Dissolution, le jour d’après / Que vont faire les partis ? / Nouveau Front populaire

  • il y a 3 mois
Mettez vous d'accord avec Michaël Darmon, journaliste politique chez i24News et auteur de “Le pape et la matriarche - Histoire secrète des relations entre Israël et le Vatican" (Passés Composés), Noémie Halioua, journaliste, essayiste, auteur de La terreur jusque sous nos draps (Plon), Lucas Jakubowicz, journaliste politique. Rédacteur en chef de Décideurs Magazine et auteur de “Un animal pour les gouverner tous” (Arkhe editions) et Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique

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00:00Et nous sommes ensemble pour commenter l'actualité, évidemment l'actualité c'est la suite de
00:11cette annonce choc de la dissolution de l'Assemblée J1, Emmanuel Macron va tenir une conférence
00:18de presse cet après-midi, le nouveau Front Populaire, donc cette alliance, cette nouvelle
00:23nupèce en quelque sorte, moi ça me fait mal de dire Front Populaire, je dois vous
00:27dire je pense effectivement à Jaurès, je pense à Blum, ça me fait mal de dire ça,
00:37le RN investira des candidats LR et Marion Maréchal va-t-elle revenir au RN, y aura-t-il
00:43des accords, quels accords, on en parle avec vous et avec Michael Darmon, journaliste politique
00:49chez I24 News, bonjour, vous avez publié Le Pape et la matriarche, histoire secrète
00:54des relations entre Israël et le Vatican chez Passé Composé, Noémie Allioua, bonjour,
00:59journaliste essayiste, votre livre La Terreur jusque sous nos draps est paru chez Plon,
01:04Lucas Jakubowicz, bonjour, journaliste politique, rédacteur en chef de Décideur Magazine,
01:08et vous, vous avez publié Un animal pour les gouvernés, tous aux éditions Arke, et
01:13Jean-Claude Beaujour, bonjour Jean-Claude, avocat et président du forum Transatlantique,
01:19alors, tous ces sujets évidemment avec vous, et ce qui a retenu votre attention aux uns
01:25et aux autres, avec des sujets qui sont plus ou moins en relation avec ce qui s'est passé,
01:31on va commencer avec vous Jean-Claude, parce que vous êtes un petit peu en dehors de
01:35cette actualité brûlante, parce que je ne suis pas en dehors de l'actualité brûlante,
01:39mais je me suis dit qu'on allait tellement largement parler de l'actualité, juste,
01:43et qui rentre aussi dans l'actualité, puisque je voudrais signaler un article intéressant
01:47de Nicolas Buzou, économiste bien connu, qu'il publie sur l'Express, dans l'Express d'aujourd'hui,
01:55qui démontre que finalement, le Brexit a été non seulement un échec économique,
02:00mais aussi un recul, un échec politique, mais aussi un recul économique pour les Britanniques,
02:07et dans cet article, en fait, la raison pour laquelle je le souligne ce matin,
02:11c'est pas non seulement à raison de sa parution, mais c'est aussi de dire,
02:14dans les temps bousculés que nous avons, où nous avons tendance à dire que l'Europe
02:18est parfois responsable de beaucoup de choses, c'est vrai, où on peut être tenté par le Frexit,
02:23même si on ne le dit pas sous cet angle-là, mais il y a un certain nombre de politiques
02:27qui peuvent être remises en cause, c'est de dire, faisons attention, prenons l'exemple
02:30de l'expérience britannique, qui démontre que finalement, par une démarche politique
02:35ratée de Cameroun, là aussi, les paris politiques peuvent avoir des conséquences dramatiques,
02:40finalement le Brexit n'a ni servi sur le plan politique, ni servi les Britanniques
02:45sur le plan économique, et je peux en témoigner, donc faisons attention,
02:48tirons en expérience pour la suite, je ne suis pas en train de dire qu'il faut faire du Frexit,
02:52il ne faut pas faire du Frexit, mais ce qu'il faut garder à l'esprit,
02:55c'est que ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, et que l'Europe nous apporte aussi
03:02un certain nombre d'éléments positifs, il est trop facile, surtout en ces temps d'élection,
03:07de dire, l'Europe est responsable de tout, et nous, nous serons merveilleux,
03:11et nous serons très bien tous seuls, donc faisons attention à cela au moment où nous allons faire des choix.
03:15Un bilan du Brexit qui n'est pas un échec.
03:17Absolument, à la clé, et vraiment à la clé, qui n'est vraiment pas une réussite,
03:20en tout cas, pas dans le sens que le souhaitait l'imaginer un certain nombre de Britanniques.
03:24Commentaire ?
03:25Je crois que c'est plus au programme en fait, le Frexit, puisque même, et surtout,
03:31le Rassemblement National, en se séparant de Florent Philippot, il y a déjà quelques années,
03:37est revenu sur ce principe-là, parce que c'est dans une logique de conquête du pouvoir,
03:42il est obligatoire d'accepter l'idée de l'Europe, puisque de toute façon,
03:46l'Europe est intégrée dans la vie de chacun.
03:49On aime bien critiquer, analyser le fonctionnement des institutions,
03:55la difficulté de les comprendre surtout, mais en réalité, chaque citoyen français
04:01a le réflexe de l'Europe, se déplace sans aucun problème entre tous les pays,
04:06sait qu'il est en zone euro, aime l'euro, envisage d'emblée de faire des études après son bac
04:11dans des pays de l'Union Européenne, donc de ce point de vue-là, on n'est pas...
04:17On est bien d'accord que le Frexit, il n'existe pas.
04:20Mais un décliné tel que vous le montrez...
04:22Après qu'il y ait une vie qui a besoin de contester...
04:25Ça ne doit pas éteindre non plus une critique de certaines décisions qui sont prises au niveau européen,
04:30qui peuvent aller à l'encontre des intérêts nationaux.
04:32Bien sûr, et d'autant plus que les élections européennes, pour terminer juste là-dessus,
04:35établissent à quel point l'Union Européenne est dans un fonctionnement démocratique,
04:39puisque c'est le Parlement Européen qui ensuite déclenche les possibilités de la Commission.
04:44C'est très intéressant, parce que cette notion de Frexit, en réalité, c'est ce qui explique
04:49la hausse du Rassemblement National.
04:51Évidemment, la hausse du RN est multifactoriale,
04:54mais en réalité, elle est liée à une date qui est d'ailleurs très peu mentionnée par les experts politiques.
04:59Cette date est évoquée tout à l'heure, c'est l'été 2017,
05:02quand il y a eu une purge au Rassemblement National,
05:04et que Philippot et ses potes ont été expulsés.
05:06En fait, ça a énormément rassuré les personnes âgées,
05:10et les personnes qui ont un petit patrimoine, c'est-à-dire les classes moyennes.
05:13C'est les deux classes dans lesquelles le RN était vraiment sous-représenté.
05:17Alors, c'est très intéressant de regarder que, effectivement,
05:19la notion de Frexit n'a pas du tout été abordée par le RN pendant les élections municipales.
05:24Et regardez quel a été le premier parti chez les 16P+,
05:27RN, 26% égalité avec la Macronie.
05:30Chez les plus de 70 ans, RN, 25%, premier parti de France.
05:34Donc, il a exposé deux plafonds de verre,
05:36notamment parce qu'il a abandonné cette idée de Frexit.
05:39Il faut vraiment voir à l'idée.
05:41Et ça, d'ailleurs, c'est l'erreur de la gauche, je le dis et je le redis,
05:43et c'est politiquement correct de le dire,
05:45mais la France, c'est un pays de boomers.
05:47En tout cas, l'âge médian des électeurs, c'est 50 ans.
05:52C'est-à-dire qu'il y a un électeur sur deux qui a plus de 50 ans.
05:55C'est des gens qui, globalement, ont un petit patrimoine.
05:58Ils ne vont pas voter le bruit et la fureur, etc.
06:01Parce que les jeunes ont d'autres façons de s'engager.
06:04Ils s'engagent pour des causes sur les réseaux sociaux, etc.
06:07Mais ils n'ont pas intégré, en fait, ce modèle démocratique
06:10qui fait qu'on exprime sa voix en allant voter,
06:13plus qu'en allant gueuler, entre guillemets, sur les réseaux sociaux.
06:16Et du reste, quand ils sont en gauche à 20 ans, ça ne veut pas dire qu'ils le sont à vie.
06:19Encore une fois, quand on regarde les résultats des dernières européennes,
06:22la catégorie d'âge dans laquelle le RN a fait son score le plus élevé,
06:26c'est les 35-50 ans.
06:29En gros, c'est des gens qui, quand Le Pen était au 12ème tour,
06:32manifestaient dans la rue Ralfrond, dans son National.
06:34Aujourd'hui, c'est la catégorie qui vote le plus, RN.
06:37Oui, c'est ce que nous disait Frédéric Dhabi hier.
06:40C'est l'événement de la campagne, c'est la bascule des retraités.
06:43C'est des retraités qui votent maintenant au RN.
06:47Avec deux bastions qui restent rétifs et qui, en même temps, sont d'autres soutiens de Macron.
06:56Maintenant, les retraités âgés sont peut-être les derniers soutiens de Emmanuel Macron.
07:01Et les classes très aisées sont les derniers bastions anti-RN.
07:06Absolument. Je voulais vous faire réagir, juste avant le journal, sur cette information.
07:10L'humoriste Guillaume Meurice a été licencié par Radio France.
07:13Qu'est-ce que vous en pensez ?
07:15Vous vous souvenez qu'il avait fait cette blague ?
07:18C'est une excellente décision.
07:21Moi, je déteste son humour, je déteste ce qu'il fait, mais c'est un humoriste.
07:28Non, c'est pas ça.
07:29Justement, j'ai réfléchi beaucoup au sujet.
07:32Vous avez tout à fait raison, c'est un sujet profond.
07:34D'autant qu'on est quand même dans un pays qui défend, par définition, la liberté d'expression, la liberté au maximum.
07:39Mais Guillaume Meurice, vous regardez, moi ça m'intéresse.
07:41Toutes les tribunes qui sont parues ces dernières semaines pour appeler à la reconnaissance d'un Etat palestinien,
07:46pour appeler à Israël à agir de telle façon.
07:48Ce sont des tribunes qui sont objectivement politiques,
07:51et vous retrouvez à chaque fois la signature de Guillaume Meurice.
07:53Donc moi, je veux bien.
07:54Si on décide d'être humoriste, alors on fait de l'humour à temps plein, entre guillemets,
07:57ou alors on s'engage politiquement.
07:59Je suis très ennuyée par cette affaire.
08:01Là, on est quand même sur un cadre de quelqu'un qui est assez engagé.
08:03Je ne suis pas ennuyé non plus, vraiment, parce que derrière la façade de l'humoriste,
08:09en réalité, c'est un activiste politique.
08:11Et de ce point de vue-là, je trouve que ça remet en question,
08:14et peut-être que par ce geste, il y a un message qui est passé à la collectivité de Radio France,
08:20ou peut-être faudrait-il arrêter d'organiser les chevrons éditoriaux autour des humoristes.
08:28C'est pour ça que je vous pose la question.
08:31Moi, je suis passée d'un à l'autre en me disant, on ne peut pas dire qu'on est Charlie,
08:36accepter la parodie, la satire, accepter la caricature.
08:44Je ne me réjouirais jamais de la mise à la porte d'un humoriste,
08:48ou d'un dessinateur, ou d'un caricaturiste.
08:50Donc finalement, ça me dérange un peu.
08:52Non, il n'y a pas de mais.
08:53Le mais, en réalité, oui, Guillaume Meurice est un humoriste militant.
08:57Et quelque part, il a le droit.
09:00En fait, la faute, c'est plutôt la faute de France Inter, c'est-à-dire que c'est un service public.
09:06Ils ont tout à fait le droit d'engager un humoriste militant de gauche.
09:10Mais s'ils ont une obligation de neutralité, ils doivent aussi engager, par exemple, un humoriste de droite.
09:15Si on avait chaque matin la carte blanche de Meurice, la carte blanche, par exemple, de Gaspard Proust,
09:21l'équilibre aurait été respecté.
09:23La même chose serait Europe 1 à ce moment-là, qui fait Gaspard Proust.
09:25Moi, mes impôts ne vont pas à Europe 1.
09:29Il faut aussi savoir ce qu'on a dit, je veux dire.
09:32On a été assez souvent unanimement d'accord sur le fait que l'humour de Lyonnais n'était pas acceptable.
09:40Parce qu'il y avait tellement de présupposés.
09:42On peut parfaitement rire de sujets liés à Israël, liés au judaïsme, aux Juifs.
09:50C'est déjà assez présent et ça s'est fait à plusieurs reprises et sans dommage.
09:55Mais là, dans ce contexte-là, les termes utilisés, le sous-texte, le sous-entendu,
10:01est quand même, je dirais, condamnable et va beaucoup trop loin vis-à-vis d'un supposé humoriste.
10:08On va marquer une pause, c'est l'heure du journal et on se retrouve dans un instant.
10:25Ici, autour de Michael Darmon, journaliste politique chez I24 News, votre dernier livre,
10:31Le pape et la matriarche, histoire secrète des relations entre Israël et le Vatican,
10:34est paru aux éditions Passé Composé.
10:36Noémie Allioua, journaliste essayiste, auteure de La terreur jusque sous nos draps,
10:40qui est paru chez Plon et votre précédent livre, et ça va être en rapport avec votre coup de gueule,
10:44concernait la ville de Sarcelles et tous ces Juifs qui sont partis, qui ont quitté Sarcelles.
10:50Redites le titre.
10:52Les uns contre les autres, Sarcelles, du vivre ensemble au vivre séparé, c'était paru aux éditions du Cerf.
10:57Lucas Jacubovit, journaliste politique, rédacteur en chef de Decider Magazine,
11:01et vous avez publié Un animal pour les gouvernés, tous fait arquer, édition,
11:04et Jean-Claude Beaujour, avocat et président du forum Transatlantique, dissolution J plus 1.
11:09Moi, j'avoue que je suis plus KO aujourd'hui qu'hier, j'ai une espèce de contre-coup.
11:14Emmanuel Macron va tenir une conférence de presse cet après-midi,
11:17il a annoncé des prises de parole nombreuses tout au long du mois de juin,
11:22le nouveau front populaire, le RN va-t-il investir des candidats LR ?
11:27Marion Maréchal, que va-t-elle faire ?
11:29Bref, beaucoup de sujets avec vous, on va continuer.
11:32Je vous donne la parole sur ce qui a retenu votre attention au cours de ces dernières 48 heures.
11:38Noémie, justement, vous vouliez revenir sur les résultats à Sarcelles.
11:41Exactement, parce que vous savez, il y a trois ans, je publiais justement une enquête sur cette ville du Val d'Oise,
11:45j'ai décrivé l'enfance que j'y avais passée,
11:48l'histoire de cette ville nouvelle qui a été conçue, quand elle a été créée, comme une utopie,
11:51c'était au cœur des années 60.
11:53Et pendant un temps, cette ville-symbole, elle a été le symbole du vivre-ensemble,
11:57il y a eu une grande pluralité de communautés, différentes classes sociales,
12:00et des communautés qui vivaient ensemble relativement bien.
12:03Dans ce livre, je racontais comment cette ville a été devenue aujourd'hui le symbole de tous les maux de la banlieue,
12:09concentration d'immigration extra-européenne, taux de chômage explosif, délinquance des bridés, paupérisation, etc.
12:16Et bien sûr, une méfiance immense entre les communautés.
12:19Et aujourd'hui, au lendemain des élections européennes, les résultats sont très intéressants,
12:23parce qu'on voit que ce séparatisme n'a jamais été autant d'actualité,
12:27et ça en dit long encore une fois sur la France d'aujourd'hui.
12:29À Sarcelles, le gâteau se partage tout simplement entre la France insoumise,
12:33qui fait 38%, donc très au-dessus de la moyenne nationale,
12:36et l'ERN, qui fait plus de 20%, qui reste un score qui est très élevé,
12:40le plus élevé jamais relevé dans cette commune.
12:43Et donc, ces résultats, qu'est-ce qu'ils montrent ?
12:45On voit l'immense fracture de la population, avec une montée explosive de la gauche radicale,
12:50mais parallèlement aussi une très forte hausse de la droite radicale,
12:54avec finalement une montée en puissance de ces deux votes,
12:56qui sont les deux votes les plus contestataires,
12:58le vote ERN contre le vote LFI, de ceux qui se regardent en chien de faillance,
13:02et qui sont véritablement en opposition, c'est ce qui se joue à Sarcelles,
13:05et c'est la France aussi qu'on est en train de se voir se dessiner,
13:08on est vraiment dans les uns contre les autres.
13:1096% des communes de France ont placé le Rassemblement National en tête.
13:14Et justement, c'est ce qui met un peu, effectivement,
13:17à la fois c'est extrêmement intéressant d'entendre cette expérience sur Sarcelles,
13:21mais le résultat général des Européennes et la nouvelle carte électorale du ERN
13:26met un bémol là-dessus, puisqu'en réalité,
13:28le LFI, sur le plan territorial et national, est réduit à la portion congrue,
13:33et c'est l'ERN qui prend le lead dans, effectivement,
13:38les circonscriptions, les villes, les régions,
13:41à part l'île de France où c'est LFI qui arrive en tête.
13:44Donc en fait, je pense qu'il ne faut pas non plus...
13:46Ce qui est décrit sur Sarcelles est très important et intéressant,
13:50parce qu'à la fois ça montre comment la stratégie de LFI
13:53a travaillé effectivement sur ces quartiers-là au niveau premier du communautarisme,
13:57parce que Jean-Luc Mélenchon a décidé qu'il fallait mobiliser son socle
14:01pour la préparation de 2027, et donc il a mis la Palestine
14:04au centre des élections européennes, uniquement pour mobiliser un électorat.
14:07Mais ça, ça reste marginal, parce que de toute manière,
14:10on voit bien après le score national de LFI.
14:13Que la chronique permanente de LFI soit portée par un écosystème médiatique,
14:18c'est une chose. La réalité du pays, c'est pas ça du tout.
14:21Et c'est même le contraire, puisque c'est l'ERN qui est au port du pouvoir aujourd'hui.
14:25Donc je pense qu'il faut aussi constater avec ce résultat
14:29que l'ERN n'est plus du tout, depuis longtemps d'ailleurs, un vote contestataire.
14:33C'est un vote d'adhésion, un vote de mutation, un vote de grand remplacement.
14:36Le vrai grand remplacement a eu lieu, c'est le remplacement de LR par l'ERN,
14:42et on va le voir encore aujourd'hui.
14:44Non, juste pour compléter sur Sarcelles, il faut avoir à l'esprit
14:47que la ville est extrêmement ségrégée.
14:49En fait, il y a un centre-ville, qui s'appelle la Petite Jérusalem,
14:52qui est peuplée d'une grande communauté de juifs séfarades,
14:55qui sont arrivés après l'indépendance de l'Algérie et des pays arabes.
14:59Et autour, effectivement, il y a des grands ensembles
15:01avec une surreprésentation de la population immigrée, souvent musulmane.
15:05Alors moi, je n'ai pas vu les chiffres des européennes,
15:07mais j'ai en tête toujours les chiffres de la dernière présidentielle et du premier tour.
15:11Dans les trois bureaux de vote de la Petite Jérusalem,
15:13Eric Zemmour dépassait les 30%,
15:15et partout ailleurs dans la ville, il était en dessous des 5%.
15:19Donc, très clairement, ça montre aussi que dans la communauté juive de France,
15:22il y a une sorte de, encore une fois, peut-être de grand remplacement.
15:25C'est une communauté qui, auparavant, votait énormément à gauche.
15:28Moi, mes parents nous racontaient, quand j'étais petit,
15:30une blague dans les partis d'extrême-gauche,
15:32où on nous disait, pourquoi Goldman et je ne sais plus qui parlent yiddish,
15:36c'est parce qu'il ne faut pas que l'Ajkenaz, qui ne parle pas yiddish, le comprenne.
15:41Voilà, et maintenant, ça a totalement muté.
15:44Ça fait longtemps, oui.
15:45Oui, ça fait longtemps, mais il y a eu un sas.
15:47D'abord, il y a eu un vote Sarkozy,
15:49et là, clairement, il y a un vote Zemmour,
15:52qui est organisé par rapport à ce qui se passe, évidemment.
15:55Une réaction, Jean-Claude, bonjour.
15:57Oui, parce que finalement, vous parlez de deux choses.
16:00Fractionnement de la société française,
16:02et on le constate bien, il n'y a pas qu'en France,
16:05c'est un phénomène quasiment planétaire,
16:08où on a des sociétés qui sont complètement éclatées,
16:10avec la conviction, en tout cas avec l'évidence,
16:13qu'aujourd'hui, on ne sait pas ce qui pourrait les réconcilier,
16:16parce que c'est le vrai sujet.
16:18Car, si vous regardez bien, même lorsqu'on a les premières projections
16:23de la future Assemblée Nationale,
16:25il n'y a pas de majorité franche.
16:28Ce qui veut dire que le pays aura, rencontrera,
16:32des difficultés de gouvernement, inévitablement.
16:35On verra.
16:37On n'est qu'au début de la campagne,
16:39et les alliances politiques sont en train de se mettre en place,
16:42et je crois qu'aujourd'hui, on va avoir encore une avancée.
16:45Ce que je veux dire, c'est que, souvenez-vous,
16:48nous étions tous devant nos télévisions,
16:51lors du premier tour,
16:53lors de la dissolution prononcée par Jacques Chirac en 1997,
16:57déjà, au fur et à mesure de la campagne,
16:59on voyait, indépendamment des alliances,
17:01on voyait déjà se dessiner une majorité relativement compacte.
17:04Aujourd'hui, on voit bien que c'est très éclaté,
17:08c'est en travail, c'est pas quelque chose...
17:10C'est pas éclaté du tout.
17:12En fait, c'est pas éclaté,
17:15et on pourrait même être très cynique en disant,
17:17dis-moi, où tu habites, je te dirai pour qui tu votes.
17:20Regardez, par exemple, les députés en place.
17:22Vous prenez les Verts.
17:23Les Verts, ils sont 23 députés.
17:25Il y en a plus de la moitié qui sont dans des centres-villes de plus de 100 000 habitants.
17:28Vous prenez les députés LFI.
17:30C'est fou, il y en a un tiers qui sont...
17:32Non, il y en a même 40% qui sont en Île-de-France.
17:35Vous prenez les députés RN.
17:37Il n'y en a aucun, à part peut-être à Perpignan,
17:39qui sont dans des villes de plus de 100 000 habitants.
17:41Vous prenez les quartiers où il y a les 20% de la population les plus riches,
17:44il y a une surreprésentation de macronistes.
17:46Donc, si le vote est super clivé, super prévisible,
17:50et du reste, je pense qu'on peut pratiquement déjà prévoir
17:53les résultats des prochaines législatives à cette année.
17:56Juste, alerte info, Macron envisage trois interventions par semaine jusqu'aux élections.
18:03Ça annonce mon coup de gueule, en fait, je prends le coup.
18:06Oui, allez-y, allez-y.
18:07Parce que, voilà, il est quand même...
18:09Trois interventions par semaine ?
18:11Parce qu'en fait, il a battu en brèche et il repousse les conseils
18:15qu'on lui donne depuis quelques jours en disant
18:17si c'est l'équation de l'élection qui s'installe maintenant,
18:21cette campagne très courte, c'est Macron contre l'ERN,
18:24ce sera l'ERN majorité absolue.
18:26Bien sûr.
18:27Parce qu'à chaque fois qu'il parle, il provoque du rejet.
18:29C'est ce qui s'est passé.
18:30Et plus on lui explique, plus il va dans ce sens-là.
18:33Donc, on est face maintenant à un président isolé,
18:35qui décide tout, tout seul.
18:37On voit bien le calvaire que vit Gabriel Attal depuis quelques jours
18:41et qui ressort de 48 heures de silence pour dire péniblement
18:45qu'il va essayer d'éviter le pire.
18:47Enfin bon, on a compris que c'est fini.
18:49On a un président qui a balayé sur un coup de tête
18:52des chantiers législatifs importants,
18:54notamment celui de la fin de vie qui était,
18:56on en pense ce qu'on en veut, ce n'est pas le sujet,
18:58mais c'est un moment sociétal important.
19:00Mais c'est grave.
19:01Et qui tout simplement, c'est une dissolution de convenance personnelle.
19:04Emmanuel Macron ne veut pas...
19:06Mais quelle est la logique ? Comment vous,
19:08qui êtes un observateur chevronné,
19:10comment vous expliquez ce...
19:13Enfin, je ne connais pas beaucoup de gens
19:15qui saluent cette dissolution,
19:17enfin qui saluent la dissolution, oui,
19:19mais des élections dans trois semaines, non.
19:21D'abord, très peu, effectivement,
19:23sont d'accord avec ce principe et cette démarche.
19:26Mais au début du mandat, en 2022,
19:29après l'élection législative,
19:32dans une réunion fermée de renaissance,
19:35Astrid Panossian,
19:37compagnon de route depuis le départ d'Emmanuel Macron,
19:40a dit, je crains, je crains,
19:42je crains qu'Emmanuel Macron
19:44ne devienne le Barack Obama français.
19:46C'est-à-dire, celui qui a amené le populisme,
19:48après deux mandats.
19:50Cette phrase, elle a fait chorus,
19:52elle a été partout, on la confirme ensuite en interview,
19:54officiellement.
19:56Et en réalité, c'est ce qui
19:58terrifie, surtout,
20:00l'épouse du Président.
20:02Qui, en fait, ne voit pas du tout
20:04comment, en 2027, elle accueillerait
20:06Marine Le Pen sur le perron de l'Elysée.
20:08Donc, on a quand même, et ça c'est un scénario
20:10que j'entends depuis 2019, murmurer.
20:12Que peut-être, faudrait-il
20:14qu'il y ait une expérience au pouvoir
20:16du RN
20:18avant l'élection présidentielle
20:20de manière à les brûler.
20:22Scénario des macronistes,
20:24qui, en général, ne se vérifient jamais.
20:26Donc, guillemets.
20:28Pour pouvoir les brûler
20:30aux réalités du pouvoir, et ensuite
20:32reprendre une activité normale, si je puis dire,
20:34en 2027. On est
20:36dans ce cas de figure, et le fait
20:38qu'Emmanuel Macron veuille,
20:40de manière absolument hallucinante,
20:42on l'apprend à l'instant,
20:44intervenir trois fois par semaine
20:46durant
20:48cette campagne ultra-courte,
20:50ça signifie que la volonté
20:52de polariser, de cliver, est absolument
20:54là, au détriment de tous les conseils
20:56qu'on lui donne. — Mais est-ce qu'il a conscience de ce vote contre ?
20:58C'est ça la question.
21:00— Il en dénie absolument, d'après ses collaborateurs,
21:02d'après ceux qui l'entourent. Encore hier,
21:04à un pont de
21:06la majorité présidentielle,
21:08qui l'a rencontrée en sortant, on a récupéré
21:10les échos de sa rencontre, disait
21:12qu'il est absolument persuadé qu'il va gagner,
21:14et qu'il aura la majorité absolue.
21:16— Oui, c'est ce que considère un certain nombre d'analyses.
21:18Je lisais Alexis Brezé, directeur
21:20du Figaro, qui, lui,
21:22considère que c'est un enfant qui n'a pas eu son dessert
21:24et qui décide de casser la table, qui fait
21:26une crise un petit peu d'enfant capricieux,
21:28mais parce qu'il imagine aussi que, en fait,
21:30la suite lui sera favorable.
21:32Donc il y a deux solutions. Soit, effectivement, il est complètement
21:34hors sol, et il s'imagine que
21:36ses élections législatives le seront favorable,
21:38soit il veut, effectivement,
21:40cramer, entre guillemets, l'ERN,
21:42et il veut que Bardella arrive
21:44à Matignon pour qu'il n'y ait pas
21:46Marine Le Pen à l'Élysée demain.
21:48— On marque une pause et on se retrouve dans un instant avec vous
21:50sur Sud Radio.
21:52— Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
21:54— Vous faites du bien à tellement de personnes.
21:56Vous ne pouvez pas vous imaginer.
21:58C'est formidable. Il faut que cette édition
22:00dure très longtemps. Merci, merci,
22:02Sud Radio.
22:04— Sud Radio, parlons vrai.
22:06— Sud Radio,
22:08le 10h midi, mettez-vous d'accord,
22:10Valérie Expert.
22:12— On est ensemble avec vous pour commenter
22:14cette actualité explosive
22:16et extrêmement chargée.
22:18On va parler, évidemment,
22:20de ce qui se passe à gauche,
22:22au nouveau front populaire,
22:24avec Raphaël Glucksmann qui dit qu'en gros
22:26ce sera sans Mélenchon et que c'est non négociable
22:28pour lui, et puis
22:30l'ERN et l'ELR vers un
22:32grand mouvement de rassemblement des droites.
22:34Est-ce qu'il y a un plan d'interrogation ?
22:36— Oui, en fait, on est dans les faits, d'abord, recherchés
22:38par cette dissolution assez brutale,
22:40pour reprendre le terme de Gabriel Attal,
22:42aujourd'hui, qui
22:44fait recomposer à toute vitesse
22:46et donc dans une forme de précipitation
22:48aussi, politique,
22:50sans aucun débat vraiment de fond,
22:52les formations.
22:54Donc, on assiste en fait
22:56à une accélération de particules,
22:58en particulier aujourd'hui à droite,
23:00puisque l'événement de la journée,
23:02même Éric Ciotti qui est en train de proposer,
23:04telles que les informations de presse nous le donnent,
23:06mais il va être ce soir à 20h sûrement pour le confirmer,
23:08un accord avec
23:10l'Organisation Nationale. — L'ERN, il réclamerait
23:12sans circonscription. — Voilà, c'est ce qui est en train
23:14de filtrer. Alors après, c'est un point
23:16de départ de négociation qu'on leur laisse, mais
23:18le principe d'une
23:20partie de la droite, et en particulier
23:22du chef, du président de l'ELR,
23:24donc le parti issu de
23:26l'UMP, issu des Chiraciens,
23:28issu du Gaullisme, qui aujourd'hui,
23:30après tant d'années de digues
23:32et de cordons sanitaires, tant
23:34officiellement à la main pour des accords électoraux,
23:36on est sur
23:38une bascule
23:40totale de la culture politique française,
23:42et le début de l'élaboration
23:44d'une matrice à l'italienne de l'Alliance des Droites,
23:46qui,
23:48sans cela, ne pourra
23:50jamais, au fond,
23:52les amener au pouvoir. Or là,
23:54dans trois semaines, c'est l'enjeu,
23:56et c'est peut-être une des conditions
23:58pour que le RL puisse
24:00envisager la majorité absolue.
24:02En fait, pour qu'il y ait
24:04une véritable union des droites, il fallait
24:06deux conditions. La première,
24:08c'est qu'il y ait un précédent.
24:10C'est vrai que c'est très dur pour un parti gaulliste
24:12et républicain de s'allier avec l'extrême droite.
24:14Mais le PS l'a fait avec
24:16Elafie. Ils sont allés à Canossa.
24:18Ils se sont alliés avec les plus extrêmes.
24:20Donc la droite va se dire, mais en fait,
24:22pourquoi pas nous ?
24:24L'autre question aussi, et c'est ce qu'a très bien
24:26fait la gauche, c'est qu'il y a une différence entre
24:28les appareils et les militants.
24:30C'est-à-dire que dans les appareils de gauche,
24:32des gens comme Mélenchon, Olivier Faure,
24:34ou Fabien Roussel,
24:36ou Marine Toussaint,
24:38n'ont pas forcément envie de se parler.
24:40Mais ils sont mis sous pression
24:42par des jeunes, par des militants, par des
24:44intellectuels qui ont vraiment mis la pression.
24:46Et à droite, c'est vraiment ce qui est en train de se passer
24:48depuis plusieurs années.
24:50Je vais faire peut-être de la pub pour le livre de
24:52Confrères, de Libération, qui s'appelle
24:54Nicolas Mayol, et puis une
24:56consoeur de L'Express qui s'appelle Marie-Lou Magal,
24:58qui ont écrit un livre récemment sur
25:00justement ces nouveaux militants
25:02d'extrême droite, et on voit bien, en fait,
25:04qu'à l'extrême droite, il y a plein de jeunes.
25:06Des jeunes LR, des jeunes reconquêtes, des jeunes
25:08RN, qui en réalité sont copains comme cochon.
25:10Ils vont dans les mêmes soirées,
25:12ils ont créé leurs médias, ils ont créé leurs syndicats,
25:14et eux aussi, ils ont mis la pression sur
25:16leurs aînés. Et donc, effectivement,
25:18et c'est inévitable, il y a cette union
25:20des droites. Elle aurait eu lieu de
25:22toute façon en 2027, qui a commencé en
25:242024. On peut le déplorer ou pas, mais
25:26c'est le sens de l'histoire, et c'est logique.
25:28Elle se cristallise là
25:30assez rapidement, mais elle vient aussi de loin.
25:32C'était une matrice qui avait été
25:34mise au point par Patrick Buisson à l'époque,
25:36avec Philippe Devilliers et avec Marion Maréchal.
25:38Ils avaient élaboré ça
25:40dans des déjeuners dans les salons de la Rondonde,
25:42au premier étage, brasserie
25:44très fréquentée par tout le monde.
25:46Et ils appelaient ça la droite hors les murs, à l'époque.
25:48Là, maintenant, c'est en train de
25:50rentrer dans les murs, et peut-être
25:52dans les mœurs politiques, on verra bien.
25:54Mais ça a été
25:56aussi la plateforme du magazine
25:58L'Incorrect, qui a été créé
26:00par, également, un des anciens proches de
26:02Marion Maréchal, Le Pen,
26:04puis Marion Maréchal, qui ensuite, on dit,
26:06c'est là qu'on va poser, dans
26:08une forme de grinchisme
26:10de droite, c'est-à-dire, on gagne
26:12d'abord la norme,
26:14on gagne l'air du temps, et on gagnera ensuite dans les urnes.
26:16C'est une stratégie
26:18électorale, mais d'abord,
26:20il va y avoir des oppositions. Moi, j'entendais ce matin
26:22des cadres LR qui expliquaient que
26:24c'était une folie de s'adapter
26:26à la droite radicale, parce qu'ils n'avaient
26:28pas grand-chose en commun. Et puis, l'autre
26:30chose, c'est quand même que, d'un point de vue,
26:32je comprends la stratégie électorale,
26:34mais, d'un point de vue des idées, il y a
26:36quand même des fossés.
26:38Il y a un fossé entre LR
26:40et l'URN. D'un point de vue économique,
26:42on a des programmes qui sont littéralement
26:44antagonistes.
26:46L'ELR de Ciotti et la branche...
26:48En plus, l'ELR est très divisé.
26:50Déjà, on parle d'une cabine téléphonique, mais
26:52ils sont très divisés. Vous avez la droite
26:54parlementaire et la droite sénatoriale, par exemple.
26:56La droite Larcher et la droite Ciotti.
26:58Si vous regardez les programmes,
27:00sur le programme des retraites, par exemple, il n'y a rien de commun
27:02entre l'URN et LR.
27:04Je te rejoins dans ce que tu dis,
27:06c'est que les choses ne sont pas aussi
27:08fines que cela, parce qu'effectivement,
27:10ce matin,
27:12Xavier Bertrand rappelait
27:14et il a demandé à Ciotti de se positionner.
27:16Est-ce qu'il savait très bien ce qu'il allait faire aujourd'hui ?
27:18Bien sûr, mais ça veut dire
27:20qu'il y a toute une frange qui n'est
27:22pas d'accord, dont on ne sait pas très bien
27:24ce qu'elle va faire. Qu'est-ce qu'elle va faire demain ?
27:26Est-ce qu'elle va rallier le groupe des 100,
27:28si on peut les appeler comme ça ?
27:30Ou est-ce qu'elle va décider d'aller ailleurs,
27:32autrement, parce que
27:34là, plus on va, plus l'ELR
27:36se divise complètement.
27:38Ce sera la fin de l'ELR dans trois semaines.
27:40Donc, effectivement, que va faire
27:42Xavier Bertrand ?
27:44Que fera une Valérie Pécresse ?
27:46Tous ces gens qui,
27:48entre guillemets, représentent encore quelque chose.
27:50Ce sont quand même deux groupes présidents.
27:52Deux gaullistes patentés,
27:54deux chiraciens-sarcosistes, et puis
27:56surtout, qui représentent encore quelque chose.
27:58Ce sont deux patrons de région.
28:02Un tweet d'Éric Zemmour,
28:04qui dit, pour le moment, les modalités
28:06d'un rassemblement ne m'ont toujours pas été communiquées.
28:08Je sais que de nombreux soutiens de reconquête s'en étonnent.
28:10Je recevrai Marion tout à l'heure
28:12pour connaître ce qu'elle cherche vraiment à obtenir.
28:14Le temps presse pour la France
28:16et pour la victoire que je souhaite, etc.
28:18C'est un divorce annoncé.
28:20Non, juste pour répondre
28:22à Mickaël Dermont, quand vous parliez, par exemple, de l'incorrect,
28:24c'est fou. Une des plus connues
28:26de l'incorrect, c'était le patron des jeunes
28:28LR, des jeunes reconquêtes
28:30et des jeunes RN, qui posent ensemble
28:32et qui font la couverture. Après, pour LR,
28:34en réalité, alors je suis désolé de le dire,
28:36ça me chagrine, mais LR, de facto,
28:38c'est plus un parti, on va dire,
28:40de droite libérale. En fait,
28:42traditionnellement, la droite LR,
28:44ils ont deux jambes. Il y a une jambe libérale,
28:46il y a une jambe, on va dire, plus
28:48populaire.
28:50Mais la jambe libérale, elle n'existe plus.
28:52Elle est implantée dans les beaux quartiers de Paris.
28:54Dans le 16ème, à Neuilly,
28:56à Levallois, partout, c'est des députés
28:58renaissance qui ont été élus.
29:00LR n'existe plus.
29:02Les derniers survivants de LR,
29:04c'est des députés qui sont élus, entre guillemets,
29:06dans des territoires assez pauvres, assez paupérisés,
29:08assez désindustrialisés.
29:10Et leur principal adversaire,
29:12c'est le rassemblement national.
29:14Il n'y a plus de branche libérale au RN.
29:16Ce qui explique d'ailleurs pourquoi
29:18il y a eu un 360
29:20idéologique. Regardez, par exemple, la campagne de
29:22Valérie Pécresse. Elle prenait la réforme des retraites.
29:24Finalement, les députés LR votent
29:26contre. Les LR
29:28sont traditionnellement libre-échangistes.
29:30Ils ont voté contre tous les traités de libre-échange.
29:32Donc, l'idée de dire
29:34qu'il y a une différence économique
29:36entre le RN et LR,
29:38c'était peut-être vrai avant 2022.
29:40Aujourd'hui, ça ne l'est plus, en réalité.
29:42On va marquer une pause.
29:44Merci, Mickaël Darmont. Vous êtes obligé de vous sauver.
29:46On va continuer sans vous.
29:48On va tenter de continuer sans vous.
29:50C'est le divorce. Vous partez.
29:52Mais on va parler également de Front Populaire
29:54et du cocu de l'affaire.
29:56Il n'y a pas d'autre mot qu'est
29:58Raphaël Luxman.
30:00A tout de suite.
30:04Mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
30:08Sud Radio, le 10h midi.
30:10Mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
30:12Et avec vous,
30:14pour commenter cette actualité
30:16un peu folle, un peu inquiétante, un peu
30:18angoissante. On voit qu'il y a des manifestations
30:20un petit peu partout en France pour
30:22protester contre cette
30:24victoire du Front National,
30:26il faut bien le dire, aux élections européennes.
30:28On va parler...
30:30Du Rassemblement National.
30:32Du Rassemblement National, absolument.
30:34Et puis je n'aime pas quand j'entends des confrères
30:36qui font exprès de dire Front National.
30:38Vous avez raison.
30:40Parlant de la gauche et du nouveau Front Populaire,
30:42peut-être aussi vous vouliez revenir,
30:44Lucas, on n'a pas fait votre coup
30:46de gueule.
30:48C'est même un coup de cœur en plus.
30:50Tenez-vous bien, je vais faire un coup de cœur sur
30:52LFI. Vraiment. On peut les critiquer
30:54sur plein de choses. Il y a quelque chose
30:56pour lequel ils sont très très forts,
30:58c'est la stratégie politique.
31:00Regardez. Ils ont mis Gaza au centre
31:02de la campagne des européennes.
31:04L'objectif, même s'ils ne la voient pas,
31:06c'était d'avoir les voix dans les quartiers populaires.
31:08Regardez les résultats.
31:10Ils ont gagné ? Ils ont gagné, mais de
31:12beaucoup. On prend par exemple le département
31:14de Seine-Saint-Denis. Je n'ai plus les chiffres en tête
31:16parce qu'il n'y a pas de réseau dans le studio.
31:18En 2019, la liste de manombris avait fait
31:20entre 12 et 15% en Seine-Saint-Denis.
31:22Aujourd'hui, ils sont à 37%.
31:24C'est le taux de participation
31:26le plus bas de France. Mais on s'en fiche
31:28du taux de participation. Ce qui compte, c'est les voix.
31:30Et il y a des villes, comme par exemple Seine-Saint-Denis,
31:32Bobigny, où ils ont plus de 50%
31:34des voix.
31:36Je sais que beaucoup ont poussé des cris
31:38d'orfraie, je ne sais plus comment on dit,
31:40quand le député
31:42de Logou, des quartiers nord de Marseille,
31:44est entré dans l'hémicycle avec un drapeau palestinien.
31:46C'est le député des quartiers nord de Marseille.
31:48Quartiers nord de Marseille,
31:502019, manombris
31:52dans le 15ème arrondissement,
31:5412 ou 15%, je ne sais plus.
31:56Aujourd'hui, 59%.
31:58Donc ça marchait. Vous prenez par exemple
32:00David Guiraud à Roubaix.
32:02Roubaix, 2019, 15% pour manombris.
32:04Aujourd'hui, 43%.
32:06Donc très clairement,
32:08cette ligne, elle a marché. On voit d'ailleurs
32:10que le parti est passé de 6,3% à pratiquement
32:1210%. C'est quand même
32:14formidable. Après, il y a des gens qui disent
32:16« Oui, mais regardez,
32:18Alaphie a perdu des voix dans la France
32:20périphérique. » D'accord, c'est vrai.
32:22En 2017, par exemple,
32:24Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon,
32:26avait fini en tête dans l'Ariège
32:28et en Dordogne. Aujourd'hui,
32:30en Ariège et en Dordogne, il a perdu des voix.
32:32« Il a perdu. » Mais entre guillemets, il perd les voix
32:34de deux électeurs du Midi rouge
32:36pour en récupérer cinq dans les banlieues
32:38populaires. Donc ça fait quand même un score
32:40de plus 3. Donc globalement,
32:42Alaphie a réussi son opération électorale.
32:44Truc encore plus important,
32:46dans les circonscriptions dans lesquelles
32:48les députés Alaphie sont implantés,
32:50Alaphie fait des supers scores.
32:52C'est-à-dire qu'en cas de dissolution,
32:54ils vont garder pratiquement tout leur siège.
32:56Et cerise sur le gâteau,
32:58il y a quand même l'EPS qui s'allie
33:00à eux. Donc finalement, ils sont gagnants
33:02sur toute la ligne. Ils gardent le lead pour une union
33:04de la gauche, la gauche continue à s'allier
33:06avec eux, ils blindent leurs circonscriptions,
33:08ils améliorent leurs scores. Les gens
33:10qui sont vraiment les cerveaux de cette stratégie
33:12de la France insoumise, vous avez Emmanuel Bompard,
33:14vous avez Paul Vannier, vous avez bien sûr
33:16Jean-Luc Mélenchon et Sofia Chikirou.
33:18Honnêtement, chapeau à eux,
33:20dans leur genre, c'est des très bons stratèges.
33:22Ravel Luxman a tweeté il y a une demi-heure
33:24« Nous avons posé un cap clair et nous nous y tiendrons
33:26face aux RN aux portes du pouvoir. Il est irresponsable
33:28de refuser de discuter
33:30du rassemblement, mais l'union ne peut pas
33:32se faire au prix du renoncement au principe. »
33:34Nous avons posé des points clairs. Moi, je ne comprends pas ce que ça veut dire.
33:36C'est-à-dire qu'il dit à la fois
33:38qu'il est irresponsable de refuser
33:40de discuter du rassemblement, mais en même temps
33:42pas à n'importe quel prix.
33:46Comment vous comprenez cette phrase ?
33:48Il essaie
33:50de se dépatouiller de ce truc ?
33:52Je ne sais pas si
33:54Luxman est un élément
33:56fondamental
33:58au Parti Socialiste, et s'il a su
34:00manœuvrer comme on sait très bien le faire
34:02au Parti Socialiste.
34:04Je pense que c'est une formule pour pouvoir
34:06expliquer qu'il n'a pas la main.
34:08Et puis, c'est tout.
34:10Qu'est-ce que je vous dis ? Il n'a pas la main.
34:12Il s'est fait, effectivement, avoir.
34:14Donc, quand il dit qu'il faut des conditions,
34:16etc.
34:18C'est philosophé, ce n'est pas du concret.
34:20Pendant ce temps, les autres se sont déjà organisés.
34:22Je vous rappelle que les candidatures
34:24doivent être déposées d'ici
34:26à dimanche. Je crois que ça a été reculé à dimanche.
34:28Ce n'est plus vendredi, c'est dimanche soir.
34:30Et que, dans les circonscriptions,
34:32c'est déjà relativement verrouillé.
34:34Emmanuel Macron
34:36vient d'annoncer qu'il
34:38reportait sa conférence de presse
34:40à mercredi,
34:42après l'annonce d'une potentielle alliance LR-RN.
34:44Donc, il devait s'exprimer
34:46aujourd'hui.
34:48Ça montre l'impréparation aussi.
34:50On sent bien, on a l'impression,
34:52vous savez, qu'il navigue à vue. C'est-à-dire qu'il découvre
34:54les conséquences de l'acte qu'il a pris.
34:56Comme s'il ne s'imaginait pas
34:58le cataclysme que ça allait être
35:00dans notre pays. Et donc là,
35:02il découvre, il repousse.
35:04Il nous annonce qu'il va parler trois fois par jour.
35:06Finalement, il repousse déjà sa première intervention.
35:08On a l'impression que tout ça n'avait peut-être pas été préparé.
35:10Et on voit bien la logique.
35:12J'ai peut-être une information
35:14pour le gouvernement, mais je ne veux
35:16pas faire de mauvais esprit. C'est qu'une fois
35:18que le décret de dissolution
35:20a été signé, il ne peut plus revenir
35:22sur sa décision.
35:24Je précise juste, pour le cas comme
35:26effectivement, on navigue à vue,
35:28ce n'est pas qu'une plaisantrice de dire que ce type
35:30de choses, on réfléchit. Et effectivement,
35:32c'est bien de préciser
35:34que naviguer à vue, c'est très bien.
35:36Mais en général, ce type de situation,
35:38une fois qu'on a tiré, on a tiré.
35:40On ne peut plus revenir en arrière.
35:42Donc le décret de dissolution est signé.
35:44Et il ne pourra pas revenir en arrière.
35:46Maintenant, advienne que pourra.
35:48Un confrère journaliste, Jérôme Cotefroy,
35:50dit que le RN n'aura pas la majorité à l'Assemblée.
35:52La gauche gangrénée par LFI encore moins.
35:54Les autres parties seront laminées. Le pays sera encore
35:56plus ingouvernable que précédemment.
35:58Et il ne faut pas exclure une élection présidentielle
36:00anticipée après une démission de Macron.
36:02Pour moi, c'est dans l'hypothèse.
36:04C'est dans l'hypothèse parce que très concrètement...
36:06Est-ce que c'est le calcul d'Emmanuel Macron de se dire
36:08qu'il y a deux tours aussi ?
36:10C'est-à-dire qu'il va y avoir un bloc de contestation
36:12contre le RN au deuxième tour ?
36:14Il y a quand même deux choses.
36:16S'il n'y a pas de majorité,
36:18parce que c'est ce à quoi on assiste pour la énième fois,
36:20s'il n'y a pas de majorité absolue,
36:22et on a bien en tête
36:24l'hypothèse socialiste en 88,
36:26mais il y avait malgré tout un peu de monde
36:28après l'élection, après la nomination de Rocard,
36:30s'il n'y a pas une majorité franche,
36:32s'il n'y a que très peu de gens
36:34qui se rallient au Rassemblement national,
36:36ils auront du mal
36:38à gouverner.
36:40Il n'y a pas de repli possible.
36:42Donc moi, je n'exclus pas
36:44une élection présidentielle à l'automne
36:46avec des problèmes sociaux qui pourraient être
36:48des manifestations, des comportements divers
36:50et variés, des refus de légitimité,
36:52des contestations de la démocratie
36:54telle qu'elle est.
36:56D'ailleurs, à cet égard, j'aurais une question. Je suis désolé, Valérie,
36:58je vais poser une question. On a la chance d'avoir un juriste.
37:00La Constitution nous dit qu'un président
37:02de la République ne peut pas faire plus de deux mandats consécutifs.
37:04C'est absurde.
37:06Mais si Emmanuel Macron démissionne,
37:08admettons, dans deux mois,
37:10techniquement, il a le droit de se représenter parce qu'il n'a pas fini son deuxième mandat.
37:12Non, alors là-dessus, je vais vous dire.
37:14Un, il n'y a pas de réponse
37:16affirmée puisqu'il n'y a pas de précédent.
37:18Deuxièmement, il y a un vide juridique
37:20et pour ma part,
37:22le texte dit
37:24deux mandats consécutifs,
37:26il aurait dû être mis
37:28deux élections.
37:30Parce qu'en fait, deux mandats consécutifs,
37:32effectivement, ça peut supposer,
37:34on peut dire, comme il n'a pas terminé
37:36le second mandat,
37:38ce qui veut dire qu'il n'a pas fait deux mandats complets,
37:40sauf que, et ça c'est ma position de juriste,
37:42si j'étais interrogé, ça serait ma conclusion.
37:44Si vous reprenez
37:46cette hypothèse en disant
37:48tant qu'il n'a pas terminé,
37:50il peut se représenter,
37:52ça voudrait dire que n'importe quel président
37:54désormais,
37:56même à 48 heures du terme de son mandat,
37:58il pourrait systématiquement démissionner
38:00et se retrouver
38:02candidable.
38:04Mais si on lit la constitution à la lettre,
38:06c'est techniquement possible ?
38:08Non, il y a un trou, et moi je serais,
38:10pour rendre au texte son effectivité,
38:12puisque l'idée c'est qu'un président
38:14ne soit pas
38:16président pendant plus de deux mandats,
38:18eh bien l'idée, c'est de dire,
38:20vous vous présentez, c'est de dire
38:22on se présente deux fois, on est élu,
38:24on ne peut pas être une troisième fois candidat
38:26à la suite de deux élections.
38:28Juste quelque chose, parce qu'on a commencé
38:30à aborder brièvement, mais on n'est pas rentré dans le détail,
38:32cette alliance de la gauche.
38:34Si elle est effective,
38:36on bascule quand même dans quelque chose
38:38qui me semble extrêmement grave.
38:40Ça voudrait dire vraiment
38:42que la gauche s'est alliée
38:44à un parti, la France Insoumise,
38:46qui a quand même
38:48mis au cœur de toute sa campagne
38:50la haine contre nos compatriotes
38:52de confession juive,
38:54la défense des intérêts étrangers,
38:56la stigmatisation des juifs,
39:00et ça veut dire que cette question-là
39:02n'est plus un problème, ce n'est plus un obstacle
39:04pour les autres parties de gauche.
39:06On a complètement basculé, et après on s'étonne
39:08des résultats qui ont lieu,
39:10des résultats de la communauté juive,
39:12des résultats hier en Israël
39:14qui sont très intéressants, je ne sais pas si vous avez vu
39:16passer ça, mais les bureaux de vote en Israël
39:18ont voté majoritairement
39:20Reconquête,
39:22RN, Renaissance,
39:24LR,
39:26ça veut dire quand même que, si vous voulez,
39:28il y a une droitisation incroyable
39:30de la communauté juive, et même des votes
39:32en Israël qui ont voté majoritairement Reconquête,
39:34et la gauche qui a
39:36complètement abandonné
39:38cette question-là, et qui accepte
39:40l'antisémitisme. Là, je pense qu'il faut
39:42mettre ça sur la table déjà.
39:44Je vais aller encore plus loin, ça veut dire qu'il se
39:46formerait en France des partis confessionnels,
39:48on arrive à une société
39:50un peu, j'ai presque envie de dire,
39:52j'ai l'impression d'être au Liban, on est
39:54avec des partis confessionnels.
39:56Mais c'est
39:58terrible, parce que je vois des commentaires
40:00et la question
40:02qui se pose, c'est qu'est-ce qui te fait le moins peur,
40:04le RN ou LFI ? C'est-à-dire qu'on est dans
40:06ces termes-là aujourd'hui, quand on
40:08parle de ces
40:10partis. On a un retour tellement identitaire,
40:12vous savez, enfin,
40:14on le voit quand même depuis longtemps, mais on avait cet
40:16idéal républicain, cette idée qu'on pouvait dépasser
40:18notre identité de naissance, qu'on n'était pas
40:20juste conditionné par là où
40:22on était né, par la famille, par la culture dans laquelle
40:24on était né. Enfin, c'est
40:26l'idéal français, c'est cet idéal républicain
40:28qui a une immense et magnifique valeur.
40:30Et on a l'impression que tout ça, bah oui,
40:32bien sûr, on l'a vu, on a vu cette déconfiture
40:34de cet idéal républicain. On en a
40:36parlé très longuement, mais là c'est l'aboutissement, si vous
40:38voulez, l'idée d'un retour aux identités
40:40très tribales, très primaires.
40:42On vote en fonction de qui on est,
40:44de là où on est né, et on
40:46en revient à des, effectivement,
40:48des postures qui sont très
40:50essentialisantes, finalement.
40:52Absolument. On se retrouve dans un petit instant,
40:54on marque une pause et on continue de
40:56commenter l'actualité.
40:58Sud Radio, le 10h midi,
41:00mettez-vous d'accord, Valérie
41:02Expert.
41:04Sud Radio, le 10h
41:06midi, mettez-vous d'accord,
41:08Valérie Expert. Avec vous, sur
41:10Sud Radio, jusqu'à midi,
41:12Noémie a, lui,
41:14exprimé une opinion qui était celle de dire,
41:16de parler, de dire non
41:18à Elle et Fils, qui est votre
41:20droit le plus strict.
41:22Elle n'a pas sous-entendu
41:24qu'elle souhaitait l'arrivée du
41:26RN au pouvoir, et quand bien même
41:28l'aurait-elle sous-entendu ?
41:30Il y a des gens qui ont voté, et je vous rappelle,
41:3294% des communes, et sans
41:34porter de jugement, ont voté pour le RN.
41:36Donc, voilà,
41:38je commente.
41:40Merci Valérie d'essayer de
41:42préciser ma pensée. Ce qui me
41:44est très important, si vous voulez, dans tous les débats
41:46qui nous animent, parce qu'on est à un tournant
41:48évidemment de l'histoire politique qui est important,
41:50c'est cette idée, quand même, qu'il y a
41:52potentiellement une coalition de la
41:54gauche, avec un parti, la France
41:56Insoumise, qui a mis au cœur, encore une fois,
41:58de toute sa campagne, et de tout son travail
42:00parlementaire ces dernières semaines,
42:02la stigmatisation de nos
42:04compatriotes juifs. Et si vous voulez que cette
42:06question-là, aujourd'hui,
42:08ne soit plus problématique pour les autres
42:10partis de gauche, pour moi, c'est
42:12un tournant. C'est un tournant, ça veut dire
42:14que, finalement, l'antisémitisme n'est
42:16plus un problème, que la gauche
42:18s'y accommode. On le savait depuis un certain temps,
42:20qu'il y avait, disons, on précisait toujours,
42:22parce que les nuances sont importantes,
42:24qu'il y avait un bras radical
42:26à l'extrême-gauche
42:28qui avait ce penchant-là. Mais avec
42:30cette coalition, ça veut dire aussi qu'il y a une complaisance
42:32de la part de toute la gauche. Et ça, c'est important,
42:34je trouve, de le noter. Voilà, c'est ça
42:36mon idée profonde. C'est ce que vous voulez dire, parce que, Camille,
42:38une auditrice me dit,
42:40on commente l'opinion
42:42israélo-palestinienne avec le contexte d'une France
42:44aux portes gouvernées avec le RN, sauf que
42:46le lien, il est
42:48très présent, et que c'est ce qu'on expliquait
42:50avec le...
42:52Mais la France Insoumise a fait quand même toute sa campagne
42:54sur Gaza. C'est eux
42:56les premiers à avoir importé aussi cette question
42:58au cœur de la campagne. C'est eux qui ont
43:00planté le drapeau palestinien au cœur
43:02de l'hémicycle. Ça fait partie
43:04de leur fond
43:06de commerce, entre guillemets. Et de leurs arguments
43:08de campagne.
43:10Quid de reconquête ?
43:12Quelques mots. On a vu Marion Maréchal
43:14hier qui est allée
43:16à un rendez-vous, voir rencontrer
43:18Jordane Bardella et Marine Le Pen.
43:20Est-ce que c'est la fin de reconquête ?
43:22En fait, il faut se poser la question suivante.
43:24Quel serait l'intérêt
43:26du RN de s'allier avec
43:28reconquête ? S'ils leur donnent
43:30des circonscriptions, ils vont les perdre. Parce que les
43:32circonscriptions où reconquête est forte,
43:34c'est aussi des circonscriptions dans lesquelles le RN
43:36est fort. Donc évidemment,
43:38si le RN veut la majorité absolue,
43:40il n'a aucun intérêt à donner des sièges
43:42à reconquête.
43:44Finalement, quel avenir pour reconquête ?
43:46Non, mais est-ce que Marion Maréchal
43:48va quitter ? Vraisemblablement, c'est
43:50ce qui est en train de se profiler, non ? Oui, absolument.
43:52On sait qu'aux dernières élections législatives,
43:54reconquête n'a eu aucun député.
43:56Malgré tout, le travail qu'a
43:58fait Éric Zemmour,
44:00j'espère qu'il sera élu, mais ne serait-ce que
44:02parce qu'il a une voix aujourd'hui
44:04qui compte, il a créé un parti, il a des
44:06militants, et d'un point de vue purement
44:08démocratique, ça aurait du sens que
44:10lui, au moins, rentre à l'Assemblée
44:12nationale. Après, on sait que son parti,
44:14même s'il est très fort
44:16d'un point de vue des militants, etc., et des
44:18adhérents, pour l'instant,
44:20il n'a pas réussi à gagner grand-chose.
44:22Ça, c'est une évidence.
44:24Deux tweets
44:26qu'ont frère journaliste Guillaume Darré
44:28qui nous dit que Laurent Wauquiez s'oppose à tout accord
44:30électoral avec le RN, assure son entourage.
44:32On n'a pas fini de voir
44:34des affirmations,
44:36des contre-affirmations.
44:38Et ce tweet,
44:40pardon, de Manon Aubry,
44:42honte à France Inter, c'est à propos du licenciement de
44:44Guillaume Meurice, il ferait un bon député du
44:46Front Populaire, non ?
44:48dit Manon Aubry en parlant de Guillaume Meurice.
44:50Ça rejoint ce qu'on disait tout à l'heure.
44:52Juste pour revenir sur Laurent Wauquiez.
44:54Vous voyez à quel point
44:56finalement, on est quand même un peu surpris
44:58du mode de fonctionnement.
45:00En tout état de cause, en apparence
45:02de l'amateurisme de certains,
45:04là aussi, puisque
45:06Ciotti annonce quelque chose et vous me dites que
45:08Wauquiez qui est quand même
45:10qui devrait en tout état
45:12de cause être au cœur du système
45:14et donc au moins consulté, au moins
45:16formé avant que ça ne filte,
45:18dit exactement l'inverse.
45:20Ou en tout cas, est très éloigné de ce qui est annoncé
45:22dans le même temps.
45:24Voilà, donc,
45:26c'est aussi le résultat
45:28de toute
45:30une déliquescence des républicains
45:32et vous le voyez bien.
45:34Oui, c'est...
45:36Je pense à autre chose.
45:38Je pense à Astérix.
45:40Non, je pense à un album d'Astérix
45:42que j'adore qui s'appelle La Zizanie.
45:44Pour ceux qui connaissent.
45:46En gros, le pitch
45:48c'est très simple, c'est que le village gaulois
45:50défie encore et toujours les légions
45:52de Jules César. Jules César a une idée,
45:54il se dit, en fait, pour avoir le pouvoir, on va désunir
45:56les Gaulois. Donc, ils envoient
45:58dans le village un Romain qui s'appelle
46:00Tullius Détritus, qui a un pouvoir magique,
46:02c'est qu'à chaque fois qu'il ouvre la bouche, tout le monde
46:04se met à se battre. Et là, en fait, on a l'impression
46:06que quelque part, Emmanuel Macron, c'est un peu
46:08Tullius Détritus, il a juste
46:10dit un mot, dissolution.
46:12Et là,
46:14la droite, elle a l'air s'écharpe, la gauche s'écharpe,
46:16tout le monde se met sur la gueule.
46:18Bon, après, à la fin,
46:20Tullius Détritus...
46:22Ça se termine mal. Enfin, ça se termine mal pour lui.
46:24Non. Bon, il échoue,
46:26il est envoyé sur une galère,
46:28et à la fin de l'album, en fait, il est sur une galère
46:30qui vogue sur la Méditerranée,
46:32et en fait, tous les gens dans la galère se battent
46:34entre eux, et même les pirates qui essayent
46:36d'aborder le navire se battent aussi entre eux.
46:38Moralité, pour comprendre bien la politique, il faut lire.
46:40Absolument. Mais ça nous amène
46:42ces combats à des scènes qu'on a pu voir hier
46:44et à une crainte, que j'ai vu exprimée aussi
46:46par les uns et par les autres,
46:48de guerre civile.
46:50Sur les manifestations
46:52d'hier,
46:54regardez les manifestants.
46:56Il y en a combien ?
46:58Pour l'instant, il y avait du monde.
47:00On est encore tout au début des tractations,
47:02on est loin encore des élections.
47:04Moi, je me souviens des manifestations
47:06quand Henri Le Pen est arrivé au deuxième tour.
47:08C'était massif. Aujourd'hui,
47:10c'est vraiment une frange qui est très politisée
47:12à gauche, mais
47:14entre guillemets, les gens qui font l'élection,
47:16c'est-à-dire les Français neutres,
47:18pour l'instant, ils ne sont pas dans la rue.
47:20Et puis, je rappelle
47:22que nous sommes dans une démocratie,
47:24quel que sera le résultat
47:26dimanche soir,
47:28nous sommes dans une démocratie, il devra être
47:30respecté, c'est tout. Dimanche soir
47:32du 7 juin, évidemment.
47:34Et je vais vous dire, en voyant ces manifestations,
47:36l'ORN se frotte les mains, parce qu'en fait,
47:38les Français sont majoritairement une population
47:40légaliste. C'est-à-dire qu'ils vont
47:42toujours préférer un parti
47:44qu'ils n'aiment pas au désordre.
47:46Attendez, attendez.
47:48Je rappelle simplement que
47:50nous sommes en démocratie,
47:52puisqu'on fait la leçon à tout le monde et à la terre entière.
47:54Nous sommes en démocratie,
47:56les candidats et les
47:58partis sont régulièrement
48:00inscrits, etc. A partir du moment
48:02où le scrutin est sous réserve,
48:04que le scrutin se déroule
48:06normalement,
48:08nous devrons accepter les résultats
48:10des urnes. C'est pas simplement
48:12être de culture légaliste, j'insiste,
48:14parce que c'est ça le fondement de la démocratie.
48:16Vous êtes profond démocrate, mais il me semble qu'il y a quand même
48:18un réveil d'autoritarisme.
48:20Je vais vous dire, puisqu'on
48:22a souvent fait la leçon aux
48:24Africains en disant
48:26des résultats à l'africaine, etc.
48:28Maintenant, nous sommes au pied du mur
48:30parce que nous allons
48:32vivre cette expérience. Est-ce que nous serons
48:34capables, et je dis bien
48:36que je ne préjuge pas du résultat,
48:38est-ce que nous serons capables
48:40d'accepter les résultats tels que les urnes
48:42nous les enverrons ?
48:44Nous ne serons candidats
48:46sous nos couleurs,
48:48sans aucun arrangement, aucun.
48:50On voit qu'il y a...
48:52Décidément, le président
48:54des LR est contredit par
48:56ses propres lieutenants.
48:58Il va y avoir une déchirement dans ce parti.
49:00Il va s'exprimer, Eric Ciotti, à 13h
49:02sur TF1, donc on en saura
49:04un petit peu plus.
49:06On a également
49:08Jean-Luc Mélenchon
49:10qui dit, je veux jeter les
49:12rancœurs à la rivière.
49:14C'est un peu tard.
49:16En vrai,
49:18regardez,
49:20Roussel s'est fait traiter de Dorio,
49:22ou de Déa, je ne sais plus. Il s'allie quand même.
49:24Des députés comme Glucksmann
49:26ou Guedj, on leur a sorti la laisse des adhésions,
49:28on a taillé Salcionis sur leurs affiches,
49:30ils vont s'allier quand même.
49:32Donc là, la rancœur, ils l'ont eux-mêmes
49:34jetée à la rivière, ce qui est fou.
49:36Et d'ailleurs, j'ai l'impression, j'avais fait un tweet
49:38là-dessus ce matin, ou hier soir,
49:40c'est vraiment ce que j'avais l'impression, c'est que
49:42l'EPS a inventé la SM politique.
49:44C'est-à-dire qu'en fait, ils se font
49:46insulter, traîner dans la boue,
49:48vraiment humilier,
49:50et ils en redemandent encore. C'est quand même fou.
49:52D'autant plus qu'ils sont maintenant en situation
49:54de rassembler autour de leur programme
49:56et autour de leurs idées. Mais non, ils se couchent
49:58quand même, à voir qu'ils aiment ça.
50:00Ils ont eu un peu cette culture,
50:02à un degré moindre, mais cette culture
50:04au PS, il y a toujours eu ça, entre les
50:06courants qui s'étaient jetés, moi non plus,
50:08et puis finalement, on trouvait le moyen
50:10au cours d'une nuit de se rallier
50:12entre titulaires de telle ou de telle motion.
50:14Mais peut-être pas dans les mêmes termes, c'est vrai.
50:16Oui, à l'époque, le PS était dominant.
50:18Mais je me mets à la place de quelqu'un qui se fait
50:20traiter de, en gros,
50:22c'est Jérôme Gage, on lui dit
50:24« tu es à la laisse de tes adhésions religieuses ».
50:26Il sort un truc comme ça,
50:28et ses copains de
50:30parti vont quand même s'allier
50:32avec ceux qui écrivent ça.
50:34Non mais ça, je comprends complètement, c'est une question
50:36de dignité personnelle, après.
50:38Effectivement,
50:40ça va là aussi,
50:42on sent qu'au sein de la gauche,
50:44ce matin, Raquel Garrido dit
50:46« quiconque trouve des excuses pour justifier de ne pas
50:48se mettre ensemble est en train de filer les clés
50:50du camion à Marine Le Pen ».
50:52Marie Cabrette du Printemps Républicain lui dit
50:54« ne chipotons pas avec l'antisémitisme, nommé
50:56ici « excuse » après le qualificatif
50:58scandaleux de « résiduel ». » Il y a quand même
51:00des mots qui ont été prononcés, ce que vous rappeliez
51:02à l'instant, et c'est aussi
51:04ce que dit Sophia Aram, ce qui nous explique
51:06qu'on ne va pas pinailler avec LFI quand l'heure
51:08est grave, sont les mêmes pour qui l'heure
51:10n'est jamais assez grave quand elle sonne pour les Juifs.
51:12Il y a quand même eu des choses
51:14assez graves qui ont été dites, et
51:16on a du mal à comprendre cette association
51:18de ce front populaire.
51:20On parle de l'action
51:22de l'antisémitisme pour, entre guillemets,
51:24critiquer LFI, mais il y a plein
51:26d'autres choses aussi qui concernent la majorité
51:28de la population, par exemple
51:30ne pas écouter les syndicats
51:32pendant la réforme des retraites.
51:34Enfin, je veux dire, un syndicaliste
51:36va se dire « mais en fait, Mélenchon
51:38a fait foirer la lutte contre la réforme des retraites »
51:40et malgré tout, ils vont s'allier avec
51:42ce parti qui sera majoritaire à gauche.
51:44C'est lunaire. Regardez,
51:46tous les combats portés par la gauche depuis que
51:48Mélenchon et LFI
51:50ont le leadership à gauche, ils ont tous échoué.
51:52La réforme des retraites, elle est passée,
51:54la majorité
51:56de gauche n'a pas eu lieu,
51:58les élections intermédiaires n'ont pas permis à la gauche
52:00d'élargir son socle.
52:02Alors le bilan au bout d'un moment.
52:04François Ruffin tweet « Première mesure
52:06du Front Populaire, la réintégration de
52:08Guillaume Meurisse à France Inter.
52:10Première mesure du Rassemblement
52:12National, livrer tout le service public à Bolloré. »
52:14On voit les enjeux.
52:16C'est de la caricature.
52:18L'heure est quand même très grave
52:20et je trouve que
52:22plaisanter de cette manière
52:24n'est pas forcément
52:26la meilleure des choses.
52:28Dernier mot ?
52:30Vive la République et vive la France.
52:32Absolument, mais il a foutu un beau bordel
52:34Macron, je n'ai pas d'autre conclusion que celle-là.
52:36Il a été démocrate, quelque part,
52:38il a été démocrate, il a respecté aussi l'opposition
52:40qui s'exprimait dans les urnes.
52:42Il aurait très bien pu dire « on fait des élections en septembre ».
52:44Il n'était pas obligé de dissoudre maintenant.
52:46Peut-être pas maintenant,
52:48mais c'est bien qu'il l'ait fait.
52:50Il n'était pas obligé de dissoudre maintenant.
52:52Là encore, pareil, c'est l'élection des institutions,
52:54c'était une élection européenne, ce n'est pas une élection nationale.
52:56Je rappelle,
52:58il n'était pas obligé de dissoudre maintenant.
53:00On se retrouve demain,
53:02très bonne journée sur Sud Radio.

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