• l’année dernière
Au programme de cette édition, nous reviendrons sur l’obsession guerrière d’Emmanuel Macron. En visite à Prague, il a délivré un nouveau discours bien loin de l’apaisement… De quoi isoler encore un peu plus la France du reste de l’Europe.

Nous reviendrons ensuite sur le vote du Congrès, lundi, en faveur de l’inscription de l’avortement dans la Constitution.

Nous retournerons aux côtés des paysans. Nous avons profité des derniers jours du Salon de l’agriculture pour que les plus jeunes d’entre eux nous partagent leurs inquiétudes.

Et puis nous évoquerons ces cambriolages qui ont lieu en présence des propriétaires, un phénomène inquiétant et pas nouveau.

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00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, je suis ravie de vous retrouver.
00:18 Au programme de cette édition, nous reviendrons sur l'obsession guerrière d'Emmanuel Macron
00:23 en visite à Prague, en République tchèque.
00:25 Il a délivré un nouveau discours, bien loin de l'apaisement,
00:28 de quoi isoler encore un peu plus la France du reste de l'Europe.
00:32 Nous reviendrons ensuite sur le vote du Congrès lundi
00:34 en faveur de l'inscription de l'avortement dans la Constitution.
00:39 Nous retournerons ensuite aux côtés des paysans.
00:41 Nous avons profité des derniers jours du Salon de l'Agriculture
00:44 pour que les plus jeunes d'entre eux nous partagent leurs inquiétudes.
00:47 Et puis nous évoquerons ces cambriolages qui ont lieu en présence des propriétaires,
00:51 un phénomène inquiétant, mais pas nouveau.
00:54 [Musique]
00:58 Le seigneur de guerre européen poursuit sa tournée.
01:01 Ce mardi, le président français se rendait à Prague pour parler,
01:04 pour changer, de la guerre en Ukraine et des armes et munitions à envoyer.
01:08 Un déplacement qui intervient dans une situation chaotique pour l'Europe
01:11 après les propos d'Emmanuel Macron sur les troupes au sol.
01:14 Le point tout de suite.
01:15 Il lui fallait bien la ville dorée pour essayer de briller.
01:18 Ce mardi, Emmanuel Macron était à Prague, en République tchèque,
01:21 pour soutenir l'initiative de son homologue, Petr Pavel,
01:25 d'acheter 800 000 obus hors de l'Union européenne afin de les envoyer à l'Ukraine.
01:31 En d'autres termes, non seulement les caisses des nations européennes
01:34 servent à payer des armes pour une guerre fratricide qui aurait dû être évitée,
01:38 mais en plus, elles font tourner l'industrie de l'armement non européenne,
01:42 soit américaine.
01:44 Une belle performance.
01:45 Prague aura également été l'occasion pour Emmanuel Macron
01:48 d'en remettre une louche sur le rôle à tenir des Européens dans ce conflit.
01:52 Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe
01:56 où il conviendra de ne pas être lâche.
01:59 On ne veut jamais voir les drames qui viennent.
02:03 On ne veut jamais voir ce qui se joue.
02:06 Et je crois que nos deux pays ont conscience de ce qui est à l'oeuvre en Europe.
02:13 Du fait que la guerre est revenue sur notre sol,
02:15 que des puissances devenues inarrêtables sont en train d'étendre la menace
02:21 chaque jour de nous attaquer nous-mêmes davantage.
02:24 Les traits tirés, l'œil noir, la mèche coiffée avec les pattes du réveil,
02:28 le président français a donc poursuivi sur sa lancée,
02:31 celle de ses déclarations belliqueuses et inconséquentes de la semaine dernière.
02:35 Le consensus, l'analyse collective était que d'ici à quelques années,
02:40 il fallait s'apprêter à ce que la Russie attaque les dix pays.
02:45 Et donc très clairement, la lucidité est là.
02:49 Et le constat collectif est qu'au fond, notre sécurité à tous est aujourd'hui en jeu.
02:55 Ne pas exclure l'envoi de troupes au sol avalue à Emmanuel Macron,
02:59 une volée de bois vert de la part de la très grande majorité de ses partenaires européens,
03:04 mais aussi de Washington.
03:06 Mais le président français n'a pas coutume de faire amende honorable,
03:09 même quand il fait ni plus ni moins une sortie de piste,
03:12 comme le considérait Jean-Luc Mélenchon il y a quelques jours.
03:15 La politique étrangère de la France est faite de dérapages incontrôlés,
03:18 d'annonces sans tasque, comme ouvrir le parapluie nucléaire sur toute l'Europe.
03:23 Un dérapage incontrôlé, qu'un communicant de la majorité aura ensuite l'audace de renommer
03:29 "ambiguïté stratégique".
03:31 Un concept théorisé dans l'art de la guerre du célèbre général chinois Sun Tzu,
03:35 qui se marie assez mal avec la diplomatie française
03:38 depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron et Stéphane Séjourné,
03:41 le ministre des Affaires étrangères qui a beaucoup voyagé.
03:44 A ce rabillage, se sont ajoutés les récents propos au présidentiel,
03:47 expliquant qu'il refusait, je cite, "d'entrer dans une logique d'escalade",
03:52 alors même que ses déclarations de la semaine dernière ont jeté de l'huile sur le feu international.
03:56 Un en même temps surréaliste qui a de quoi laisser perplexe.
04:00 Mais on le sait, l'exécutif ose tout.
04:03 Et c'est même à cela qu'on le reconnaît,
04:05 à plus forte raison qu'il faut compter sur un allié indéfectible en France, les médias.
04:10 Ainsi, malgré l'évidence de la faute commise par Emmanuel Macron
04:13 lors de la conférence sur l'aide à l'Ukraine,
04:15 les journalistes aux ordres, ceux qui ne se font pas refuser l'entrée à la conférence de presse de l'Elysée,
04:20 expliquent tranquillement que Vladimir Poutine prépare ses chars pour envahir l'Europe.
04:24 Retour à présent sur la constitutionnalisation de l'avortement voté lundi à Versailles par le Congrès.
04:34 Au programme, beaucoup de communication et une menace pour la clause de conscience.
04:38 Explication d'Olivier Frèrejac.
04:40 Voici le résultat du scrutin sur le projet de loi constitutionnelle.
04:46 Nombre de votants, 902.
04:49 Nombre de suffrages exprimés, 852.
04:54 Majorité requise pour l'adoption du projet de loi constitutionnelle,
04:57 soit les 3/5e des suffrages exprimés, 512.
05:02 Pour l'adoption, 780.
05:06 Contre, 72.
05:12 Ils sont contents de leur joujou sociétal. Réunis à Versailles pour le Congrès,
05:16 réunissant députés et sénateurs, les parlementaires ont voté en faveur de la constitutionnalisation de l'avortement lundi 4 mars.
05:24 S'applaudissant ensuite pendant de longues minutes, les acteurs de cette mauvaise pièce
05:28 ont profité des près de 300.000 euros d'argent public dépensé pour cet événement
05:32 pour inscrire à Versailles, dans le faste républicain, l'avortement dans la constitution.
05:37 L'avortement fait déjà 200 à 300.000 victimes par an et se trouve en nette progression en France.
05:42 La récupération politique, elle, bat son plein et Emmanuel Macron propose une, je cite,
05:47 "première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public".
05:51 Vendredi 8 mars, place de la Concorde. Le 8 mars étant la journée internationale des droits des femmes.
05:56 La Concorde politique a cependant rapidement laissé place au tirage de couverture pour s'attribuer les lauriers.
06:03 L'ancien candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a ainsi qualifié le Premier ministre Gabriel Attal de
06:07 "minable petit" qui, je cite, "invisibilise le rôle des Insoumis et de la Présidente Mathilde Panot"
06:14 et de dénoncer le sexisme et le sectarisme typique d'un homme sans consistance
06:19 qui n'a jamais mené aucun combat de long terme.
06:21 Les Insoumis étaient en effet à l'origine de cette démarche de constitutionnalisation
06:26 et la majorité y était opposée.
06:28 Un montage circulant sur les réseaux sociaux montre le décalage entre ce que dit Yael Brown-Pivet aujourd'hui
06:34 et ce qu'elle disait il y a moins de 4 ans.
06:36 J'ai pensé à toutes ces femmes, toutes ces femmes qui se sont battues à travers les ans pour conquérir cette liberté
06:45 et on s'inscrit en fait lorsque l'on préside un tel congrès dans cette filiation.
06:52 Je ne crois pas que l'inscription de ces droits dans la constitution d'une part soit nécessaire
06:59 en France lorsque l'on veut garantir des droits et libertés, la constitution est le bon endroit.
07:06 d'autre part soit utile pour pouvoir protéger à jamais les femmes et les filles de notre pays
07:16 en garantissant leur liberté de recourir à l'interruption volataire de grossesse.
07:21 Je pense qu'aujourd'hui ces protections constitutionnelles au regard des droits
07:26 que vous souhaitez voir inscrits dans la constitution est suffisante.
07:30 La constitutionnalisation de l'avortement ne relève ainsi même pas d'une véritable volonté politique pour la majorité
07:36 mais sert de variable d'ajustement dans une séquence politique houleuse.
07:40 Une diversion qu'ont dénoncé plusieurs élus opposés à la constitutionnalisation.
07:45 En effet l'opposition ne portait essentiellement pas sur la question de la pratique de l'avortement
07:49 mais sur l'opportunité de l'inscrire dans la constitution.
07:52 Laurence Robert-Dehaut, députée RN de Haute-Marne, nous explique ainsi les raisons de son vote contre au Congrès.
07:59 Tout d'abord j'ai pu remarquer qu'hier on a assisté lors des différentes discussions générales
08:05 de pratiquement tous les groupes à une forme d'appropriation de la loi de Simone Veil.
08:10 Le combat sur l'IVG c'est un combat qui est gagné depuis très longtemps et c'est très bien comme ça.
08:16 Nous n'avons pas de problème d'IVG en France.
08:19 Alors quoique moi en tant que députée de la Haute-Marne j'ai un gros problème là-bas
08:24 puisque nous n'avons que très très peu de gynécologues par contre.
08:27 Donc on a un problème mais qui ne doit pas être pris à mon avis par la constitutionnalisation.
08:33 La constitution c'est quelque chose qui contient des éléments exécutifs, législatifs, judiciaires.
08:39 Ça n'est pas un catalogue et y mettre l'IVG risque de créer un précédent
08:45 pour ensuite y mettre d'autres choses qui n'auraient pas forcément lieu d'être dans la constitution.
08:51 Je crois également que la principale menace pour les femmes aujourd'hui,
08:56 contre le droit des femmes, c'est le salafisme.
08:59 Donc on est à côté du sujet.
09:01 J'ai également cette impression que la constitutionnalisation de l'IVG a été mise en place
09:06 pour faire un écran de fumée par rapport à tous les fiascos dont Emmanuel Macron est l'objet.
09:12 Je pense aux agriculteurs, je pense à ces déclarations hallucinantes
09:16 qui n'excluraient pas l'envoi de troupes françaises,
09:19 nos enfants, nos soldats pour défendre l'Ukraine.
09:23 On essaie déjà de passer à autre chose.
09:25 Et voilà toutes les raisons pour lesquelles je n'ai pas souhaité voter pour cette constitutionnalisation de l'IVG.
09:32 Dans le détail, 46 sénateurs ont voté contre ainsi que 26 députés.
09:36 Une démarche à contre-courant qui témoigne d'une force de conviction
09:39 face à l'unanimisme politico-médiatique.
09:42 38 sénateurs et 12 députés LR ont s'y sont opposés
09:45 ainsi que 11 députés Rennes ou encore 6 députés de l'Union centriste.
09:48 Le sénateur reconquête Stéphane Ravier,
09:50 premier opposant de la Chambre haute sur ce sujet,
09:52 s'est également prononcé contre.
09:54 A noter également le vote contre du député non inscrit Emmanuel Ménard
09:57 qui a par ailleurs alerté sur le risque de voir désormais le planning familial
10:01 s'en prendre à la clause de conscience des médecins.
10:04 Prochaine cible affichée du planning familial.
10:07 Une idée qui a déjà été avancée par le patron officiel des Insoumis, Manuel Bompard.
10:13 On relèvera aussi le vote en faveur du texte du député Damien Abad.
10:17 Étonnante prise de position quand on sait que l'avortement conduit à l'élimination
10:21 de l'immense majorité des enfants handicapés.
10:23 Les parlementaires qui ont voté contre n'ont électoralement rien à gagner
10:27 et risquent même leur place en 2027,
10:30 non pas à cause des électeurs mais du fait des appareils de parti.
10:34 Une centaine de militants pro-avortement se sont par ailleurs réunis
10:37 dans l'après-midi lundi au Trocadéro à Paris où le congrès a été diffusé en direct
10:42 avec un suspense très relatif.
10:44 Quant aux opposants, ils étaient aussi une centaine à Versailles
10:47 dans un rassemblement assez digne.
10:49 L'agitation autour de la constitutionnalisation de l'avortement
10:51 aura consacré le règne de la communication plus que celui de la pratique de l'avortement en elle-même.
10:56 La droite, la gauche, le centre, tout le monde y trouve finalement son compte.
11:00 Les Insoumis se réjouissent ainsi de l'inscription de l'IVG
11:02 dans une constitution qu'ils veulent remplacer.
11:04 Quant à la majorité, elle se fait une cure de sociétal
11:07 pour faire oublier le chaos social et sécuritaire.
11:09 Le long chemin de croix d'autosatisfaction et de paillettes
11:12 ne devrait cependant pas s'arrêter là.
11:15 Dès 2025, les 50 ans de la loi Veil
11:17 devraient être l'occasion d'en remettre une couche avec tout le faste républicain
11:21 qui peut être déployé pour ce type d'événement.
11:24 L'agriculture toujours en péril.
11:30 Alors que le secteur subit une crise sans précédent,
11:32 ce sont aussi les vocations qui sont chamboulées.
11:35 Au moment de la fermeture du Salon de l'agriculture "Pas comme les autres",
11:38 nous sommes allés rencontrer de jeunes paysans
11:40 pour sonder leur état d'esprit, des témoignages recueillis par Claude Corse.
11:45 Aujourd'hui, M. Macron a dit qu'il n'y avait pas assez d'éleveurs pour nourrir la France.
11:56 Le problème c'est qu'il fallait peut-être réagir avant.
11:59 Si les gens ont arrêté, c'est parce qu'il y a eu un dégoût.
12:02 Quand les 20 mois on n'arrive plus à vivre,
12:04 c'est normal qu'il n'y ait plus d'agriculture et qu'il y en arrête encore.
12:07 S'il y a des mesures de prise, peut-être que ça remotivera aussi les gens, les jeunes.
12:10 Moi j'en viens à dire que 2024 doit être l'année
12:14 où le nombre d'installations sera réduit au minimum.
12:18 Une démonstration pour dire, pour que nos jeunes s'expriment eux-mêmes
12:23 en disant que si c'est ça les conditions, je ne m'installe pas.
12:26 Je reporte d'un an mon installation.
12:28 Voilà où il faudra en venir
12:30 pour justement avoir un rapport de force qui permettra de négocier
12:35 et on espère avoir l'expression des jeunes pour qu'eux-mêmes
12:38 décident du modèle et de l'environnement dans lequel ils veulent s'installer.
12:42 Les agriculteurs, nos jeunes, ils ont quand même droit de choisir le modèle
12:46 dans lequel ils veulent produire
12:49 parce que ce sont eux qui créent toute la valeur.
12:53 Elle sort de leur ferme, elle est volée, elle est captée,
12:56 elle est détournée, elle est transformée et la valeur elle est démultipliée
13:01 de façon honteuse aujourd'hui au détriment de la capacité de nos agriculteurs
13:05 à investir et à développer leurs fermes et à transmettre demain des outils
13:09 dans lesquels les jeunes devraient tous épanouir.
13:12 Je suis un peu inquiet quand même parce que,
13:14 comme on en parle souvent à la télé, le prix du lait, le prix de la viande, tout ça,
13:18 ça a tendance à baisser plutôt que monter
13:20 et nous nos taux de production,
13:22 ils sont souvent plus élevés que les taux qu'on est payés.
13:26 Mes amis, mes parents, tout ça, me disent que c'est bien de lutter contre tout ça.
13:31 Souvent on dit "les jeunes c'est l'avenir de l'agriculture"
13:34 donc moi je me bats pour ça.
13:37 Le métier d'agriculteur c'est 7 jours sur 7,
13:39 il faut être toujours sur l'exploitation.
13:41 J'ai un peu peur pour l'avenir bien sûr.
13:43 C'est vrai que mes parents c'est un exemple pour moi
13:46 donc j'aurais été toute seule, je ne sais pas si j'aurais fait ce métier
13:50 mais après moi c'est une passion depuis toute petite
13:53 donc je n'imagine pas faire autre chose.
13:56 Quand on est jeune installé, on a le premier partenaire,
14:03 parce que je dis partenaire qu'on doit avoir quand on s'installe, c'est notre banque,
14:07 parce qu'automatiquement un jeune qui s'installe, il a des projets,
14:10 il doit être soutenu financièrement
14:12 et on se rend compte que finalement ce n'est pas forcément tout le temps le cas
14:16 mais quand quelqu'un amène un nouveau projet avec de la volonté,
14:20 dans un milieu qui déjà est très compliqué au niveau des installations des jeunes,
14:24 alors je parle du crédit agricole parce que c'est mon cas,
14:27 mais je parle de toutes les banques, on ne se sent pas forcément soutenu.
14:30 C'est vrai que ça va être difficile pour nous pour qu'on puisse s'installer avec les normes.
14:36 On n'est pas monté à Paris mais il y a eu des manifestations envers chez nous,
14:40 alors pas pendant les cours parce qu'on n'allait quand on n'avait pas le droit,
14:44 mais après les cours, on allait apporter nos soutiens aux agriculteurs.
14:48 Je pense privilégier la parole,
14:51 mais quand la parole n'est pas entendue ou ne veut pas être entendue,
14:56 je pense qu'il faut passer par la violence, pas venir à l'extrême par contre.
15:00 Il suffit de bloquer une grande surface ou aller retirer des produits
15:04 apportés en rayon dans des grandes surfaces,
15:07 et de faire surtout comprendre les consommateurs,
15:09 parce qu'un consommateur qui va nous voir vider une benne de fumier au milieu d'une grande ville,
15:13 on va dire quoi ?
15:15 Ben non, ils ne comprendront pas pourquoi ils font ça.
15:18 Alors qu'aller en magasin et interpeller les consommateurs,
15:21 leur expliquer pourquoi on fait ça,
15:23 je pense que c'est la meilleure des choses à faire.
15:25 Quand on voit combien on est payé, ça fait mal au cœur.
15:30 Des fois, la rage prend le dessus.
15:32 J'ai des collègues qui ont été mettre du fumier chez Lactalis pour se faire entendre,
15:37 mais malheureusement, tout casser, tout faire, ça ne change rien.
15:40 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
15:41 Qu'on soit connu, entendu et compris, surtout.
15:46 Si on casse tout, les gens ne nous écouteront pas.
15:48 Heureusement que c'est un métier de cœur et de passion,
15:51 parce que sinon, malheureusement, je pense à tous ceux qui sont décédés,
15:55 qui se donnent la mort dans leurs exploitations,
15:58 parce que malheureusement, ça arrive, on n'en parle pas assez,
16:01 mais clairement, en étant assez une actrice,
16:03 j'envoie tous les jours des éleveurs,
16:05 en ayant la boule au ventre de me dire que le lendemain matin,
16:07 je peux très bien aller dans la ferme, en ayant quelqu'un de pendu chez lui.
16:10 [Générique]
16:14 C'est un peu un braquage de banque, mais chez soi.
16:17 Le "home jacking" fait souvent les gros titres avec son nom anglais
16:21 quand il concerne des célébrités.
16:22 Pourtant, le phénomène est loin d'être nouveau.
16:25 Le point avec Renaud de Bourleuf.
16:27 "Home jacking", il fallait bien un anglicisme pour décrire un phénomène
16:31 que tout le monde redoute, être cambriolé alors même que l'on se trouve à son domicile.
16:36 Depuis quelques semaines, les médias évoquent une recrudescence du fléau.
16:39 La raison ? De plus en plus de célébrités font les frais de ce type de criminalité
16:43 qui marque à vie les victimes.
16:45 Au mois de décembre, la chanteuse Vita en a été victime à Ruey Malmaison dans les Hauts-de-Seine.
16:49 Les voleurs se sont introduits chez elle tôt le matin,
16:51 le visage dissimulé, armé de battes de baseball et de barres de fer.
16:55 Ils ont séquestré la chanteuse, son mari et leurs trois enfants dans une chambre
16:58 et se sont emparés de sacs de luxe et de bijoux avant de prendre la fuite.
17:01 Rien qu'en ce début d'année, la présentatrice Anne-Sophie Lapix,
17:04 le chef Jean-François Piège et l'animateur de télévision Jean-Luc Rechman
17:08 en ont fait les frais.
17:09 Mais les grands noms sont loin d'être les seuls à être victimes
17:11 de ces cambriolages particulièrement traumatisants.
17:13 Un cas a été moins médiatisé au mois de janvier,
17:16 celui d'un homme de 92 ans, réveillé en pleine nuit à son domicile de Pamier en Ariège.
17:22 Deux cambrioleurs cagoulés l'ont frappé à plusieurs reprises à coups de poing et de pied.
17:26 Ils se sont emparés de la voiture Mercedes de la victime,
17:29 mais n'ont trouvé ni argent ni objets de valeur.
17:31 Le nonagénaire est mort deux jours plus tard, déçu de ses blessures.
17:35 Selon l'Office central de lutte contre le crime organisé,
17:38 il y a eu en 2023 515 homejacking ou tentatives contre 475 l'année précédente,
17:43 une augmentation de 8%.
17:45 Sur un plus long terme, les chiffres stagnent,
17:47 autour de 500 par an depuis les années 2010, soit plus d'un par jour en moyenne.
17:51 Dans les années 90, ces cambrioleurs étaient appelés les "saucissonneurs",
17:55 référence au fait qu'ils ligotaient leurs victimes pendant leur intrusion.
17:58 Des célébrités avaient déjà été ciblées, mais pas seulement.
18:01 De nombreux anonymes résidant dans les 7e et 16e arrondissements de la capitale
18:05 ou repérés dans des annuaires tels que le Botin-Mondin ou le Ouzou,
18:09 figuraient parmi les victimes.
18:10 D'autres étaient suivis à la sortie de grands restaurants ou de boutiques de luxe.
18:14 Aujourd'hui, le développement d'Internet et surtout des réseaux sociaux
18:18 exposent davantage les potentiels proies.
18:20 Selon les dirigeants de la société d'équipement de sécurité Califorce,
18:24 la discrétion sur Internet est le premier facteur d'évitement des cambriolages.
18:28 En effet, les "saucissonneurs" passent des heures sur les comptes Snapchat ou Instagram de leurs proies
18:33 afin de trouver des indices.
18:35 Parfois, un simple selfie suffit pour donner une adresse.
18:38 Dans certains cas, ils ont des méthodes plus inventives pour piéger leurs victimes,
18:41 se faire passer pour un livreur ou un agent municipal.
18:44 À titre d'exemple, une femme de 21 ans, actuellement mise en examen pour séquestration
18:49 et voile avec violence en bande organisée, avait utilisé le stratagème suivant.
18:53 À Venves, dans les Hauts-de-Seine, elle a sonné à la porte d'un octogénaire
18:56 en se présentant comme une employée de la mairie.
18:59 Lui présentant un faux sondage sur les besoins en services sociaux des personnes âgées de plus de 65 ans,
19:04 elle a passé une demi-heure à repérer la configuration des lieux.
19:07 Quatre jours plus tard, avec trois complices, elle a perpétré le cambriolage en cinq minutes
19:11 après avoir immobilisé et baillonné le résident, qui lui avait ouvert la porte sans méfiance.
19:16 Des faits encore méconnus qui restent de véritables traumatismes pour les victimes.
19:20 Attaquées dans leur intimité et parfois menacées de mort ou violemment frappées,
19:24 beaucoup finissent par déménager.
19:26 À l'inverse, du côté des voleurs, l'activité est beaucoup plus confortable.
19:30 Selon un agent de la brigade de répression du banditisme,
19:33 beaucoup se tourneraient vers le home-jacking par défaut
19:36 en raison d'un trafic de drogue saturé de plus en plus dangereux
19:39 pour celui qui veut s'y faire une place.
19:41 Plus les fusillades entre gangs de trafiquants peuvent refroidir beaucoup de candidats
19:45 qui se tournent vers le cambriolage dans les beaux quartiers.
19:47 Moins risqué, mais proportionnellement plus lucratif.
19:51 Et partons à présent faire le tour de l'actualité en bref en compagnie de Rémi Baud.
19:57 Rebondissement dans l'affaire Palmade.
20:03 Le procureur de Melun a adressé un réquisitoire à l'acteur de 55 ans lundi soir.
20:07 Il réclame un procès pour homicide et blessure involontaire aggravée.
20:10 En cause, la mort de l'enfant dans le ventre de sa mère lors de l'accident remontant à février 2023.
20:15 Pourtant, selon la cour de cassation, il ne peut y avoir d'homicide
20:18 puisqu'il n'existe pas de reconnaissance juridique d'un foetus.
20:21 Départ en série chez Atos.
20:24 Le groupe français de services numériques, confronté à de graves difficultés d'endettement,
20:28 devrait prochainement voir plusieurs de ses hauts cadres quitter leur fonction.
20:31 Parmi eux, Yannick Tricot, directeur des opérations en Europe du Sud,
20:35 Jean-Marie Pivard, directeur de l'audit interne,
20:38 ou encore l'ancien directeur général par intérim Nourdine Binam.
20:41 Cette salle de démission risque d'accentuer un peu plus les inquiétudes sur l'avenir d'Atos.
20:45 Après l'échec des discussions avec le milliardaire tchèque et la tergiversation d'Airbus
20:49 concernant l'éventuelle reprise d'une branche du groupe.
20:51 En 5 ans, l'action d'Atos a perdu plus de 96% de sa valeur.
20:54 Des exploits à mettre au crédit de l'ancien président entre 2009 et 2019,
20:58 un certain Thierry Breton, désormais commissaire européen et spécialiste de la censure numérique.
21:02 Nouvel espoir pour François.
21:06 Le site d'information qui avait perdu son agrément de service en presse en ligne 2022
21:09 va voir son carré examiné par la commission paritaire des publications et agences de presse.
21:13 Depuis la pandémie, François se trouvait dans le viseur des pouvoirs publics
21:16 en raison de sa ligne éditoriale critique des restrictions de liberté et injections forcées.
21:20 Ainsi, les ministres de la culture et de la communication, Roselyne Bachelot et Rima Abdulmalak
21:26 avaient successivement fait retirer l'agrément de François,
21:29 celui-ci permettant notamment aux journales de bénéficier d'aides publiques et d'avantages fiscaux.
21:33 Le réexamen du statut de François devrait intervenir sous deux mois.
21:36 Avant, il y avait les pochettes surprises.
21:40 Avec Macron, il y a les chariots mystères.
21:42 Pour profiter des difficultés provoquées par l'inflation dans les foyers français,
21:45 la grande distribution a eu une idée lumineuse.
21:48 Remplir des caddies de supermarchés avec des produits d'une valeur de 150 euros,
21:51 c'est du moins la promesse, et de les vendre 49 euros.
21:54 Originalité du concept, les chariots sont emballés par du film opaque
21:58 et les clients ignorent donc le contenu dont les denrées alimentaires sont exclues.
22:01 Le principe est simple, le consommateur a l'impression de faire des économies,
22:05 voire de gagner de l'argent.
22:07 Pourtant, il reparle plus souvent avec des produits dont il n'a pas le besoin
22:10 et qu'il n'aurait donc jamais acheté.
22:12 L'enseigne, elle, se débarrasse des invendus qui prennent de la place.
22:15 Une opération qui a rencontré un franc succès,
22:17 un peu à l'image des mouvements de foule pour les promotions sur la pâte à tartiner.
22:21 Un grand pas pour l'écologie.
22:24 Lundi, l'Union européenne s'est accordée pour interdire les objets plastiques
22:27 à usage unique dans les cafés et restaurants d'ici 2030.
22:30 A cela s'ajoute la suppression d'autres contenants.
22:32 Flacons miniatures de shampoings dans l'hôtellerie,
22:34 petites dosettes de sauce ou sacs plastiques ultra-légers.
22:37 Il s'agit d'un texte-clé du Pacte vert de l'Union européenne
22:40 qui vise une réduction de 15% des déchets d'emballage d'ici 2040.
22:43 Le projet doit encore être confirmé par les États membres et le Parlement européen.
22:47 Le ministre des Affaires étrangères philippin a fait savoir lundi
22:51 qu'il entendait démarrer rapidement les négociations avec Bruxelles
22:54 sur un accord de libre-échange.
22:56 Il y a une décennie, un tel accord avait failli déjà éclore,
22:58 mais la guerre contre la drogue menée avec vigueur
23:00 par le président de l'époque, Rodrigo Duterte, avait refroidi Bruxelles.
23:03 Le nouvel accord devrait essentiellement porter sur les minéraux essentiels.
23:07 Un accord de libre-échange qui, n'en doutons pas,
23:09 ne fera pas l'économie de l'importance du respect des droits de l'homme et de l'enfant.
23:13 Victoire juridique pour Donald Trump avant le Super Mardi.
23:16 Lundi, la Cour suprême des États-Unis a annulé la décision d'inéligibilité
23:20 prise à l'encontre de l'ancien président par le Colorado.
23:23 Selon leur argument, c'est à l'État fédéral de prendre une telle mesure.
23:26 Conséquence, le Colorado, ainsi que le Maine et l'Illinois
23:29 et les autres États ayant pris une décision similaire
23:31 devront remettre le nom de Donald Trump sur les bulletins de vote.
23:34 La satisfaction est grande pour le candidat
23:36 alors que des recours en inéligibilité ont été déposés.
23:39 La victoire est toutefois symbolique.
23:41 Ces États, étant majoritairement démocrates,
23:43 ne lui auraient pas apporté de grands électeurs au scrutin présidentiel de novembre.
23:46 Mais la décision de la Cour suprême renforce sa légitimité
23:49 et arrive au bon moment pour lui
23:51 alors qu'une étape cruciale des primaires se déroule ce mardi dans 15 États.
23:55 Des fuites dans l'armée américaine.
23:58 Lundi, un jeune militaire a plaidé coupable dans une affaire de fuites de documents classés secret défense.
24:03 Les pièces en question concernaient des documents secrets
24:05 révélant les inquiétudes du renseignement américain
24:07 quant à la viabilité d'une contre-offensive ukrainienne.
24:10 D'autres éléments prouvaient également que Washington
24:12 collectait des renseignements sur ses plus proches partenaires,
24:14 notamment Israël et la Corée du Sud.
24:17 Le militaire inculpé avait diffusé ces éléments
24:19 sur un groupe de discussion de la plateforme Discord
24:21 avant que les informations soient reprises sur d'autres réseaux sociaux.
24:24 Arrêté en 2023, il a plaidé coupable
24:26 acceptant la peine de 16 ans de prison
24:28 contre l'abandon des poursuites les plus graves pour espionnage.
24:30 Une affaire qui illustre les étonnantes pratiques des États-Unis avec leurs alliés,
24:33 mais qui interroge une nouvelle fois sur la poreuse frontière
24:36 entre ce qu'un État qualifiera de traître
24:38 et ceux qui sont appelés lanceurs d'alerte.
24:40 Et voilà, on approche déjà de la fin de cette édition.
24:47 Dans un instant, le Zoom du jour.
24:48 Nicolas Merkowik, président de l'association West-Est,
24:51 présente son ouvrage "Le chaos ukrainien".
24:54 Comment en es-tu arrivé là ? Comment en sortir ?
24:56 Cette division interaméricaine, la perte des valeurs des États-Unis
25:01 qui est en train d'irriguer le monde occidental, nous,
25:04 est en train de nous détruire.
25:06 Donc il est important qu'il y ait un sursaut rapide
25:09 qui pourrait venir des États-Unis.
25:10 J'aimerais bien qu'ils viennent de la France
25:11 parce qu'on n'a pas à dépendre des États-Unis,
25:13 qu'on n'a pas à dépendre de la Russie, de la Chine,
25:15 d'aucun autre pays.
25:16 On doit être français,
25:17 mais il doit y avoir un sursaut de ses propres valeurs
25:20 parce que ce sont des valeurs,
25:21 en plus en France on a des valeurs chrétiennes
25:23 qui sont une des plus belles histoires de France
25:26 et à ces valeurs se sont agrégées des valeurs d'autres cultures
25:29 qui sont extrêmement positives.
25:30 Donc du coup on a un socle.
25:32 Également au programme de votre soirée,
25:33 un nouveau numéro de Passé-présent.
25:35 Guillaume Fiquet reçoit le diplomate et juriste Jacques Villemin
25:38 pour son ouvrage sur le génocide vendéen
25:40 "Histoire politique des colonnes infernales".
25:43 À présent c'est le moment de retrouver le directeur
25:45 de l'Observatoire des journalistes, Claude Chollet,
25:47 pour un portrait piquant de Laurent Soli,
25:49 le PDG de Facebook France.
25:51 À présent c'est la fin de cette édition.
25:53 Merci à tous pour votre fidélité.
25:55 On se retrouve demain même lieu même heure.
25:57 En attendant, portez-vous bien.
25:58 Bonsoir.
25:59 [Musique]

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