• il y a 9 mois
Deux semaines après l'annonce d'un plan d'économies controversé de 10 milliards d'euros, les ministres de l'Économie Bruno Le Maire et celui des Comptes publics Thomas Cazenave se soumettent ce mercredi 6 mars aux questions des députés et sénateurs sur ces vastes coupes dans le budget de l'État. En attendant, dans une interview au Monde, le locataire de Bercy défend ces coupes budgétaires : "Quand on gagne moins, on dépense moins". Le député RN de l'Eure Kévin Mauvieux réagit aux propos du ministre de l'Économie. 

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Transcription
00:00 On ne peut que rejoindre le constat qu'aujourd'hui l'Etat est obèse et qu'à un moment il faut faire des choix.
00:05 Là où je ne rejoins pas effectivement le ministre de l'économie, c'est que d'une part il ne fait aucun choix structurel.
00:11 Quand il parle de coût de frein, en réalité c'est ce qu'on appelle le coup de rabot.
00:15 C'est-à-dire qu'on va aller chercher quelques petits millions disséminés à droite à gauche, mais en réalité il n'y a pas de réelle économie structurelle.
00:22 Oui enfin 10 milliards, mais enfin si vous voulez, déjà sur les 10 milliards, vous voyez, moi je suis rapporteur sur la dette de l'Etat à l'Assemblée Nationale.
00:28 Sur les 10 milliards déjà, il compte quelques centaines de millions d'euros qui sont dus au tassement des taux d'intérêt.
00:33 Et ça ce n'est pas une économie en réalité qu'il a faite, c'est simplement un effet mécanique.
00:37 Donc si vous voulez, il y a une grosse incertitude déjà sur la façon dont les économies vont être faites, parce qu'il nous donne des postes mais il ne nous dit pas comment.
00:45 Les seuls éléments qu'il nous donne suffisamment précis, c'est le matraquage des Français, par exemple dans le domaine de la santé, comme vous l'avez dit dans votre reportage.
00:52 Dans ce cas, il faut les faire où les économies selon vous ?
00:57 Ah mais les économies, il faut qu'elles soient déjà structurelles, pas conjoncturelles.
01:00 Il ne faut pas chercher à récupérer quelques centaines de millions ou quelques milliards à droite à gauche, et puis on verra pour le projet de loi de finances de 2025 où est-ce qu'on pourra aller creuser encore quelques milliards.
01:09 Il y a quelques exemples. L'immigration, un rapport de contribuables et associés dit que ça coûte plus de 50 milliards d'euros par an.
01:16 Nous, on propose déjà 15 milliards, 14 milliards d'économies sur l'immigration.
01:20 La contribution nette à l'Union européenne, on donne plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'Union européenne, on en récupère une partie, mais on est contributeur net.
01:27 Ça veut dire qu'on donne plus que ce qu'on reçoit. On peut faire 10 milliards d'euros d'économies sur ce qu'on donne en trop à l'Union européenne.
01:33 Par exemple, ensuite il y a la chasse à la fraude fiscale, la fraude sociale, toutes les fraudes qui peuvent faire l'objet de plusieurs dizaines de milliards d'euros.
01:41 J'ai rendu moi-même un rapport sur la contrefaçon il y a quelques mois maintenant, dans lequel on montre bien qu'avec une vraie politique de lutte contre la contrefaçon, on récupère aussi quelques milliards par ici.
01:53 Donc en réalité, il faut arrêter d'aller chercher les milliards sur les quelques malades qui effectivement prennent un taxi pour aller à l'hôpital,
01:58 et peut-être s'orienter un peu plus sur des économies structurelles et qui rapportent vraiment.
02:02 Et désolé, mais quand j'entends la vulgarité du ministre de l'économie qui nous parle d'un État pompe-Afrique,
02:07 aujourd'hui la pompe-Afrique c'est Bruno Le Maire, parce que je suis désolé, mais avec 900 milliards d'euros de dettes en 7 ans,
02:13 on a un tiers de la dette française qui a été faite sous Bruno Le Maire, sous Emmanuel Macron. Donc c'est difficile de les croire.

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