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Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 30 avril 2025.

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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:03Paris, Lyon, Toulouse, Marseille, partout en France, médecins et étudiants étaient dans la rue hier.
00:08La proposition de loi transpartisane qui vise à réguler la liberté d'installation des jeunes diplômés ne passe pas.
00:14Pas plus que le projet du gouvernement d'obliger l'ensemble des médecins à exercer deux jours par mois dans les zones les moins pourvues.
00:20Dans ces conditions, comment lutter contre les déserts médicaux ?
00:23En 2024, 6 millions de Français n'avaient pas de médecins traitants.
00:27Alors faut-il vraiment passer par la contrainte des praticiens ?
00:32Nous allons en débattre ce soir avec Guillaume Garot qui est député socialiste de la Mayenne.
00:35A l'origine d'une proposition de loi transpartisane visant à réguler l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux.
00:42Votre texte devrait être débattu dans quelques jours à l'Assemblée nationale.
00:46Guillaume Garot, soyez le bienvenu.
00:47Merci, bonsoir.
00:48Franck de Vulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français.
00:51Mathias Wargon, médecin urgentiste et chef du service des urgences de l'hôpital de La Fontaine Seine-Saint-Denis.
00:58Julien Chambon, maire Renaissance Douille.
01:00Dans les Yvelines, vous venez de lancer un plan d'action pour faciliter l'installation des médecins et améliorer l'accès aux soins de nos habitants.
01:07Bienvenue à vous tous.
01:08Merci.
01:08On travaille tous les jours dans nos camions médicaux.
01:15Si on nous oblige à aller deux jours par mois dans les déserts médicaux, que ferons-nous de nos patients pendant ces deux jours ?
01:21Sachant que moi, je suis déjà dans une zone qui est sous-dotée, ma zone, donc en fait, le gouvernement s'y prend mal.
01:27Obligé, c'est faire fuir, c'est décourager les jeunes médecins à s'installer.
01:31S'ils incitent, ça va bien se passer.
01:32Le gouvernement s'y prend mal, nous dit cette médecin généraliste de Voix-en-Velin.
01:38Est-ce que c'est votre sentiment, Franck de Vulder, président, je le rappelle, de la Confédération des syndicats médicaux français ?
01:44Ce qui est certain, c'est qu'on est dans une situation, on est face à une situation inédite.
01:48En deux chiffres, on a à traiter une population plus âgée qu'il y a 40 ans, dans les années 80.
01:55On est 15 millions de plus que dans les années 80, et sortent aujourd'hui des facultés de médecine le même nombre de médecins que dans les années 80.
02:01Et donc on est face à cette situation complexe de comment on soigne plus de monde avec moins de temps médical.
02:08Et nous, nous pensons qu'on doit faire preuve de responsabilité.
02:12Un médecin libéral, au dire des chiffres de l'assurance maladie, des chiffres du gouvernement, ça travaille 55 heures par semaine.
02:19Et bien, travaillons sur l'attractivité de la médecine libérale.
02:22On a besoin de tout le monde.
02:22Ça veut dire quoi ? Quand on dit travaillons sur l'attractivité, c'est en gros, donnez-nous un peu plus d'argent, qu'on ait envie de faire notre boulot jusqu'à la fin de la journée.
02:29Alors ça, ça a été le...
02:31Non mais c'est ce qui peut s'entendre.
02:32Non mais un, ça peut s'entendre.
02:34Ça a été le lieu de longs débats dans ce qu'on appelle la convention médicale, qui a été signée il y a quelques mois.
02:40Mais l'attractivité, c'est la simplification.
02:43On parle tous de simplification administrative dans nos métiers respectifs.
02:46On parlait des consultations avancées.
02:49Donc de mettre une contrainte individuelle, ayons une responsabilité collective.
02:52comme par exemple pour les astreintes ou la permanence des soins, cela fonctionne.
02:55Je vous propose de garder la parole.
02:57Quel impact cela aurait-il sur justement le manque de médecins que nous avons en France et en particulier sur les déserts médicaux ?
03:04Parce que si les médecins avaient envie d'aller dans les déserts médicaux, les déserts ne seraient pas médicaux, si vous voyez ce que je veux dire.
03:10Je pense que vous m'avez parfaitement compris.
03:11Oui, mais d'abord les déserts ne sont pas que médicaux.
03:14Vous avez raison.
03:15Le médecin ne peut pas être tout seul, l'alpha et l'oméga, d'une politique d'aménagement du territoire.
03:19Là où il y a des aires médicales, il y a souvent des aires tout court en termes de différents services.
03:23Donc il faut en tenir compte.
03:25Pas tout le temps, mais c'est un fait.
03:28Un des modes d'action que l'on pourrait mener, l'INSEE l'a montré,
03:32un médecin sur deux s'installe aujourd'hui à moins de 40 km de l'hôpital qui l'a formé.
03:38La formation étant essentiellement hospitalière.
03:40Pas que, mais essentiellement hospitalière.
03:41travaillons sur le fait d'envoyer finalement nos plus jeunes, nos internes,
03:47en fonction de leur choix, en fonction de leur rang de classement,
03:50dans d'autres territoires, parce qu'ils vont y rester.
03:53Parce qu'ils iront créer une vie, une famille, un réseau social.
03:57Alors, imposer à tous les médecins de participer deux jours par mois à l'effort collectif,
04:00est-ce que ça vous semble insurmontable, Mathias Wargon ?
04:03Vous soutenez les manifestants ?
04:04Alors, c'est plus compliqué que ça.
04:05Moi, je suis médecin urgentiste dans un hôpital.
04:08C'est plus compliqué que ça.
04:09En gros, on vient à vous directement, si je peux.
04:11C'est moi qui récupère tout le monde, en fait, quand ce n'est pas régulé.
04:14Pour l'instant, en Ile-de-France, ça l'est très souvent en région.
04:17C'est-à-dire que maintenant même, les urgences ferment
04:19aux patients qui ont besoin de voir un médecin généraliste,
04:23ce qui n'était pas le cas auparavant.
04:24Mais comme nous non plus, on n'arrive pas à recruter dans les régions,
04:27les hôpitaux dans les régions sont dans le même état que le reste de la médecine.
04:30Il y a des hôpitaux qui ne recrutent aucun médecin.
04:33Donc, il y a une vraie problématique.
04:34Mais moi, j'aimerais qu'on en parle.
04:35Comment évaluez-vous ? Parce que là, vous venez de dire qu'elles sont...
04:37Est-ce que c'est quelqu'un qui a besoin d'un médecin généraliste ?
04:41Vous avez une otite, par exemple.
04:44Vous avez besoin d'un médecin généraliste.
04:46Vous avez mal à l'oreille.
04:47Il n'est pas évident qu'on vous laisse rentrer aux urgences.
04:49Moi, j'ai écrit une tribune contre.
04:50Donc, j'en parle très facilement.
04:52Mais j'aimerais que...
04:53Enfin, là, on est dans une situation...
04:55On a des politiques qui nous expliquent qu'il va falloir que les médecins se sacrifient.
04:59Moi, ça m'agace un peu.
05:00Parce qu'on a plein d'arguments qui sont...
05:02On vous a payé les études.
05:03On paye les études de tout le monde.
05:05Les vôtres, les miennes.
05:07Moi, je suis suffisamment vieux pour faire mon service militaire.
05:09À l'époque, déjà, les médecins faisaient leur service militaire plus longtemps.
05:13Non, mais on faisait déjà leur service militaire plus longtemps.
05:15Donc, cette question d'obligation, elle est un peu chiante.
05:18Notamment aussi parce que...
05:20Parce que c'est normal de pouvoir consulter un médecin généraliste
05:23ou un médecin spécialiste quand on en a besoin.
05:25Et que c'est ça aussi qui crée le populisme.
05:27Donc, on peut se mettre aussi à la place des gens.
05:29Les médecins ne le font pas, mais ce ne sont pas non plus des privilégiés.
05:32En fait, on est dans une situation politique
05:34où les politiques qui, quand même, laissent le truc s'enfoncer depuis 30 ans...
05:39Moi, quand j'étais en médecine,
05:41et ça, ça remonte à il y a quand même quelques années,
05:43on savait déjà que ça allait être la merde.
05:45Parce qu'il n'y a pas d'autres mots.
05:46En 2025, j'y étais dans les années...
05:49Allez, à la fin des années 80.
05:51Sinon, au milieu des années 80, on le savait déjà.
05:55Personne n'a rien fait.
05:57Et puis, il s'aide à tous les syndicats de médecins depuis des années
05:59pour avoir des infirmières de pratiques avancées,
06:02pour pouvoir déléguer des actes.
06:04Personne ne le fait parce que le Conseil de l'Ordre ne le veut pas.
06:06Donc, tout le monde est responsable.
06:06Et ces deux jours pour tout le monde, c'est une mauvaise idée ?
06:09Mais deux jours pour tout le monde, tout le monde sait que c'est bidon,
06:11c'était pour contrer la loi Garot.
06:13C'est deux jours, on va les emmener où ?
06:15On va les refaire faire quoi ?
06:17Médecin, ce n'est pas ma bite et mon couteau.
06:18C'est du matériel.
06:20Monsieur est gastro-entérologue, il ne fait pas ça,
06:22enfin, il fait un peu ça avec ses doigts,
06:24mais il fait ça avec d'autres éléments.
06:26On ne va pas à un endroit faire de la gastro-entérologie comme ça, sans rien.
06:29Guillaume Garot va vous répondre et nous donner son avis.
06:31Qu'en dites-vous ?
06:32Je dis qu'il faut agir.
06:34Voilà, parce qu'aujourd'hui, et vous l'avez tous dit,
06:37la situation n'est plus tenable pour tous les patients qui n'ont pas de médecin.
06:42Tous ceux qui mettent des semaines, des mois,
06:46avant d'obtenir un rendez-vous chez le spécialiste.
06:49Et donc, c'est ça qui est insupportable,
06:52parce que, qu'est-ce que ça suscite aujourd'hui ?
06:56Un sentiment d'abandon par tous ces millions de Français
06:59qui n'ont pas un accès ordinaire, normal, on va dire, aux soins.
07:05Qui n'ont pas le même accès à la santé que les autres millions de Français.
07:08C'est comme ça que ça se pose.
07:10Et ça, je le redis, c'est terrible pour la République.
07:14Parce que, quand vous vous sentez abandonné,
07:18bien sûr que vous êtes tenté ensuite par des solutions populistes ou extrémistes,
07:23ainsi que c'était dit.
07:24Donc, qu'est-ce que nous proposons ?
07:26Dans notre groupe de travail.
07:27Je vais revenir sur vos propositions, pardonnez-moi de vous interrompre,
07:30mais je voudrais qu'on fasse un dernier tour de table sur l'histoire des deux jours.
07:33Quel est votre point de vue, à vous ?
07:34Est-ce que vous pensez que c'est raisonnable, sérieux,
07:36et qu'il faut le faire d'une certaine façon ?
07:38Moi, je pense que c'est un pansement,
07:42mais je vois, très objectivement,
07:44je vois difficilement comment on arrivera à le mettre en œuvre
07:48de façon simple, opérationnelle.
07:50Et nous proposer une autre solution,
07:52la régulation de l'installation,
07:53qui est sans doute plus simple de mise en œuvre,
07:55et surtout moins chère pour les finances publiques.
07:57Monsieur le maire, c'est le jour.
07:58Qu'est-ce qui vous inspire comme commentaire ?
08:00Moi, je suis d'accord.
08:01À un moment donné, c'est l'action qui compte.
08:03Ce n'est pas forcément les débats stériles.
08:05Le médecin, il a besoin de quoi ?
08:07Moi, je suis maire d'une ville attractive,
08:08en région parisienne.
08:09Combien de médecins ?
08:10Combien de médecins ?
08:11Un pour mille, à peu près.
08:12Et les spécialistes, ce sont les plus rares.
08:14Moi, les Ovilois, ils viennent me voir,
08:15ils m'écrivent des lettres.
08:16Quand on a 90 ans, on perd son médecin depuis plus de 30 ans,
08:18on est désespérés.
08:20Donc, moi, je dois apporter une réponse concrète.
08:22La loi, c'est intéressant,
08:24mais les loyers pour les médecins plus bas,
08:26c'est encore mieux,
08:26parce qu'on les fait venir tout de suite.
08:28Et c'est exactement ce que nous, on peut développer.
08:29Parce qu'en ville, le désert médical s'exprime de la manière suivante.
08:32Vous avez des médecins, mais vous n'y avez pas accès.
08:34Vous imaginez la frustration ?
08:35Vous avez des rendez-vous extrêmement lointains.
08:37Donc, la solution concrète,
08:38c'est qu'est-ce qui fait qu'un médecin
08:40peut venir s'installer dans ma commune ?
08:41Oui.
08:42Concrètement, c'est les loyers qui sont chers aujourd'hui.
08:44C'est ça la réalité.
08:45Ce sont les locaux qui sont rares.
08:46C'est ça la réalité.
08:47Nous, on agit concrètement.
08:48On prend un appartement de la commune,
08:49on le rénove, on l'adapte,
08:51on fait un loyer à 1 euro le mètre carré pour un médecin.
08:53Ils viennent aujourd'hui, ils s'installent.
08:54Des jeunes médecins qui sortent d'études,
08:56qui ne savent pas forcément encore
08:57quelle sera leur patientèle.
08:58Et comme ça, on lève le frein,
09:00on va dire, économique.
09:01Il faut inciter les médecins.
09:02Il faut inciter les médecins.
09:03L'appartement, on l'a, quoi qu'il arrive.
09:05On peut lever ce frein-là.
09:06Il faut vraiment les inciter.
09:07On n'attire pas des gens avec de l'administratif.
09:09Aujourd'hui aussi, les médecins en meurent,
09:10ils nous le disent.
09:11Ils ont beaucoup d'administratifs.
09:12Et quand on est un jeune libéral,
09:14on n'a pas envie de se confronter à ça.
09:15On veut se consacrer à ses patients.
09:16Donc, je pense qu'il faut être très vigilant.
09:18Il y a une crise de la vocation des médecins.
09:19Je ne pense pas que c'est embêtant
09:21tout de suite des contraintes,
09:22qu'on arrivera forcément à ressusciter de la vocation.
09:23Et pour les habitants, concrètement,
09:25ça ne veut rien dire ça.
09:26Vous disiez que ça coûte cher, Guillaume Garot.
09:27Oui, ça coûte cher.
09:28D'ailleurs, il y a une surenchère entre les communes
09:30pour être celui qui attirera le mieux
09:33un médecin dans son territoire sur sa commune.
09:38On voit beaucoup de départements
09:39qui développent des politiques très ambitieuses,
09:43j'allais dire très généreuses,
09:44de ce point de vue-là.
09:45Mais au final, ça ne suffit pas.
09:47Combien il y a eu de soirées foie gras dans le Gers ?
09:50Et combien ça a amené de médecins ?
09:52Donc, il faut remettre, je crois, de l'ordre.
09:54Qu'est-ce que c'est que c'est le jour des foie gras ?
09:57Vous m'intéressez à moi, vous m'intéressez à vos soirées foie gras ?
10:00Parce que je peux peut-être postuler.
10:01Non, mais c'est une anecdote.
10:03Mais tous les départements ont essayé de trouver des solutions
10:08pour attirer des médecins.
10:09Alors, il y a ça, monsieur le maire de haut.
10:11Oui, ça ne marche pas.
10:12Il n'y a personne à attirer.
10:13Il est là, le problème.
10:14En tout cas, ça n'est pas suffisant.
10:16Ça n'est pas suffisant.
10:17Donc, qu'il y ait des mesures d'incitation.
10:20Qu'il y ait des mesures d'incitation pour attirer nos médecins,
10:23notamment vers l'exercice libéral, mais pas simplement.
10:26C'est aussi l'exercice salarié.
10:28Très bien.
10:29Mais pour que ça fonctionne, je le dis,
10:31il faut qu'il y ait le levier de la régulation de l'installation.
10:34C'est quoi la régulation de l'installation que nous proposons
10:36dans notre proposition de loi transpartisane ?
10:39C'est l'idée de dire à nos médecins,
10:41n'allez pas vous installer dans les zones
10:43qui sont déjà correctement pourvues,
10:45en présence médicale, que ce soit des généralistes
10:47ou des spécialistes.
10:49Mais allez le faire partout ailleurs,
10:51là où vos patients vous attendent,
10:53là où il y a des besoins.
10:55Et vous serez en effet bien accueillis.
10:57En deux temps, Mathias Vargon.
10:58Moi, j'ai une anecdote.
10:59Je forme beaucoup de médecins étrangers.
11:01Dès qu'ils sont formés,
11:02dès qu'ils sont inscrits au bulletin officiel,
11:05comme quoi ils sont inscrits ou inscrivables au Conseil de l'Ordre,
11:08ils reçoivent tout un tas d'annonces,
11:11et là on est en région parisienne,
11:12dans Paris,
11:13de la part de centres de salariés,
11:15de la part de la CPAM,
11:17de la part de tout un tas d'organismes
11:19pour leur proposer de travailler de 9h à 17-18h,
11:225 jours par semaine,
11:24avec 9 semaines de congés payés.
11:25Pourquoi ils iraient s'installer dans le libéral ?
11:29On leur propose déjà une vie salariée
11:31qui est de meilleure qualité que le libéral,
11:34et aller s'installer dans le...
11:36Moi, je n'ai pas de solution.
11:37J'ai aller s'installer en province,
11:39ou en région.
11:41Moi, je n'arrive déjà pas à attirer des médecins
11:42en Seine-Saint-Denis.
11:43Il y a le métro.
11:44Donc, aller s'installer en région,
11:45quand vous avez...
11:46En fait, c'est quoi être étudiant en médecine ?
11:49C'est avoir 28-29 ans,
11:52en général avoir déjà un conjoint ou une conjointe,
11:54parfois avoir des enfants.
11:56Ce conjoint, on n'est plus dans les années 70,
11:59ce conjoint, il travaille,
12:00il a une vie,
12:01et c'est trop tard pour l'attirer.
12:03Et on parlait d'attirer les villes
12:05et de construire à côté de l'hôpital.
12:06Moi, j'ai une anecdote.
12:07J'ai une interne qui me parlait aujourd'hui.
12:09Elle vient de province.
12:10Je dis province, région, on s'en fout.
12:12Et elle était externe,
12:13c'est-à-dire étudiante,
12:14dans un hôpital loin de chez elle.
12:16Eh bien, l'hôpital,
12:17il a fallu qu'elle loue son Airbnb.
12:18Elle était toute seule pendant un mois et demi
12:20sans avoir personne à parler le soir.
12:22C'est sûr qu'au bout d'un mois et demi,
12:24elle s'est dit,
12:25plus jamais dans cet hôpital,
12:26plus jamais dans cette région.
12:28C'est-à-dire, rien n'a été fait pour lui dire,
12:29écoute, ici, on est vachement sympa.
12:31Et ça se reproduit dans plein d'endroits différents.
12:34Donc, il va falloir faire un effort,
12:36et puis surtout, il va falloir être inventif.
12:37Il n'y a pas de médecin,
12:38il va falloir trouver des solutions.
12:39Alors, je sais bien que les syndicats de médecins sont contre,
12:41mais il va falloir trouver des solutions
12:42sans médecin,
12:43comme ça se fait partout ailleurs dans le monde.
12:46Franck Develder, vous vouliez intervenir.
12:48Oui, je pense que...
12:49Alors, je pense d'abord qu'il ne faut pas opposer
12:51une médecine libérale et une médecine salariée,
12:53qu'elle soit hospitalière et que ça...
12:54On a besoin de tout le monde.
12:55On est dans une crise inédite.
12:57Elle n'est pas franco-française.
12:58L'OMS nous dit aujourd'hui
13:00que l'on manque de 30 millions de soignants dans le monde.
13:03Pourquoi ?
13:03Parce que c'est le même mécanisme qu'en France,
13:05en deux générations,
13:06la population mondiale a doublé.
13:08On manque aujourd'hui de 30 millions de soignants dans le monde.
13:11Donc, il faut faire feu de tout bois
13:13pour trouver des solutions pour soigner la population.
13:15Et il y en a plein.
13:17Mais attention à ce que le remède ne soit pas pire que le mal.
13:21C'est-à-dire ?
13:21On manque de médecins aujourd'hui dans tous les domaines.
13:23On manque de médecins à l'hôpital, n'est-ce pas, Mathias Vargon ?
13:25On manque de médecins dans les zones de santé.
13:27On manque de médecins scolaires.
13:28On manque de médecins du travail.
13:29Si on fait peser une contrainte uniquement sur les futurs installés,
13:34mais interrogez-vous-les.
13:35Ils étaient dans la rue hier soir, j'étais à leur côté,
13:37hier après-midi.
13:38Mais ils nous disent, mais nous, il n'y a pas de soucis.
13:40On va juste aller trouver un poste pour venir aider Mathias Vargon dans son exercice.
13:45C'est ça qu'on dit.
13:46On ne dit pas qu'il ne faut rien faire.
13:47On parlait, et vous en parliez, Mathias Vargon, à l'instant,
13:50du travail en coopération, de l'évolution des métiers des autres professions de santé.
13:54Mais bien sûr que oui, à partir du moment où il n'y a pas de perte de chance pour le patient.
13:58Il n'y a pas de perte de chance.
13:59Mais bien sûr que oui.
14:01Et les syndicats médicaux, en tout cas, moi, je suis le patron d'un gros syndicat médical,
14:06je suis très favorable à mettre ces idées-là sur la table.
14:09Juste d'un mot, si vous permettez, Yves Calvi, sur les consultations avancées,
14:13c'est mon mode d'exercice.
14:14Je suis gastro-ontologue à Reims.
14:16L'ensemble des spécialistes et nombre de généralistes de la ville de Reims,
14:19chers à quelques ministres, à Catherine Vautrin par exemple,
14:21nous avons organisé dans dix sites de consultations différents,
14:25distants de 50 à 100 kilomètres de la ville de Reims.
14:27Pourquoi ça marche ?
14:28Parce que ça doit être incité, favorisé.
14:30Comme vous le dites, M. le maire, il faut pouvoir nous accueillir
14:32et que ça ne nous coûte pas plus.
14:34Il ne faut pas que ce soit une obligation individuelle.
14:35Eh bien, en pratique, M. le député, venez chez nous.
14:38Je vous y accueille.
14:38Partez pas ce soir en Mayenne et venez boire un coup de champagne avec moi
14:41et vous verrez que ça marche.
14:42Oui, alors si vous utilisez des arguments comme ça, évidemment...
14:45On ne peut que vous suivre.
14:47On marque une pause.
14:48On va écouter les dernières infos
14:49et on reprend notre débat ensuite sur les déserts médicaux dans notre pays.
14:53Jusqu'à 20h, Yves Calvi refait le monde sur RTL.
14:59RTL, s'informer ensemble.
15:02Il est 19h30.
15:04RTL soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
15:07Le rappel des titres d'actualité avec vous, Charles Ducroux.
15:09Vous n'avez encore rien vu, lance Donald Trump, le président américain,
15:13en ce moment même en conférence de presse,
15:14en réaction au recul de la croissance américaine.
15:17Le PIB baisse de 0,3% au premier trimestre aux Etats-Unis.
15:20Une première depuis 2022.
15:22Les bourses européennes et américaines ont à nouveau dégringolé.
15:25Donald Trump tente de rassurer au 101ème jour de son mandat
15:28et dit y voir l'héritage de son prédécesseur.
15:31Chez nous, un millier d'emplois et 200 boutiques vouées à disparaître de nos centres-villes.
15:35La célèbre enseigne de prêt-à-porter Jennifer demande sa liquidation judiciaire
15:39après plusieurs années de difficultés.
15:42Enfin, en ce soir de départ en week-end prolongé,
15:45un départ fortement perturbé à la gare du Nord à Paris.
15:48La quasi-totalité des liaisons accuse d'importants retards.
15:51Jusqu'à deux heures, un accident de personnes sur les voies
15:53serait à l'origine de cette grosse perturbation.
15:55Charles Ducroux et à 20h, Charles, on retrouve Faustine Bola pour son émission Héros.
15:59Michel Becker est l'organisateur de la plus vieille chasse au trésor de France.
16:04La chouette d'or, elle a passionné des milliers de chouetteurs
16:07et de chouetteuses à travers le monde pendant plus de 30 ans.
16:09Mais en octobre, ce grand mystère a été résolu.
16:12Rassurez-vous, Michel prépare une chouette d'œuf
16:14et il sera avec Faustine Bola à 20h dans Héros.
16:17Merci Charles Ducoux, on vous retrouve également à 20h
16:19pour d'autres informations et votre journal.
16:23Yves Calvi jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL.
16:27Nous prenons en ligne Alain qui habite dans Lyon.
16:31Bonsoir Alain.
16:33Bonsoir Yves, bonsoir à toutes et à tous.
16:35Lyon, c'est un dessert médical, vous en subissez des désagréments, cher Alain ?
16:40Oui absolument.
16:41Expliquez-nous.
16:41Moi j'habite tout à côté d'Auxerre.
16:44Par exemple, je ne suis pas de la première jeunesse, j'ai 59 ans.
16:48J'ai été contraint d'être implanté d'un stimulateur médulaire,
16:51c'est-à-dire c'est un stimulateur électrique implanté sous la peau
16:54avec des cathodes et des anodes sur la colonne vertébrale,
16:57ce qui permet de gérer un syndrome des jambes sans repos,
17:00enfin des douleurs neuropathiques qui agitent les jambes la nuit sans que vous le vouliez.
17:05Eh bien, heureusement pour nous à Auxerre, au centre hospitalier d'Auxerre,
17:09heureusement pour nous qu'un médecin vient de Dijon,
17:12un neurochirurgien qui vient plusieurs fois, deux à trois fois par mois,
17:17parce qu'il n'y a pas de neurochirurgie à Auxerre.
17:20Et je me fais le porte-voix d'un grand nombre de personnes que je vois dans la salle d'attente
17:25lors des consultations du médecin spécialiste.
17:30Et je suis allé me faire opérer à Dijon parce qu'il n'y a pas de neurochirurgien à Auxerre.
17:36Mais tout à l'heure, si vous me permettez, Yves, j'aimerais revenir sur une phrase
17:39qu'a dit votre intervenant médecin urgentiste.
17:41Il a dit on demande aux médecins de se sacrifier.
17:44J'aimerais dire quand même à ce monsieur que j'ai relu tout à l'heure le serment d'Hippocrate.
17:49Ça me gêne un petit peu les termes qu'il a employés.
17:53On demande aux médecins de se sacrifier.
17:54Oui, il faut l'engueuler Mathias Vargon, vous avez raison.
17:57Alors, je vais vous répondre.
17:59D'abord, le serment d'Hippocrate, ce n'est pas la loi, c'est le code de déontologie.
18:03Il faut rétablir les choses.
18:04Ce que j'ai dit simplement, c'est qu'on a des gens qui ont...
18:10Je me suis probablement mal exprimé, mais ce que je dis simplement,
18:14c'est qu'on demande aux médecins d'agir alors que c'est une responsabilité qui est sociétale,
18:19qui est une responsabilité d'abord des politiques qui ont vu arriver les choses
18:21et qu'on demande à des médecins sains qu'on traite de privilégiés.
18:25Et moi, j'ai des internes et c'est loin d'être des privilégiés.
18:27Il y en a qui payent leurs études, il y en a qui travaillent pendant leurs études.
18:30Il y en a qui ont été externes, mon avis ne travaille pas.
18:33Mais les internes, eux, tiennent aussi l'hôpital.
18:36Ils ont déjà rendu leurs études et on demande qu'aux médecins finalement de faire ça.
18:41Alors, les études, elles sont gratuites pour tout le monde.
18:43Je suis d'accord.
18:43Les médecins, non, mais monsieur, monsieur, vous nous expliquez que vous êtes obligés d'aller à Dijon
18:49et que, clairement, alors pour être opéré de neurochirurgie,
18:53la neurochirurgie c'est très spécifique, il n'y en a pas forcément besoin à tous les coins de rue.
18:57Mais vous êtes allé à Dijon parce que vous aviez besoin d'aller à Dijon.
19:01Et vous trouvez que c'est un sacrifice.
19:03Donc, imaginez quelqu'un qui a 29-30 ans et qui a déjà une compagne ou un compagnon,
19:09qui a déjà des enfants et à qui, on va dire, pendant plusieurs années,
19:12vous allez vous expatrier de votre coin.
19:15Enfin, expatrier.
19:16Vous ne pouvez pas lui expliquer, d'un autre auditeur,
19:18qu'il y a d'autres malades qui sont plus malheureux que lui.
19:21Non, ce n'est pas ça que je dis.
19:23Je dis que, allez se faire opérer à Dijon, monsieur trouve que ça n'est pas normal.
19:29Alors que c'est de la grande spécialité.
19:31Mais aller travailler dans un endroit où on n'a pas d'amis,
19:35où on n'a pas sa famille, où on a un âge déjà avancé,
19:39ce n'est pas à des gens de 20 ans qu'on demande ça.
19:40C'est à des gens qui ont 30 ans, qui ont déjà une vie quelque part.
19:43C'est extrêmement compliqué.
19:45Et ça, ça n'est dû que parce que les politiques et les conseils médicaux,
19:52il faut le dire aussi, les syndicats médicaux, ont laissé filer.
19:56On fait du corporatisme pendant des années pour se retrouver face à une situation.
20:00On est dans le mur.
20:01Maintenant, on s'étonne d'être dans le mur.
20:03Alain, vous vouliez intervenir.
20:04Oui, docteur.
20:05J'ai passé ma vie, j'ai passé ma carrière derrière un volant.
20:08Je suis un ancien conducteur poids lourd.
20:10J'ai parcouru le monde entier.
20:11Je savais, en prenant ce métier, qu'il y avait des contraintes,
20:14que je ne verrais pas grandir mes enfants ni mes petits-enfants.
20:17J'ai quand même choisi ce métier.
20:18Tout à l'heure, je vous parlais, c'était simplement,
20:20j'ai fait une aparté sur le terme sacrifié.
20:23Je reconnais également, j'ai entendu monsieur le maire,
20:26je reconnais que beaucoup de communes, également les nôtres,
20:28vous rentrez dans les communes, il y a des grandes banderoles,
20:31on recherche un médecin, etc.
20:34J'ai été saluer mon médecin qui me soigne tous les mois.
20:38J'ai été le saluer, lui dire au revoir.
20:40Je descends dans les Landes, puisque je déménage dans quelques jours,
20:43et mon médecin m'a dit, ne te fais aucun souci,
20:46tu vas forcément trouver des praticiens.
20:50Plus tu descends en dessous de Lyon, plus tu trouves.
20:53Ça m'a gêné un petit peu.
20:54Je comprends qu'un médecin a autant le droit que n'importe qui
20:58d'avoir une vie sociale, sociétale, de famille.
21:03Je comprends tout à fait.
21:05Ce qui me gêne, c'est qu'on ne se soucie plus.
21:08Un malade, qu'il soit dans le Nord, au fin fond de la Creuse,
21:11j'aime beaucoup la Creuse,
21:13au fin fond de la Creuse, un malade est un malade.
21:16C'est ça qui me gêne, docteur.
21:18Je comprends, moi, qu'il faille des conditions de travail
21:21qui puissent attirer.
21:22Je comprends qu'une interne ne veuille pas rester un mois et demi
21:26dans un Airbnb toute seule à ne parler à personne.
21:28Je peux l'entendre.
21:30Ce que je dis, c'est qu'on est là, nous, les malades, derrière.
21:34On a autant.
21:35C'est bien, vous avez fait péter une petite grenade dans cette émission.
21:39Et donc, maintenant, tout le monde veut vous répondre.
21:40Alors, par ordre, Julien Chambon, Renaissance Douille.
21:43Je l'ai dit tout à l'heure, on peut lever le frein du loyer
21:46parce qu'en région parisienne, c'est compliqué pour un médecin
21:48de s'installer, de trouver des locaux accessibles.
21:50Ça, c'est un premier frein.
21:51Deuxièmement, ils nous le disent, notamment les médecins,
21:53sortir de l'isolement quand on démarre, c'est extrêmement important.
21:55Exercer de façon collective, c'est important.
21:57La maison médicale qu'on construit, ce sera certes 30% de loyer en moins,
22:00mais c'est surtout 14 cabinets avec des généralistes.
22:03Ils se parlent entre eux.
22:04Des spécialistes, ils ont le parcours de soins de leur santé.
22:06Moi, pour les Ovilois, c'est un accès à l'infirmière
22:08qui va exécuter les soins qui lui ont été prescrits.
22:10C'est du gagnant-gagnant.
22:11C'est de l'argent public bien utilisé.
22:13Et là, on répond aussi, je pense, à une crise de la vocation.
22:15On a besoin que les médecins exercissent en collectivité, en collectif.
22:19Comme ça, ils apportent une solution plus globale aux patients.
22:21Et les Ovilois, ils ont accès à l'ensemble des soins dont ils ont besoin.
22:23C'est ça, pour moi.
22:24Il faut aligner les intérêts.
22:25Il ne faut pas chercher des coupables.
22:26Il ne faut pas chercher uniquement des textes et de l'administratif.
22:28Il faut agir aujourd'hui.
22:29Les habitants, ils attendent une réponse aujourd'hui.
22:31Franck de Vulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français.
22:34Merci, monsieur le maire.
22:34Je suis complètement d'accord.
22:35Agissons ensemble.
22:37Regardons quelles sont les forces en présence.
22:39Regardons quels sont les besoins de la population.
22:40Et ils sont grands.
22:41Et on sait, et le cas d'Alain qui nous écoute n'est pas un cas isolé.
22:45En revanche, monsieur Alain, sachez qu'aujourd'hui, 90% du territoire,
22:51j'espère que vous trouverez dans votre lieu de deuxième vie,
22:54à deux ans près, on a le même âge.
22:55Je suis le plus vieux des deux.
22:57Mais dans votre lieu de deuxième vie, dans les Landes,
23:00que vous trouverez facilement un médecin.
23:02Aujourd'hui, 90% du territoire est un territoire sous-dense.
23:07Donc, soit on cherche à faire de la coercition et la formule magique.
23:12Mais c'est la formule magique, mais en fait, on serait tous bien idiots
23:14autour de cette table et ailleurs, de ne pas y avoir pensé avant.
23:17Enfin, donc, c'est qu'il n'y a pas une formule magique.
23:20Travaillons ensemble, entre les collectivités territoriales,
23:23les élus, les médecins, du public, du privé, les patients,
23:27pour améliorer les choses.
23:29Et donc, il y a l'accueil.
23:30Il y a une politique du Allé Vert sur mon territoire, par exemple.
23:33Le Allé Vert, c'est dans les deux sens.
23:34Je vous parlais tout à l'heure de...
23:35C'est quoi le Allé Vert ?
23:36Du médecin qui, parce qu'il est incité, va...
23:39Allé Vert, mais c'est aussi dans l'autre sens.
23:43C'est aussi dans l'autre sens.
23:45La collectivité territoriale dans laquelle je vis,
23:47et je ne vis pas au centre d'une grande ville,
23:49je vis dans un petit village,
23:50a, au cours de ces deux dernières années,
23:52déployé sept ou huit lignes de bus
23:54qui vont de village en village.
23:56Ce n'est pas que pour la médecine.
23:57C'est exactement ce qu'on fait.
23:58On monte dedans, on paye un euro, et on va y faire ses cours.
24:00Guillaume Garot a pris des notes pendant notre débat.
24:03On va lui laisser les relire, et je lui donne la parole.
24:05Alors, un autre point d'accord...
24:06RTL, on refait le monde.
24:09Avec Yves Calvi.
24:11RTL Soir, on refait le monde.
24:14Avec Yves Calvi.
24:15Guillaume Garot, vous reprenez la parole.
24:17D'abord, je crois que vous voulez réagir au témoignage d'Alain, bien entendu.
24:20Et je rappelle que votre texte doit être débattu dans quelques jours à l'Assemblée.
24:23Oui, Alain pose bien les choses avec son témoignage.
24:27J'ai un point d'accord avec le représentant de Vulder.
24:30C'est qu'en effet, il n'y a pas une seule solution à mettre en œuvre contre la désertification médicale.
24:36Mais j'observe qu'il y a une solution qu'on n'a jamais voulu mettre en œuvre,
24:40c'est la régulation de l'installation.
24:42Pourquoi je vous dis ça ?
24:43Parce que tout ce que vous dites les uns les autres, c'est
24:45« Ah ben, il faut continuer les politiques d'incitation »
24:48qu'on a mis en œuvre depuis 10 ans, 20 ans, 30 ans, à coût de millions d'euros.
24:53Alors, c'est payé par la Sécurité sociale, à travers des aides qui sont données aux médecins
24:58qui viendraient s'installer dans les déserts médicaux.
25:00C'est payé par les collectivités locales qui font, comme vous, monsieur le maire,
25:04et j'ai été maire de Laval, j'ai fait la même chose,
25:07des maisons de services de santé, où on dit « On vous offre des bureaux,
25:11on vous offre un cabinet, et puis vous pourrez travailler à plusieurs.
25:15Et ce sera de bonnes conditions de travail. »
25:18On a fait tout ça.
25:20Et ça ne suffit pas ?
25:20Exactement. Est-ce que ça répond aujourd'hui au problème ?
25:24Est-ce que ça suffit ?
25:26La preuve que non, puisqu'on a, je le redis,
25:29des millions de Français qui n'ont pas de médecins.
25:31Et ce qui est très inquiétant, et je veux insister là-dessus,
25:35c'est que les inégalités entre les territoires,
25:39dans l'accès aux soins, se sont aggravées depuis 2010.
25:44Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le Conseil de l'Ordre des médecins.
25:47Il y a eu toujours plus d'installations dans les départements
25:50qui, déjà en 2010, étaient les mieux lotis.
25:53C'est vrai des Hautes-Alpes, c'est vrai des Pyrénées-Atlantiques,
25:56c'est vrai de la Haute-Savoie.
25:57Et toujours moins d'installations ou d'exercices médicaux
26:00dans les départements qui, déjà, il y a dix ans,
26:03étaient en fragilité, en souffrance.
26:06Je veux parler de l'Indre, je veux parler de Gers,
26:08je veux parler du Gers, je veux parler de la Meuse.
26:11Donc, si on ne met pas un coup d'arrêt
26:14au creusement de ces inégalités,
26:17on se retrouvera, mais pas dans, après-demain,
26:20très rapidement, avec des territoires
26:22qui n'auront plus de médecins.
26:25Ça, vous pensez que c'est la France ?
26:26Ça, vous pensez que c'est la République ?
26:28Non.
26:28Et donc, c'est pour ça qu'il faut...
26:30Est-ce que ça doit être fait à la contrainte ?
26:31Mais, excusez-moi...
26:33Parce qu'ils ne sont pas choisis, ces départements.
26:34C'est insupportable, vous avez raison.
26:36M. Calvi, est-ce que c'est une contrainte insupportable
26:39de dire à nos médecins,
26:41n'allez pas vous installer
26:43là où il y a déjà suffisamment de vos collègues,
26:46mais allez le faire là où vos patients vous attendent ?
26:49Et pourquoi je dis là où les besoins de santé
26:52sont déjà pourvus ?
26:53Parce qu'il y a des cartes qui existent aujourd'hui,
26:55ça s'appelle le zonage.
26:57Et il y a aujourd'hui des zones
26:59qui sont tout à fait suffisamment pourvues
27:02en présence médicale,
27:04puisqu'elles ne sont pas éligibles
27:05aux aides de l'État
27:07ou de la Sécurité sociale.
27:10Et donc, il faut partir de là.
27:12Mais, j'ai un point, je pense, d'accord
27:14avec nos médecins,
27:15c'est qu'il faut encore améliorer ce zonage.
27:17On est d'accord là-dessus
27:19pour être au plus près des réalités.
27:22Mais enfin, il est normal
27:24que l'élu que je suis,
27:26les élus que nous sommes au Parlement,
27:28cherchent des solutions
27:29au bénéfice de tous les Français.
27:31Et ce que nous mettons en avant,
27:33c'est l'idée de l'intérêt général
27:36pour tous les Français.
27:37Nous sommes tous à égalité
27:39de devoirs et de droits.
27:41Comment allez-vous insister,
27:47enfin, réguler l'installation des médecins
27:49pour lutter contre les déserts médicaux
27:50dans le texte que vous présentez ?
27:52Par la régulation de l'installation
27:53de nos médecins.
27:54Régulation, ça veut dire l'obligation
27:55à un moment.
27:56Mais ça veut dire que je leur répète,
27:58vous n'irai plus installé.
28:00Il y a une logique d'autorisation.
28:02Vous n'aurez pas d'autorisation
28:03à vous installer dans des zones,
28:06dans des territoires
28:07où l'offre de soins est correcte.
28:10Votre proposition consiste à réguler
28:11l'installation des futurs diplômés,
28:13en d'autres termes,
28:14dans des zones les mieux...
28:14Les futurs diplômés
28:15de tout médecin
28:18qui voudrait venir s'installer
28:19dans ces zones.
28:20Yves Calvi, juste un dernier mot.
28:22Je veux dire une chose, quand même,
28:23qu'on n'a pas dite ce soir.
28:24C'est que la régulation de l'installation,
28:26elle existe pour beaucoup d'autres
28:28professions de santé.
28:29Pour les infirmières,
28:31pour les kinés,
28:33pour les sages-femmes.
28:34Depuis le 1er janvier,
28:35pour les dentistes.
28:37Moi, je n'ai pas entendu
28:38ces professions dire
28:39qu'on va partir à l'étranger.
28:41Ça va être la fuite.
28:41Vous allez décourager les vocations.
28:43Et pour les pharmaciens,
28:44Yves Calvi,
28:45vous avez aujourd'hui une pharmacie
28:46dans chaque canton de France.
28:49Dans chaque canton de France.
28:50Pourquoi ?
28:51Parce qu'il y a une régulation
28:52qui est beaucoup plus stricte,
28:54qui est fondée
28:55sur le nombre d'habitants.
28:56Alors, ce n'est pas
28:56ce que nous recommandons
28:58vis-à-vis
28:59de la désertification médicale.
29:02Mais, je le dis,
29:03la régulation
29:04de l'installation
29:05des pharmaciens,
29:06ça a permis
29:06une répartition
29:08la plus harmonieuse
29:09qui soit au niveau national.
29:11Franck de Vulder vous répond.
29:12Très court.
29:12J'entends, M. le député.
29:13Merci.
29:14J'entends, M. le député.
29:15On ne régule pas une pénurie.
29:17Et vous le savez très bien.
29:18Et vous le saviez mieux
29:18que quiconque.
29:19Vous parlez des infirmiers.
29:21Vous parlez des kinés.
29:23Ce sont effectivement
29:24des professions de santé
29:25dont l'installation libérale
29:26est régulée.
29:28La répartition en France
29:29des infirmiers libéraux
29:30et des kinésithérapeutes
29:31est moins bonne
29:34que celle des médecins.
29:35C'est faux.
29:35ce sont les chiffres,
29:37M. le député,
29:38du ministère de la Santé.
29:40Pas de Franck de Vulder.
29:40Ce sont les chiffres
29:42du ministère de la Santé.
29:44Le nombre de pharmacies
29:45qui est effectivement
29:47dans chaque canton,
29:48vous savez comme moi,
29:49que le nombre de pharmacies
29:50qui ferment
29:50jour à jour.
29:52Parce qu'il n'y a pas
29:52assez de médecins
29:53et de prescripteurs.
29:54C'est pour ça que ça ferme.
29:54Parce qu'aussi,
29:55une proportion non négligeable
29:57des étudiants
30:00qui réussissent
30:00le concours d'entrée en pharmacie
30:02ne poursuivent pas
30:02leurs études
30:03comme dans d'autres.
30:04Donc, travaillons ensemble.
30:05Je ne dis pas
30:05qu'il ne faut rien faire.
30:06Je ne suis pas
30:07sur un corporatisme particulier.
30:09Mais vouloir imposer,
30:10la seule chose qui risque,
30:11et on le sait,
30:11on en a déjà débattu
30:12maintes et maintes fois,
30:13le seul risque
30:14que nous prenons
30:15avec la régulation
30:16qu'on pourrait appeler
30:17la coercition,
30:18c'est que demain,
30:19les médecins dont on manque
30:20dans tous les domaines
30:21passent leur chemin
30:22de la médecine libérale.
30:23Aille ailleurs
30:23et on aura finalement
30:25un remède
30:26qui est pire que le mal.
30:27Julien Chambon,
30:28maire de Douille.
30:28Moi, je pense que
30:29depuis tout à l'heure,
30:29on a un peu perdu Alain.
30:31Revenons à ça.
30:31Il a eu une difficulté
30:32pour accéder à son médecin.
30:33C'est la bataille
30:34à laquelle nous demandent
30:35de répondre les Français
30:36et moi, les Ouvillois,
30:37ils me demandent ça
30:38tous les jours.
30:38Concrètement,
30:39le médecin,
30:39il n'est pas à Ouy.
30:40On l'emmène chez son médecin.
30:41On a développé,
30:42ça s'appelle la vadrouille.
30:43Vous avez besoin
30:43d'accéder à votre médecin,
30:44le taxi,
30:44il ne vous prend pas
30:45parce que la conche
30:45est à 10 euros.
30:46C'est la grande vadrouille.
30:47C'est la petite vadrouille,
30:47c'est celle qui vous permet
30:48de vous soulager.
30:50Il faut lever les freins
30:52à un moment donné.
30:52Les incantations,
30:53ça suffit.
30:54Vous devez agir sur le terrain.
30:55Laissez aux élus locaux
30:56les moyens de trouver des solutions.
30:57On les trouve.
30:58On crée des locaux.
30:59On permet aux médecins
31:00d'exercer de façon collective.
31:02C'est ce qu'ils demandent aujourd'hui.
31:03On lève les freins
31:03d'installation des jeunes médecins.
31:05Il ne faut pas les dégoûter
31:05du libéral.
31:06Sinon, on va perdre
31:07ce médecin de famille,
31:07ce médecin du quotidien.
31:09On attend, vous savez,
31:10les personnes âgées,
31:11elles ont besoin d'avoir un suivi
31:12si elles perdent
31:12leur médecin de famille.
31:13Elles perdent ce suivi-là.
31:14Donc nous,
31:15on apporte des réponses
31:15contraintes.
31:16La personne âgée,
31:17c'est pas une contention.
31:19On va arrêter un peu.
31:21Je suis désolé,
31:21vous faites très bien
31:22la publicité de Houille,
31:23mais moi,
31:23il n'y a pas à Houille.
31:24Il a fait vachement bien.
31:25Monsieur, les médecins,
31:26ils viennent dans la maison.
31:27Oui, mais là,
31:28je vais essayer d'en placer une.
31:29Donc, justement,
31:31les personnes âgées,
31:32non, mais moi,
31:33je suis hyper partagé
31:34dans cette histoire-là.
31:34Bien sûr, c'est rassurant.
31:35Et les personnes âgées,
31:37les personnes âgées,
31:38en fait,
31:38ce dont elles ont besoin,
31:39c'est les seuls d'ailleurs,
31:40parce que la visite à domicile,
31:41ça a été quand même
31:42un business pendant très longtemps,
31:44mais les personnes âgées,
31:45elles ont besoin
31:45de maintien à domicile
31:46avec des infirmières,
31:48avec des kinés
31:48et avec des médecins.
31:50Et là,
31:50c'est très problématique.
31:51Et l'histoire du bus,
31:52ben non,
31:53ça ne marche plus
31:53avec les personnes très âgées.
31:54Ça ne marche plus.
31:55Parce qu'elles ne marchent plus,
31:56elles non plus.
31:56les personnes âgées dépendantes,
31:58il faut aller chez elles.
31:59On a un vrai problème
32:00et on a un problème
32:02avec le problème
32:03de cette histoire de médecins.
32:04C'est qu'en fait,
32:05on leur dirait
32:06dès la première année de médecine,
32:07c'est-à-dire,
32:08il y a 10 ans,
32:08parce qu'il y a 8 ans,
32:10c'était extrêmement prévisible
32:11ce qui allait se passer aujourd'hui,
32:13parce que les...
32:14Comment il s'appelle ?
32:15Paul, c'est ça ?
32:16Non.
32:16Alain.
32:17Alain, pardon.
32:18Alain, il a 59 ans.
32:19Hélas, moi,
32:20dans quelques jours aussi.
32:23Nos jeunes collègues,
32:24ils sont comme vos enfants.
32:25Ils ne travaillent plus
32:26de la même façon.
32:28Ils ne sont pas prêts
32:29à ne pas voir grandir leurs enfants.
32:31C'est comme ça.
32:32Et donc,
32:32il va falloir
32:33s'organiser différemment.
32:36Et on aurait pu le prévoir
32:37il y a 10 ans,
32:38on ne l'a pas prévu.
32:39N'empêche que c'est vrai
32:39que pour les personnes âgées dépendantes,
32:41c'est un vrai drame.
32:43Qu'on ne peut pas avoir
32:44un neurochirurgien
32:45au coin de sa rue
32:46et que peut-être,
32:48moi, j'essaie de trouver
32:49des solutions aussi.
32:50Alors, je m'en fous,
32:51parce que moi,
32:52je suis installé.
32:52Mais on peut avoir
32:54des solutions qui sont...
32:55On a parlé beaucoup
32:55de la téléconsultation.
32:56Qui fait de la téléconsultation ?
32:58Vous nous l'expliquez
32:59dans un instant,
33:00c'est promis.
33:00Et on donnera la parole
33:01bien entendu à Alain
33:02qui est resté avec nous
33:02et d'ailleurs à tous nos invités.
33:04Allez hop !
33:05Yves Calvi.
33:06On refait le monde
33:07sur RTL.
33:09Yves Calvi.
33:10On refait le monde
33:11jusqu'à 20h sur RTL.
33:13Alain, on voulait quand même
33:14vous retrouver là
33:14parce que vous nous avez
33:15bien aidé à débattre
33:17et puis tous nos intervenants
33:18ont pris la parole aussi.
33:19Vous vouliez ajouter quelque chose ?
33:21Oui, je voulais rajouter
33:23déjà, je remercie
33:23tous vos intervenants
33:24d'avoir fourni des explications.
33:26Oui.
33:26Je partage également
33:28l'avis selon lequel
33:29la coercition,
33:32l'obligation,
33:33la contrainte,
33:34ça n'a jamais rien amené
33:35de bon à plus ou moins
33:36court terme.
33:38Je comprends
33:38la difficulté de ce métier.
33:41Je voudrais dire quand même
33:42que moi, je suis même,
33:43si j'ai dû aller
33:44à Dijon me faire soigner,
33:46j'ai été soigné,
33:46j'ai été en mesure d'y aller,
33:48j'ai été très, très bien suivi
33:50depuis des années où j'ai
33:51quelques petits problèmes
33:52de santé,
33:53même si c'est difficile
33:54d'avoir un rendez-vous
33:55chez l'ophtalmo,
33:56chez le dentiste,
33:57ça, j'en parle même pas,
33:58mais j'ai toujours...
33:59Expliquez-nous, en quoi c'est
34:02si difficile de prendre
34:03un rendez-vous ?
34:05De prendre un rendez-vous
34:06parce que, par exemple,
34:07pour l'ophtalmo,
34:08je suis porteur de lunettes,
34:09il y a en moyenne
34:10trois mois et demi
34:11à quatre mois
34:12quand vous êtes déjà
34:13dans le répertoire
34:17du médecin,
34:18du spécialiste,
34:19mais ça peut aller
34:20jusqu'à sept à huit mois
34:21pour notre spécialiste
34:23demi-gène
34:24pour avoir simplement
34:25une consultation
34:26ophtalmologique.
34:27Le dentiste,
34:28quand il y en a un
34:29qui s'installe,
34:30il est littéralement
34:32pris d'assaut
34:32et le problème
34:34existe toujours.
34:35Je voudrais dire,
34:36j'espère que
34:37nos médecins,
34:38nos décideurs,
34:40le gouvernement
34:41saura se mettre
34:42autour d'une table
34:43et à trouver
34:44un terrain d'entente
34:45pour que tous les Français
34:46soient au même niveau
34:48face à la santé
34:50parce que
34:50c'est un devoir
34:52pour les médecins,
34:53mais c'est aussi,
34:54je le sais,
34:55une préoccupation,
34:57je le sais bien,
34:58chez tous nos médecins,
35:00c'est de servir,
35:01d'être là
35:02à la disposition
35:02des malades,
35:04qu'ils soient français
35:04ou d'ailleurs.
35:06Je le sais,
35:06je le sais,
35:07mais parfois,
35:08je comprends que
35:08l'exaspération
35:09fasse aussi son œuvre,
35:12eh bien,
35:12je demande à tous ces gens
35:13de penser à nous
35:15et je sais qu'ils pensent à nous
35:16mais de le faire encore,
35:17de se mettre autour d'une table
35:19et de trouver le moyen
35:20d'éviter d'une commune
35:23et j'entends bien
35:23monsieur le maire Douille
35:24qui vend son truc
35:26mais à Joanie,
35:28on le fait aussi.
35:29Si ça marche,
35:30il y a raison de nous le vendre,
35:31je suis désolé.
35:31Mais bien sûr,
35:32mais ça je...
35:34Attendez,
35:35je vous interromps,
35:35je voudrais donner la parole
35:36à Guillaume Garrault
35:37qui voulait réintervenir
35:38et qui m'a promis
35:38de faire court.
35:39Oui,
35:40parce que tout à l'heure,
35:42monsieur Devulder disait
35:43on ne régule pas la pénurie.
35:45Sous-entendu,
35:46on ne peut rien faire
35:47d'autre que ce qu'on a commencé
35:48et continué à faire.
35:49Oui, mais écoutez,
35:51moi je pense que...
35:51La pénurie,
35:51c'est la pénurie.
35:52Mais non,
35:52mais justement,
35:53moi je considère que
35:56c'est précisément
35:58lorsqu'il y a
35:58une difficulté,
36:00un problème,
36:00une pénurie,
36:01en l'occurrence
36:02et dans les zones
36:03qui sont aujourd'hui
36:04les moins bien servies,
36:06qu'il faut agir
36:07et que la puissance publique,
36:09elle est légitime
36:10à agir.
36:11Sinon,
36:11on se retrouve...
36:13Et vous les trouvez où les médecins ?
36:14Mais on se retrouve aujourd'hui
36:15avec des concentrations
36:18dans certaines zones
36:19et la désertification
36:21à l'oeuvre
36:21dans beaucoup d'autres.
36:23C'est ça la réalité.
36:24Et donc,
36:24c'est à cette réalité-là
36:26qu'il faut s'attaquer
36:27au sens
36:28où il faut trouver
36:29des solutions.
36:30Il n'y a pas une solution,
36:31il y a un ensemble
36:32de solutions
36:32et je le redis,
36:34si vous voulez que
36:34les politiques d'incitation
36:35qui coûtent fort cher
36:36au budget de l'État,
36:37je le répète,
36:38fonctionnent,
36:39il vous faut
36:40le levier de la régulation.
36:42Mathias Vargas ?
36:42Moi, j'ai une solution
36:43quand même
36:43parce que je forme
36:44des médecins étrangers
36:45et les médecins étrangers...
36:46Ils viennent de quel pays
36:46vos médecins étrangers ?
36:47Alors, essentiellement,
36:48l'Afrique du Nord
36:49ou subsaharienne.
36:52Essentiellement.
36:52Ces médecins étrangers
36:53travaillent dans nos hôpitaux,
36:54ils passent les examens
36:56de validation des connaissances.
36:57Alors déjà,
36:57on leur explique
36:58que c'est un examen
37:02avec qui on travaille,
37:03dont on connaît le niveau,
37:04qui ne sont pas admis.
37:06Et donc,
37:06c'est ce qui s'est passé
37:07pour les généralistes,
37:08pour les psychiatres.
37:09Donc, on a besoin
37:10de généralistes,
37:10on a besoin de psychiatres,
37:11mais les collèges
37:12de médecine générale,
37:13ils sont plus exigeants
37:14avec eux qu'avec nous.
37:15Parce que je pouvais vous le dire,
37:16moi, le concours,
37:16je ne l'aurais pas eu.
37:17Mais ils sont déjà en poste,
37:17nos pas d'us.
37:18Non, non.
37:18Donc, ce n'est pas une offre
37:19de soins supplémentaires.
37:20Mais bien sûr que si,
37:21ils ne sont pas en poste
37:22parce qu'ils s'installent,
37:23eux, c'est des généralistes.
37:24Mais ils sont dans nos hôpitaux ?
37:25Non, ils ne sont pas
37:26dans les hôpitaux, justement.
37:27Ça, c'est une très mauvaise connaissance
37:29puisque quand ils sont
37:29dans les hôpitaux,
37:30quand ils sont dans les hôpitaux,
37:31on leur refuse
37:32la spécialité de médecine générale.
37:33Ça veut dire qu'ils sont où, alors ?
37:34Eh bien, ils sont dans les hôpitaux
37:36et puis ils perdent leur...
37:37Non, mais laissez-moi terminer.
37:39Ils perdent leur statut
37:41parce qu'ils ne peuvent pas
37:41s'installer.
37:42Donc, ils sont déjà...
37:43Non, M. Garraud,
37:44ils sont dans nos hôpitaux
37:45parce qu'on les empêche
37:46de s'installer.
37:47Et ils ne sont pas
37:47dans nos hôpitaux.
37:48Ils retournent dans leur pays
37:49puisqu'on les empêche
37:50d'avoir les examens
37:51de validation des connaissances.
37:52Les psychiatres...
37:53Il n'y a plus de psychiatres en France.
37:55Eh bien, on les empêche
37:57de valider les connaissances
37:58en leur demandant plus d'exigence
38:00qu'aux médecins français.
38:01Bah, déjà,
38:02commençons par cela.
38:03Bah, qu'est-ce que fait le politique ?
38:05Il laisse les collèges
38:06de médecine agir.
38:07On n'a pas ce problème-là
38:07en médecine d'urgence.
38:08J'en parle aisément.
38:09On est en train de fouiller
38:10nos autres invités.
38:10On peut avoir des généralistes.
38:11Vous vouliez interdire ?
38:12On peut dire, excusez-moi,
38:14Julien Chambon.
38:14Oui, non, on ne gère pas
38:15la pénurie de petits pains.
38:16Merdouille.
38:17On gère la pénurie
38:18de personnes
38:18qui ont fait 9 ans d'études
38:19et qui ont beaucoup sacrifié.
38:20Oui.
38:21Ah, vous voyez,
38:21ces gens-là,
38:21au bout de ce tunnel-là...
38:2212 ans.
38:23On leur propose quoi ?
38:2412 ans d'études
38:25pour les spécialistes, notamment.
38:26Ah non, non.
38:26Nous, ce qu'on leur propose,
38:27c'est de mettre un pied à l'étrier
38:29en médecine de ville.
38:30Comment on fait ça ?
38:30Je vais revenir sur les locaux.
38:31Pourquoi c'est intéressant ?
38:32Parce qu'on a un petit local,
38:33on a un bureau de plus,
38:34on a une salle de consultation de plus.
38:35Le médecin,
38:36il accueille un stagiaire.
38:38Et ce stagiaire-là,
38:39en fin de parcours,
38:39il va goûter à la médecine libérale.
38:41Il va goûter à la médecine du quotidien.
38:42On le fait.
38:43Et ça, c'est extrêmement important
38:43de transmettre.
38:44Mais on le fait.
38:44Ça fait des années qu'on le fait.
38:45Et moi, j'ai une autre question aux médecins.
38:47Est-ce qu'on apprend en études de médecine
38:48à créer son entreprise ?
38:50Est-ce qu'on apprend à gérer l'administratif
38:51qui est un frein souvent important en France ?
38:54Est-ce qu'on leur donne les clés
38:55pour se lancer
38:56et pour s'enter dans le grand bain
38:57de l'activité ?
38:58Ils font des stagiaires en médecine de ville.
39:01Mais est-ce qu'on leur apprend
39:01à gérer une entreprise ?
39:02Ils sont libéraux.
39:03Est-ce qu'on leur apprend
39:03à payer leurs charges sociales ?
39:04Est-ce qu'on leur apprend
39:04à gérer les relations avec l'SPM ?
39:06Tout ce travail qui va s'ajouter
39:07en plus de la charge de consultation.
39:09Arrêtez là,
39:09vous êtes en train de me déprimer
39:10parce que je me dis
39:10on ne va pas l'instant de s'installer pas.
39:11On veut agir sur des freins
39:12qui ne coûtent pas grand-chose à l'État
39:14parce que l'État n'a plus d'argent.
39:15Déjà, laisser faire les villes,
39:16elles seront au plus près des besoins,
39:17elles connaissent les besoins
39:17et de leurs habitants
39:18et de leurs médecins.
39:19Et en même temps,
39:20que l'État fasse ce qu'ils doivent faire,
39:21c'est-à-dire simplifier la vie des médecins.
39:22Sur l'administratif,
39:23c'est à sa main,
39:24il n'a plus qu'à le faire.
39:25Alors, vous vouliez intervenir,
39:26Franck de Vulder ?
39:27Oui, alors à nouveau,
39:28merci M. le maire.
39:28On appelle que vous êtes venu
39:28en accélération des syndicats médicaux français.
39:31Et à nouveau, merci M. le maire,
39:32franchement,
39:33parce que l'entrepreneuriat médical
39:35qui a parfois d'ailleurs été vécu
39:36comme un gros mot par les médecins,
39:39c'est vraiment une source,
39:40il faut aller.
39:40Mais je ne peux pas vous laisser,
39:41M. Garraud,
39:42nous dire en permanence
39:43que tout a été fait
39:44et que rien n'a marché.
39:46Il y a 400 000 patients
39:47qui ont des maladies graves,
39:48des infections de longue durée
39:49chaque année en France.
39:50Un certain nombre d'entre eux
39:51n'avaient pas de médecin traitant.
39:52Les chiffres s'améliorent
39:53de façon très significative
39:55par une mesure incitative.
39:56Faisons foutre au bois
39:57en lien avec les patients.
39:59Le cœur du métier
40:00et le cœur du quotidien
40:01des médecins,
40:02ne l'oublions pas,
40:03ce sont ces patients.
40:04C'est notre raison de se lever le matin.
40:05C'est notre raison d'être.
40:06C'est notre raison de travailler la nuit
40:08quand on est urgentiste
40:09ou quand on est d'astreinte
40:11dans un cabinet.
40:12C'est notre raison de vivre.
40:13Et donc, bien sûr,
40:15qu'on est en lien avec les patients
40:16et on ne peut pas nous faire porter
40:17cette responsabilité
40:19de les médecins sont planqués
40:20et ils n'ont rien fait.
40:21Ce n'est pas vrai.
40:22C'est un propos qui est inexact.
40:23Et on va se séparer
40:24sur cette dernière intervention.
40:26Merci infiniment les uns et les autres.
40:27Merci à Alain
40:28d'avoir beaucoup alimenté
40:29par son témoignage
40:30au standard d'RTL
40:32cette émission.
40:33Sachez que demain,
40:33à 7h40,
40:34Astrid de Panossian-Bouvet,
40:36ministre déléguée du Travail
40:37et de l'Emploi,
40:38sera l'invité de notre matinale
40:39à l'occasion de la fête du Travail.
40:41Et dans un instant,
40:42vous retrouvez Faustine Bollard
40:43pour son émission Héros.
40:44Bonsoir Faustine,
40:45qui est votre invitée ?
40:46Bonsoir Yves.
40:47Je vous savais orphelin
40:49depuis que la chouette d'or
40:50a été retrouvée en octobre dernier.
40:52Vous savez,
40:52cette immense chasse au trésor
40:54qui a occupé
40:55trois décennies
40:57de temps
40:57de chouetteurs
40:58et chouetteuses officielles.
40:59Ce soir,
41:00le maître du jeu
41:00de cette chasse au trésor
41:01est avec nous en studio.
41:04Il va nous raconter
41:04évidemment sa quête
41:05complètement folle,
41:07mais surtout,
41:07vous allez voir
41:08qu'il prépare
41:08une chouette 2,
41:10le retour.
41:10Et ça,
41:11vous avez envie
41:11d'en savoir plus.
41:12A tout de suite.
41:12Tout cela est très chouette,
41:14RTL,
41:14il est 20h.
41:1410h.
41:1510h.
41:1610h.
41:1610h.
41:1811h.
41:1811h.
41:1911h.
41:1912h.
41:2012h.