• l’année dernière
Nikola Mirkovic est le président de l’association Ouest-Est. Il est l’auteur de "Chaos ukrainien, comment en est-on arrivé là ?" et d’un magistral "L’Amérique Empire" dont parait une édition mise à jour et augmentée. Dans cet ouvrage, Nikola Mirkovic explique que l’Amérique est un empire qui ne dit pas son nom. De leur conquête sur les Indiens aux offensives militaires à travers le monde, les Américains ont constamment été en guerre, non pour créer des colonies comme un empire classique, mais pour étendre leur puissance politique et diffuser l’American Way of Life.
Il y a un an, dans une émission sur TVL regardée par plus d’un million de personnes, Nikola Mirkovic évoquait des Etats-Unis qui entrainaient les pays européens dans le piège de Thucydide. Douze mois plus tard, est-ce encore le cas ? Est-ce que cette puissance dominante entre indirectement en guerre avec une puissance émergente en raison de la peur suscitée par sa montée en puissance ? Réponse dans cet entretien qui aborde, avec sérieux et précision, les risques de guerre en Europe mais aussi Trump, Biden et les primaires républicaines et démocrates américaines.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:06 Le président de l'association Ouest-Est,
00:08 il est auteur du "Chaos ukrainien, comment en est-on arrivé là,
00:11 comment en sortir ?"
00:12 et puis aussi l'auteur de "L'Amérique empire"
00:15 dans une version deuxième édition,
00:17 c'est une version mise à jour et augmentée.
00:20 Nicolas Mirkovic, bonjour.
00:21 Bonjour.
00:21 Merci d'être sur TV Liberté.
00:23 Il y a un an, au même endroit,
00:25 vous indiquiez "ces hommes politiques ne connaissent pas le mot paix
00:28 et surtout ils n'ont pas connu la guerre comme les anciens.
00:32 Ils n'utilisent jamais le mot paix,
00:33 ils veulent engager la France dans une guerre avec la Russie
00:36 mais ils n'ont jamais connu la guerre."
00:38 C'est Emmanuel Macron.
00:39 Que dire de ces dernières déclarations,
00:42 pour le moins belliqueuses ?
00:43 Le manque de raison,
00:45 la façon dont ça a été dit comme ça,
00:48 engager la France sur un sujet aussi grave que la guerre,
00:52 sans avoir débattu au Parlement évidemment,
00:55 sans avoir parlé aux Français,
00:57 dans le contexte actuel,
00:58 est quelque chose qui est particulièrement inquiétant.
01:01 Il annonce l'éventualité,
01:03 la possibilité d'envoyer des troupes françaises en Ukraine,
01:06 dans une zone de guerre où il y a déjà des soldats,
01:08 je pense même français, en tout cas de l'OTAN,
01:09 qui sont sur place pour différentes opérations.
01:11 Le Financial Times l'a encore rappelé l'autre jour.
01:14 Mais aller de manière aussi concrète,
01:16 dire "on est prêts, on veut tellement faire du mal à la Russie
01:19 qu'on est prêts à mettre des hommes, à sacrifier nos jeunes",
01:22 sortir cette phrase-là est quelque chose de particulièrement inquiétant
01:25 parce que pourquoi est-ce qu'on devrait le faire ?
01:26 Quels sont les intérêts de la France en Ukraine aujourd'hui ?
01:30 On y reviendra certainement tout à l'heure,
01:31 mais si on est des justiciers du monde,
01:33 pourquoi est-ce qu'on n'envoie pas des troupes également au Moyen-Orient ?
01:35 Pourquoi est-ce qu'on n'envoie pas,
01:36 quand il y avait la guerre entre le Yémen,
01:37 les Houthis et l'Arabie Saoudite,
01:39 qu'est-ce que c'est que cette vision ?
01:40 On va envoyer des soldats au sol ?
01:41 Ce n'est pas notre guerre.
01:43 On est, en tout cas pour les Français,
01:45 pour le peuple français, on ne comprend pas les intérêts.
01:47 Il sort ça à la cantonade,
01:49 comme il aurait pu sortir n'importe quelle chose,
01:51 et c'est particulièrement inquiétant,
01:53 parce qu'il engage le peuple français
01:55 dans une guerre qui n'est pas la nôtre.
01:58 Et en plus, qu'est-ce qu'on ferait exactement ?
02:00 Quels moyens ?
02:01 On sait que l'armée française n'a plus du tout les moyens d'avant,
02:04 donc on va envoyer des soldats français
02:06 qui vont apprendre à se battre dans des tranchées
02:08 que nous ne connaissons quasiment plus
02:09 depuis la Première Guerre mondiale.
02:10 Donc c'est les soldats ukrainiens
02:11 qui sont en train de perdre contre les Russes actuellement,
02:13 qui vont former les soldats français
02:14 à se battre pour cette guerre d'attrition,
02:16 cette guerre de tranchées.
02:17 C'est complètement ridicule,
02:18 et je plains les pauvres soldats français
02:20 qui, en entendant cette phrase,
02:21 ont dû se dire "mais on ne peut pas aller se battre là-bas,
02:23 on n'est pas formés, qu'est-ce qu'on va y faire ?"
02:25 Et puis je pense qu'ils ne sont pas rentrés dans l'armée française
02:27 pour ce type de mission.
02:28 Donc c'est particulièrement inquiétant
02:30 qu'un président de la République
02:31 prenne avec autant de légèreté un sujet aussi grave.
02:34 Est-ce que vous pensez, comme Dominique de Villepin,
02:36 que la France est en train de perdre
02:38 la bataille diplomatique mondiale ?
02:40 Oui.
02:41 Aujourd'hui, nous ne l'oublions pas,
02:42 la racine de cette guerre, quelle est-elle ?
02:44 C'est extrêmement important de le rappeler régulièrement.
02:47 Les États-Unis ne veulent pas que la Russie
02:50 et l'Europe de l'Ouest, pas forcément s'unissent,
02:52 mais collaborent, travaillent ensemble.
02:54 Parce que si l'Europe de l'Ouest et la Russie,
02:56 la Russie qui est une grande puissance,
02:57 on voit même technologique, militaire,
02:59 une grande puissance, qui a des ressources naturelles
03:01 à foison énormément,
03:03 on pourrait mieux travailler ensemble.
03:05 Et si on travaillait mieux ensemble
03:06 entre l'Europe de l'Ouest, l'Europe centrale, la Russie,
03:08 eh bien sur ce continent,
03:10 qui a une civilisation commune,
03:12 qui a une histoire commune, nous nous connaissons bien,
03:14 nous n'aurions plus besoin des États-Unis
03:16 ou moins besoin des États-Unis.
03:17 Et les Américains ont peur de ça.
03:20 Pour eux, en tout cas pour ceux qui sont au pouvoir
03:22 depuis ces dernières générations,
03:23 nous sommes un protectorat.
03:24 C'est ce que dit Zbigniew Brzezinski
03:25 dans "Le Grand Échecquier".
03:26 Nous sommes un territoire qui est de consommateurs
03:30 prêts à acheter du matériel informatique,
03:32 des idées, des vidéos, des films américains.
03:35 Notre société est en train de s'américaniser
03:37 au profit de grandes multinationales américaines
03:40 et des politiques américaines
03:41 qui sont dans leur projet de mondialisation.
03:44 Ça c'est l'origine de cette guerre contre la Russie
03:47 et on suit aveuglément la politique américaine.
03:52 Donc Emmanuel Macron ne fait que répéter
03:55 ce que dit Joe Biden.
03:56 Il n'y a plus de diplomatie à partir du moment
03:59 où un État soumet sa souveraineté à un autre État.
04:01 L'intelligence de la France
04:02 ou l'intelligence de n'importe quel pays européen
04:04 est d'abord de chercher la paix.
04:06 On n'a personne à intérêt à ce qu'il y ait une guerre
04:08 parce que cette guerre en effet si elle dérape,
04:10 elle va tuer nos propres enfants.
04:13 Elle est déjà en train de faire beaucoup de mal
04:14 à nos économies, elle va faire du mal à nos peuples.
04:16 Et qu'est-ce qui restera de l'Europe après
04:18 si on retourne dans une guerre mondiale
04:20 qui a déjà fait beaucoup de mal ?
04:21 La première et la deuxième ont déjà fait beaucoup de mal.
04:24 La troisième sera terrible pour nous,
04:25 ce n'est pas notre intérêt.
04:26 La diplomatie française, l'intelligence,
04:29 c'était de discuter directement avec Poutine,
04:32 c'était de discuter avec Zelensky,
04:33 c'était de faire une coalition mondiale,
04:37 pas forcément européenne,
04:38 pour essayer de revenir à la paix.
04:40 On sait qu'il y a eu des discours entre ukrainiens
04:42 et russes au tout début de l'invasion russe en 2022.
04:46 Qui a organisé ces négociations ?
04:49 Les turcs.
04:51 Les turcs.
04:51 Et ils ont très bien fait,
04:53 et on doit les féliciter,
04:54 pas un peuple européen a cherché à faire la paix
04:56 entre deux peuples slaves,
04:58 frères majoritairement orthodoxes.
04:59 C'est une honte.
05:00 On a sabordé notre diplomatie,
05:02 mais Emmanuel Macron n'arrête pas de la saborder,
05:03 parce que c'est un atlantiste.
05:05 Et comme tous les atlantistes qui sont aujourd'hui
05:07 à la tête de pays de l'Union européenne,
05:09 ils pensent que c'est les américains
05:11 qui doivent gouverner les choses du monde.
05:12 C'est la servitude volontaire de la BOFC
05:15 appliquée à des États.
05:17 Et donc évidemment, cela se fait,
05:19 il finit toujours à notre détriment.
05:21 Alors il y a un fait important
05:22 que je vous soumets Nicolas Mirkovic,
05:24 c'est la réponse à la proposition
05:27 d'envoi de troupes occidentales en Ukraine.
05:28 Cette option n'a trouvé aucun écho favorable,
05:32 en fait, en Europe,
05:34 mais aussi de l'autre côté de l'océan Atlantique.
05:36 Joe Biden estime, tout comme l'OTAN,
05:39 que le chemin de la victoire,
05:40 je le cite, "ne passe pas par l'envoi sur le terrain
05:42 en Ukraine de troupes des USA et l'OTAN".
05:45 Donc, à la limite, sur le papier,
05:47 plus raisonnable que la France ?
05:48 Oui.
05:49 Oui, et c'est ce qui est aussi inquiétant
05:51 dans le comportement de Macron,
05:52 c'est-à-dire qu'il dit qu'il y a une discussion,
05:53 alors déjà, il y a un élément qui est intéressant,
05:55 c'est qu'on a rassemblé la communauté internationale à Paris
05:57 pour parler de la guerre en Ukraine,
05:59 pas de la paix en Ukraine,
06:00 je pense que c'est extrêmement important de le souligner.
06:02 Cette communauté internationale,
06:02 c'est une vingtaine de pays,
06:04 des pays membres de l'OTAN en Europe,
06:06 plus des émissaires du Canada et des États-Unis.
06:09 Macron sort de cette réunion en disant,
06:10 "il ne faut pas, on a discuté entre nous,
06:12 et puis il ne faut pas exclure la possibilité
06:14 d'envoyer des troupes au sol".
06:15 Et tout de suite après, on a Olaf Scholz,
06:18 le chancelier allemand qui dit "non, non, on ne veut pas ça",
06:20 Joe Biden qui dit "non, ce n'est pas la solution",
06:23 la Grèce qui est une grande puissance militaire,
06:25 "et non, surtout pas, on ne veut pas envoyer des hommes au sol".
06:27 Quand Macron sort ça,
06:29 quels sont les intérêts qu'il est en train de défendre ?
06:31 Au nom de qui parle-t-il ?
06:32 Parce que visiblement, il ne parle pas au nom du peuple français,
06:34 "nous ne voulons pas de guerre", on l'a bien vu très rapidement,
06:37 des mouvements de gauche, de droite,
06:40 peut-être un peu moins du centre,
06:41 mais étaient vraiment contre, sont contre cette proposition.
06:45 Les alliés de Macron sont contre également.
06:48 Donc, qu'est-ce qu'il y a ?
06:48 Quelle est cette idée qu'il fait flotter comme ça ?
06:50 C'est extrêmement dangereux.
06:51 On dirait qu'il joue un peu l'espèce de poker-monteur
06:53 face à la Russie, qu'il joue aux échecs.
06:55 Donc ça ne peut absolument pas fonctionner,
06:56 ça ne peut pas marcher, et c'est doublement inquiétant.
06:58 Et on voit également les fissures qui existent dans l'OTAN,
07:01 au sein du camp atlantiste,
07:03 ils ne sont pas d'accord, ils n'ont pas de stratégie.
07:05 Les Américains nous ont donné une patate chaude,
07:07 ils ont dit "débrouillez-vous, on a déclenché cette guerre",
07:09 et comme les Américains ont fait au Vietnam,
07:11 en Irak, en Libye, en Yougoslavie,
07:13 ils sèment l'Azizanie, et puis après ils finissent par partir.
07:16 Et c'est ce qu'ils sont en train de faire
07:17 parce qu'ils ont les élections présidentielles cette année,
07:20 et que le sujet de l'Ukraine fait beaucoup de mal à Biden,
07:23 les Républicains aujourd'hui sont majoritairement contre,
07:26 Trump dit que lui il pourrait régler le problème,
07:29 ça coûte des milliards de dollars
07:30 que les Américains ne sont pas en train de dépenser
07:32 pour faire leur route, pour leur système social,
07:34 pour leur système éducatif.
07:36 Cet argent qui part dans une espèce de tonneau d'Aide en Ukraine
07:39 manque que les Américains disent "attendez,
07:41 nous on va faire une parenthèse,
07:42 je ne pense pas qu'ils vont abandonner complètement",
07:44 ils disent aux Européens "débrouillez-vous".
07:45 Et les Européens ils sont tous seuls avec cette patate chaude,
07:47 et ils ne sont pas alignés, ils n'ont pas de stratégie,
07:49 ils ne savent pas quoi faire.
07:50 Ça c'est extrêmement dangereux,
07:52 et ça montre à quel point l'Union Européenne,
07:54 l'OTAN, ce sont des systèmes je pense surannés,
07:57 qui ne répondent pas à la situation d'aujourd'hui,
07:59 et qui aujourd'hui risquent en revanche
08:01 par leur ineptie, par leur méconnaissance du terrain,
08:04 par le fait qu'ils seront tellement déconnectés de la réalité,
08:07 de nous entraîner dans un processus qui serait irréversible
08:10 et qui serait mortel pour nous.
08:11 Est-ce qu'on peut parler des unions des Atlantistes maintenant ?
08:14 Oui, clairement.
08:15 Regardez au sein de l'OTAN,
08:17 on a la Hongrie qui fait tout pour ne pas appliquer de sanctions contre la Russie,
08:22 la Turquie qui fait partie,
08:24 qui est la deuxième plus grosse armée de l'OTAN en termes de soldats,
08:28 et qui continue de faire du commerce,
08:29 qui achète des centrales nucléaires à la Russie,
08:31 qui essayait notamment de mettre les Slaves,
08:34 Ukrainiens et Russes autour de la table pour négocier.
08:36 On a Emmanuel Macron qui tient un discours
08:38 qui est contredit le lendemain par Olaf Scholz.
08:41 Ce monde atlantiste est désuni,
08:43 et ils ne savent plus quoi faire, et c'est extrêmement inquiétant.
08:45 C'est-à-dire qu'à la rigueur, quand on est dirigé par des personnes
08:47 qui ont une idée, on peut ne pas être d'accord,
08:49 mais on se dit "bon, ils ont une idée, elle peut être raisonnable ou pas,
08:52 mais en tout cas, travailler, argumenter".
08:53 Là, on a la tête de nos pays,
08:55 des personnes qui n'arrivent pas à s'accorder,
08:56 qui ne savent pas quoi faire, qui n'ont pas de stratégie.
08:59 C'est extrêmement dangereux, on est en train de foncer dans un mur,
09:01 on est en train de parler d'une guerre,
09:02 on n'est pas en train de parler de la couleur,
09:04 du logo des Jeux Olympiques de je ne sais pas quelle année.
09:06 On est en train de parler d'une guerre,
09:08 et on a au sein de la communauté atlantiste,
09:10 une très forte désunion, et qui ne va cesser de...
09:13 je pense qu'il va s'aggraver avec le...
09:14 enfin pas qu'il va s'aggraver, il va s'améliorer peut-être,
09:16 mais qu'il ne cessera de progresser.
09:20 Parce qu'au bout d'un moment,
09:21 les pays vont commencer à chercher leur propre intérêt.
09:24 Et quel est l'intérêt des Hongrois
09:27 de rester dans une organisation qui leur dit
09:28 qu'ils vont envoyer leurs jeunes mourir pour Kramatorsk,
09:32 ou surtout pour les déboires du fils de Joe Biden ?
09:35 Donc la communauté atlantiste est divisée,
09:39 malgré les discours de "oui, cette situation nous a permis de nous retrouver",
09:44 c'est faux, et je ne parle même pas de ce qui se passe derrière les rideaux.
09:48 La France, qui est un grand exportateur d'armes,
09:51 se fait damer le pion au sein même de l'OTAN.
09:53 Alors ça, Macron, il n'en parle pas,
09:55 on ne vend plus nos rafales à des paiements de l'OTAN,
09:57 on ne vend plus nos fusils,
09:58 ce sont des Américains qui sont en train de vendre.
10:00 Donc les Américains ont un circuit
10:02 où ils injectent de l'argent en Ukraine,
10:04 mais cet argent revient dans le complexe militaire ou industriel américain,
10:07 qui est en train de jeter, qui est en train de,
10:09 qui s'est débarrassé de ses anciens stocks
10:10 et qui est en train de refaire des nouvelles armes.
10:12 Et nous, nous sommes de nouveau les dindons de la France,
10:14 on n'en profite même pas,
10:15 puisque nos armes, on les vend en Inde,
10:17 on les vend dans différents pays du monde,
10:19 pas des pays membres de l'OTAN.
10:20 C'est extrêmement frustrant pour des Français.
10:22 Donc cette famille n'est pas une famille,
10:24 elle est complètement désunie.
10:26 Et je pense qu'il est temps d'en sortir,
10:27 parce qu'elle risque vraiment de nous entraîner
10:29 par son incurie, par son injustice,
10:31 et de nous entraîner dans une guerre
10:33 qui pourrait être vraiment catastrophique pour nous tous,
10:35 et pas du tout dans la Terre-Unie,
10:36 des Français nés, des Européens,
10:37 d'aucuns Européens, quel que soit son camp.
10:40 Donc cette défaillance de l'OTAN
10:43 est mise en lumière par ces propos
10:45 de chefs de gouvernement qui se contredisent
10:48 et qui cherchent aussi leurs propres intérêts.
10:51 On évoque à l'instant le désengagement des États-Unis,
10:54 mais il y a un an vous affirmiez que les États-Unis
10:56 nous entraînaient dans le piège de Thucydide.
10:59 C'est une vidéo qui a été regardée un million de fois.
11:01 997 000, très précisément.
11:02 On y est presque.
11:04 Qu'on peut retrouver bien évidemment sur TV Liberté,
11:07 sur YouTube.
11:08 C'est-à-dire, ce piège de Thucydide,
11:10 c'est-à-dire un moment où une puissance dominante
11:13 entre en guerre avec une puissance émergente
11:15 en raison de la peur suscitée par cette montée en puissance.
11:18 Est-ce que c'est encore le cas ?
11:20 Oui, c'est encore le cas.
11:22 Et cette formule qui avait été développée par Graham Ellison,
11:25 je pense que c'est toujours exact
11:27 parce que les États-Unis veulent quand même affaiblir la Russie.
11:29 C'est ce que je disais il y a quelques instants.
11:31 Leur objectif c'est ça.
11:32 S'ils envoient le protectorat le faire,
11:34 eh bien ils envoient le protectorat.
11:35 Ils ont peur de la montée de la Russie.
11:37 Donc du coup ils veulent affaiblir la Russie.
11:39 Et c'est nous qui nous retrouvons à nous battre
11:40 pour une guerre voulue par les Américains.
11:42 N'oublions pas juste le New York Times
11:43 il y a encore quelques jours expliquait
11:45 que tout de suite après le coup d'État du Maïdan en 2014,
11:48 la CIA était en Ukraine
11:50 et bien avant l'invasion russe,
11:53 a monté une douzaine de bases sur la frontière russe.
11:55 Ils espionnaient tout,
11:56 ils récupéraient toutes les informations de la Russie
11:59 et ils étaient en train de transformer l'Ukraine en pays anti-russe.
12:02 Donc dans ce piège de Tuscany,
12:03 les Américains veulent quand même affaiblir la Russie.
12:06 Le problème des États-Unis aujourd'hui,
12:07 c'est qu'ils ont cru, je pense,
12:08 que vaincre les Russes allait être très simple.
12:11 Ils étaient déconnectés.
12:12 Comme le sont une bonne partie de nos élites atlantistes aujourd'hui,
12:14 en tout cas de la caste dirigeante atlantiste,
12:18 ils ont sous-estimé.
12:19 Ils sont hors sol, ils sont décollés de la réalité,
12:21 déconnectés de la réalité.
12:22 Ils n'ont pas vu que la Russie allait pouvoir contourner les sanctions.
12:25 Ils n'ont pas vu que la Russie avait des armes
12:27 qui impressionnent les experts militaires occidentaux sur place.
12:30 Ils n'ont pas vu ça.
12:31 Et en même temps, depuis octobre dernier,
12:34 les Américains sont, on va dire,
12:36 plus qu'acteurs dans la crise du Moyen-Orient
12:39 entre Palestiniens et Israéliens.
12:41 Donc du coup, c'est une espèce de piège
12:44 qui peut se refermer contre eux
12:45 parce qu'ils ne pensaient pas que ça allait arriver
12:46 ou ils ne l'avaient peut-être pas imaginé,
12:48 sachant que le véritable rival des États-Unis,
12:51 il ne vient pas du Moyen-Orient,
12:52 il ne vient pas de Russie, il vient de Chine,
12:55 qui regarde tout ça de loin,
12:56 qui aujourd'hui ne dépense pas des milliards dans la guerre,
12:59 n'est pas en train de perdre des hommes,
13:00 n'est pas en train de se décrédibiliser sur la scène internationale.
13:02 Elle a plutôt une posture, on va dire,
13:05 raisonnable et diplomate par rapport à ces différentes crises.
13:08 Et les Américains sont en train de se faire avoir à leur propre juste.
13:10 Je pense que dans ce piège de Thucydide,
13:12 ils ont cru qu'il fallait attaquer en premier,
13:14 mais parce qu'ils n'ont pas bien fait leurs calculs,
13:16 parce qu'ils n'ont pas bien fait leurs renseignements,
13:18 parce qu'ils ne comprennent pas la réalité
13:20 de cet espèce de changement du monde
13:21 vers une ère peut-être multipolaire,
13:23 eh bien ce piège se referme.
13:25 Avant même qu'ils aient attaqué le gros rival qui est la Chine.
13:30 Qu'est-ce qu'il faut penser quand même de la récente déclaration ?
13:33 C'était le 29 février de Vladimir Poutine,
13:36 discours à la Nation.
13:37 "Notre patrie défend sa souveraineté
13:39 et défend ses citoyens de la Novorussia,
13:42 la nouvelle Russie."
13:43 La presse française y voit un concept géopolitique impérial, impérialiste.
13:49 Alors oui certainement, il y a un côté je pense impérial,
13:52 puisque ce sont les termes employés par Catherine II
13:54 qui avaient récupéré ces territoires,
13:56 non pas sur d'autres Slaves,
13:58 non pas sur les Ukrainiens, mais sur les Tatars.
14:00 Ils les avaient récupérés sur les Tatars et qui a développé.
14:03 C'est pour ça qu'il faut connaître l'histoire de la région
14:05 et ça malheureusement on ne le fait plus à l'école,
14:07 les médias dominants ne le font pas.
14:09 Toute cette région qui a été prise aux Tatars
14:11 a été ensuite occupée, développée par des Russes.
14:15 Donc des villes comme qui s'appelle Dnipro aujourd'hui
14:17 qui est une ville qui est tenue par l'armée ukrainienne,
14:20 elle s'appelait à l'origine Iekaterinoroslav.
14:23 En l'honneur de Catherine II, Odessa a été construite par des Russes.
14:27 Donetsk, Lugansk, Kramatorsk,
14:29 ce sont des villes qui ont été construites par les Russes historiquement
14:32 et elles ont des racines russes, qu'on le veuille ou pas.
14:33 Elles se trouvent peut-être en Ukraine,
14:34 elles se sont retrouvées à un moment par des vicissitudes de l'histoire
14:38 et pas par des arrangements entre soviétiques d'abord
14:40 et puis après à l'éclatement de ce pays.
14:43 Mais ce sont des pays où des personnes ont une identité russe.
14:47 Et je pense que le Messa…
14:48 Alors évidemment on aurait pu espérer qu'on évite la guerre,
14:50 que ces personnes gardent leur identité russe,
14:52 mais n'oublions pas qu'après le coup d'État du Maïdan,
14:54 l'arrivée des États-Unis,
14:55 ils ont mis en place un pouvoir qui était radicalement anti-russe,
14:58 avec des militants qui promettaient d'interdire la langue russe,
15:01 qui ne faisait pas respecter les droits de l'homme
15:04 qu'on aime bien faire respecter partout,
15:06 à cette population russophone qui est nombreuse en Ukraine.
15:09 Et n'oublions pas que la langue russe était jusqu'à quelques années
15:12 vraiment la lingua franca de l'Ukraine.
15:14 Donc ces personnes ont eu peur.
15:17 Sur place, vous avez des personnes qui sont très attachées à la région,
15:21 qui peuvent même se dire ukrainien,
15:23 mais qui veulent être… qui se sentent plus proches de la Russie
15:25 parce qu'elles ont une histoire, une culture,
15:27 elles parlent le russe, elles lisent le russe,
15:28 et voir en face un pouvoir qui déboulonne des statues de Pouchkine,
15:34 qui veut interdire Tchaïkovski, c'est ridicule.
15:36 Donc quand ils emploient ce terme-là,
15:38 je pense qu'il y a un message qui est important,
15:39 c'est que la Nouvelle-Russie,
15:41 c'est plus important que les territoires que la Russie a récupérés aujourd'hui.
15:47 Ça va aller quasiment jusqu'à la Transnistrie,
15:49 ça va aller jusqu'à cette fameuse Dnipro,
15:51 Dnipropetrovsk à l'époque de l'URSS.
15:53 Donc ça veut dire qu'ils partent de cette zone russophone, russe,
15:58 et ça veut dire aussi, c'est un message pour dire
16:00 qu'ils vont aller au-delà des territoires qu'il y a aujourd'hui,
16:02 parce que pour des personnes,
16:04 des personnes majoritaires je pense dans ces régions,
16:07 elles se sentent plus proches de la Russie,
16:08 en tout cas de Moscou, que de Kiev de Zelensky.
16:12 On est passé du chaos ukrainien directement à l'Amérique en pied,
16:15 puisqu'on va évoquer maintenant,
16:16 dans cette dernière partie d'entretien, les États-Unis,
16:19 et on va s'arrêter sur les primaires républicaines,
16:21 c'est les dernières en date, et démocrates d'ailleurs,
16:23 en vue de la présidentielle de fin d'année.
16:25 Elles viennent de se dérouler dans l'état du Michigan,
16:27 Joe Biden et Donald Trump ont fait chacun de leur côté un triomphe,
16:31 et pourtant il y a des menaces et des nuances
16:35 à apporter plutôt, des nuances à apporter à ces victoires.
16:38 Dans le cas de Joe Biden, il est apparu par exemple
16:41 la menace du vote sans engagement, c'est-à-dire le vote blanc,
16:44 un vote blanc en forme de vote de rejet
16:47 sur la part de l'influente communauté musulmane aux États-Unis.
16:52 Est-ce que ça c'est un signe inquiétant pour Joe Biden ?
16:55 Joe Biden a des problèmes avec sa base.
16:58 La solution, enfin ce que font les États-Unis actuellement,
17:01 en étant à la fois juge et belligérant aux côtés d'Israël,
17:05 frustre une partie de la base qui est très à gauche de Joe Biden,
17:10 les communautés musulmanes des États-Unis,
17:12 mais aussi une partie des Américains qui sont très pro-palestiniens,
17:17 et qui traditionnellement votés démocrates,
17:19 sont très frustrés par ce que fait Joe Biden,
17:20 qui dit officiellement qu'il veut deux États,
17:24 mais qui veut la paix au Moyen-Orient,
17:26 en tout cas dans la région entre Israéliens et Palestiniens,
17:28 mais qui donne des armes aux Israéliens.
17:30 Donc c'est quelque chose qui a été extrêmement mal vu
17:32 par une partie de la base démocrate.
17:35 Pour l'instant, il a un autre candidat qui est en face de lui,
17:37 qui est un fer valoir,
17:39 normalement s'il continue comme ça, il ne peut pas perdre,
17:41 on ne voit pas comment est-ce qu'il pourrait perdre
17:43 les différents représentants dont il a besoin
17:46 s'il arrive à aller jusqu'au bout l'été prochain
17:49 pour être le prochain candidat,
17:51 mais on voit qu'il est attaqué.
17:52 Il est attaqué par les Républicains,
17:54 il est attaqué par Trump,
17:55 et là maintenant on voit qu'il y a des divisions au sein de son propre camp.
17:58 Donc il n'arrive pas fort, il arrive affaibli,
18:00 d'autant plus que sa présidence est une mauvaise présidence.
18:04 La situation américaine n'est pas bonne,
18:06 il y a une inflation qui a été terrible,
18:08 il y a eu la guerre en Russie,
18:10 la guerre au Moyen-Orient,
18:11 il y a la situation, on va dire les États-Unis qui perdent la face,
18:14 c'est quand même la Chine qui met les Saoudiens
18:16 et les Israéliens autour de la table,
18:19 qui arrivent à trouver un accord.
18:20 Donc la posture des États-Unis sur la scène internationale
18:25 s'est affaissée, enfin s'est affaiblie,
18:27 et aux États-Unis, la situation économique n'est pas bonne,
18:30 la situation des infrastructures n'est pas bonne non plus,
18:33 et en plus Biden a une base qui le rejette,
18:36 qui rejette ce qu'il fait et qui le démontre.
18:37 Donc je pense que lui, il va vraiment falloir qu'il trouve
18:41 des arguments très très forts pour motiver les Américains
18:44 pour aller voter pour lui lors des prochaines élections,
18:47 si c'est lui qui, s'il arrive,
18:50 parce que tout est possible aux États-Unis,
18:51 s'il arrive à être le candidat.
18:52 Dans le Michigan, donc, communauté musulmane qui vote blanc,
18:55 c'est un État dans lequel la communauté musulmane est importante,
18:58 et avec un rappel, puisqu'il y avait 64% de la communauté musulmane
19:01 qui avait voté pour Biden en 2020,
19:04 on dit même que c'est cette population-là
19:05 qui avait fait la différence à Donald Trump.
19:07 Et le Michigan fait partie de ces États qui peuvent en effet,
19:10 c'est une très bonne remarque,
19:11 peuvent faire basculer le nombre de grands électeurs
19:15 nécessaire dans un camp pour un autre.
19:16 On a bien vu que dans les dernières élections,
19:18 ça s'est joué à quelques États.
19:19 Alors autre chose plus rapide, mais néanmoins essentielle,
19:22 c'est l'État de santé de Joe Biden.
19:23 Kevin O'Connor, qui est le médecin de la Maison Blanche,
19:26 a publié le bulletin de santé du président américain,
19:28 c'était le 28 février.
19:29 Il a déclaré Joe Biden apte à exercer ses fonctions
19:32 et à assurer pleinement toutes ses responsabilités
19:34 sans aucune dispense ou aménagement.
19:36 Le président est un homme âgé de 81 ans
19:38 et est en bonne santé, actif et solide.
19:41 Je cite toujours, bien évidemment.
19:42 Donc, fermez le banc et fin des fausses rumeurs.
19:44 Oui, fin des fausses rumeurs.
19:45 Il n'y a pas une semaine qui n'ait pas une vidéo,
19:49 un discours de Joe Biden où il ne sait pas à qui il s'adresse.
19:52 Il ne connaît pas le sujet.
19:53 Il ne sait pas dans quelle direction aller.
19:54 Il disait qu'il y avait récemment, il parlait avec François Mitterrand,
19:57 le chancelier allemand.
19:58 Donc, clairement, il est très fatigué.
20:01 Il y a d'autres spécialistes qui auront,
20:04 je pense, une analyse plus fine que la mienne.
20:06 Mais je ne comprends pas que les démocrates représentent Joe Biden.
20:11 Il y a plein de candidats chez les démocrates.
20:14 Gavin Newsom, le gouverneur de Californie,
20:17 d'autres gouverneurs qui pourraient être candidats des démocrates.
20:20 Pourquoi est-ce qu'il s'échine à présenter cette personne
20:23 qui est visiblement très fatiguée,
20:24 qui ne possède pas toutes ses facultés mentales ?
20:28 Ça, c'est clair et net.
20:29 Un des Américains a déclaré "les médecins pensent que j'ai l'air trop jeune".
20:32 Oui, certainement.
20:33 Il nous a dit aussi que c'était grâce au zéba avec sa femme
20:35 qui maintenait cette jeunesse.
20:37 Ce genre de propos que Drozd demande,
20:38 il est temps qu'il prenne sa retraite.
20:40 À moins que certains...
20:42 Qu'il n'aille pas jusqu'au bout de votre vie,
20:44 il va être exfiltré à un moment donné, il va être remplacé.
20:46 En tant que vice-président, bien sûr.
20:47 Peut-être que l'idée à la base, c'était de mettre Kamala Harris,
20:50 on s'est rendu compte que les Américains ou les démocrates s'étaient dit
20:53 "Biden ne va pas jusqu'au bout"
20:54 et puis c'est un excellent tremplin pour Kamala Harris
20:59 qui n'aurait peut-être pas eu tous les suffrages si elle avait été candidate
21:02 mais visiblement, elle n'est pas une bonne vice-présidente,
21:05 elle est plutôt rejetée par les Américains,
21:06 elle n'a pas une super cote de popularité.
21:08 Pourquoi présenter cette personne-là qui est extrêmement influençable ?
21:11 Joe Biden ne dirige pas les États-Unis.
21:14 Peut-être parce que ceux qui le dirigent se satisfont de cette situation, non ?
21:17 Certainement.
21:18 Le fait que Joe Biden, je pense, va signer n'importe quel papier qu'on lui donne
21:21 ou presque n'importe quel papier
21:23 et l'influence qu'il y a autour de lui, de néoconservateurs
21:26 qui ont une idéologie, une stratégie bien à eux
21:29 et qui sont dans l'État profond américain,
21:32 qui sont dans les arcanes de Washington depuis assez longtemps,
21:35 c'est peut-être en effet très pratique pour eux d'avoir un président
21:38 qui sucre un peu les fraises, qui ne lit pas tous les documents,
21:40 qui fait confiance, qui signe, sans regarder.
21:42 C'est aussi inquiétant.
21:43 Pourquoi garder un homme comme ça ?
21:44 Quel est le type d'ordre qu'on va lui demander de déclencher ?
21:48 Quel est le type de document qu'on va lui demander de signer ?
21:51 On se dit qu'il ne va pas tout à fait comprendre, mais on s'en fiche.
21:55 Si on avait quelqu'un de censé au pouvoir,
21:58 cette personne pourrait le lire en disant
22:00 "Attendez, là, je veux faire beaucoup de choses, mais ça, je refuse".
22:02 Donc c'est inquiétant.
22:04 C'est inquiétant pour les États-Unis, pour les Américains.
22:06 Et on se demande pourquoi ça.
22:08 Clairement, il n'est pas à la hauteur de la tâche,
22:10 surtout en ce moment où les États-Unis vont très mal.
22:12 C'était le titre d'un ouvrage assez malade qui nous gouverne.
22:15 Donald Trump n'est pas à l'abri, lui, des problèmes,
22:18 lui aussi, en dépayant de son survol des primaires républicaines.
22:21 Est-ce que le premier problème, et ça ne s'appelle pas "Nikki Haley",
22:23 parce que la républicaine, elle, enchaîne les défaites et les défections,
22:26 mais elle recueille toujours, premièrement, elle est toujours candidate,
22:29 deuxièmement, elle recueille un tiers des votes républicains.
22:32 Ce n'est pas rien ?
22:33 Non, ce n'est pas rien du tout.
22:34 Trump est quand même largement devant.
22:36 Pour le début, on est au début des primaires,
22:39 mais il a, je pense, le double de représentants qu'elle.
22:42 Pourtant, elle est là, je pense qu'elle compte pas mal sur la justice américaine
22:47 qui, vraiment, a fait de Donald Trump, enfin, la justice,
22:49 à l'appel de gouverneurs, de démocrates, de différentes personnes,
22:52 même de personnes financées par, comme le procureur,
22:54 un des procureurs de New York, financée par un mouvement,
22:56 qui lui-même est financé par Soros.
22:57 Enfin, il y a une véritable cabale contre Donald Trump.
23:00 Il est impliqué dans à peu près six procès en ce moment
23:03 et il y avait plus d'une centaine, quasiment une centaine,
23:05 de chefs d'accusation contre lui.
23:06 C'est gigantesque.
23:07 On l'attaque sur sa finance,
23:09 on l'attaque sur les propos qu'il a tenus pendant les événements du 6 janvier,
23:14 la prise du capital.
23:15 Donc voilà, c'est marrant, d'ailleurs, la prise du Maïden,
23:17 ça c'est démocratique, mais en Ukraine,
23:19 la prise du capital, aussi, ça c'est pas démocratique,
23:21 ça c'est surtout antidémocratique.
23:22 Donc on l'attaque sur tout un tas de sujets politiques, économiques, judiciaires,
23:27 où on l'aguce même d'avoir voulu retruquer les résultats des élections.
23:30 Et donc il va falloir qu'il se batte.
23:32 Ça va l'épuiser, ça va l'éreinter, ça va pas donner une bonne image.
23:35 Et je pense qu'il reste particulièrement populaire chez les Républicains,
23:38 mais si à la fin, il trébuche, il pourrait aller en prison,
23:41 sur certaines de ses accusations, si ça s'avérait,
23:43 si la justice tranchait et qu'il avait tort,
23:45 ce qui est possible aussi, Trump n'est pas un saint.
23:48 Mais s'il tombait, Nikki Haley serait quasiment la seule candidate en liste,
23:52 donc je pense qu'elle poursuit en attendant de voir quelle va être la situation de Trump.
23:55 Et puis aux États-Unis, beaucoup de choses peuvent encore arriver, comme je le disais.
23:59 Comment vous voyez la décision de la Cour suprême,
24:01 la plus haute juridiction judiciaire américaine,
24:04 qui va statuer, elle, sur l'humilité parlementaire de Donald Trump ?
24:07 La presse américaine dit que c'est quand même quasiment une victoire pour Trump,
24:11 une petite victoire pour Trump.
24:12 Oui, parce que cette Cour suprême, Trump avait passé ses pions
24:15 juste avant de quitter la place, et c'était plutôt malin de sa part.
24:18 En effet, peut-être que ça pourrait le protéger.
24:20 Si ça en arrive à la Cour suprême,
24:22 on pense aujourd'hui qu'elle voterait plutôt en faveur de Trump.
24:26 Donc ça, c'est quelque chose qui est positif pour lui.
24:30 Pour autant, il va falloir qu'il passe beaucoup de temps
24:32 et qu'il dépense beaucoup d'argent sur ces procès
24:34 qui veulent empêcher de se focaliser sur la campagne.
24:37 En ayant dit ça, il fait vraiment pour l'instant une bonne campagne.
24:40 On voit, il a des salles qui sont encore pleines.
24:42 Les Américains sont très remontés.
24:44 Ce sont les premiers à souffrir.
24:45 Enfin, le monde souffre pas mal des décisions de Biden et des États-Unis,
24:49 mais il y a beaucoup d'Américains qui souffrent aussi,
24:51 qui voient leur pouvoir d'achat diminuer,
24:53 qui voient le prestige des États-Unis diminuer également,
24:56 qui voient la fonction présidentielle américaine complètement usurpée par Joe Biden,
25:01 qui veulent un renouveau américain.
25:04 – Vous pensez que l'état moral des États-Unis est mauvais ?
25:06 – L'État est catastrophique.
25:08 C'est extrêmement amusant.
25:09 Je pense que les Américains ont pu contrôler le monde,
25:12 en tout cas dominer le monde, peut-être pas le contrôler,
25:14 mais dominer le monde parce qu'à un moment,
25:16 ils avaient un certain nombre de valeurs.
25:18 Et les Américains, il y avait de la manipulation,
25:20 il y avait la mensonge à la tête des pouvoirs américains,
25:22 mais les Américains, à la fin, ils ont fini par entrer dans la Deuxième Guerre mondiale,
25:25 avant ça, la Première.
25:26 Ils étaient convaincus qu'ils avaient des valeurs.
25:28 Ils avaient une foi protestante majoritaire.
25:31 D'ailleurs, Emmanuel Todd parle de ça,
25:33 il dit qu'avant, les Américains avaient une espèce de foi qui les unissait,
25:36 puis après, ils avaient une foi avec des valeurs,
25:39 puis après, ils ont perdu la foi, il y avait les valeurs.
25:41 Et aujourd'hui, il n'y a même plus les valeurs,
25:42 c'est ce qu'il appelle le degré zéro du protestantisme.
25:45 Les Américains ne cessent de s'opposer entre eux,
25:48 ils sont complètement divisés,
25:50 il n'y a plus rien qui pourrait rassembler les Américains
25:52 pour une grande guerre, un grand exercice militaire,
25:54 même si ça sert le complexe militaire ou industriel,
25:56 dire aux Américains "on va s'unir",
25:58 comme ils ont pu le faire lors des deux dernières guerres mondiales,
26:00 dire aujourd'hui "on va s'unir et on va aller se battre pour Kramatorsk,
26:04 on va aller se battre pour Taïwan",
26:06 mais il n'y a plus rien qui unit les Américains,
26:08 et même les Américains qui auraient peut-être des valeurs de patriotisme,
26:11 ils se diraient "ils ne croient plus ce message".
26:14 Les Américains patriotes comprennent de plus en plus
26:16 quel est le jeu de ce complexe militaire ou industriel,
26:19 mais ils veulent surtout régler le problème avec les Américains,
26:21 ou au cas de seule culture.
26:23 Ces mondialistes qui ont pris le pouvoir aux États-Unis
26:27 et qui ont globalement pris le pouvoir dans l'ensemble du monde occidental,
26:30 ont voulu détruire nos sociétés.
26:32 Emmanuel Macron parlait de déconstruire l'histoire de France,
26:36 il disait qu'il n'y avait pas de culture française.
26:39 Eh bien quand vous appliquez ça, vous affaiblissez vos pays,
26:42 et Biden a fait ça, donc le pays américain,
26:44 le peuple américain a perdu de ses valeurs,
26:47 le peuple américain est divisé.
26:49 Aujourd'hui il y a une immigration massive qui arrive,
26:52 la loi devrait l'interdire, les Américains s'opposent,
26:55 et les Américains ne comprennent plus, ils ne sont plus unis,
26:57 ils se demandent "qu'est-ce qu'on fait, que fait la loi, on n'est plus protégés,
26:59 on n'a plus les mêmes valeurs, et mon plus grand ennemi,
27:01 si vous demandez à un Américain quel est son plus grand ennemi,
27:03 il vous donnerait les noms d'autres Américains
27:05 qui sont en train de s'aborder, le système américain,
27:07 qui est en train de briser les piliers sur lesquels les États-Unis avaient été bâtis.
27:12 Alors il y a une partie qui est positive pour nous,
27:14 parce qu'il faut que les États-Unis reviennent à une taille normale,
27:17 mais c'est dans l'intérêt de personne qu'il y ait une guerre civile aux États-Unis,
27:21 parce que ça reste quand même un moteur économique extrêmement important,
27:23 avec des liens et des répercussions sur le monde entier.
27:25 Mais cette division inter-américaine, la perte des valeurs des États-Unis,
27:29 qui est en train d'irriguer le monde occidental, nous,
27:33 est en train de nous détruire.
27:35 Donc il est important qu'il y ait un sursaut rapide,
27:37 qui pourrait venir des États-Unis, j'aimerais bien qu'ils viennent de la France,
27:39 parce que je ne veux dépendre, on n'a pas à dépendre des États-Unis,
27:42 qu'on n'a pas à dépendre de la Russie, de la Chine, d'aucun autre pays,
27:44 on doit être français, mais il doit y avoir un sursaut de ses propres valeurs,
27:49 parce que ce sont des valeurs, et en plus en France,
27:51 on a des valeurs chrétiennes, qui sont, on a une des plus belles histoires de France,
27:54 et à ces valeurs se sont agrégées des valeurs d'autres cultures,
27:57 qui sont extrêmement positives, donc du coup on a un socle,
28:00 on a un socle sur lequel on peut bâtir quelque chose.
28:03 Subir le wokisme, le cancel culture des États-Unis,
28:06 qui est en train de tuer la nation américaine,
28:09 peut avoir la même conséquence chez nous.
28:11 Donc je pense que les États-Unis n'ont plus les ressources morales
28:15 pour mener le type de guerre, et on va dire, d'ingérence dans les autres pays,
28:20 comme ils ont pu l'avoir dans le passé.
28:22 Mikhail Mierkovitch, merci beaucoup, on poursuit cette discussion
28:26 à travers vos ouvrages, je le rappelle, "Le chaos ukrainien",
28:29 et aussi cette nouvelle édition, mise à jour, augmentée,
28:33 rétablie avec les faits de 2023, "L'Amérique empire",
28:36 et c'est en vente bien évidemment sur la boutique de TVL,
28:39 sur le site tvl.fr.
28:42 Merci Nicolas Mierkovitch.
28:43 Merci beaucoup.
28:44 [Musique]

Recommandations