• il y a 9 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la journée mondiale contre l'obésité. En France ce sont près de 25% des enfants qui sont en surpoids ou obèses.

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Transcription
00:00 - Europe 1, Pascal Praud. - Avec Pascal Praud dans "11h à 13h" sur Europe 1.
00:05 Ce matin, j'ai écouté à 6h20, comme tous les jours, la partition d'Ombline Roche.
00:10 Et la partition a été consacrée à Claude Nougaro, Laurent.
00:13 Qui nous a quitté le 4 mars 2024, il y a 20 ans, 4 mars 2004, pardon.
00:18 Claude Nougaro, c'est une inspiration.
00:20 Ah oui, je crois que la musique, c'est le passeport des dieux, n'est-ce pas ? C'est le passeport du ciel.
00:25 Toulouse, Armstrong, le jazz et la java, Nouga York, Cécile, ma fille.
00:29 Cécile, ma fille.
00:33 Et c'est aussi le prénom de sa grand-mère.
00:35 Et d'ailleurs, si vous avez choisi le prénom Cécile pour votre fille, après avoir écouté la chanson de Nougaro,
00:39 appelez-nous au standard d'Europe 1.
00:41 Claude Nougaro, Toulouse, maître Toulouse.
00:45 Mais alors, notre ami, on lui a même pas dit encore au revoir, notre ami toulousain.
00:50 Qui ça, Pascal ? Excusez-moi.
00:52 Mais ça fait... alors, on n'a pas dit au revoir tout à l'heure.
00:55 Non, alors, attendez, c'est pas de ma faute, là. Non, non, non, mais oui, mais...
00:57 On a un programme, monsieur !
00:59 Oui, mais je voudrais quand même dire au revoir aux gens et notre ami de Toulouse.
01:01 Alors, qu'est-ce que je fais ? Je le rappelle.
01:03 Je trouve que son témoignage était formidable.
01:05 Mais oui, il était super.
01:06 Parce que son témoignage, chacun ou beaucoup de gens peuvent se reconnaître dans un témoignage comme celui-là.
01:10 Deux salaires, une fichéarchie, tu payes... ça coûte au moins 15 000 euros par an.
01:16 Il ne prend pas de vacances l'année dernière.
01:18 Donc là, pour cette classe moyenne, il y a... et sans aide.
01:22 Et c'est ça qui est intéressant.
01:24 Si j'ose dire, c'est-à-dire que tu ne peux même pas déduire de la somme à payer ou de la somme à déclarer.
01:30 Alors que Fabrice Laffitte me disait que jadis...
01:33 Oui, jadis, on en avait une petite partie, oui.
01:35 Vous êtes sûr de ça, qu'on pouvait...
01:37 Oui, quand on aidait son enfant, on avait une petite partie qu'on pouvait déduire.
01:40 Et notamment si, évidemment, si tu finances ses études.
01:43 Parce que si tu finances ses études, si tu peux le prouver, c'est de...
01:46 Je pense que c'est vraiment intéressant, même pour l'État français,
01:50 de favoriser, évidemment, que les enfants puissent faire des études et un bon job plus tard.
01:57 On change de sujet.
01:59 C'est aujourd'hui la journée mondiale de l'obésité.
02:02 Vous en avez parlé tout à l'heure, c'est un constat alarmant.
02:04 Près d'un enfant sur quatre est gros ou obèse en France, un enfant sur quatre.
02:08 Est-ce le cas dans votre famille ?
02:09 Comment vivent-ils ce surpoids ou cette obésité ?
02:11 Est-ce que vous êtes touché directement ?
02:13 Est-ce que nous sommes déjà avec Antoine Épin, qui est spécialiste dans le médecine ?
02:17 Il est avec nous !
02:18 Bonjour, monsieur Épin.
02:19 - Bonjour. - Et merci d'être avec nous.
02:21 Comment, diagnostique ou à partir de quel moment considère-t-on qu'on est obèse ?
02:28 Alors, la vie avec l'obésité peut apparaître très jeune.
02:33 D'ailleurs, on voit dans une étude internationale qui est sortie très tôt
02:36 que l'âge d'apparition de l'obésité se fait de plus en plus tôt, et ce à travers le monde.
02:40 C'est une vraie pandémie qui est en train de se faire.
02:42 On a un besoin de suivi des patients dès le plus jeune âge,
02:47 au cours de la pédiatrie, mais aussi à l'âge adulte.
02:50 Et ça se fait avec un entretien qui doit nécessiter du temps
02:55 pour permettre aux gens de pouvoir parler de ce type de problème.
02:58 Alors, ma question était plus précise, à partir de quel niveau de poids
03:02 ou quel calcul faut-il faire pour savoir qu'on est précisément sujet à l'obésité ?
03:08 Alors, chez les enfants, on va se référer aux courbes de poids et à l'évolution de celle-ci.
03:13 Parfois, on voit une accélération très forte et on va dépasser un certain niveau dans les courbes
03:19 qui vont permettre d'établir un diagnostic d'obésité.
03:22 Chez les adultes, on a classiquement tendance à parler par rapport à la classification de l'OMS et à l'IMC.
03:29 Alors, il faut peut-être rappeler ces dessins.
03:32 On va parler de surpoids avec un IMC supérieur à 25
03:36 et d'obésité à partir d'une obésité supérieure à 30.
03:40 Mais les retentissements de la maladie peuvent être déjà présents
03:45 tant forcément que ce soit lié au poids, en fait.
03:48 - Alors, monsieur Epin, moi je ne suis pas un spécialiste de l'obésité, bien sûr,
03:52 et je pense à ceux qui nous écoutent qui ne le sont pas non plus.
03:56 Est-ce que l'obésité sur tous les enfants que vous avez dans votre cabinet,
04:02 est-ce qu'on peut séparer une sorte d'obésité génétique, si tant est que le mot existe,
04:08 d'une obésité liée à un comportement alimentaire ?
04:12 - Alors, dans tous les cas, on ne devient pas obèse sans avoir un terrain biologique qui le favorise.
04:18 Il y a effectivement des pourcentages très rares d'obésité purement génétique.
04:22 Après, il y a toujours une partie de gènes qui vient quand même contribuer
04:27 à favoriser les facteurs sociaux importants d'un milieu qui peut permettre à l'obésité de se développer.
04:33 - Et est-ce qu'on arrive à déterminer, de faire une différence ?
04:42 Est-ce que 7 ou 8 enfants sur 10, par exemple, s'ils avaient une vie différente,
04:48 s'ils faisaient davantage de sport, s'ils déjeunaient ou dînaient peut-être d'une manière différente,
04:54 ils retrouveraient un poids classique ? Est-ce qu'on arrive à faire cette classification ?
04:58 - Alors, c'est tout à fait pertinent de parler de la vie différente de chacun
05:02 parce que chaque cas d'obésité est différent.
05:05 Il va y avoir effectivement des facteurs qui vont contribuer à la prise de poids
05:09 par rapport à des problèmes alimentaires ou d'activités physiques
05:14 ou d'ambiances aussi à la maison avec des exemples qui peuvent être reçus.
05:20 Mais souvent, ça nécessite quand même un petit peu d'analyse et de temps pour réfléchir à la question.
05:27 Ce n'est pas forcément évident et ce n'est pas que manger et bouger qui contribuent à l'obésité.
05:32 Il y a beaucoup de facteurs qui déterminent.
05:34 - Est-ce que vous diriez qu'au fond, l'obésité n'est qu'une conséquence
05:37 et ce qu'il faut soigner, le médecin que vous êtes, c'est la cause de cette obésité,
05:43 donc la cause de celui qui mange, un peu plus que de raison.
05:46 Et là, on arrive sur des difficultés, j'imagine pour vous, de diagnostic,
05:51 de bien savoir, de bien identifier le souci.
05:57 - Sauf que manger, ce n'est pas un acte qu'on a de manière individuelle.
06:00 Ce n'est pas de la responsabilité de chacun.
06:02 Nous avons des influences autour de nous sur la manière dont on mange.
06:05 Comme je vous le disais, dans une famille, il peut y avoir des traditions,
06:08 des manières de manger qui sont communiquées, insufflées par les parents.
06:11 Des petites choses comme manger très vite ou manger en quantité inadaptée par rapport à un enfant,
06:16 ça peut tout de suite amener à des conséquences sur le long terme.
06:20 Il peut y avoir aussi une ambiance qui nécessite un petit refuge pour l'enfant dans l'alimentation.
06:25 Il y a des raisons diverses et variées de voir la cause de poids et de...
06:28 - C'est ça qui m'intéresse, mais est-ce que...
06:30 J'entends bien que c'est toujours difficile de tirer des généralités,
06:35 mais est-ce que, par exemple, l'obésité est signe de mal-être ?
06:38 - Alors, on voit qu'effectivement, il y a un lien qui existe actuellement
06:44 entre une dépression et parfois un refuge dans l'alimentation.
06:49 Est-ce que c'est toujours le cas ? Pas forcément,
06:52 mais on sait que de toute façon, l'obésité contribue et est favorisée par un terrain psychologique fragile.
06:59 - Bon, surtout ces jeunes gens, parce que vous, vous recevez des gens de tout âge ou plutôt des...
07:06 - Tout à fait !
07:07 - Bon, est-ce que vous arrivez à être efficace ?
07:10 Est-ce que vous arrivez à ce que des gens qui étaient obèses ne le soient plus sur une longue période ?
07:17 - Alors, l'obésité est une maladie chronique sur la vie.
07:20 Ce qu'on va essayer de faire pour les enfants, ce n'est pas de les faire maigrir,
07:24 mais déjà de stabiliser la prise fondérale et de faire en sorte que la courbe n'augmente plus.
07:30 Donc, de leur apprendre à reconnaître leurs sensations alimentaires,
07:34 de fonctionner comme leur corps leur demande,
07:38 et d'avoir plus l'estomac qui vient demander à manger que le cerveau.
07:42 Donc, on a parfois des prises en charge qui se passent plutôt très bien,
07:48 et des enfants qui se reconstruisent et qui prennent un petit peu le corps
07:55 avec simplement leur physique, la tolérance simplement d'avoir un physique
08:00 dans un gradient un peu plus large que celui qu'on conçoit de cette tranche 18 à 25.
08:06 Déjà, ça peut aider, mais ce n'est pas une maladie qu'on guérit aujourd'hui l'obésité.
08:10 C'est une maladie à laquelle on apporte des soins, il faut beaucoup de bienveillance...
08:15 - Vous parlez de maladie pour l'obésité, donc une prise de bois n'est pas forcément une obésité ?
08:21 - Non, une prise de bois rapide n'est pas forcément liée à une obésité,
08:25 il peut y avoir d'autres choses, l'obésité va être consécutive d'une prise de bois.
08:30 - Et j'ai encore quelques questions à vous poser, mais Fabrice Laffitte me fait des grands signes à 12h41,
08:37 donc on reparlera dans une seconde avec vous, et notamment les interventions chirurgicales,
08:42 c'était ça qui pouvait m'intéresser, est-ce qu'elles sont efficaces ?
08:45 On appelle ça un nano-gastrique, donc monsieur Epin, spécialiste dans la médecine de l'obésité,
08:51 nous dira ce qu'il en pense à tout de suite.
08:53 - Et vous pouvez réagir au 0180 20 39 21, vos commentaires aussi sur la page Facebook Pascal Prohevo.
08:58 - De 11h à 13h sur Europe 1, et nous sommes toujours avec le docteur Antoine Epin pour parler obésité, Pascal.
09:05 - Et c'est un sujet qui évidemment est au cœur de toutes les actualités,
09:09 c'est la journée mondiale contre l'obésité aujourd'hui, c'est un constat alarmant,
09:13 près d'un enfant sur quatre est gros ou obèse en France.
09:15 Nous sommes avec Antoine Epin, spécialiste dans la médecine de l'obésité à Nancy,
09:20 c'est vrai que c'est difficile dans les familles forcément,
09:23 lorsque un cas est comme celui-là, et puis dans la vie professionnelle c'est handicapant aujourd'hui,
09:29 c'est vrai que les gros sont souvent stigmatisés.
09:34 Je parlais d'opérations chirurgicales avec pose d'un anneau gastrique,
09:39 quel est votre avis là-dessus, monsieur Epin ?
09:42 - Je pense que la chirurgie, et nous avons la chance en France d'avoir un système qui est assez favorable,
09:49 pour qu'il n'y ait pas de discrimination justement sur l'accès quand c'est nécessaire,
09:53 et que cela a été évalué avec des spécialistes dans un parcours de soins qui a été coordonné
09:57 avec des médecins qui ont des compétences d'évaluation,
10:00 et qu'on respecte toutes les recommandations qui ont été mises en place depuis 3 à 4 ans
10:05 par les sociétés savantes dont l'autorité de santé ou la Féro,
10:09 qui nécessitent encore d'être étoffées pour que les patients puissent savoir s'y retrouver,
10:14 mais une chirurgie de l'obésité, quand elle est faite suivant les bons critères,
10:20 quand la patiente a bien conscience de sa maladie et qu'elle est engagée
10:24 dans une dynamique de perte de poids et un accompagnement à côté,
10:29 peut avoir parfois un intérêt.
10:32 Il existe différents types de chirurgie, dont l'anneau,
10:35 ou d'autres types plus invasifs.
10:39 C'est aux chirurgiens et à l'équipe multidisciplinaire qui s'occupe du patient
10:44 de l'évaluer et l'indication.
10:46 - Bonjour, merci beaucoup M. Epin, spécialiste de l'obésité pour cette journée particulière.
10:51 Il est 12h48.

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