. J'avais mis heureusement du waterproof.
00:02:58 Oui parce que j'ai été nourrie par...
00:03:02 Ces paroles ont un sens, ils s'assument.
00:03:05 Ceux qui n'aiment pas, ce sont des cons.
00:03:08 Il a encore parlé ce soir des trucs de la femme.
00:03:12 L'hommage, il les termine par l'hommage aux musulmanes.
00:03:17 Qui sont voilés.
00:03:20 Il a un respect énorme pour la femme.
00:03:25 Il parle de sa mère etc.
00:03:27 Qu'on lui fiche la paix maintenant.
00:03:29 Il a été extra... Il a mal on voit bien.
00:03:32 Mais il a la voix de ses 30-40 ans.
00:03:36 Est-ce que vous voulez bien nous chanter quelque chose Paola ?
00:03:39 Je les connais toutes alors...
00:03:41 Est-ce qu'il y en a une qui vous a marquée en particulier ce soir ?
00:03:43 De toute ma vie.
00:03:45 Alors lui, il la rate à chaque fois.
00:03:48 Laquelle ?
00:03:49 Femme des années 80. Il n'a pas réussi.
00:03:52 Et vous, vous allez y arriver alors ?
00:03:53 Pas toutes mais...
00:03:54 Dans un voyage en absurdi
00:03:58 Que je fais lorsque je grandis
00:04:01 J'ai imaginé sans complexe
00:04:04 Qu'un matin je changeais de sexe
00:04:07 Que je vivais l'étrange drame
00:04:10 D'être une femme
00:04:12 Femme des années 80
00:04:13 Mais femme jusqu'au bout des cent
00:04:15 Ayant réussi la main gamme de l'autorité du charme
00:04:19 Ah ! Je lui aurais bien soufflé !
00:04:20 Il n'a jamais réussi à la chanter entière.
00:04:23 Voilà, vous voyez Olivier, beaucoup d'émotion ce soir
00:04:26 Mais aussi beaucoup d'ambiance évidemment après
00:04:28 Après ce dernier tour de chant de Michel Sardou
00:04:31 Qui marque un tout dernier mot Paola.
00:04:34 Michel, on ne te verra plus à la télé
00:04:38 Mais ton oeuvre, on l'aura pour l'éternité.
00:04:42 Voilà pour le dernier mot de Paola, Olivier.
00:04:45 Merci beaucoup mon cher Michael.
00:04:47 On a entendu l'émotion de Paola effectivement ce soir.
00:04:50 Vous restez avec nous Michael,
00:04:51 puisque une surprise peut-être tout à l'heure,
00:04:54 Pierre Billon, l'un des paroliers de Michel Sardou,
00:04:56 musicien également qui jouait avec lui ce soir,
00:04:58 eh bien sera avec nous.
00:04:59 Donc restez sur ces news.
00:05:02 Michel Sardou, sa discographie, 26 albums studios,
00:05:05 19 albums live, plus de 70 singles et 45 tours.
00:05:09 C'est énorme.
00:05:10 On a tous une chanson de Michel Sardou préférée
00:05:12 qui nous accompagne,
00:05:13 qui nous rappelle un souvenir particulier.
00:05:16 Je vous poserai la question d'ailleurs ce soir à chacune et chacun.
00:05:20 Mais avant, Fabien, ce soir,
00:05:22 est-ce vraiment, on entendait la tristesse de Paola,
00:05:25 est-ce vraiment la dernière fois que Michel Sardou
00:05:28 montait sur scène ce soir ?
00:05:30 Puisqu'il a déjà fait des adieux.
00:05:32 Oui, il avait fait déjà un précédent dernier tour de piste
00:05:35 finalement pour mieux revenir,
00:05:37 parce qu'il le disait lui-même qu'il s'ennuyait tout simplement chez lui.
00:05:40 Je pense qu'il est fatigué.
00:05:43 Vous savez, il est sur scène depuis l'âge de 14, 15, 16 ans.
00:05:46 Il ne faut pas oublier qu'il avait commencé à chanter
00:05:47 dans le cabaret de ses parents à Montmartre,
00:05:49 parce qu'il ne foutait rien à l'école.
00:05:50 Donc son père l'avait mis sur scène.
00:05:52 Il servait à la fois dans la salle et de temps en temps,
00:05:53 il chantait des chansonnettes sur scène déjà à l'âge de 15, 16 ans.
00:05:57 Donc, vous savez, quand ça fait 60 ans, plus de 60 ans,
00:06:00 que vous chantez devant des salles, des petites, des grandes, des stades, etc.
00:06:04 Je pense qu'on a un peu fait le tour.
00:06:06 Il n'a plus rien à prouver.
00:06:08 Oui, son œuvre est très importante.
00:06:10 Vous savez, c'est l'œuvre qui survit souvent à un artiste.
00:06:13 On le sait.
00:06:14 Donc, je pense qu'il a installé son histoire.
00:06:17 Son œuvre va lui survivre, évidemment.
00:06:19 On le sait, parce que c'est les chansons qui font les chanteurs et pas l'inverse.
00:06:23 C'est les chanteurs qui créent les monuments par les succès, par les hits,
00:06:27 par la reconnaissance du public et par les ventes de disques.
00:06:29 C'est ça, un artiste.
00:06:30 Et je pense que lui, il a fait...
00:06:33 C'est un exemple pour nous tous.
00:06:35 Et puis, je pense que son œuvre, c'est la bande originale du film
00:06:38 de nos vies à chaque moment, quel que soit l'âge.
00:06:41 C'est ça qui est intéressant.
00:06:43 Et on entendait aussi Paola réagir.
00:06:46 Elle faisait référence à l'étiquette qui a été collée longtemps,
00:06:50 et même encore à Michel Sardou.
00:06:51 Je vous poserai la question dans un instant.
00:06:53 Mais vous disiez effectivement, on a tous une chanson de Michel Sardou en nous.
00:06:57 Judith Vintraube, c'est vous, c'est laquelle, la chanson de Michel Sardou que vous préférez ?
00:07:02 En fait, vraiment, je suis une grande fan et j'en aime énormément.
00:07:07 J'ai choisi "Ne m'appelez plus jamais France" parce que d'abord, c'est une chanson magnifique.
00:07:11 C'est presque une symphonie.
00:07:12 Vocalement, elle est extraordinaire.
00:07:17 Et plus jamais France...
00:07:20 - N'hésitez pas.
00:07:21 La France, elle m'a laissé tomber...
00:07:24 Judith, pourquoi ?
00:07:26 Eh bien, parce que ce qui est particulièrement intéressant pour nous
00:07:30 dans la carrière de Michel Sardou, c'est qu'il raconte...
00:07:34 En fait, c'est un chanteur engagé.
00:07:35 Alors, c'est pas du tout un chanteur engagé tel qu'on l'imagine,
00:07:38 c'est-à-dire de gauche et plaidant pour les bonnes causes.
00:07:44 - Oui, Judith a raison, c'est une chanson de contestation.
00:07:46 Et là, je la rejoins complètement.
00:07:49 Si Maxime Le Forestier avait chanté "Le France", ça aurait été une chanson de gauche.
00:07:53 C'est ça qu'il faut bien retenir.
00:07:54 - Alors, on peut citer "Le France", on peut citer "Bac G", rappelez-vous.
00:07:58 Alors, "Le France" avait fait un scandale parce que ce fameux Pâques-Beau,
00:08:02 qui a été le plus grand du monde pendant 40 ans, je crois, ne devait pas mourir.
00:08:09 Pendant la campagne présidentielle,
00:08:10 les riches d'Iscard d'Estaing avaient promis de ne pas l'abandonner, de ne pas le détruire.
00:08:15 Et il l'a fait quand même, quand Jacques Chirac était Premier ministre.
00:08:18 Et Jacques Chirac était évidemment furieux que cette chanson de Michel Sardou
00:08:23 soit un succès comme elle l'a été.
00:08:25 Et je parlais d'une autre chanson politique qui avait beaucoup marqué, c'était "Bac G".
00:08:30 - "Bac G", un bon marché, on se souvient, effectivement.
00:08:33 - Et vous me demandiez, faut-il désespérer ?
00:08:35 Et ça avait soulevé un tollé dans l'éducation nationale.
00:08:39 - Mais pourquoi ? Pourquoi il a toujours eu cette étiquette qui lui a été collée de réacte de facho ?
00:08:44 - Ça a commencé en 1973.
00:08:47 Il avait fait une chanson qui s'appelait "Les villes de solitude".
00:08:51 Et à l'intérieur de cette chanson, qui était sur l'album de "La maladie d'amour", entre autres,
00:08:54 et sur cette chanson, il disait "Je voudrais violer des femmes, les forcer à m'admirer, etc."
00:09:00 Alors là, à partir de là, les mouvements MLF de l'année 1973 sont descendus dans la rue,
00:09:06 avec des pancartes, "On ne veut pas être violé par Sardou", enfin ça a commencé comme ça.
00:09:10 L'année suivante, en 1974, il fait "Je veux l'épouser pour un soir".
00:09:13 Dedans, il reparle encore des jeunes filles dont il pourrait abuser,
00:09:17 tout ça dans un personnage, dans un jeu de rôle, attention, je précise bien.
00:09:20 Il n'est pas finalement l'acteur de ces chansons, il les interprète, c'est pas pareil.
00:09:26 En 1975, il nous fait "Le France", chanson de contestation.
00:09:29 Et en 1976, l'apothéose "Je suis pour", contre la peine de mort,
00:09:34 il se met dans le rôle d'un père de famille à qui on vient de tuer son enfant.
00:09:37 C'est pas lui qui était pour la peine de mort, il l'explique 20 fois, ça sert à rien,
00:09:40 il y a une contestation qui s'acharne contre lui,
00:09:43 et puis il fait surtout une autre chanson qui s'appelle "Le temps des colonies",
00:09:46 qu'il a la même année en 1976.
00:09:48 Alors, quand il est petit, Sardou, il lisait "Tarzan", "Les aventures de Tarzan",
00:09:52 et puis "Tintin au Congo", comme tous les enfants de sa génération.
00:09:55 - Ce qui lui a inspiré cette chanson.
00:09:56 - Ce qui lui a inspiré "Le temps des colonies".
00:09:58 - C'est surtout une chanson entièrement au second degré.
00:09:59 - Oui.
00:10:00 - Il faut vraiment ne rien comprendre à rien pour l'apprendre en premier.
00:10:02 - Quand il utilise le mot "Buana" dans la chanson,
00:10:05 "Dans Tintin au Congo", c'est une expression qui désigne le mâle blanc, en fait,
00:10:10 et l'homme blanc, tout simplement.
00:10:11 Et donc, c'est là où il a utilisé les mots de sa génération, tout simplement.
00:10:17 - Mais au second degré.
00:10:19 - Non pas pour faire l'apologie, en tout cas, de la colonie, du temps des colonies,
00:10:25 mais pour expliquer, pour dénoncer justement à travers un personnage.
00:10:28 Or, on a tout pris au premier degré, certains en tout cas ont tout pris au premier degré,
00:10:31 et se sont acharnés sur Sardou.
00:10:32 - Comment vit-il finalement cette étiquette qui lui a été collée ?
00:10:36 Je vous pose la question tout de suite, mais avant, on va retourner à Brest,
00:10:38 retrouver Mickaël Dorian, Mickaël Chahou,
00:10:41 donc qui sont avec les heureux spectateurs qui ont pu vivre ce dernier tour de piste.
00:10:44 Mickaël, est-ce qu'on est persuadé, ce soir, à Brest, en Bretagne,
00:10:48 qu'effectivement, c'était le dernier tour de chant de Michel Sardou ?
00:10:54 - Alors, c'est effectivement ce qu'il avait annoncé au tout début de cette tournée,
00:10:57 mais c'est vrai qu'en début de semaine, Olivier, il a laissé planer le doute.
00:11:01 Alors d'abord, lundi, devant le public de Clermont-Ferrand,
00:11:04 là aussi, c'était une date reportée, il a laissé planer le doute,
00:11:07 y compris auprès des musiciens que j'ai pu croiser,
00:11:11 notamment avec qui j'ai pris le train, figurez-vous, en tout début d'après-midi.
00:11:14 Il a déclaré que normalement, il s'agissait de ses adieux,
00:11:17 mais que certains lui disent qu'il va, je cite, s'emmerder,
00:11:20 et qu'il risque d'en avoir marre du Sud.
00:11:22 Alors il a fini par dire "ce sont mes adieux, mais ce sont mes adieux pour 2024".
00:11:26 Alors, je suis avec Zélinda, qui vient d'assister à ce tout dernier concert,
00:11:31 en tous les cas, le tout dernier concert de cette tournée.
00:11:33 Zélinda, est-ce qu'il a dit adieu, Michel, finalement ?
00:11:35 - Non, il ne nous a pas dit adieu.
00:11:37 - Donc, est-ce qu'il va revenir, selon vous ?
00:11:39 - Peut-être, on ne sait pas trop.
00:11:41 - Zélinda, qui était au premier rang, c'est ce que vous m'expliquiez tout à l'heure,
00:11:44 avec cette jolie banderole.
00:11:46 - Voilà, on avait fait une banderole avec mon ami,
00:11:49 pour mes parents, parce que c'est la chanson préférée de mes parents,
00:11:52 "Les vieux mariés".
00:11:54 - Est-ce que vous pouvez nous la fredonner ?
00:11:55 Je crois que vous chantez très très bien, Zélinda.
00:11:56 On vous a entendue à l'autre bout de la salle.
00:12:00 - Non, non, je ne vais pas la chanter.
00:12:02 C'est juste qu'ils viennent le marier le dernier,
00:12:03 et ils ont envie de profiter de leur vie.
00:12:05 Voilà.
00:12:06 - Et c'est une très belle chanson.
00:12:08 - Voilà, une très belle chanson.
00:12:10 Voilà.
00:12:11 - Qu'est-ce qui vous a marquée ?
00:12:12 - Un message d'amour pour mes parents.
00:12:14 Et M. Sardou, forcément, il m'a répondu.
00:12:16 Il a dit "oui, je vais la chanter pour papa et maman".
00:12:19 Voilà, super, génial.
00:12:21 - Qu'est-ce qui vous a marquée ce soir en particulier ?
00:12:23 - C'est l'émotion, c'est toutes les chansons de ma jeunesse.
00:12:25 J'ai grandi avec Michel Sardou.
00:12:27 Voilà, mon fils a grandi aussi avec Michel Sardou.
00:12:31 Voilà, on les connaît tous par cœur.
00:12:33 - Qu'est-ce qui vous plaît chez Michel ?
00:12:36 - Ses chansons, elles sont naturelles, c'est la vérité.
00:12:40 C'est tout, voilà.
00:12:43 C'est tout simplement ça.
00:12:45 - Merci Zélinda.
00:12:46 - Eh bien, merci bien.
00:12:49 - Voilà Olivier, vous avez vu cette banderole de cette spectatrice
00:12:52 qui était au premier rang et encore une fois, beaucoup d'émotion
00:12:55 pour les spectateurs de cette dernière date ici à Brest.
00:12:59 - Dernière date, mon cher Mickaël, on compte sur vous
00:13:00 pour essayer d'aller dans la loge, de vous faufiler dans la loge de Michel Sardou,
00:13:04 même si on imagine que c'est bien difficile ce soir
00:13:08 et qu'il a envie de se reposer aussi après ce dernier tour de champ.
00:13:11 Mais alors, on se pose encore la question, c'est la dernière ou pas pour 2024 ?
00:13:15 2025 ? Est-ce qu'il va remonter sur scène ?
00:13:17 - Écoutez, si on se réfère aux compagnons de la chanson,
00:13:19 les adieux ont duré neuf ans.
00:13:21 Donc, je vais vous dire, on peut espérer que les derniers adieux de Sardou
00:13:25 seront en 2043, pourquoi pas ?
00:13:28 - Vincent Roy, votre chanson préférée de Michel Sardou ?
00:13:30 - Oui, alors... - Avant une question peut-être ?
00:13:32 - Oui, oui, parce que j'ai une question pour Fabien,
00:13:35 puisque Fabien nous disait tout à l'heure, attention à ne pas donner
00:13:39 une image de Michel Sardou qui ne serait pas juste,
00:13:45 simplement parce que, ben voilà, on égrainerait des titres
00:13:49 qui ont, à une certaine époque, posé problème.
00:13:51 Mais il y a une question que je me posais, moi,
00:13:52 parce que ces titres-là, ils ont été proposés à Michel Sardou.
00:13:56 Michel Sardou a accepté de les chanter, en sachant,
00:14:00 puisqu'on voit bien que Michel Sardou est un homme intelligent,
00:14:02 en sachant que, malgré tout, il y avait dans ses textes
00:14:06 des choses qui pourraient bousculer un peu la société.
00:14:09 Donc, il les a chantées, si j'ose dire, en connaissance de cause, non ?
00:14:13 - Oui, mais sans être l'homme de ses chansons,
00:14:15 il faut savoir que Sardou, c'est important de préciser,
00:14:17 on ne lui a pas toujours proposé des chansons.
00:14:19 Il a co-écrit des chansons. - C'est ça.
00:14:22 - Parce que c'est un vrai auteur.
00:14:24 Et donc, par exemple, on a parlé du France tout à l'heure,
00:14:27 quand on lui a amené l'idée d'un bateau qui était le Queen Mary,
00:14:31 qui était sur le quai, un quai en Californie,
00:14:33 qui était devenu un hôtel, ce bateau,
00:14:35 Delanoé lui a amené cette idée.
00:14:37 Il avait appelé la chanson, le refrain, ça s'appelait
00:14:39 "Je suis le France, je ne suis pas la France".
00:14:42 Et alors Sardou dit "ça ne va pas".
00:14:43 Et c'est lui qui a trouvé "Ne m'appelez plus jamais France".
00:14:46 La France, elle m'a laissé tomber.
00:14:47 - D'ailleurs, qu'est-ce que vous avez avec vous ?
00:14:49 - Ah oui, je vous ai... - Comment le France va voir ?
00:14:50 - Je voulais vous faire plaisir. - C'est extraordinaire, ça, regardez.
00:14:51 - Je vous ai apporté la déclaration officielle de SACEM,
00:14:56 qui date de novembre 1975.
00:14:58 Je ne sais pas si on le voit là bien.
00:14:59 - Voilà, on le voit.
00:15:00 - Et Michel Sardou, avec Jacques Reveaux et Pierre Delanoé,
00:15:04 ont signé la chanson, déclaré à la SACEM, sans savoir
00:15:07 que ça allait vendre plus de 800 000 exemplaires
00:15:09 entre, on va dire, décembre 1975 et le printemps 1976.
00:15:13 Ça, c'est des grands, grands titres français, évidemment.
00:15:18 Bon, au départ, les chansons, on ne sait pas qu'elles vont être un succès.
00:15:20 Mais pour répondre à la question de Vincent,
00:15:22 il faut bien expliquer qu'il s'est justifié en permanence
00:15:26 pour dire qu'il est dans un jeu de rôle.
00:15:28 C'est un acteur, un chanteur, surtout quand on fait des chansons
00:15:31 de contestation aussi engagées, aussi fragiles.
00:15:34 Sur la France.
00:15:35 Vous savez, le jour de France.
00:15:37 - Comment est-ce qu'il le vit ?
00:15:38 On va entendre les chansons préférées des uns et des autres,
00:15:40 mais comment est-ce qu'il le vit, cette étiquette,
00:15:42 je vous posais la question tout à l'heure, de réactionnaire,
00:15:44 de facho qui lui a été collé ?
00:15:46 - Ça l'énervait, ça l'a beaucoup énervé.
00:15:47 Surtout qu'en 77, on arrive vraiment à la fin d'un système.
00:15:51 On tire sur sa voiture à Strasbourg.
00:15:53 Attention, ça prend des proportions.
00:15:55 Toutes les gauches de France s'unissent contre Sardou.
00:15:59 On manifeste avec des guillotines en disant "Sardou,
00:16:02 nous, on est contre la peine de mort, lui, il est pour".
00:16:05 Il dit "mais non, c'est ma chanson,
00:16:06 j'ai interprété le rôle d'un père de famille
00:16:08 à qui on a tué son enfant, l'enfant de l'amour".
00:16:11 Mais bon, les gens ont tout pris au premier degré
00:16:13 et c'est comme ça.
00:16:14 Et c'est là où il reconnaît parfois dire "je me suis peut-être trompé"
00:16:17 quand on a fait "Le Temps des colonies",
00:16:18 quand on a fait "Je suis pour" ou quand on a fait des chansons
00:16:22 où on a voulu contester les choses et la société, tout simplement.
00:16:25 - Vincent Roy, alors est-ce que parmi ces chansons,
00:16:27 il y en a une que vous préférez, les chansons de Michel Sardou,
00:16:30 ces chansons qui ont fait polémique ou une autre chanson peut-être ?
00:16:33 - Moi, c'est mon côté fleur bleue, c'est évidemment "La maladie d'amour".
00:16:37 - Ah !
00:16:37 - Oui, oui, justement, on entend, vous ne la chanterez pas.
00:16:42 Non mais je n'ai pas la voix de Judith, c'est le seul problème.
00:16:45 - Mais vous avez failli, Vincent, ne jamais l'entendre, "La maladie d'amour".
00:16:49 - Ah !
00:16:49 - Vous ne voulez pas l'enregistrer.
00:16:51 Il a trouvé trop évident dans le succès.
00:16:53 Il préférait la phase B de "La maladie d'amour" qui était...
00:16:55 - Qui était, je ne sais pas...
00:16:56 - Le curé.
00:16:57 Il était pour le mariage des prêtres,
00:16:58 encore une espèce de contestation de la société à l'époque.
00:17:01 Ça faisait scandale.
00:17:01 Ah bon Dieu, si l'on était deux, etc.
00:17:03 Voilà, il était pour le mariage des prêtres, c'est comme ça.
00:17:05 Lui, il voulait que ce soit la phase A.
00:17:07 Je parle d'une époque où on retournait les disques,
00:17:08 pour ceux qui étaient jeunes qui nous regardaient.
00:17:10 - C'est vrai, oui.
00:17:10 - Donc, et il s'est fâché avec Jacques Reveau.
00:17:14 Il a quand même enregistré entre le 2 et le 5 mai 1973,
00:17:18 la chanson au studio Condorcet à Toulouse.
00:17:21 Et puis il a dit, surtout tu la mets en phase B et tu mets en face A le curé.
00:17:24 Il a dit à son producteur Jacques Reveau et compositeur et ami.
00:17:26 Jacques Reveau a désobéi, ils ne se sont pas parlé pendant une semaine.
00:17:29 Il a mis La maladie d'amour en phase A,
00:17:30 qui est devenu un tube d'été, plus d'un million d'exemplaires.
00:17:33 Le curé a quand même vendu un million aussi,
00:17:35 puisque c'était la phase B du disque.
00:17:37 Donc, mais c'est toujours très...
00:17:40 - Et ce qui est assez étonnant, c'est que les lacs du Connemara,
00:17:42 cette chanson intergénérationnelle qu'on entend notamment
00:17:45 à la fin des soirées dans les discothèques.
00:17:47 Michel Sardou confiait sur le plateau de Pascal Praud
00:17:50 qu'il était persuadé que cette chanson ne marcherait jamais à écouter.
00:17:54 - J'ai écrit beaucoup de chansons avec Barbarie Viens,
00:17:56 avec d'autres aussi beaucoup.
00:17:58 Et quand on avait fini la chanson, on était content de l'avoir faite.
00:18:02 On s'est dit "Bon, tiens, ça tient la route, c'est pas mal".
00:18:04 Mais je vous donne un exemple,
00:18:06 je vous aurais parié 100 000 balles pour un sou,
00:18:10 que le Connemara ne marcherait pas.
00:18:12 - Ah ça, vous ne saviez pas avant ? - Non.
00:18:14 - C'est là où les artistes ont besoin de producteurs,
00:18:18 de gens autour, des conseillers, des vrais,
00:18:20 parce qu'ils n'ont pas forcément la fibre...
00:18:23 - Ils n'ont pas de recul. - Dans le succès, c'est ça.
00:18:25 Mais les Connemara, l'histoire, elle est belle quand même.
00:18:27 Elle s'est faite à Saint-Georges-Motel,
00:18:28 où habitait Michel Sardou à l'époque avec Babette, sa deuxième épouse.
00:18:31 Et puis Jacques Reveaux avait rendez-vous à Saint-Georges-Motel,
00:18:34 il a mis le synthé à l'arrière de la voiture,
00:18:37 à ce moment-là, il y avait un tel soleil qui tapait sur la voiture.
00:18:39 Quand ils ont rebranché le synthé à Saint-Georges-Motel,
00:18:42 le synthé ne jouait plus du piano, ça faisait un son de corne muse.
00:18:45 Sardou a dit "Arrêtez tout, c'est génial".
00:18:48 Il dit "Mais non, il est grippé mon synthé", a dit Jacques Reveaux.
00:18:50 Il dit "Non, non, non, garde-le, on va faire une chanson écossaise".
00:18:53 - Et ça donne ce qu'on entend.
00:18:54 - Et finalement, Delanoë n'a pas pu faire une chanson écossaise,
00:18:57 il a fait une chanson irlandaise.
00:18:59 Parce que la seule brochure qu'il y avait dans une agence de voyage,
00:19:01 il n'y avait pas Internet à l'époque,
00:19:03 la seule brochure qu'il y avait d'une agence de voyage à côté à Saint-Georges-Motel,
00:19:07 c'était sur l'Irlande.
00:19:08 Donc ils ont dit "Tant pis pour l'Ecosse, on va faire une chanson sur l'Irlande".
00:19:12 Et voilà comment est partie l'histoire.
00:19:14 - Denis, on ne vous a pas encore entendu et nous souhaiterions tous savoir...
00:19:17 - De quoi elle est le parole de Fabien, c'est fabuleux.
00:19:19 - C'est extraordinaire.
00:19:20 - De connaître l'envers de l'histoire.
00:19:21 - L'envers de l'histoire, c'est vraiment passionnant.
00:19:23 - Et quand on connaît l'histoire, la chanson, on ne l'écoute plus de la même manière.
00:19:26 - Exactement.
00:19:28 - Donc les téléspectateurs vont écouter les lacs du Connemara ce soir différemment,
00:19:31 grâce à vous Fabien.
00:19:32 Et vous, donc Denis, votre chanson préférée de Michel Sardou,
00:19:35 celle qui a marqué peut-être une partie de votre vie.
00:19:37 - Oui. Alors moi, il y en a plusieurs, il y en a plein même.
00:19:40 J'ai grandi avec Sardou, mais moi, il y a une chanson qui revient en fait en ce moment,
00:19:45 qui me percute en ce moment par rapport à mon métier et par rapport à tout ce que je fais.
00:19:48 C'est l'an 1000.
00:19:50 L'an 1000, c'est passionnant quand on regarde un petit peu dans les paroles
00:19:54 et dans les sous-textes quelque part.
00:19:55 C'est absolument passionnant parce qu'on se le prend en pleine face en ce moment, l'an 1000.
00:19:59 Parce que l'an 1000, d'ailleurs, en fait, c'est toute l'histoire de la France.
00:20:02 C'est l'histoire de la chrétienté.
00:20:03 Et en réalité, il a pris l'an 1000 comme point de bascule,
00:20:07 mais ça bascule plutôt entre 500 et 800 avec Clovis et les premières cathédrales
00:20:13 qui ont été construites sur les anciennes plutôt églises romanes.
00:20:18 Et en plus, souvent sur des lieux de lieux saints de païens, la fois d'avant.
00:20:23 Et ce qui est assez intéressant, c'est que dans cette chanson, on voit plein d'images.
00:20:28 On voit les clochers qui en fait, qui donnent le là dans les campagnes.
00:20:32 Donc en fait, c'est l'Angélus de Millet, par exemple, qui cadençait sept fois par jour.
00:20:37 En fait, c'était le pouvoir de l'époque.
00:20:39 Donc en fait, il a exprimé un point de bascule dans l'histoire.
00:20:43 Et là, on est dans l'histoire du temps long.
00:20:44 Donc c'est mon métier. Vous me connaissez bien.
00:20:46 Et en réalité, aujourd'hui, on est exactement pareil.
00:20:49 On a eu le 11 septembre. On a eu le 7 octobre.
00:20:52 On a eu 89, la chute du Mur, 91, la chute de l'Urs.
00:20:56 On a eu tout un tas de choses comme ça violente.
00:20:58 On est dans des points de bascule.
00:20:59 Quand on prend le temps long, on est exactement là dedans.
00:21:03 Et d'ailleurs, dans le deuxième couplet, il est exactement dans ce qui est en train de se passer.
00:21:08 C'est justement les crucifix qui sont en train de rouiller de mémoire.
00:21:11 Corrigez-moi si je me trompe, Fabien.
00:21:13 C'est ça.
00:21:13 Les lieux de culte sont en train de se transformer en maison de campagne, si je me souviens bien.
00:21:17 Donc vous voyez bien la bascule de l'histoire.
00:21:20 Et surtout, en sous-texte, c'est l'obscurantisme.
00:21:23 C'est qu'à l'époque, il avait pointé du doigt, comment dire, cette espèce, les sorcières dans les forêts noires.
00:21:29 Donc en fait, il y avait des croyances.
00:21:31 Et surtout, je crois, alors là, ma mémoire est tout là-haut, un dieu colère qu'on ne sait comment apaiser.
00:21:38 Parce qu'à l'époque, il y avait des feux, il y avait des froids qui ont créé des famines.
00:21:42 En fait, c'est le ciel qui leur tombait sur la tête.
00:21:45 Et en réalité, on voit cette résurgence de croyances, en fait, qui sont en train de bousculer le monde avec un Occident qui est sa fesse
00:21:52 et une autre croyance qui est en train de monter et qui affronte.
00:21:55 On est peut-être à un point de bascule.
00:21:57 Denis Deschamps nous raconte une chanson de Michel Sardou comme un roman.
00:22:00 Et c'est ça aussi, finalement, la marque de Michel Sardou.
00:22:05 Et je vais vous citer, en réalité, je vais être tout à fait franc avec les téléspectateurs,
00:22:09 c'est vous, Fabien, qui m'avez soufflé cette chanson.
00:22:11 C'est votre préféré de Michel Sardou, Verdin.
00:22:14 Même si l'histoire nous joue souvent, le mouvement tournant par ce temps, c'est du passé.
00:22:17 C'est la chanson des partisans.
00:22:19 C'est 1515, c'est Marignan, dépasser une guerre qui s'est perdue, sans doute, entre Biarritz et Knock-le-Cout.
00:22:25 C'est une statue sur la Grande Place.
00:22:26 Finalement, la terreur, ce n'est qu'un vieux qui passe.
00:22:29 Et ça, c'est Michel Sardou qui compose Paroles et Musiques.
00:22:32 Vous avez raison de le préciser.
00:22:34 Pour celui qui en est mort, Verdin.
00:22:39 Pourquoi c'est votre chanson préférée ?
00:22:41 C'est bouleversant.
00:22:41 Très bien, puisque peu de téléspectateurs la connaissent, elle a des coups de saut.
00:22:46 C'est une chanson de 1979 sur un album culte de Sardou, évidemment.
00:22:50 Et il m'avait raconté, il rentrait d'un concert à Strasbourg, il revient sur Paris, il s'arrête à Verdin,
00:22:58 il regarde la plaine de Verdin et d'un seul coup, il a cette inspiration à la fois musicale et texte.
00:23:04 Et quand il est rentré chez lui, à ce moment-là, sur Neuilly, il a tout de suite écrit les paroles,
00:23:09 tout de suite ce qui lui était passé par la tête, comme ça, au volant d'une voiture.
00:23:13 Il y a beaucoup de chansons qui ont été composées souvent au volant des voitures,
00:23:16 par des grands auteurs, Sardou ou des gens qui n'ont pas forcément la même carrière.
00:23:22 Mais je trouve qu'elle colle à sa voix parfaitement.
00:23:26 Elle a cette espèce de force comme ça dans la voix, d'assise dans la voix, ce qui est très rare.
00:23:31 C'est un grand, grand chanteur, comme Montand l'a été en son temps.
00:23:34 C'est-à-dire que c'est vraiment des grandes voix au-delà de tout.
00:23:37 Et je trouve qu'elle est troublante.
00:23:40 Si vous écoutez vraiment, elle se termine par un morceau symphonique exceptionnel, cette chanson.
00:23:46 Et c'est vraiment une grande, grande chanson. J'invite à redécouvrir cette chanson.
00:23:49 C'est "Verdun", donc parue en 1979. Nous entendions les spectateurs ce soir à Brest.
00:23:54 Cette femme qui disait "Voilà, je suis venue avec ma fille".
00:23:56 C'est intergénérationnel, Michel Sardou, Yoann Uzay.
00:23:59 Vous l'avez vu à Paris. Effectivement, qu'est-ce que vous en avez pensé ?
00:24:05 C'est un chanteur que vous découvriez, que vous connaissiez ?
00:24:08 Non, c'est quelqu'un que j'écoute depuis longtemps. Alors je n'ai pas grandi avec Michel Sardou, comme vous.
00:24:12 Comment dit-il ? Il est beaucoup plus jeune que nous.
00:24:15 Mais évidemment, ces chansons sont intergénérationnelles.
00:24:19 Une partie d'entre elles, en tout cas, ses plus grands succès sont connus de tous.
00:24:23 Donc c'est des chansons que j'écoute assez régulièrement.
00:24:26 Je l'avais déjà vue auparavant en concert.
00:24:28 Là, je voulais aller le voir parce qu'effectivement, je savais que c'était sans doute sa tournée d'adieu.
00:24:32 Première dernière.
00:24:33 Première dernière, voilà.
00:24:36 Mais c'était un beau concert.
00:24:38 Alors il chante comme quelqu'un qui a 77 ans.
00:24:40 Sa voix a un peu changé, naturellement.
00:24:42 Il est plus fatigué que la dernière fois que je l'avais vu.
00:24:44 On voit bien que quand il sort de scène, il ne pourrait pas rester sans doute une heure de plus.
00:24:48 Il est fatigué.
00:24:50 Mais c'est bien normal.
00:24:51 Mais il habite quand même la scène.
00:24:52 On voit qu'il est là.
00:24:53 Il est présent.
00:24:54 Il a cette présence, cette aura.
00:24:55 On le regarde pendant deux heures.
00:24:57 On l'écoute.
00:24:58 C'est toujours quelqu'un qui, évidemment, impressionne.
00:25:00 Et votre chanson préférée ? Je ne vous ai pas posé la question.
00:25:03 Oui, moi, j'ai choisi "Une fille aux yeux clairs" pour une raison toute simple.
00:25:07 Parce que c'est une chanson qui...
00:25:09 C'est l'éloge d'une mère faite par son fils.
00:25:12 Alors moi, qui adore ma mère, évidemment, c'est une chanson qui me parle et qui me touche beaucoup.
00:25:16 Et en plus, sur une mélodie sublime.
00:25:18 Donc, ça peut vite vous donner les larmes aux yeux, en fait.
00:25:21 On va l'écouter un petit peu avant.
00:25:23 C'est pour vous retrouver, Mickaël Dorian, à Brest.
00:25:25 Il faut saluer le talent aussi de co-auteur de Claude Lemel,
00:25:34 qui a écrit beaucoup pour Joe Dassin, pour Sardou, pour des grands artistes de cette qualité.
00:25:39 Et on sent les plumes, quand même.
00:25:41 Il a eu la chance d'avoir en France comme de merveilleux auteurs compositeurs.
00:25:44 C'est incroyable.
00:25:45 Il faut quand même le dire.
00:25:46 Il parle de sa mère, peut-être l'occasion aussi de parler du père, Fernand Sardou, de Michel Sardou, et sa relation.
00:25:51 On en parle dans un instant. On va voir Mickaël Dorian, qui est donc à Brest.
00:25:56 C'était le dernier tour de chant, si vous nous rejoignez sur ces news de Michel Sardou.
00:26:00 Tout le monde est parti, visiblement, mon cher Mickaël, à cette heure.
00:26:04 En tout cas, des spectateurs comblés.
00:26:06 Personne ne croit vraiment à ce dernier tour de chant, au fond.
00:26:10 Il y a un vrai doute, effectivement, Olivier, pour les 3800 spectateurs qui étaient présents encore il y a quelques minutes,
00:26:20 ici à Brest Arena, pour ce tout dernier tour de chant de cette tournée.
00:26:25 En tous les cas, ça, c'est sûr, de cette dernière tournée de Michel Sardou.
00:26:30 Deux heures de spectacle, une vingtaine de chansons interprétées ce soir par l'artiste.
00:26:35 Et puis, beaucoup d'émotions, évidemment, parce qu'il y a toute cette polémique autour de ce dernier concert.
00:26:44 Pour rappel, en 2018, Michel Sardou avait déjà annoncé la fin de sa tournée.
00:26:49 Il avait finalement décidé de revenir sur cette décision cinq ans après.
00:26:53 On peut donc espérer qu'il en fasse de même à l'avenir, même si on peut toujours se poser la question.
00:26:59 Toujours est-il, les spectateurs étaient émus, mais évidemment ravis de cette soirée, de cette tournée qui s'est terminée à Brest ce soir.
00:27:08 Formidable ! Bravo ! Sincèrement, il nous a fait passer une belle soirée, rappeler nos souvenirs, notre jeunesse.
00:27:18 Bravo Michel !
00:27:19 Bon musicien, très bonne prestation scénique, très bon décor, bon public, bon concert.
00:27:25 Michel Sardou en grande forme, vraiment très bien.
00:27:29 Pour même 60 ans, c'était génial aujourd'hui.
00:27:32 Un superbe spectacle, un bel hommage à la Bretagne.
00:27:35 Merci Michel Sardou, merci Brest.
00:27:37 C'est la première fois que je participe à un concert et c'est super.
00:27:39 Un concert de Michel Sardou ?
00:27:41 Ah oui, c'est la toute première fois.
00:27:43 Et c'est super.
00:27:44 Michel, je t'aime. Je ne sais pas si tu m'entendras, mais je t'aime.
00:27:46 Et voilà pour ces spectateurs interrogés il y a quelques minutes à la sortie de la salle de concert
00:27:53 où se produisait donc une toute dernière fois Michel Sardou, Olivier.
00:27:56 Merci mon cher Michael, avec Michael Chahou à Brest.
00:27:59 Peut-être une surprise en fin d'émission, sait-on jamais.
00:28:02 Avec vous mon cher Michael, on l'a vu intergénérationnel.
00:28:05 Nous parlions de cette chanson "La fille aux yeux verts" où Michel Sardou chante aux yeux clairs.
00:28:11 Voilà.
00:28:12 "La fille aux yeux verts" c'était Marie Laforêt.
00:28:14 Exactement.
00:28:15 Il parle de sa mère en tout cas, il l'interprète.
00:28:19 Jacques et Sardou.
00:28:20 La relation avec son père aussi, Fernand Sardou, ça a été une grande douleur pour lui
00:28:25 lorsque son père a disparu en 1976 me semble-t-il.
00:28:29 C'est au premier jour de l'année 1976, son père disparaît dans les coulisses du théâtre de Toulon.
00:28:34 Une crise cardiaque.
00:28:35 Ça a été un événement très brutal pour Michel Sardou.
00:28:39 Il s'en est souvent exprimé là-dessus.
00:28:41 Je pense que quand on connaît bien la biographie de l'artiste,
00:28:44 il y a eu avant janvier 1976 et après janvier 1976 dans la vie de Sardou.
00:28:48 Ce n'est plus le même garçon.
00:28:49 Ce père ne se sont jamais vraiment parlé.
00:28:52 Il se disait le minimum.
00:28:54 Il l'explique souvent ça Michel.
00:28:55 Comme dans beaucoup de familles, on n'a pas forcément d'échange.
00:28:59 Forcément avec le père, avec la mère, etc.
00:29:01 On dit le minimum.
00:29:02 Tout le monde s'entend bien et ça va bien.
00:29:04 Il y a toujours cette espèce de pudeur qu'il y a dans certaines familles.
00:29:07 Et dans cette France des années 40, 50, 60.
00:29:11 Ça a été une brutalité pour lui parce que d'abord c'était un modèle.
00:29:15 Parce qu'il a toujours vu ses parents deux artistes monter sur scène.
00:29:19 Ferdinand Sardou a fait une carrière dans l'opérette,
00:29:21 dans les chanteurs comiques, comiques troupiers.
00:29:24 Vous savez, c'est toute cette génération comme ça d'artistes,
00:29:26 de musicaux marseillais.
00:29:28 Et ça l'a beaucoup inspiré je pense.
00:29:30 Puis ça a été sa première chance.
00:29:32 Et puis il ne peut pas oublier cette relation avec son père.
00:29:34 Surtout quand il lui a présenté Johnny Hallyday, son père.
00:29:37 C'était en 1963 sur le tournage du film "D'où viens-tu Johnny".
00:29:41 Ferdinand Sardou avait un petit rôle dans le film.
00:29:43 Et puis pour les vacances, il a fait venir son fils sur le tournage en Camargue.
00:29:48 Sardou est arrivé, alors il est descendu en train.
00:29:51 Et la bonne idée de Sardou, c'était de composer une chanson pour Johnny.
00:29:54 Pour Johnny chante une chanson.
00:29:55 Donc vous voyez déjà l'auteur, psychologiquement, était déjà là en Michel Sardou.
00:30:00 Il lui a écrit une chanson qui s'appelait "Le dernier métro".
00:30:03 Quand il est arrivé dans la caravane qui servait de loge à Johnny Hallyday,
00:30:05 il a tapé à la porte, il dit "Bonjour mon père, c'est Fernand".
00:30:09 "Oui très bien, Johnny l'a accueilli".
00:30:11 "Je voudrais que vous chantiez ma chanson", dit Sardou.
00:30:13 Johnny regarde la chanson et dit "Oui, bon, pas maintenant, mais je vais te faire un cadeau".
00:30:18 Il lui a offert sa chemise, il a enlevé sa chemise, à carreau de cow-boy à l'époque.
00:30:22 Il l'a offert au jeune Michel Sardou, que Sardou a toujours gardé.
00:30:25 C'est incroyable.
00:30:27 Il a fait une chanson pour son père, le fauteuil.
00:30:31 Il était là dans ce fauteuil.
00:30:33 La rupture de Michel Sardou avec son père a été très douloureuse.
00:30:39 Vous l'évoquiez, avec Johnny Hallyday, il a eu une rupture douloureuse.
00:30:43 En 2013, 4 ans avant la disparition de Johnny, pour un mauvais mot qu'il a eu sur scène,
00:30:48 une maladresse, ça arrive à tout le monde.
00:30:50 Il a parlé de Johnny qui venait d'acheter un chalet à Ecstat.
00:30:54 Vous détaillez ensuite, mais il l'expliquait sur le plateau de Pascal Praud.
00:30:59 C'est intéressant.
00:31:01 Vous êtes drôle, je n'ai pas été, j'ai été un vrai con.
00:31:05 Je voulais faire un truc qui me soit vu à l'esprit sur scène.
00:31:11 Puis ça a été un peu rapporté, puis bien alourdi aussi.
00:31:16 Et puis ça a failli mal se passer, parce que c'est à l'anniversaire de Nicolas Sarkozy,
00:31:20 que vous vous retrouvez, et que vraiment ça a été...
00:31:23 Non, non, ça a été très bien.
00:31:25 Je me suis levé, j'étais à sa table, moi je n'étais pas à la même table,
00:31:28 et je lui ai dit "écoute, viens avec moi une minute, je vais t'expliquer vraiment ce que j'ai dit et pourquoi".
00:31:34 Il m'a dit "je ne veux pas parler avec toi".
00:31:36 Je lui ai dit "ça tombe bien, tu n'as qu'à écouter".
00:31:38 Il m'a dit "je ne veux pas t'écouter non plus".
00:31:40 En tout cas, une rupture, on le disait, très bien difficile.
00:31:43 Une rupture douloureuse pour Michel, il ne faut pas oublier qu'il chantait les premières chansons de Johnny
00:31:47 quand il était adolescent, comme des millions de Français en France.
00:31:50 Et c'est là où justement, le fait qu'il ne lui adresse plus la parole, c'est terrible.
00:31:55 C'est quand même une trentaine d'années d'amitié, vraiment.
00:31:58 Ils ont chanté ensemble à plusieurs reprises,
00:32:00 ils sont vraiment les meilleurs amis du monde.
00:32:02 Ils ont descendu le Colorado sur la pneumatique,
00:32:05 ils ont fait toutes les tournées ensemble,
00:32:08 ils se sont croisés, ils ont dîné des milliers de fois et tout ça.
00:32:11 Quand ça se finit comme ça, c'est triste.
00:32:13 C'est une belle histoire d'amitié entre eux.
00:32:14 Et la femme de Johnny s'est exprimée ?
00:32:16 Oui, alors sur RTL, elle a eu des très bons mots, Laetitia.
00:32:20 Elle a dit "ah, elle aime beaucoup Michel Sardou, c'est dramatique cet incident,
00:32:25 mais Johnny lui aurait pardonné, moi je lui pardonne".
00:32:28 Et c'est bien ce qu'elle a fait, je trouve, Laetitia.
00:32:30 Mais qu'est-ce qu'il avait dit ?
00:32:32 Il avait dit "voilà, comme Johnny maintenant s'est acheté un chalet à Gstaad,
00:32:35 il va installer sa jeune fille, il l'a surnommée une vietcong".
00:32:40 Et puis ça a été mal pris par Johnny,
00:32:43 ça lui a été mal répété, comme le dit très justement Michel.
00:32:46 Et puis ça a pris des proportions.
00:32:48 Enfin bon, voilà, ça peut arriver dans la vie, c'est comme ça.
00:32:51 Et donc deux ruptures douloureuses de Michel Sardou,
00:32:54 qui on l'espère remontera sur scène.
00:32:57 En France, bien évidemment, c'est un idole, c'est un emblème, un monument.
00:33:03 Et à l'international, est-ce que Michel Sardou, ça marche ou pas ?
00:33:07 Énormément. Moi en tant qu'expert pour les tribunaux,
00:33:09 et j'ai officié dans beaucoup de ventes aux enchères,
00:33:11 je vois énormément de disques qui viennent d'Asie, de pays de l'Est,
00:33:15 l'Australie, alors tout ce qui est Espagne, Italie, Allemagne,
00:33:18 c'est des carrières incroyables de Michel Sardou,
00:33:20 et d'énormes succès, qui ne sont pas forcément les mêmes succès
00:33:22 qui sont installés ici en France, très curieusement.
00:33:24 Est-ce qu'il a chanté en anglais ?
00:33:26 Il a chanté en anglais, il a chanté en allemand, en italien,
00:33:29 il a fait deux essais en japonais, mais ça n'a pas été concluant,
00:33:33 donc il chantait en anglais pour le Japon,
00:33:35 ou tout simplement les japonais adorent la culture française,
00:33:37 la langue française, et donc ils achètent les disques en langue française,
00:33:40 mais c'est des grosses carrières, c'est 100 millions de disques,
00:33:43 ça pèse lourd quand même.
00:33:45 100 millions de disques, est-ce que ce sera encore possible aujourd'hui ?
00:33:47 Des carrières comme ça, non.
00:33:49 Non, parce qu'il n'y a plus de nuances maintenant dans l'appréciation des choses.
00:33:53 A l'époque, on avait encore des nuances pour apprécier, ou moins, ou pas.
00:33:56 Il y a toujours eu deux Frances.
00:33:59 Dans les années 70, il y avait la France de Guy Lux et de Jacques Chancel.
00:34:02 Après, il y a eu la France de Néa Guillet et de Patrick Sébastien.
00:34:05 Aujourd'hui, c'est deux Frances aussi.
00:34:07 Il y a toujours eu deux Frances, dans le spectacle et dans la télévision.
00:34:09 Vous le savez, Judith.
00:34:11 Mon cher Fabien, c'est absolument passionnant.
00:34:14 Il est 23h, on va faire le JT avec Elisa Lukavski,
00:34:19 qui vous écoute avec intérêt.
00:34:21 On va revenir sur les grosses actualités du jour.
00:34:23 Et puis, je vous propose à 23h30 de terminer avec Michel Sardou.
00:34:27 Et ce dernier tour de chant, peut-être pas, nous y reviendrons.
00:34:32 Vous m'aviez dit qu'on chantait à 23h30.
00:34:34 On chantera à 23h30.
00:34:36 Moi, je vous avais dit avant, je mettais chauffer la voix.
00:34:39 Chauffez-vous la voix, vous avez une demi-heure.
00:34:41 On va parler de l'actualité du jour.
00:34:43 Vous avez des choses à dire également.
00:34:45 On y revient à 23h30.
00:34:47 Restez avec nous, mon cher Fabien, si ça ne vous dérange pas.
00:34:50 C'est absolument passionnant.
00:34:52 Il est 23h, Elisa Lukavski est avec nous.
00:34:54 Un point sur les toutes dernières actualités, ma chère Elisa.
00:34:57 On l'a appris tout à l'heure, le pape François n'a pas participé
00:35:05 au chemin de croix qui se déroulait ce soir à Rome
00:35:08 pour des préoccupations de santé.
00:35:10 A fait savoir, le Vatican, il se préserve pour la veillée pascale de demain
00:35:14 et la messe qu'il célébrera dimanche à Saint-Pierre.
00:35:17 La création d'une force mobile scolaire, voilà ce qu'a annoncé Nicole Belloubet,
00:35:21 la ministre de l'Education nationale, qui était dans un établissement scolaire
00:35:24 de Bordeaux aujourd'hui.
00:35:26 La sécurité dans les lycées, préoccupation majeure de la ministre
00:35:28 depuis une semaine avec le passage du plan Vigipirate à son niveau maximum
00:35:32 et les cyberattaques visant des établissements.
00:35:34 Les lycées ont reçu des consignes pour renforcer leur sécurité.
00:35:37 La surpopulation carcérale est un niveau sans précédent en France
00:35:41 selon des chiffres publiés ce vendredi par le ministère de la Justice.
00:35:44 On compte dans le pays 76 766 détenus au 1er mars.
00:35:48 Des prisons qui n'ont plus de place, qui contraint près de 3 100 détenus
00:35:51 à dormir sur un matelas, posé à même le sol de leur cellule.
00:35:54 En un an, le nombre de détenus a progressé de 6,1%.
00:35:58 Et puis l'expulsion de l'imam Mahdjoubi, confirmée par le Conseil d'Etat.
00:36:02 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est félicité de cette décision.
00:36:05 Le Conseil d'Etat a confirmé que certains de ses prêches incitaient
00:36:08 à la discrimination envers les femmes et les juifs.
00:36:10 L'imam de Bagnole-sur-Seize avait été interpellé,
00:36:13 puis expulsé le 22 février vers la Tunisie.
00:36:16 Merci beaucoup Elisa.
00:36:18 Nous vous retrouvons à 23h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:36:21 L'actualité marquée également ce soir par le dernier concert de Michel Sardou à Brest.
00:36:26 Nous y revenons dès 23h30 avec Fabien Lecoeuvre qui nous accompagne ce soir.
00:36:31 Mais avant, un point sur les dernières actualités.
00:36:34 Nous l'entendions donc à l'instant.
00:36:35 Le Conseil d'Etat a confirmé ce soir l'expulsion de l'imam tunisien Mahdjoubi,
00:36:40 estimant donc que certains de ses prêches incitaient à la discrimination envers les femmes,
00:36:44 mais également les juifs.
00:36:46 Certains des propos tenus en public par l'intéressé dans le cadre de prêches
00:36:50 ayant une certaine audience peuvent être tenus comme constituant des actes de provocation explicite
00:36:55 et délibérés à la discrimination envers les femmes.
00:36:58 Voilà ce qu'affirme Judith Vintraub, le jugement rendu en référé.
00:37:04 Alors il a réagi l'imam ce soir, l'imam tunisien Mahdjoubi.
00:37:10 "Depuis que j'ai été expulsé, il y a une pression énorme sur ma famille en France", nous dit-il.
00:37:15 Avant d'ajouter, "on n'a pas fini, il y a d'autres juridictions, on ne baissera pas les bras,
00:37:19 on va aller jusqu'au bout, vous n'avez pas fini d'entendre parler de Mahdjoubi,
00:37:23 cela va continuer, il est hors de question que ma famille me rejoigne en Tunisie".
00:37:29 Judith Vintraub, effectivement, il ne veut rien lâcher malgré l'avis du Conseil d'État.
00:37:38 Est-ce que vous y voyez une inflexion juridique ?
00:37:41 D'abord, pour parler de cette décision du Conseil d'État,
00:37:44 jusque-là, certains disaient que le Conseil d'État favorisait le regroupement familial
00:37:49 et il le dit, "je veux rejoindre ma famille en France".
00:37:53 Alors, il faut savoir que quand le tribunal administratif a rendu la première décision
00:38:00 quand Mahdjoubi a voulu faire tomber son arrêté d'expulsion,
00:38:06 le tribunal a dit que ses enfants n'étaient pas français,
00:38:12 il a cinq enfants mineurs qui ne sont pas français et son épouse non plus.
00:38:17 Donc l'argument sur lequel semble s'appuyer l'imam pour dire "il est hors de question que ma famille me rejoigne en Tunisie"
00:38:26 n'a pas de validité juridique et elle n'en aura pas non plus devant la Cour européenne des droits de l'homme
00:38:33 puisque le droit à une vie familiale normale est souvent opposé aux décisions d'expulsion de la France
00:38:41 et souvent la CEDH condamne la France parce qu'elle n'a pas respecté ce droit à une vie familiale normale.
00:38:46 Dans son cas à lui, ça tombe. Ce n'est pas valide parce que les enfants ne sont pas français et l'épouse non plus.
00:38:53 Et ça c'est quelque chose qu'on a découvert à l'occasion du premier jugement du tribunal administratif.
00:38:59 Et ce n'est pas une nouveauté, il n'y a pas d'infliction juridique.
00:39:02 Puisqu'ils ne sont pas français, la question ne se pose pas.
00:39:05 - Yoann Zahy, peut-être cette précision, l'imam qui s'était fait connaître, on vous la rappelle,
00:39:09 quelques jours auparavant pour une vidéo circulant sur les réseaux sociaux dans laquelle il qualifiait le drapeau tricolore
00:39:13 sans préciser qu'il s'agissait du drapeau français, du drapeau satanique qui n'aurait aucune valeur auprès d'Allah.
00:39:18 En tout cas, après cette décision du Conseil d'État, on voit cet imam qui ne lâche pas,
00:39:23 qui continue à vouloir juridiquement se battre. Ce qui est assez révélateur.
00:39:28 - C'est très révélateur. Ce qui est plus révélateur encore, ce sont précisément ces déclarations et les mots qu'il utilise.
00:39:34 D'abord il dit "vous n'avez pas fini d'entendre parler de moi".
00:39:37 C'est quand même une énième provocation.
00:39:39 - C'est même une menace.
00:39:40 - C'est une menace, une provocation, une menace, vous appelez cela comme vous voulez.
00:39:43 Il dit "il est hors de question que mes enfants me rejoignent en Tunisie".
00:39:47 Mais il est hors de question que cet imam revienne en France aussi.
00:39:50 Il faut qu'il l'entende et qu'il le sache parce qu'il ne reviendra pas en France, évidemment.
00:39:54 Mais le fait qu'il insiste, qu'il persiste, qu'il utilise ce narratif, ces mots-là,
00:39:59 montre à quel point l'État a perdu de son autorité et de sa crédibilité, me semble-t-il.
00:40:03 C'est quand même une leçon importante à tirer de ce qui vient d'être dit,
00:40:06 malgré le fait que ce soit une victoire politique pour Gérald Darmanin,
00:40:09 qui effectivement a réussi.
00:40:11 Heureusement, il y a peu de nouvelles, peu de bonnes nouvelles.
00:40:14 Il faut se réjouir de cette nouvelle-là.
00:40:16 Il ne reviendra pas en France.
00:40:17 C'est une bonne chose, c'est une bonne décision.
00:40:19 - Mais c'est vrai ce que soulignait Yohann Usahi, Vincent Roy.
00:40:22 Ce qui est marquant ce soir, c'est que cet imam tient tête à l'État français.
00:40:27 Et c'est là aussi, cela montre effectivement une défaite de l'autorité française.
00:40:30 - Non mais ce qui est tout à fait extraordinaire, c'est le ton qu'il emploie.
00:40:33 Enfin, sur quel ton ces gens nous parlent.
00:40:35 Il fallait y penser avant.
00:40:36 D'abord, on peut se poser légitimement la question de savoir pourquoi il veut tant revenir en France,
00:40:40 puisque le drapeau français est satanique.
00:40:42 - Les mœurs françaises lui déplaisent.
00:40:44 - Voilà, je veux dire, cet Occident décadent attire quand même l'imam Madjoubi.
00:40:51 Mais que veut-il faire en France ? Il n'a plus rien à y faire.
00:40:54 Il a critiqué ce pays.
00:40:55 Il a quasiment, en tenant ses propos, notamment sur le drapeau, il a quasiment renié.
00:40:59 Et maintenant, voici un monsieur qui est à deux doigts de nous donner des leçons
00:41:02 sur la manière qu'on devrait avoir de se comporter avec lui.
00:41:05 Enfin, franchement, de qui se moque-t-on ?
00:41:07 Je trouve qu'on ne devrait pas consacrer plus d'une seconde à répondre aux propos extrêmement provocants
00:41:12 de Madjoubi, qui n'a plus rien à faire sur le territoire, qui est très bien là où il se trouve.
00:41:17 Et surtout qu'il sache que les Français n'en veulent plus et qu'il ne remettra plus les pieds sur le territoire.
00:41:23 - Mais Denis Deschamps, ça montre aussi qu'il n'est pas seul et qu'il doit avoir des appuis aussi derrière.
00:41:28 Et c'est pour ça que, eh bien, finalement, il a cette attitude arrogante, ce soir, envers l'État français.
00:41:33 - Je pense que le terme exact est effectivement ça, l'arrogance par rapport à la menace,
00:41:37 enfin, dans la menace qu'il délivre.
00:41:39 Il est en train d'apprendre, tout simplement, que la France est régie,
00:41:43 non pas par une entité supérieure, mais par des lois.
00:41:46 C'est régi par la démocratie, par des lois.
00:41:48 Il n'a pas respecté ces lois.
00:41:50 Et dans ces cas-là, il est puni par la loi. Point.
00:41:53 Et on ne peut pas insulter le drapeau français.
00:41:55 On ne peut pas insulter la démocratie française et l'État français.
00:41:58 Eh bien, dans ces cas-là, il fera carrière en Tunisie.
00:42:01 - Oui, enfin, là où Yoann Ouzaï a raison et là où il soulève un point qui est important,
00:42:06 c'est qu'on voit par le ton même sur lequel cet imam nous parle qu'il n'a pas de crainte.
00:42:13 Quand Yoann dit "mais l'État, d'une certaine manière, a un peu perdu"
00:42:18 parce qu'on voit le ton sur lequel il nous parle, c'est parce qu'il n'a aucune peur.
00:42:21 Non, il peut s'exprimer absolument comme il veut. On ne l'impressionne pas du tout.
00:42:25 C'est là où peut-être l'État a un peu perdu. Et Yoann a raison.
00:42:28 - Un peu de fermeté, effectivement.
00:42:30 En tout cas, dans ce contexte-là, un week-end de Pâques sous le signe de la menace terroriste.
00:42:36 Une semaine après l'attentat qui a touché Moscou,
00:42:38 tous les voyants sont au rouge pour les services de renseignement,
00:42:41 à tel point que le plan Vigipérate, vous le savez, a été rehaussé dimanche soir au niveau urgence attentat.
00:42:46 Et c'est sur l'ensemble du territoire national.
00:42:49 Dans un message diffusé cette nuit, le groupe terroriste État islamique
00:42:52 a appelé à mener des attaques dans le monde entier.
00:42:55 Alors sont ciblés les chrétiens et les juifs.
00:42:58 Dans ce contexte explosif, le ministre de l'Intérieur a demandé au préfet de la République
00:43:01 une présence policière devant les lieux de culte en ce week-end de Pâques.
00:43:05 Les détails avec Aminata Demphal et Augustin Donadieu.
00:43:09 - Pour les fêtes de Pâques, les forces de l'ordre seront présentes
00:43:13 devant chaque église catholique et temple protestant.
00:43:16 Une demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:43:19 qui se veut prévoyant dans le contexte actuel.
00:43:22 - Le niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser sur notre pays
00:43:26 exige le maintien d'une extrême vigilance,
00:43:29 notamment vis-à-vis des manifestations et des lieux à caractère religieux.
00:43:34 Le ministre demande notamment au préfet d'insister sur plusieurs points.
00:43:38 Le contrôle visuel des flux entrants aux fins de détection d'individus suspects,
00:43:42 la limitation du nombre d'accès aux lieux de culte
00:43:46 ou encore le contrôle des véhicules en stationnement
00:43:49 à proximité des lieux de rassemblement ou de culte.
00:43:52 Des instructions que Gérald Darmanin aurait doublées d'un SMS.
00:43:56 Depuis le début de l'année, deux projets d'attentat ont été déjoués en France.
00:44:00 L'un d'entre eux concernait un édifice religieux catholique.
00:44:04 - Ce qui est intéressant, Judith Vintraub, c'est que dans son appel,
00:44:07 l'État islamique appelle les loups solitaires.
00:44:10 Ce terme est employé à cibler spécifiquement les chrétiens et les juifs
00:44:14 en Europe, aux États-Unis, à Jérusalem, en Palestine et toujours pendant le Ramadan.
00:44:18 Cela montre aussi que le groupe terroriste, il mise aussi sur les individus
00:44:23 déjà présents sur les différents territoires nationaux pour agir,
00:44:27 alors même qu'on s'interrogeait sur la possibilité d'une menace projetée.
00:44:31 C'était l'un des scénarios possibles.
00:44:33 - Oui, mais enfin, ça fait plusieurs années que l'État islamique,
00:44:37 par le biais de ses représentants et de ses porte-parole,
00:44:40 incite à l'action individuelle.
00:44:43 Je me rappelle le message datant, si je ne m'abuse, de 2014,
00:44:48 disant "prenez des couteaux, prenez ce qui vous tombe sous la main,
00:44:52 prenez des voitures et attaquez les couforts partout où vous en trouvez,
00:44:58 partout où vous le pouvez".
00:45:01 Ce n'est pas une nouveauté, même si, évidemment,
00:45:04 dans le contexte de l'après-attentat au Crocus de Moscou,
00:45:10 ça prend une résonance particulière.
00:45:13 Gérald Darmanin a déjà fait savoir, avant cette menace,
00:45:18 que la France se trouvait en état d'alerte maximale,
00:45:23 en état d'urgence attentat.
00:45:26 La question, c'est quid de la cérémonie des JO dans ces conditions ?
00:45:30 - On va y revenir dans un instant,
00:45:32 mais peut-être Denis Deschamps, cet attentat à Moscou,
00:45:36 révèle aujourd'hui que l'État islamique est encore bien présent,
00:45:40 encore bien puissant.
00:45:42 On a découvert cette branche en Asie centrale.
00:45:45 - Oui. En réalité, c'est toute la difficulté pour un État
00:45:48 de lutter contre ces fameux personnages solitaires.
00:45:51 On est en pleine asymétrie.
00:45:53 C'est ça, le problème du terrorisme, c'est l'asymétrie.
00:45:56 C'est très peu de moyens par rapport à des dégâts très importants.
00:46:00 On a vu également qu'ils étaient capables d'agir
00:46:04 dans des États autoritaires, voire totalitaires.
00:46:07 C'est ça, la particularité.
00:46:09 Même si, il faut être tout à fait honnête,
00:46:11 on ne peut pas être derrière chaque individu,
00:46:14 même en Russie, qui est un pays extrêmement surveillé.
00:46:17 Là, c'est un grand môle.
00:46:20 Malheureusement, c'est quand même assez facile d'agir.
00:46:25 La grande difficulté, c'est que depuis à peu près
00:46:28 une vingtaine d'années, et c'est compliqué
00:46:31 pour un citoyen de le comprendre,
00:46:34 c'est qu'il y a énormément de gens désocialisés,
00:46:37 qui sont seuls, qui sont perdus, qui sont chez eux,
00:46:40 qui ont des coups au moral pour rester polis,
00:46:43 et qui vont écouter des gens qui sont charismatiques
00:46:46 sur Internet et qui les emmènent dans des univers
00:46:49 qu'ils n'auraient pas dû croiser.
00:46:52 D'ailleurs, sur le Darknet, ça pullule, ce genre de choses.
00:46:55 Donc en réalité, ils n'ont même plus d'efforts à faire
00:46:58 puisqu'on peut faire basculer des gens extrêmement facilement
00:47:01 parce que les portes sont toutes ouvertes sur le Darknet.
00:47:04 Malheureusement, c'est extrêmement simple.
00:47:07 Vous voyez la symétrie ? Comment voulez-vous ?
00:47:10 Alors, il se donne beaucoup de mal.
00:47:13 On a des très bons services de renseignement en France,
00:47:16 mais en réalité, on ne peut pas surveiller tout le monde.
00:47:19 - Julie de Vintraube ? - Juste, d'expérience,
00:47:22 on ne peut pas s'adapter.
00:47:25 - Après, ils prennent des contacts et il y en a qui vont en Syrie,
00:47:28 pas d'autres. - Il y a un terreau,
00:47:31 il y a parfois des réseaux, il y a souvent un entourage.
00:47:34 Souvent, le terroriste sait manifester
00:47:37 avant de passer à l'acte ultime.
00:47:40 - Il y a eu des signes ouf.
00:47:43 - Et des aides à porter.
00:47:46 - Je pense à Mohamed Mouhera passant des vidéos de décapitation
00:47:49 à des enfants du voisinage.
00:47:52 - Quand ce qui est arrivé en Russie avec les Tchétchènes,
00:47:55 les Tchétchènes et les Ingouchis,
00:47:58 chez nous, ils ont frappé sur notre territoire même.
00:48:01 Souvenons-nous des deux attentats contre les professeurs.
00:48:04 Pour l'un, un Ingouchi, pour l'autre, un Tchétchène.
00:48:07 Il ne faut pas oublier ça. On n'est pas loin.
00:48:10 Ce qui arrive en Russie, hélas, ne nous est pas étranger.
00:48:13 - Les Français ont peur. Dans ce contexte, vous l'évoquiez,
00:48:16 le situt CSA pour CNews Europe 1 et le JDD,
00:48:19 qui est le sondage publié aujourd'hui, révèlent
00:48:22 qu'un peu plus d'un Français sur deux, 52%, pense que la France
00:48:25 n'est pas prête à accueillir les Jeux Olympiques à Paris cet été.
00:48:28 Alors est-ce que Yoann Uzay, la compétition,
00:48:31 souffre d'un bashing, d'un dénigrement de râlerie
00:48:34 très française, finalement ?
00:48:37 Ou est-ce qu'il y a effectivement, aujourd'hui,
00:48:40 des raisons d'être inquiets ?
00:48:43 - Les Français ne sont pas inquiets pour une raison évidente,
00:48:46 c'est qu'ils sont lucides. Il y a évidemment une menace
00:48:49 qui est aujourd'hui à son apogée, en réalité.
00:48:52 Je crois que nous serons prêts. Je crois que nous serons prêts
00:48:55 parce que le gouvernement se prépare depuis des mois et des années,
00:48:58 en réalité, parce que des aides vont être apportées
00:49:01 de l'extérieur, parce qu'en France, Denis l'a dit,
00:49:04 nous avons quand même des services de renseignement
00:49:07 qui sont à la pointe. Nous avons les forces de l'ordre
00:49:10 qui vont très bien faire cela, dont c'est le métier,
00:49:13 qui sont un très, très grand professionnalisme,
00:49:16 qui se préparent là aussi depuis des années.
00:49:19 Et je crois qu'en réalité, les choses vont plutôt bien se passer.
00:49:22 Alors attention, ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'attaque,
00:49:25 on n'est pas à l'abri d'un terroriste qui sortirait un couteau,
00:49:28 puisque c'est évidemment maintenant le mode qui est "préféré"
00:49:31 par ces terroristes islamistes, mais je crois que l'enceinte
00:49:34 des Jeux olympiques, ce qu'on appelle les bulles,
00:49:37 et que la cérémonie d'ouverture, je le crois, je peux me tromper,
00:49:40 je l'espère, mais ce passera bien, je pense en tout cas
00:49:43 qu'il faut la maintenir et qu'il ne faut surtout pas l'annuler,
00:49:46 parce que ça montrerait d'abord que nous cédons face
00:49:49 au terrorisme islamiste, et ce serait la preuve que nos modes de vie
00:49:52 ont définitivement changé si nous annulions cette cérémonie.
00:49:55 Et ça, dans un pays comme la France, dans une grande démocratie
00:49:58 comme la nôtre, ça n'est évidemment pas acceptable.
00:50:01 - Et c'est vrai que... - Naturellement, c'est déjà le cas.
00:50:04 - Effectivement, faisons confiance à nos services de renseignement,
00:50:07 n'ayons pas peur. Ce week-end, ceux qui doivent aller dans les églises
00:50:10 vont dans les églises, dans les synagogues vont dans les synagogues,
00:50:13 et ceux qui veulent aller aux Jeux olympiques,
00:50:16 le travail est fait, même si effectivement le risque zéro n'existe pas.
00:50:19 Nous aurons l'occasion d'en reparler. Nous allons revenir
00:50:22 sur les annonces du gouvernement, aussi concernant l'éducation nationale,
00:50:25 mais avant, autre sujet autour de la violence dans le monde de l'éducation,
00:50:28 mais à la faculté de Grenoble cette fois,
00:50:31 puisque des étudiants du syndicat d'extrême-gauche UNEF
00:50:34 ont attaqué d'autres étudiants du syndicat de droite UNIS.
00:50:37 L'UNIS avait préparé une conférence depuis plusieurs mois,
00:50:40 une conférence sur le métier d'avocat, donc rien de politique finalement,
00:50:43 mais selon l'UNIS, des militants d'extrême-gauche
00:50:46 ont forcé les portes de l'amphithéâtre et ils ont agressé
00:50:49 des militants qui essayaient de les contenir, des militants de l'UNIS.
00:50:52 Regardez cette séquence.
00:50:55 - Casse-toi ! - Casse-toi !
00:50:58 - Je veux pas que tu aies pas d'accord avec l'UNIS !
00:51:01 - Casse-toi ! - Je veux pas que tu aies pas d'accord avec l'UNIS !
00:51:04 - Casse-toi ! - Je veux pas que tu aies pas d'accord avec l'UNIS !
00:51:07 - On s'aperçoit qu'il y a effectivement des violences.
00:51:10 On va écouter Ivan Lecauze de l'UNIS qui était sur place et il apporte des détails.
00:51:13 - La cinquantaine, la grosse cinquantaine de militants d'extrême-gauche
00:51:16 ont complètement entouré le bâtiment et ensuite
00:51:19 ils sont entrés par force dans l'amphithéâtre
00:51:22 et c'est là où ça a complètement dégénéré,
00:51:25 l'avocat est arrivé, ils ont forcé les portes,
00:51:28 ils ont profité pour forcer les portes, ils ont même brisé les portes
00:51:31 et équipés de gaz lacrymogènes,
00:51:34 ils ont gazé nos militants qui essayaient de les contenir.
00:51:37 Après en avoir gazé un, ils lui ont même infligé un coup de genou à la tempe.
00:51:42 Donc le coup de genou à la tempe l'a assommé,
00:51:44 il est resté inerte pendant plusieurs minutes au sol
00:51:47 et le temps qu'il soit évacué et le temps que l'ensemble des étudiants fuient,
00:51:50 c'est parce que c'était vraiment une fuite,
00:51:53 pour ne pas se faire agresser par l'extrême-gauche.
00:51:56 Ça fait 4 ans que je suis engagé à l'Uni
00:51:58 et en 4 ans je n'ai jamais vu ni une telle violence
00:52:01 ni une telle inaction de la part des instances universitaires.
00:52:05 Il y a eu des réactions politiques à droite,
00:52:08 notamment celles de Jordane Bardella et de François-Xavier Bellamy.
00:52:11 On va voir celles de Jordane Bardella, soutien à tous les étudiants de France
00:52:14 qui contestent la violence de l'extrême-gauche universitaire
00:52:17 et son idéologie archaïque ne leur en déplaise.
00:52:20 L'université ne leur appartient pas.
00:52:23 François-Xavier Bellamy s'est également exprimé sur les réseaux sociaux.
00:52:26 Hier, Yvain Lecauze menacé de mort pour avoir dénoncé l'antisémitisme islamiste
00:52:30 qui gagne sa faculté.
00:52:32 Maintenant, des étudiants lynchés parce qu'ils reçoivent l'avocat des victimes
00:52:35 de l'attentat de Nice.
00:52:37 Jusqu'à quand se taieront les universités ?
00:52:40 Soutien absolu à la droite universitaire.
00:52:43 C'est vrai que ce qu'interroge Judith Winthrop, c'est l'impunité
00:52:46 de ces syndicats de l'UNEF qui finalement vont attaquer
00:52:49 et emploient la violence pour s'en prendre à d'autres étudiants.
00:52:52 Et on a le sentiment qu'il y a une impunité les concernant.
00:52:57 Jordan Bardella dit que l'université ne leur appartient pas,
00:53:00 mais dans la plupart des facs, l'extrême-gauche est chez elle.
00:53:04 Je n'ai jamais vu une conférence organisée par l'extrême-gauche
00:53:09 dans une université française qui soit empêchée de se tenir
00:53:12 ou qui soit annulée.
00:53:14 Ce qui leur a permis, pour ne citer que quelques exemples,
00:53:18 en 2023 d'inviter, rappelez-vous, Jean-Marc Rouillant, fondateur
00:53:23 d'Action Directe à Bordeaux.
00:53:26 La même année, à Lyon 2, vous avez eu, depuis le public,
00:53:30 une intervention d'une représentante du FPLP,
00:53:34 le Front pour la Libération de la Palestine,
00:53:37 qui est considéré comme un mouvement terroriste,
00:53:39 qui a pu s'exprimer tranquillement.
00:53:41 Et je vous passe sur la tournée des facs que fait régulièrement
00:53:45 Louis Boyard, député de la France Insoumise.
00:53:47 Elle est chez elle dans la plupart des facs françaises.
00:53:50 Et le degré de la menace augmente parce que non seulement
00:53:53 elle empêche des conférences, elle s'en prend physiquement
00:53:57 à des militants, à tel point d'ailleurs qu'à Nanterre,
00:54:01 la sécurité de la fac est obligée d'accompagner
00:54:04 les militants de l'Uni quand ils vont faire des tractages,
00:54:07 tellement ils se font systématiquement casser la figure.
00:54:11 À Nantes, on m'a parlé de militants de l'Uni
00:54:15 dont les emplois du temps étaient mis en ligne sur les réseaux
00:54:18 pour que les autres sachent à quel moment ils seront à la fac
00:54:23 et donc à la merci des groupuscules d'extrême gauche.
00:54:26 Ça n'arrête pas.
00:54:28 Et les présidents d'universités, dans un trop grand nombre de cas,
00:54:33 je ne dis pas tous parce qu'il y en a quelques-uns,
00:54:35 trop rares, qui prennent des mesures en conséquence
00:54:38 et qui ne se laissent pas faire, les autres se couchent et ont peur.
00:54:41 - Bonne journée.
00:54:43 - L'extrême gauche est à ce point convaincue que les facultés
00:54:45 leur appartiennent, qu'on l'entend d'ailleurs dans l'extrait
00:54:47 qui vient d'être diffusé.
00:54:49 Ils disent "Uni, casse-toi, la fac n'est pas à toi".
00:54:51 Mais la fac n'appartient pas non plus à l'extrême gauche.
00:54:53 Il faut quand même leur dire et leur rappeler, manifestement.
00:54:56 Ils ne l'ont pas intégrée.
00:54:58 Mais ça m'inspire une réflexion et un commentaire.
00:55:01 En tout cas, on constate une nouvelle fois que la violence,
00:55:04 elle est du côté de l'extrême gauche.
00:55:06 Mais comme c'est le cas dans ce pays depuis des années,
00:55:08 si ce n'est des décennies.
00:55:09 Regardez les grandes manifestations,
00:55:11 les dernières grandes manifestations contre la réforme des retraites,
00:55:13 par exemple.
00:55:14 D'où venait la violence ?
00:55:15 D'où venaient les casseurs des Black Blocs ?
00:55:17 De l'extrême gauche ?
00:55:18 Des proches de la France insoumise ?
00:55:20 Qui a agressé il y a quelques jours seulement
00:55:22 les militantes féministes qui allaient manifester
00:55:24 en soutien des femmes violées et détenues dans la bande de Gaza ?
00:55:27 Ce sont encore une fois les militants d'extrême gauche,
00:55:30 les militants proches de la France insoumise.
00:55:32 La violence aussi idéologique,
00:55:34 j'appelle ça une violence idéologique,
00:55:36 les wokistes, d'où viennent-ils ?
00:55:37 De l'extrême gauche.
00:55:38 L'extrême gauche est en train de ravager ce pays.
00:55:41 On le sait, Vincent Roy,
00:55:42 il y a toujours eu des oppositions dans les facultés
00:55:44 entre différents groupes politiques d'étudiants,
00:55:46 mais pas à ce niveau-là.
00:55:47 La violence est inédite.
00:55:48 On l'entendait dans la voix de ce jeune...
00:55:51 Ce qu'il faut bien comprendre quand même,
00:55:52 c'est que dans la faculté française,
00:55:54 dans l'université française,
00:55:56 l'extrême gauche règne depuis très longtemps.
00:55:59 Mais ce qu'il faut noter,
00:56:01 c'est qu'ils sentent très bien
00:56:03 que la période faste est en train de se terminer
00:56:08 et que les Français ont pris conscience
00:56:10 que tout cela n'allait pas de soi
00:56:14 et qu'une certaine idéologie de droite
00:56:17 est véritablement en train de prendre corps dans notre pays.
00:56:21 Alors j'ai le sentiment que ce type d'action violente
00:56:24 que vous voyez surgir là va se répéter,
00:56:27 car ils sentent très bien que le vent tourne,
00:56:30 d'une certaine façon.
00:56:31 Et ça, ça les rend extrêmement agressifs.
00:56:34 Vous voyez la puissance d'agressivité qu'il y a en eux.
00:56:38 Ils ont régné.
00:56:39 Le règne se termine.
00:56:41 Ce sont des actions fin de règne.
00:56:43 Denis Géchant, en un mot avant de parler des écoles.
00:56:45 Juste un mot.
00:56:46 Moi, je suis affligé quand je vois l'extrême gauche
00:56:49 à l'Assemblée nationale.
00:56:50 Donc je l'ai dit sur ces plateaux,
00:56:52 j'ai mal à ma France quand je vois ça.
00:56:54 Et moi qui suis très attaché au savoir,
00:56:56 je suis un pur produit de l'université française,
00:56:58 j'ai mal à ma fac quand je vois ça.
00:57:00 Parce que les étudiants, moi je viens de province,
00:57:02 province profonde,
00:57:03 quand on monte à l'université pour apprendre,
00:57:06 on n'y va pas pour ça.
00:57:08 Et en fait, malheureusement,
00:57:09 nos universités sont verrouillées.
00:57:11 Et en réalité, ça devient extrêmement compliqué,
00:57:13 même pour les professeurs.
00:57:15 Moi, j'ai bien connu l'université, très longtemps.
00:57:19 Il y a toujours eu des petites frictions quand même.
00:57:21 Objectivement, il y en a eu.
00:57:22 Mais ce n'était pas la même extrême gauche à l'époque.
00:57:24 Il y a même eu des castagnes en bonne éducation.
00:57:26 Mais là, vous avez vu, maintenant, c'est systématique
00:57:28 parce qu'ils sont chez eux.
00:57:30 Et effectivement, maintenant,
00:57:31 leur seul moyen d'expression, c'est la violence.
00:57:33 J'ai parlé de la France insoumise très rapidement,
00:57:35 parce que je considère que c'est un parti
00:57:36 qui désormais nuit à la France.
00:57:38 Je veux quand même distinguer la France insoumise
00:57:40 du Parti communiste et de Fabien Roussel,
00:57:42 qui très régulièrement se distinguent
00:57:44 par ces prises de position anti-violence
00:57:46 qui honorent le Parti communiste aujourd'hui quand même.
00:57:48 Allez, avant de retrouver M. Dorian dans un instant,
00:57:52 et M. Billon, qui a joué,
00:57:55 rien à voir avec ce que nous disions à l'instant,
00:57:57 peut-être cette dernière réaction.
00:57:59 Après le départ précipité du proviseur lycéen parisien,
00:58:02 menacé de mort, nous en avons beaucoup parlé,
00:58:04 la ministre de l'Éducation nationale a annoncé
00:58:07 la création à la rentrée prochaine
00:58:08 d'une force mobile scolaire nationale
00:58:11 qui pourrait être envoyée dans les établissements scolaires
00:58:13 en cas de difficulté.
00:58:14 Les précisions de Thomas Bonnet, votre avis ensuite.
00:58:17 En déplacement à Bordeaux,
00:58:19 la ministre de l'Éducation nationale
00:58:21 veut délivrer un message.
00:58:23 L'État ne laissera rien passer
00:58:24 en matière de sécurité des professeurs.
00:58:26 Afin de former ce qu'elle qualifie de bouclier,
00:58:29 Nicole Belloubet annonce la création d'une nouvelle entité.
00:58:32 Je déploierai une force mobile scolaire
00:58:37 qui sera nationale et qui pourra être projetée
00:58:40 dans les établissements qui connaîtraient des difficultés.
00:58:43 Le ministère de l'Éducation nationale précise
00:58:45 que ces équipes pourront être déployées
00:58:47 en moins de 48 heures sur l'ensemble du territoire
00:58:50 où cela est nécessaire.
00:58:52 Une unité composée d'une vingtaine d'agents
00:58:55 de l'Éducation nationale.
00:58:56 Un dispositif similaire existe déjà à l'échelle de l'Île-de-France
00:58:59 avec des moyens plus conséquents,
00:59:01 selon le vice-président de la région.
00:59:03 Oui, Nicole Belloubet,
00:59:05 il faut améliorer la sécurité scolaire.
00:59:07 Vous annoncez la création d'une force mobile nationale
00:59:09 de 21 agents.
00:59:10 Avec Valérie Pécresse, nous avons créé en 2019
00:59:13 les brigades régionales de sécurité
00:59:15 pour les lycées d'Île-de-France.
00:59:16 100 agents en 2024.
00:59:18 Des brigades régionales qui comptent
00:59:20 1500 interventions par an en moyenne.
00:59:22 Forcée de constater néanmoins
00:59:24 qu'elles ne suffisent pas à elles seules
00:59:26 à endiguer le fléau de la violence et de l'islamisme
00:59:29 dans les établissements franciliens.
00:59:30 Vincent Roy, ce déplacement,
00:59:33 cette création de force mobile scolaire,
00:59:36 est-ce que cela vous semble à la hauteur des enjeux ?
00:59:38 Écoutez, déjà que l'Éducation nationale
00:59:40 commence par cesser de mentir,
00:59:43 ça serait déjà une très bonne chose.
00:59:44 Pourquoi je vous dis ça ?
00:59:45 Puisque lorsque cette affaire a éclaté,
00:59:49 l'Éducation nationale a dit aux élèves
00:59:53 que le proviseur quittait ses fonctions
00:59:56 pour convenance personnelle.
00:59:58 Or en réalité, lui-même a dit qu'il quittait
01:00:00 ses fonctions pour des raisons de sécurité.
01:00:02 Alors au lieu de commencer à créer des forces,
01:00:05 tout ça est vraiment le cataplasme
01:00:07 sur une jambe de bois.
01:00:08 Que l'Éducation nationale commence par être honnête,
01:00:11 affronter les réalités telles qu'elles sont,
01:00:14 car là le mal est beaucoup plus profond,
01:00:15 et ce n'est pas parce que vous allez mettre
01:00:16 20 personnes sur le terrain
01:00:18 que ça va régler le problème.
01:00:20 Non, franchement, c'est une rustine.
01:00:23 Une rustine, effectivement, Yoann Uzei,
01:00:25 c'est un petit peu le sentiment que nous avons ce soir.
01:00:28 Non mais ce qui m'interpelle davantage,
01:00:30 ce sont les propos de la ministre,
01:00:31 qui a redit aujourd'hui, une nouvelle fois,
01:00:33 Nicole Belloubet, "ils ne passeront pas".
01:00:35 C'est une phrase que je ne supporte plus d'entendre.
01:00:37 Cette phrase, elle est répétée matin, midi et soir,
01:00:41 depuis des mois, si ce n'est des années,
01:00:43 par les gouvernements successifs.
01:00:44 "Ils ne passeront pas".
01:00:45 Or on s'aperçoit aujourd'hui qu'ils sont obligés
01:00:47 de créer des forces spéciales
01:00:48 pour intervenir dans les écoles.
01:00:50 On est obligé de protéger les églises
01:00:52 le week-end de Pâques.
01:00:53 On protège désormais les synagogues.
01:00:55 On a renforcé la vigilance attentat.
01:00:57 On est au niveau maximal d'alerte.
01:00:59 Donc on se rend bien compte quand même
01:01:01 que malgré le fait de répéter matin, midi et soir
01:01:03 qu'ils ne passeront pas,
01:01:04 eh bien si, manifestement, ils sont en train de passer.
01:01:06 Ça me fait penser au pas de vague.
01:01:08 Vous savez cette fameuse formule
01:01:09 dans le ministère de l'Éducation nationale.
01:01:12 Depuis 2018, c'est fini le pas de vague.
01:01:14 Entend-on, visiblement, ce n'est pas le cas.
01:01:16 Mais le "ils ne passeront pas"
01:01:18 qui, moi, m'avait le plus choqué,
01:01:20 c'est celui d'Emmanuel Macron
01:01:22 à l'hommage qu'il a rendu à Samuel Paty.
01:01:24 Il a dit "ils ne passeront pas".
01:01:26 Il passe tellement d'ailleurs qu'on est incapable
01:01:28 de baptiser le lycée de Conflans
01:01:31 Samuel Paty, parce qu'on a peur.
01:01:33 Donc ils sont passés.
01:01:35 Alors, sur ces brigades,
01:01:38 ça me fait à peu près le même effet
01:01:40 que les opérations placenet.
01:01:42 C'est-à-dire que ça peut améliorer la situation
01:01:44 et permettre éventuellement
01:01:47 d'éviter des dégâts très graves sur le moment.
01:01:51 Mais avant et après,
01:01:53 il n'y a aucune raison que la situation change.
01:01:55 C'est place tournante.
01:01:57 C'est la CRS 8, finalement, pour l'école.
01:02:00 C'est le même principe.
01:02:02 Et par exemple, on ne s'attaque pas à ce qui est,
01:02:04 à mon avis, un des enjeux importants du problème,
01:02:07 c'est les profs eux-mêmes, les enseignants eux-mêmes.
01:02:10 Jean-Michel Blanquer avait imposé
01:02:13 une épreuve "Laïcité et valeurs de la République"
01:02:16 en 2022 au concours de recrutement des profs.
01:02:19 Mais ça ne suffit pas.
01:02:20 Il y a des tas de profs,
01:02:21 il y a une proportion d'états,
01:02:22 l'état, ce n'est pas précis.
01:02:23 Dans les profs de moins de 30 ans
01:02:25 qui sont ceux qui sortent des écoles et des concours,
01:02:28 il y a presque une majorité
01:02:31 qui n'adhère pas à la laïcité
01:02:35 telle qu'elle est définie dans la République française
01:02:37 et qui le dit.
01:02:38 Monsieur Orban en avait parlé déjà.
01:02:40 Au point qu'il y a des professeurs,
01:02:42 des syndicats qui ont soutenu l'élève voilé
01:02:45 et qui n'ont pas soutenu le proviseur
01:02:48 qui s'est mis en retrait au lycée Maurice Ravel.
01:02:50 Il faut le savoir.
01:02:51 Et d'autres qui ont dit
01:02:52 qu'ils ne feraient pas la police de la Baïa
01:02:54 quand Gabrielle Attal a décidé
01:02:57 qu'elle serait spécifiquement interdite.
01:02:59 Nous suivrons de près l'efficacité ou non
01:03:02 de ces forces mobiles scolaires, je vous le rappelle,
01:03:04 qui ont été annoncées par Nicole Belloubet,
01:03:06 la ministre de l'Éducation nationale,
01:03:07 aujourd'hui.
01:03:08 Dans l'actualité, peut-être espacée,
01:03:11 peut-être espacée, un peu inaperçue,
01:03:14 le dernier concert de Michel Sardou.
01:03:17 Oui, il a eu lieu ce soir à Brest.
01:03:20 Le dernier des derniers.
01:03:21 En tout cas, c'est ce qu'il affirme.
01:03:23 Est-ce le cas ?
01:03:24 On va en parler dans un instant.
01:03:25 Nous allons retrouver tout de suite sur place
01:03:26 Miquel Dorian et Miquel Chahou.
01:03:29 Ah, vous n'êtes pas seul, mon cher Miquel.
01:03:32 Et vous n'êtes pas avec n'importe qui
01:03:34 puisque vous êtes avec Pierre Billon.
01:03:36 - Vous êtes content, Miquel ?
01:03:37 On a vu votre tête.
01:03:40 - Absolument, Olivier.
01:03:41 Il était présent sur toutes les dates
01:03:43 de cette tournée, pour une bonne raison,
01:03:45 puisqu'il est le directeur artistique
01:03:47 de cette dernière tournée de Michel Sardou.
01:03:50 C'est Monsieur Pierre Billon.
01:03:51 Bonsoir, Pierre.
01:03:52 - Bonsoir, tu vas bien, Miquel ?
01:03:53 - Ravi, merci de nous accorder quelques minutes
01:03:56 en direct sur CNews, juste après ce concert
01:03:58 qui vient de se terminer.
01:03:59 - On vient de finir à l'instant.
01:04:00 On vient de se changer à l'instant.
01:04:02 Voilà, exactement.
01:04:03 Vous vous étiez régalé d'abord,
01:04:04 première question.
01:04:05 - Alors, moi, je me suis régalé.
01:04:07 Je me suis régalé également avec les spectateurs
01:04:09 qui étaient ravis, évidemment, d'assister à ce concert.
01:04:13 Pierre, cette tournée aurait dû s'achever
01:04:15 il y a 12 jours à la Défense Arena de Nanterre.
01:04:18 Le destin a fait, pour les raisons
01:04:19 qu'on évoquait tout à l'heure,
01:04:20 que ça se termine ce soir à Brest.
01:04:22 Comment est-ce que tu as vécu ce concert ?
01:04:24 - J'ai adoré ce concert.
01:04:26 D'abord, j'adore la ville, j'adore Brest.
01:04:28 Et quand tu réfléchis bien,
01:04:30 quand tu vois ces images 3D
01:04:31 qu'on a faites au début,
01:04:32 quand on les a faites,
01:04:33 quand on a toute cette conception
01:04:35 qu'on a faite tous avec Michel et toute la bande,
01:04:37 ce "Gullen pipe" et ce violon
01:04:39 qui sont typiquement bretons, bretonnants,
01:04:43 dans ma tête, je me suis dit
01:04:44 "Ca va être formidable à Brest".
01:04:45 C'est fou, hein ?
01:04:46 Donc j'aurais été extrêmement peiné
01:04:49 si on n'avait pas fait Brest.
01:04:50 - Comment était Michel ce soir ?
01:04:53 Tu le connais très très bien.
01:04:55 Est-ce qu'il était le même
01:04:58 que sur les autres dates de cette tournée
01:05:00 ou est-ce qu'il y avait une émotion particulière ce soir ?
01:05:03 - D'abord, il était beaucoup plus relax.
01:05:05 Ca c'est sûr.
01:05:06 Il était très relax.
01:05:07 Il a extrêmement bien chanté,
01:05:08 excellemment chanté.
01:05:10 Et ému, il l'était à la fin, bien sûr.
01:05:12 Il l'était, il l'était.
01:05:13 Il est resté plus longtemps que prévu sur le final.
01:05:17 Il a récupéré les fleurs,
01:05:18 il a récupéré un drapeau, c'est formidable.
01:05:20 Il s'est mis un drapeau Brest sur le dos.
01:05:22 Non, il était ému, bien sûr qu'il était ému.
01:05:24 Bien sûr.
01:05:25 Et puis, tu sais,
01:05:26 quand tu as 6 000, 7 000 personnes
01:05:28 qui sont émues aussi,
01:05:30 si tu n'arrives pas à avoir toi-même
01:05:32 un petit truc au cœur,
01:05:33 c'est compliqué quand même.
01:05:34 Ces gens-là étaient,
01:05:35 tout le public était vraiment très, très heureux d'être là,
01:05:37 de le voir pour la dernière fois.
01:05:39 Croit-il ? Je n'en sais rien.
01:05:41 - Ah oui, alors justement, Pierre,
01:05:43 lors du concert de Clermont-Ferrand,
01:05:45 en début de semaine,
01:05:46 il a évoqué la possibilité,
01:05:49 enfin, en tous les cas,
01:05:50 il a laissé entre ouverte cette porte,
01:05:52 puisqu'il a dit que c'était sa dernière tournée de 2024.
01:05:56 - Bah oui, c'est-à-dire qu'il y a 5 ans,
01:05:58 il avait vraiment dit "j'arrête".
01:06:00 Et alors, du coup, comme il a eu à y revenir,
01:06:02 parce que, je ne sais pas,
01:06:03 parce qu'il avait envie de chanter,
01:06:05 il avait envie de nouveau de communiquer
01:06:07 avec ce public qui l'aime tant.
01:06:09 Alors, cette fois-ci, peut-être qu'il s'est dit
01:06:11 "Aïe, aïe, aïe, ne faisons pas l'erreur de dire
01:06:13 que c'est définitivement fini, tu vois.
01:06:16 On ne dit jamais, plus jamais, tu sais bien".
01:06:19 - Tu penses qu'il va s'embêter s'il ne revient pas ?
01:06:21 - Ah, je ne sais pas s'il va s'embêter,
01:06:23 parce qu'il a assez de culture
01:06:25 pour lire toute sa bibliothèque,
01:06:27 regarder la télé.
01:06:29 Il aime le golf, il aime les chevaux,
01:06:30 il aime plein de choses.
01:06:31 Il a sa nouvelle maison.
01:06:33 Est-ce qu'il va s'embêter ?
01:06:34 J'en sais rien.
01:06:35 Est-ce qu'il va revenir par amour ?
01:06:36 J'en sais rien.
01:06:37 Ou est-ce qu'il va revenir parce qu'il s'en nie ?
01:06:39 J'en sais rien non plus.
01:06:40 Je pense que c'est plutôt par amour
01:06:41 qu'il reviendra, j'espère.
01:06:42 - Alors, Fabien Lequeuvre,
01:06:43 qui est en plateau avec nous,
01:06:45 a une question à te poser.
01:06:47 On va l'écouter.
01:06:48 - Bonsoir, Pierre.
01:06:50 Moi, j'avais une question à te poser
01:06:52 pour cette dernière date de Sardou à Brest,
01:06:56 pour cette tournée culte, déjà.
01:06:58 Est-ce que tu vas te faire tatouer
01:07:00 l'autre épaule avec le prénom de Michel Sardou ?
01:07:02 Parce que tu as déjà un tatouage
01:07:04 sur ton épaule avec Michel.
01:07:07 Est-ce que tu vas te refaire tatouer
01:07:10 pour cette dernière, l'autre épaule ?
01:07:12 - Alors, est-ce que tu vas te faire tatouer
01:07:15 l'autre épaule avec le prénom de Michel ?
01:07:17 C'est la question de Fabien.
01:07:19 - Alors, c'est possible,
01:07:20 mais je n'ai plus de place.
01:07:21 Le problème est là.
01:07:22 C'est mes volontiers.
01:07:24 Ou alors, au moins, me tatouer
01:07:27 "End of tour 2024"
01:07:30 et "Waiting for tour 2027"
01:07:32 ou "2028", "2029".
01:07:34 On verra bien.
01:07:35 Non, non, dis-lui qu'il ne s'inquiète pas.
01:07:38 Il n'y a déjà plus de place, de toute façon.
01:07:40 - Voilà, Olivier.
01:07:42 En tous les cas, pour ces derniers mots
01:07:45 de Pierre, juste après,
01:07:47 à quelques heures après cette tournée
01:07:49 de Michel, ce concert de Michel Sardou,
01:07:51 ici à Brest.
01:07:52 - Un grand merci à Pierre Billon.
01:07:55 Un grand merci, Miquel.
01:07:56 On aurait aimé voir le tatouage,
01:07:57 peut-être, ce soir, pour la dernière.
01:07:59 Je ne sais pas si c'est possible.
01:08:01 Visiblement, Miquel et Pierre Billon sont partis.
01:08:04 Ce sera...
01:08:05 Ah, ils sont là !
01:08:06 Ils sont là !
01:08:07 Alors, mon cher...
01:08:08 - Je ne peux pas me mettre à poil.
01:08:09 - Ah, bon, ça, c'est juste l'épaule.
01:08:11 - C'était mieux.
01:08:12 Il fallait qu'il vienne dans les loges
01:08:13 au moment où tout le monde était nu.
01:08:15 Voilà.
01:08:16 Non, non, mais le tatouage existe toujours.
01:08:17 Il est sur mon épaule droite, bien évidemment.
01:08:19 Voilà.
01:08:20 Sur la droite, c'est celle du cœur.
01:08:22 Tu commences par les tatouages à gauche,
01:08:24 et moi, j'avais commencé à droite par celle du cœur.
01:08:26 - Et je précise que Michel Sardou a le même tatouage
01:08:29 que toi, aussi sur l'épaule.
01:08:31 - Ah oui ?
01:08:32 - Ah oui, Michel Sardou.
01:08:33 - C'est une vraie amitié de Pierre Billon.
01:08:35 - C'est une vraie amitié.
01:08:36 - Évidemment.
01:08:37 - Merci, mon cher Miquel.
01:08:38 Merci, Pierre Billon, d'avoir pris le temps
01:08:41 de répondre à nos questions après ce dernier concert.
01:08:45 Pierre Billon, vous le disiez,
01:08:46 Pierre Billon, que l'on a vu,
01:08:47 c'est une vraie amitié avec Michel Sardou.
01:08:48 On va peut-être revoir cette photo, d'ailleurs,
01:08:50 que vous nous avez envoyée.
01:08:52 - C'est une amitié d'adolescence, vraiment.
01:08:53 - Oui, ils ont traversé toute une vie
01:08:55 et tout un parcours ensemble.
01:08:56 - On les voit tous les deux.
01:08:57 - Ça, c'est février 1973,
01:08:59 parce qu'ils ont composé beaucoup de chansons,
01:09:01 y compris la chanson "Je vole",
01:09:02 qui a été reprise après pour le film,
01:09:04 entre autres, avec Louane.
01:09:07 - La famille est reprise par Louane, on se souvient.
01:09:09 - Mais Pierre Billon, au-delà d'avoir fait
01:09:10 une carrière de chanteur,
01:09:11 c'est un grand compositeur, par ailleurs.
01:09:13 Vraiment.
01:09:14 - Denis, vous avez une question pour Fabien.
01:09:15 - Fabien, sincèrement,
01:09:18 cette intensité qu'ils vivent sur la scène,
01:09:20 c'est des grandes scènes.
01:09:21 En plus, ils ont connu toutes les scènes.
01:09:23 Ça va leur manquer,
01:09:24 c'est obligé que ça va leur manquer.
01:09:26 - Évidemment.
01:09:27 Parce qu'après, quand on rentre chez soi
01:09:28 et puis qu'on arrête, on range les outils.
01:09:30 C'est compliqué.
01:09:31 C'est très compliqué, évidemment.
01:09:33 - C'est la communion qu'on connaît comme ça.
01:09:34 - C'est toute une vie.
01:09:35 C'est renoncer, alors est-ce que ça va durer ?
01:09:39 On va voir, après, c'est la pression.
01:09:41 - C'est parfois même ce qui les maintient en vie,
01:09:43 de rester sur scène et de continuer.
01:09:44 - Souvent, oui.
01:09:45 Oui, bien sûr.
01:09:46 - Et paradoxalement, c'est très physique aussi,
01:09:48 on peut le rappeler aux téléspectateurs.
01:09:49 C'est-à-dire que ce n'est pas rien de monter 2 heures sur scène
01:09:52 et que l'on ait 20 ans ou 77 ans, finalement,
01:09:56 c'est la même difficulté.
01:09:57 C'est un exercice physique aussi.
01:09:59 - Souvent, il y a une préparation, évidemment, avant.
01:10:01 - Jolie, vous êtes de la muscu.
01:10:03 - Il faut pouvoir assumer, perdre du poids, etc.
01:10:05 C'est une discipline, tenir la voix.
01:10:07 Donc, il faut aller reprendre des cours de chant.
01:10:09 Et ça avait fait Michel Sardou avant la précédente tournée d'Adieu.
01:10:12 - Je l'avais entendu.
01:10:13 - Ce qui est étonnant.
01:10:14 Allez-y, Julie.
01:10:15 - Je l'ai entendu, on en parlait plusieurs fois.
01:10:16 En fait, il en parlait comme d'une épreuve
01:10:17 et j'ai été frappée tout au début de notre émission
01:10:20 par le témoignage d'une de ses fans
01:10:22 qui disait qu'en 50 ans de concert de Michel Sardou, je crois,
01:10:26 si je ne me trompe pas, elle a dit 50 ans,
01:10:28 c'est la première fois qu'elle le voyait sourire sur scène.
01:10:31 Donc, peut-être qu'enfin, il y prend goût.
01:10:33 - Ce qui est intéressant, c'est qu'il a le track, Michel Sardou.
01:10:36 C'est ce qu'il confiait sur le plateau de Pascal Praud
01:10:39 lorsqu'il était venu. On l'écoute.
01:10:41 - Et vous n'avez jamais le track, par ailleurs ?
01:10:44 - Non.
01:10:45 - Vous cherchez une croix. - Je suis superstitieux.
01:10:47 - Vous cherchez une croix. - Oui.
01:10:48 - Et cette histoire de track, jamais ?
01:10:50 - Non. La seule chose que je n'aimais pas, c'est me montrer.
01:10:53 Alors, j'ai joué à celui... - À Pierre Hathaway ?
01:10:55 - Oui, mais je jouais un rôle, là.
01:10:57 J'étais déjà comédien, c'est-à-dire que je sortais de ma loge,
01:11:00 je savais que je n'avais pas envie de me montrer,
01:11:02 alors je me transformais en chanteur.
01:11:03 - Mais ça, c'est incompréhensible.
01:11:05 C'est de la psychanalyse.
01:11:07 D'ailleurs, je ne sais pas si vous avez été à jour...
01:11:09 - C'est incompréhensible de dire
01:11:11 que vous avez voulu vous montrer, d'aller dans la lumière tous les jours.
01:11:13 - Mais j'ai toujours tout fait à l'envers.
01:11:14 - C'est paradoxal, on va dire.
01:11:15 - Je suis un paradoxe vivant. - Oui, c'est ça.
01:11:17 - Je ne voulais pas montrer, j'ai chanté devant des millions de personnes.
01:11:20 Je ne voulais pas chanter, j'ai été chanteur.
01:11:23 - Comment vous expliquez, Fabien, ce paradoxe
01:11:26 que vient d'exprimer Michel Sardou ?
01:11:27 - Tous les artistes sont en paradoxe. Tous.
01:11:30 C'est-à-dire qu'ils peuvent vous dire le contraire
01:11:32 de ce qu'ils ont affirmé la veille.
01:11:34 C'est très curieux, mais c'est leur métier,
01:11:37 c'est pour ça qu'ils sont des artistes.
01:11:39 D'abord, je pense qu'un artiste a le même âge toute sa vie.
01:11:42 Quand vous parlez à un artiste, il a le même âge.
01:11:46 Ils ont entre 14, 15, 16 ans. Ils sont restés dans un âge.
01:11:49 Et ça, c'est une force,
01:11:51 parce que c'est un jeu de séduction très important sur scène.
01:11:55 Et puis, ça leur permet de traverser le temps.
01:11:57 Alors, à un moment donné, c'est des fois la maladie
01:12:01 ou les douleurs qui font qu'on sait qu'on a un âge certain.
01:12:06 Mais ça, c'est la force des artistes.
01:12:09 Vous savez, par exemple, un artiste peut avoir de la fièvre
01:12:12 pendant 3-4 jours. Il monte sur scène, il n'a plus de fièvre.
01:12:15 Moi, j'en ai vu plein. - C'est transcendant.
01:12:17 - C'est-à-dire que c'est un état...
01:12:20 C'est magique. La scène, c'est magique.
01:12:23 Un artiste qui fait de la scène, il oublie sa propre vie.
01:12:26 - Les gens qui ont accompagné Johnny Hallyday
01:12:30 lors de ses derniers spectacles racontent tous unanimement
01:12:33 qu'avant de monter sur scène, c'était un vieillard cacogyme
01:12:36 et que sur scène, c'était Johnny Hallyday.
01:12:38 - Et les bravos de la salle ?
01:12:40 - Ce que vous décrivez, c'est que la scène serait quasiment
01:12:42 assimilable à une drogue, en réalité.
01:12:44 - C'est une catharsis. - Oui.
01:12:46 - En tout cas, on est addict de la scène.
01:12:48 - Dans ces conditions, est-ce que l'on peut imaginer
01:12:51 que Michel Sardou ne remonte plus jamais sur scène
01:12:54 si, effectivement, la scène, c'est sa vie ?
01:12:57 Voilà, c'est la question qu'on se pose.
01:12:59 Je vous les ai posées plusieurs fois ce soir.
01:13:01 Peut-être qu'il remontera, ne serait-ce qu'au théâtre.
01:13:03 Il a joué au théâtre aussi. - Peut-être, oui,
01:13:05 parce qu'il a déjà joué plusieurs fois à des spectacles.
01:13:09 Moi, je pense qu'ils vont préparer un film.
01:13:11 Je pense qu'ils vont faire un film de sa vie
01:13:13 parce que sa vie est quand même exceptionnelle.
01:13:15 - Oui. - Le type qui arrive, c'est un fils de famille,
01:13:18 c'est un fils d'artiste. Il est né, c'est un enfant de la balle,
01:13:20 quelque part, Michel Sardou.
01:13:22 Moi, je pense qu'ils vont peut-être faire le meilleur film
01:13:24 qu'on puisse faire sur un artiste,
01:13:26 parce qu'il a traversé le temps, qu'il a subi tous les assauts
01:13:29 aussi bien de ses rivaux, du public, de l'opposition.
01:13:35 Je pense qu'il y aura un très, très bon long-métrage à faire.
01:13:38 - Il a eu plusieurs vies, en fait.
01:13:40 - Vous parlez de cinéma et Michel Sardou avait écrit,
01:13:43 d'ailleurs, pour Alain Delon. On va l'écouter, juste.
01:13:46 - Ah oui.
01:13:48 - C'est l'Erik, hein. Il paraît que vous l'aviez écrite
01:13:50 pour Alain Delon. - Au départ, oui.
01:13:52 - Au départ. - Au départ, Marcret me dit...
01:13:56 Il faut que j'écoute, hein. - Non.
01:13:59 - Au départ, Marcret me dit "Bavard Delon"
01:14:01 parce qu'il veut faire un disque.
01:14:04 Bon, je connaissais pas Delon, j'étais jeune, hein.
01:14:07 J'étais très impressionné. J'étais dans son appartement.
01:14:10 Il arrive, je lui chante...
01:14:12 Je savais pas quoi lui chanter, à vrai dire.
01:14:15 Donc, comme je vais écrire l'Erikien,
01:14:17 je lui chante au piano, du début, l'Erikien.
01:14:20 Et là, je me rends compte que lui chante pas, mais parle.
01:14:23 Je dis "Ah non, c'est pas possible.
01:14:25 Si vous parlez, faites pas de disques."
01:14:27 - On va écouter l'Erikien, d'ailleurs.
01:14:29 Parce que là, c'est les vieux barillers, mais on va écouter l'Erikien.
01:14:31 - Et j'avais écrit pour lui. Finalement, il l'a jamais fait,
01:14:33 parce que j'écoute. J'ai dit à Marcret,
01:14:35 "Il chante pas, il parle."
01:14:37 Alors, s'il parle, j'en fous d'écrire...
01:14:40 - Michel Sarnou, qui écrit pour Alain Delon.
01:14:43 Alain Delon, qui ne peut chanter, mais qui parle.
01:14:45 C'est quand même de monuments extraordinaires,
01:14:47 cette séquence qu'on vient d'entendre.
01:14:49 - C'est émouvant, en plus, parce que c'est les débuts.
01:14:51 Il avait fait une petite apparition dans un film,
01:14:53 "Paris brûle-t-il", souvenez-vous de ce film.
01:14:55 - Il avait tout le beau tas du cinéma français-américain.
01:14:58 - Évidemment. Et lui, on le voit 15 secondes dans le film.
01:15:01 Il descend d'un camion.
01:15:03 C'est tout le paradoxe de ce métier,
01:15:05 finalement, pour finir dans des arènes
01:15:07 et dans des spectacles avec des millions et des millions de spectateurs.
01:15:11 - Michel Sarnou, qui détient un record,
01:15:13 c'est ce que vous nous confiez tout à l'heure,
01:15:15 avant de rentrer en plateau.
01:15:17 C'est un record audite pour les téléspectateurs.
01:15:19 - Oui, parce qu'au-delà d'être un des plus gros vendeurs de disques,
01:15:22 au-delà d'avoir rassemblé peut-être le plus grand nombre de spectateurs en salle,
01:15:26 et d'ohance auprès de la télévision,
01:15:28 parce que dès que Laurent Lubiaf fait un documentaire sur Michel Sarnou,
01:15:33 dès qu'il apparaît dans une émission de télé,
01:15:35 c'est des 4-5 millions de personnes à chaque fois.
01:15:37 C'est incroyable. C'est un type qui passionne la France.
01:15:39 C'est la France, Sarnou.
01:15:41 Mais surtout, il détient un record exceptionnel.
01:15:43 Moi, il me l'a confié dans une interview en 1979.
01:15:46 J'ai resté caché pendant très très longtemps.
01:15:48 J'ai son autorisation pour en parler.
01:15:50 Parce qu'il a quand même été papa deux fois à 33 jours d'écart.
01:15:53 Je m'explique. C'est un record.
01:15:56 J'ai cherché. Il n'y a pas un artiste en France qui détient ce record.
01:16:00 - C'est génial.
01:16:01 - C'est-à-dire qu'il avait épousé une première femme qui s'appelait Françoise,
01:16:05 avec qui il a eu deux filles.
01:16:06 Sa deuxième fille, Cynthia, est née le 4 décembre 1973.
01:16:10 33 jours plus tard, le 6 janvier 1974,
01:16:13 il est à nouveau papa avec Babette,
01:16:15 celle qu'il épousera, on va dire, trois ans plus tard à la mairie de Neuilly.
01:16:19 Son premier fils, Romain.
01:16:21 Ça, ça ne s'invente pas.
01:16:23 C'est un record en France.
01:16:25 Alors, à chaque fois, j'en ai parlé pour la première fois
01:16:27 dans une émission de Brigitte Lahaye sur RMC.
01:16:30 Et puis, je vais le voir peu de temps après à l'Olympia.
01:16:33 Je vois qu'il était dans les coulisses, en train de parler avec Barbe Livien.
01:16:35 Sardou me voit et il me fait...
01:16:37 - Convocation.
01:16:39 - Il me dit "il faut que je te parle".
01:16:40 Il me dit "tu me fais passer pour un champion olympique".
01:16:42 Il me dit "tous mes amis m'appellent".
01:16:44 Il me dit "mais c'est bien raconté".
01:16:47 Il me dit "vraiment".
01:16:49 Il me dit "là-dessus, tu ne te moques pas de moi, rien, mais c'est vrai".
01:16:51 "En plus, c'est vrai, je ne peux pas t'interdire de le raconter".
01:16:53 Il me dit "mais voilà, c'est comme ça".
01:16:55 Ça peut arriver.
01:16:57 Il y a des dates qui se chevauchent des fois, vous savez, ça peut arriver.
01:16:59 - Michel Sardou qui aimait les femmes,
01:17:01 il a d'ailleurs chanté cette fameuse chanson "Femmes des années 80".
01:17:04 Denis Deschamps, que vous aimez particulièrement,
01:17:06 et également, qu'on va entendre, "Femmes des années 80".
01:17:09 Pour quelle raison d'ailleurs ?
01:17:10 - En fait, encore une fois, c'est la percussion du temps court et du temps long.
01:17:14 Cette chanson a 40 ans, 45 ans, et en fait, on peut s'interroger,
01:17:19 moi ça m'interpelle sur quels sont les rapports hommes-femmes aujourd'hui par rapport à l'époque.
01:17:23 Les époques ont beaucoup changé,
01:17:25 mais ces rapports hommes-femmes, comment est-ce que ça a évolué en bien, en moins bien ?
01:17:30 À l'époque, la femme avait eu le droit de vote quelques années plus tôt,
01:17:34 et le droit d'avoir un compte bancaire depuis les années 63 ou 65.
01:17:38 - 65, 65. Vous vous rendez compte ?
01:17:40 - Mais est-ce qu'il chante encore les mêmes paroles, puisqu'elle a été remixée, Fabien Lecoeuf, cette chanson,
01:17:44 et est-ce qu'aujourd'hui, sur scène, il n'y a aucun reste ?
01:17:46 - Ils ont retravaillé les paroles en 2020.
01:17:47 - Ils ont retravaillé les paroles, et aucun reste ?
01:17:49 Il n'a pas chanté ce soir les paroles originales ?
01:17:52 - Mais moi, je l'ai vue chanter en 1981 la chanson sur scène, "Femmes des années 80".
01:17:57 Il avait un texte, les prompteurs n'existaient pas encore en 80,
01:18:01 donc il avait un texte, parce qu'il disait au public, comme faisait sa mère,
01:18:05 quand elle arrivait sur scène au théâtre, quand elle ne savait pas, elle produit son cahier, elle lui donnait sa réplique.
01:18:09 Et lui, il avait une espèce de feuille accrochée au pied du micro,
01:18:13 parce qu'il me disait, je vais vous chanter maintenant la chanson la plus difficile de ma carrière,
01:18:16 parce qu'il y a un débit incroyable, si vous voulez écouter la chanson.
01:18:19 Et c'est vrai que ça demande quand même, à un moment donné, un exercice mental.
01:18:24 Alors le public adorait ça, bien sûr.
01:18:27 Et puis en 2020, dans ses spectacles, il a modifié, évidemment.
01:18:30 Parce qu'on ne peut plus parler de la même manière.
01:18:33 En 80, on en parlait d'une certaine manière, on appréciait ou pas, peu importe.
01:18:37 Mais sincèrement, c'est une très belle fresque des femmes, en fait,
01:18:40 parce que c'était la libération de la femme sur les mutations dans certains métiers.
01:18:45 Et en fait, c'était un très joli tableau des femmes.
01:18:47 Mais quelque part, c'est une défense.
01:18:49 Oui, exactement.
01:18:50 Même des femmes, qui sont avec cette forme d'égalité, en tout cas, en femme.
01:18:53 C'est ce que vous disiez, ça dépend s'il y a des gens en premier degré qui vont prendre tout mal.
01:18:56 Et si on regarde bien, moi je trouve que c'est un très beau tableau peint pour les femmes.
01:19:00 Vincent Roir, vous avez récemment interviewé Jacques Dutronc, Michel Sardou.
01:19:05 Nous entendions Pierre Billon il y a un instant.
01:19:08 Finalement, ce type d'artiste aujourd'hui, ce sont les derniers, les derniers des Mohicans,
01:19:14 si je puis dire. On n'a plus d'artistes comme ça aujourd'hui en France.
01:19:17 C'est-à-dire que ce qu'on peut noter, c'est vrai pour les acteurs et c'est vrai pour les chanteurs.
01:19:22 C'est que nous sommes là aux prises avec des vraies personnalités,
01:19:25 avec des êtres extrêmement singuliers et qui ont de surcroît une épaisseur.
01:19:29 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, il faut bien le dire, on a des gens,
01:19:34 tant pour ce qui est des acteurs que pour ce qui est des chanteurs,
01:19:37 on a des gens qui sont moins singuliers, qui sont davantage dans l'air du temps,
01:19:44 qui ont peut-être moins de caractère, moins d'épaisseur, comme je le disais.
01:19:50 Oui, je trouve, et on peut le déplorer, mais enfin c'est ainsi.
01:19:55 Et puis il va naître, j'en suis certain, dans les années à venir,
01:20:01 de grandes vedettes et de grands chanteurs qui auront aussi sans doute une personnalité.
01:20:06 Là, j'ai l'impression qu'on est un peu dans un creux.
01:20:08 Quand on pense à ces figures-là, à des gens d'abord, que ce soit Dutronc ou Michel Sardou,
01:20:16 qui n'ont pas la langue dans leur poche, qui sont des vraies personnalités,
01:20:18 c'est vrai que là, on est un peu en creux, c'est un peu plat.
01:20:21 Voilà, pour conclure, Fabien Lecoeuvre, c'était le dernier concert de Michel Sardou.
01:20:26 Finalement, est-ce qu'il y en aura d'autres aujourd'hui ?
01:20:28 Michel Sardou, quel est votre regard sur la humanité française ?
01:20:30 C'est une idée fixe.
01:20:32 Moi, c'est une idée fixe.
01:20:33 Je pense que ça s'en va et ça peut revenir.
01:20:36 Sincèrement, oui, parce que c'est un virus la scène pour un chanteur.
01:20:40 C'est une maladie, la chanson.
01:20:41 Mais est-ce qu'on aura d'autres Michel Sardou ? C'était ça ma question.
01:20:44 Aujourd'hui, est-ce que ça a évolué ?
01:20:45 Je voulais répondre en même temps à Vincent, parce que je pense qu'il explique à sa manière.
01:20:52 Moi, je l'ai observé d'une autre façon.
01:20:55 C'est-à-dire qu'en fait, Sardou, comme Johnny, comme Clo-Clo,
01:20:58 comme des gens comme ça qui ont été des monstres sacrés en leur temps,
01:21:01 ils ont mis leur vie privée au même titre que leur carrière,
01:21:04 avec "Salut les copains", avec toute la presse, les Jours de France, les Paris Matchs, avec tout ça.
01:21:08 Ils ont donné tout au public.
01:21:09 Sardou, un peu moins quand même.
01:21:11 Oh si, prenez toutes les couves de matchs et de Jours de France, vous allez voir, c'est énorme.
01:21:14 Et donc, en fait, je pense que le public, c'est un membre de la famille Sardou,
01:21:18 comme l'a été Johnny, etc.
01:21:20 Et c'est pour ça qu'il appartient à la France, à ce point.
01:21:22 Fabien Lequevre, un grand merci, c'était absolument passionnant.
01:21:26 Merci à tous les cinq pour ce soir info, week-end, alors un peu particulier.
01:21:32 On a décidé de s'intéresser à ce dernier concert de Michel Sardou.
01:21:36 Ça fait du bien aussi, parfois, dans cette actualité anxiogène, la chanson préférée de Vincent Roy.
01:21:42 Mais là, je ne chanterai pas, je n'ai pas mes musiciens avec moi.
01:21:44 Je ne peux pas me gâcher comme ça, vous voyez.
01:21:46 Oui, ce défi.
01:21:48 Toute l'actualité, c'est dans un instant.
01:21:50 Un grand merci à Martin Mazur qui a écouté Michel Sardou toute la soirée
01:21:54 pour nous donner les meilleurs extraits.
01:21:58 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:22:00 L'édition de la nuit, c'est dans un instant, à minuit, avec Simon Guilain.
01:22:03 On se retrouve très vite sur CNews.
01:22:05 Excellente mission de notre antenne, avec Michel Sardou, bien évidemment.
01:22:08 [Musique]