Soir Info Week-End (Émission du 26/01/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans ce Soir Info Week-end.
00:00:03 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour décrypter, analyser l'actualité aujourd'hui
00:00:08 largement marquée par les mesures annoncées par Gabriel Attal.
00:00:11 Vous avez pu le suivre en direct sur CNews et la suite du mouvement, on le voit ce soir,
00:00:16 des agriculteurs divisés.
00:00:18 On va y revenir largement avec nos invités ce soir.
00:00:21 Pour vous accompagner autour de ce plateau, Judith Vintro.
00:00:24 Bonsoir Judith.
00:00:25 Grand forter au Figaro Magazine.
00:00:27 Vous êtes entourée de Jean-Michel Fauvet.
00:00:29 Bonsoir Olivier.
00:00:30 Bonsoir Jean-Michel.
00:00:31 A vos côtés, Charles Perderot.
00:00:33 Bonsoir Charles.
00:00:34 Vous êtes donc agriculteur, président régional, jeune agriculteur, centre Val-de-Loire.
00:00:38 Vous nous direz bien évidemment ce que vous avez pensé des annonces de Gabriel Attal
00:00:42 et de la suite du mouvement.
00:00:44 Tout comme vous, Patrick Legra.
00:00:46 Bonsoir.
00:00:47 Vous êtes agriculteur à Beauval donc.
00:00:49 A vos côtés, Jonathan Cixous, rédacteur en chef à Causeur.
00:00:52 Bonsoir Jonathan.
00:00:53 Et Elliot Mamann, chroniqueur politique.
00:00:56 Bonsoir mon cher Elliot.
00:00:57 Alors, je le disais, le Premier ministre avait donc dans les mains un fusil à un coup.
00:01:01 Est-ce qu'il a réussi son pari ? Je vous pose la question dans un instant.
00:01:04 Mais avant, cette information, cette information européen de notre confrère Louis Dragnel
00:01:10 ce soir.
00:01:11 Vous le savez, dans l'après-midi du lundi 22 janvier, une centaine d'agriculteurs
00:01:15 avaient décidé d'occuper et de bloquer le principal axe de circulation qui permet
00:01:19 de rejoindre l'Andorre depuis Toulouse.
00:01:21 Et mardi matin, eh bien un drame.
00:01:23 Une voiture est venue faucher une famille présente sous un grand barnum installé à
00:01:26 côté des bottes de paille, ébarrant la route.
00:01:29 Et dans cette ville de l'Ariège, Alexandra Sonak et sa fille ont été renversées.
00:01:34 Elles sont décédées.
00:01:35 Une marche blanche est d'ailleurs prévue demain.
00:01:37 Et cette information, je vous le disais, relayée par notre confrère Louis Dragnel,
00:01:42 d'Europe 1.
00:01:43 Selon les infos d'Europe 1, deux ressortissants arméniens mis en cause pour homicide involontaire,
00:01:47 mort d'un agriculteur à Pamier, ont été libérés par le juge des libertés.
00:01:53 Ceux-ci n'ont pris en compte de la situation familiale et de l'intérêt de l'enfant.
00:01:57 La préfecture a donc pris des mesures d'assignation à résidence.
00:02:02 Les deux ressortissants arméniens sont sortis du CRA, centre de rétention administrative,
00:02:07 par leurs propres moyens.
00:02:08 La troisième personne reste en détention provisoire.
00:02:11 Jean-Michel Fauvergue, c'est vrai que c'est une information, ce soir, qui interroge.
00:02:17 Vous avez raison, Olivier, ça interroge.
00:02:20 Et vous avez dit qu'ils ont été remis en liberté par le juge des libertés.
00:02:26 Normalement, le JLD, c'est le juge des libertés et de la détention.
00:02:31 Et en fait, en réalité, on s'aperçoit que ces juges-là, d'une manière générale,
00:02:37 les juges de la liberté et de la détention, effectivement, sont plus juges de la liberté
00:02:41 que de la détention.
00:02:42 Là, on a un vrai gros problème, parce qu'on a quand même des individus…
00:02:46 Bon, ce n'est pas eux qui conduisaient.
00:02:48 Pour être clair, celui qui conduisait le véhicule, il est toujours en prison,
00:02:55 sous détention provisoire.
00:02:56 Il est toujours en détention provisoire, mais promis d'un volontaire aggravé,
00:02:59 de blessure aggravée.
00:03:00 Oui, tout à fait.
00:03:01 Et d'ailleurs, on a une pensée émue pour la famille de cet avécultrice et de son enfant.
00:03:08 C'est toujours un drame.
00:03:09 Mais dans cette affaire-là, les deux qui ont été remis dehors étaient au CRA,
00:03:15 au centre de rétention administrative, parce qu'ils avaient une OQTF.
00:03:20 Une OQTF, c'est ça.
00:03:21 Et donc, elle aurait dû être appliquée.
00:03:24 On l'a eu, Judith Vintraud, effectivement, on l'a depuis des mois, ce débat,
00:03:30 et notamment avec le projet de loi Immigration.
00:03:32 On en a largement débattu.
00:03:34 Je vous propose de réagir à 23h.
00:03:36 On y reviendra un peu plus longuement avec vous, parce que je sais que vous voulez…
00:03:39 Je vais prendre mon élan, alors.
00:03:40 Vous voulez réagir, Judith, et Jonathan Cixous, et Eliot Mamman également.
00:03:44 Mais avant, nous avons encore nos équipes mobilisées sur le terrain.
00:03:48 Nous allons donc les retrouver dans un instant.
00:03:51 Je le disais, le Premier ministre avait dans les mains un fusil à un coup.
00:03:54 Pas le roi à l'erreur, finalement, pour Gabriel Attal.
00:03:57 Il a fait ses annonces, donc, cet après-midi.
00:03:58 Mais a-t-il convaincu le monde agricole ?
00:04:01 Eh bien, c'est vrai qu'à cette heure-là, les avis divergent.
00:04:05 Le barrage emblématique de carbone dans la Haute-Garonne va être levé demain midi.
00:04:10 Cela a été annoncé ce soir.
00:04:13 Mais il y a un autre son de cloche du côté de la FNECA.
00:04:16 Son président a annoncé la poursuite, lui, de la mobilisation.
00:04:19 Écoutez-le.
00:04:21 Nous avons pris la décision de poursuivre cette mobilisation.
00:04:24 C'est une décision difficile mais nécessaire,
00:04:27 parce que les annonces du Premier ministre
00:04:30 ne répondent pas à la totalité des questions que nous nous posons.
00:04:33 On appelle, encore une fois, à ne pas utiliser la violence,
00:04:36 à ne pas déraper, parce que je crois qu'on n'est pas là pour ennuyer les Français.
00:04:40 Demain, on ne peut pas rentrer sans réponse concrète.
00:04:42 Donc on attend, encore une fois, que le Premier ministre nous invite, dès demain,
00:04:45 pour aller plus loin sur nos revendications.
00:04:48 On va en parler dans un instant.
00:04:49 Mais nous allons aller sur le terrain à Saint-Arneau.
00:04:51 Vous le savez, des tracteurs bloquaient le péage dans les Yvelines,
00:04:55 où se trouve Mickael Dos Santos.
00:04:57 Mickael, mobilisation toujours active ce soir.
00:05:00 On le voit autour de vous.
00:05:02 Quelle est l'atmosphère sur place ?
00:05:03 Comment les annonces de Gabriel Attal ont été reçues ?
00:05:06 Et surtout, quelle va être la suite du mouvement ?
00:05:08 Qu'est-ce qu'on vous dit sur place ?
00:05:11 - Alors, avant de donner la parole aux jeunes agriculteurs qui sont avec moi,
00:05:17 je tenais à vous informer, effectivement, que ce barrage, ici, au péage de Saint-Arneau,
00:05:22 va être levé dans quelques minutes.
00:05:24 Mais vous le voyez, juste derrière moi, il y a de nombreux tracteurs.
00:05:29 Pourquoi ? Et bien, c'est pour la symbolique, tout simplement.
00:05:32 Ici, on est mécontent, après les annonces de Gabriel Attal.
00:05:35 On est loin, très loin, d'être satisfait.
00:05:38 On vous le disait tout à l'heure, selon la FNSEA,
00:05:40 seuls 10% des revendications ont été abordées par Gabriel Attal.
00:05:44 Et nous sommes avec Guillaume Chenut, qui est président des jeunes agriculteurs de Réloir.
00:05:49 Bonsoir, Guillaume. Merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews.
00:05:53 Expliquez-nous un peu quelle est la symbolique de cette image.
00:05:56 J'explique aux téléspectateurs de CNews, vous avez franchi le péage de Saint-Arneau.
00:06:00 Alors, est-ce que ça veut dire que vous allez en direction de la capitale ?
00:06:03 - Bonsoir. Merci pour cette invitation.
00:06:06 Donc, ce soir, l'appel à mobilisation était d'arrêter à minuit,
00:06:11 donc il n'était pas censé de franchir les barrières.
00:06:15 C'est ce qui a été appelé à nos adhérents.
00:06:17 On a beaucoup d'adhérents et des remontées du terrain
00:06:19 qui sont énormément en colère et énormément frustrées.
00:06:23 Donc, pour la symbolique, on va revenir la semaine prochaine,
00:06:26 passer le péage et venir sur Paris.
00:06:29 Mais dès ce soir, on vous a montré qu'on était capable de passer le péage de Saint-Arneau,
00:06:34 d'être aux portes de Paris.
00:06:35 On va monter, on va venir.
00:06:37 C'est en train de s'organiser et de se préparer.
00:06:39 Ce n'était pas prévu dans les organisations pour ce soir,
00:06:42 mais nos adhérents sont toujours très motivés et très remontés.
00:06:45 La colère du terrain se sent.
00:06:47 Donc, voilà. Ce soir, on a l'équipe des GI de Réloir qui est là avec moi présente
00:06:51 et on est prêts bientôt, dès qu'il va le falloir,
00:06:54 dès que les ordres seront donnés et les consignes seront données,
00:06:57 on montera sur Paris.
00:06:58 On a vraiment des gens qui sont révoltés, remontés de tout ce qui se passe.
00:07:02 Il va falloir soutenir ce mouvement et monter tous ensemble en force à Paris.
00:07:06 On a senti tout à l'heure suite aux annonces de Gabriel Attal
00:07:09 que certains des adhérents, d'ailleurs, qui se trouvent juste derrière vous,
00:07:12 n'étaient pas très satisfaits, mais surtout, il y avait des désaccords
00:07:16 avec les membres de la FNSA notamment.
00:07:18 Certains d'entre eux étaient prêts à monter tout de suite sur Paris dès ce soir.
00:07:22 Ils nous le disaient, ça ne sert à rien d'attendre lundi, il faut y aller dès maintenant.
00:07:25 Il faut continuer à mettre la pression sur le gouvernement.
00:07:28 Est-ce que vous êtes déçus finalement de ne pas pouvoir rejoindre
00:07:31 dès ce soir la capitale ?
00:07:32 Alors déjà, premièrement, on a été déçus de ce discours de Gabriel Attal
00:07:37 qui a répondu, comme vous avez pu le dire, qu'à 10% des revendications
00:07:40 qu'on avait pu porter, tous les sujets n'ont pas été traités.
00:07:43 Après, on comprend que ce sont des sujets de fond,
00:07:45 qu'il va falloir du travail et du temps, mais nous aussi, on a le temps.
00:07:49 Et s'il va falloir se mobiliser jusqu'au salon de l'agriculture, on le fera.
00:07:53 Donc on est prêts, on va se mobiliser, on va bouger avec nos adhérents.
00:07:57 Donc voilà, on est très frustrés de toutes ces revendications qui ont été faites.
00:08:00 Notre mot d'ordre a été de ne pas passer le péage ce soir
00:08:03 et de rester de l'autre côté de la barrière du péage de Saint-Arnoux.
00:08:06 On vous a montré, comme vous avez pu voir aux images,
00:08:08 qu'on est capables de le passer.
00:08:09 On est prêts et on va y aller.
00:08:10 On est déterminés à vouloir monter sur Paris.
00:08:13 L'idée, c'est aussi d'attendre tous les jeunes agriculteurs de France entière
00:08:17 qu'ils puissent aussi avoir le temps de monter avec leurs tracteurs,
00:08:20 j'imagine, jusqu'aux portes de Paris pour éventuellement faire grossir
00:08:24 d'une certaine manière le mouvement.
00:08:26 Exactement, le nombre fera la force, excusez-moi.
00:08:30 Donc plus on sera, plus l'impact sera grand.
00:08:33 On attend aussi nos confrères, nos adhérents qui montent,
00:08:35 qui sont en train de monter sur les autoroutes,
00:08:37 sur les différentes voies de communication possibles.
00:08:40 Et on va tous se regrouper et monter sur Paris.
00:08:43 C'est en organisation, le but est de faire ça, semaine prochaine.
00:08:47 Pour l'instant, on n'a pas plus d'informations sur l'orientation
00:08:50 ou la direction que prend cette manifestation, mais ça sera pour sûr.
00:08:54 Les gens remontent, le mouvement a pris dans le sud de la France,
00:08:57 les adhérents remontent, remontent, remontent le terrain.
00:09:00 La symbolique de la capitale est très importante pour nous.
00:09:03 C'est quand même des lois qui se prennent,
00:09:05 on s'en prend beaucoup à ces lois franco-françaises
00:09:08 qui nous surplombent, nous surnorment, nous surtout.
00:09:11 On en a marre de cette surtransposition française.
00:09:14 Donc la symbolique de Paris va être très importante pour nous
00:09:17 de monter et de faire voir aux politiciens et aux bureaucrates,
00:09:20 à tous ces gens qui prennent des décisions pour le monde agricole,
00:09:22 que le métier, c'est nous qui le pratiquons, c'est nous qui le faisons.
00:09:25 On a les idées, il faut nous écouter.
00:09:27 On est capable de construire des choses ensemble.
00:09:29 Il ne va pas falloir mettre des mesures à tout vac qui aillent dans tous les sens.
00:09:32 Vous l'avez vu, effectivement, pour la symbolique,
00:09:34 les tracteurs ont franchi le péage de Saint-Arnoux.
00:09:37 La mobilisation se poursuit.
00:09:39 Le mouvement ne s'essouffle pas.
00:09:40 Il devrait donc continuer en début de semaine prochaine.
00:09:43 Merci beaucoup, Mickaël Dos Santos.
00:09:46 Avec les images, vous le voyez de Jean-Laurent Constantini.
00:09:49 Ces tracteurs qui ont franchi le péage de Saint-Arnoux,
00:09:52 visiblement une réorganisation, en tout cas des jeunes agriculteurs.
00:09:55 C'est leur volonté pour un mouvement vers Paris, annoncé la semaine prochaine.
00:10:01 On va aller, avant de vous entendre, tout de suite sur un autre point de barrage.
00:10:04 Mais lui, je vous le disais tout à l'heure, va être levé à Carbone.
00:10:08 Jean-Luc Thomas, nous venons d'entendre les jeunes agriculteurs au péage de Saint-Arnoux
00:10:12 très remontés, encore finalement pas apaisés par les mesures annoncées de Gabriel Attal.
00:10:17 Ce qui n'était pas le cas à Carbone cet après-midi, en Haute-Garonne,
00:10:22 là où s'est rendu justement le Premier ministre.
00:10:24 Alors, ce soir, à cette heure, quelle est l'atmosphère autour de vous ?
00:10:28 Eh bien écoutez, c'est une soirée festive qui a débuté ici.
00:10:36 Une soirée festive parce que les agriculteurs sur ce barrage,
00:10:41 ce premier barrage originel,
00:10:44 eh bien, avaient tout le temps dit qu'ils voulaient trois revendications.
00:10:50 C'était le gasoil non routier,
00:10:54 c'était les problèmes autour de la fièvre bovine
00:10:58 et ensuite les problèmes autour de l'eau.
00:11:02 Et Gabriel Attal, en venant à Montastruc de Salis,
00:11:08 tout à l'heure, eh bien a parlé de ces trois problèmes.
00:11:11 Et aussi, et ça a été une des fiertés des agriculteurs,
00:11:15 il est venu ici.
00:11:17 Et justement, ces agriculteurs et l'un des trois ou quatre ou cinq
00:11:22 qui ont lancé le mouvement, c'est Joël Tournier qui est à côté de moi.
00:11:26 Je parlais de fierté que le Premier ministre soit venu ici.
00:11:31 Ça a été quelque chose de fort ici avec toutes les autres agriculteurs qui étaient là.
00:11:37 Ah ouais, pour nous, ça a été un peu symbolique.
00:11:38 Ça a été une fierté et surtout un respect.
00:11:41 Je ne sais pas ce qu'il nous a respecté, comme nous l'a respecté,
00:11:43 en respectant les biens publics.
00:11:46 Et je pense qu'il l'a très bien compris.
00:11:48 Alors, il a annoncé des mesures.
00:11:50 Vous, vous aviez demandé trois mesures, je viens de les citer.
00:11:55 Mais globalement, vous étiez autour de Gabriel Attal
00:12:00 lors de l'entretien avec les agriculteurs.
00:12:05 Vous pensez quoi de ces mesures qui ont été annoncées ?
00:12:08 Les mesures qui ont été annoncées, ce sont des mesures fortes pour l'agriculture
00:12:12 en Occitanie et même en France.
00:12:15 Il y a plein de barrières écologiques qu'il veut essayer de résoudre.
00:12:21 Pour nous, il nous semble qu'il a fait quelque chose de grand pour notre futur agriculture.
00:12:27 Et je pense qu'on a envie d'y croire.
00:12:29 Franchement, il nous a donné de l'espoir sur son discours.
00:12:33 Personnellement, il nous a dit qu'il avait envie de croire en nous
00:12:37 et nous, on a envie de croire en lui.
00:12:39 Alors, il vous a aussi dit qu'il fallait absolument
00:12:43 que la France retrouve son agriculture et ses agriculteurs.
00:12:49 Là aussi, j'imagine que c'est un point positif pour vous ?
00:12:53 Ouais, franchement, ça fait plaisir.
00:12:54 Moi, ça fait 23 ans que je l'ai installé.
00:12:57 C'est la première fois que j'ai un ministre d'agriculture ou un Premier ministre
00:13:00 qui a un discours fort comme ça.
00:13:02 Moi, je ne l'avais jamais connu et ça fait vraiment plaisir et chaud au cœur.
00:13:05 On dirait qu'il avait, comme nous, notre premier intérêt de relancer l'agriculture
00:13:10 en Nantes-Garonne, en Occitanie et même en France.
00:13:12 Il veut remettre l'agriculture française au centre de l'Europe.
00:13:16 Alors, autre chose qui est finalement assez étonnant,
00:13:21 puisque tout à l'heure, le secrétaire général de la FDSEA 31
00:13:27 parlait de mesurettes par rapport à ce qu'a dit Gabriel Attal,
00:13:33 à Montastruc de Salis ou ici.
00:13:36 Vous en pensez quoi de ces réactions dissonantes ?
00:13:41 Le problème, c'est que quand vous êtes géré par un syndicat,
00:13:45 vous êtes obligé de suivre la tête.
00:13:48 Le problème, c'est que quand on est parti, au départ, on a dit
00:13:51 qu'on allait à syndiquer et à politique parce qu'on avait envie
00:13:54 de suivre notre objectif personnel et nos envies personnelles.
00:13:59 Après, c'est leur choix.
00:14:03 Nous, on pense que pour notre agriculture personnellement
00:14:05 et celle de Nantes-Garonne et de nos agriculteurs locaux,
00:14:08 c'est un bon point et c'est de bonnes avancées.
00:14:11 Voilà donc des bonnes avancées.
00:14:13 Ici, la fête va continuer toute la nuit et puis demain matin,
00:14:17 tous les agriculteurs vont venir parce qu'ils veulent absolument
00:14:20 que l'autoroute soit totalement vidée, propre,
00:14:24 pour que les automobilistes puissent l'emprunter dès demain après-midi.
00:14:29 Merci beaucoup Jean-Luc Thomas avec Nathan Thémin.
00:14:32 Merci pour votre engagement.
00:14:33 Vous êtes mobilisé depuis très tôt ce matin pour nous faire suivre
00:14:37 minute par minute, heure par heure, l'évolution de la situation.
00:14:40 Nous avons donc la chance d'avoir deux agriculteurs ce soir
00:14:43 avec nous en plateau, Charles Perderot et Patrick Legrain.
00:14:46 Charles Perderot, ce soir, on entend de son cloche finalement.
00:14:49 Ceux qui disent "nous sommes satisfaits".
00:14:51 Après les mesures de Gabriel Attal, nous levons les blocages.
00:14:54 Et puis, tout autre atmosphère, on l'a vu dans les Yvelines,
00:14:58 notamment au PH de Saint-Arnoux, avec ces jeunes agriculteurs
00:15:01 qui, bien au contraire, veulent continuer.
00:15:05 Dans le siège, finalement, des annonces du président de la FNSEA ce soir.
00:15:08 Qu'est-ce qu'il faut comprendre ce soir ?
00:15:10 Le mouvement continue ? Le mouvement s'arrête ?
00:15:12 Le mouvement est divisé ?
00:15:13 Comment est-ce que vous voyez les choses ?
00:15:15 Non, moi je pense que le mouvement va continuer.
00:15:19 Je viens également des Yvelines, on a passé la journée sur le terrain.
00:15:24 Il y a une porte ouverte qui a été annoncée, qu'on a prise par Macron,
00:15:26 qui, la semaine dernière, a appelé tous les préfets à nous réunir,
00:15:30 à rencontrer tous les syndicats agricoles
00:15:32 et les têtes de réseau du monde agricole dans l'ensemble des départements.
00:15:36 Donc, il y a quand même un malaise, un mouvement qui est en train de se créer en France.
00:15:40 Effectivement, dans le sud, depuis le début, ils partent sur trois revendications
00:15:45 et qui lèveraient le camp quand ils verront la venue du Premier ministre,
00:15:49 ce qui est arrivé aujourd'hui.
00:15:51 Je pense que dans les engagements qu'ils avaient pris pour avoir aussi le ministre,
00:15:55 le Premier ministre Gabriel Attal sur leur terrain, c'était de se dire
00:15:59 "on a donné nos paroles, on respecte les paroles",
00:16:02 sauf que le problème est beaucoup plus large qu'un secteur.
00:16:05 Chaque territoire a ses problématiques, chaque filière a ses problématiques
00:16:08 et il faut qu'on avance concrètement.
00:16:11 On a fait une des remontées, plus d'une 140 remontées
00:16:16 très relativement précises pour le gouvernement, pour qu'il puisse travailler dessus.
00:16:20 On sait qu'il y en a qui vont être faciles à prendre,
00:16:22 d'autres qu'il faut travailler et avancer ensemble avec le gouvernement
00:16:25 si on a des réunions de travail conjointement pour pouvoir cranter les choses
00:16:31 et essayer de trouver une bonne fin à tout ce mouvement.
00:16:36 Aujourd'hui, on voit qu'il y a eu des annonces de fêtes,
00:16:38 certaines choses du pansement,
00:16:41 il y a encore beaucoup de thématiques qui n'ont pas été évoquées.
00:16:44 Vous disiez 140 mesures,
00:16:46 effectivement Gabriel Attal n'a pas annoncé 140 mesures ce soir.
00:16:51 Néanmoins, peut-être Patrick Legra, à présent, ce soir,
00:16:55 le mouvement est divisé autour de vous.
00:16:57 Qu'est-ce qu'on vous dit ? Non, ce n'est pas suffisant, nous allons continuer.
00:17:00 Qu'est-ce qu'il faut comprendre pour les téléspectateurs qui nous regardent ?
00:17:03 Quand je suis venu vous voir pour la première fois lundi matin,
00:17:06 on m'a reproché de dire que c'était un sketch.
00:17:08 Là, ce n'est plus un sketch parce que c'est un drame.
00:17:11 Il faut savoir qu'il y a eu deux personnes qui sont décédées.
00:17:13 Vous venez de m'apprendre là que deux des trois personnes,
00:17:16 je dirais, viennent d'être libérées.
00:17:20 Qui étaient sous OQTF, voilà, des passagers mis en cause.
00:17:23 Aujourd'hui, tous les ingrédients sont faits comme avec les gilets jaunes
00:17:28 pour que ça dégénère.
00:17:30 Mais vous savez comme moi que ce n'est pas parce qu'il y a deux actions
00:17:33 que ça se termine toujours de la même manière.
00:17:34 J'ai moi-même dit sur un plateau qu'on voulait tenir nos troupes.
00:17:39 Et quand je dis tenir nos troupes, c'est qu'on ne voulait pas
00:17:41 puisqu'il y avait déjà des gilets jaunes qui voulaient venir avec nous.
00:17:43 On a dit qu'on ne souhaitait pas parce que c'était deux choses totalement différentes.
00:17:47 J'apprécie justement le président des Jeunes agriculteurs qui dit
00:17:51 on ne lâchera pas, donc on ne lâchera pas.
00:17:54 Notre base, c'est pareil, a dit on ne veut pas lâcher.
00:17:56 On remonte les éléments du terrain.
00:17:58 Aujourd'hui, la démarche qui a été faite, comme vous avez vu sur votre reportage,
00:18:02 M. Bale, c'est un cas.
00:18:04 Aujourd'hui, je pense qu'on est à quelques 500, 600, 700 cas.
00:18:08 Donc si M. Attal arrive à négocier, puisqu'il a dit avec M. Bale
00:18:11 qu'il avait négocié directement.
00:18:13 - Oui, ils se sont mis au téléphone.
00:18:14 - Voilà, toute la journée.
00:18:16 Alors que bon, déjà, nous, on n'avait pas le droit de venir déjà
00:18:18 à la première discussion.
00:18:19 Si M. Attal veut prendre son téléphone et voir les 600,
00:18:25 5, 600 points de, je dirais, de blocage, il peut le faire.
00:18:30 Pour moi, je regrette, c'est du travail d'amateur.
00:18:34 Je pèse mes mots, c'est du travail d'amateur parce qu'aller négocier
00:18:38 sans les deux, trois même, si je me mets avec,
00:18:40 les trois principaux, je dirais, syndicats qui représentent 80% des agriculteurs,
00:18:46 c'est une faute professionnelle.
00:18:47 Que j'excuse M. Attal aujourd'hui, il vient d'arriver il y a huit jours.
00:18:51 Son patron, il est parti en Inde.
00:18:52 Il se retrouve tout seul dans un dossier à gérer une crise.
00:18:55 - Il y a eu des négociations avec les syndicats,
00:18:57 en particulier avec le ministre de l'Agriculture,
00:18:59 qui a négocié avec tous les syndicats.
00:19:01 Il y a eu des discussions.
00:19:03 On ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de discussion.
00:19:04 - Judith Vintraube, je vous donne la parole, mais peut-être,
00:19:07 justement, puisqu'on en parle, vous l'évoquiez, Jérôme Bale,
00:19:10 qui, lui, a donc annoncé qu'il levait le point de blocage de carbone.
00:19:15 On va l'écouter, justement.
00:19:17 - Nous, on avait trois revendications.
00:19:19 Depuis le premier jour où on est sortis,
00:19:21 il a répondu positivement à nos trois revendications.
00:19:25 Sur le GNR, on lui avait demandé un retour en arrière,
00:19:27 avec de revenir sur les moins 15 centimes,
00:19:31 et avec surtout qu'on ne fasse plus l'avance de ces 15 centimes.
00:19:37 Donc, il l'a fait, il a écouté, il l'a fait.
00:19:40 J'ai eu ce matin mon téléphone.
00:19:43 On a discuté, on a discuté longuement.
00:19:44 On a fini les transactions ce matin.
00:19:47 Sur la MHE, on n'était pas tout à fait d'accord.
00:19:50 Dieu était à 80% d'analysation, moi, j'étais à 100.
00:19:54 Comme des grands garçons, comme nous, on fait dans le commerce avec les bêtes,
00:19:56 on a coupé la porte en deux et on est tombés d'accord à 90.
00:20:01 Et après, sur ce qui est des irrigations, on l'a vu,
00:20:03 il fait une annonce forte en réduisant les délais d'instruction,
00:20:07 en réduisant les complications sur les recours
00:20:11 et surtout en augmentant le budget de développement de laque,
00:20:14 des curages de fossé.
00:20:16 Après, peut-être qu'on a été écoutés, respectés,
00:20:19 parce qu'on était respectables.
00:20:20 Nous, il n'y a aucune dégradation.
00:20:22 On n'a rien cassé, on n'a insulté personne.
00:20:25 On n'a pas été vider des camions,
00:20:27 mais on a montré qu'on était unis.
00:20:29 Je pense qu'on a peut-être gagné le match là-dessus,
00:20:32 parce qu'on s'est mis quand même à l'opinion publique avec nous.
00:20:35 On a été exemplaires.
00:20:37 Et comme je le dis, pour être respecté, il faut être respectable.
00:20:41 - Judith Vintroub, Jérôme Bail qui est donc à l'origine
00:20:44 du premier blocage à carbone.
00:20:46 Ce qui est intéressant, c'est qu'il dit voilà,
00:20:48 pour être respecté, il faut être respectable.
00:20:49 On n'a rien dégradé.
00:20:51 On a été entendus.
00:20:52 Est-ce qu'il n'y a pas aussi ce message ce soir
00:20:55 que nous pouvons retenir et peut-être une volonté aussi derrière du gouvernement
00:20:58 en disant, voilà, dès qu'il y a du dialogue, de la négociation
00:21:00 et qu'il n'y a pas de casse, alors effectivement,
00:21:02 il peut y avoir des avancées.
00:21:04 - Je crois que ce qui caractérise la situation ce soir,
00:21:06 c'est quand même une certaine division.
00:21:10 En tout cas, des différences, ne parlons pas de division,
00:21:13 entre les revendications et même le niveau de colère
00:21:17 selon les régions, selon les organisations syndicales.
00:21:20 Alors, on ne peut pas sonder tous les cœurs et tous les reins.
00:21:24 Moi, je vois un indicateur intéressant, c'est qu'Adrien Rousseau,
00:21:28 qui est le président de la FNSEA,
00:21:30 appelle aujourd'hui à continuer le mouvement.
00:21:33 Or, la FNSEA, c'est elle qui a négocié avec le gouvernement
00:21:39 la fin de la défiscalisation du gazole non rôtier.
00:21:43 Ils l'ont accepté et sont même vantés d'avoir obtenu,
00:21:49 en guise de compensation, que les sommes,
00:21:52 ainsi perçues par le gouvernement, soient immédiatement versées
00:21:56 aux agriculteurs pour qu'ils puissent acheter des engins moins poleurs.
00:22:00 - Alors, comment vous comprenez ce...
00:22:02 - Eh bien, la règle habituelle, je suis leur chef, donc je les suis.
00:22:06 Ça veut dire que, voyant ces troupes prêtes à continuer à en découdre,
00:22:10 ils ne veulent pas se faire avoir une deuxième fois et être en décalage.
00:22:15 - Vous voulez réagir, Patrick Legrave, en entendant Elliot Mamman et Jonathan Sixon ?
00:22:18 - Sur le GNR.
00:22:20 - Alors, on va s'intéresser sur le GNR, parce que je vais vous faire une confidence.
00:22:24 Nous étions sur ce plateau quand Gabriel Attal s'est exprimé.
00:22:28 Nous étions avec un de vos confrères agriculteurs
00:22:31 et on n'a pas tout compris dès le départ.
00:22:33 Et Philippe Devilliers, ensuite, s'est fait aussi cette même réflexion.
00:22:38 Je vous propose de regarder cette séquence.
00:22:40 Et justement, Patrick Legrave, vous nous expliquez tout ensuite.
00:22:43 - Il y a... Je n'ai pas tout compris sur le botte de paille.
00:22:52 Notamment le GNR, je n'ai rien compris.
00:22:58 - Si vous, qui étiez NARC, n'avez pas compris, moi, je n'ai pas plus compris que vous.
00:23:04 Et je ne peux que le regretter.
00:23:06 - Voilà, c'était la fin de la hausse du GNR.
00:23:08 Et puis après, il y avait des explications assez techniques.
00:23:11 - La fin de la défiscalisation, qui a été annulée.
00:23:14 En fait, c'est ça.
00:23:15 - Alors, justement, Patrick Legrave.
00:23:16 - Je vais vous donner le principe qui a été fait, utilisé.
00:23:20 Puis je vais vous donner les tenants et les aboutissants.
00:23:23 Le GNR, à gazoil non routier, a des avantages aussi bien pour l'agriculture que pour la pêche.
00:23:29 On a une détaxation qui nous permet d'avoir, je dirais, un prix, on va dire, remisé par rapport au gasoil blanc.
00:23:38 Aujourd'hui, cette différence devait être comblée pour revenir à un prix, je dirais, comme les autres gasoils.
00:23:46 Oui, comme les autres gasoils sur, je ne sais plus exactement, parce que ce n'est pas le sujet, mais sur 6 ou 7 ans.
00:23:53 Donc il y avait une évolution progressive annuelle.
00:23:55 Cette évolution progressive annuelle...
00:23:57 - C'est fini.
00:23:58 - La différence d'argent devait aller dans les biocarburants.
00:24:01 - D'accord.
00:24:02 - Les biocarburants de certains groupes importants français.
00:24:06 Voilà, ça, c'est le premier point.
00:24:08 Cette négociation a été faite entre M. Rousseau et...
00:24:14 - Le président de la FNSA.
00:24:15 - Et M. Le Maire.
00:24:17 J'étais moi-même à la réunion lorsque M. Le Maire, je dirais, présentait les biocarburants, donc à Bercy, au mois de décembre.
00:24:25 Ça a duré, j'ai appris puisque j'étais à côté, ça a duré 8 mois.
00:24:29 Dans cette négociation, n'étaient pas présents les GA, n'étaient pas présents la coordination rurale.
00:24:35 Aujourd'hui, cet accord qui a été signé au mois de décembre, on a fait marche arrière,
00:24:40 c'est-à-dire que aussi bien M. Rousseau et M. Le Maire ont fait marche arrière,
00:24:46 c'est-à-dire qu'on est revenu au dossier de 9 + 1, 10 mois.
00:24:50 Donc quand aujourd'hui M. Rousseau dit que c'est trop juste, mais c'est trop juste de quoi ?
00:24:56 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le dossier du Génère, il n'y a que lui et M. Le Maire qui l'ont négocié, donc on fait marche arrière.
00:25:03 Donc aujourd'hui, c'est bien.
00:25:04 Et je vous dis tout de suite, 215 millions d'euros, c'est énorme, c'est des fonds publics, c'est énorme.
00:25:08 Vous divisez par 380 000 d'exploitation, ça fait 600 euros par exploitation.
00:25:12 Vous croyez qu'on manifeste là pour 600 euros ? Honnêtement.
00:25:16 Donc si ça, aujourd'hui, le pauvre M. Attal pense que c'est une avancée,
00:25:22 c'est une avancée de 600 euros par exploitation. Je vous laisse faire combien ça fait par mois.
00:25:26 C'était quand même ce qui avait été réclamé dès le départ.
00:25:28 Alors maintenant qu'il y a des évolutions, on dit non, c'est pas ça qu'on voulait et c'est pas ça qu'on réclamait.
00:25:35 Non, je suis désolé de vous le dire, mais ça a été dès le départ réclamé et réclamé très fort par les agriculteurs.
00:25:41 Donc à un certain moment, il faut un peu de...
00:25:43 Charles Perdereau.
00:25:46 Ça fait partie d'une goutte d'eau qui fait une surtaxe supplémentaire.
00:25:51 Et le GNR, c'est ce qui parle à un certain nombre de personnes et de plus.
00:25:54 Et au bout d'un moment, on se dit encore, donc on va faire de la surtransposition sur les produits phytosanitaires,
00:26:02 sur des noms supplémentaires par rapport à nos pays voisins et pays étrangers.
00:26:06 À côté de ça, on va importer. On nous remet encore une taxe supplémentaire sur le GNR,
00:26:11 alors qu'en face, il n'y a toujours pas de solution.
00:26:13 Quand on entend un gouvernement qui nous dit qu'on doit aller vers de la transition,
00:26:17 on doit faire des changements, on va vous interdire ça.
00:26:20 Et à côté de ça, il y a un discours. On ne va pas vous interdire son solution.
00:26:24 Aujourd'hui, il n'y a aucune technique dans le mi-agricole qui va nous permettre d'avoir des moteurs.
00:26:29 Alors peut-être qu'on aura des tracteurs électriques demain.
00:26:32 Et c'est pour se brancher à chaque bout de la parcelle, pour recharger, revenir.
00:26:36 Si c'est pour aller trouver des stations de gaz qui aujourd'hui n'existent pas.
00:26:41 Il faut avoir une cohérence. Et nous, c'est ce qu'on demande là-dessus.
00:26:44 C'est quand on écoute monsieur Fénot.
00:26:46 Non, non, mais il n'y a aucune problématique là-dessus.
00:26:48 Il y a plein de problématiques agricoles qui ont été soulevées effectivement par ça.
00:26:53 Mais sur le GNR en lui-même, dès le départ, je me souviens très bien,
00:26:57 c'était une revendication forte.
00:26:59 Et sur cette revendication forte, il y a des avancées qui sont fortes aujourd'hui,
00:27:03 qui sont annoncées par le Premier ministre.
00:27:04 Et après ces avancées fortes, un certain nombre d'agriculteurs sont en train de nous dire
00:27:10 "C'est pas ce qu'on a réclamé et finalement c'est rien du tout".
00:27:12 Alors répondez justement, intéressant, répondez à Jean-Michel Fauveur, Patrick Legard.
00:27:17 Mais l'avancée aujourd'hui, c'est parce que le président de la FNSEA a reculé avec le gouvernement.
00:27:25 Aujourd'hui, on n'a jamais demandé de détaxation.
00:27:28 Je dirais, on n'a jamais demandé. Elle était là.
00:27:31 Aujourd'hui, on n'a jamais demandé.
00:27:32 On met quelque chose en place et devant la levée des agriculteurs, on fait marche arrière.
00:27:38 Mais elle n'a jamais été mise en place.
00:27:40 Elle a été mise en place entre deux personnes, entre M. Le Maire et M. Rousseau.
00:27:45 Aucun jeune agriculteur, aucune personne n'a jamais demandé.
00:27:48 Vous savez quoi Patrick ? Moi je suis comme De Villiers, je ne vous comprends plus.
00:27:52 C'est bien technique. C'est pour ça qu'on va revenir sur...
00:27:55 C'est quand même l'étincelle qui a mis le feu aux poudres.
00:27:58 Tout à fait.
00:27:59 Et évidemment que les revendications sont bien plus profondes, anciennes.
00:28:04 Mais c'est quand même l'allumette.
00:28:05 C'est la taxe de trop.
00:28:06 Exactement. C'est vrai que c'est un petit peu technique.
00:28:09 Allez-y, on va y mettre ses jeux Gabriel Attal ensuite.
00:28:11 Quand on veut cibler le Roundup, le glyphosate, alors qu'il y a tellement de produits,
00:28:16 c'est parce que c'est quelque chose qui parle un maximum de français
00:28:18 et on peut faire de la communication dessus pour le grand public.
00:28:21 Le Génère, c'est exactement la même chose.
00:28:23 Donc on parle du Génère pour ramener une seconde, une taxe supplémentaire, etc.
00:28:28 Il n'y a pas de solution derrière.
00:28:30 Mais ce n'est pas le fond du problème.
00:28:31 C'est un sujet facile. Le fond du problème et beaucoup plus important.
00:28:34 Sinon, on aurait fait que tu en demandes et c'est ce que le Génère serait la réponse.
00:28:38 Puisque Gabriel Attal veut mettre l'agriculture au-dessus de tout.
00:28:42 On l'écoute.
00:28:43 Cette rencontre, elle veut aussi dire qu'on a décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout.
00:28:50 Au-dessus de tout.
00:28:52 C'est un jour important pour l'agriculture française, pour le monde paysan,
00:28:55 pour nos agriculteurs ici, dans la région Occitanie, mais partout en France.
00:29:00 Et je sais que partout en France, il y a des agriculteurs,
00:29:03 des éleveurs qui attendent ce que je vais vous dire aujourd'hui.
00:29:06 Parce que tout le monde, je crois, a envie de pouvoir avancer aujourd'hui et continuer à se parler.
00:29:11 Savoir mettre l'agriculture au-dessus de tout, au-dessus de tout le reste.
00:29:17 Voilà ce que notre présence veut dire aujourd'hui avec mes deux ministres,
00:29:21 Marc Fesneau et Christophe Béchu.
00:29:24 Mettre l'agriculture au-dessus de tout.
00:29:26 La France sans l'agriculture n'est plus la France.
00:29:28 Jonathan Cixous, le Premier ministre, qui a voulu mettre en avant la souveraineté alimentaire.
00:29:32 Il a rappelé que protéger notre...
00:29:34 Deux priorités, protéger notre héritage et notre identité.
00:29:37 Des mots, finalement, forts cet après-midi dans la bouche du Premier ministre.
00:29:42 Et néanmoins, c'est vrai que derrière, on a le sentiment que ce sont des mots.
00:29:45 C'est un beau discours qui a été prononcé.
00:29:49 Et en même temps, eh bien, si sur le constat, tout le monde est d'accord,
00:29:53 derrière, ça semble à cette heure en tout cas plus difficile.
00:29:56 On le voit bien depuis quelques minutes, effectivement, autour de cette table.
00:30:00 Et c'est bien normal et franchement légitime, je pense.
00:30:03 Le discours tenu par Gabriel Attal cet après-midi était un bon discours.
00:30:08 Il aurait pu être tenu par un leader de droite, d'ailleurs.
00:30:12 C'est vous qui le dites, mais oui.
00:30:13 Mais Gabriel Attal est-il encore de gauche aujourd'hui ?
00:30:16 Ça, personne ne vous a dit le contraire.
00:30:18 Et qu'est-ce que la gauche ?
00:30:20 Mais ça, c'est peut-être l'occasion d'un autre débat, Michel, si vous voulez.
00:30:24 Mais non, ça m'a surpris en revanche quand j'ai entendu que l'agriculture
00:30:28 était mise au-dessus de tout, parce que peut-être que j'ai eu le défaut
00:30:32 de me souvenir de ce qui avait été dit la semaine dernière,
00:30:34 et que l'éducation était la priorité numéro un.
00:30:37 Et tout est prioritaire aujourd'hui.
00:30:39 L'hôpital, tous les secteurs.
00:30:41 Pardon d'une chose un peu idiote, mais ça m'a fait penser à ce jeu qu'on fait enfant.
00:30:44 Vous savez où vous mettez la main ?
00:30:45 Et non, c'est moi qui suis au-dessus, etc.
00:30:47 Et je me suis dit, dans une semaine, eh bien, on va peut-être avoir,
00:30:50 je ne le souhaite pas, mais un problème tout aussi majeur que l'éducation,
00:30:54 que l'agriculture, et on va nous dire que c'est la priorité fondamentale
00:30:58 de l'État français à partir de ce moment-là.
00:31:01 Je ne remets pas en cause la sincérité du Premier ministre quand il nous dit,
00:31:05 ça faisait six mois qu'il y était, que l'éducation lui était chère.
00:31:10 Le discours qu'il a tenu, vous avez dit qu'il était un amateur.
00:31:14 J'entends ce que vous dites, et en même temps,
00:31:18 la façon dont il a tenu son discours cet après-midi,
00:31:21 avec un coup de com' formidable, ne serait-ce que l'image,
00:31:24 de me poser, avoir une botte de foin comme pupitre,
00:31:27 il y a une immédiateté de réaction, si vous voulez,
00:31:31 en tant que spectateur, qui est formidable.
00:31:33 Donc, on est entre les deux.
00:31:35 Dans le fond, en tant que professionnel,
00:31:36 vous, vous estimez avoir un amateur en face de vous.
00:31:40 En tant que non-agriculteur que je suis,
00:31:42 j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un jeune Premier ministre, certes,
00:31:47 mais qui savait vous répondre.
00:31:49 - On va continuer le débat dans un instant.
00:31:51 Promis, Eliott Mamann, vous serez le premier à réagir.
00:31:55 Nous verrons différentes réactions, notamment d'agriculteurs,
00:31:58 après les mesures annoncées de Gabriel Attal.
00:31:59 Mais avant, il est 23h passé de une minute.
00:32:02 Pardonnez-moi, chère Elisa, nous avons un tout petit peu de retard.
00:32:05 Le journal avec Elisa Lukavski, tout de suite.
00:32:08 - Et vous en parlez depuis tout à l'heure.
00:32:09 Sur ce plateau, les réponses de Gabriel Attal
00:32:11 à la colère des agriculteurs.
00:32:13 Eh bien, le Premier ministre a annoncé que la hausse progressive
00:32:16 jusqu'en 2030 de la fiscalité sur le gasoil non routier était abandonnée.
00:32:20 Il a multiplié également les promesses de simplification administrative
00:32:23 avec 10 mesures immédiates.
00:32:26 Gabriel Attal qui a aussi promis un effort
00:32:28 pour débloquer plus rapidement des aides d'urgence.
00:32:30 On l'écoute.
00:32:32 - Ce pour quoi on se bat, c'est tout simplement notre indépendance agricole
00:32:35 et notre souveraineté.
00:32:37 On en parle beaucoup du mot souveraineté.
00:32:38 Souveraineté, ça a un sens.
00:32:40 C'est dire qu'on veut dépendre moins des autres et plus de nous-mêmes.
00:32:43 On doit garder cette souveraineté alimentaire et énergétique.
00:32:48 On doit toujours garder ça à l'esprit.
00:32:49 On doit se battre inlassablement pour l'agriculture française
00:32:52 avec pour moi deux mots d'ordre.
00:32:54 D'abord, protéger notre héritage et notre identité.
00:32:57 La France, c'est une puissance agricole.
00:33:00 Elle se définit notamment par ses terres, par ses paysans, par ses agriculteurs.
00:33:05 Je le dis, si le mot pays et paysan se ressemblent tant,
00:33:08 c'est quand même que les deux sont totalement liés.
00:33:11 On en a parlé, beaucoup d'annonces du Premier ministre aujourd'hui.
00:33:15 Mais qu'en pensent les agriculteurs ?
00:33:17 Élément de réponse avec Adrien Spiteri.
00:33:19 Debout, aux côtés de Gabriel Attal,
00:33:24 Jérôme Bel annonce la levée du blocage sur l'autoroute A64.
00:33:28 Je ne pars pas non plus, mais le dominique de l'autoroute doit s'exprimer.
00:33:33 Cette figure de la mobilisation des agriculteurs
00:33:36 se dit satisfaite des annonces faites par le Premier ministre.
00:33:40 Il a répondu positivement à nos trois revendications.
00:33:43 On l'a vu, il fait une annonce forte en réduisant les délais d'instruction,
00:33:47 en réduisant les complications sur les recours
00:33:50 et surtout en augmentant le budget de développement de lacs,
00:33:53 d'écurage de fossés.
00:33:54 Autre décision appréciée, l'annulation de la hausse du gasoil non routier.
00:33:59 D'autres professionnels du secteur ne sont pas totalement convaincus,
00:34:03 à commencer par le président de la FNSEA.
00:34:06 Il y a beaucoup de revendications à lesquelles le Premier ministre n'a pas répondu.
00:34:09 Il y a le sujet des importations, il a parlé du Mercosur,
00:34:12 on aimerait en savoir plus aussi sur l'Ukraine.
00:34:15 Il y a les sujets de la surtransposition,
00:34:17 sur le plan environnemental de la surtransposition,
00:34:20 il n'a pas abordé les choses.
00:34:21 Il y a la question de l'élevage,
00:34:22 cette fameuse mesure fiscale et sociale qui était attendue,
00:34:25 sur laquelle il n'a rien dit.
00:34:27 Le syndicat a décidé de poursuivre la mobilisation
00:34:31 en appelant à ne pas utiliser la violence.
00:34:35 Et dans ce contexte de grogne du monde agricole,
00:34:38 le ministre de l'Agriculture et le ministre de l'Economie
00:34:41 ont tenu un point presse ce matin,
00:34:43 Marc Fesneau ainsi que Bruno Le Maire.
00:34:44 Bruno Le Maire qui a mis en cause les industriels et les distributeurs
00:34:48 en précisant avoir relevé de leur part un certain nombre d'infractions
00:34:50 à la loi EGalim qui ont une incidence indirecte sur les revenus des agriculteurs.
00:34:55 Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture aussi,
00:34:57 a lancé un message aux distributeurs privilégiés les produits français.
00:35:01 Il en appelle à un patriotisme agricole.
00:35:04 On l'écoute.
00:35:05 Le double discours où on dit j'aime les agriculteurs,
00:35:09 j'aime les produits français, j'aime la qualité des produits français,
00:35:12 quand on va chercher une grande part de ces produits à l'extérieur de ses frontières,
00:35:17 c'est insupportable et ça suffit.
00:35:19 C'est ce que disent aussi les agriculteurs.
00:35:20 Et donc de la souveraineté, il faut en faire tous les jours.
00:35:22 Et moi, j'en appelle aussi à une forme de patriotisme agricole.
00:35:29 Ce n'est pas un gros mot.
00:35:30 Et donc, on a besoin d'avoir des opérateurs qui soient responsables économiquement
00:35:34 et patriotes de l'agriculture française.
00:35:36 Nombreux records des premiers titres de séjour délivrés en France en 2023.
00:35:42 La France a délivré 323 260 premiers titres de séjour,
00:35:46 soit une hausse de 1,4 % par rapport à l'an passé en 2022,
00:35:50 données délivrées dans le rapport annuel sur l'immigration
00:35:53 publié hier par le ministère de l'Intérieur.
00:35:56 Le nombre de régularisations de personnes sans papier est de son côté quasi équivalent,
00:36:00 +0,3 % à un peu plus de 34 000.
00:36:06 La Cour internationale de justice appelle Israël à prévenir tout acte de génocide.
00:36:11 C'est ce qu'a statué aujourd'hui dans un verdict très attendu,
00:36:14 la plus haute juridiction de l'ONU, qui n'a toutefois pas évoqué de cesser le feu.
00:36:18 Elle a jugé que la situation humanitaire catastrophique à Gaza
00:36:21 risquait sérieusement de se détériorer davantage.
00:36:24 Les précisions de notre journaliste Harold Iman.
00:36:27 Pour les Palestiniens et les Sud-Africains, cette décision est une fierté,
00:36:32 car pour la première fois, la Cour internationale de justice,
00:36:35 organe juridique des Nations Unies, a évoqué le génocide comme concept.
00:36:42 Pourtant, il ne s'agit que d'un verdict intermédiaire,
00:36:46 car dans les cas de génocide, la Cour a le pouvoir de dénoncer un génocide en cours, bien sûr.
00:36:52 Ce n'est donc pas le cas et le procès en tant que tel se poursuivra.
00:36:57 L'Afrique du Sud plaide à la place de l'État de Palestine, qui n'est pas reconnue par l'ONU.
00:37:02 Elle n'a pas établi à ce stade une intention de commettre un génocide
00:37:06 de la part des hautes autorités israéliennes.
00:37:10 Et les juges ont seulement évoqué des risques d'actes génocidaires.
00:37:16 Les juges n'ont pas explicitement ordonné à l'État d'Israël d'œuvrer à un cesser le feu,
00:37:22 ce qui serait un geste très politique.
00:37:24 Par contre, ils ont ordonné à Israël d'accroître l'arrivée de vivres à Gaza.
00:37:29 Ainsi, ce verdict intermédiaire a évité le pire pour Israël,
00:37:33 même si le Premier ministre Benjamin Netanyahou est furieux.
00:37:39 Les États-Unis, eux, estiment que les accusations de génocide sont sans fondement.
00:37:44 La France, plus mitigée, rappelle l'importance d'obtenir un cesser le feu et la libération des otages.
00:37:53 Voilà pour ce JT. Tout de suite, la suite de ce soir Info Week-end.
00:37:56 Merci Elisa. On vous retrouve à 23h30 pour un nouveau point complet sur les dernières informations.
00:38:01 On va revenir sur les mesures annoncées par Gabriel Attal dans un instant avec nos invités,
00:38:05 notamment Charles Perderot, Patrick Legra, deux agriculteurs qui nous accompagnent ce soir.
00:38:10 Mais avant, vous le savez, cette colère des agriculteurs, terriblement endeuillée en début de semaine.
00:38:17 Demain, une marche blanche est organisée à Pamier pour Alexandra et sa fille.
00:38:21 Marche blanche organisée par la FDSEA, les Jeunes agriculteurs et la Chambre d'agriculture,
00:38:26 en l'honneur d'Alexandra et Camille Sonnac.
00:38:28 Donc tuée, je vous le rappelle, mardi matin au petit matin à Pamier, vers 5h45 du matin,
00:38:37 une voiture est venue faucher toute une famille présente,
00:38:40 donc sous un grand bardome installé à côté des bottes de paille et barrant la rôtée.
00:38:44 En cette veille de marche blanche, vous voyez l'information qui nous vient de Louis Dragnel,
00:38:50 d'Europe 1, ce soir, selon les infos d'Europe 1,
00:38:53 deux ressortissants arméniens mis en cause pour homicide volontaire,
00:38:56 ils rappellent un mort d'agriculteur à Pamier,
00:38:59 ont été libérés par le juge de la liberté des détentions,
00:39:03 motif non pris en compte de la situation familiale et de l'intérêt de l'enfant.
00:39:09 Nous apprenons également que la préfecture a pris des mesures d'assignation à résidence.
00:39:14 Les deux ressortissants arméniens sont sortis du centre de rétention administratif par leur propre moyen.
00:39:19 La troisième personne reste en détention provisoire.
00:39:22 Et c'est l'incompréhension totale, Eliot Maman, ce soir,
00:39:25 cette information à la veille de cette marche blanche.
00:39:29 Tout le monde agricole est au-delà en deuil par ce terrible drame.
00:39:33 Et deux personnes sous OQTF qui, en toute logique,
00:39:36 auraient dû être renvoyées dans leur pays, en Arménie,
00:39:39 et bien là, sont laissées libres en France, sur le territoire.
00:39:43 C'est un message envoyé qui est absolument terrible.
00:39:45 Oui, en fait, ça rejoint deux problèmes structurels en France.
00:39:48 D'abord, l'impuissance éternelle de la population agricole française,
00:39:51 qui manifestement est démunie des armées, quoi qu'il lui arrive.
00:39:54 Et par ailleurs, l'incapacité de l'État français à faire exécuter les OQTF.
00:39:59 Il faut tout de même rappeler que pour avoir obtenu une OQTF,
00:40:01 il faut s'être manifesté, avoir été repéré par les autorités à un moment ou à un autre,
00:40:06 que le préfet a dû décréter qu'au compte tenu de nos actions sur le territoire,
00:40:10 il fallait émettre une OQTF, puisque, on le sait,
00:40:14 la clandestinité n'est pas un délit en tant que tel.
00:40:16 Donc, il faut avoir été contrôlé ou avoir refusé de se soumettre à un contrôle d'identité
00:40:21 pour qu'ensuite nous soient envoyés une OQTF.
00:40:22 Donc, ça veut dire que ces gens-là n'en étaient pas à leur coup d'essai.
00:40:25 Par ailleurs, on dit qu'ils ont été libérés
00:40:28 pour la garantie des intérêts de l'enfant en question.
00:40:31 Moi, je ne suis pas sûr qu'il soit dans l'intérêt de l'enfant de rester avec des personnes
00:40:36 qui manifestement étaient prêts à tout, même à entraîner la mort, certes involontairement,
00:40:41 pour échapper à un barrage, puisqu'en réalité,
00:40:43 on peut tout à fait estimer qu'ils craignaient de se voir soumettre à un contrôle d'identité
00:40:48 ou quelque chose de cet ordre-là au cours de ce barrage.
00:40:51 Et que c'est précisément au vu de leurs conditions et de leur clandestinité
00:40:54 ce qui les a poussés à faire ce qu'ils ont fait.
00:40:57 Une enquête pour homicide involontaire est ouverte.
00:40:59 Le chauffeur, lui, Judith Vintraub, reste en détention.
00:41:03 Néanmoins, à la veille de cette marche blanche,
00:41:05 dans le contexte aussi de cette loi immigration censurée par le Conseil constitutionnel,
00:41:10 effectivement, cette information, on ne la comprend pas.
00:41:14 On ne la comprend pas et elle va provoquer certainement du débat dans les prochaines heures.
00:41:18 On ne la comprend pas ou on ne la comprend que trop bien,
00:41:21 parce que comme Eliott le disait, ces deux personnes étaient déjà sous le coup d'une OQTF
00:41:28 avant d'être impliquées dans ce drame qui a abouti à la mort d'une agricultrice et de sa jeune fille,
00:41:36 OQTF, donc non exécutée.
00:41:39 Et quand on voit que le juge des libertés et de la détention s'oppose de ce reste
00:41:45 à la rétention en centre de rétention administrative,
00:41:48 qui est quand même le plus surmoyen et même le seul moyen de s'assurer
00:41:53 qu'une obligation de quitter le territoire soit exécutée,
00:41:58 on comprend qu'ils ne seront jamais expulsés,
00:42:02 puisque le même motif qui fait que l'enfant de l'un d'entre eux,
00:42:06 on n'a pas les détails, évidemment, je ne veux pas parler trop tôt sans avoir tous les détails du dossier,
00:42:13 mais visiblement c'est l'enfant d'un d'entre eux qui doit être protégé,
00:42:18 et donc on préfère que son père soit avec lui au foyer,
00:42:23 d'après ce qu'on comprend des tweets de Louis de Ragnel.
00:42:28 Donc ça veut dire que s'il ne peut même pas être en rétention administrative,
00:42:32 a fortiori il ne peut pas être expulsé,
00:42:34 puisque je rappelle que le droit à une vie familiale est garanti,
00:42:39 non seulement par notre droit, mais par la Cour européenne des droits de l'homme.
00:42:44 - Avant de vous entendre, Jean-Michel Fauverge, Jonathan Sikiu,
00:42:47 peut-être on va écouter la réaction de Charles Perderot et Patrick Legras,
00:42:50 puisque c'est demain cette marche blanche pour Alexandra et sa fille à Pamier,
00:42:56 et nous apprenons que les deux ressortissants arméniens qui étaient sous OQTF,
00:43:01 donc qui n'avaient rien à faire sur le territoire français, ont été libérés.
00:43:04 Ils sont sortis par leurs propres moyens du centre de rétention administrative.
00:43:08 Il y a tout de même un message qui est terrible,
00:43:11 quand on sait que c'est tout le monde agricole,
00:43:13 et je le disais bien au-delà, qui a été endeuillé.
00:43:16 Demain c'est la marche blanche, la tristesse pour cette femme, pour cette famille,
00:43:20 tandis que ces personnes impliquées sous OQTF,
00:43:23 elles ont pu retrouver la liberté finalement assez facilement.
00:43:26 Le message envoyé est quand même assez terrible.
00:43:30 - Effectivement, déjà tout d'abord je dois avoir une pensée émue
00:43:34 à tous nos collègues du sud-ouest, et de la famille et des proches
00:43:38 de cette personne et de cette jeune fille qui est décédée,
00:43:41 car ça a vraiment mis un coup de froid dans tout le monde agricole.
00:43:44 Quand on a appris ça dès au petit matin,
00:43:47 tout le monde s'est tourné les regards,
00:43:49 et a tension de, et aussi à renforcer dans nos mobilisations,
00:43:53 d'être très très sécurité, sécurité, sécurité,
00:43:57 qui était un vrai mot d'ordre pour que ça puisse se passer.
00:43:59 On ne peut pas se permettre, ça pourrait être nous demain,
00:44:02 on a vu quand on était dans les Yvelines,
00:44:04 tous nos collègues qui sont un petit peu partout, sur des barrages, etc.
00:44:07 Il faut être hyper sérieux et hyper responsable pour éviter un tel drame.
00:44:15 Ce qui est normal, que demain il y ait une marche blanche.
00:44:18 Quand on apprend la nouvelle, moi je la découvre avec vous.
00:44:21 - Oui, on l'a appris ce soir par Aurore.
00:44:24 - J'ai envie de dire encore une fois, il n'y a pas que dans le monde agricole,
00:44:27 mais on marche une nouvelle fois sur la tête.
00:44:29 On ne peut pas se permettre de se plier une réponse
00:44:32 qui va nous satisfaire et qui va nous attendre.
00:44:34 Après, je ne suis pas assez qu'allé juridiquement
00:44:36 pour aller plus loin dans mes propos,
00:44:39 mais à un moment donné, il faut que tout ait du sens.
00:44:43 - À un moment donné, il faut que tout ait du sens Patrick Laurin.
00:44:46 On marche sur la tête, effectivement.
00:44:48 Et là, on peut le dire également ce soir,
00:44:50 concernant cette libération de ces deux personnes visées par une OQTF,
00:44:53 et Libérique, son parti, d'elle-même, on le rappelle.
00:44:56 - Non, mais justement, j'en dis, on n'a pas besoin d'en parler,
00:45:01 avec Charles, des jeunes agriculteurs.
00:45:03 Moi, aujourd'hui, pour se comprendre,
00:45:05 aujourd'hui, en fait, je pense qu'on veut à un certain niveau
00:45:10 que le mouvement des agriculteurs finisse comme a fini les Gilets jaunes.
00:45:18 Mais il va falloir qu'on arrive à une certaine raison,
00:45:23 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, le bon sens paysan ne tombera pas dans le jeu.
00:45:28 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, avec ce qu'on vient d'apprendre là,
00:45:31 et on en rediscutera après, là, vous pouvez être certain
00:45:33 que les trois syndicats qui représentent 90% des agriculteurs,
00:45:37 ils vont travailler ensemble, sur toute la France.
00:45:39 Mais on a bien compris le système.
00:45:41 On a compris, ça a toujours marché.
00:45:43 Mais vous savez... - Ça n'a jamais marché, monsieur.
00:45:45 - Ça a toujours marché. - Ça a coûté un pognon de dame.
00:45:48 - C'est-à-dire que le système a fait, le système a fait,
00:45:51 qu'à chaque fois, le gouvernement a gagné.
00:45:53 Alors nous, ce qu'on demande, c'est non pas de voir monsieur Attal,
00:45:56 qui, j'ai peut-être été excessif tout à l'heure,
00:45:59 parce que c'est vrai qu'il ne connaît pas le monde agricole, il vient d'arriver.
00:46:02 Nous, ce qu'on demande, c'est de voir monsieur Macron, le patron, en fait.
00:46:06 - On va y revenir, Patrick Legrand, effectivement.
00:46:08 Peut-être revenir sur cette information majeure,
00:46:12 ce soir, que nous avons apprise de nos confrères d'Europe 1,
00:46:15 Louis Dragnel, que vous connaissez bien,
00:46:18 donc, qui a révélé ce soir sur les réseaux sociaux, Jean Micelle,
00:46:20 cette information, la libération des deux passagers de cette voiture
00:46:25 qui a tué Alexandra.
00:46:26 Donc, le conducteur, lui, est toujours en détention,
00:46:28 mais les deux personnes qui l'accompagnaient,
00:46:29 sous obligation de quitter le territoire,
00:46:32 eh bien, circulent librement aujourd'hui sur le territoire français,
00:46:35 malgré cette injonction à quitter la France.
00:46:38 - Oui, malheureusement, Judith l'a dit, ce n'est pas nouveau.
00:46:42 On a un juge de la liberté, des libertés de la détention,
00:46:46 qui, avec une seule casquette, c'est le juge de la liberté,
00:46:49 et pas de la détention.
00:46:51 Et ça s'avère à chaque fois pareil.
00:46:54 Je voulais juste ajouter quand même quelque chose qui me paraît important.
00:46:58 Ils les libèrent pour qu'ils aillent s'occuper, visiblement, de leur enfant.
00:47:03 Et voilà.
00:47:06 Dans la nouvelle loi immigration,
00:47:08 je tiens à le signaler, dans la nouvelle loi immigration,
00:47:12 - Une des rares dispositions qui est survécue.
00:47:14 - Toutes les dispositions qui ont été présentées par Gérard Larmannin
00:47:17 ont toutes survécu et celle-là faisait partie.
00:47:20 C'est-à-dire que maintenant, vous pourrez expulser.
00:47:23 - Mais est-ce qu'on pouvait être de plus ce matin, alors, visiblement ?
00:47:27 - Non, quand elle sera applicable.
00:47:29 Elle n'est toujours pas applicable,
00:47:30 puisque les décrets d'application ne sont pas...
00:47:33 Il y a certains articles qui seront applicables rapidement,
00:47:37 d'autres, il y aura besoin de décrets d'application.
00:47:39 Et on pourra expulser un certain nombre de personnes
00:47:42 qui ne sont pas expulsables aujourd'hui.
00:47:43 En particulier dans ces personnes-là, les gens...
00:47:46 - Il n'y a pas compris s'il a CEDH, dit non, non, non, droit à l'accès.
00:47:50 - C'est ça, exactement.
00:47:51 - Le gouvernement Larmannin s'est assis dessus depuis,
00:47:53 et il a raison, d'ailleurs, il s'assoit dessus depuis le début.
00:47:56 - Oui, selon la jurisprudence européenne,
00:47:58 c'est un droit qui est opposable aux personnes concernées.
00:48:01 Donc toute personne qui se ferait expulser
00:48:03 parce qu'il est arrivé clandestinement sur le territoire français
00:48:06 pourrait très bien faire un recours auprès du Conseil d'État,
00:48:08 qui a avalisé la jurisprudence européenne.
00:48:10 - Qui donnerait raison à la CEDH.
00:48:11 - Absolument, et c'était d'ailleurs bien pour cela
00:48:13 que le gouvernement Valls avait fait passer la circulaire en question en 2012.
00:48:16 De ce point de vue-là, la jurisprudence européenne, hélas, n'a pas changé.
00:48:19 Il y a juste une dernière chose sur cet OQTF, très précisément, que je souhaitais dire.
00:48:22 C'est qu'il s'agit donc de ressortissants arméniens.
00:48:25 On ne cesse d'expliquer, enfin le gouvernement ne cesse d'expliquer
00:48:27 que s'il ne parvient pas à faire exécuter les OQTF,
00:48:30 c'est parce qu'il n'obtient pas les fameux laissés-passer consulaires.
00:48:33 - Là, avec l'Arménie, il n'y a pas de problème.
00:48:34 - C'est ça, quand on doit négocier avec l'Algérie, par exemple,
00:48:37 l'Arménie, au demeurant, la France n'a pas de problème diplomatique.
00:48:39 Donc il y a manifestement un manque de volonté politique interne, également.
00:48:42 - On le rappelle, Jonathan Cixous, la préfecture a pris les mesures d'assignation en résidence.
00:48:46 Les deux ressortissants arméniens sont donc sortis du centre de rétention administratif
00:48:49 par leurs propres moyens, mardi matin à 5h45.
00:48:53 Ils étaient donc passagers de cette voiture qui affauchait Alexandra, son conjoncte et sa fille.
00:48:57 Alexandra et sa fille, qui sont malheureusement décédées.
00:49:00 Et on vous le rappelle, une marche blanche aura lieu demain à Pamier.
00:49:02 Votre réaction, Jonathan ?
00:49:04 - La mort épouvantable de cette mère et de sa fille ont déjà été commentées.
00:49:08 Je n'ai pas à le faire maintenant et ce soir.
00:49:10 - Cette information...
00:49:12 - Mais cette information concernant la libération des OQTF.
00:49:16 Écoutez, on a l'habitude malheureusement de les commenter.
00:49:19 L'année dernière, il y a eu moins de 10%, entre 7 et 10% des OQTF qui ont été exécutés.
00:49:24 7% plus que... 7 que 10, voilà.
00:49:28 Ce sont des chiffres dramatiques.
00:49:31 On nous annonce une hausse de quelques pourcents à chaque fois depuis quelques semaines.
00:49:35 Mais quand on arrive de 0 à 1, c'est normal que les chiffres soient spectaculaires,
00:49:41 quand on part de si bas.
00:49:43 Et puis, il y a autre chose.
00:49:45 Là, s'il faut, et on en est en tant que commentateur,
00:49:48 à devoir faire peut-être ces distingos, et c'est ça qui est totalement irréel.
00:49:52 Ce sont des personnes qui ont une obligation de quitter le territoire.
00:49:56 Indépendamment de cette mesure administrative,
00:49:59 dans cette affaire-là, elles n'étaient, entre guillemets, que passagères de cette voiture.
00:50:03 Je vous mets de côté le conducteur.
00:50:05 Mais quand on voit, et c'est ça qui est encore plus scandaleux,
00:50:09 c'est de voir des voleurs, des violeurs, qui cumulent les OQTF
00:50:13 et qui sont toujours en liberté dans les rues de France aujourd'hui.
00:50:17 C'est ça qui, davantage que ces passagères ou passagers se soient en liberté,
00:50:21 me met hors de moi en tant que citoyen, tout simplement.
00:50:25 - C'est assez révélateur et le symbole est terrible.
00:50:27 On aura l'occasion de revenir dans les heures, les jours qui viennent.
00:50:30 C'est que demain, effectivement, on vous le rappelle,
00:50:32 il y a cette marche blanche à Pamier pour Alexandra et sa fille,
00:50:36 tuée sur un barrage.
00:50:37 Donc c'était mardi matin.
00:50:38 Nous aurons l'occasion d'y revenir, bien évidemment, sur notre antenne.
00:50:42 Revenons à ce sursaut agricole promis par Gabriel Attal.
00:50:46 Vous avez suivi en direct les annonces du Premier ministre,
00:50:50 cet après-midi en Haute-Garonne.
00:50:52 Il a notamment annulé la hausse du gazole non routier.
00:50:55 Il a annoncé des sanctions contre trois entreprises
00:50:58 ne respectant pas les lois EGalim, qui visaient à promoter,
00:51:02 je vous le rappelle, le revenu des agriculteurs.
00:51:04 La FNSEA, les jeunes agriculteurs, après avoir interrogé leurs adhérents,
00:51:09 ont pris la décision, vous le savez, de poursuivre cette mobilisation.
00:51:13 C'est ce qu'a déclaré le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, sur TF1 à 20h.
00:51:19 Je vous propose d'écouter quelques réactions dans ce sujet d'Adrien Smiteri,
00:51:24 réaction d'agriculteur, et puis nous en parlons ensuite.
00:51:26 A peine le Premier ministre avait-il posé le pied sur cette exploitation agricole
00:51:33 que le ton était donné.
00:51:35 J'espère beaucoup de vos annonces.
00:51:37 On va être là pour rendez-vous.
00:51:38 Un rendez-vous en Haute-Garonne pour calmer la crise.
00:51:41 Loin des traditionnels pupitres des ministères,
00:51:44 la feuille posée sur la paille, Gabriel Attal a multiplié les annonces.
00:51:48 Dès aujourd'hui, je décide de 10 mesures de simplification immédiate
00:51:53 que je prends immédiatement, je le prendrai par décret pour la plupart,
00:51:56 à partir de demain.
00:51:58 Simplification, mais aussi accélération des versements des aides d'urgence
00:52:03 et stricte application des lois EGalim, dont le but est de protéger les revenus
00:52:07 des agriculteurs face aux industriels de l'agroalimentaire.
00:52:11 Et là, il y a trois actions concrètes.
00:52:13 D'abord, on renforce les contrôles.
00:52:15 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
00:52:18 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
00:52:20 Je peux d'ores et déjà vous dire qu'on va prononcer trois sanctions
00:52:24 très lourdes contre des entreprises qui ne respectent pas EGalim.
00:52:28 Autre décision, l'annulation de la hausse de la taxe sur le gasoil non routier agricole.
00:52:33 Il devait augmenter progressivement jusqu'en 2030.
00:52:37 Mettre l'agriculture au-dessus de tout, c'est l'objectif affiché par Gabriel Attal.
00:52:42 Il assure que le gouvernement a entendu et compris le ras-le-bol.
00:52:46 Et beaucoup de réactions politiques qui se succèdent depuis cette fin d'après-midi,
00:52:51 à commencer par celle de Jordan Bardet.
00:52:54 On va peut-être voir sa réaction en fin d'après-midi sur les réseaux sociaux.
00:52:58 Entre communications contrôlisant totalement ce que le gouvernement a soutenu pendant sept ans
00:53:03 et mesurées insuffisantes, Gabriel Attal n'a rien annoncé qui permettent d'assurer la pérennité
00:53:08 et le renouveau du modèle agricole français.
00:53:11 Marine Le Pen, elle, a dénoncé des mesures à court terme.
00:53:16 Les annonces à court terme d'un Premier ministre dépassées par l'ampleur de la crise
00:53:20 ne répondent ni aux enjeux ni aux attentes des agriculteurs.
00:53:22 Restaurer notre souveraineté de grande puissance agricole impose de rompre avec un modèle
00:53:26 qui organise le déclin de notre agriculture.
00:53:29 Sandrine Rousseau, écologiste, donc députée, a critiqué un discours seulement symbolique.
00:53:35 Et "too much" le monde agricole n'a pas besoin pour être sûr de la considération du Premier ministre
00:53:41 qu'il pose ses fiches sur une botte de foin.
00:53:44 Attal expliquait Nicolas Dupont-Aignan lui a dénoncé un jeu d'acteur du Premier ministre
00:53:48 qui tente désespérément de faire croire qu'il va régler le problème.
00:53:54 On le voit Charles Perderot, beaucoup de réactions politiques, beaucoup de critiques également.
00:53:59 Finalement, vous parleriez de mesurettes ce soir de la part de l'exécutif ?
00:54:05 Il y a certaines mesures qui ont été prises après un certain nombre d'annonces qui ont été faites
00:54:11 sans actes concrets derrière.
00:54:13 En fait, nous ce qu'on demande, effectivement le discours peut tenir la route,
00:54:17 mais derrière il faut des actes.
00:54:19 On a rencontré plusieurs fois le ministre de l'Agriculture Marc Fenault
00:54:25 qui est souvent aligné sur nos positions et ce que l'on défend et ce que l'on souhaite pour demain.
00:54:30 Sauf que derrière, il ne se passe rien techniquement sur le pays, dans l'évolution des lois, etc.
00:54:36 Et on ne voit pas d'avancées concrètes de visibilité sur nos métiers.
00:54:41 Aujourd'hui, par exemple, sur le sujet du renouvellement des générations,
00:54:45 qui est un engagement qui a été pris à terre de Jim,
00:54:48 qui a été fait dans le Loirer l'année dernière par le président Macron
00:54:51 sur le pacte loi d'orientation agricole,
00:54:55 des propositions qui ont été faites en fin d'année suite à la mobilisation du retournement des panneaux
00:55:01 qui a été fait sur l'ensemble du territoire,
00:55:03 avec une demande forte qu'on avance sur cette loi,
00:55:06 parce que c'est bien de promettre une loi, mais si on met 5 ans à la faire,
00:55:08 on change de gouvernement entre les deux, et puis derrière il ne se passe rien.
00:55:12 Donc il faut que ça avance relativement vite.
00:55:14 Aujourd'hui, on a l'impression que les annonces sont faites,
00:55:17 la vision est plus ou moins donnée,
00:55:19 mais derrière, il n'y a rien qui avance.
00:55:21 À aucun moment, il n'a parlé de renouvellement des générations dans son discours,
00:55:25 sauf si j'ai oublié, j'ai pas pu écouter ce moment-là en étant sur le terrain.
00:55:31 Mais qu'est-ce que demain on veut mettre en place pour renouveler les générations ?
00:55:35 Il y a quand même un défi important où 50% des agriculteurs vont partir à la retraite dans les 10 ans à venir.
00:55:41 Il faut qu'on ait aussi des mesures et donner envie aux jeunes.
00:55:44 Effectivement, quand on est dans la rue et qu'on montre,
00:55:47 heureusement il y a quand même beaucoup de jeunes, même qui ne sont pas installés,
00:55:50 qui sont dans nos rangs et qui croient encore à l'agriculture et qui veulent en faire leur métier,
00:55:54 il faut donner de la visibilité à long terme et des moyens pour qu'on puisse y arriver.
00:55:58 Et aujourd'hui, sur cet aspect-là, on a vraiment eu un vide complet.
00:56:04 Alors est-ce que ça va revenir derrière ? Je ne suis pas sûr,
00:56:07 mais il va falloir qu'on avance sur cette trajectoire qui est un sujet de fond pour jeunes agriculteurs.
00:56:13 Est-ce qu'il n'y avait pas aussi, Jonathan Cixous, une grande absence ?
00:56:17 Puisque Gabriel Attal ne pouvait pas la convier, c'est l'Europe finalement dans ce discours.
00:56:24 Je pensais faire un coup en le disant avant de vous lancer sur ça.
00:56:27 Ce n'est pas possible Olivier.
00:56:30 Mais oui, c'est exactement ça. J'ai été marqué moi-même en entendant Gabriel Attal tout à l'heure
00:56:37 et les différents intervenants qu'on a pu écouter tout au long de la journée.
00:56:42 L'Europe était totalement absente de tous les mécanismes finalement qui nous étaient présentés,
00:56:49 comme si tout ce que la France peut décider en matière agricole pouvait être décidé à Paris,
00:56:56 comme si la France était totalement souveraine en matière agricole.
00:57:01 Or, et c'est peut-être l'une des clés du problème, c'est qu'il n'y a pas de souveraineté,
00:57:06 il n'y a plus de souveraineté française, notamment en matière agricole.
00:57:12 Je suis le premier, enfin le premier n'étant pas agriculteur, je ne suis pas le premier,
00:57:16 mais je suis dans les premiers à me satisfaire et à être heureux d'apprendre
00:57:21 que le gouvernement va pouvoir peut-être vraisemblablement, sûrement, simplifier,
00:57:26 ne serait-ce qu'un pan de la vie administrative de nos agriculteurs.
00:57:32 Mais est-ce que la France en a seulement et totalement la possibilité ?
00:57:37 Je l'ignore au moment où je vous le demande, parce qu'on a tellement délégué notre propre souveraineté,
00:57:46 notamment, encore une fois, pardon de me répéter, mais c'est le cas en matière agricole à Bruxelles,
00:57:53 je ne sais pas si tout ce qui est aujourd'hui promis à nos agriculteurs,
00:57:56 et tout ce qui va peut-être dès demain encore leur être promis,
00:57:59 pourra être fait sans demander à nos partenaires européens.
00:58:04 C'est, je crois, l'une des clés du problème actuellement,
00:58:09 et on n'a absolument pas eu l'ombre d'une première réponse à ce sujet depuis maintenant 48 heures.
00:58:15 C'est vrai qu'on a parlé du gazole beaucoup, Patrick Legra, mais tu as beaucoup moins d'Europe,
00:58:19 et est-ce qu'au fond, il n'est pas l'âne du problème ?
00:58:21 Aujourd'hui, quand j'ai écouté au démarrage de votre journal, les jeunes agriculteurs,
00:58:26 l'agriculture française, le cœur du réacteur de l'agriculture française, c'est les jeunes agriculteurs.
00:58:31 J'ai moi-même un fils qui a 30 ans, qui s'est installé, qui croit.
00:58:34 Il s'est installé, il va apprendre votre suite.
00:58:36 Voilà, et donc ce cœur aujourd'hui, quand je vois comment il réagit,
00:58:41 pourtant notre Premier ministre est jeune,
00:58:43 je pense qu'aujourd'hui, ne pas prendre en compte cette jeunesse qui est plus mémotivée que nous, les anciens,
00:58:48 pour nous, ça nous donne une pêche qui, je le dis aujourd'hui,
00:58:52 doit nous permettre de remettre tout à plat, aussi bien Bruxelles et tout,
00:58:57 puisque nous-mêmes, on fera une grande démarche le 4 juin prochain à Bruxelles,
00:59:01 avec énormément d'autres pays bruxellois, d'autres pays européens.
00:59:06 Je pense qu'aujourd'hui, le gouvernement n'a pas pris la mesure des problèmes,
00:59:11 comme on disait, on n'a pas parlé de beaucoup de choses.
00:59:13 Je vais prendre un exemple.
00:59:16 On a dit qu'on allait, je dirais, je crois que sur la Bretagne, j'avais noté ça,
00:59:21 la Bretagne, on va doubler le fonds d'urgence.
00:59:23 C'est quand même bien.
00:59:25 Vous avez vu ce qui s'est passé ?
00:59:27 50 millions d'euros.
00:59:28 Vous avez vu ce qui s'est passé dans les Hauts-de-France ?
00:59:30 Vous ne croyez pas qu'on pouvait y intégrer également les Hauts-de-France ?
00:59:33 Je pense qu'il y a une démarche qui n'est pas générale.
00:59:36 On est encore dans ce système de phasé, ce petit truc-là, ce petit truc-là.
00:59:42 Et moi, je dis aujourd'hui, et c'est pour ça que j'ai dit,
00:59:44 aujourd'hui, le système ira jusqu'au bout et on aura la discipline allemande.
00:59:49 Et ce système, moi, je vous le dis, la coordination rurale,
00:59:51 avec ce qui vient d'être relâché, les OQTF, nous, on se joindra au GA
00:59:57 pour que ça dure et que ça se passe bien jusqu'au bout.
01:00:01 Nous n'aurons jamais la discipline allemande, pardon.
01:00:03 Je pense que la discipline allemande, c'est plus ce que c'était,
01:00:06 en particulier au niveau militaire et elle nous manque beaucoup en ce moment.
01:00:12 Mais c'est faux de dire qu'il n'y a pas eu de référence à l'Europe.
01:00:16 Dans le discours, il y a eu des références à l'Europe avec des dérogations sur les jachères.
01:00:21 Ça, ça vient de l'Europe et les dérogations qui vont se faire, si elles se font,
01:00:25 les IED aussi, les directives sur les émissions industrielles.
01:00:29 Et puis, il a surtout aussi parlé d'une chose qui est importante, c'est la PAC.
01:00:32 La PAC, c'est 9 milliards qui sont redonnés à notre agriculture.
01:00:36 On en donne entre 20 et 21. Je peux donner les chiffres exacts ?
01:00:40 Sans doute, mais est-ce qu'on peut ?
01:00:42 Je peux donner les chiffres exacts ?
01:00:43 Vous allez les donner dans un instant.
01:00:46 Effectivement, puisqu'il est 23h30 et Elisa Lukavski nous attend.
01:00:51 Vous l'attendez aussi pour le journal.
01:00:53 Le journal d'Elisa Lukavski, c'est tout de suite les toutes dernières informations.
01:00:56 Avec vous, Elisa.
01:00:57 Les réponses de Gabriel Attal à la colère des agriculteurs.
01:01:00 Le Premier ministre qui a annoncé que la hausse progressive jusqu'en 2030
01:01:04 de la fiscalité sur le gasoil non routier était abandonnée.
01:01:07 Il a également multiplié les promesses de simplification administrative
01:01:11 à 10 mesures immédiates.
01:01:13 Gabriel Attal qui a aussi promis un effort pour débloquer plus rapidement
01:01:16 des aides d'urgence.
01:01:17 Le détail de toutes ces mesures avec Adrien Spiteri.
01:01:20 A peine le Premier ministre avait-il posé le pied sur cette exploitation agricole
01:01:26 que le ton était donné.
01:01:28 J'espère beaucoup de vos annonces.
01:01:29 On va être là pour rendez-vous.
01:01:30 Un rendez-vous en Haute-Garonne pour calmer la crise.
01:01:34 Loin des traditionnels pupitres des ministères,
01:01:36 la feuille posée sur la paille,
01:01:38 Gabriel Attal a multiplié les annonces.
01:01:41 Dès aujourd'hui, je décide de 10 mesures de simplification immédiate
01:01:45 que je prends immédiatement.
01:01:47 Je le prendrai par décret pour la plupart à partir de demain.
01:01:50 Simplification mais aussi accélération des versements des aides d'urgence
01:01:55 et stricte application des lois EGalim dont le but est de protéger
01:01:59 les revenus des agriculteurs face aux industriels de l'agroalimentaire.
01:02:03 Et là il y a trois actions concrètes.
01:02:05 D'abord on renforce les contrôles.
01:02:07 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
01:02:10 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
01:02:12 Je peux d'ores et déjà vous dire qu'on va prononcer
01:02:15 trois sanctions très lourdes contre des entreprises
01:02:18 qui ne respectent pas EGalim.
01:02:20 Autre décision, l'annulation de la hausse de la taxe
01:02:23 sur le gasoil non routier agricole.
01:02:25 Il devait augmenter progressivement jusqu'en 2030.
01:02:28 Mettre l'agriculture au-dessus de tout,
01:02:31 c'est l'objectif affiché par Gabriel Attal.
01:02:34 Il assure que le gouvernement a entendu et compris le ras-le-bol.
01:02:38 Des annonces qui divisent le président de la FNSEA.
01:02:43 Arnaud Rousseau appelle à poursuivre la mobilisation.
01:02:46 Il parle d'annonces trop justes et qui ne répondent pas
01:02:49 à toutes les attentes. Il s'est exprimé ce soir
01:02:51 chez nos co-frères de TF1. On l'écoute.
01:02:53 Nous avons pris la décision de poursuivre cette mobilisation.
01:02:56 C'est une décision difficile mais nécessaire
01:02:59 parce que les annonces du Premier ministre
01:03:02 ne répondent pas à la totalité des questions que nous nous posons.
01:03:05 On appelle à ne pas utiliser la violence, à ne pas déraper
01:03:09 parce que je crois qu'on n'est pas là pour ennuyer les Français.
01:03:12 Demain, on ne peut pas rentrer sans réponse concrète.
01:03:15 On attend que le Premier ministre nous invite dès demain
01:03:18 pour aller plus loin sur nos revendications.
01:03:20 Une annonce sur le prix des péages des autoroutes.
01:03:23 Ils vont augmenter, oui, mais de façon limitée.
01:03:25 Une hausse annuelle de moins de 3%.
01:03:27 Au 1er février, la hausse des tarifs des autoroutes
01:03:30 qui est basée sur l'inflation, qui a atteint 3,87%
01:03:34 sur la période de référence, mais aussi basée sur les plans
01:03:37 d'investissement des sociétés concessionnaires,
01:03:40 des tarifs qui sont validés par les pouvoirs publics.
01:03:44 La suite du procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne.
01:03:48 Ce vendredi, ce sont les victimes et leurs familles
01:03:51 qui étaient entendues parmi eux les deux premiers blessés
01:03:54 du terroriste et la famille de Jean Mazière,
01:03:57 première personne à avoir été tuée, ainsi que Julie,
01:04:00 l'otage contre laquelle le gendarme Arnaud Beltrame
01:04:02 a été échangé.
01:04:04 Les précisions de notre journaliste, police-justice, Sandra Buisson.
01:04:08 C'est dans un huis clos de 50 minutes que la course
01:04:11 s'est plongée ce vendredi après-midi.
01:04:13 Un huis clos entre Radouane Lagdime, le terroriste
01:04:15 de Trèbes et Carcassonne, et Julie, l'agent d'accueil
01:04:18 qu'il vient de prendre en otage au Super U.
01:04:20 Le terroriste lui ordonne d'appeler le 17 pour dire qu'il agit
01:04:23 parce que la France bombarde en Syrie et au Mali
01:04:26 et qu'il faut selon ses termes "assumer",
01:04:28 passer sa revendication.
01:04:30 Julie ne raccroche pas, c'est cet enregistrement
01:04:33 que l'on écoute à l'audience.
01:04:34 Face à celui qu'elle nomme aujourd'hui à la barre
01:04:36 le gamin ou le petit con, cette jeune femme garde son calme
01:04:40 quand il lui dit qu'il est prêt à mourir.
01:04:42 Elle murmure qu'elle n'est pas prête à ça.
01:04:44 L'homme est énervé, excité par le vif, par l'emboucle
01:04:47 des bombardements en Syrie.
01:04:49 Et puis il y a des silences et les murmures de l'assaillant
01:04:51 qui prie à de très nombreuses reprises.
01:04:54 Quand le terroriste lui parle de sa mère, de ses sœurs,
01:04:56 Julie lui parle de sa fille.
01:04:58 "J'ai eu l'impression qu'il avait encore une marque de respect
01:05:01 pour la vie", dit-elle aujourd'hui.
01:05:03 Elle s'accroche alors à ça.
01:05:05 Vient alors le moment où les gendarmes entrent dans le magasin
01:05:07 et la voient au loin d'Arnaud Beltrame.
01:05:09 On devine sa proposition d'échange.
01:05:11 "Elle n'y est pour rien, elle", dit-il.
01:05:13 "Laissez-la sortir, prenez-moi à sa place."
01:05:15 "Vous êtes prêts à mourir pour la France, vous êtes sûrs ?"
01:05:18 répond le terroriste.
01:05:20 La négociation dure une dizaine de minutes
01:05:22 et pendant quelques instants,
01:05:24 ils sont tous les trois ensemble,
01:05:26 Radouane Lagdime, Arnaud Beltrame et Julie,
01:05:28 avant qu'elle n'ose partir.
01:05:30 Elle emporte avec elle le téléphone,
01:05:32 toujours en ligne avec le 17,
01:05:34 ce qu'elle n'arrive toujours pas à se pardonner aujourd'hui.
01:05:37 Merci beaucoup Elisa Lukavski.
01:05:41 Prochain point sur l'actualité,
01:05:43 ce sera l'édition de la nuit à minuit.
01:05:45 Nous continuons de parler des mesures
01:05:48 annoncées par Gabriel Attal et des conséquences également.
01:05:50 Nous nous intéressions il y a un instant
01:05:52 à la question européenne, très peu évoquée.
01:05:54 Si, évoquée tout de même par Gabriel Attal,
01:05:56 qui l'a assurée à propos du Mercosur.
01:05:58 La France s'oppose à la signature du traité.
01:06:00 Écoutez-le.
01:06:02 La France s'oppose de manière claire,
01:06:04 comme elle l'a fait depuis le premier jour
01:06:06 par la voix du président de la République,
01:06:08 à la signature du traité Mercosur.
01:06:10 Je le redis ici de manière très claire, très nette.
01:06:14 Le président de la République s'y est toujours opposé
01:06:16 et nous continuons et continuerons à nous y opposer.
01:06:19 On se demande si la Commission européenne
01:06:21 ne jette pas de l'huile sur le feu, Patrick Legrain.
01:06:24 Puisque partout en Europe, les agriculteurs dénoncent
01:06:27 la concurrence déloyale hors Union européenne.
01:06:31 A la stupeur générale, si je puis dire,
01:06:34 le vice-président exécutif de la Commission européenne
01:06:37 a déclaré, c'était mercredi,
01:06:40 une conclusion des négociations avec le Mercosur
01:06:42 était à la portée de main avant la fin de ce mandat.
01:06:44 Nous travaillons à saisir cette opportunité
01:06:46 qui revêt une importance géopolitique
01:06:48 majeure.
01:06:50 Et on entendait, il y a un instant,
01:06:52 Gabriel Attal s'opposer fermement à ce traité
01:06:56 qui va avoir le dernier mot, finalement.
01:06:58 Premièrement, le Mercosur, rien n'est fait.
01:07:02 C'est une chose.
01:07:05 En tout cas, visiblement, la Commission européenne
01:07:08 en veut de ce traité.
01:07:10 Mais dernièrement, nous avons un avis favorable
01:07:16 pour le libre-échange pour le Chili,
01:07:18 puisque nous y étions à Bruxelles.
01:07:20 Ça, on va dire aussi que ce n'est pas vrai.
01:07:22 Et le libre-échange pour la Nouvelle-Zélande
01:07:24 qui permet de ramener du lait de 20 000 km.
01:07:26 Et ça, ce n'est peut-être non plus pas possible.
01:07:28 Tout à l'heure, lorsque je devais intervenir,
01:07:30 je voulais revenir sur le dossier PAC.
01:07:32 Vous savez, je préférerais avoir en face de moi,
01:07:34 comme je l'ai eu sur d'autres plateaux,
01:07:36 des gens qui sont du milieu agricole.
01:07:38 C'est plus facile parce que c'est quand même délicat.
01:07:41 Et je vous respecte, c'est clair.
01:07:43 Aujourd'hui, sur le dossier PAC, 28 milliards d'euros
01:07:47 donnés par la France, je dirais, à l'Europe.
01:07:52 20 milliards d'euros de retour,
01:07:55 dont ce que vous avez dit, les 9 milliards d'euros
01:07:57 pour l'agriculture.
01:07:59 8 milliards de données à la Commission européenne.
01:08:02 Vous vous demanderez où elles sont,
01:08:04 elles ne reviennent pas à la France.
01:08:06 Ça, c'est le premier point.
01:08:08 Deuxième point, je suis agriculteur.
01:08:10 La prime PAC, par rapport à il y a 7 ans,
01:08:12 et Charles pourra vous le dire,
01:08:14 maintenant, je touche la moitié.
01:08:16 Donc le volume de l'argent, il est là.
01:08:18 Je touche la moitié.
01:08:20 Et pourquoi ?
01:08:22 Je vais laisser à M. le député de dire où est le reste.
01:08:26 Je vais vous dire, d'abord, je ne suis plus député.
01:08:29 Oui, je suis, excusez-moi.
01:08:31 Oui, vous êtes spécialiste, évidemment,
01:08:34 vous êtes agriculteur, vous êtes spécialiste
01:08:36 dans ce domaine-là.
01:08:38 Mais pour autant, on peut s'intéresser aussi
01:08:41 au sujet d'une manière moins pointue,
01:08:44 mais d'une manière intéressée.
01:08:47 Et moi, figurez-vous, je suis natif des Pyrénées-Orientales
01:08:52 et je suis souvent dans un village des Pyrénées-Orientales
01:08:56 dans lequel il y a des éleveurs.
01:08:58 Et on discute souvent en agriculture.
01:09:00 Et on discute en particulier des primes
01:09:02 par tête de bétail qui leur sont données par l'Europe.
01:09:05 Il s'avère qu'aux dernières nouvelles,
01:09:07 à chaque tête de bétail, d'après ce qu'il me dit,
01:09:10 d'après ce qu'il me disait, et je ne le mets pas en doute,
01:09:13 ils avaient par an, sur chaque tête de bétail,
01:09:17 environ entre 1 000 et 2 000 euros par tête de bétail.
01:09:24 Par an.
01:09:26 Donc, ça veut dire qu'il y a quand même,
01:09:28 alors ce n'est peut-être pas suffisant,
01:09:30 ce n'est peut-être pas nécessaire,
01:09:32 en particulier pour acheter le foin,
01:09:34 pour acheter le fourrage, etc.
01:09:36 Mais il y a quand même des retours,
01:09:38 donc on ne peut pas tout nier d'un seul coup.
01:09:41 Ce qu'on veut dire là, c'est que,
01:09:43 puisque vous m'avez fait le plaisir de me rappeler
01:09:47 que j'étais député, j'en suis fier d'être ça,
01:09:50 en particulier, j'ai voté la loi EGalim.
01:09:52 Et si j'ai voté la loi EGalim, c'est pour qu'elle soit appliquée.
01:09:55 Et quand j'entends qu'elle n'est pas appliquée,
01:09:58 ça me désole parce qu'on a passé beaucoup de temps
01:10:00 dans l'hémicycle pour défendre nos agriculteurs
01:10:02 et pour défendre leurs revenus.
01:10:04 Et que ça ne soit pas appliqué, c'est désolant.
01:10:07 – Et on a l'impression, Jean-Michel, pardonnez-moi,
01:10:09 je vous couds la parole, qu'il y a un réveil un peu tardif tout de même.
01:10:11 – De sûr.
01:10:12 – Juste cinq ans après la promulgation de la loi.
01:10:14 – Voilà.
01:10:15 – Mais peut-être, mais à un certain moment,
01:10:18 il y a des contrôles à faire.
01:10:19 Effectivement, vous avez raison dans ce que vous dites,
01:10:21 mais la loi a été promulguée en 2018-2019,
01:10:24 effectivement, il y a un temps qui s'est fait là-dessus.
01:10:27 Et elle devait être mise en place sur plusieurs années.
01:10:30 Donc, si on constate aujourd'hui qu'elle n'est pas appliquée,
01:10:33 et c'est ce qui est constaté, il faut réagir là-dessus.
01:10:35 Quant à la PAC, il ne faut pas dire à un certain moment
01:10:38 qu'elle ne sert à rien, à rien du tout.
01:10:41 Parce qu'il y a des contre-exemples là-dessus maintenant.
01:10:43 Sans doute que ça ne vous agrée pas, sans doute que ce n'est pas votre cas,
01:10:48 mais il y a des cas où il y a des paysans, il y a des agriculteurs,
01:10:53 il y a des éleveurs qui profitent de cette PAC-là.
01:10:55 Peut-être pas assez d'ailleurs, peut-être pas assez, mais ils en profitent aussi.
01:10:58 – Patrick Leroyer, je vous poserai une question un peu plus concrète ensuite,
01:11:01 Charles Perderot, un peu moins technique en tout cas.
01:11:04 Répondez à… – Je vais finir, je vais finir.
01:11:07 Je vous dis encore, ça me désole.
01:11:09 Je vois les réactions, ça va très vite.
01:11:11 Aujourd'hui, votre ami qui vous a dit qu'un agriculteur-éleveur
01:11:16 touchait 1 000 à 2 000 euros par tête, il n'est pas sympa.
01:11:20 – Pourquoi ? – Parce que c'est plutôt 200.
01:11:23 Premier point. Deuxième point. Écoutez-moi, deuxième point.
01:11:27 – Je vais bien. – Mais laissez-moi finir.
01:11:29 Deuxième point, même si, je suis d'accord avec vous,
01:11:31 sur "c'est un p'tit bête", on donne plus.
01:11:33 C'est le système, voyez, je vais dans votre sens,
01:11:35 c'est le système des vases communicantes.
01:11:37 On prend sur les cultures et les parcelles et les pâtures,
01:11:40 "attendez, mais laissez-moi finir", et on donne sur les têtes.
01:11:43 C'est le premier point. Mais je vous répète,
01:11:45 la prime PAC que l'on touche chacun, Charles pourra en parler,
01:11:48 c'est un volume sur l'exploitation.
01:11:50 Ce volume sur l'exploitation a été divisé par deux en sept ans.
01:11:55 C'est une réalité, demandez, faites une étude.
01:11:58 Je vous dis aujourd'hui que, comme nous, nous sommes enfumés,
01:12:01 ce qui me fait mal aux ventes, c'est que même vous,
01:12:04 vous êtes enfumé sur les réalités.
01:12:06 Et ça, c'est gênant.
01:12:08 – Non mais vous voyez… – On aura la question,
01:12:10 on va la répondre, vous répondez, puis après,
01:12:12 une question sur le compte à chargement.
01:12:14 – On a vu en début de journée, à démission,
01:12:16 deux types d'agriculteurs, ceux qui sont d'accord,
01:12:19 qui lèvent les barrages, et ceux qui ne sont pas d'accord,
01:12:21 et qui vont le monter sur Paris.
01:12:22 Ça veut dire qu'à un certain moment, certes, je reconnais
01:12:26 que je peux être enfumé, certes, que vous êtes,
01:12:28 en tant que professionnel enfumé par…
01:12:30 – Oui. – Je ne sais pas par qui,
01:12:32 par le gouvernement, par l'Europe, etc.
01:12:34 Mais qu'à un certain moment, je pense que tout le monde
01:12:36 s'enfume dans tous les sens, puisqu'il y a la moitié de vos gens
01:12:40 qui disent, ce qui a été dit aujourd'hui, c'est plutôt pas mal,
01:12:44 il faut continuer à aller dans ce sens-là,
01:12:46 ceux qui ont été dit aujourd'hui disent certains autres,
01:12:49 c'est pas bien du tout, donc on va monter sur Paris.
01:12:52 Donc à un certain moment, quand même, je veux dire qu'il faut garder
01:12:56 un certain milieu, et il faut parler de choses réelles
01:13:01 en ayant les chiffres réels.
01:13:03 Moi, sans doute que je ne les ai pas, mais vos chiffres que vous dites,
01:13:07 vous, 200 euros sur le truc, on n'y croit pas beaucoup.
01:13:11 – Il nous reste peu de temps, je vous disais,
01:13:13 si vous voudriez intervenir, j'ai une question à vous poser,
01:13:15 Charles Perderau, très précise.
01:13:17 Après toutes ces annonces, toutes ces mesures de Gabriel Attal,
01:13:20 est-ce que, comme le quotidien d'un agriculteur,
01:13:22 on sait, le cri d'alerte, c'est la baisse de revenus,
01:13:26 des productions qui ne sont pas vendues, un malaise dans votre quotidien,
01:13:32 est-ce qu'après l'annonce de ces mesures, vous pensez
01:13:36 que le quotidien des agriculteurs français,
01:13:38 aujourd'hui, va pouvoir s'améliorer, très concrètement ?
01:13:42 – Non, sur du long terme, aujourd'hui, il y a eu des annonces
01:13:46 qui ont été prises, qui concernent des problématiques
01:13:48 bien spécifiques, sur un certain nombre de points, mais qui ne vont pas…
01:13:52 – La fiche de salaire, est-ce qu'elle sera la même à la fin du mois ?
01:13:54 – Non, aujourd'hui, il n'y a rien qui changera.
01:13:56 Sur les égalimes, aujourd'hui, il y a la loi, jusqu'à présent,
01:14:00 la loi, elle était mise en place, mais il n'y a pas de contrôle en face.
01:14:03 Il n'y a pas assez de moyens sur le terrain pour aller contrôler
01:14:05 correctement la loi, et pour aller mettre des amendes.
01:14:09 Donc là, effectivement, ils ont recensé trois grosses,
01:14:11 mais je pense que c'est pas… on est loin du compte.
01:14:13 – Et si les contrôles sont faits, quelles conséquences,
01:14:15 pour vous, effectivement, à la fin du mois ?
01:14:18 – Ça permet de mettre la pression sur la grande distribution,
01:14:22 pour qu'ils puissent redescendre de la valeur dans les cours d'exploitation.
01:14:25 Aujourd'hui, il y a un travail à faire, peut-être, nous, dans nos syndicats,
01:14:29 pour signer un maximum de contrats, chez nos agriculteurs,
01:14:32 nos éleveurs, dans ces égalimes, en contrat tripartite,
01:14:36 pour trouver de la valeur sur le terrain.
01:14:38 Et après, il faut une deuxième chose, c'est qu'aujourd'hui,
01:14:42 on a la PAC, le sujet du budget, de toute façon,
01:14:45 on est parti sur la programmation, on ne peut pas faire grand-chose,
01:14:47 en ce moment, c'est qu'il y a une norme européenne,
01:14:50 qui s'applique à l'ensemble des pays européens,
01:14:52 et derrière, on vient rajouter des normes franco-françaises,
01:14:56 qui se multiplient les unes par-dessus les autres,
01:14:59 et qui dit normes, aujourd'hui, on fait rarement des économies
01:15:03 avec une norme, c'est qu'on vient mettre soit du temps supplémentaire
01:15:07 pour répondre à formulaires, pour dire ce que l'on fait,
01:15:10 soit ceci, soit cela, etc.
01:15:12 - Le choc de simplification, c'est une bonne chose.
01:15:14 - Et aujourd'hui, c'est toujours un surcoût,
01:15:17 par exemple, pour l'exemple des betteraves, que je connais bien,
01:15:19 on nous interdit les néocotinoïdes, et nos pays voisins
01:15:23 continuent à avoir un produit qui est homologué avec des NNI,
01:15:27 donc ils n'ont pas la problématique de la jaunie sur leur territoire,
01:15:30 et il y a l'envie toujours de produire, que nous, on la perd.
01:15:33 Et sur un certain nombre, par exemple, on prend l'exemple des cerises,
01:15:37 aujourd'hui, on n'a plus de produit phytosanitaire homologué
01:15:40 sur la filière agriculture cerise.
01:15:42 Pourtant, on en retrouve toujours dans nos magasins.
01:15:44 Et en fait, on est en train de faire de la décroissance agricole,
01:15:48 alors qu'on a une consommation...
01:15:50 - Vous avez prononcé le mot important.
01:15:52 - Allez-y, Julie, il va trouver, ce sera beau de la fin.
01:15:54 - La PAC et le reste de décision européenne procèdent d'un modèle idéologique
01:16:00 qui est de réduire la production de l'ensemble des pays de l'Union européenne.
01:16:06 Ils ne s'en cachent même plus,
01:16:07 puisque après avoir contesté des études qui disaient qu'effectivement,
01:16:10 ça allait se traduire par une perte de production
01:16:14 et donc des apportations obligatoires venant de pays
01:16:17 qui ne respectent aucune norme, ni sociale, ni sanitaire, ni environnementale,
01:16:23 l'Union européenne elle-même a commandé un rapport dont la conclusion a été
01:16:27 "Oui, il y aura au moins 18% de perte de production".
01:16:31 C'est ce modèle-là dont il n'a été à aucun moment question
01:16:35 dans les déclarations de Gabriel Attal.
01:16:37 Et c'est de ce modèle décroissant que tous les malheurs,
01:16:40 ou la plupart des malheurs, procèdent, si on met à part la surtransposition,
01:16:44 le zèle français à faire adhérer encore...
01:16:47 - Et en tout cas, on arrive au terme de cette émission,
01:16:50 donc des blocages qui ont été levés ce soir,
01:16:53 mais le mouvement l'a bien compris, qui continue.
01:16:56 Nous suivons ça, bien évidemment, de très près.
01:16:58 Nous allons y revenir dans nos prochaines éditions
01:17:01 et demain tout au long de la journée.
01:17:02 Je vous rappelle cette information, ce soir, information Europe 1,
01:17:06 alors que demain une marche blanche est prévue à Pamier pour Alexandra et sa fille,
01:17:11 je vous le rappelle tuée sur le barrage en début de semaine.
01:17:14 Selon les infos d'Europe 1, de notre confrère Louis Dragnel,
01:17:17 deux ressortissants arméniens mis en cause pour homicide volontaire
01:17:20 dans la mort de cette agricultrice et de sa fille à Pamier,
01:17:23 ils ont été libérés par le juge des libertés et des tensions.
01:17:27 Le motif, c'est la non prise en compte de la situation familiale
01:17:30 et de l'intérêt de l'enfant.
01:17:32 La préfecture a pris des mesures d'assignation en résidence.
01:17:35 Les deux ressortissants arméniens sont sortis du centre de rétention administrative
01:17:38 par leurs propres moyens.
01:17:40 La troisième personne reste en détention provisoire.
01:17:44 Message envoyé, catastrophique, un symbole catastrophique.
01:17:47 Donc ce soir, nous aurons l'occasion de reparler demain
01:17:49 et de suivre cette marche blanche pour Alexandra.
01:17:51 Un grand merci à tous les six d'avoir décrypté, d'avoir analysé,
01:17:54 d'avoir débattu aussi, on l'a vu, entre Jean-Michel Fauvergue et Patrick Legras
01:17:58 sur ce dossier compliqué de l'agriculture, mais ô combien important.
01:18:03 Dans un instant, l'édition de la nuit, c'est avec Mathieu Devez.
01:18:07 Excellente nuit sur nos trentaines.
01:18:09 À très vite, un grand merci à Aurélie Loucanot de m'avoir aidé
01:18:13 à préparer cette émission, ainsi qu'à toutes les équipes techniques en régie.
01:18:16 À très vite sur CNews, très bonne nuit.
01:18:18 -C'est bon.
01:18:19 [musique]

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