8 mars : tensions entre féministes / Aide à mourir / Hayer et Munich en 1938

  • il y a 6 mois
Mettez vous d'accord avec Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP et auteur de “La fracture’ (Les Arènes), Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être », Michaël Darmon, journaliste politique chez i24News et auteur de “Les secrets d'un règne - Dans les coulisses d'un quinquennat de crises” (Archipel) et Eric Revel, journaliste - éditorialiste Sud Radio (Tout compte fait - 7h20 - Grand Matin Sud Radio)

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Transcript
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06 Et nous continuons notre 10h midi avec les débats avec Frédéric Dhabi.
00:10 Bonjour Frédéric, directeur général de l'IFOP, vous avez publié "La fracture" aux éditions Les Arènes.
00:16 Alex Darmon, journaliste politique. Bonjour Valérie.
00:18 Bonjour, chaîne de débat sur Youtube "Les Indécis" et on voit toujours votre documentaire en replay sur France 5,
00:24 "Le ministre qui ne devait pas l'être", consacré à Éric Dupond-Moretti.
00:28 Mickaël Darmon, bonjour, journaliste chez I24 News. Je le dis bien.
00:33 Et vous avez publié "Les secrets d'un règne dans les coulisses d'un quinquennat de crise" aux éditions L'Archipel.
00:38 Et il y a un nouveau livre qui arrive bientôt ?
00:40 Oui, le 3 avril.
00:41 Ah bah c'est bientôt. Et c'est ?
00:43 "Le pape et la matriarche, l'histoire secrète des relations entre le Vatican et Israël".
00:47 Ah, très intéressant. Et Éric Revel, journaliste éditorialiste sur Sud Radio. Bonjour Éric.
00:52 Bonjour.
00:53 Et on fait 7h20 tous les matins, dans le Grand Matin, Sud Radio. C'est intéressant ce qu'il a raconté le député Batailleur.
01:00 Très intéressant, très clair.
01:01 Très clair, très bon, moi aussi j'ai trouvé...
01:03 Ça me rassure un peu.
01:05 Oui.
01:06 Allez, on va parler de l'aide active à mourir, une loi avant l'été. Qu'en pensez-vous Valérie Hayer ?
01:12 Candidate Renaissance aux Européennes, nous sommes à Munich en 38,
01:17 on a parlé de l'Aro sur le Rassemblement National, les Français soutiennent l'Ukraine, bref, beaucoup de sujets.
01:23 Et puis en ce moment, Gabriel Attal qui rend hommage aux victimes du terrorisme à Arras.
01:27 On va commencer avec vos coups de cœur, vos coups de gueule, Éric, avec vous, évidemment.
01:31 Oui, bah oui, alors je vais vous dire, je suis un fan de rugby, puis Sud Radio c'est la radio du rugby.
01:36 Ah bah évidemment.
01:37 Donc ces 3 matchs de ce week-end du tour de la destination étaient exceptionnellement magnifiques.
01:42 Je vous remercie, je vous laisse mes mots. Vous avez un magnifique match entre l'Italie et l'Écosse, où l'Italie bat l'Écosse,
01:48 ce qui est quand même une grande surprise. Vous avez ce fabuleux match entre l'Angleterre à Touquename et l'Irlande,
01:53 qui jouait le grand chelet, mais l'Angleterre bat l'Irlande.
01:56 Et puis, et puis, et puis, hier à 16h, le 15 de France, renouvelé, rajeuni,
02:02 et qui vient à bout au Millennium de Cardiff d'une jeune équipe galloise.
02:09 Je ne sais pas si l'équipe de France s'est retrouvée, mais en tout cas envoyer du jeu comme le 15 de France a envoyé, ça nous a fait plaisir.
02:15 Et je vais vous dire, avoir autant de matchs sur un week-end de cette qualité-là, de ce suspense,
02:22 bon pour ceux qui n'aiment pas le rugby, regardez, il y a France-Angleterre dimanche, samedi.
02:27 Bon voilà, alors on ne joue pas la première place sans doute, il faudra un cas de figure compliqué,
02:32 mais en tout cas si on peut battre les Anglais dans un crud qui s'annonce très chaud, parce qu'on joue la deuxième place, voilà.
02:37 Il n'y a pas beaucoup de sujets en ce moment un peu légers, et vraiment j'ai trouvé ça faisait du bien de voir cette équipe de France soutenue
02:45 par pas mal de supporters qui a fait le déplacement au Pays de Galles.
02:48 Bon, moi j'ai trouvé ça magnifique. Les trois matchs, les trois matchs, ne soyons pas chauds là.
02:52 - Et juste un mot sur nos confrères journalistes qui lèchent, qui lâchent et qui lynchent, sur Fabien Galtier.
02:59 Je trouve que le sort qui lui est réservé, enfin franchement, il s'est été une idole,
03:05 et puis après, gnagnagna...
03:08 - La roche tarpéenne est toujours très près du Capitaine, on le sait malheureusement.
03:12 - Fabien Galtier est un personnage complexe quand même. C'est un personnage complexe qui parfois dans ses interventions d'après-match ou d'avant-match,
03:20 vous savez, ça me fait penser un peu à ce joueur de foot à Cantona qui nous avait expliqué que les Mouettes suivaient le bateau, vous voyez.
03:26 Parfois on a du mal à suivre les déclarations de Fabien Galtier.
03:29 - Parce qu'il n'a pas parlé, mais c'est un super joueur.
03:31 - Non mais il y a eu une fracture, je pense, avec ce quart de finale perdu en Coupe du Monde.
03:37 - D'un point. - D'un point, même si je continue de penser franchement que l'arbitre nous voulait du mal.
03:42 Bon voilà, mais vous savez, la théorie des trois L dans le monde qui est le nôtre, ma chère Valérie,
03:47 la théorie des trois L, léchage, lâchage, lynchage, ça ne touche pas que le sport.
03:52 Ça touche à peu près tous les métiers en vue, y compris la politique.
03:56 On vous aime, on vous lâche et on finit par vous lyncher.
04:00 - Après il n'est pas sorti de l'affaire Fabien Galtier, parce qu'hier ils font un très bon match.
04:03 Effectivement j'ai adoré ce week-end aussi rugby, parce qu'en plus moi j'ai joué et là j'ai mal partout ce matin
04:07 pour me dire "je pense qu'il faut que j'arrête là".
04:09 Mais j'ai adoré ce week-end et j'ai adoré cette équipe de France avec la prise de pouvoir de la jeunesse.
04:14 On attendait cette prise de pouvoir et c'est compliqué pour un coach comme Fabien Galtier
04:18 d'avoir eu un groupe pendant quatre ans et de se dire du jour au lendemain qu'il faut tourner la page.
04:22 Il l'a fait, c'est aussi la marque des grands coachs. - Il a changé huit joueurs sur quinze.
04:25 - Ça a marché, c'est beaucoup, les automatismes, le niveau qu'il faut pour jouer ça.
04:30 - C'est pour ça que je trouvais injuste le lynchage qu'il y a eu après la défaite.
04:35 C'est pas votre truc Michael, le rugby j'en sens votre regard comme vide.
04:40 - Non mais c'est toujours très intéressant la communauté du rugby, parce qu'en réalité elle est moins individualiste
04:46 que celle du football. - Ah mais les images sont magnifiques, moi je ne joue ni foot ni rugby.
04:50 - Et que j'ai toujours été attentif au fait qu'effectivement dans le rugby tout le monde trouvait sa place,
04:54 tout le monde avait sa place. - Mais quand vous voyez l'hymne, quand vous voyez les supporters,
04:58 quand vous voyez cette effervescence, il y a quelque chose de joyeux dans le rugby.
05:04 - Et puis on est affront renversé, c'est-à-dire qu'il y a une forme de violence régulée sur le terrain qu'il n'y a pas dans le public,
05:08 à l'inverse du football où normalement personne ne se touche, mais la violence est dans les stades.
05:12 - Et à la fin du match tout le monde se sert la main au rugby et vraiment on passe à autre chose,
05:15 le combat a lieu sur le terrain. - Frederic, rugby ou foot ?
05:19 - Moi je suis de moins en moins foot, de plus en plus rugby, je suis plus tennis comme vous l'avez déjà dit à plusieurs reprises,
05:26 sur des coups de coeur, mais effectivement j'ai eu la chance d'assister à la finale de la Coupe du Monde au Stade de France,
05:33 ça s'est joué également à un point, il aurait pu y avoir une tension énorme entre supporters néo-zélandais et sud-africains
05:39 et ça s'est terminé avec plutôt de la camaraderie, donc ça fait plutôt plaisir.
05:43 - Mais si je peux vous raconter une petite anecdote que j'ai vécue, c'était un match au Millenium,
05:47 c'était une demi-finale ou un quart de finale France-All Blacks,
05:51 donc vous voyez c'était très chaud, j'étais dans le même hôtel que plein de supporters All Blacks,
05:56 donc ça chambrait, vous voyez, mais gentiment, et le lendemain, parce que la France avait battu avec le fameux Christophe Domenici,
06:04 avait battu les All Blacks, je peux vous dire que c'était très marrant parce que les gens étaient très respectueux,
06:08 c'est-à-dire qu'ils disaient "good game", "bien joué les Français", etc.
06:11 Vous voyez, au foot, dans l'ascenseur le lendemain matin, ça ne serait pas passé de la même manière,
06:14 et c'est ça qui est génial au rugby, c'est qu'il y a un respect pour le combat que représente un match de rugby sur le terrain,
06:20 et il y a un respect entre supporters après, et ça c'est la vraie fraternité du sport.
06:24 - Frédéric, c'est un coup de cœur culture. - Oui, un coup de cœur culturel, loin de la politique,
06:30 c'est pour un film, un film allemand qui s'appelle "La salle des profs" que j'ai eu la chance de voir...
06:35 - Que j'ai vu samedi soir. - Que j'ai vu dimanche soir, mon cher Mickael,
06:37 on ne va pas raconter notre vie à l'antenne, mais c'est vrai que ce film, vous allez pouvoir peut-être rebondir,
06:42 m'a énormément plu, je trouve que le cinéma allemand déjà est un cinéma de qualité, d'exigence,
06:48 il n'y a pas assez de films allemands qui sortent en France, et voilà, je ne vais pas raconter d'histoire,
06:53 mais on voit à travers un événement anodin, une affaire de vol, comment une communauté éducative,
06:59 aussi bien la salle des profs, aussi bien une salle de classe, aussi bien une professeure d'origine polonaise,
07:07 tout explose, tout implose, mais c'est fait de manière extrêmement fine, sans éléments grandiloquents,
07:13 et on retrouve une sorte de précipité de tout ce qu'on n'aime pas dans la société actuelle,
07:20 l'exagération, l'outrance, le fait qu'on n'écoute pas la nuance, le fait que les voix raisonnables sont complètement tues,
07:27 la question d'une forme de racisme, de moraline, de politique non correcte,
07:32 alors le film a concouru pour les Oscars du meilleur film étranger, alors je n'ai pas regardé, mais je crois qu'il ne l'a pas eu,
07:38 je ne sais pas qui a eu le meilleur scénario, mais c'est vraiment un film à voir avec l'héroïne qui avait joué pour les cinéphiles de Sud Radio,
07:49 dans le ruban blanc de Michael Hanekeuil, il y a une quinzaine d'années.
07:53 On va marquer une pause et on se retrouve dans un tout petit instant avec vous sur Sud Radio.
07:59 Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai, dans le nouveau magazine Journal de France.
08:06 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
08:12 Et on est ensemble avec vous sur Sud Radio pour le 10h midi avec Frédéric Daby, directeur général de l'IFOP,
08:18 vous avez publié La Fracture aux éditions Les Arènes, Alex Darman, journaliste politique,
08:23 on peut vous retrouver sur votre chaîne YouTube Les Indécis, vous avez également réalisé Le Ministre qui ne devait pas l'être,
08:30 c'est en replay sur la plateforme de France Télévisions, sur France 5, ça concerne le ministre Éric Dupond-Moretti,
08:38 que vous avez suivi pendant trois ans, Michael Darmon, journaliste politique chez I24 News,
08:43 vous avez publié Les Secrets d'un Règne dans les coulisses d'un quinquennat de crise,
08:46 Éric Revesch, journaliste éditorialiste sur Sud Radio, tout compte fait, c'est tous les matins à 7h20 dans le Grand Matin Sud Radio.
08:53 Et nous allons continuer notre tour de table, on va parler de cette loi annoncée par le président de la République, l'aide active à mourir,
09:01 la candidate renaissance aux européennes qui a fait une prestation assez pitoyable, il faut bien le dire, ce week-end, disons les choses, n'était pas bonne.
09:12 Nous sommes à Munich en 38, la majorité visiblement a décidé de faire haro contre le ressemblement national,
09:20 bref, beaucoup de sujets à développer, je ne sais pas si on aura le temps de tout faire, mais on va essayer.
09:25 Michael, c'était un coup de gueule.
09:28 Oui, c'est un coup de gueule concernant la journée qui fera date, celle du 8 mars 2024,
09:33 qui est l'onde de choc quelque part du 7 octobre 2023, avec les massacres du Hamas,
09:40 puisque pour la deuxième fois, mais cette fois-ci c'était la journée du 8 mars, très symbolique pour le droit des femmes,
09:47 les collectifs qui défendent les femmes mutilées et violées en Israël le 7 octobre ont été violemment pris à partie
09:56 par des collectifs et des groupuscules palestiniens militants, au fond pro-Hamas,
10:02 et qui ont éjecté, ont insulté ces femmes, au point que la police a dû intervenir pour les exfiltrer, pour protéger leur sécurité.
10:13 Donc au fond c'était la journée du droit des infâmes ce jour-là, parce qu'effectivement c'est absolument inconcevable
10:22 de constater que parmi les mouvements féministes, d'abord il y a quand même ceux qui pensent que la cause de la défense du Hamas
10:31 est une cause féministe, donc c'est quand même fort de café étant donné que c'est un des premiers mouvements les plus puissants,
10:37 on va dire, anti-femmes, xénophobes, homophobes, et tout ce que l'on veut, d'une part, et puis deuxièmement,
10:44 parce que quelque part c'est vraiment, je dirais maintenant, et on le voit un peu partout en Europe,
10:50 c'est le brevet donné, assumé à l'antisionisme, à la haine d'Israël, alors que beaucoup d'Israéliens dans ce pays
11:00 n'ont pas attendu les autres à l'extérieur pour critiquer ou la politique de colonisation, ou la politique de Netanyahou,
11:07 ou globalement la politique d'Israël, ou c'est parce qu'on critique la politique d'Israël qu'on doit automatiquement être contre Israël,
11:15 mais là l'amalgame est fait, une fois de plus, on a souvent remarqué, il y a eu beaucoup de demandes qui n'étaient pas d'amalgame
11:22 entre les musulmans de France et le terrorisme djihadiste, mais là les juifs, eux, n'ont pas le droit à cet égard,
11:28 et tout juif est aujourd'hui redevable de la politique d'Israël, et ça c'est absolument inconcevable.
11:34 - Oui, ce qui s'est passé vendredi effectivement était assez effrayant, les images, les slogans, Alex ?
11:41 - Non, je m'inscris dans ce que dit Mickael Darbon effectivement, j'ai été terriblement choqué,
11:46 terriblement choqué, mais en même temps est-ce que j'ai été surpris, je crois pas, malheureusement,
11:53 quand vous voyez ce qui s'est passé vendredi, des femmes qui se sont fait traiter de putes, sionistes,
11:57 excusez-moi de dire le mot, mais c'est ce qui s'est passé dans Paris vendredi, ça vaut le coup de faire une cérémonie
12:03 pour faire entrer l'IVG le matin dans la constitution, et pour l'après-midi entendre ce genre de propos de femmes
12:09 envers d'autres femmes, vous trouvez pas ? Et donc j'ai été choqué, j'ai été choqué sur le fait, comme l'a dit Mickael,
12:14 qu'on sorte pour une deuxième fois ces femmes d'une manifestation qui viennent en soutien à d'autres femmes
12:21 qui ont été violées, tuées, martyrisées parce que juives, et qui sont d'ailleurs encore violées aujourd'hui
12:27 pour celles qui sont en captivité. Donc je crois qu'il se passe quelque chose de très très grave, qu'on ne prend pas la mesure,
12:33 ça s'est passé à Paris, ça s'est aussi passé à Londres au passage, ce week-end où des zones de non-circulation
12:39 ont été adressées aux juifs, ils pouvaient pas circuler dans certains endroits de la capitale à Londres.
12:43 - La une du Daily Télégraphe, c'est ça aujourd'hui, enfin hier, zone de non-droit pour les juifs à Londres.
12:48 - C'est hallucinant, et puis vous avez en plus dans le même temps un député... - Amsterdam aussi, il y a Amsterdam.
12:52 - Et en France, vous avez un député qui dit que "ça peut paraître normal de critiquer la politique de Netanyahou
13:01 et donc on peut pas être accusé d'antisémitisme en même temps", enfin qui mélange tout.
13:05 Donc en fait on a un vrai problème aujourd'hui moral dans notre pays, et il faut faire attention parce que
13:10 moi mon coup de gueule il était dans la lignée de ça, c'est aussi les propos qu'on a entendus sur les policiers,
13:15 où on entend "le kérosène ça sert à brûler les flics et les patrons dans les mêmes manifestations".
13:19 Et la dernière fois où on a visé les policiers et les juifs, c'était en 2015 et on a vu le résultat.
13:25 Donc je crois qu'il y a un vrai malaise aujourd'hui dans notre société et qu'on s'en rend pas compte,
13:30 et qu'il va falloir vraiment vraiment se réveiller à mon avis.
13:32 - Avec Frédéric ? - Oui avec en plus deux fake news qui ont été propagées tout le week-end par des élus de la France Insoumise.
13:37 Un, la présence de la Ligue de Défense juive à la manifestation, où vraisemblablement ce n'était pas le cas,
13:42 et deux, par Manuel Bompard lorsqu'il dit "oui il y a eu des femmes israéliennes qui ont été violées le 7 octobre",
13:48 il le reconnaît, mais il y a aussi des femmes palestiniennes qui ont été violées dans les prisons israéliennes,
13:52 et à ma connaissance il n'y a pas eu de rapport.
13:55 - Effectivement c'est une fake news qui se base, comme beaucoup maintenant le font de côté de la France Insoumise et de l'extrême gauche,
14:01 sur le rapport de l'ONU qui a été rendu par la consigne envoyée spéciale,
14:05 qui dans son rapport justement sur les crimes sexuels du Hamas a une tentative assez pathétique de vouloir équilibrer.
14:14 Elle a aussi évoqué ces possibilités de violences sexuelles sur les palestiniennes, ce qui pour le coup n'a jamais été yé.
14:25 - Et pour quand même remettre les choses, alors oui je comprends votre inquiétude,
14:29 moi je vois quand même que ça fait un sujet de plus où il y a un décalage saisissant entre ce que déclarent à longueur d'antenne et de tweets
14:38 beaucoup d'élus de gauche, de gauche radicale, de gauche de la France Insoumise,
14:42 et ce que nous disent dans nos enquêtes les sympathisants de gauche,
14:45 on ne trouvera pas une majorité de sympathisants de gauche qui disent que la police tue,
14:49 on ne trouvera pas une majorité de sympathisants de gauche qui dira qu'il y a racisme systémique,
14:53 même dans notre enquête IFOP pour le CRIF et le Figaro,
14:56 on avait une majorité d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui étaient mécontents de ces prises de position depuis le 7 octobre.
15:02 Donc il y a la crise de la gauche, ce n'est pas seulement pour apprendre la phrase de Françoise de Gouin,
15:07 Jean-Luc Mélenchon, quel homme le plus riche du cimetière, ce n'est pas que sa personnalité,
15:11 c'est aussi que sur beaucoup de sujets, le peuple de gauche et les élus de gauche ne matchent plus.
15:15 - Oui, Eric, peut-être un mot sur ce... c'est vrai que ce week-end, Eric Bonpart...
15:20 - Manuel Bonpart.
15:22 - Manuel Bonpart a... pardon, c'est Zeddi Ghevoltaire, c'est pour Zeddi Ghevoltaire à moi...
15:27 - Vous l'avez pas en direct ?
15:29 - Oui, a réaffirmé son soutien à cette militante palestinienne en disant qu'elle n'avait jamais soutenu le Hamas,
15:39 enfin en gros, il a raconté des nuances, mais il est malade, Eric ?
15:41 - Le malaise dans la société, ce n'est pas un malaise, c'est un fait.
15:45 Quand vous voyez l'explosion des actes antisémites en France, il y a de quoi être plus qu'inquiet.
15:50 Quand vous voyez ce qui se passe effectivement à Londres, aux Pays-Bas...
15:54 - C'est faillant.
15:55 - Puis je voudrais rajouter quand même dans le petit concert des qualifications et des prises de position politique,
16:00 celle de Fabien Roussel, le leader du PCF, qui compare Gaza au ghetto de Varsovie.
16:06 - Oui, c'est vrai.
16:07 - Alors que le peuple gazaoui soit en grande souffrance et vive un enfer,
16:10 c'est l'une des raisons pour lesquelles les Américains veulent installer un port pour la distribution d'aliments.
16:17 On sait que le peuple gazaoui est pris entre le marteau de Dessahal et l'enclume du groupe terroriste le Hamas.
16:24 Mais pardonnez-moi, Fabien Roussel, qui compare les deux, a à mon avis commis une erreur politique pour une raison très simple,
16:31 c'est que Hitler n'envoyait pas des colis pour alimenter les juifs qui allaient mourir dans le ghetto de Varsovie.
16:38 Hitler n'essayait pas de trouver une solution, c'était un camp d'extermination qui cachait son nom, le ghetto de Varsovie.
16:48 - Bien sûr.
16:49 - Je pense que Fabien Roussel court derrière l'électorat de Jean-Luc Mélenchon,
16:52 une espèce de surenchère, pardonnez-moi, politico-dégueulasse,
16:56 et là, à mon avis, il a commis une erreur politique.
16:59 Et Dieu sait que j'ai souvent salué les prises de position de Fabien Roussel,
17:03 même si je ne partage pas évidemment les idées du PCF,
17:06 mais voilà, même pour sa présidentielle, mais là, je trouve qu'il a dérapé,
17:09 je trouve qu'il a... je ne sais pas ce qui lui a pris, mais la comparaison...
17:12 - Ce qui lui a pris, vous l'avez dit, c'est de courir...
17:15 - Oui, mais c'est aussi l'époque, on est dans une époque où effectivement,
17:18 cette émergence de ce qu'on peut appeler l'islamo-wauquisme donne aujourd'hui toute sa mesure
17:24 et implique, imprègne une inversion des valeurs.
17:29 C'est ce que disait Yankelevitch il y a des années de cela,
17:33 en disant que ça arrangerait bien que les juifs deviennent nazis,
17:36 comme ça on pourrait au moins dire qu'ils méritent leur sort.
17:39 - C'est le parallèle que font certains.
17:41 - C'est ce à quoi on est en train d'assister.
17:43 Les victimes sont devenues les bourreaux,
17:46 le vol des mots entre massacre et génocide est manifeste,
17:50 et tout cela se fait, si on en revient encore à ce qui s'est passé le 8 mars,
17:54 avec la mensuitude, la lâcheté, d'assentiment tacite, d'organisation, d'institution.
18:01 Il n'y a pas eu un mot de la part des organisatrices de cette manifestation des femmes,
18:05 pour le droit des femmes, le 8 mars, vis-à-vis de ce qui s'est passé sur les collectifs,
18:09 les militantes qui défendaient les israéliennes.
18:12 De ce point de vue là, c'est là où on est dans une dérive de la honte.
18:16 - Juste pour vous dire, pour avoir eu l'information,
18:20 les collectifs qui ont manifesté leur soutien aux femmes israéliennes,
18:24 elles ont mis du temps à avoir les autorisations de pouvoir participer à ces cortèges.
18:28 - Une demi-heure avant. - Et elles ont eu l'autorisation une demi-heure avant.
18:32 - Et elles ont été mises en fin de cortège. - Elles ont été mises en fin de cortège,
18:35 elles ont été accompagnées par le service de protection de communautés juives,
18:38 qu'on appelle le SPCJ, qui est en service...
18:40 C'est quand même incroyable de se dire que les juifs doivent manifester
18:43 avec leur propre service de protection aujourd'hui.
18:45 Et c'est pour tous les événements que vous avez ça.
18:47 Et donc après, elles ont été exfiltrées à la demande des CRS.
18:50 - Elles n'ont pas porté de drapeau israélien, tandis qu'il y avait des drapeaux palestiniens
18:53 qui étaient grandis, sans qu'on pose aucune question.
18:56 - Ils étaient vraiment chers en deux poids et en mesure. - Et on rappelle que ce week-end,
18:58 il y a eu des manifestations anti-Netanyahou, très très nombreuses en Israël.
19:04 - Comme toutes les semaines d'histoire. - On se retrouve dans un instant avec vous
19:07 sur Sud Radio et on va parler de la loi, le projet de loi annoncé par Emmanuel Macron
19:13 pour une aide à mourir. A tout de suite.
19:16 Sud Radio, c'est vous qui donnez le temps.
19:19 - Quand on ne se fait pas un tas de noms agriculteurs,
19:21 on parle de nous que pour le salon de l'agriculture,
19:23 quand on a le président qui va faire ici le cul des vaches, comme on dit.
19:25 Sud Radio, parlons vrai.
19:27 Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
19:31 Et on est ensemble et nous commentons l'actualité.
19:34 L'actualité, évidemment, marquée par cette annonce faite par le président de la République.
19:38 Il annonce un projet de loi en avril pour une aide à mourir très encadrée.
19:43 Il a précisé que... Alors, il a accordé deux interviews, une à la Croix, une à Libération.
19:49 Donc, il veut renforcer les soins palliatifs, mais dans le même temps,
19:53 il estime qu'il est nécessaire, effectivement, qu'une loi encadre un certain nombre de cas
19:59 de malades en phase terminale, de gens qui sont atteints, entre autres, par la maladie de Charcot.
20:05 Je ne sais pas si vous avez vu le tweet de Charles Biettry.
20:08 - Très touchant.
20:09 - Très touchant, qui est atteint de la maladie de Charcot et qui dit
20:12 "Merci, merci, j'ai réussi à bien vivre. Je n'ai pas envie de mal mourir.
20:16 La maladie de Charcot m'a déjà pruvé de l'usage de mes jambes et de la parole.
20:20 Bientôt, ce sera la respiration, accompagnée des souffrances pour moi et les miens.
20:24 Cette loi, un premier pas, peut nous offrir liberté et dignité."
20:27 Alors, peut-être avant de parler du fond, peut-être parler de l'aspect politique de la chose
20:33 et du moment où intervient cette loi, peut-être, Frédéric Dhabi, juste avant les européennes.
20:38 On a eu l'IVG, on est encore sur un sujet de société.
20:42 Quelle est l'arrière-pensée du président de la République ?
20:46 - Alors, j'ai essayé de... Je ne reconnais rien des arrière-pensées.
20:48 C'est vrai que cette question de la fin de vie et auto-santé des Français,
20:52 symboliquement depuis une date, depuis 2000 ans.
20:55 Depuis l'affaire Vincent Imbert, vous vous souvenez, ce jeune homme devenu tétraplégique,
21:00 sourd, aveugle, et qui avait fait écrire une lettre à Jacques Chirac pour l'aider à mourir.
21:06 C'est un sujet qui concerne tous les Français, qui les concerne tous.
21:09 C'est un sujet où je ne vois pas d'autres sujets d'opinion,
21:13 où il y a un décalage si fort entre ce que veulent les Français,
21:17 et pas seulement dans les sondages. On peut dire que les sondages sont trop sur de l'émotionnel,
21:21 que la question est parfois un peu simpliste,
21:23 préférez-vous mourir dans la dignité que pas mourir dans la dignité ?
21:26 On connaît la réponse, mais ce n'est pas comme ça qu'on pose les questions.
21:28 Mais je pense au qualitatif, je pense aux conférences citoyennes,
21:32 celles qui ont été faites en avril 2023, celles que l'IFOP a faites en 2013 avec Jean-Claude Amézène pour le comité d'éthique.
21:38 Il n'y a pas un sujet où, entre ce que veulent les Français,
21:42 voir changer cette loi, avoir cette liberté ultime,
21:45 et ce que propose le législateur, il n'y a pas un sujet où il y a un hiatus aussi fort.
21:49 Maintenant, le coût de la récupération politique, je n'y crois pas une seconde,
21:53 parce que ce qui me frappe, et c'était une enquête IFOP-Féducial pour Sud Radio en avril 2023,
21:58 où 75% des Français étaient favorables à l'aide active à mourir,
22:02 il n'y a pas le moindre clivage politique.
22:05 Sympathisant de gauche, 77. Sympathisant de droite, 78.
22:08 Même chez les catholiques pratiquants, il y a une majorité de catholiques pratiquants
22:12 favorables au fait que cette loi change, parce qu'il y a des cas dont vous parlez,
22:16 la maladie de Charcot, ce qu'a dit le président, c'est extrêmement encadré.
22:21 Il y a peut-être un point qui ne va pas passer auprès des Français,
22:24 c'est ce collège de médecins qui va prendre sa décision.
22:27 Les critiques qui avaient été faites sur la loi Claes-Neonetti,
22:30 c'était l'idée que c'était une loi pour les médecins, et pas une loi pour les patients.
22:33 En tout cas, le débat est lancé.
22:36 Moi, je prends risque, je ne crois pas une seule seconde
22:39 qu'il y ait un mouvement type "Manif pour tous",
22:42 il y aura des manifestations monstres dans la rue, je n'y crois pas une seule seconde.
22:45 Il y aura bien sûr des protestations, du débat, des clivages,
22:48 mais du point de vue de l'opinion publique, j'ai rarement vu une telle unanimité.
22:52 - Oui, c'est effectivement intéressant, parce que ça confirme encore une fois de plus
22:58 dans la longue histoire des évolutions de la société et l'histoire des mentalités,
23:02 comment à chaque fois, ce sont les politiques qui sont à la traîne de la société
23:07 et qui sont amenés à se recadrer et à s'aligner sur les demandes sociales,
23:13 les demandes collectives, on le voit depuis la pilule, la contraception, l'IVG,
23:22 aujourd'hui le droit à mourir, le mariage pour tous,
23:27 sur tous ces sujets sociétaux lourds d'organisation de la société,
23:32 les politiques prennent du temps et sont toujours en temps de retard
23:37 pour pouvoir récupérer, légaliser et encadrer une demande et une évolution des mentalités.
23:46 Donc ça, ça a pris le temps, comme le disait Frédéric,
23:51 c'est un lent et long mouvement qui s'est installé aujourd'hui en France
23:57 et qui fait absolument consensus quant à ce que vous disiez au début
24:01 sur l'aspect politique.
24:03 On est clairement dans un moment où effectivement le président de la République
24:08 veut s'inscrire dans une séquence progressiste, vous l'avez évoqué,
24:12 un avortement, fin de vie et autres sujets de cette démarche-là.
24:18 Il y a, je trouve, une bonne coïncidence entre la fin de sa longue réflexion
24:23 et le temps de la campagne pour les européennes, c'est un apport de plus.
24:28 On verra, étant donné qu'il n'y a pas de clivage,
24:32 on verra dans quelle mesure ça sera utile.
24:35 - Oui, il n'y a pas de clivage, même au Rassemblement National,
24:38 certains vont voter cette loi.
24:40 - C'est la famille politique qui est la plus favorable,
24:43 parce que c'est plutôt des jeunes et des gens de catégories populaires.
24:46 - C'est effectivement une surprise.
24:48 - Voilà, c'est exactement ça.
24:50 Après, je ne sais pas s'il y a de la récupération politique,
24:53 en tout cas ce qui est certain, c'est qu'il y a de la politique là-dedans aussi.
24:56 Il n'arrive pas à rassembler le président de la République
24:58 et sa majorité sur des textes importants,
25:00 il va sur des textes un peu plus "faciles" qui vont faire consensus
25:03 et qui lui permettent de voter et de proposer des lois au plus grand public.
25:08 Je ne sais pas si c'est un coup politique, en tout cas c'est réfléchi,
25:11 ça arrive au bon moment, vous allez avoir cette proposition de loi
25:15 qui va être annoncée au mois d'avril au Conseil des ministres,
25:17 discussion au mois de mai, mais il y a quand même pas mal de points à discuter
25:20 dans ce genre de projet, parce qu'on part de court terme.
25:22 Court terme, on sait ce que ça veut dire, pour ceux qui pourront décider.
25:25 Moyen terme, on ne sait pas.
25:27 Il y a aussi qui est le proche qui va pouvoir donner la mort à un moment donné à cette personne.
25:32 - Parce qu'il y en a qui ne pourront pas, c'est prévu.
25:34 - C'est quand même l'euthanasie, si c'est le cas, ça c'est le premier point.
25:37 Et le deuxième point, quand vous lisez l'interview hier du président de la République
25:40 dans La Croix-Pardon et Libération, qui est une interview très intéressante d'ailleurs,
25:44 quand vous la lisez dans sa globalité, vous vous rendez bien compte
25:48 qu'il continue quand même à faire un peu du Macronisme,
25:50 puisqu'il parle toujours de fin de vie mais jamais d'euthanasie,
25:53 il utilise des mots vraiment pesés et choisis.
25:56 Donc c'est quand même un sujet politique qui va arriver dans les semaines qui viennent.
25:59 - Mais c'est vrai, une auditrice me dit, moi je l'ai vécu avec mon gendre,
26:04 c'est vrai qu'on a, je pense, pratiquement tous dans notre entourage,
26:08 des gens qui ont eu recours au suicide assisté d'une certaine manière,
26:12 quand la thérapeutique... sauf que c'est injuste, parce que c'est inégal.
26:17 Selon le médecin, selon la relation que vous avez, vous avez accès ou non à une aide active à mourir.
26:22 - Oui, oui. Alors Gabriel Attal annonce que le débat viendra en discussion à l'Assemblée nationale le 27 mai,
26:27 donc la date est connue.
26:30 C'est un sujet très grave, c'est un sujet personnel, c'est un sujet qui touche l'intime.
26:36 Alors par définition, une loi qui globalise tout ça...
26:40 - C'est compliqué.
26:41 - C'est compliqué, mais ce que je note quand même, si vous voulez,
26:45 c'est qu'au moment où on parle d'économie budgétaire,
26:49 au moment où on va attaquer le modèle social français,
26:53 très dispendieux, c'est vrai,
26:55 au moment où Bruno Le Maire dit qu'il faudra peut-être dérembourser en partie
26:59 ceux qui ont des traitements pour des longues maladies,
27:02 si vous voulez, il y a une incohérence formidable,
27:05 il y a un paradoxe formidable à annoncer dans le même temps,
27:09 et puis, oui, je suis d'accord, c'est dû en même temps, de nouveau,
27:13 c'est-à-dire qu'on hésite entre le suicide assisté et l'euthanasie.
27:18 Et puis il y a un sujet qui mettrait peut-être tout le monde d'accord,
27:20 parce que la souffrance est personnelle, c'est vraiment intime,
27:24 mais ce serait le développement à marche forcée des soins palliatifs.
27:27 Or, les soins palliatifs, le président de la République dit
27:30 "on va avoir un plan sur 10 ans, on va mettre 1,6 milliard."
27:35 Mais en fait, le véritable accompagnement dans la dignité des maladies incurables,
27:40 et on a tous accompagné des proches dans ces endroits
27:45 qui sont entourés d'une grande humanité, c'est en fait le développement des soins palliatifs.
27:49 Or là, il y a une véritable injustice sociale, injustice départementale,
27:53 puisque vous avez plein de départements qui n'ont pas d'unité de soins palliatifs.
27:56 Et puis j'ajoute, parce que le sujet il est sur la table depuis très très longtemps,
28:01 j'ai en mémoire ce formidable livre qui s'appelait justement
28:04 "La mort intime" de Marie de Henzel,
28:06 qui avait été préfacée par François Mitterrand sur la question des soins palliatifs,
28:11 lui-même étant, on l'a appris bien plus tard, très malade,
28:15 en réalité c'est un sujet qui aurait mérité justement qu'on y mette de l'argent.
28:21 Et ça c'est une façon de traiter chacun avec sa propre intimité face à la souffrance,
28:27 à la maladie, sa maladie ou la maladie proche,
28:30 la question de l'accompagnement de la mort des soins palliatifs.
28:35 - Je vous lis le témoignage d'une auditrice, il y a tout dans la loi,
28:38 "Mon mari a bénéficié de soins palliatifs, il demandait à mourir,
28:41 les médecins en ont parlé avec lui, il a été décidé de lui faire une sédation prolongée,
28:45 il est décédé une semaine après paisiblement et sans douleur."
28:49 Le scandale c'est qu'il n'y a pas assez de soins palliatifs,
28:52 la fin de vie coûte cher, il n'y a pas assez de soins palliatifs, il n'y a pas assez de personnel.
28:56 - Moi je ne produis pas de soins palliatifs.
28:58 - Ce qu'a dit Eric est extrêmement intéressant, je sors d'un débat avec Jean-Paul Hamon,
29:03 qui a dit à peu près la même chose.
29:04 Parler, mettre le curseur sur cette question de fin de vie, qui je le répète, intéresse tous les Français.
29:09 Il va y avoir un niveau d'intérêt, parce qu'on peut dire "L'IVG ne me concerne pas,
29:13 le mariage pour tous, je ne suis pas attiré par les personnes de même sexe,
29:17 la peine de mort c'était pour les salauds qui ont tué des gens."
29:20 Là, tout le monde va être concerné, parce que dans notre entourage,
29:23 et peut-être un jour nous-mêmes, on sera confrontés à ce sujet-là.
29:26 Mais ça va réactiver la thématique de la santé, comme un jeu public,
29:30 et Valérie vous le savez, quand on fait chaque année les enjeux qui comptent le plus pour les Français,
29:34 ça fait 5 ans que la santé arrive en tête, que le déclin français se cristallise sur l'école
29:41 et sur la situation de l'hôpital.
29:44 Pour les soins palliatifs, objectivement il y a eu des progrès.
29:46 Lors de la conférence citoyenne faite par l'IFOP en 2013, il n'y avait qu'un Français sur 4
29:50 qui déclarait pouvoir accéder aux soins palliatifs, on est maintenant sur un Français sur 2.
29:54 Mais effectivement, la question du grand âge, ça fait combien d'années
29:58 que l'on attend une loi sur le grand âge ?
30:02 La question du maintien à domicile, la question de la génération des 50-64 ans
30:08 qui sont en souffrance absolue, parce qu'elles sont charnières pour aider leurs enfants
30:11 et très souvent pour aider leurs parents qui sont en situation de grand âge.
30:16 Mais en tout cas, effectivement, cette loi va être très fortement soutenue,
30:21 on verra les différents contours, parce que pour les Français,
30:24 ce n'est pas une question d'accès massif, c'est une question de liberté au cas où.
30:29 Et c'est vrai que la loi Leonetti et Clice, j'entends le discours que vous venez de dire
30:34 de votre auditrice, cette personne qui est morte tranquillement
30:38 au cours d'une sédation profonde et continue, ce qu'on ne sait pas,
30:42 c'est que ça peut durer plusieurs semaines, ce qu'on ne sait pas,
30:44 c'est que les patients ne mangent pas.
30:46 Ils sont parfois un petit peu conscients.
30:48 C'est ce qui s'était passé pour Vincent Lambert, l'autre Vincent.
30:51 La famille du jeune Hervé Piera qui s'était suicidée, qui s'était ratée entre guillemets
30:56 et qui restait à agoniser pendant des semaines et des semaines.
30:59 C'est ces cas, même si ce sont des cas limites.
31:01 Et puis il y a les cas médiatiques.
31:03 Françoise Azardy dont on parlait il y a quelque temps, vous parlez de Charles Bétry,
31:07 ça travaille depuis nos publics.
31:08 Bien sûr, on marque une pause et vous aurez la parole.
31:11 Ça intéresse beaucoup nos auditeurs, évidemment.
31:13 Les soins palliatifs, quand ils existent, ils n'empêchent pas toute la douleur.
31:18 J'y ai été confrontée il y a un mois pour ma mère et elle a souffert.
31:21 Il y a un temps de réaction et on laisse souffrir.
31:23 Et pourtant, on avait demandé à ce qu'il n'y ait pas de souffrance.
31:26 Bernard nous dit tout à fait d'accord.
31:28 C'est ce qu'on appelle les douleurs réfractaires.
31:30 Je l'ai vécu avec ma maman qui avait la maladie de Charcot, qui a été hospitalisée.
31:34 On a demandé, ma sœur et moi, si on pouvait lui injecter.
31:37 On lui a demandé de la morphine pour éviter qu'elle souffre.
31:39 Donc, il y a des choses qui sont faites, mais ce que disait Eric Revelle,
31:43 avec une terrible injustice.
31:45 On y revient dans un instant.
31:46 A tout de suite.
31:47 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
31:52 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
31:58 Et nous parlons de cette loi pour une aide à mourir, une loi très encadrée.
32:03 Beaucoup de vos témoignages nous racontent leur expérience.
32:09 Ils ont été confrontés avec des gens qui ont pu bénéficier de cette aide à mourir.
32:16 René Diarrêté dit que les patients meurent de faim et de soif.
32:20 Les drogues passent par des perfusions qui nourrissent et hydratent les patients.
32:23 C'est une ancienne infirmière qui vous parle.
32:26 C'est vrai qu'il y a eu tout un débat autour de...
32:28 Même Marie-Hélène Denzel, dans le livre, en a parlé.
32:31 Parce que lors de la conférence citoyenne de 2013, elle était venue intervenir,
32:35 ainsi que Robert Banninter.
32:37 Il y avait vraiment tous les points de vue sur la fin de vie.
32:39 Et elle parlait quand même de la sensation de faim et de soif.
32:42 - Alors, Alex Zermont, vous venez de réaliser un documentaire sur la fin de vie.
32:47 - Oui, pour Public Sénat, qui s'appelle "Ici et maintenant, trois mois en immersion dans un centre de soins palliatifs".
32:51 Moi, je ne vais pas m'exprimer sur les conditions médicales,
32:53 parce que je ne suis pas médecin et je ne sais pas comment ça se passe.
32:56 En tout cas, j'ai pu assister à ce tournage, j'ai pu voir le film.
32:58 Et j'encourage tous vos auditeurs à aller voir ce film, qui est en replay sur Public Sénat.
33:02 Ce qui est magnifique dans un centre de soins palliatifs, c'est que vous êtes accompagnés à la fin de votre vie.
33:06 C'est que vous n'êtes jamais seul.
33:08 C'est qu'il y a une mise en perspective de votre vie.
33:11 C'est que vous pouvez réfléchir, c'est que vous pouvez attendre des choses des uns et des autres.
33:14 Et vous êtes accompagnés.
33:15 Et moi, j'ai été bouleversé par ce film et par ce qu'on y raconte,
33:18 parce que vous voyez des parcours de vie différents de tous les âges.
33:21 Ce n'est pas que les vieilles personnes en fin de vie qui vont dans ces centres de soins palliatifs.
33:25 En l'occurrence, celui-là où on était, c'était au centre Jeanne Garnier, à Paris, dans le 15e, qui est très réputé.
33:30 - Oui, un établissement... - Vraiment très réputé.
33:32 Et j'engage les gens à aller voir, parce que je pense que c'est méconnu, les soins palliatifs,
33:36 qu'on s'en fait une image assez fausse et assez goulouque, même pour dire les choses,
33:40 et qu'en vérité, c'est peut-être un endroit où il y a vraiment beaucoup de vie.
33:44 Beaucoup d'humanité, oui.
33:45 Et souvent, ce que me disait une amie médecin qui a accompagné des gens,
33:49 les gens ne veulent pas mourir.
33:50 C'est-à-dire que contrairement à ce qu'on peut dire, moi je ne veux pas souffrir, je ne veux pas machin,
33:53 évidemment, personne ne veut souffrir,
33:55 mais que beaucoup de gens arrivés en fin de vie n'ont pas envie de mourir.
33:58 - Oui, vous savez, on parlait tout à l'heure de l'aspect politique,
34:01 plus circonstanciel, mais sur le plan juré-politique, avec un grand P cette fois-ci,
34:06 au fond, ce que Laurent tiendra de la présidence Macron, ce sera ça.
34:10 Il a son grand texte sociétal, qui effectivement, on peut dire avant-après,
34:17 comme dans tous les textes de loi qui changent la vie,
34:19 vraiment des Français et d'une société, où on dit avant et après.
34:23 Et on n'est pas exemple ici, effectivement, d'être critique à son égard, le président Macron.
34:29 Et je pense que si on doit retenir, et peut-être que l'histoire du macronisme retiendra une seule chose,
34:35 de toute cette présidence, ce serait effectivement cette loi,
34:39 parce que, au fond, ce qu'a côtoyé en permanence Macron durant sa présidence, c'est la mort.
34:45 La pandémie a remis au centre de la conversation et de la prise de conscience des gens,
34:52 la quotidienneté de la mort.
34:55 Et c'était quelque chose qu'évidemment, pour un tas de raisons, depuis une génération,
34:59 on mettait de côté, on était invincible, on ne parlait plus jamais de la mort.
35:03 Le Covid est venu remettre la mort dans la vie quotidienne,
35:05 et c'est Macron qui fait cette loi, qui est absolument demandée par les Français.
35:10 Donc, je pense que c'est la seule chose qu'on retiendra du macronisme, en fait.
35:14 - On verra, on verra.
35:16 - Non mais, l'histoire confirme ce que dit Michael,
35:20 quand on fait une enquête pour les 30 ans du 10 mai 81,
35:25 en 2011, pour la Fondation Jean Jaurès,
35:27 alors qu'on ne peut pas dire qu'entre 81 et 95,
35:30 il n'y a pas eu énormément de textes à l'époque de François Mitterrand,
35:33 c'est la peine de mort, l'abolition de la peine de mort qui arrive en tête dans le souvenir des Français.
35:38 Juste un destin fait énormément de mesures,
35:40 on a un peu oublié la majorité à 18 ans,
35:43 l'IVG, dans l'actualité récente, a été absolument centrale,
35:46 et même les personnes les plus hostiles au bilan de François Hollande,
35:49 même si entre parenthèses, il y a une relecture du bilan de François Hollande
35:51 qui est beaucoup moins malveillante que par le passé,
35:54 cite "Le mariage pour tous".
35:56 - M. Angescard disait toujours, il avait donné ce conseil à Sarkozy,
35:58 en disant "faites des mesures qui tiennent en une ligne,
36:01 et où on pourra dire, il y a eu avant et après".
36:03 - Oui, mais bon, je ne dirais pas évidemment que toutes ces réformes sociétales sont inutiles,
36:08 c'est aussi à ça qu'on juge l'évolution d'une société, je suis d'accord,
36:11 mais pardonnez-moi, pour celui, en l'occurrence Emmanuel Macron,
36:15 qui a porté l'idée de la "Startup Nation"
36:17 et qui avait écrit un livre de candidats qui s'appelait "Révolution",
36:21 c'est un peu court.
36:22 Enfin, souvent, pardonnez-moi, mais souvent,
36:24 les réformes sociétales sont un peu le cache-sac des réformes économiques
36:29 qu'on n'a pas voulu faire ou qu'on n'a pas pu faire.
36:31 Et c'est vrai aussi pour un paquet de présidents de la République,
36:34 dès l'instant où on se cache derrière une réforme sociétale
36:37 qui a son importance pour l'évolution de la société,
36:40 on préfère qu'on parle de ça,
36:42 plutôt que des 3 300 milliards d'euros de dettes,
36:44 et savoir comment nos enfants rembourseront tout cela.
36:46 Il n'y a pas eu de réforme économique,
36:48 et Emmanuel Macron n'en fera pas.
36:50 Et je vais vous dire, son plus gros échec,
36:52 dont on ne parlera pas, parce que peut-être qu'on parlera de ses réformes sociétales,
36:56 et là, il va être jugé très durement,
36:59 c'est le plein emploi en 2027.
37:01 Il est en train de se prendre les pieds dans le tapis,
37:03 mais tout ça passe justement sous le tapis,
37:05 au profit de réformes sociétales,
37:07 qui éclairent la fin de son quinquennat,
37:09 mais qui ne changeront rien au pouvoir d'achat des Français,
37:14 et à l'insécurité, aussi,
37:18 qui est un des 2 premiers sujets.
37:20 - C'est vrai que très souvent, j'entends ce que dit Eric,
37:24 une critique dans les enquêtes qualitatives,
37:27 sur ces sujets sociétaux, c'est une diversion pour cacher les vrais problèmes.
37:30 Par exemple, pour citer un autre président,
37:33 quand Nicolas Sarkozy met le paquet sur l'environnement,
37:37 le climat, la COP de Copenhague,
37:40 il n'y a pas un effet Copenhague, il y a un effet Stoppénag.
37:43 Les Français disent "stop, arrêtez de nous parler de ça",
37:45 ce qui nous inquiète, c'est le chômage qui progresse.
37:48 On peut bien sûr faire les deux, mais quand on voit la hiérarchie des préoccupations,
37:51 là, ce n'est pas le cas, parce qu'il y a d'autres sujets de préoccupation pour les Français,
37:55 et entre parenthèses, la dette commence à remonter dans la hiérarchie des préoccupations des Français,
37:59 compte tenu qu'elle a un impact maintenant de plus en plus concret sur nos vies quotidiennes.
38:03 - Bien sûr.
38:04 - Moi, juste simplement, je...
38:06 - Vous le trouvez sévère ?
38:07 - Oui, je trouve Eric sévère. Pas souvent, mais là, je le trouve sévère.
38:10 - Mais il a raison.
38:12 - Non, c'est pas incompatible, en fait.
38:15 - C'est Michael qui dit qu'on retiendra de ça.
38:17 - Oui, mais si on retient que ça, c'est comme un poids majeur.
38:21 - On retiendra pas que ça. On retiendra aussi que pendant le Covid,
38:25 et d'ailleurs, on est en train de le payer aujourd'hui,
38:27 la France a été l'un des seuls pays à pouvoir accompagner les Français à parler de chômage partiel,
38:31 et à faire en sorte que le pouvoir d'achat se maintienne.
38:33 On le paye aujourd'hui. On retiendra aussi la réforme des retraites.
38:37 Raté.
38:38 - Attendez, la réalité...
38:40 - On retiendra sans doute la réforme du chômage.
38:42 - Non, mais Alex, le poids qu'il en compte est pas critiquable.
38:46 Les 140 milliards d'euros qui ont été dépensés pour compenser la crise économique
38:50 pour chacun, étaient sans doute une bonne chose.
38:53 Mais le creusement de la dette, il n'est pas de 140 milliards.
38:55 Depuis que M. Macron a été au pouvoir, il est de 700 milliards.
38:58 On a une dette qui a explosé avec des services publics qui sont effondrés.
39:03 Donc les Français se disent "mais où va mon argent ?
39:05 Je paye énormément d'impôts et j'en ai de moins en moins pour mon argent."
39:08 C'est ça le sujet.
39:09 - Si c'est ça le bilan d'Emmanuel Macron, pardonnez-moi,
39:11 c'est pas Elsevier que je veux souligner.
39:13 - On sait d'ores et déjà que la présidence d'Emmanuel Macron
39:16 est passée à côté totalement de ses objectifs économiques.
39:20 - Économiques, bien sûr.
39:21 - Parce qu'à côté de ce que je considère comme étant la réforme qui sera la plus importante,
39:27 c'est-à-dire la fin de vie, il y a les gilets jaunes.
39:30 Et Macron, ce sera les gilets jaunes et la fin de vie.
39:33 - Un témoignage encore de Karine qui nous dit
39:36 "une amie est décédée il y a une semaine après un mois en soins palliatifs.
39:39 Elle avait peur de quitter l'hôpital pour ce service qu'elle ne connaissait pas.
39:42 Arrivé là-bas, elle n'était plus la même parce que tout le monde était au petit soin pour elle.
39:46 On prenait le temps de s'occuper d'elle.
39:48 Tout était fait pour que les familles et amis restent autour du malade.
39:51 Les personnes qui travaillent dans ces centres sont absolument fantastiques."
39:54 - Vous savez Valérie, moi c'est une question que je me suis souvent posée
39:56 pour des gens que j'ai connus qui partaient en soins palliatifs.
39:59 C'est "comment vit-on le transfert d'un hôpital ou d'une clinique en soins palliatifs ?"
40:04 Parce que tout le monde sait ce que c'est qu'un soin palliatif.
40:07 C'est une fin de vie.
40:10 Et bien comment mentalement, si on n'a pas des médicaments, si on n'est pas pris en charge,
40:15 comment mentalement on peut vivre ces dernières semaines, ces derniers jours ?
40:19 - C'est ce qu'on voit dans le documentaire.
40:22 - Vous êtes seule dans votre lit et vous dites "je suis en soins palliatifs, je vais donc mourir".
40:27 - Les gens qui y travaillent sont formidables.
40:29 Mais ce qui est formidable aussi c'est que vous avez des bénévoles,
40:31 qui viennent accompagner, qui accompagnent ces gens en fin de vie,
40:34 qui viennent discuter avec eux.
40:36 Et le documentaire de Rebecca Fitoussi le montre très bien.
40:38 Parce que dans ce sens-là, c'est Rebecca qui a fait ce documentaire,
40:41 elle a été chercher des confessions.
40:43 Et moi je trouve ça admirable, les gens qui donnent de leur temps,
40:45 qui vont voir ces gens en fin de vie et qui vont les accompagner pour leur dernier voyage.
40:49 - On va parler des européennes avec des sondages, vous allez peut-être nous confirmer Frédéric,
40:54 qui confirme justement l'écart important entre le Rassemblement National,
41:00 voire 12, selon certains sondages.
41:02 On va y revenir dans un instant, et puis la prestation de la candidate
41:06 qui était en meeting à Lille ce week-end.
41:08 A tout de suite.
41:09 Ce week-end, premier meeting de la candidate Renaissance Valérie Hayé,
41:26 qui était soutenue par le gouvernement, par une grande partie du gouvernement,
41:30 dont le Premier ministre avec Rachida Dati, debout, sur une chaise avec son drapeau.
41:34 Arros sur le front du Rassemblement National, c'était le message.
41:39 Je vous propose d'écouter un extrait de son discours, très court.
41:43 Hier, Daladier et Chamberlain. Aujourd'hui, Le Pen et Orban.
41:48 Les mêmes mots, les mêmes arguments, les mêmes débats.
41:52 Nous sommes à Munich, en 1938.
41:57 - Non mais attendez, bon, d'abord, je vais commencer gentiment.
42:00 - Très court l'extrait ou le discours ?
42:02 - Je vais commencer gentiment.
42:05 Madame Hayer est une femme courageuse, vous voyez ?
42:08 Parce qu'en fait, il ne trouvait personne pour diriger la liste.
42:12 Et vous savez, c'est un peu comme dans la blague de Coluche,
42:15 personne ne veut être pape, il y a un type qui dit "on a piqué ta bagnole",
42:18 il y a un mec qui sort... - "Ta bagnole est mal garée"
42:21 - "Il sort sur le balcon, lui c'est lui ou pas ?"
42:23 Donc elle a été désignée un peu comme ça, Madame Hayer.
42:26 Disons qu'elle est courageuse. Pour le reste, pardonnez-moi,
42:28 mais comparer, comparer, oser la comparaison entre ce qui se passe aujourd'hui et 1938,
42:35 d'abord c'est une erreur historique,
42:37 et puis c'est penser qu'Emmanuel Macron serait De Gaulle, vous voyez ?
42:40 C'est-à-dire, c'est lui le résistant, et ce sont eux les résistants.
42:42 Mais pourquoi c'est une terrible erreur historique, c'est même insultant ?
42:45 Parce qu'Edouard Daladier, Edouard Daladier qui était un vrai républicain,
42:49 quand il va signer les accords et qu'il revient, regardez, lisez !
42:52 Elle aurait dû lire avant d'anonner bêtement ce discours.
42:56 - Enfin ses conseillers auraient dû lire.
42:57 - Quand Edouard Daladier revient, il atterrit au Bourget,
43:02 il y a une foule qui l'accueille, et il pense que les gens vont le siffler,
43:05 vont le traiter de traître. Et au contraire, ils l'applaudissent.
43:07 Et l'aphorisme qu'on lui prête, c'est "il dit, allez cons s'il savait".
43:11 Donc Daladier sait très bien qu'en signant ce pacte de non-agression avec Hitler,
43:14 il gagne uniquement du temps.
43:16 - Enfin, c'est pas un pacte de non-agression, c'est le sacrifice.
43:20 - Oui, oui, oui.
43:21 - Pour lequel la France était d'accord.
43:22 - Il sait très bien que derrière, la machine hitlérienne va ravager l'Europe.
43:26 - Oui, il sait que c'est un rôle de peur, absolument.
43:27 - Donc faire de Daladier un trait à la cause républicaine française,
43:30 c'est d'abord insultant pour sa mémoire, et c'est une erreur,
43:32 enfin c'est pas une erreur, c'est une saloperie historique.
43:35 - Alors, je vais y lancer un tout petit peu.
43:37 Déjà, l'IFOP a un lien particulier avec ses références,
43:42 parce que le premier sondage publié de l'IFOP porte sur les accords de Munich,
43:46 où l'opinion publique soutenait ces accords,
43:48 mais pas à un niveau écrasant comme la classe politique française.
43:51 Et pour la petite histoire, le segment d'âge le moins favorable aux accords de Munich,
43:57 c'était les 21-25 ans, parce qu'à l'époque la majorité était à 21 ans,
44:01 parce qu'il avait peut-être, comme Daladier, comme le dit Eric,
44:04 anticipé que ces accords n'annonçaient rien de bon.
44:07 Là où, à titre personnel, les comparaisons historiques,
44:12 les points Godwin, toutes les 10 secondes, ça devient fatigant,
44:15 on parlait du dérapage de Fabien Roussel, qui ne s'est pas habitué à ça.
44:20 Mais là où on peut écouter ce que dit Valéry Hayé,
44:25 c'est les discours qu'on entend chez certaines personnes, chez certains élus,
44:29 du RN comme de la France insoumise, de Pascal Boniface,
44:33 qui est, on retrouve la rhétorique, qui est mourir pour Danzig,
44:38 à l'avoir avec les accords de Munich, mais c'est la suite de Munich,
44:41 et on ne va pas mourir pour le Donbass.
44:44 Donc dans ce cadre-là, on peut envisager un parallèle historique,
44:48 mais je suis d'accord avec Eric, tout parallèle historique,
44:51 Poutine, Hitler, Zelensky, je ne sais pas qui, ce n'est pas sérieux.
44:55 Même si le danger est là, et jamais autant de Français,
44:58 dans nos enquêtifs officiels pour Sous Radio,
45:00 n'ont craint ou anticipé une guerre massive en Europe.
45:03 - Alors, moi je considère quand même que dans cette affaire,
45:06 Emmanuel Macron fait une erreur politique, stratégique, majeure,
45:10 de positionner la campagne dans ce clivage historique,
45:15 qui au fond caractérise l'entre-soi socio-culturel de la Macronie.
45:22 Bien évidemment, tous les Français se lèvent tous les matins en se disant,
45:26 "Mon Dieu, mon Dieu, mais que se passe-t-il ?
45:28 Nous sommes en 38, et c'est Daladier, et c'est Chamberlain, et c'est Poutine."
45:31 - Munich ! - Bien sûr.
45:32 Donc ça veut dire qu'en faisant ça, et d'ailleurs en ne parlant pratiquement pas un mot,
45:37 dans ce meeting, ni d'Europe, ni de vie quotidienne,
45:40 ni de la situation des Français en Europe, et d'une manière générale,
45:44 des enjeux européens, et bien il s'en fait dans cette erreur-là,
45:49 et il laisse tout le champ au RN, à Bardella,
45:53 qui bien évidemment, lui, ne va parler que de la manière dont l'Europe organise,
45:58 régule, encadre la vie des Français.
46:01 Et c'est là que le vote va se confirmer,
46:03 et dans cette déconnexion-là que, souvent, dans ces sondages,
46:06 Frédéric Daby a mis en lumière, notamment en ce qui concernait justement
46:10 le rapport des Français avec la guerre au Proche-Orient,
46:14 cette déconnexion se distribue dans tous les sujets,
46:17 et raconte le vote, et raconte l'écart, qui n'est pas fait pour se réduire.
46:21 - Mais comment ils font fausse route à ce point-là, sur les sujets ?
46:25 - C'est un concours de leur supériorité intellectuelle.
46:28 - Je sais pas, mais j'avoue que je suis vraiment très surpris.
46:30 Sur la forme, Valérie Hayé était un peu critiquée,
46:33 je trouve qu'on a un peu duré avec elle, puisqu'on ne la connaissait de nulle part,
46:36 et je trouve qu'elle tient la distance, qu'elle a une bonne prestance,
46:39 et voilà, après on pourrait parler de sa façon de parler,
46:42 mais son discours et la façon de s'exprimer sont plutôt bonnes.
46:46 En revanche, j'avoue que je n'arrive pas du tout à comprendre
46:48 la stratégie politique, il y a quelques mois,
46:50 et on le sait, c'est de l'autorité publique,
46:52 Elisabeth Borne, Première ministre, s'était pris un savon,
46:54 parce qu'elle a affirmé dans des débats, par Macron, par le Président de la République,
46:59 parce qu'elle prenait l'ERN comme ligne d'attaque,
47:02 mais vraiment, c'était de l'autorité publique,
47:04 et là, hier, ils font quatre, cinq, dix fois pire que ce que pouvait faire Elisabeth Borne.
47:09 Et donc, c'est vrai qu'on comprend leur stratégie,
47:11 c'est d'installer un débat, un duo, avec le Rassemblement National,
47:15 mais franchement, vous voyez pas où ils veulent aller, en vrai.
47:18 - C'est quoi la prochaine étape ? Ils vont nous dire quoi ?
47:20 Ils vont nous dire quoi, dans leur discours par rapport au RN ?
47:23 - Je pense qu'il faut avoir conscience de ça, le seul sujet, c'est Emmanuel Macron,
47:26 qui joue sa dernière campagne, qui joue son dernier affrontement avec Marine Le Pen,
47:30 et qui, d'abord, dont il n'a eu vraiment, depuis 2017,
47:35 jamais eu vraiment grand chose à faire de son parti,
47:37 qui une fois de plus le prouve,
47:39 d'ailleurs, je trouve que le nom Renaissance, c'est assez drôle dans l'inconscient,
47:43 parce que tout se fait une Renaissance à ce parti,
47:45 et de ce point de vue là, c'est la seule chose qui détermine.
47:49 C'est effectivement Emmanuel Macron qui, par campagne européenne interposée,
47:56 se refait le dernier face à face avec Marine Le Pen,
48:00 mais ça n'a jamais empêché la progression du RN de parler en permanence de ses biens.
48:04 - Mais non, justement, c'est ce qu'ils avaient théorisé il y a quelques mois.
48:07 - Je pense que, on se le disait tout à l'heure,
48:10 je pense qu'il y a un début de panique, quand même, du côté du camp présidentiel.
48:14 Parce qu'en réalité, les élections européennes, il faut toujours le rappeler,
48:18 moi je fais le pari qu'il y aurait un taux de participation important cette fois,
48:22 pourquoi ? Parce que les élections européennes,
48:24 qui sont des élections différentes des autres,
48:29 c'est la dernière élection, effectivement,
48:31 Michael a raison de le rappeler, même s'il ne l'a pas dit comme ça,
48:33 dernière élection nationale du quinquennat d'Emmanuel Macron.
48:36 Ça risque de se transformer en fait en référendum,
48:40 en référendum pour ou contre la politique d'Emmanuel Macron.
48:44 - Il est sûr, comme toutes les élections européennes.
48:46 - Là, je prends aussi un pari, on verra les effets de ce premier meeting pour Mme Ayé,
48:52 mais surtout, on verra si cette liste ne décroche pas.
48:55 Parce que le principal risque, c'est non seulement qu'elle ne soit distancée
48:59 que de 10 points ou de 8 points par la liste de Bardella,
49:02 mais c'est que cette liste décroche, au profit par exemple de la liste de Glucksmann,
49:06 qui à mon avis, a eu à fédérer trois flux d'intentions de vote,
49:09 ceux qui ne supportent plus à gauche Mélenchon,
49:12 ceux qui, chez Renaissance, votaient à gauche et comprennent que ce n'est pas du tout ce qu'il y a,
49:18 et puis ceux qui considèrent que, bon, Tondelier, elle est bien gentille,
49:21 mais en fait, ça sert à rien de voter écolo.
49:23 Et ces trois flux-là risquent de remonter Glucksmann peut-être au-delà des 10 points.
49:27 - Je partage ce que dit Eric, et on le voit déjà,
49:30 vous parlez de flux, moi je parle de sources, c'est un vote qui a trois sources électorales.
49:34 Oui, plus le temps est venu des écolos comme aux élections précédentes,
49:39 Marie Toussaint complètement inconnue,
49:41 les écolos se sont noyés et fondus dans cette nupèce dominée par LFI.
49:46 Dans notre dernière enquête, il faut fiduciale pour le Figaro, LCI et Sud Radio,
49:50 je crois que Glucksmann prenait 28% de l'électorat Mélenchon 2022,
49:54 et puis c'est vrai, il va y avoir un vrai enjeu d'électeur Macron 2022,
49:58 qui irait chez Glucksmann.
50:02 Maintenant, c'est vrai que c'est une élection européenne
50:07 qui risque de ne pas ressembler à toutes les autres.
50:10 Elle peut s'inscrire en rupture avec tous les invariants traditionnels d'une élection européenne,
50:14 une élection où on vote pas, seule élection du quinquennat national, on va aller voter,
50:18 seule élection où il n'y a aucun effet sur l'élection suivante,
50:22 on peut citer tellement d'exemples que ça serait même drôle,
50:24 Philippe Devrier qui fait 12% en 94, il fait 3,5% en 9 mois près,
50:28 et qui devance la liste de Nicolas Sarkozy, avec Charles Pasquoie.
50:34 Là, c'est vrai qu'il peut y avoir un effet, imaginons un RN au-dessus de 30,
50:39 et c'est Marine Le Pen et Bardella qui sont en orbite pour la présidentielle.
50:43 Alors on oublie quand même quelque chose, ce n'est pas une élection,
50:46 la seule élection nationale du quinquennat, on oublie la possibilité nucléaire,
50:49 si je puis dire, du président de provoquer une dissolution.
50:52 C'est une dissolution, c'est 2027, et personne ne peut l'anticiper.
50:55 - Juste simplement, le déficit de la liste macroniste, c'est quand même les noms.
51:00 Parce que là, vous avez une tête de liste qui s'appelle Valérie Hayé,
51:02 mais on ne connaît pas la suite de la liste macroniste, ou très peu.
51:05 Et franchement, je peux vous le dire, pour avoir parlé avec certains défideurs macronistes,
51:11 ça ne va pas être la folie, la liste.
51:13 Autant ça se bouscule chez les LR pour avoir une place sur leur liste,
51:17 autant chez Renaissance, ce n'est pas le cas.
51:19 - Mais ce sera un vote contre, non ?
51:22 - Oui, sûrement, mais surtout, et Frederic a raison de le souligner,
51:24 ça va être au fond un vote de clarification qui va préparer les rapports de force pour 2027,
51:28 pour la présidentielle.
51:29 Parce qu'on a aussi, dans cette élection, une sorte de congrès à ciel ouvert de la NUPES.
51:34 De ce point de vue là, on va voir, effectivement,
51:38 de par l'arrivée, l'ordre et le tiercé, les ordres d'arrivée,
51:42 on va voir quels seront les rapports de force.
51:44 Si, donc, Guzman fait un score intéressant pour les sociodémocrates,
51:50 alors là, on a une relance de cet espace politique
51:54 qui va provoquer, très certainement, des secousses au sein du PS
51:58 après les élections, idem pour la France insoumise,
52:02 et puis surtout idem pour Conquête,
52:05 dont les derniers sondages, notamment celui dans la tribune dimanche,
52:09 donnent au-dessous de 5%, c'est-à-dire sans élus.
52:13 Donc, une disparition de ce parti,
52:16 avec en tête de liste, aujourd'hui, Marion Maréchal,
52:19 qui était toujours très médiatique, très en avant,
52:22 et qui aujourd'hui, effectivement, semble plus simplement en opérance.
52:25 - J'ajoute juste un petit point, parce que je ne veux pas avoir la mémoire courte, quand même,
52:27 c'est au niveau aux élections régionales, tout le monde voyait le RN en tête,
52:30 raflant une, deux régions, Thierry Mariani, PACA...
52:34 Et d'ailleurs, après les élections, tout le monde avait dit, Marine Le Pen est cuite,
52:37 sa stratégie est finie, elle n'a plus qu'à aller sur son aventain et partir à la retraite.
52:41 C'est encore long, vous voyez ? Donc bon, il faut quand même être prudent.
52:45 - Allez, c'est fini pour aujourd'hui, dans un instant, André Bercoff sera avec vous sur Sud Radio.
52:49 Très bonne journée, à demain.
52:51 Retrouvez Sud Radio Parlons Vrais à Lyon sur 105.8 FM.
52:55 Sud Radio, parlons vrai.

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