• il y a 11 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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Transcription
00:00 - L'article a retenu notre attention dans le journal Le Parisien aujourd'hui en France,
00:07 le grand tabou de l'enfant préféré dans les fratries.
00:10 Il y a parfois celui que l'on adore, au grand dam des autres, aime-t-on tous ses enfants
00:14 de la même façon ? C'est vrai que c'est un sujet qui est arrivé dans l'actualité
00:17 avec ce qui se passe dans la famille Delon, où on sait, en tout cas c'est ce qui se dit,
00:23 que Anushka serait l'enfant préféré d'Alain Delon.
00:25 Nous sommes avec, je crois, Béatrice, c'est bien ça ? - Oui absolument, bonjour.
00:31 - Bonjour Béatrice, pourquoi vous voulez intervenir sur ce sujet ? Vous êtes psychologue ?
00:36 - Oui, je suis psychologue, absolument, c'est vous qui m'avez contactée.
00:40 - Pardonnez-moi, oui.
00:41 Pour te le dire, je vais dire la vérité à l'auditeur, je pensais que vous étiez un
00:45 témoignage d'un enfant qui avait été préféré ou pas, mais vous êtes d'abord Béatrice
00:50 Camper Royer, pardonnez-moi.
00:51 Bon, d'abord, ça, ça fait peur, pourquoi ça fait peur ? Parce que d'abord on est père
00:58 soi-même, beaucoup de gens nous écoutent, donc j'espère qu'on ne préfère pas nos
01:02 enfants par rapport à un autre, et puis on a été aussi enfant, et on sait si on était
01:06 l'enfant préféré ou pas, si tant est que dans les familles il y a un enfant préféré.
01:10 - C'est le fantasme de tous les enfants d'être l'enfant préféré, mais en réalité c'est
01:17 quand même un fantasme, oui, parce que les enfants détestent partager l'amour de leurs
01:22 parents, ils rêvent tous d'être fils uniques ou filles uniques, et les rapports entre frères
01:28 et soeurs sont toujours très ambivalents, mais ceci dit, il n'y a pas vraiment de préférence,
01:35 les enfants ne sont jamais exactement les mêmes parents pour chaque enfant, l'enfant est né
01:43 à des moments différents de leur vie, cet enfant-là va leur renvoyer des choses que
01:49 d'autres ne vont pas leur envoyer, donc effectivement il y a des nuances.
01:54 Ce qu'il ne faut pas c'est qu'il y ait de l'injustice, qu'il y ait vraiment des différences
02:01 marquées avec des injustices, et là c'est très inconfortable pour tout le monde, pour
02:06 évidemment l'enfant qui est laissé pour compte, et pour l'enfant qui est préféré
02:10 qui souvent va se retrouver entravé dans des liens fusionnels pas agréables non plus.
02:17 Mais forcément ça peut arriver qu'il y ait un de ces enfants avec lequel on partage plus
02:24 de choses, parce que ça peut être le sport par exemple, ça peut être un centre d'intérêt
02:33 qu'on a, et que l'autre enfant ne partage pas cette passion des parents, donc ça peut
02:40 se éloigner aussi j'imagine.
02:42 Bien sûr, mais il n'y a pas d'injustice à ce moment-là.
02:46 Non, mais il n'y a pas d'injustice, mais ça peut être mal vécu peut-être.
02:50 Oui, mais ça peut aussi, ça tourne.
02:52 On peut à un moment de la vie d'un enfant avoir beaucoup d'affinité, de complicité
02:57 sur tel ou tel sujet, puis après ça va tourner, ça va être un autre.
03:00 Donc je pense qu'au fond, sur l'ensemble d'une vie, ce n'est pas forcément pathologique
03:08 ou en tous les cas ça ne crée pas de vraie souffrance.
03:11 Par exemple dans le cas de Lowe, oui effectivement on a l'impression, même si on n'est pas dedans,
03:17 mais on a quand même l'impression qu'il y a une préférence affichée pour sa fille
03:22 et qu'il y a des injustices, ne serait-ce que même testamentaires.
03:26 C'est ce que j'ai lu dans la poèse.
03:28 Et là pour le coup on est dans l'injustice, on est dans la préférence affichée, on est
03:33 dans le rejet, et c'est très douloureux.
03:35 - Alors vous êtes psychologue évidemment pour enfants et adolescents, mais pour écouter
03:38 les uns et les autres, passer un certain âge, parce que quand on a 20 ans, 25 ans, peut-être
03:43 qu'on ne parle pas de ces choses-là avec autant de liberté, mais que de souffrance
03:46 dans les familles.
03:47 Alors je sais que c'est votre métier, madame Copper Royer, que de souffrance.
03:51 Ce qu'on entend parfois est terrible, ce que des femmes, des hommes disent sur la manière
03:56 dont leur père se comportait, dont leur frère ou soeur parfois se comportait avec eux.
04:01 C'est terrible ce qu'on découvre derrière lorsqu'on soulève un peu le tapis.
04:06 Alors les gens ne le disent pas naturellement, ils le disent parfois en fin de soirée, quand
04:09 ils ont parfois pourquoi pas un petit peu de but, et on voit des souffrances intactes
04:14 qui remontent à la souffrance, à la surface.
04:18 - Oui absolument, mais effectivement ce n'est pas un long fleuve tranquille, et le mythe
04:24 de l'harmonie familiale est très très souhaité, mais c'est quand même un peu un mythe.
04:27 Il y a beaucoup, notamment entre les frères et soeurs, des rivalités et de l'ambivalence.
04:35 Moi je dis toujours aux enfants que je vois que les frères et soeurs on les aime, mais
04:38 pas tout le temps.
04:39 - Mais ça, ça dépend des parents, parce qu'en même temps, quand les parents disent
04:45 matin, midi et soir, vous vous devez solidarité à tous les deux, vous n'avez pas le droit
04:50 de vous critiquer ou de vous comparer l'un et l'autre, vous n'avez pas le droit, vous
04:54 devez toujours marcher ensemble, main dans la main, toujours, et peut-être que lorsqu'ils
04:59 arrivent ados et lorsqu'ils seront adultes, ils auront été formatés dans cet esprit-là.
05:03 Peut-être !
05:04 - Oui, je pense qu'il faut accepter que les enfants se discutent de temps en temps, ce
05:13 qu'il faut c'est veiller à ce qu'il y ait du respect, et que chacun se respecte, mais
05:20 on n'est pas obligé de s'aimer tout le temps, de s'entendre tout le temps.
05:22 - C'est normal les disputes.
05:23 - Bien sûr, bien sûr.
05:25 - Oui, oui, oui, mais…
05:26 - Moi, les parents interviennent souvent et mieux ils se portent, sauf si ça devient
05:30 récurrent et qu'il y en a un qui est vraiment dans une espèce de rejet systématique de
05:36 l'autre, à ce moment-là, il faut intervenir.
05:38 Mais la plupart du temps, heureusement, ça va, ça vient.

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