A la une de cette édition, les petites manœuvres guerrières du président Macron qui s'apparentent surtout à une grosse manipulation, à quelques mois des élections européennes.
Une page éducation ensuite avec la commission sénatoriale sur la violence à l’école.
Nous aborderons l’épineux sujet de la surveillance des citoyens par les pouvoirs publics. Vous verrez que la Cour européenne des droits de l’Homme tape du poing sur la table face aux dérives des Etats.
Et enfin, direction l’Allemagne à la découverte de la gauche radicale et populiste.
Une page éducation ensuite avec la commission sénatoriale sur la violence à l’école.
Nous aborderons l’épineux sujet de la surveillance des citoyens par les pouvoirs publics. Vous verrez que la Cour européenne des droits de l’Homme tape du poing sur la table face aux dérives des Etats.
Et enfin, direction l’Allemagne à la découverte de la gauche radicale et populiste.
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00:00 [Générique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir à la une de cette édition.
00:16 Les petites manœuvres guerrières du Président Macron
00:19 qui s'apparentent surtout à une grosse manipulation
00:22 à quelques mois des élections européennes.
00:24 Une page éducation avec la commission sénatoriale sur la violence à l'école.
00:29 Nous aborderons ensuite l'épineux sujet de la surveillance des citoyens
00:32 par les pouvoirs publics avec la CEDH qui tape du point sur la table
00:36 face aux dérives étatiques.
00:37 Et enfin, direction l'Allemagne à la découverte de la gauche radicale et populiste.
00:42 [Générique]
00:46 Sur le pied de guerre, le Président Macron a reçu les chefs de parti
00:49 et les anciens présidents pour causer guerre en Ukraine.
00:52 Petit aperçu d'un guignol pas si guerrier que ça.
00:55 Une semaine après sa petite phrase polémique sur l'envoi de troupes en Ukraine,
00:59 le Président Emmanuel Macron a reçu les anciens présidents
01:02 et les chefs de parti à l'Élysée.
01:04 Au programme donc mardi, un retour à l'Élysée pour son prédécesseur François Hollande.
01:09 Ce dernier préconise la discrétion.
01:11 Il l'a d'ailleurs fait savoir sans trop de discrétion
01:14 à la presse agglutinée dans la cour du palais présidentiel.
01:17 Sur les questions militaires,
01:20 je l'ai montré quand j'étais président,
01:22 c'est que moins on en dit, mieux on agit.
01:27 Ne pas dire ce que l'on fait, mais faire ce que l'on n'a pas dit.
01:31 C'est ça qui permet d'avoir le plus d'efficacité
01:36 et de ne rien faire connaître,
01:39 en l'occurrence Vladimir Poutine, de nos intentions.
01:42 Et de faire savoir à Zelensky que nous sommes à ses côtés.
01:48 C'est la bonne manière de faire, en tout cas c'est celle que moi j'ai menée
01:52 quand j'étais président de la République.
01:53 La discrétion plus que la communication,
01:55 une leçon qui pourrait faire du bien au président.
01:58 Mais il convient néanmoins de rappeler que l'envoi de troupes
02:01 pourrait être assimilé à une entrée en guerre.
02:04 Il faudrait donc consulter le Parlement,
02:06 comme le rappelait le président du Sénat, Gérard Larcher, il y a quelques jours.
02:10 Et je rappelle qu'on ne peut pas faire de déclaration de guerre
02:13 sans la soumettre au Parlement.
02:15 Et donc, je rappelle tout simplement que le moment venu,
02:18 le président de la République, s'il devait prendre cette décision
02:21 comme chef des armées,
02:23 est une décision dont il devrait nous entretenir avant même de l'annoncer.
02:28 Et que là, le Parlement est incontournable, c'est la Constitution.
02:31 Une décision qui nécessite une consultation de la part du président,
02:34 mais il semble bien qu'ici nous ne soyons pas dans ce scénario.
02:37 La France a probablement déjà des instructeurs en Ukraine
02:40 et le président joue sur cette ambiguïté.
02:43 L'hypothèse d'envoyer des troupes françaises
02:45 ne pourrait se faire qu'en coordination avec les autres États,
02:48 de l'Union européenne mais aussi de l'OTAN.
02:50 Dans le cas contraire, le président écraserait du pied ses grands principes bruxellois,
02:55 ce qui apparaît très improbable.
02:57 En réalité, le président se montre guerrier,
02:59 mais seulement dans la posture à des fins électorales et d'opinion.
03:03 C'est d'ailleurs ce que dénoncent et dénonceront dans les mois qui viennent
03:06 les partisans d'un engagement plus en avant de la France dans le conflit.
03:10 Une minorité faite de personnalités comme Raphaël Glucksmann,
03:13 Robert Ménard ou Nicolas Tenzer.
03:15 Une opinion belliciste qui finalement se trouve assez marginale.
03:19 L'ancien président Sarkozy ne s'est pas montré devant les caméras à sa sortie,
03:23 mais son avis, s'il n'a pas changé, se trouve dans son livre "Le temps des combats"
03:27 dans lequel il affirme que la France a tort de livrer des armes à flux continu
03:31 à l'un des belligérants.
03:33 La position de Nicolas Sarkozy demeure cependant sujette à caution
03:36 à considérer les relations d'affaires qu'il a pu entretenir
03:39 avec une société d'assurance russe dans le cadre d'un contrat de conseil
03:42 après sa présidence.
03:44 Après les présidents mercredi, c'était au tour des chefs de parti jeudi matin.
03:48 Là, l'affaire se corse et ce rendez-vous avait des airs de traquenard électoral.
03:53 En sortant de leurs entretiens, les élus ont maintenu le discours qui était le leur avant.
03:57 Le communiste Fabien Roussel estime ainsi qu'il faut soutenir et aider l'Ukraine
04:01 en lui fournissant des armes de défense, mais pas de missiles de longue portée
04:05 qui pourraient lui permettre de frapper en territoire russe
04:08 et faire de la France un belligérant.
04:10 Il a par ailleurs dénoncé, ironie de l'expression, l'absence de ligne rouge.
04:14 Le patron officiel de LFI, Emmanuel Bompard, a lui appelé le président à plus de mesures.
04:20 Vous savez, c'est très facile d'aller sur un plateau de télévision,
04:22 de multiplier les discours "va ton guerre",
04:24 mais ce n'est pas Emmanuel Macron lui-même qui irait sur le front
04:28 et qui pourrait y risquer sa vie.
04:30 Donc je l'invite à un peu plus de mesures, un peu plus de retenue
04:34 et à cesser ces discours qui nous ont décrédibilisés,
04:38 qui ont largement affaibli la parole de la France.
04:40 Jordan Bardella, pour le Rassemblement national,
04:42 a appelé au soutien de l'Ukraine, mais pas à la guerre.
04:45 Il fallait soutenir l'Ukraine,
04:47 mais qu'il fallait faire en sorte que la France n'entre pas elle-même en guerre
04:51 avec la Russie qui est une puissance nucléaire,
04:53 auquel cas cela pourrait avoir des conséquences irrémédiables
04:56 sur la paix de la région et sur la paix dans le monde,
04:58 puisqu'Emmanuel Macron a été désavoué par l'intégralité
05:01 de nos alliés européens et de nos alliés de l'OTAN.
05:04 Même son de cloche du côté du premier secrétaire du PS, Olivier Faure,
05:07 qui déplore que le président soit parvenu à faire l'unité de tous contre la France,
05:12 avec ses déclarations.
05:13 L'amatrone des écologistes Marine Tondelier s'est montré plus originale
05:17 et surtout caricaturale en dénonçant une "déclaration viriliste".
05:21 Reproche que l'on peut difficilement faire au président.
05:24 Enfin, Éric Ciotti a pour sa part dénoncé le caractère irresponsable
05:28 et dangereux de l'envoi de troupes au sol.
05:30 Le président de la République a donc fait l'unanimité contre lui,
05:33 mais parvient ainsi à se singulariser et à se différencier de ses opposants.
05:38 Une opposition idéale alors que son camp
05:40 entend faire campagne sur le thème de la guerre en Ukraine pour les élections européennes,
05:44 surtout dans son duel face au Rassemblement national qu'il accuse d'être pro-russe.
05:49 En invitant les chefs de partis et en faisant mine de s'intéresser à leur point de vue,
05:53 le président poursuit son cirque, mais est loin de naviguer à vue,
05:56 dans un exercice de communication bien huilé.
05:59 Emmanuel Macron n'emmènera certainement pas la France vers la guerre en Ukraine,
06:03 mais il guidera résolument son camp pour les européennes.
06:06 [Générique]
06:11 Peur sur l'école.
06:12 Un rapport parlementaire fait état de la situation calamiteuse
06:15 de l'environnement scolaire en France.
06:16 Explication avec Renaud de Bourleuf.
06:18 Une école de la République désavouée, l'autorité des maîtres bafouée,
06:22 des élèves qui ne respectent plus rien et des parents qui prennent le pouvoir.
06:25 Tels sont les constats dressés mercredi par les sénateurs centristes Laurent Laffont
06:29 et LR François-Noël Buffet en présentant les conclusions de la mission de contrôle
06:34 sur le signalement et le traitement des pressions, menaces et agressions
06:38 dont les enseignants sont victimes.
06:39 Cette commission a été demandée par la sœur de l'enseignant Samuel Paty,
06:43 décapité par un tchétchène en octobre 2020.
06:46 Un mois plus tard, la Chambre haute votait la création de cette commission
06:49 qui a démarré en juin 2023.
06:51 Après plusieurs mois d'enquête, 45 auditions et de nombreux déplacements,
06:54 les constats sont accablants.
06:56 Les professeurs sont débordés par la violence
06:57 et s'autocensurent sur le contenu de leurs cours.
07:00 Presque toutes les matières sont concernées.
07:01 Une hausse alarmante du nombre de remises en cause de ces valeurs.
07:06 Que ce soit par l'intermédiaire de contestations d'enseignement
07:09 comme à l'occasion de la billet quotidienne des établissements
07:15 ou des faits remettent en cause l'autorité des enseignants ou des responsables éducatifs.
07:21 Je précise, et c'est un élément fort du constat que nous avons établi,
07:24 que ces constatations ne se limitent pas aux matières traditionnellement identifiées
07:30 comme les matières sensibles, que ce soit bien sûr l'histoire-géographie ou la SVT,
07:35 mais que ces contestations se sont désormais étendues à d'autres disciplines.
07:40 On pense bien sûr au sport, la littérature, le dessin, les cours de musique
07:46 ou même les sciences économiques et sociales.
07:49 Autre constat qui montre la diffusion de ces contestations,
07:53 elle ne se concentre pas sur des territoires spécifiques
07:56 mais elle concerne pratiquement désormais tous les territoires.
07:59 Dans les quartiers dits sensibles, beaucoup d'enseignants se sentent désarmés.
08:03 Les deux sénateurs ont noté l'existence d'un islam radical
08:06 qui selon eux est en train de se banaliser.
08:08 Au cours de leur audition, ils ont noté un néologisme très présent chez certains élèves.
08:12 Faire une pâtie.
08:13 Il est déjà arrivé qu'un enseignant se dit satisfait de, je cite,
08:17 "ne pas avoir subi de pâtie".
08:18 Les chiffres de l'éducation nationale nous disent que 0,2% des enseignants
08:22 des collèges et lycées déclarent avoir été menacés par une arme.
08:27 0,2% ça peut paraître un chiffre, sur une année scolaire, pardon,
08:30 je crois que c'est 2021-2022, sur une année scolaire 0,2%.
08:34 0,2% ça peut paraître très faible, rapporté au nombre d'enseignants
08:38 des collèges et lycées, c'est près de 900 enseignants
08:42 qui sur une année scolaire sont menacés par une arme.
08:46 900 enseignants, c'est 9 par département, c'est 4 par jour,
08:50 c'est 4 par semaine, pardon, vous faites les calculs,
08:54 non c'est 4 par jour, je me trompe, moi-même dans le calcul.
08:57 Bref, c'est une réalité qui est une réalité importante,
09:00 et on voit bien à travers ce chiffre, et on pourrait donner d'autres chiffres
09:04 sur les bousculades intentionnelles, sur les coups et les blessures,
09:07 sur les menaces, on voit bien que ça infuse dans la réalité
09:12 du travail des enseignants aujourd'hui.
09:14 Face à ces problèmes, les sénateurs ont proposé 38 recommandations
09:17 à l'aune d'une remise en avant du principe de laïcité,
09:21 d'une meilleure formation des enseignants, et d'une revalorisation
09:24 de l'autorité du personnel éducatif, mais également d'un étonnant
09:27 dispositif sécuritaire fait notamment de caméras de surveillance
09:31 et de renforcement des liens avec la police.
09:33 L'SIC enseignant Jean-Paul Breguet-Ly juge que la plupart des propositions
09:36 vont plutôt dans le bon sens.
09:38 C'est un premier pas, on ne peut pas demander non plus à des sénateurs
09:41 de casser des briques, je retiens aussi l'idée de ne plus confier
09:46 la formation des maîtres aux universités, c'est une excellente idée,
09:50 ça a failli se faire à Paris, à Henri IV, pour des prépas qui formeraient
09:55 au métier de l'enseignement.
09:57 Un premier pas qui sera difficile à suivre, des mesures telles que
09:59 une signature en début d'année de charte des parents, selon laquelle
10:02 un enseignant ne se conteste pas, ou un renforcement des conseils
10:04 de discipline pour responsabiliser les élèves, pourraient bien être
10:07 méprisés dans les quartiers en pro-communautarisme.
10:09 Reste à savoir comment les propositions vont être prises en compte
10:12 par le gouvernement. Le Premier ministre Gabriel Attal a qualifié
10:15 l'école de "maire de toutes les batailles", bien qu'il ait quitté
10:18 la bataille très rapidement, après un passage de seulement 5 mois
10:22 au ministère de l'éducation nationale.
10:24 Il a eu un bilan qui n'était que de potentialité, puisqu'il n'a pas eu le temps
10:28 de faire quoi que ce soit, c'est un excellent communicant qui ne connaît
10:32 pas forcément à fond l'éducation nationale et qui a pris quelques décisions
10:36 sur la BAIA par exemple, qui était nécessaire.
10:39 Jean-Paul Brigali pense que pour le nouveau ministre de l'éducation,
10:41 Nicole Belloubet, il n'y a rien à attendre.
10:44 Un coup à droite, un coup à gauche, en même temps.
10:46 Elle va co-gérer avec les syndicats.
10:47 Ce jeudi, Nicole Belloubet s'est exprimée auprès des journalistes du Monde
10:50 sur cette question de l'insécurité à l'école.
10:52 Elle promet des dispositifs pédagogiques comme l'apprentissage
10:55 des dites "valeurs de la République" et un renforcement de la protection
10:58 des enseignants. Pas un mot sur le communautarisme ou l'islam radical.
11:02 La Cour européenne des droits de l'homme hausse le ton
11:09 contre la surveillance d'État. Dans une série de jugements,
11:11 l'institution a posé un cadre plus strict pour la collecte
11:14 de vos données personnelles par les pouvoirs publics.
11:17 Les explications de Rémi Tell.
11:19 Fin février, deux condamnations importantes ont été prononcées
11:23 par la Cour européenne des droits de l'homme,
11:25 dont le siège se trouve à Strasbourg.
11:27 La première vise la Pologne pour violation du droit au respect
11:30 de la vie privée. L'affaire remonte à 2007,
11:33 lorsqu'une conversation téléphonique entre l'épouse du ministre
11:36 de l'intérieur de l'époque et le commandant en chef de la police
11:40 avait été révélée au public par un procureur.
11:43 Une conversation enregistrée dans le cadre d'une enquête
11:46 dont la plaignante n'était pourtant pas l'objet.
11:48 La seconde condamnation prononcée le 22 février cible la Slovénie,
11:52 toujours dans le cadre d'une affaire d'écoute téléphonique.
11:55 La Cour européenne des droits de l'homme a ainsi jugé
11:58 que la conservation généralisée et indifférenciée des données
12:01 téléphoniques pendant 14 mois excédaient les limites
12:04 de ce qui est nécessaire dans une démocratie.
12:07 A la mi-février, la CEDH avait frappé encore plus fort,
12:10 saisie au sujet de la messagerie cryptée Telegram.
12:13 La Cour a estimé que les Etats partis n'avaient pas le droit
12:16 d'exiger les clés de déchiffrement des applications de conversation.
12:19 Ces clés garantissent la confidentialité des échanges.
12:22 En l'espèce, la demande avait été effectuée par le FSB
12:26 contre un citoyen russe suspecté dans une affaire de terrorisme.
12:30 La gravité de cette dernière atteste du parti pris
12:33 de la Cour européenne des droits de l'homme la liberté
12:36 plutôt que la sécurité à tout prix.
12:38 Un débat d'actualité alors que se discute actuellement
12:41 une directive européenne de lutte contre la pédopornographie.
12:44 A cette occasion, une partie de la classe politique européenne
12:47 a réclamé la mise en place d'un mécanisme automatisé
12:50 de détection des images pédocriminelles sur les applications de messagerie.
12:54 Après l'attentat d'Arras le 13 octobre dernier,
12:57 Gérald Darmanin avait lui aussi demandé l'accès aux conversations chiffrées.
13:02 Catherine de Boll, alors patronne d'Interpol,
13:05 estimait en 2021 que le chiffrement restait le dernier refuge des criminels.
13:10 Sauf que selon les spécialistes, les clés de chiffrement sont générales.
13:14 Ainsi, impossible de viser un individu en particulier
13:17 sans prendre le risque de voir l'ensemble des conversations soumises à la surveillance.
13:22 C'est ce risque que les juges de la CEDH entendent prévenir.
13:26 Certes, la Cour européenne des droits de l'homme extérieure à l'EUE
13:29 nous a souvent habitués au pire.
13:31 Depuis de nombreuses années, l'article 8 du statut de la CEDH consacré à la vie privée
13:36 a ainsi été interprété de façon très extensive par la Cour.
13:40 Il sert aujourd'hui la cause des libertés politiques.
13:42 Rappelons qu'il a par exemple servi de fondement à la promotion de pratiques comme la GPA.
13:47 En matière de défense des libertés publiques, n'oublions pas non plus qu'en 2021,
13:51 la CEDH avait jugé irrecevable un recours déposé contre le pass sanitaire.
13:56 Enfin, le montant des amendes prononcées contre les États
13:59 dans ces affaires de surveillance reste très faible, 5000 euros.
14:03 Pas assez pour être un avertissement sérieux.
14:05 Il n'en demeure pas moins que les décisions de la CEDH conservent une force symbolique.
14:09 Surtout, les jugements du mois de février consacrent la reconnaissance
14:13 du combat mené depuis plusieurs années par des lanceurs d'alerte.
14:16 Ces derniers rappellent que la lutte contre la criminalité sert bien souvent de prétexte
14:20 aux dérives liberticides et à la répression politique.
14:27 Direction l'Allemagne à présent avec une nouvelle force politique
14:30 en train d'émerger, une gauche radicale et populiste
14:33 conduite par la figure charismatique de Sarah Wagner-Nest,
14:37 un portrait de Nicolas de Lambertery.
14:40 Existe-t-il encore une gauche digne de ce nom dans le monde occidental ?
14:43 On pourrait souvent se le demander quand on voit ce qui est devenu l'essentiel de la gauche,
14:47 qui a capitulé sur les questions sociales et économiques
14:50 afin de divertir l'opinion avec les questions sociétales.
14:54 À vrai dire, l'un des phénomènes politiques majeurs du monde occidental
14:57 ces dernières décennies, c'est précisément l'effacement de la gauche et de la droite,
15:02 toutes deux désormais mélangées dans le même magma libéral,
15:05 même si le terme libéral est souvent interprété de façon différente
15:08 dans un contexte français ou anglo-saxon.
15:11 En réalité, il existe encore ici ou là une gauche authentique,
15:14 mais rares sont les occasions offertes aux Français d'entendre parler
15:17 de Robert Kennedy Junior aux États-Unis ou de Sarah Wagner-Nest en Allemagne.
15:22 L'Allemagne, justement, voit actuellement l'émergence d'une nouvelle force politique
15:25 de gauche radicale et populiste avec l'Alliance Sarah Wagner-Nest,
15:29 qui vient de quitter le parti de gauche Die Linke pour fonder son propre mouvement.
15:34 Le parti de Sarah Wagner-Nest, géré en binôme avec la députée fédérale amira Mohamed Ali,
15:40 ne sera pas un Die Linke 2.0, a d'ores et déjà prévenu Wagner-Nest.
15:44 Sur de nombreuses questions, telles que la guerre en Ukraine, l'immigration ou la politique Covid,
15:49 Wagner-Nest se trouvait en désaccord de plus en plus marqué avec la direction du Die Linke
15:54 et ses opinions passeraient volontiers pour des positionnements de droite populiste.
15:58 Cette nouvelle force arrive dans l'arène politique au moment où l'Allemagne est de plus en plus
16:02 empêtrée dans les conséquences de l'effondrement industriel et économique du pays,
16:06 avec notamment un budget fédéral qui a dû être corrigé en raison de la récession,
16:11 ce qui a eu pour conséquence l'embrasement des agriculteurs allemands.
16:14 Par ailleurs, à la tête du gouvernement de coalition, on a clairement le sentiment
16:18 qu'il y a d'une part le social-démocrate Olaf Scholz, qui avance à reculons dans la politique d'escalade
16:23 avec la Russie, tandis que ses partenaires verts, emmenés par la ministre des Affaires étrangères
16:28 Anna Bella Baerbock, veulent toujours plus d'escalade et de wokisme.
16:32 Si la situation a jusqu'alors essentiellement profité à l'AFD, ces dernières semaines,
16:37 les opérations de déstabilisation contre l'AFD ont fini par faire reculer sensiblement
16:42 les nationalistes dans les sondages, qui sont passés de 23 à 17% dans les intentions de vote
16:47 à l'échelle fédérale. Mais de l'autre côté du spectre, l'émergence du parti de Sarah Wagenknecht
16:52 pourrait bien renverser la donne, en particulier dans les régions de l'ancienne Allemagne de l'Est.
16:56 Sarah Wagenknecht est une des plus grandes figures du post-communisme allemand
17:01 et elle est la femme d'Oscar Lafontaine, qui a été le président du parti social-démocrate SPD.
17:07 Sarah Wagenknecht est née en Allemagne de l'Est communiste en 1969.
17:12 Elle est entrée au début de l'année 1989 au parti communiste SED.
17:17 A la fin de cette même année 1989, le régime communiste s'est écroulé.
17:22 En 1991, elle a intégré la direction du PDS, le parti héritier du SED.
17:28 Elle a terminé ses études à l'université de Groningen aux Pays-Bas en 1996.
17:33 Elle est députée fédérale à partir de 2004. En 2007, le PDS et le WSG,
17:39 une scission du parti social-démocrate SPD, constituent le parti Die Linke, qui succède au PDS.
17:45 En 2012, elle décroche à Chemnitz, l'ancienne Karmarkstadt,
17:50 un diplôme de docteur dans le domaine de l'économie.
17:53 Sarah Wagenknecht reproche au parti post-communiste Die Linke, dont elle a été la figure de proue,
17:58 d'être à la remorque des écologistes et d'être ainsi coupée de la réalité du peuple et des travailleurs.
18:03 Elle désire s'opposer à l'immigration de masse, est favorable à la paix en Ukraine
18:07 et dénonce les mesures de protection de l'environnement, notamment en matière de chauffage,
18:11 comme inabordables financièrement pour le peuple et comme nuisibles pour les entreprises et donc pour l'emploi.
18:17 Elle désire voir le montant des faibles retraites augmenter.
18:20 Les opinions exprimées par Sarah Wagenknecht devenaient de plus en plus incompatibles avec celles de son parti.
18:26 Elle n'avait plus d'autre solution que de faire sécession ou de quitter la politique active.
18:31 De plus, la conjoncture internationale a fortement modifié la donne, notamment à cause de la guerre en Ukraine.
18:39 Pour le moment, les sondages autorisent toutes les espérances au parti de Sarah Wagenknecht,
18:44 qui devrait réussir son entrée au Parlement européen en juin et dans plusieurs parlements régionaux de l'Est en septembre.
18:50 Quant à l'ancien parti de Wagenknecht, Télinke, il risque purement et simplement la disparition.
18:55 Il apparaît que le parti BSW de Mme Wagenknecht entrera au Parlement européen en juin.
19:02 Lors des élections qui se dérouleront en septembre dans trois États de l'Est du pays pour les parlements de ces États,
19:07 le BSW devrait obtenir des scores à deux chiffres et donc être bien au-dessus du seuil des 5% nécessaires afin d'obtenir des élus.
19:16 Lors des élections fédérales prévues en 2025, la présence du BSW pourra entraîner la sortie du parti postcommuniste Télinke du Parlement fédéral,
19:26 car le parti Télinke pourrait ne pas atteindre le seuil des 5% nécessaires.
19:32 Sarah Wagenknecht n'envisage pas de voir son parti gouvernir des États de l'Est avec l'AFD,
19:37 qui dans cette partie du pays est clairement nationaliste, mais elle n'est pas opposée à ce que ces deux partis votent ensemble différentes mesures,
19:44 car elle considère que cela relève du fonctionnement normal de la démocratie.
19:48 Le seuil électoral de 5% pouvant dans l'Est éliminer un certain nombre de partis qui sont proches de ce seuil,
19:54 l'AFD et le BSW pourraient ensemble disposer dans un État de l'Est du pays d'une majorité.
20:01 Pour l'heure, le moment de vérité n'est pas encore venu pour l'alliance Sarah Wagenknecht,
20:06 affairée à construire son nouveau parti et à mener les campagnes électorales de juin et septembre 2024.
20:12 Mais dans l'éventualité où les partis traditionnels allemands n'obtiendraient pas de majorité dans l'un des Landes de l'ex-RDA,
20:19 alors l'heure de vérité viendra, et il faudra choisir pour cette formation de maintenir son opposition radicale au système
20:26 ou bien d'être la roue de secours d'une nouvelle coalition de gauche.
20:29 Nul doute que les pressions qui s'exerceront alors sur l'alliance Sarah Wagenknecht seront sévères
20:34 et que les événements seront suivis de près bien au-delà de l'Allemagne.
20:38 Et passons à présent à l'actualité en bref.
20:43 Bénédiction pour Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
20:51 candidate à sa propre succession, a obtenu le soutien du Parti populaire européen réuni en congrès à Bucarest,
20:57 un soutien large, 400 voix pour, 89 contre, dont celle, il faut le noter, des eurodéputés LR.
21:04 Sans préjuger des résultats du 9 juin, la femme forte de Bruxelles se place donc en position de favorite
21:09 pour un nouveau mandat à la tête de la Commission, à moins que la bénédiction ne soit en fait une extrême anction.
21:15 L'exécutif n'en finit plus de faire la chasse aux économies.
21:20 Après le plan de 10 milliards annoncé par Bruno Le Maire à la mi-février,
21:24 le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, a indiqué mercredi que le gouvernement était à la recherche
21:30 de 20 milliards d'euros d'économies supplémentaires pour le budget 2025.
21:34 Celui-ci sera présenté en septembre.
21:37 Face à une situation d'endettement inédite, plus de 3 000 milliards d'euros, dont 900 depuis 2017,
21:43 la Macronie tente visiblement d'éteindre l'incendie qu'elle a elle-même allumé.
21:47 Pour y parvenir, elle devrait revoir à la baisse les aides aux entreprises,
21:51 mais aussi s'attaquer à la dépense sociale, dans le viseur de Bercy notamment,
21:56 les arrêts maladies abusifs au sein de la fonction publique.
21:59 Jean Lassalle roule pour Macron.
22:02 L'homme politique de 68 ans a ainsi annoncé qu'il mènera la liste de l'alliance rurale pour les élections européennes du 9 juin.
22:08 C'est un secret de police chinelle, la dite liste a été poussée par l'Elysée,
22:12 et ce afin de détourner les voies des territoires du Rassemblement national.
22:16 La décision de Jean Lassalle étonne quand on se souvient de ses prises de position durant la pandémie ou la crise des gilets jaunes.
22:22 Aux côtés du président de la Fédération nationale des chasseurs Wedi Shren,
22:26 l'ancien député des Pyrénées-Atlantiques promet de défendre l'identité culturelle de la ruralité.
22:31 La liste est créditée de 1% dans les sondages.
22:34 Elle pourrait gagner un point avec l'arrivée de Jean Lassalle,
22:37 mais elle pourrait aussi en perdre un avec le soutien du maire de Béziers, Robert Ménard.
22:42 L'Assemblée nationale a voté à l'unanimité, mercredi, une loi de réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité.
22:49 Entre 1942 et 1982, cette adoption, tant attendue par certains, entraînera l'instauration d'une indemnité financière
22:56 pour les individus concernés via une commission ad hoc.
22:59 Si le nombre de bénéficiaires potentiels est très faible, environ 200,
23:02 la proposition loi examinée en première lecture a suscité de grandes envolées lyriques dans l'hémicycle.
23:07 Le garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, a par exemple évoqué 40 années de répression inique contre les personnes homosexuelles,
23:13 personnes auxquelles il a, au nom de la République française, demandé solennellement pardon.
23:18 Ce moment de théâtre a trouvé son public, puisqu'aucun groupe politique ne s'en est désolidarisé.
23:23 À ceux qu'une telle dramaturgie désolerait, soyez tranquilles, un tel précédent ouvre la brèche
23:28 à une réparation des discriminations, bien réelles, subies par les personnes non vaccinées.
23:34 Encore une affaire de mœurs chez les féministes. Ce lundi 5 mars, la militante écologiste Anaïs Leleux
23:40 a annoncé porter plainte contre son ex-compagnon Julien Bayou,
23:43 ancien secrétaire général du parti Europe Écologie-Les Verts, pour harcèlement moral et abus de faiblesse.
23:49 Elle porte aussi plainte contre d'autres membres pour avoir été au courant des faits sans réagir.
23:54 Elle avait déjà alerté la direction du parti en juillet 2022 sans obtenir gain de cause.
23:58 Après l'affaire Damien Cassel et celle d'Hercilia, soudées à la France Insoumise,
24:03 la dépesse n'en finit pas avec les polémiques d'ordre sexuel.
24:06 Le patron du Centre National du Cinéma, jugé en juin pour agression sexuelle sur son filleul,
24:13 Dominique Boutonnat, à la tête du très militant CNC, est mise en cause pour des faits qui se seraient déroulés à l'été 2020.
24:20 Le jeune homme de 21 ans accuse en effet son parrain de lui avoir imposé une masturbation
24:24 et d'avoir tenté de lui imposer une fellation. Dominique Boutonnat, proche de la majorité macroniste,
24:29 évoque des baisers consentis et ni tout geste déplacé. S'il reste présumé innocent,
24:34 l'actuel patron du 7e art rejoint l'interminable liste de personnalités de la gauche parisienne,
24:40 mise en examen pour agression sexuelle.
24:43 L'immigration tue et cette vérité vaut en particulier pour les migrants eux-mêmes.
24:48 Ainsi, l'Organisation des Nations Unies a indiqué que l'année 2023 avait été la plus meurtrière de la décennie
24:54 pour les candidats à l'Eldorado européen ou nord-américain.
24:57 Bilan tragique, près de 8600 victimes. La moitié de ces décès ont été causés par des noyades.
25:04 Une triste illustration des conséquences de l'ambiguïté occidentale sur l'accueil des clandestins.
25:09 Les pièces de monnaie comme symbole d'émancipation.
25:13 Trois figures féminines résidentes au Panthéon vont faire leur apparition sur la face des pièces.
25:17 Simone Veil sur les pièces de 10 centimes, Joséphine Becker sur les pièces de 20 centimes
25:22 et Marie Curie sur les pièces de 50 centimes.
25:24 Elles ont été révélées par la Monnaie de Paris le mardi 6 mars et ont déjà été réalisées par Joachim Guiménez,
25:30 graveur général. Mark Schwartz, PDG de la Monnaie de Paris, les a présentées, je cite,
25:35 "comme des sources d'inspiration pour toutes et tous".
25:38 La politique anti-WHOG du gouverneur de Floride Ron De Santis, partiellement bloqué par la justice américaine,
25:44 un tribunal fédéral, a en effet jugé que l'interdiction faite aux entreprises d'organiser des formations à la diversité
25:50 était contraire à la Constitution et ce, en vertu de son premier amendement qui protège la liberté d'expression.
25:56 Il faut bien admettre qu'il est difficile de défaire le terrorisme intellectuel en imposant soi-même des restrictions
26:02 à ce que chacun peut dire ou non. A noter d'ailleurs, le juge qui a rendu cette décision avait été nommé par Donald Trump,
26:08 preuve qu'on ne pourra pas combattre le WHOKisme en utilisant ces méthodes.
26:16 Ce soir, un Zoom et Immedia, c'est la fin de cette édition. Merci pour votre fidélité. A demain, bonsoir.
26:22 [Générique]