L'INTÉGRALE - Xavier Dupont de Ligonnès : mort ou vivant ?

  • il y a 6 mois
Cela fait onze ans que Xavier Dupont de Ligonnès s'est effacé du paysage. Au mois d'avril 2011, il laissait derrière lui toute une famille enfouie sous la terrasse d'une maison bourgeoise de Nantes. La sienne. Son épouse et leurs trois enfants, trois garçons et une fille, âgés de 13 à 20 ans. On va également retrouver dans cette même tombe improvisée les chiens de la famille. Comme si l'auteur du massacre, désigné comme étant Dupont de Ligonnès, avait voulu faire table rase du passé. Anéantir à 50 ans, à coups de carabine, le dernier pan de son existence.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 13 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.
Transcript
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Yvon Strichard.
00:06 Les enquêteurs en ont désormais la conviction.
00:09 L'assassinat à Nantes d'une mère et de ses quatre enfants âgés de 13 à 20 ans a été prémédité, organisé dans le moindre détail.
00:15 Un homme est actuellement recherché, le père, deux jours après la découverte des corps.
00:20 Tout semble accabler.
00:21 Xavier Dupont de Ligonnès.
00:23 Bonjour, c'était au mois d'avril 2011, au début du printemps à Nantes.
00:29 Le nom de Xavier Dupont de Ligonnès faisait son entrée dans la chronique criminelle.
00:34 Un homme soupçonné d'avoir tué toute sa famille, son écouse, ses quatre enfants,
00:38 et même les deux labradors de la maison retrouvés eux aussi dans une tombe de fortune.
00:43 Le coup de folie d'un mari et père présentés comme à bout de souffle, ruinés, désespérés et introuvables.
00:50 Disparitions, cavales, qui ne vont que renforcer les doutes, les interrogations, les spéculations,
00:55 et il faut bien l'avouer, les fantasmes sur ce massacre insensé.
01:00 Christine Dupont de Ligonnès, sœur de Xavier, la personne qui le connaît le mieux,
01:04 ne croit pas que son frère soit un assassin, ni qu'il soit mort.
01:08 Pas plus que les malheureuses victimes de Nantes, l'épouse Agnès, les enfants Arthur, Thomas, Anne et Benoît.
01:13 C'est sa thèse, elle la développe dans un livre étonnant, Xavier, mon frère présumé innocent.
01:19 Une plongée intime chez les deux Ligonnès et un nouvel éclairage sur 13 ans de disparition.
01:24 Christine Dupont de Ligonnès est notre invitée exceptionnelle, on va l'écouter.
01:30 Xavier Dupont de Ligonnès, la contre-enquête de sa sœur Christine,
01:33 je ne crois pas une seconde au décès annoncé, il s'agit pour moi d'une mise en scène macabre.
01:38 Aujourd'hui, dans l'Heure du Crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver, à tout de suite sur RTL.
01:44 L'Heure du Crime, Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
01:48 14h30, 15h30, L'Heure du Crime sur RTL, Jean-Alphonse Richard.
01:55 Dans l'Heure du Crime, aujourd'hui, Xavier Dupont de Ligonnès raconté par sa sœur Christine.
02:00 Au printemps 2011, elle est aux premières loges du drame qui se joue à Nantes,
02:04 sa belle-sœur, ses neveux et nièces assassinées, son frère Xavier en fuite, présenté comme le suspect numéro 1.
02:12 Jeudi 21 avril 2011, dans la matinée, Geneviève et Christine Dupont de Ligonnès,
02:17 mère et sœur de Xavier, sont ensemble dans leur maison de Versailles
02:21 quand elles apprennent une nouvelle qui va bientôt stupéfier la France entière.
02:25 À Nantes, au numéro 55 du boulevard Robert Schumann,
02:29 les policiers ont cassé une fine dalle de béton encore frais au pied de la maison.
02:35 5 corps et 2 cadavres de chiens recouverts de chauves-vives, sous un amas de duvets et de sacs plastiques.
02:41 Sans aucun doute, la famille de Ligonnès dont on n'a plus de nouvelles depuis une dizaine de jours.
02:46 Les policiers découvrent Thomas, 18 ans, les bras en croix, un chapelet sur le visage.
02:50 Agnès, l'épouse, Arthur, 20 ans, Anne, 16 ans et Benoît, le petit dernier, 13 ans,
02:56 sur lequel a été déposée une médaille et une croix en or.
02:59 Aucune trace de Xavier Dupont de Ligonnès, 50 ans, évanoui dans la nature et suspect numéro 1 des crimes.
03:06 La famille a été tuée à coups de carabine, manifestement dans son sommeil.
03:11 Ni la mère ni la sœur de l'assassin présumé ne sont bouleversées par la nouvelle.
03:16 Elles sont convaincues de notre scénario.
03:19 "Je ne crois pas une seconde au décès annoncé.
03:21 C'est à ce moment-là que je commence à me dire qu'il s'agit d'une mise en scène macabre,
03:25 destinée à camoufler l'exfiltration familiale",
03:29 écrit Christine Dupont de Ligonnès dans Xavier, mon frère présumé innocent.
03:35 Si les deux femmes paraissent bien seules à avoir cette extraordinaire conviction,
03:40 c'est que dix jours auparavant.
03:41 Elles ont reçu avec une poignée d'intimes une longue lettre de Xavier, datée du 8 avril.
03:46 Il y explique tout ce qui est en train de se dérouler.
03:49 "Coucou tout le monde, méga surprise", écrit-il.
03:52 "Nous sommes partis en urgence dans des conditions très particulières".
03:57 Il explique comment, huit ans auparavant, alors que la famille était partie s'installer en Floride,
04:02 elle a été approchée et recrutée par un responsable de la DEA américaine,
04:08 l'agence qui lutte contre les narcotrafics.
04:11 "C'est pour cela que nous sommes revenus vivre en France au lieu de nous installer à Miami",
04:15 écrit Dupont de Ligonnès.
04:17 Xavier aurait travaillé pour la DEA, serait devenu un agent influent,
04:22 au point d'être désormais menacé, lui et sa famille.
04:25 Tout le monde a donc été exfiltré.
04:27 "Quand vous lirez ce courrier, nous n'existerons plus officiellement en tant que Français",
04:32 est-il ajouté.
04:33 Avec cette précision, aucune possibilité de prévenir tout le monde.
04:36 Arrêt immédiat de toutes les communications électroniques.
04:39 Vendredi 22 avril, le lendemain de la découverte des corps,
04:43 Geneviève et Christine Dupont de Ligonnès sont entendues chez elles par les policiers.
04:47 Une policière s'étonne que la grand-mère ne soit pas davantage affectée par la mort de ses petits-enfants.
04:52 Mais comment répondre de manière adéquate alors que Geneviève et moi
04:58 ne croyons pas à ce qui déjà semble admis de tous ?
05:04 Va s'interroger Christine.
05:06 La vérité officielle est votre vérité, Christine Dupont de Ligonnès.
05:12 Bonjour.
05:13 Bonjour.
05:13 Merci infiniment d'être aujourd'hui avec nous, dans le studio de l'ordre du crime,
05:18 et de nous livrer un exclusivité radio sur RTL, votre livre,
05:22 "Xavier et mon frère présumés innocents",
05:24 qui sort aujourd'hui aux éditions Harper Collins.
05:27 Alors c'est une plongée, vous le dites comme ça d'ailleurs,
05:29 c'est une plongée intime dans l'univers de Xavier Dupont de Ligonnès,
05:33 sa trajectoire avec des détails inédits, privés, confidentiels,
05:37 jusqu'ici c'est un ouvrage à lire.
05:38 Si on s'intéresse à cette histoire, je vous dis tout de suite,
05:40 sans doute vous ne serez pas d'accord avec ce qu'écrit Christine Dupont de Ligonnès,
05:44 je ne suis pas d'accord avec plein de choses que vous avez écrites Christine Dupont de Ligonnès,
05:46 mais effectivement ça permet de se faire une idée,
05:49 de savoir dans cette histoire qu'il y a peut-être plusieurs options,
05:52 plusieurs scénarios qui se présentent.
05:54 Alors à chacun je le dis de se faire une opinion,
05:57 Christine Dupont de Ligonnès, pourquoi est-il innocent Xavier ?
06:02 Parce que comme vous l'écrivez, il est incapable de faire du mal à quelqu'un,
06:06 pour vous ce n'est pas possible à imaginer ?
06:08 Alors non, justement je ne prends pas du tout le problème sous cet angle,
06:13 parce que je suis parfaitement conscient des arguments que l'on m'oppose,
06:16 à savoir que l'amour fraternel est obligé de m'aveugler.
06:20 Mais j'ai tendance à répondre, c'est qui tout double en fait,
06:23 soit l'amour fraternel m'aveugle, soit il me rend lucide,
06:27 et peut-être que j'ai au contraire une acuité sur certaines choses
06:30 que je peux être la seule à avoir.
06:32 Mais est-ce que ça veut dire que Xavier Dupont de Ligonnès,
06:35 comme nous tous, il peut mentir ?
06:37 Ah ben oui, bien sûr, je ne l'exclus pas.
06:40 Mais est-ce qu'il ne mentirait pas à sa soeur et à sa mère ?
06:44 Alors dans notre relation fraternelle,
06:47 il peut y avoir un mensonge, mais tout est dans la proportion.
06:50 1% de mensonges dans une situation précise,
06:53 ça peut arriver à tout le monde je veux dire.
06:55 En revanche, notre relation est très franche, très cordiale,
07:00 très transparente, et tel que je connais Xavier,
07:04 je sais qu'il me connaît, je sais qu'il connaît justement mon goût
07:07 d'aller au fond des choses, et je ne le vois pas essayer
07:10 de me protéger, disons-le clairement, en me racontant des bobards.
07:14 Vous êtes éblouie par Xavier Dupont de Ligonnès, par votre frère, non ?
07:18 Je ne crois pas, je suis assez lucide quand même sur ses défauts.
07:21 On s'est bien chamaillé toute notre vie quand même.
07:23 Alors là on est déjà au-delà évidemment du chamaillage
07:26 avec cette histoire qui est épouvantable.
07:28 Le 11 avril, vous n'avez plus de nouvelles de Xavier,
07:32 et puis vous recevez cette longue lettre,
07:33 vous n'êtes pas la seule d'ailleurs à la recevoir cette lettre,
07:36 c'est le départ précipité aux Etats-Unis.
07:38 Et vous dites que vous croyez tout de suite à cette histoire.
07:42 Et vous croyez à une histoire incroyable ?
07:44 Non, la vérité c'est que quand je lis "Coucou tout le monde,
07:48 nous sommes tous partis aux Etats-Unis",
07:50 j'ai la pensée d'un drame familial.
07:52 Je me dis "Oulà, qu'est-ce qui s'est passé ?"
07:55 Mais quand je continue ma lecture,
07:57 et que je trouve les éléments que Xavier donne,
08:00 qui me parlent parce qu'ils répondent à des interrogations
08:02 que je me pose depuis des années,
08:04 certaines que je me pose tout à fait inconsciemment d'ailleurs,
08:07 en fait ça m'apporte des réponses en abondance.
08:11 Là, obligatoirement, le scénario du drame familial s'efface,
08:15 et je comprends que,
08:16 même si mon frère ne peut pas me donner toute la vérité,
08:19 et je ne tiens pas à la connaître,
08:21 je comprends que cette lettre sur le fond est profondément vraie.
08:24 Mais je ne suis pas la seule,
08:25 parce que la plupart des destinataires,
08:27 je ne peux pas me prononcer pour la famille d'Agnès,
08:30 mais d'autres personnes que j'ai rencontrées après,
08:33 tout le monde a cru à la lettre de Xavier,
08:36 et certains croient encore comme moi, à l'heure qu'il est.
08:38 - Oui, alors on est d'accord,
08:39 vous croyez à la lettre de Xavier,
08:41 le fait est qu'il y a des constatations policières.
08:44 Vous avez ces corps dans cette fosse,
08:46 je ne parle pas de chiens,
08:48 mais vous avez toute la famille qui est là,
08:51 il va y avoir des constatations policières qui vont faire,
08:53 les corps vont être reconnus,
08:54 il y a de l'ADN qui va parler.
08:56 C'est compliqué ça de dire,
08:57 ce ne sont pas les corps de ma famille finalement.
09:01 - Alors, effectivement, sur le moment,
09:03 je n'ai aucune possibilité d'affirmer
09:05 qu'il ne s'agisse pas de ma famille.
09:07 Et même à un moment, j'ai pu envisager
09:10 qu'il s'agisse de ma famille,
09:11 tout en croyant à la lettre.
09:13 Me dire, en fait, peut-être que Xavier a cru la famille en sécurité,
09:17 qu'en fait ils se sont tombés dans un piège,
09:19 ils se sont fait tuer, etc.
09:20 Mais comme je le démontre, enfin, avec Bertrand mon mari,
09:23 dans le livre, finalement,
09:25 ceci est encore plus compliqué à envisager.
09:28 Et pourquoi est-ce qu'avec le temps,
09:31 je me suis quand même,
09:32 enfin, j'ai pris le temps d'aller au fond des choses,
09:35 finalement, notre version n'est pas si tirée par les cheveux
09:39 que cela par rapport à la version officielle ?
09:41 - Alors, peut-être, mais Christine Dupond-Deleon,
09:42 moi j'essaie de garder les pieds sur terre.
09:45 Je sais, par l'enquête, etc.,
09:47 je discutais encore très récemment avec des policiers
09:49 qui ont travaillé sur ce dossier,
09:51 j'ai vu des expertises ADN qui ont été menées,
09:54 sur les ongles des victimes, sur les dents des victimes,
09:56 sur les cheveux des victimes,
09:58 et tout ça, ça cadre avec, effectivement,
10:00 la famille Dupond-Deleon.
10:03 Est-ce que, aujourd'hui, qu'est-ce que vous répondez à ça ?
10:06 Là, je parle de science,
10:07 je parle simplement de constat technique.
10:09 - J'entends très bien votre objection,
10:11 et je vous propose, en fait, de prendre les choses en sens inverse.
10:15 C'est-à-dire que, moi, on me dit "tu es aveuglé",
10:18 en fait, les choses sont très simples,
10:20 "ton frère a posé tel et tel acte",
10:22 c'est, inévitablement, lui, le suspect numéro un,
10:25 et on garde des précautions oratoires,
10:27 on est obligé, on l'appelle suspect,
10:29 mais on a tous compris qu'il avait supprimé sa famille.
10:31 Mais alors, je réponds "très bien, mais prouvez-le-moi",
10:33 parce que, moi, quand je prends le dossier d'instruction,
10:35 ce n'est pas ça que je peux lire,
10:37 puisque j'ai davantage d'éléments
10:39 que ce qui est sorti auprès du grand public.
10:42 - Vous contestez les expertises ADN ?
10:44 Elles ont été trafiquées ?
10:46 Non mais, dites-le franchement.
10:47 - Ma démarche...
10:48 - Vous dites "ce dossier a été fabriqué" ?
10:50 - Non, oui, d'une certaine façon.
10:52 Cependant, je ne sous-entends pas une complicité universelle,
10:55 comme on a voulu le mettre dans ma bouche,
10:57 un complot, et je ne sais quoi.
10:59 Non, je dis que si mon frère est dans le renseignement,
11:02 chose qu'il me parle, quand je lis sa lettre,
11:04 je me dis "effectivement, c'est un médecin".
11:06 - Oui, la DEA...
11:07 - Alors, la DEA, autre chose, il ne connaît rien,
11:09 il peut me raconter...
11:10 - C'est une agence américaine énorme, d'accord, ok.
11:12 - X ou Y, voilà.
11:13 En fait, peu importe ce qu'il est exactement,
11:15 je vais le simplifier en disant qu'il est dans le renseignement.
11:17 À ce moment-là, le fait qu'il puisse être exfiltré
11:19 n'est pas improbable, et dès lors,
11:21 cette propre lettre de départ induit un scénario d'exfiltration.
11:25 Dès lors, je suis obligée de me dire "ces corps,
11:27 sont-ils les bons ou ne sont-ils pas les bons ?"
11:29 Et c'est là où j'avais dans le dossier.
11:30 - Il y a deux choses.
11:31 Il y a l'exfiltration, pourquoi pas, il est parti,
11:33 de toute façon, on ne sait pas où il est,
11:35 donc il a disparu.
11:36 Et il y a les corps, ceux-là, ces corps, ils existent.
11:39 C'est deux choses différentes,
11:41 on est dans deux mondes différents.
11:42 Et vous vous dites, finalement, c'est la même chose.
11:44 On a substitué ces corps,
11:46 et puis toute la famille a pu partir avec Xavier,
11:48 c'est ce que vous dites.
11:49 - C'est la conclusion à laquelle nous arrivons,
11:51 au terme d'un certain raisonnement,
11:53 avec des éléments nouveaux,
11:55 qui ne sont pas sortis dans les médias.
11:58 Donc, notre raisonnement est quand même fondé,
12:00 il n'est pas basé sur un amour fraternel aveugle.
12:03 - Non, juste un mot sur ces éléments nouveaux.
12:05 J'aimerais que vous nous en parliez un petit peu,
12:07 que vous exploriez.
12:08 - Alors, il y a trois types d'éléments que nous avons abordés,
12:10 évidemment la partie souvenirs qui me concerne,
12:12 qui donne la vraie personnalité de Xavier,
12:14 sur laquelle je pourrais revenir.
12:16 - On va en parler.
12:17 - À laquelle je tiens beaucoup.
12:18 Et toute la partie contre-enquête,
12:20 qui a surtout été menée par Bertrand Montmary.
12:22 Parce que moi, une fois que j'ai regardé le dossier d'instruction,
12:25 d'une certaine façon, ce que j'ai trouvé m'a suffi,
12:27 mais je n'ai pas appris par cœur toutes les données,
12:30 bien que j'en connaisse quand même un petit peu.
12:32 En fait, nous avons surtout voulu prendre trois types de données.
12:37 Donc, justement, la partie personnalité de Xavier,
12:40 avec mes souvenirs, mais aussi en fonction des éléments que nous avons trouvés,
12:44 les mails qu'il envoie, les coups de téléphone qu'il passe, etc.
12:47 et les déplacements qu'il fait.
12:49 Donc, son état d'esprit sur le moment, ça c'est une chose.
12:52 Ensuite, il y a les constatations techniques,
12:55 qui relèvent quand même de la science-fiction.
12:57 - C'est-à-dire ?
12:58 - Parce qu'on attribue à mon frère des travaux d'excavation
13:02 pour cinq personnes plus deux chiens,
13:03 donc un certain volume, que Bertrand a calculé.
13:06 Alors, en fait, d'emblée, la police a dit à Emmanuel Teneur,
13:09 dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, ce 13 mars,
13:12 - Un ami, l'ami intime.
13:13 - Un ami qui est décédé maintenant,
13:15 mais je trouve que cette date est très belle, en fait,
13:18 pour la sortie de ce livre,
13:20 parce que nous étions très proches de lui,
13:22 contrairement aussi à ce qui a été dit.
13:24 La police lui a dit d'emblée, ce n'est pas le travail d'un homme seul.
13:27 Donc, moi, j'ai dressé l'oreille quand il m'a répété ça.
13:29 Lui, il était très, très bousculé.
13:30 Il avait cru à l'innocence de Xavier, il avait vu les corps qui arrivent,
13:33 il a été pris dans une tempête effrayante.
13:35 Mais moi, avec le recul que j'avais quand même,
13:38 je me suis dit, si la police le dit, c'est peut-être pas pour rien.
13:40 Donc, on attribue à mon frère des qualités,
13:42 pas simplement de surhomme ou de génie du crime,
13:44 mais tout simplement d'athlète.
13:46 Or, Xavier faisait 1m85, il souffrait du dos et de l'épaule.
13:49 Ça lui arrivait de rester bloqué du dos pendant quelques jours.
13:53 Et, en fait, on lui attribue des qualités qu'il n'avait pas.
13:57 La traque est lancée,
13:59 tout le monde va alors s'intéresser à la personnalité de ce fugitif insaisissable.
14:03 Xavier Dupont de Ligonnès, la contre-enquête de sa sœur Christine.
14:07 Il n'est pas le criminel qu'on imagine,
14:09 sinon ma mère et moi aurions vu une série de voyants rouges
14:12 annonciateurs du drame.
14:14 L'affaire XDDL, dans L'Heure du crime.
14:16 On se retrouve dans un instant sur RTL.
14:30 L'Heure du crime, consacrée aujourd'hui à la contre-enquête de Christine Dupont de Ligonnès
14:33 sur son frère disparu depuis 13 ans,
14:35 soupçonné d'avoir exécuté son épouse Agnès et leurs 4 enfants à Nantes.
14:39 En avril 2011, les enquêteurs vont tenter de cerner un possible mobile.
14:44 Dans les semaines, les mois qui suivent la découverte des corps,
14:48 les enquêteurs cherchent à comprendre ce qui aurait incité Dupont de Ligonnès,
14:51 désormais introuvable, à tuer toute sa famille.
14:54 Première piste, l'argent.
14:55 Entre 2007 et 2010,
14:57 il semble avoir sombré dans des problèmes financiers inextricables.
15:00 L'argent, il en a emprunté à des amis,
15:03 à une amie d'enfance, Marine, qui est devenue sa maîtresse.
15:06 Elle finira par porter plainte contre lui.
15:09 Le 11 juillet 2010, un an avant le drame,
15:12 il adresse un mail qui semble prémonitoire
15:14 à ses deux grands amis et confidents de toujours,
15:17 Emmanuel Tönor, Michel Rétif.
15:19 "Ma situation est plus que précaire.
15:21 Si ça tourne mal, je n'ai que deux solutions.
15:23 Me foutre en l'air avec ma voiture
15:25 contre le feu à la baraque.
15:27 Quand tout le monde dort, plus aucun problème pour personne",
15:30 écrit le père de famille, qui en guise de post-scriptum ajoute,
15:34 "Je suis très sérieux, lucide,
15:36 sous l'emprise d'aucune drogue ni d'aucun alcool".
15:39 Les enquêteurs voient en ce mail une préméditation des crimes.
15:42 Passe à soeur Christine qui écrit,
15:44 "On peut considérer que Xavier annonce dans ce mail
15:47 qu'il sera accusé de la mort des siens.
15:50 Il sait donc dix mois à l'avance
15:52 qu'il sera le principal suspect".
15:55 Deuxième mobile, une vie conjugale compliquée.
15:58 Depuis des mois, le couple Xavier-Agnès connaît des hauts et des bas.
16:01 À l'été 2005, ils se sont séparés quelques temps.
16:04 Xavier explique alors à sa soeur Christine
16:06 que Agnès lui reproche de ne pas savoir faire vivre sa famille
16:10 et de l'avoir ruinée.
16:12 Le 31 mars, trois semaines avant la découverte des corps,
16:15 les amis du groupe de prière d'Agnès la trouvent préoccupée.
16:18 L'épouse leur demande de prier pour sa famille
16:20 et en particulier pour Xavier.
16:22 Dans son livre, Christine de Ligonnet s'explique.
16:25 Agnès n'exprime aucune peur à l'égard de son mari
16:28 mais dit craindre pour lui en raison de menaces
16:31 qui pèseraient sur lui et qu'elle ne détaille pas.
16:34 Le lendemain, 1er avril, l'épouse commence ses achats.
16:37 Une bêche, du ciment prond, du rouleau adhésif,
16:40 le 2 avril, quatre sacs de 10 kilos de chauves-vivres.
16:43 Agnès avait écrit qu'elle avait posé cette question à son mari.
16:47 "Est-ce qu'on est heureux ?" réponse de Xavier.
16:50 "Oui, et si on pouvait tous mourir demain, quel pied !"
16:54 La police va s'interroger sur un possible endoctrinement religieux
16:58 qu'aurait exercé sa mère sur Xavier Dupont de Ligonnet en 2009.
17:02 Deux ans avant la tragédie, Agnès écrivait ainsi sur un forum
17:05 "Merci de prier très fort pour demander à notre Seigneur
17:08 d'ouvrir les yeux de ma belle-mère persuadée
17:11 de recevoir des messages de Dieu.
17:13 C'est l'œuvre du malin.
17:15 Son fils, mon mari, a perdu la foi à cause de ça."
17:18 Christine Dupont de Ligonnet conteste tout embrigadement mystique.
17:22 "Xavier n'est pas le criminel qu'on imagine.
17:25 Sinon, ma mère et moi aurions vu une série de voyants rouges
17:28 annonciateurs du drame", écrit-elle.
17:32 Voilà donc pour ces mobiles.
17:36 Christine Dupont de Ligonnet, vous êtes avec nous
17:39 depuis le début de cette heure du crime,
17:41 heure du crime un peu spéciale, et vous êtes auteur avec votre mari,
17:44 Bertrand de Verdun, du livre "Xavier et mon frère présumé innocent"
17:47 qui sort aujourd'hui aux éditions Harper Collins
17:50 et vous nous en donnez la primeur de ce livre.
17:53 Alors, on va reprendre rapidement, si vous voulez bien,
17:56 les mobiles aigrénés par la justice.
17:58 Le mobile de l'argent, il paraît particulièrement intéressant
18:01 parce que votre frère, lorsque ce drame survient,
18:04 il est ruiné, il n'a plus d'argent, il en prend à tout le monde,
18:08 il est désespéré, il ne supporte plus cette situation.
18:11 Pour lui, c'est un désaveu, c'est un affront.
18:14 Alors, je comprends ce que vous dites,
18:18 cependant, pour moi, il est important de remettre les choses
18:21 dans leur ordre chronologique, c'est-à-dire que Xavier,
18:24 effectivement, est dans une situation très désagréable,
18:28 très angoissante, mais le pire est derrière lui, en fait.
18:31 Il a connu des moments, l'année d'avant, entre 2009 et 2010,
18:35 bien plus lourds, en fait, et ça ne paraît pas justement
18:38 dans les médias, on amène à penser que la pire période
18:43 était depuis janvier 2011, qu'on soit au modo,
18:46 depuis décembre 2010, mais ce n'est pas exact.
18:50 Quand on se plonge dans le dossier, c'était l'année d'avant,
18:52 la période la plus critique a eu lieu.
18:54 Donc déjà, pour moi, quand je vois ça dans le dossier d'instruction,
18:57 je me dis "mais là, il faut quand même mettre les choses à leur place".
18:59 C'était une première chose. Ensuite, nous parlons du mobile financier.
19:03 Xavier n'a jamais eu de façade, nous étions au courant.
19:06 Il avait l'humilité de dire "je suis dans la poisse
19:10 parce que tel événement, tel événement, je n'ai pas pu ce mois-ci
19:14 faire rentrer les sommes qu'il me faut chaque mois pour faire vivre ma famille".
19:17 Et il a eu le courage de nous le demander, à deux reprises.
19:21 - Et ces écrits, "ma situation est plus que précaire",
19:24 "j'ai envie de foutre le feu à la baraque", "que tout le monde disparaisse",
19:27 vous les interprétez comment ? Parce que ça, les policiers disent
19:31 "là, on peut commencer à s'inquiéter", parce qu'il y a des signes,
19:34 des signaux rouges qui s'allument, des clignotants, non ?
19:37 - C'est ce qu'il a dit, effectivement. Cependant, c'est un mail
19:40 qu'il adresse à deux amis intimes, qu'ils connaissent très bien,
19:43 Emmanuel Töner et Michel Rettif, qui eux-mêmes n'ont pas pris
19:48 les choses d'une façon très inquiétante.
19:51 Ce qui pourrait quand même être très surprenant, moi je recevrais
19:54 un mail comme ça, je serais très alertée.
19:57 A tel point qu'ils l'avaient oublié.
19:59 Bien que Xavier leur demande de l'enregistrer, etc.,
20:02 il leur donne la méthode, qu'en principe, ils sont censés connaître par cœur,
20:05 donc c'est assez étonnant.
20:07 Pour moi, c'est plus un raisonnement que Xavier fait,
20:10 et effectivement, je le recomprends à retardement,
20:13 de ma propre place, comme étant une préparation d'un scénario futur.
20:17 - Alors ça, c'est important, mais j'allais vous poser la question,
20:19 parce que là, c'est votre thèse, Christine, vous avancez sur ce chemin.
20:24 Vous vous dites qu'on est là plusieurs mois avant le drame,
20:28 et que déjà, il y a en tête l'idée, dans la tête de votre frère,
20:32 de monter ce scénario extraordinaire,
20:35 de disparaître, et de disparaître avec toute sa famille.
20:38 C'est ce que vous affirmez dans votre livre.
20:40 - Oui, c'est comme ça que je comprends les choses,
20:42 mais je pense qu'il participe à un scénario, qu'on lui propose,
20:45 un scénario d'exfiltration.
20:47 Je pense que l'exfiltration, s'il est dans le renseignement,
20:49 elle est prévue dès le premier instant où il signe son contrat, on va dire.
20:52 Donc, il y réfléchit, en plus, plus le temps passait,
20:56 plus il y avait des enfants, plus ça devenait compliqué
20:58 d'exfiltrer une famille entière.
21:00 Donc, là, dans ce mail, pour moi, il envisage deux solutions.
21:05 Une solution assez simple, où c'est lui seul qui disparaît,
21:07 et l'autre où c'est toute la famille.
21:08 - Mais ce frère qui est si volontaire, si déterminé,
21:11 vous l'avez dit, il est courageux, Xavier,
21:13 il affronte les problèmes, etc.
21:16 Là, d'un seul coup, il ne serait plus capable de décider par lui-même ?
21:19 C'est-à-dire qu'on lui dirait ce qu'il faut faire, etc. ?
21:22 C'est un homme perdu, alors ?
21:23 - Non, pas du tout !
21:24 - Si il n'est plus capable de décider, vous dites, il est bloqué, il est coincé,
21:27 il imagine un scénario pour s'en sortir ?
21:29 - Non, je dis que c'est le scénario de son exfiltration.
21:32 Donc, il coopère aux services qui vont l'exfiltrer.
21:35 - Oui, il est sous la coupe de ses services, si je vous suis.
21:38 - Ah ben, s'il a signé un contrat, oui, il est obligé d'aller jusqu'au bout.
21:41 Ça me semble logique, en fait.
21:43 - Alors, il y a quelque chose aussi dans son mail,
21:46 parce que ce mail est très important,
21:47 le mail qu'ils ont oublié, d'ailleurs, les deux,
21:49 Emmanuel Ténor et Michel Rétif.
21:52 Il dit "Je souhaite que même après enquête de police,
21:56 on ne puisse jamais laisser croire à mes parents, frères et sœurs
21:59 que ces accidents ont été volontairement provoqués par moi,
22:02 même si les preuves sont formelles."
22:05 Il se prémunit presque des accusations qui vont arriver, c'est ça ?
22:08 - Donc, il sait que les preuves seront formelles contre lui.
22:11 - Oui, mais qu'est-ce qu'il vous dit que ce n'est pas lui qui se prémunit,
22:13 finalement, de sa propre culpabilité ?
22:15 Que ce n'est pas lui qui a tué toute sa famille ?
22:17 Et qui dit "Bah, comme ça, j'aurais dit que, attention,
22:20 ce n'était pas moi, à l'avance, vous voyez ?
22:22 - Oui, ce qui serait...
22:23 - Ah ben, c'est machiavélique, mais ça peut exister, en matière de...
22:25 - Oui, bien sûr, bien sûr.
22:27 Mais, en fait, si vous voulez, quand on prend tous les éléments du dossier d'instruction,
22:30 en fait, il faudrait d'abord établir qu'il a vraiment supprimé sa famille,
22:35 qu'il est dans l'état d'esprit, qu'il a pu le faire.
22:37 Déjà, on parlait tout à l'heure des constatations techniques,
22:40 il n'y a pas de scène de crime dans la maison.
22:42 - On va en parler, on va en parler, Christine.
22:43 - Ça fait partie des éléments très étonnants.
22:46 - Qui sont étonnants et qui peuvent poser des interrogations,
22:48 mais, je vous le dis tout de suite, comme beaucoup de scènes de crime.
22:51 Des cadavres insuspects, introuvables, mais où est la scène de crime ?
22:55 Xavier Dupont de Ligonnès, la contre-enquête de sa sœur Christine.
22:59 Les crémations sont intervenues six jours après les autopsies.
23:02 Tout cela a rendu impossible une contre-expertise.
23:05 L'affaire XDDL dans l'heure du crime, mais où, précisément, a été tuée la famille ?
23:11 14h30, 15h30, L'heure du crime sur RTL.
23:16 L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard jusqu'à 15h30 sur RTL.
23:21 Cette famille de cinq personnes est venue le dimanche 3 avril.
23:26 Ils sont arrivés vers 20h30.
23:28 Pas un mot plus haut que l'autre, pas de prise de tête.
23:31 Rien qui puisse nous mettre sur la voie de quelque chose.
23:36 Rien du tout, vraiment rien du tout.
23:38 Au programme aujourd'hui, l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès,
23:43 un livre contre-enquête signé de sa sœur Christine,
23:46 13 ans après la disparition de son frère.
23:48 Toujours recherché pour cinq assassinats, ceux de son épouse et de leurs enfants.
23:52 Retour sur la scène de crime.
23:54 Vendredi 22 avril 2011, Xavier Roncin, alors procureur à Nantes,
23:58 reçoit les résultats des autopsies.
24:00 Il annonce que les victimes ont probablement été tuées autour du 3 ou du 4 avril.
24:05 Les conclusions des légistes semblent cohérentes avec l'étude de la téléphonie.
24:08 Les portables des enfants n'ont plus eu d'activité habituelle à partir de ce moment-là.
24:13 L'appareil d'assistance respiratoire d'apnée du sommeil de l'épouse
24:17 s'est arrêté brutalement à 3h30 le 4 avril.
24:21 Malgré ces indices, les experts ne peuvent pas expliquer dans quelles circonstances
24:25 la mère de famille et les enfants sont morts.
24:27 Aucune trace de sang dans la maison de Nantes.
24:29 "La première chose que je peux conclure, c'est comment a-t-il fait
24:33 pour enlever toutes les traces de sang ou empêcher qu'elles existent ?"
24:36 va déclarer un expert.
24:38 Le mari aurait eu un peu plus de deux jours pour tout nettoyer et ensevelir les corps.
24:43 Christine Dupont de Ligonnès s'interroge sur les corps retrouvés dans la fosse.
24:47 Les données biométriques, taille, poids, ne correspondraient pas.
24:51 La chevelure d'Agnès était brune alors qu'elle avait depuis très longtemps les cheveux gris.
24:57 Christine s'interroge sur le délai, selon elle, très court,
25:01 entre les autopsies et la décision de la crémation.
25:03 "Six jours, tout cela a rendu impossible toute contre-expertise", écrit-elle.
25:09 Elle déplore que des scellés, litterie, sac poubelle, ruban adhésif aient été détruits.
25:15 Et on a dans le studio aujourd'hui RTL de l'heure du crime,
25:18 Christine Dupont de Ligonnès, la sœur de Xavier, auteur.
25:22 Vous êtes auteur, Christine, avec votre mari Bertrand de Verdun, du livre
25:25 "Xavier, mon frère présumé innocent" qui sort aux éditions Harper Collins.
25:30 Il y a toute une partie qui s'appelle "contre-enquête" dans ce livre,
25:33 qui vient à la fin d'ailleurs, parce que pour comprendre cette contre-enquête,
25:35 il faut comprendre d'abord que Xavier Dupont de Ligonnès et son cheminement,
25:38 ce que vous avez très bien fait d'ailleurs dans ce livre, c'est très intéressant.
25:41 Je trouve la première partie étonnante avec les détails que vous livrez.
25:45 Alors, il y a ses corps ensevelis devant la maison du boulevard Robert Schumann,
25:51 et vous vous dites tout de suite "ce n'est pas ceux de la famille".
25:56 Je vous ai dit tout à l'heure qu'il y avait les expertises ADN,
25:58 vous ne m'avez pas vraiment répondu là-dessus.
26:00 Vous avez un peu fui le débat sur l'ADN, mais l'ADN il parle, l'ADN est puissant.
26:05 Il y a des expertises ADN qui ont été menées.
26:08 Vous parlez dans votre livre de la biométrie, qui ne correspondrait pas,
26:11 c'est-à-dire l'étail, on sait très bien que les cadavres ont une évolution
26:14 et que parfois ce n'est pas tout à fait exact.
26:17 Qu'est-ce qui vous fait dire aujourd'hui, avec précision,
26:21 que ces personnes ne sont pas celles de votre famille ?
26:25 Moi je trouve ça très intriguant, dites-nous pourquoi.
26:27 Oui, en fait c'est la conclusion à laquelle nous arrivons,
26:30 en étudiant justement la scène de crime supposée.
26:35 Parce qu'en fait si on étudie la maison, on ne trouve pas de sang dans les étages.
26:39 Ni au deuxième où était la chambre de Benoît,
26:42 ni au premier où étaient les autres enfants.
26:45 Xavier Agnès de mémoire était au second également.
26:48 Il n'y a pas de traces de sang dans l'escalier.
26:51 Et si on vient m'expliquer que Xavier a tué toute sa famille dans son sommeil,
26:55 dans leur sommeil, c'est quand même assez étrange qu'on ne retrouve rien.
26:59 Donc à partir de là, il va falloir comprendre ce qui s'est passé.
27:04 Je vais vous faire une contre-remarque, à votre contre-enquête.
27:07 Si Xavier Dupont de Ligonnès a été formé aux techniques d'espionnage,
27:12 aux techniques policières et même de techniques de barbouze,
27:16 qui parfois se ressemblent avec les techniques policières,
27:18 après tout il a pu prendre toutes les précautions pour que ce sang ne soit pas visible
27:22 et qu'il ait pu tuer toute cette famille dans son sommeil
27:25 en prenant toutes les précautions pour éviter toute tâche.
27:28 C'est un expert ce que vous dites. Il est peut-être devenu un expert.
27:32 En quoi aurait-il eu besoin de supprimer sa famille dans ce cas-là ?
27:36 Parce que ce n'est pas quelqu'un du milieu, on va dire.
27:40 Si c'est quelqu'un, justement, s'il est dans le renseignement,
27:44 pourquoi supprimer sa famille ?
27:46 Et s'il n'est pas dans le renseignement, pourquoi tuer sa famille aussi ?
27:49 Ça fait toujours partie des mobiles possibles.
27:51 L'argent, les difficultés sentimentales,
27:53 cette espèce de blouse qu'il peut avoir, ce désarroi qu'il peut avoir.
27:57 Ça, évidemment, vous n'y croyez pas et vous êtes sur cette thèse.
28:02 Vous n'étiez pas, vous dites aussi dans votre livre,
28:04 vous n'étiez pas au courant des crémations ?
28:06 En tout cas, vous n'avez pas cherché à savoir au début.
28:08 Vous étiez sans doute un peu perdu, mais on le serait à moins
28:10 lorsqu'un drame comme ça arrive.
28:12 Vous étiez un peu perdu, vous ne vous êtes pas posé la question
28:14 de ce qu'allait devenir ces corps lorsqu'on vous dit
28:16 qu'il y a des corps retrouvés sous la maison.
28:18 Vous ne demandez pas à les voir ?
28:20 Sur le moment, j'ai une maman de 80 ans qui habite chez moi.
28:23 C'est vrai.
28:24 Et forcément, c'est un peu aussi ma priorité de la préserver.
28:28 Donc, j'ai beaucoup de choses en tête, je suis abasourdie
28:30 quand même comme la France entière, c'est normal.
28:32 Surtout que si moi, je ne pense pas que ce soit les vrais corps,
28:35 sur le moment, je n'ai aucune preuve.
28:37 J'aurai des éléments à travers le dossier d'instruction
28:39 quand je me serai constituée partie civile dans un second temps
28:42 grâce à Maître Goldenstein.
28:44 Donc, ma préoccupation, effectivement, n'est pas d'aller à Nantes.
28:49 Et je reçois des informations par ma famille
28:53 m'indiquant que la crémation va avoir lieu, etc.
28:56 Je ne peux que prendre acte, en fait.
28:58 Je vous montrerai très vite.
29:00 C'est la famille d'Agnès qui demande la crémation.
29:02 C'est la famille d'Agnès.
29:03 Et vous, vous n'avez pas à ce moment-là insisté pour voir ces corps ?
29:06 Ça vous aurait peut-être ouvert les yeux sur ce qui pouvait se passer ?
29:09 Vous le regrettez aujourd'hui ?
29:11 Pas vraiment.
29:13 Parce qu'en fait, sur le moment, certes,
29:15 on aurait pu dans un deuxième temps demander une contre-expertise,
29:18 etc.
29:19 Mais sur le moment, en fait, je ne pense pas que ce soit les corps de ma famille.
29:22 Donc, finalement, que les choses suivent leur cours,
29:24 je suis quand même un peu en état de sidération aussi.
29:26 Donc, je n'ai pas forcément fait les bons raisonnements sur le moment.
29:30 Un suspect qui a pris le large, invisible, introuvable.
29:34 Xavier Dupont de Ligonnès, la contre-enquête de sa sœur Christine.
29:38 Sa famille est en sécurité.
29:40 Il attend son départ en suivant les instructions qu'on lui donne au jour le jour.
29:44 L'affaire, XDDL, dans l'heure du crime.
29:47 On se retrouve dans un instant sur RTL.
29:49 Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès
30:04 avec le témoignage exclusif de sa sœur Christine.
30:07 Elle publie ses doutes et sa vérité dans un livre.
30:10 Son frère, soupçonné de cinq assassinats, est en cavale depuis avril 2011.
30:14 Mort ou vivant ?
30:17 Après la nuit du 4 avril 2011, date présumée des assassinats,
30:21 Xavier Dupont de Ligonnès est resté dans la maison du boulevard Schumann.
30:24 Le 6 avril, il converse au téléphone pendant 25 minutes avec son grand ami Michel Rétif.
30:30 Ce dernier ne parle pas de cette conversation aux enquêteurs.
30:33 Qui plus est, Rétif est dans le Var les 13, 14 et 15 avril,
30:37 alors que Xavier Dupont de Ligonnès s'y trouvait.
30:40 Dernier endroit où le fugitif a été aperçu vivant.
30:43 Rétif va parler d'une coïncidence à propos de ces conversations téléphoniques.
30:47 Il ne se souvient pas de quoi il a parlé avec Xavier.
30:51 L'autre grand ami, Emmanuel Töner, a lui aussi discuté au téléphone avec de Ligonnès,
30:56 juste avant qu'il disparaisse.
30:58 Lui non plus ne se souvient pas de cette discussion.
31:01 Rétif et Töner sont décédés en 2018 et 2020.
31:05 Les deux amis étaient-ils au courant de cette cavale ? Y ont-ils contribué ?
31:09 L'hypothèse de la cavale nourrit tous les fantasmes,
31:11 même si je suis d'accord sur un point.
31:14 Xavier n'avait pas l'intention de se suicider le soir du 15 avril.
31:18 Dans l'hypothèse de l'exfiltration, toutes les incohérences disparaissent.
31:23 Sa famille est en sécurité.
31:25 Il attend son départ en suivant les instructions qu'on lui donne au jour le jour,
31:29 assure Christine Dupont de Ligonnès.
31:32 Christine Dupont de Ligonnès qui est avec nous aujourd'hui dans l'heure du crime.
31:37 Vous êtes l'auteur Christine, avec votre mari Bertrand de Verdun du livre
31:41 "Xavier, mon frère présumé innocent"
31:43 qui sort aujourd'hui aux éditions Harper Collins.
31:47 Il y a cette phrase qui m'a beaucoup frappé et que je viens de citer.
31:51 Christine, vous écrivez "Xavier n'avait pas l'intention de se suicider le soir du 15 avril".
31:56 Peut-être sa famille est morte, vous le contestez.
31:58 Vous dites "ce ne sont pas les bons corps qui sont dans cette tombe de fortune
32:02 près de la maison du boulevard Schumann".
32:04 Mais lui, il est vivant, vous en êtes certaine.
32:07 Je ne peux évidemment avoir aucune certitude.
32:09 Mais je ne pense pas, pour aller dans votre sens et dans le sens de la version officielle,
32:16 je ne pense pas que Xavier aurait mis du temps à se supprimer.
32:21 Si vraiment il avait eu un coup de désespoir énorme,
32:25 ce qui peut arriver à tout le monde, et je suis parfaitement capable de l'envisager,
32:29 je ne pense pas qu'il aurait mis un certain temps,
32:32 qu'il serait resté comme ça, plus on l'a vu souriant, à droite à gauche,
32:35 notamment dans le fameux hôtel 5 étoiles.
32:38 Je ne pense pas qu'il aurait mis du temps à se supprimer lui.
32:42 On l'aurait trouvé rapidement sinon ?
32:43 On l'aurait trouvé rapidement.
32:44 Déjà, je pense que si vraiment il avait eu un grand coup de dépression,
32:47 il aurait supprimé tout le monde, il serait supprimé dans la foulée.
32:50 Ce que vous croyez, Christine, effectivement, vous dites "mon frère ne voulait pas se suicider".
32:54 Vous avez cette certitude qui est ancrée au corps.
32:56 C'est difficile d'envisager le suicide d'un proche, et même d'en parler.
33:00 C'est compliqué.
33:02 Je ne crois pas.
33:04 En fait, je ne crois pas.
33:05 C'est-à-dire que si j'avais ressenti chez lui une profonde détresse,
33:08 justement, c'est ça les voyants rouges et les voyants verts que nous avons pu avoir,
33:12 c'est qu'il était capable de parler de ses problèmes,
33:15 il était capable de ne pas avoir une façade, etc.,
33:18 de nous dire "bon voilà, là ça ne va pas".
33:20 Moi, ça m'est arrivé de voir Xavier pleurer, même au cinéma,
33:23 Xavier quelqu'un de montrer ses émotions.
33:26 Voilà, ça ne cadre pas, en fait, avec le ressenti que j'ai et avec les éléments factuels que j'ai.
33:32 Vous ne pensez pas que c'était un dissimulateur ?
33:34 Il est capable de compartimenter, notamment,
33:37 cette lettre m'a expliqué ce que je ne comprenais pas dans sa vie,
33:41 et pour le coup, il a dû compartimenter et avoir plusieurs casquettes,
33:44 au moins deux casquettes, dont une que je captais mais que je ne connaissais pas.
33:48 Donc cette casquette, on va dire, d'informateur, de ce qu'on veut.
33:52 Voilà, donc compartimenter, oui.
33:54 Mentir de façon ponctuelle, oui, ça peut arriver à tout le monde.
33:57 Mais de façon chronique, Xavier n'est pas un menteur.
34:00 Compartimenter, ça veut dire qu'il peut aussi avoir la casquette de l'assassin ?
34:04 Oui, dans votre optique, je le comprends.
34:07 Mais pas dans la vôtre !
34:08 Mais dans la mienne, non.
34:10 S'il a une casquette d'informateur, il n'a pas besoin d'avoir une casquette d'assassin.
34:13 Pourquoi pas, c'est votre thèse et c'est votre, je la respecte, d'accord,
34:17 ce sont vos déclarations.
34:19 Est-ce que vous pensez qu'il a suivi, vous dites qu'il attendait le top départ pour partir, etc.
34:24 alors que les choses se mettaient en place, que sa famille était à l'abri,
34:28 en tout cas c'est ce qu'il écrit, votre frère, dans cette lettre.
34:31 Vous croyez qu'il a suivi en plan, précisément à la lettre,
34:34 lorsqu'on le voit dans cet hôtel, dans le Var, là, c'est sa dernière image,
34:38 il est sur ce parking, on dirait qu'il dit presque au revoir à la caméra,
34:41 il a ce sac qu'il transporte.
34:43 Il suit en plan ? Il s'en va ?
34:46 Dans ma logique, oui, certainement.
34:48 D'autant que la veille il a un ordinateur, le lendemain il ne l'a plus,
34:51 donc il a certainement rencontré quelqu'un à qui il aurait remis,
34:54 alors on va dire c'est Rétif, qui est complice, etc. bien sûr,
34:57 mais ça peut aussi être autre chose.
34:59 Un mot là-dessus, ses deux amis, Michel Rétif et Emmanuel Teneur,
35:02 vous leur dédicacez ce livre.
35:04 Pourquoi vous leur dédicacez ?
35:06 Parce que j'ai moins connu Michel et j'ai bien connu Emmanuel,
35:10 mais je pense que cette affaire a été vraiment extrêmement pénible pour eux,
35:14 qu'ils ont été des victimes collatérales,
35:16 ils avaient des problèmes de santé chacun dans son genre,
35:20 et je tiens vraiment à honorer leur mémoire.
35:23 Est-ce qu'ils vous ont dit ce que votre frère leur avait raconté au téléphone ?
35:28 Ils ont dit aux policiers qu'ils avaient tout oublié.
35:30 Non, je peux comprendre qu'ils aient oublié,
35:32 parce que sous le feu des auditions c'est quand même assez fatigant à supporter,
35:35 moi je n'en ai eu qu'une donc je ne peux pas me plaindre,
35:37 mais nous le savons par le dossier.
35:40 Mais eux, est-ce qu'ils vous l'ont dit ?
35:42 Non, eux ils ne me l'ont pas dit.
35:44 Ils ne se sont rappelés de rien.
35:45 Ils ne vous l'ont pas parlé ?
35:46 Non, ils ne m'en ont pas parlé.
35:47 Vous avez eu un signe de votre frère,
35:49 Xavier Dupond-Ligonnès, pendant sa cavale, depuis son départ ?
35:53 Depuis son départ, non, je n'ai eu aucun signe de lui,
35:55 et moi-même je n'ai pas essayé de le joindre,
35:57 j'ai vraiment cru qu'il était parti,
35:58 alors qu'en fait la semaine qui suit la réception de la lettre pour moi,
36:01 il est encore là, puisque le 15 avril, moi je la reçois le 11,
36:04 donc je n'ai pas essayé de le joindre,
36:06 et je n'ai eu aucun signe de lui, ni sur le moment, ni depuis.
36:08 Pas un mot, pas une lettre ?
36:09 Non, rien du tout, vraiment rien.
36:11 Une vérité judiciaire qui n'a jamais été celle des proches.
36:16 Xavier Dupond-Ligonnès, la contre-enquête de sa sœur Christine,
36:19 l'hypothèse du meurtre familial reste impuissante.
36:22 Ils n'ont pas été assassinés.
36:24 L'affaire XDDL dans L'Heure du Crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL.
36:38 Dans L'Heure du Crime, aujourd'hui, l'affaire Xavier Dupond-Ligonnès,
36:41 selon sa sœur Christine, témoignage exclusif sur RTL,
36:44 13 ans après la disparition, en avril 2011,
36:47 le père de famille est toujours introuvable,
36:50 toujours recherché pour les assassinats de son épouse et leurs 4 enfants.
36:54 Christine Dupond-Ligonnès n'a jamais douté de l'innocence de son frère Xavier.
36:58 L'hypothèse du meurtre familial reste impuissante à expliquer ce fait,
37:02 et si l'on veut trouver la clé de l'énigme,
37:04 il faut sortir de ce dilemme.
37:06 Coupable suicidé ou coupable en cavale ?
37:10 La sœur ajoute, si la famille de Xavier n'a pas été assassinée,
37:13 et c'est ce que nous croyons,
37:15 c'est une nécessité pour nous de restaurer son véritable visage.
37:21 - On était dinoche en famille,
37:24 et on reste en suite, en soirée,
37:27 et on s'arrête,
37:29 si c'est pas trop tard, on se dit au revoir,
37:32 on se fait un SMS,
37:34 je vais coucher, je vais m'en sortir,
37:36 à tout de suite, peut-être.
37:38 La voix, évidemment, de Xavier Dupond-Ligonnès,
37:41 un message vocal laissé sur le répondeur de sa sœur Christine.
37:47 Christine Dupond-Ligonnès qui est avec nous aujourd'hui dans le studio de l'Or du crime,
37:50 vous êtes l'auteur avec votre mari Bertrand Verdun du livre
37:53 Xavier, mon frère présumé innocent,
37:55 qui sort aujourd'hui aux éditions Harper Collins,
37:57 encore merci de nous en donner la primeur de ce livre étonnant,
38:01 qui fait beaucoup de bruit, spectaculaire,
38:03 parce qu'effectivement on n'est pas obligé d'adhérer à ce que vous racontez,
38:06 mais c'est vrai que ce que vous racontez est quand même extraordinaire.
38:09 Vous vous êtes persuadé que Xavier et sa famille sont toujours vivants,
38:14 vous nous disiez il y a un instant que vous n'aviez pas reçu de signes de Xavier Dupond-Ligonnès,
38:20 mais j'ai envie d'insister un petit peu là-dessus.
38:22 Est-ce que ça lui ressemble de ne donner aucun signe à sa sœur chérie ?
38:26 Vous étiez sa confidente, vous l'avez accompagnée pendant toutes ces années,
38:30 vous savez plein de choses sur lui, vous le défendez aujourd'hui.
38:33 Est-ce que c'est normal de n'avoir aucun signe ?
38:35 Je pense que oui, c'est tout à fait normal,
38:38 parce que comme mon frère me connaît, il sait que je parle,
38:41 je suis bavarde, donc peut-être veut-il me protéger de retomber X ou Y
38:46 si je commençais à dire "Xavier m'a fait signe", etc.
38:49 Non, moi ça ne me gêne pas du tout,
38:52 en fait justement on se connaît suffisamment pour savoir qu'on n'a pas besoin de communiquer.
38:57 Si je crois à sa lettre, je n'en ai pas besoin.
38:59 Selon vous, il a pu partir aux Etats-Unis, il adorait les Etats-Unis.
39:04 Il y était parti avec des amis, il a failli s'y installer en Floride avec toute sa famille,
39:09 ça serait la meilleure destination selon vous, pour lui ?
39:13 Certainement, mais après cela je n'ai aucune certitude.
39:17 En revanche, vous parlez de ses voyages et de cette destination,
39:20 ça fait partie des éléments qui m'ont toujours intriguée.
39:23 Pourquoi est-ce que Xavier passe tant de temps là-bas,
39:25 alors que justement il n'est déjà pas très à l'aise financièrement ?
39:28 Avec Agnès et les enfants, il passe plusieurs mois là-bas, puis reviennent.
39:33 Ça fait beaucoup de choses très curieuses et qui vont dans le sens...
39:37 Oui, mais ce sont des choses curieuses aussi qui peuvent arriver dans toute famille.
39:40 Vous avez quelqu'un de perturbé, qui cherche ses marques,
39:43 qui cherche peut-être à faire fortune aux Etats-Unis,
39:46 qui n'est plus très bien en France.
39:47 Tout simplement, il ne faut pas aller chercher des histoires là où il n'y en a pas.
39:51 À l'époque où Xavier y va, les deux premières fois, c'est 1990 et 1991, si ma mémoire est bonne.
39:56 En fait, il a un emploi en France, il n'est pas marié ou à peine marié,
40:01 et en fait, il n'est pas du tout aux abois.
40:03 Donc, je pense qu'au contraire, il a peut-être déjà commencé à recevoir une formation là-bas.
40:10 C'est mon hypothèse sur la base de ce qu'il dit.
40:12 Je ne prétends rien imposer à qui que ce soit, ça va de soi.
40:15 Mon optique, c'est simplement de proposer des éléments au grand public.
40:19 C'est ça, de poser des éléments sur la table, puis qu'on les analyse et qu'on se fait solider.
40:24 On peut être persuadé que lorsqu'il est parti en cavale, s'il ne s'est pas suicidé,
40:29 d'ailleurs vous avez dit que vous ne croyez pas au suicide,
40:31 il avait des complices, il y a ses deux grands amis qui l'ont accompagné,
40:36 il y en avait même un d'eux qui était dans le Var au moment où il disparaît.
40:39 Vous n'avez jamais imaginé que ces deux hommes aient pu être les complices de Xavier Dupont de Lyonnais,
40:45 si vous n'en avez jamais parlé là-dessus ?
40:47 Alors non, je comprends effectivement que si on considère Xavier coupable,
40:53 il a obligatoirement besoin de complices.
40:55 Coupable ou pas coupable d'ailleurs, parce qu'il peut très bien dans sa cavale avoir besoin de complices.
41:00 Oui, mais on parle bien du fait qu'il ait pu tuer sa famille, puis partir.
41:07 Je pense qu'il faut déjà des complices pour creuser les fosses.
41:10 Puis ensuite, pour une cavale, il faut un certain support.
41:15 Si Xavier avait eu des complices, Emmanuel ou Michel, que j'exclue totalement,
41:20 Pourquoi ? Ils sont tellement proches de lui, ils savent tout de lui aussi.
41:24 Oui, alors je vois très mal Emmanuel Tönor en train de creuser des fosses sous la terrasse,
41:28 il avait déjà des ennuis de santé, même au plan psychologique, je ne vois pas cela du tout.
41:34 Et dans ce cas-là, il faut mettre le projecteur sur autre chose,
41:37 c'est que Agnès est présente à Nantes, d'après le dossier d'instruction,
41:41 en prenant toute l'épreuve de vie d'Agnès sur cette semaine-là, la semaine du 3 au 10 avril.
41:44 Elle est vue par plusieurs témoins, dans sa coiffeuse, c'est ça ?
41:48 Oui, voilà, et puis notamment aussi une amie,
41:51 qui passe un certain jour et qui la voit refermer sa décapotable.
41:55 Et cette personne fait un témoignage très circonstancié, aussi bien en termes d'heure que de météo, de jour.
41:59 Ça, c'est très difficile à remettre en question.
42:01 Et à partir de là, ce n'est pas du tout ma position,
42:04 mais on serait obligé de considérer, de prendre en considération une complicité d'Agnès,
42:10 que personnellement, j'écarte totalement.
42:12 Juste un petit mot, il y a un criminel américain qui s'appelle John List, il est très célèbre,
42:16 il avait tué son épouse, il a disparu pendant des années,
42:19 on a dit souvent que Xavier Dupont de Ligonnès en était inspiré de cette histoire.
42:23 Ça vous paraît farfelu ?
42:25 Non, peut-être que l'histoire a servi à inspirer le scénario.
42:28 En revanche, je ne vois pas tant que cela de point de comparaison,
42:31 puisque si ma mémoire est bonne, on a retrouvé les corps tout de suite,
42:34 lui, certes, il a refait sa vie, mais voilà.
42:36 Une dernière question pour vous, Christine Dupont de Ligonnès.
42:39 Si nous écoute Xavier Dupont de Ligonnès,
42:42 et il peut nous écouter sur Internet maintenant, c'est tellement facile,
42:46 et s'il a accès à cette émission, quel message vous lui adresseriez aujourd'hui ?
42:50 J'ai envie de lui dire "Coucou Xavier".
42:53 Comme tu peux le constater, je suis désolée, je suis émue, c'est normal.
42:57 Comme tu peux le constater, on n'a pas changé.
43:01 On n'a pas changé de regard sur toi.
43:04 Et quand on se retrouvera, on aura beaucoup de choses à partager.
43:08 Vous êtes persuadée que vous le retrouverez ?
43:10 Peut-être.
43:11 Merci infiniment, Christine Dupont de Ligonnès, d'avoir été l'invité de l'heure du crime.
43:17 Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignaud,
43:21 préparation Marie Bossard, Priscille de Guéffier, réalisation Jonathan Griveaux.
43:25 en griveau. L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse
43:28 Richard sur RT.

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