Nouveau triste record pour l'économie française !

Sud Radio

Avec Marc Touati, économiste, président du cabinet ABCDEFI.  Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498 ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4  ##NOEPISODE##

Transcript

00:00 (Générique)

00:01 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.

00:04 (Générique)

00:05 - Paye tes dettes !

00:05 - Bonjour !

00:06 - Bonjour André !

00:07 - Bonjour !

00:08 - Bonjour à toutes et à tous !

00:08 - Mais écoutez, on est toujours heureux de vous recevoir, évidemment, vous êtes économiste,

00:13 vous êtes président du cabinet des filles, je rappelle que vous êtes sur Youtube,

00:17 votre plateforme, Toiti Youtube, déjà 130 000 abonnés.

00:20 Et alors je me demande, je me dis, mais qu'est-ce... ils doivent être contents, vous, vous abonner, parce que...

00:24 Et nous aussi, parce qu'ils se disent "Allez retarder la dette",

00:27 mais on se dit "Mais qu'est-ce qui se passe ?"

00:28 Vous savez, on avait, on en a déjà parlé avec vous, Marc,

00:32 il y avait l'anniversaire, hein, 1974-2024, formidable !

00:38 La dernière fois que le budget était en équilibre, 2024, plus de 3 000 milliards, etc.

00:43 Mais surtout, surtout, vous nous dites quelque chose qui est quand même énorme,

00:49 sur le seul mois de janvier, le déficit de l'État a atteint un nouveau sommet historique

00:54 de 25,74 milliards d'euros, soit 3,9 milliards d'euros de plus que le président de record de janvier 2021.

01:02 Mais à chaque fois, on se dit, et vous savez Marc, on en a discuté,

01:05 "Oui, d'accord, c'est terrible, enfin écoutez, ça passe, ça fait des années que ça dure,

01:10 et pourquoi ça ne durerait pas ?"

01:12 - Alors, c'est vrai que c'est une très bonne question,

01:14 comment va marquer Emmanuel Macron son double quinquennat ?

01:19 Moi je pense que c'est ça, celui qui a le plus augmenté la dette publique, effectivement,

01:23 parce que je regardais tout à l'heure les chiffres, parce qu'il est vrai qu'il y a eu le coronavirus, etc.

01:27 Mais depuis 2019, c'est-à-dire jusqu'à aujourd'hui,

01:33 le pays, tenez-vous bien, de la zone euro,

01:35 où la dette publique par rapport à notre PIB, à notre richesse, a le plus augmenté,

01:39 c'est la France.

01:41 Alors Cocorico, on va tout dire, mais c'est incroyable.

01:44 - Maillot jaune, maillot jaune.

01:46 - Oui, mais c'est énergant, on avait une croissance forte en échange,

01:49 on avait un chômage de plein emploi, on avait la stabilité sociale,

01:54 au sociétal on pourrait dire au diable la varice,

01:56 mais ce n'est même pas le cas, parce que sur la même période, depuis 2019,

02:00 quels sont les pays qui ont fait le moins de croissance ?

02:03 C'est l'Allemagne, l'Autriche et la France.

02:06 C'est un truc de fou, c'est-à-dire qu'on est le pays qui augmente le plus cette dette publique,

02:11 mais non, il y a le moins de croissance, donc il faut qu'on se réveille.

02:15 Ça ne va pas durer, alors c'est vrai que l'argument que vous évoquez André,

02:18 disons "bon, ça va, c'est nos enfants qui payeront etc."

02:22 Déjà, ce n'est pas sympa pour nos enfants, mais c'est complètement faux.

02:26 Dans la mesure où aujourd'hui, c'est les chiffres de Bercy,

02:30 très bientôt, la charge d'intérêt de la dette,

02:33 qui atteint déjà 50 milliards d'euros chaque année,

02:37 c'est-à-dire juste pour payer les intérêts, c'est bien ça.

02:41 Les intérêts, c'est 50 milliards d'euros,

02:43 et bientôt, selon les dires de Bercy, qui sont très optimistes,

02:46 ça sera 75 milliards.

02:48 Ça veut dire qu'en 5 ans, la charge d'intérêt de la dette,

02:53 juste les intérêts de la dette, c'est 300 milliards.

02:57 Je ne sais pas si vous vous rendez compte ce que ça représente,

02:59 c'est-à-dire que c'est des chiffres complètement folles,

03:01 donc le problème est là.

03:03 - Alors Marc Twaty, justement, cette charge, restons là-dessus,

03:07 ça représente quoi par exemple par rapport au budget de l'éducation,

03:11 de l'armée, de la santé, de la transition écologique ?

03:14 - C'est très simple, c'est devenu le premier poste de défense publique.

03:18 Ça dépasse maintenant effectivement l'éducation nationale,

03:23 ça dépasse bien sûr la défense, etc.

03:26 Mais le chiffre que vous avez évoqué pour commencer,

03:28 ça c'est très important, parce que là franchement,

03:31 c'est dangereux un peu à nos dirigeants,

03:33 de temps en temps, et d'abord respectueux,

03:35 parce que ça ce n'est pas normal.

03:37 Quand en 2020 on nous disait "oui, le coronavirus c'est très dangereux",

03:40 ok, alors on a lâché le poids qu'il en coûte, tout ce que vous voulez, très bien.

03:43 À l'époque d'ailleurs, la dette ne coûtait rien,

03:45 parce que c'était la Banque Centrale Européenne qui achetait cette dette,

03:48 qu'on appelle la planche à billets, donc ça coûtait zéro.

03:51 D'ailleurs c'est ce qui a fait l'inflation ensuite,

03:53 mais bon, ça c'est notre débat, mais tu veux dire qu'à l'époque ça ne nous coûtait rien.

03:56 Aujourd'hui ça nous coûte très cher, je viens de l'évoquer, 50 milliards d'euros,

03:59 mais le pire c'est qu'il n'y a plus de coronavirus, du moins plus la pandémie.

04:02 Et pourtant ça continue d'augmenter, on a battu le record,

04:06 rendez-vous compte, pour un mois de janvier,

04:08 on a 25,74 milliards de déficit juste de l'État,

04:13 sans compter les collectivités locales.

04:16 - Oui, le déficit de l'État, sans compter les collectivités locales, sans compter le reste, c'est ça.

04:20 - Et oui, juste sur un mois, 25,74 milliards,

04:24 donc j'ai vérifié, on n'a jamais vu ça pendant le mois de janvier,

04:27 et vous savez, je ne veux pas être méchant,

04:29 mais je pense qu'il y a eu un petit problème,

04:31 parce qu'au mois de décembre de l'année dernière,

04:33 donc de 2023, si vous voulez,

04:35 en novembre on avait un record historique de déficit,

04:37 sur 12 mois, et puis au mois de décembre, bizarrement,

04:40 le déficit a baissé, plus fortement.

04:43 Bizarre !

04:44 Et puis là, au mois de janvier, sommet historique.

04:47 Donc est-ce qu'on n'a pas un petit peu,

04:49 il y a un petit peu de déficit qu'on devait avoir pour 2023,

04:52 mais pour ne pas avoir un record historique de déficit,

04:54 on a dit "on le mettra sur 2024 et puis on verra bien en 2024".

04:57 C'est très dangereux, c'est très dangereux,

04:59 je pense qu'aujourd'hui, encore une fois,

05:01 et c'est pas "moi je suis évidemment pour notre France,

05:04 pour sauver notre France, on en a besoin",

05:07 mais c'est de la responsabilité.

05:09 La moindre des choses.

05:10 Marc Twaty, restez avec nous,

05:12 parce qu'on va essayer d'aborder, justement,

05:15 au fond, les mesures drastiques qu'il faudra prendre,

05:17 y compris si elles sont impopulaires,

05:19 c'est pas possible de rester avec ce "quoi qu'il en coûte".

05:22 A tout de suite, après cette toute petite pause avec Marc Twaty.

05:25 Et puis vous aurez la parole 0826 300 300

05:28 pour réagir et pour poser vos questions.

05:29 A tout de suite.

05:31 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,

05:33 appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.

05:38 Ici Sud Radio.

05:41 Les Français parlent au français.

05:46 Les carottes sont cuites.

05:49 Les carottes sont cuites.

05:51 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.

05:54 Je ne sais pas si les carottes de la dette sont cuites,

05:57 Marc Twaty, mais on se dit ça souvent,

05:59 et vous dites effectivement qu'il ne s'agit pas d'être méchant.

06:01 Mais enfin, à un moment donné,

06:03 l'impression qu'on a, là, moi je vous parle,

06:05 vous êtes l'économiste, vous êtes l'homme de l'art,

06:08 je me dis mais, attendez,

06:10 c'est quoi, c'est somnambule,

06:12 on fonce à toute allure,

06:14 pas de frein, pas de...

06:16 des accélérateurs, mais pas de frein,

06:19 contre le mur, contre quoi ?

06:22 Alors, il ne s'agit pas de faire l'apocalypse,

06:24 mais quand même, on a l'impression que, voilà,

06:26 ça continue comme ça, je vous ai dit en début de...

06:28 en début de notre entretien,

06:30 mais on fait quoi ?

06:32 Est-ce que, franchement, est-ce qu'il y a des mesures impopulaires,

06:35 dures à prendre, et qu'un politique doit apprendre

06:38 à être peut-être impopulaire, à ne pas penser

06:40 qu'à sa prochaine réélection ?

06:42 Est-ce qu'il y a quelque chose de dur à faire, ou pas ?

06:44 Ou on laisse faire, on laisse...

06:46 - Moi je pense que...

06:48 Avant d'être impopulaire,

06:50 il faut faire d'abord preuve de bon sens.

06:52 Le problème, c'est qu'on n'a même pas ce bon sens,

06:54 si vous voulez, voyez, l'année dernière encore,

06:56 les dépenses de fonctionnement,

06:58 juste le fonctionnement de la puissance publique,

07:00 ont augmenté de quasiment 30 milliards d'euros.

07:02 Donc là, c'est pas du social,

07:04 c'est pas, je dirais, de l'investissement...

07:07 - C'est le fonctionnement de l'État, c'est ça, c'est tout.

07:10 - Le d'État, de la puissance publique au sens large.

07:12 Donc, quand on nous dit, on va économiser

07:14 5 milliards ou 10 milliards, non mais,

07:16 il faut repenser complètement

07:18 le fonctionnement de l'État, parce que, nous sommes,

07:20 comme vous le savez, le pays au monde

07:22 où le poids de la dépense publique

07:24 par rapport au GDP, il faut qu'on...

07:26 - Alors Marc, toi, dis, comment, concrètement, comment on fait ?

07:29 - Ce que je veux dire, c'est que, t'es pas en train de quantité

07:31 de dépenses, mais de qualité de cette dépense.

07:35 On sait très bien que cette qualité, malheureusement,

07:37 n'est pas au rendez-vous, donc on dépense pour,

07:39 entre guillemets, acheter la paix sociale,

07:41 et donc, c'est des milliards,

07:43 on l'a vu pendant le cours de la virus.

07:45 Rendez-vous compte que, depuis 2020,

07:47 la dette publique française

07:49 a augmenté de près

07:51 de 730 milliards d'euros.

07:53 730 milliards !

07:55 Et sur la même période,

07:57 le PIB français a augmenté,

07:59 donc augmenté de l'inflation,

08:01 de seulement 350 milliards,

08:03 340 milliards. C'est-à-dire, il manque

08:05 400 milliards, j'ai mis 740

08:07 pour récupérer 340.

08:09 Y'a un problème, vous comprenez ?

08:11 Donc, c'est ça qui colle pas, c'est que,

08:13 on met des moyens, mais y'a

08:15 une sorte de gaffe-gie, si vous voulez,

08:17 de dépenses inconsidérées, et finalement,

08:19 on ne sauve pas, encore une fois,

08:21 en mars 2020, on a sauvé des vies, etc.

08:23 Ok, très bien, mais après,

08:25 moi je l'ai dit à plusieurs reprises,

08:27 mais pas seulement à vous,

08:29 même à Bruno Le Maire, je lui ai dit,

08:31 mais à Duff, il faut arrêter d'augmenter

08:33 cette dette publique.

08:35 Et certains économistes me rionnaient en me disant

08:37 "mais non, on s'en fiche de la dette publique,

08:39 tout va bien, on continue comme ça,

08:41 les taux d'intérêt n'augmenteront jamais, etc."

08:43 Ça, encore une fois, c'est du bon sens,

08:45 c'était même pas une prévision, c'est du bon sens.

08:47 Si vous ne voulez pas voir la réalité en face,

08:49 c'est tellement facile d'augmenter

08:51 la dépense publique, et finalement,

08:53 quand j'augmente ma dette,

08:55 j'ai des acheteurs potentiels,

08:57 mais attention, parce qu'aujourd'hui,

08:59 53% de notre dette publique

09:01 est détenue par des étrangers,

09:03 des non-précédents, donc si on continue

09:05 d'acheter, et bien attention,

09:07 on s'est gargarisé la semaine dernière,

09:09 tiens, le Qatar va mettre 10 milliards

09:11 d'euros en France, c'est sympa, mais attention,

09:13 quand on est dépendant du reste du monde,

09:15 on perd notre indépendance !

09:17 - Non mais, si le Qatar et les autres...

09:19 - C'est très dans l'ordre, vous le connaissez,

09:21 donc c'est très dans l'ordre.

09:23 - Oui, Marc Twaty, si le Qatar, par exemple,

09:25 mais tous les autres mettent 10 milliards,

09:27 ils vont vouloir un retour sur investissement,

09:29 c'est pas la charité, c'est pas

09:31 les chiffonniers des Mauss, c'est ça ?

09:33 - C'est exactement ça, mais surtout,

09:35 je le pense encore une fois, le gros problème,

09:37 c'est qu'on est en train de perdre notre indépendance.

09:39 - C'est ça.

09:41 - Et donc, le pire, c'est que la France,

09:43 aujourd'hui, est le seul pays qui dérape comme ça.

09:45 C'est-à-dire que tout à l'heure, je parlais de la dette publique,

09:47 la Grèce, par exemple, qui est toujours numéro 1

09:49 en termes de dette par rapport au PIB,

09:51 c'est le pays où la dette publique est le plus baissée.

09:53 Les Grecs, les Italiens,

09:55 les Espagnols, les Portugais,

09:57 les Belges, ils ont tous fait des efforts

09:59 pour réduire drastiquement

10:01 leur déficit public

10:03 et leur dette publique.

10:05 Et nous, non. Nous, seulement, on a fait des ventes,

10:07 mais on continue de l'augmenter.

10:09 Et donc, ça, c'est très dangereux, parce que ça crée des tensions

10:11 au sein de la zone euro,

10:13 entre les différents pays, qui disent

10:15 "écoutez les Français, vous êtes bien gentils, mais il faut arrêter vos bêtises.

10:17 Nous tous, on a compris qu'il fallait

10:19 faire un petit peu d'effort, c'est même pas pour faire plaisir

10:21 à Bruxelles, c'est pour nos enfants,

10:23 c'est pour nous-mêmes, et il n'y a que vous

10:25 qui continuez comme ça. Donc, moi, je peux vous dire

10:27 que ça, ça met en danger

10:29 la zone euro. Ça met en danger

10:31 l'existence même de la zone euro.

10:33 Donc, qu'est-ce qu'on veut ?

10:35 On veut que ça explose ?

10:37 Je pense qu'aujourd'hui, il faut arrêter,

10:39 il faut faire preuve de bon sens, et c'est pas faire peur

10:41 aux gens. J'entends certains qui disent "oui, il faut pas faire

10:43 peur, il faut pas faire ci, il faut pas faire ça."

10:45 Mais dire la réalité,

10:47 la méthode Rouet, ça suffit.

10:49 - Absolument. Merci Marc Twaty,

10:51 merci. Écoutez, on va continuer de suivre

10:53 ça, mais on se demande si le bon sens

10:55 n'est pas devenu, aujourd'hui, chez les presses qui nous

10:57 gouvernent, ou qui aspirent à le faire,

10:59 la chose du monde la moins partagée.

11:01 Hélas. Merci.

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