C'était en octobre 1997, dans le village de Pleine-Fougères, en Ille-et-Vilaine, tous les hommes âgés de 15 à 35 ans, soumis à un prélèvement ADN. 400 personnes concernées. Le but est alors de retrouver le meurtrier de Caroline Dickison, une collégienne anglaise de 13 ans et demi, violée et étouffée dans une auberge de jeunesse. Une première, tout aussi spectaculaire que révolutionnaire qui va consacrer le magistrat qui l'avait décidée. Le juge Renaud van Ruymbeke, décédé le 10 mai 2024 et à qui nous rendrons hommage au cours de cette émission.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 22 mai 2024
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00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 Quand j'ai récupéré le dossier, je me suis dit, j'ai une chance sur deux de le trouver.
00:10 Il faut mettre en œuvre beaucoup de moyens, je les avais, mais il faut aussi l'expliquer.
00:14 Je dirais que ce qui m'est apparu, parce que je n'avais pas d'expérience dans ces affaires-là,
00:19 les juges doivent expliquer aux familles qu'est-ce qu'ils font, où est-ce qu'ils en sont,
00:23 parce que si on ne le trouve pas, ils ne pourront pas dire qu'on n'a pas tout fait pour le faire.
00:28 Bonjour, c'était en octobre 1997, dans le village de Pleine-Fougère, en Ile-et-Vilaine.
00:34 Tous les hommes âgés de 15 à 35 ans soumis à un prélèvement ADN.
00:40 Le but était de retrouver le meurtrier de Caroline Dickinson, une collégienne anglaise
00:45 de 13 ans violée et étouffée dans une auberge de jeunesse en pleine nuit.
00:49 Une première en France que cette opération ADN allait faire date dans l'histoire criminelle.
00:54 Une opération spectaculaire déclenchée par un homme, le juge Renaud Van Rymbeck,
00:59 décédé le 10 mai 2024 et à qui nous avons décidé de rendre hommage dans cette émission.
01:05 Sous l'impulsion du juge Van Rymbeck et de ses successeurs, les enquêteurs de l'affaire
01:11 Dickinson ne vont plus lâcher le fil de l'ADN jusqu'à remonter à un violeur en série,
01:17 itinérant, qui avait échappé à tous les contrôles.
01:19 Un espagnol nommé Francisco Arcemontes, il sera retrouvé à des milliers de kilomètres
01:25 de la France, aux Etats-Unis.
01:27 Comment la pugnacité d'un juge d'instruction a fini par payer ? Pourquoi cette affaire
01:32 a autant marqué les imaginations ? Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:36 L'affaire Caroline Dickinson, le juge et le violeur des auberges de jeunesse.
01:41 Oui, elle était blonde.
01:43 Oui, il y avait un escalier dans l'auberge.
01:45 Oui, c'est moi qui l'ai tué.
01:48 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
01:51 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
01:56 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
02:01 Jean-Alphonse Richard.
02:02 Dans l'heure du crime aujourd'hui, émission hommage au juge Renaud Van Rymbeek avec l'affaire
02:07 Caroline Dickinson, une adolescente anglaise en voyage scolaire à l'été 1996 en Bretagne
02:14 et qu'on va retrouver morte dans une auberge de jeunesse, violée et étouffée au cœur
02:18 de la nuit.
02:19 Jeudi 18 juillet 1996, peu avant 8h du matin, Mélissa est la première à ouvrir l'œil
02:27 dans une chambre au premier étage de l'auberge de jeunesse de Pleine-Fougère, village dans
02:32 la baie du Mont-Saint-Michel.
02:35 Les quatre autres filles, Anne, Camilla, Jenny et Caroline, dorment encore, toutes sont élèves
02:42 au collège de Launceston, près de Plymouth.
02:45 Elles sont en séjour linguistique dans le coin avec une trentaine d'autres collégiens,
02:51 professeurs, accompagnateurs.
02:52 La veille, les filles ont chahuté jusqu'à minuit dans la chambre, au point qu'une enseignante
02:57 est venue deux fois les rappeler à l'ordre.
02:59 Caroline a insisté pour rester avec ses copines, on lui a donc installé un matelas sur le
03:04 sol.
03:05 Mélissa secoue Caroline, mais celle-ci demeure blottie dans son sac de couchage.
03:10 Les filles soulèvent le duvet et découvrent leur copine inerte, les lèvres bleues.
03:15 Il y a un peu de sang sur le matelas.
03:17 Un médecin est alerté, il examine la petite Anglaise aux cheveux blonds, vêtue d'un
03:22 tee-shirt, mais il ne peut que constater son décès.
03:25 Décès suspect, selon lui.
03:28 L'adjudante Valérie Davy, brigade de Pleine-Fougère, première gendarme sur place, note des griffures
03:34 au visage, des échymoses autour du cou.
03:35 L'auberge de jeunesse s'est bouclée.
03:38 La victime s'appelle Caroline Dickinson, une des plus jeunes collégiennes du voyage,
03:44 13 ans et demi.
03:45 Ses parents John et Sue sont divorcés, elle vit avec sa mère et sa sœur Jenny à Lanceston.
03:51 Les légistes indiquent qu'elle a été violée, une tache de sperme est retrouvée
03:55 sur sa cuisse gauche.
03:56 Caroline est morte asphyxiée à l'aide d'une boule de coton hydrophile maintenue
04:01 sur sa bouche.
04:02 Les quatre autres occupants de la chambre dormaient quand elle a été tuée.
04:07 Deux croient avoir entendu une respiration, des pleurs, mais elles ont pensé que c'était
04:13 Jenny qui parlait dans son sommeil.
04:15 Personne n'a entendu quelqu'un monter jusqu'au premier étage par l'escalier
04:19 de bois, dont les marches craquent.
04:21 Une cinquantaine de gendarmes entendent les occupants de l'auberge, les anglais et
04:25 huit motards et vététistes qui visitent la région.
04:28 Une collégienne dit avoir croisé un homme en allant aux toilettes, grand et barbu.
04:33 Une habitante de Plaine-Fougère signale, elle, la présence d'un routard portant un
04:39 bandana rouge.
04:40 Elle l'a vu traîner près de l'auberge où on lui a donné un sandwich et des cigarettes.
04:45 Il a dormi dans un presbytère du coin.
04:47 Les gendarmes identifient vite l'individu qui se déplace en stop, un certain Patrice
04:53 Padé, 39 ans, SDF, grand, blond, tatoué, petite moustache, connu pour des cambriolages
04:59 mais aussi une agression sexuelle.
05:01 Samedi 20 juillet, 48 heures après la découverte du corps de Caroline Dickinson, un gendarme
05:08 de Sourdeval, dans la Manche, repère Patrice Padé.
05:11 En garde à vue, il répond oui quand on lui parle de l'auberge, de l'escalier.
05:16 « Oui, elle était blonde », répond-il.
05:18 « Je ne suis pas un saint », ajoute-t-il.
05:21 Déclaration sommaire, pas vraiment des aveux à la 43e heure.
05:25 En garde à vue, il reconnaît.
05:28 « Oui, c'est moi.
05:29 Je l'ai tué ». Il livre quelques détails sordides, mis à l'examen par Gérard Zogg,
05:34 juge d'instruction de Saint-Malo.
05:36 Il est écroué.
05:37 « Des expertises génétiques devraient corroborer les aveux de cet homme dans les
05:41 prochains jours », annonce le juge.
05:44 Les parents de Caroline félicitent les autorités françaises pour leur efficacité.
05:48 Mais tout dérape.
05:49 Padé revient sur ses déclarations.
05:52 « J'ai dit oui à tout parce que je voulais qu'on me laisse tranquille », explique-t-il.
05:55 Le soir du crime, il était à Avranches.
05:58 Un curé certifie l'avoir pris en stop.
06:01 6 août, le laboratoire indique que l'ADN masculin retrouvé sur la victime n'est
06:06 pas celui de Patrice Padé.
06:08 Il est remis en liberté, quatre jours plus tard.
06:11 Début difficile pour l'enquête.
06:17 Caroline Dickinson n'était persuadée que le coupable, ce SDF, était arrêté et
06:21 que l'affaire était bouclée en quelques heures.
06:23 Mais on se trompait.
06:24 Tout est à refaire.
06:25 Notre juge, Renaud Van Rymbeek, va entrer en scène et se lancer dans une opération
06:29 inédite.
06:30 Tout un village soumis à un test ADN géant.
06:34 On va parler de cette opération spectaculaire dans la suite de l'heure du crime.
06:38 Pour l'instant, il nous faut revenir au viol et au meurtre de Caroline Dickinson.
06:43 Bonjour Michel Tannot.
06:45 Bonjour.
06:46 Merci infiniment d'être avec nous en direct dans l'heure du crime.
06:50 Vous êtes ancien journaliste pour Ouest France, co-auteur avec Hélène Aimon du livre
06:56 "L'affaire Caroline Dickinson, une enquête hors du commun" qui a été publiée aux
07:00 éditions Apogée.
07:01 Michel Tannot, vous êtes l'un des meilleurs spécialistes de cette affaire, si je puis
07:06 dire ainsi.
07:07 Vous avez beaucoup enquêté et vous la connaissez très bien.
07:09 Alors, dans ce village de Pleine-Fougère, on est là dans la baie du Mont-Saint-Michel.
07:14 Village tranquille, village touristique, village de vacances.
07:18 Quand la nouvelle tombe, c'est un choc terrifiant, je pense.
07:22 Oui, d'autant que le double crime a été commis dans une auberge de jeunesse qui accueillait
07:29 déjà, qui n'accueille plus malheureusement, des groupes, y compris des groupes britanniques.
07:35 Donc effectivement, c'est de la stupéfaction parce qu'on se demande comment un agresseur
07:42 a pu pénétrer dans cette auberge, violer et tuer une adolescente.
07:48 Surtout que personne n'a rien entendu, Michel Tannot.
07:51 Personne n'a rien entendu.
07:53 Alors évidemment, ce qui a surpris et choqué beaucoup de personnes et parmi vos auditeurs
07:58 sans doute, c'est que les quatre camarades de Caroline qui dormaient dans la même chambre
08:03 avec elle ont entendu peut-être quelques bruits étouffés mais n'ont pas réagi parce
08:09 qu'elles étaient dans un profond sommeil et donc elles n'ont pas crié, elles ne sont
08:15 pas intervenues.
08:16 Ce qui aurait peut-être évidemment sauvé Caroline.
08:18 Bien sûr.
08:19 Alors il y a cette scène de crime, il faut l'appeler comme cela, Michel Tannot, cette
08:24 adolescente est retrouvée dans son sac de couchage et il y a beaucoup d'indices déjà.
08:30 Il y a de l'ADN masculin qui est retrouvé, il y a plusieurs traces, elle s'est peut-être
08:36 même défendue, on ne sait pas très bien, elle a des griffures, c'est ça ?
08:38 Oui, c'est ça.
08:40 Mais il y a deux principales traces sur la scène de crime dans cette chambre numéro
08:47 4 de l'auberge de Genès.
08:48 Il y a l'ADN du violeur, du violeur qui est retrouvé sur le corps de Caroline, ADN
08:57 qu'il a laissé en la violant, et puis aussi le morceau de coton qui a servi à étouffer
09:04 la jeune Anglaise qui est aussi retrouvée dans la chambre.
09:07 Donc ça fait quand même deux éléments très très importants de police scientifique à
09:13 la disposition des gendarmes dès le départ.
09:15 Les gendarmes, encore un mot, Michel Tannot, ils se disent que c'est peut-être quelqu'un
09:21 dans l'auberge tout simplement qui a fait ça et ça les premiers soupçons, ils se
09:24 portent dans l'environnement immédiat parce qu'effectivement on n'a rien entendu et
09:28 puis peut-être qu'on ne rentre pas comme cela dans une auberge de Genès.
09:31 Oui, alors en fait à l'époque, si c'était plus facile parce que le principe c'était
09:38 de laisser les auberges de Genès ouvertes pour une arrivée tardive d'un routard, d'un
09:45 motard.
09:46 Donc il n'y avait pas comme aujourd'hui, il y en a partout bien sûr, des digicodes,
09:50 des portes fermées à clé.
09:52 Donc on circulait pas mal et d'ailleurs Francisco Arcemontes, il est venu deux fois
09:58 cette nuit-là, il est allé une fois aussi à Saint-Lunaire à quelques kilomètres de
10:02 là.
10:03 Donc on entrait assez facilement dans les auberges de Genès à l'époque.
10:07 Oui c'est ça, donc effectivement, on va en parler évidemment d'Arcemontes dans
10:10 la suite de l'heure du crime.
10:12 Donc les gendarmes se demandent si effectivement l'agresseur de cette jeune Anglaise n'est
10:18 pas dans l'auberge de Genès ou bien si c'est quelqu'un à l'extérieur de cette
10:22 auberge.
10:23 Bonjour Maître Hervé Rousseau-Leboeuf.
10:24 Bonjour.
10:25 Merci infiniment d'être avec nous vous aussi dans cette heure du crime.
10:29 On en parlait à l'instant avec Michel Tannot.
10:32 Vous confirmez cette facilité avec laquelle un homme a pu s'introduire dans cette auberge
10:39 de Genès ? On s'est posé beaucoup de questions là-dessus mais la réponse elle est peut-être
10:43 évidente ?
10:44 Alors, la réponse est tout simple, c'est qu'à l'époque les auberges de Genès
10:49 n'étaient pas fermées la nuit et il n'y avait pas systématiquement un veilleur.
10:54 Donc c'était ouvert.
10:55 Donc la réponse est claire, on pouvait entrer comme on voulait, comme dans un moulin, dans
10:59 cette auberge de Genès.
11:01 Maître Hervé Rousseau-Leboeuf, on avance un petit peu dans l'enquête parce que les
11:07 choses vont très vite finalement.
11:08 Il y a cette arrestation rapide, vraiment quelques heures après les faits du SDF,
11:15 Patrice Padé.
11:16 La machine s'est un peu emballée avec lui ?
11:19 Oui, c'est emballé.
11:20 L'équipe du gendarme de la section de recherche qui a été missionnée pour entendre le premier
11:28 suspect après son interpellation, c'est une équipe qui n'était pas une équipe
11:32 habituée à décider des affaires de viol.
11:36 C'était une équipe dont la spécialité, si on peut dire, étaient les attaques à
11:41 main armée.
11:42 Donc une équipe de profil très différent.
11:45 Ceci dit, il est sans doute que la garde à vue du premier suspect était, on va dire,
11:53 rude pour ne pas dire autre chose et est aboutie à des aveux en phase de garde à vue.
12:00 Michel Tannot, vous êtes d'accord avec ça ? On est allé peut-être un peu vite en
12:04 besogne avec Patrice Padé, même s'il est facile à dire après coup.
12:08 Mais effectivement, il a été mis en examen très rapidement.
12:10 Les aveux, on sait qu'ils ont été un petit peu bousculés.
12:13 Aveu à la 43ème heure de garde à vue.
12:16 Il y a une chose importante à préciser, donc Maître Rousseau-Leboeuf le sait pertinemment,
12:22 c'est qu'en 1996, l'avocat ne pouvait intervenir qu'à la 19ème heure, je crois,
12:27 à la mémoire.
12:28 Et donc la loi a évolué, bien sûr, dans le bon sens, à mon sens.
12:32 En 2011, puisque l'avocat maintenant, gardé à vue du suspect, peut être présent dès
12:39 la première heure.
12:40 Donc cet avocat, il aurait sans doute dit à Patrice Padé, n'avouez pas un crime que
12:45 vous n'avez pas commis.
12:46 Sauf que lui, il avait la gueule de l'emploi, il avait le dossier, le casier judiciaire,
12:51 et il a fini par craquer parce qu'on lui a enlevé ses médicaments, la petite bière
12:56 qu'il buvait régulièrement, ses cigarettes peut-être.
12:59 Donc on est allé très vite.
13:02 On est allé très vite aussi parce qu'il y avait une pression énorme au niveau médiatique
13:07 et diplomatique de la Grande-Bretagne pour faire aboutir cette affaire rapidement.
13:12 - Et donc effectivement, il y a eu toute cette pression mise sur l'enquête.
13:15 Maître Hervé Rousseau-Leboeuf, après l'affaire Padé, qui est un fiasco, la famille Dickinson
13:21 est en pleine interrogation, c'est ça ?
13:23 - Oui, c'est une grosse déception, absolument, oui.
13:26 Parce que les aveux étaient complets.
13:29 Moi, je n'ai pas encore l'avocat à ce moment-là.
13:31 Le juge d'instruction de Savallot et à mon avis aussi l'avocat malouin de Garnavus
13:36 auraient dû se méfier des aveux de Patrice Padé.
13:40 Le texte du procès-babal de Patrice Padé n'est absolument pas crédible.
13:45 Mais il n'y a pas eu cette réaction.
13:46 Tout le monde était content, s'en est-il.
13:48 Les enquêteurs français, leur amour propre était flatté.
13:52 Les Britanniques étaient contents puisque la personne avait été suicidée et les parents
13:57 n'avaient aucune raison de se méfier.
13:59 Pour eux, c'était une bonne chose.
14:00 L'enquête démarrait parfaitement.
14:02 - C'est ça, l'enquête était bouclée.
14:03 Un nouveau magistrat, Renaud Van Rumbeck, va tout miser sur l'ADN.
14:07 À grande échelle, l'affaire Caroline Dickinson.
14:10 Le juge est le violeur des auberges de jeunesse.
14:12 Le suspect est un homme déterminé qui ne panique pas.
14:15 Équipé d'une voiture, c'est un solitaire qui vit la nuit.
14:18 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
14:22 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
14:26 Jean-Alphonse Richard.
14:28 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
14:33 - Au programme aujourd'hui de l'heure du crime, l'affaire Caroline Dickinson, une collégienne
14:37 anglaise en voyage scolaire, violée et tuée en juillet 96 en Bretagne, dans une auberge
14:42 de jeunesse.
14:43 Un suspect écarté, un an après les faits, l'enquête stagne.
14:47 Un nouveau juge va reprendre le dossier.
14:49 Vendredi 18 juillet 1997, un an jour pour jour après la mort de Caroline Dickinson,
14:56 ses parents s'insurgent contre la lenteur de l'enquête.
14:59 La section de recherche de Rennes n'a pourtant pas ménagé ses efforts.
15:03 Les hommes qui résidaient dans l'auberge de Pleine-Fougère la nuit du crime ont subi
15:07 des prélèvements ADN.
15:08 Cinq collégiens oubliés ont été testés en Angleterre.
15:12 Mais toutes ces vérifications se sont révélées négatives.
15:16 La mère de la collégienne Sue Dickinson demande le dessaisissement du juge Gérard
15:21 Zogg, chose faite un mois plus tard.
15:23 L'avocat des Dickinson, maître Hervé Rousseau-Leboeuf, formule alors une demande inédite.
15:28 Il souhaite que tous les hommes habitant Pleine-Fougère soient soumis à un test ADN.
15:34 Le juge Renaud Van Roenbeek, conseiller à la chambre de l'instruction de Rennes, connu
15:38 pour s'être illustré dans l'affaire Urba, financement du parti socialiste, hérite du
15:43 dossier.
15:44 Le 14 août, la demande de la famille est acceptée.
15:46 Une expertise génétique de tous les hommes âgés de 15 à 35 ans résidant à Pleine-Fougère
15:51 est ordonnée.
15:52 Une première en France.
15:54 L'ambiance est certes à la suspicion, mais les hommes du village se prêtent à l'opération.
15:59 169 personnes testées en un week-end, puis une deuxième vague de 300 hommes plus âgés.
16:06 Les résultats tombent.
16:07 Le violeur et tueur de Caroline n'est pas un villageois.
16:11 Le juge Van Roenbeek ne se décourage pas pour autant.
16:15 Il demande aux gendarmes de creuser la piste des auberges de jeunesse.
16:19 Peu après la mort de Caroline Dickinson, le journal The Sunday Times a révélé une
16:24 agression similaire, le même soir, sur une autre adolescente anglaise, prénommée Kate,
16:29 14 ans.
16:30 C'était à l'auberge de jeunesse de Saint-Lunaire, à 30 kilomètres seulement de Pleine-Fougère.
16:35 L'agresseur avait surpris sa victime endormie.
16:37 Elle l'avait mis en fuite.
16:39 Le gendarme Thierry Lezau, spécialiste de police scientifique, établit que le coton
16:45 qui a servi à étouffer Caroline est de fabrication anglaise.
16:48 Il a été volé à Saint-Lunaire pour être utilisé ensuite à Pleine-Fougère.
16:53 Un seul et même homme serait donc derrière les deux agressions.
16:57 Selon Thierry Lezau, le suspect pourrait être un individu déterminé qui ne panique pas
17:02 équipé d'une voiture, un solitaire qui vit la nuit.
17:06 Les gendarmes collectent tous les signalements d'intrusion, de cambriolage survenus dans
17:10 les auberges de jeunesse française.
17:12 95 noms de suspects potentiels sont transmis au juge Van Roenbeek, parmi lesquels celui
17:19 du dénommé Francisco Arce Montes, espagnol, 47 ans, arrêté trois ans auparavant alors
17:25 qu'il essayait d'entrer dans un dortoir dans l'auberge de jeunesse de la Croix-en-Touraine,
17:31 à Nindres-et-Loire.
17:32 Il avait évoqué une méprise.
17:34 On l'avait relâché, mais son nom et sa photo ont été archivées.
17:38 Ce Francisco Arce Montes est introuvable.
17:41 Mardi 7 décembre 1999, John Dickinson, le père de la collégienne, est à Rennes pour
17:49 y rencontrer les gendarmes de la cellule Caroline, spécialement dédiée à l'affaire, ainsi
17:54 que le juge Renaud Van Roenbeek.
17:55 Ce dernier l'informe des dernières avancées de l'enquête.
17:58 « On trouvera celui qui a tué votre fille », lui répète ce jour-là le juge.
18:03 Le papa lance un énième appel à témoins.
18:06 « S'il vous plaît, mettez-nous à notre place.
18:10 Un instant.
18:11 Essayez de penser à la souffrance, à la douleur qui sont les nôtres.
18:14 Souvenez-vous de la façon dont Caroline a été tuée », indique John Dickinson.
18:21 Une famille qui ne baisse pas les bras malgré les années qui s'écoulent et les pistes
18:25 qui se terminent souvent dans des impasses.
18:27 Point positif, le juge Van Roenbeek et bientôt ses successeurs vont rester actifs.
18:32 Un coup de chance, un étonnant concours de circonstances va permettre de se rapprocher
18:37 de ce fameux suspect espagnol Francisco Arcemontes.
18:41 Il était à des milliers de kilomètres de la France.
18:45 On va en parler dans la suite de l'heure du crime.
18:48 Dans cette émission, on retrouve l'un de nos invités, c'est maître Hervé Rousseau-Leboeuf,
18:52 avocat de la famille Dickinson.
18:55 Un an après la mort de Caroline, il y a donc maître Rousseau-Leboeuf cette décision du
19:01 juge Van Roenbeek, ces tests ADN inédits à l'échelle d'un village.
19:05 Alors c'est vous, il faut vous rendre hommage maître Rousseau-Leboeuf, c'est vous qui
19:08 avez fait cette demande de tests.
19:10 Pourquoi cette idée, d'où elle vient ?
19:12 Je l'ai fait à la demande des parents de Caroline Dickinson.
19:17 Je l'ai fait parce que les parents de Caroline Dickinson estimaient utile ou nécessaire que
19:24 la police française suive l'exemple de la police britannique.
19:30 La police britannique avait procédé à des tests génétiques systématiques, ce qui
19:37 en France semblait n'avoir jamais été envisagé.
19:40 Ça a surpris tout le monde, je suis honnête.
19:42 Ça a fait du bruit et ça a mis en évidence les réticences très nombreuses à l'époque
19:49 à l'égard de l'utilisation de la génétique en matière pénale.
19:53 C'est toujours un sujet brûlant.
19:54 L'idée vient de Grande-Bretagne, c'est ce que vous nous dites Hervé Rousseau-Leboeuf,
19:59 on a imité les britanniques dans cette affaire et sans doute on a bien fait.
20:03 Michel Tannot, vous êtes également notre invité aujourd'hui dans l'Horreur du crime,
20:06 ancien journaliste d'Ouest France, coauteur avec Hélène Aimon du livre "L'affaire
20:11 Caroline Dickinson", une enquête hors du commun qui a été publiée aux éditions
20:15 Apogée.
20:16 Alors il y a cette opération dans ce village, elle est voulue aussi par Renaud Van Rumbaek,
20:23 il faut le dire, parce qu'il est têtu ce juge, il est à Rennes, il est conseiller
20:26 de la chambre de l'instruction parce qu'il veut, il va le dire, il veut fermer des portes,
20:30 c'est ça Michel Tannot ?
20:31 Oui, lui-même, il n'est pas, c'est ce qu'il nous a dit en tout cas à l'occasion
20:39 de la sortie du livre, il n'est pas convaincu à 100%, lui, que ce soit quelqu'un des
20:44 environs de Pleine-Fougère, mais il veut effectivement fermer cette porte-là.
20:47 Ce qui est important à dire aussi, c'est qu'il avait quand même, en reprenant ce
20:52 dossier, il bénéficiait d'une certaine aura, c'est pour ça que vous lui rendez
20:56 hommage aujourd'hui, et il a pu obtenir des moyens financiers parce que les tests
21:02 génétiques coûtaient très très cher à l'époque, ce n'est plus le cas aujourd'hui,
21:05 les tests coûtaient très cher sur plusieurs centaines de personnes, mais lui, il a obtenu
21:11 ces moyens-là, comme il a obtenu une équipe de gendarmes très étoffée, qui est allée
21:17 jusqu'à 25 gendarmes présents à Saint-Malo sur cette enquête, oui, il a effectivement
21:24 bénéficié de sa réputation de juge indépendant et têtu.
21:31 Bien sûr, mais il a fait peser cette réputation et il a bien eu raison, effectivement, on
21:35 le connaissait bien ici, dans l'heure du crime, le juge Van Rynbeck, il avait cette
21:40 détermination absolue.
21:41 Michel Tannot en mot, tout de même sur cette opération, tout le monde est un peu suspect
21:47 dans ce village lorsqu'il y a ces tests, parce qu'avec le recul on dit que c'était
21:51 formidable, mais à l'époque ce n'est pas forcément très bien perçu.
21:53 Non, parce que c'est une première en France, je crois qu'il y a eu une autre opération
21:59 dans le Gard à quelques mois près, mais non, ce n'est pas très bien perçu, parce
22:05 qu'on jette un petit peu l'opprobre sur ce village, et puis d'ailleurs, beaucoup
22:13 de gens de Plaine-Fougère aujourd'hui ont envie d'oublier aussi cette affaire-là.
22:18 Oui, c'est ça, mais effectivement, parce que c'est, oui, on était un peu montré
22:22 du doigt et ce n'est jamais très agréable pour les habitants qui sont là, et ces hommes
22:26 qui se sont testés évidemment, qui vont parler de ça le soir quand ils rentrent chez
22:29 eux à leur femme et tout, bon, on comprend que ce ne soit pas très agréable.
22:32 Bonjour Maître Olivier Dersoir.
22:34 Bonjour Monsieur Richard.
22:36 Merci infiniment d'être vous aussi et de nous avoir rejoint dans l'heure du crime.
22:40 Vous êtes avocat au barreau de Rennes et puis vous êtes l'avocat dans cette affaire
22:44 de Francisco Arcemontes.
22:45 Alors on l'a dit, Francisco Arcemontes à ce moment-là, il n'est pas arrêté, mais
22:49 il est le suspect numéro un.
22:52 Il est déjà connu, un petit portrait de lui déjà Maître Olivier Dersoir, il est
22:55 déjà connu par les autorités Arcemontes.
22:57 Oui, il est connu, il a déjà été condamné ici et là, y compris pour des faits tout
23:04 à fait sérieux en Allemagne, en Espagne également, il a malheureusement derrière
23:11 lui déjà des faits criminels.
23:12 C'est un itinérant, c'est ça, cet Espagnol, il est toujours à droite, à gauche, il se
23:17 balade dans l'Europe et peut-être même dans le monde entier ?
23:19 Oui, c'est quelqu'un qui est instable, il est toujours en fuite, il n'est pas simplement
23:25 en fuite devant la police, mais comme s'il fuyait peut-être ses fantômes ou ses angoisses,
23:35 c'est quelqu'un qui n'a pas de vie ancrée dans un territoire, jamais.
23:41 Grâce à un article dans un journal, Arcemontes, le suspect numéro un, va être retrouvé
23:48 aux Etats-Unis.
23:49 L'affaire Caroline Dickinson, le juge et le violeur des auberges de Genès, toute la
23:54 famille le pense coupable.
23:56 Je suis vraiment désolé pour ce que mon fils a fait.
23:59 L'enquête de l'heure du crime, Francisco Arcemontes, est-il l'homme qui était dans
24:04 la chambre numéro 4 de l'auberge de Genès ? C'est à suivre, dans un instant, restez
24:08 avec nous sur RTL.
24:09 L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
24:14 L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
24:19 Ce qui a eu de bien, c'est qu'on a l'ADN de l'auteur, mais pour le reste, c'est un
24:24 fiasco.
24:25 L'enquête va dans le mur dès le départ et je ne récupérais le dossier qu'un an
24:28 plus tard, alors que le dossier est au point mort et qu'il faut vraiment tout reprendre
24:31 à zéro.
24:32 Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur l'affaire Caroline Dickinson, une collégienne
24:36 anglaise violée et tuée en Bretagne à l'été 96, un prédateur sexuel opérant
24:41 dans les auberges de Genès et recherché.
24:43 Cinq ans après, le suspect va être arrêté au terme d'un chanceux concours de circonstances.
24:50 Lundi 2 avril 2001, le policier américain Tommy Honko, employé au service de l'immigration
24:58 à l'aéroport de Détroit, feuillette un exemplaire du journal anglais The Sunday
25:03 Times.
25:04 Il lit un article consacré à Caroline Dickinson.
25:06 Le journal révèle que le suspect principal serait un certain Francisco Arce Montes.
25:12 Par curiosité, le policier entre ce nom dans son ordinateur.
25:16 Il sursaut en s'apercevant que cet homme vient d'être arrêté à Miami Beach.
25:21 Une adolescente chilienne qui séjournait dans une auberge de Genès l'a surpris dans
25:25 sa chambre alors qu'il se masturbait sur ses vêtements déchirés.
25:29 Arce Montes est en prison.
25:31 Les autorités françaises sont prévenues.
25:33 Les juges Debonce et Van Rynbeck se concertent.
25:36 Tant qu'on n'a pas d'ADN, je n'y crois pas, fait savoir Renaud Van Rynbeck.
25:42 Le capitaine Yvon Gézékel se rend à Miami pour un prélèvement de salive sur le suspect.
25:48 11 avril, l'ADN d'Arce Montes match avec celui découvert sur le corps de Caroline
25:54 Dickinson.
25:55 16 avril, la France demande l'extradition.
25:58 La mère du suspect Arce Montes témoigne dans le journal The Sun.
26:02 Toute notre famille le pense coupable.
26:05 Je suis vraiment désolé pour tout ce que mon fils a fait.
26:08 Mardi 20 novembre 2001, Francisco Arce Montes, 51 ans, est extradé vers la France.
26:15 Son parcours criminel, transmis par Interpol, apparaît des plus sombres.
26:20 Condamné en Allemagne à 5 ans et demi de prison pour 3 viols d'autostoppeuse, des
26:25 violations de domicile en Suisse, 11 ans de prison par compte humain pour tentative de
26:29 viol avec arme en Espagne.
26:31 Devant le juge français, l'Espagnol reconnaît le viol de Caroline Dickinson mais il dément
26:37 le meurtre.
26:38 Je croyais que je l'avais laissée endormie, va-t-il déclarer ?
26:43 Et c'est un formidable coup de chance, un coup de dé.
26:47 Michel Tannot, effectivement, là, on peut dire que les enquêteurs, ils ont tiré le
26:52 bon fil et ils tombent un petit peu par hasard sur cet homme mais après tout, c'est le
26:56 jeu d'une enquête.
26:57 On l'a retrouvé aux Etats-Unis cet Arce Montes, c'est ça ?
27:00 Oui, c'est bien ça, ami-ami, puisqu'il n'a pas pu s'empêcher de commettre une
27:08 nouvelle intrusion dans un centre d'hébergement de jeunes filles.
27:13 Alors c'est la chance qui a parlé, c'est vrai, mais la chance, elle prospère évidemment
27:19 sur un terrain favorable.
27:20 S'il n'y avait pas eu toutes ces années d'enquête, toutes ces diffusions par Interpol,
27:26 etc., ça n'aurait pas eu lieu ce coup de chance.
27:31 Il faut dire que le coup de chance, il aurait pu avoir lieu 4 ans plus tôt, Renaud Van
27:36 Rumbeck l'a souligné, lorsque le nom de Francisco Arce Montes est apparu pour la première
27:41 fois dans la liste des suspects.
27:43 Il était en prison provisoire en Espagne à l'automne 97 pour des faits d'agression
27:51 sexuelle aussi.
27:52 Et donc on aurait pu le rattraper avant, finalement ?
27:54 Oui, 4 ans plus tôt, mais les autorités espagnoles qui avaient l'avis de recherche
27:59 quelque part dans leur fichier n'ont jamais répondu à la justice française.
28:03 Alors aujourd'hui, ça ne serait pas le cas, ça irait beaucoup mieux, mais en 97,
28:08 ils sont passés au travers alors qu'il était en prison en Espagne au moment où
28:14 le juge et les enquêteurs le recherchaient.
28:16 Oui, c'est très étonnant ce que vous racontez, Michel Tannot.
28:20 Encore une question pour vous.
28:21 Je disais qu'il y avait 95 noms, le juge Van Rumbeck va remonter les noms comme ça
28:26 et qu'il leur est fourni.
28:27 Ce sont des personnes qui tournent autour des auberges de jeunesse, parfois des maniaques
28:32 ou même de simples cambrioleurs.
28:33 Mais ce nom-là, il a tout de suite marqué quand même les enquêteurs, cet Espagnol,
28:38 parce qu'il avait un profil qui correspondait bien à cette agression.
28:43 Oui, alors il faut dire que le juge Van Rumbeck a été bien inspiré quand même, lorsqu'il
28:49 a demandé à tous les gendarmes de France de lui faire remonter toutes les intrusions
28:55 dans les auberges de jeunesse, centres d'hébergement pour jeunes de toute la France.
29:00 Alors, il a demandé aux gendarmes de remonter trois ans en arrière.
29:02 Alors, peut-être qu'une intrusion quatre ou cinq ans en arrière, la justice serait
29:08 passée à côté.
29:09 Il y a toujours une part de chance.
29:10 Mais dans ces trois ans en arrière, il y avait une intrusion dans une auberge de jeunesse
29:16 d'Indre-et-Loire, commise par Francisco Arcemontes, et là, évidemment, ça a fait tilt au final.
29:23 Mais il faut dire aussi, petite précision, que les gendarmes ont été troublés par
29:27 la fragilité des témoignages, puisque ceux qu'il avait croisés dans l'auberge de
29:31 jeunesse à sa première visite avaient parlé d'un homme de 35 ans maximum, et il en avait
29:38 46.
29:39 Donc il faut toujours se méfier des témoignages.
29:41 Vous avez bien raison Michel Tannot, effectivement, il faut se méfier des témoignages visuels,
29:45 parce que chacun voit un petit peu une chose différente et on ne peut pas vraiment se
29:49 fonder là-dessus pour ne serait-ce que même établir des portraits robots, même si c'est
29:52 toujours utile dans certains cas.
29:54 Maître Olivier Dersoir, vous êtes avocat avec nous, invité dans l'heure du crime,
29:59 avocat de Francisco Arcemontes, c'est votre client.
30:03 Alors cet homme, il arrive en France, il a été extradé par les Etats-Unis, il nie
30:09 immédiatement, c'est ça ?
30:10 Oui, il est quand même avant tout désorienté, il comprend que les choses sont tout à fait
30:19 sérieuses, c'est quelqu'un qui a du mal à gérer cette situation, qui a du mal d'ailleurs
30:26 à gérer ses emplois, c'est toute sa vie, c'est quelqu'un qui aura une grande difficulté
30:32 à affronter les situations stressantes, difficiles, une procédure en particulier, et là il comprend
30:39 que sa vie bascule, alors c'est vrai qu'il y a un certain temps avant de s'expliquer
30:44 sur les faits.
30:45 Oui, il n'a pas vraiment envie de s'expliquer.
30:48 Maître Hervé Rousseau, le boeuf, alors vous êtes l'avocat de la famille Dickinson, avocat
30:53 historique, vous les connaissez depuis le début cette famille.
30:55 Qu'est-ce qu'il dit lors de ces auditions par le juge d'instruction, cet Arcemontes ?
31:02 Pendant un certain temps, plusieurs mois, il a nié les fesses et remis en question
31:07 la validité des résultats génétiques.
31:10 Il a compris, ou son avocat a compris pour lui, qu'il n'était plus utile de persévérer
31:17 dans le déni, puisqu'il y avait la preuve scientifique que le violeur c'était bien
31:21 lui.
31:22 Mais il a fini par admettre sa présence sur place, et donc il était bien le violeur,
31:28 mais seulement au bout de plusieurs mois.
31:30 Mais Arcemontes a toujours nié avoir tué intentionnellement Caroline Dickinson.
31:34 Il a toujours prétendu que la mort était intervenue en dépit de sa mortée, il avait
31:40 cherché qu'elle empêchait de crier pour qu'elle ne réveille pas ses camarades.
31:45 C'est ce qu'il dit, il parle d'un accident, même 8 ans après le meurtre, Francisco
31:52 Arcemontes va être jugé.
31:53 L'affaire Caroline Dickinson, le juge et le violeur des auberges de Jeunesse.
31:58 Je n'avais pas l'intention de la tuer, je suis incapable de tuer quelqu'un.
32:01 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
32:04 L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
32:09 L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
32:13 L'heure du crime, consacré aujourd'hui à l'affaire Caroline Dickinson et au travail
32:17 du juge Renaud Van Roembeck.
32:19 La collégienne anglaise, 13 ans et demi, a été violée et tuée à l'été 1996 en
32:24 Bretagne.
32:25 8 ans plus tard, le meurtre y est présumé.
32:27 Un prédateur sexuel international est jugé.
32:30 Lundi 7 juin 2004, Francisco Arcemontes, 54 ans, visage émacié, physique nerveux, sourcils
32:37 noirs et cheveux poivres, sel.
32:39 « Et devant la cour d'assises, dit les vilaines à Rennes.
32:42 Au deuxième jour, il donne les détails du meurtre de Caroline Dickinson.
32:46 Cet été 2006, il était en Bretagne pour voir son fils de 14 ans, issu d'une union
32:51 avec une française.
32:53 Il se sentait mal, il a beaucoup bu, absorbé des antidépresseurs, un cocktail qui lui
32:58 donnait l'impression d'être Superman.
33:00 Ce mélange aurait attisé ses pulsions sexuelles.
33:04 Il se rend alors à Saint-Lunaire, rate une première agression sexuelle, puis va à Pleine-Fougère.
33:10 « J'étais complètement perdu.
33:12 Je suis entré dans une chambre.
33:13 Sur le sol, il y avait une personne qui dormait.
33:16 Je me suis rendu compte que c'était une jeune fille.
33:18 Je lui ai mis la main sur la bouche.
33:20 Je voulais la caresser, dit-il.
33:21 Il ajoute, « Je veux préciser que je ne suis pas un assassin.
33:24 Je n'avais absolument pas l'intention de tuer Caroline.
33:28 Je suis incapable de tuer quelqu'un. »
33:30 Après une semaine de débat, l'avocat général présente l'accusé comme un « routard
33:36 de l'agression sexuelle » qui, depuis 20 ans, parcourt l'Europe pour satisfaire
33:40 ses pulsions.
33:41 C'est un pervers, un manipulateur qui est devenu un meurtrier.
33:45 La famille Dickinson, les parents et la sœur de Caroline ont du mal à comprendre pourquoi
33:49 cet homme est venu fracasser leur vie.
33:51 Lundi 14 juin, après 4 heures de délibéré, Francisco Arcemontes est condamné à 30 ans
33:58 de réclusion criminelle, peine assortie de 20 ans de sûreté, avant que les jurés se
34:03 retirent.
34:04 L'accusé avait déclaré « J'ai honte ».
34:06 Maître Olivier Dersoir, on vous retrouve dans cette heure du crime.
34:10 Vous êtes avocat au Barreau de Rennes et l'avocat de Francisco Arcemontes.
34:13 Vous n'avez pas la partie facile lors de ce procès parce qu'effectivement, tout
34:18 la câble, votre client Arcemontes, quelle ambiance règne sur ces audiences, sur ce
34:25 procès ?
34:26 C'était lourd parce qu'on avait une présence médiatique qui était forte.
34:32 On avait les britanniques, pas seulement d'ailleurs, et une très grosse pression sur ce personnage
34:44 qui était écrit comme un serial violeur.
34:48 C'était une ambiance pénible en réalité.
34:54 Michel Tannot, ancien journaliste à West France et co-auteur avec Hélène Aimon du
34:58 livre « L'affaire Caroline Dickinson », une enquête hors du commun publiée aux éditions
35:02 Apogée.
35:03 Vous vous y êtes à ce premier procès.
35:05 Procès un peu étrange parce qu'on va dire que c'est le procès du silence.
35:11 J'ai même lu dans les journaux « un procès sans larmes et sans cris ».
35:16 Ça veut dire quoi Michel Tannot ?
35:17 Oui, ça veut dire d'abord que le temps a passé, forcément, puisqu'on est en 2004,
35:26 on est 8 ans après les faits, 8 ans après le drame.
35:33 Donc le temps a passé.
35:34 Autre élément, c'est le comportement extraordinairement digne de la famille Dickinson, à la fois
35:42 de John et de Sue, les parents, qui n'en rajoutent pas.
35:48 Tout le monde se comporte dignement dans cette cour d'assises.
35:54 Et donc, oui, c'est un procès sans larmes et sans cris.
35:58 Et puis l'accusé, Francisco Arcemontes, lui, il ne dit pas grand-chose.
36:02 Justement, vous le découvrez, ce visage en cher et à noix de cet accusé Arcemontes,
36:10 première question, à quoi il ressemble ? Et puis, est-ce que tout de même il se livre
36:14 un petit peu ? Comment est-ce qu'il bouge ? Comment est-ce qu'il se présente ?
36:18 Il a un physique, j'allais dire, assez banal, qui, entre parenthèses, ne ressemblait pas
36:25 trop au portrait robot qui en avait été fait.
36:27 Pas du tout même, pas du tout.
36:28 Pas du tout, pas du tout.
36:30 Le portrait robot avait pourtant provoqué 3000 coups de fil en quelques jours à la
36:35 gendarmerie de Saint-Malo.
36:36 Mais non, il se comporte d'une façon… Il est plutôt éteint, il est plutôt absent.
36:43 Il y a la traduction aussi, la double traduction.
36:46 Ça ralentit le procès.
36:48 Voilà.
36:49 Qui ralentit les débats, bien sûr.
36:51 Il y a moins de spontanéité dans les propos de chacun.
36:53 Lui, non, il ne dit pas grand-chose.
36:57 Il a fini par reconnaître sa responsabilité.
37:00 Mais bien sûr, il insiste sur le fait qu'il n'a pas voulu tuer Caroline avec ce morceau
37:06 de coton.
37:07 Sauf que les experts vont lui dire qu'avec les gestes qu'il a faits, il était invraisemblable
37:14 qu'il n'ait pas su qu'il donnait la mort.
37:16 Ce sont les propos des experts.
37:19 C'est important, parce que moi, je n'avais pas lu ça, mais effectivement, vous étiez
37:22 à ce procès.
37:23 Vous pouvez le dire.
37:24 Mais je ne sais pas si les experts disent qu'il ne pouvait pas ignorer qu'il donnait
37:26 la mort.
37:27 Ça va mal se passer pour lui.
37:29 Et puis, encore une dernière question.
37:30 Michel Tannot, il a un curriculum vitae criminel qui est impressionnant, déjà, cet homme.
37:36 Oui, alors on n'a pas forcément tout le déroulé.
37:39 À l'époque, il n'a pas été condamné en Espagne.
37:42 Il a été condamné en Allemagne, à ma connaissance.
37:45 Mais il y a plein de...
37:46 Il y a beaucoup de périodes de sa vie qui sont, comme le disait Maître Dersoires à
37:52 l'époque, qui sont un peu cachées.
37:56 Grises, des zones grises.
37:57 Grises, tout à fait.
37:58 Il a beaucoup bourlingué entre l'Espagne, Londres, où il était serveur dans un bar,
38:04 et puis l'Europe du Nord, sans compter l'Amérique du Sud et les États-Unis pendant son cavale.
38:10 Donc, il y a beaucoup de choses qu'on ne sait pas et qu'on ne saura jamais de lui.
38:13 Oui, il garde du mystère, cet homme.
38:16 Maître Hervé Rousseau-Leboeuf, vous êtes l'avocat de la famille Dickinson.
38:20 Évidemment, vous êtes en première place de ce procès.
38:24 Il n'a pas vraiment expliqué ce qui s'est passé dans cette auberge de Genès, Arcemontès.
38:30 Arcemontès, s'agissant des faits même de viol et de meurtre, ne s'est pratiquement pas
38:37 exprimé.
38:38 Il avait commencé à le faire, mais je ne sais pas pourquoi la présidence de la Colasie,
38:42 ne s'entend émue peut-être, a suspendu l'audience, qui a repris 40 minutes après.
38:48 Et lors du retour d'Arcemontès dans le banc des accusés, il n'a plus parlé.
38:53 Il était sur le point de le faire.
38:55 Quand est-ce qu'il dit ? Je ne sais pas.
38:56 Mais il était sur le point de s'exprimer.
38:59 Et la décision de suspendre l'audience a fait qu'il ne s'est jamais exprimé en réalité.
39:04 Oui, c'est incompréhensible cette décision de suspendre l'audience, parce qu'effectivement,
39:07 ça a sans doute cassé tout le rythme de ce procès.
39:09 Encore une question, maître Hervé Rousseau-Leboeuf.
39:12 La famille accepte ce verdict ? Il risquait la perpétuité, cet homme ?
39:17 Une peine plus lourde n'était pas demandée.
39:20 Moi, quand on m'a interrogé sur mon opinion sur la peine provençale,
39:24 j'ai dit qu'elle était justifiée, qu'elle correspondait au degré de gravité des faits.
39:28 Caroline Dickinson ne m'a jamais dit que cette peine leur paraissait tranquillement.
39:33 Ça n'a jamais été suggéré par la famille Dickinson.
39:37 Le condamné fait appel, nouvelle épreuve pour la famille.
39:40 L'affaire Caroline Dickinson, le juge et le violeur des auberges de Jeunesse.
39:44 On peut avoir eu de fausses intuitions, partir sur de fausses pistes,
39:48 mais tout devait être vérifié.
39:50 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
39:53 Dans l'heure du crime, aujourd'hui, l'affaire Caroline Dickinson,
40:06 une collégienne anglaise violée et tuée à l'été 1996,
40:10 lors d'un voyage scolaire en Bretagne.
40:12 Son meurtrier, le violeur en série Francisco Arce Montes,
40:16 a écopé de 20 ans de prison en 2004.
40:19 L'année suivante, il est jugé en appel.
40:23 Mardi 21 juin 2005, Francisco Arce Montes est rejugé
40:26 devant la cour d'assises des Côtes d'Armor à Saint-Brieuc.
40:29 "Ne me condamnez pas à une peine de destruction", demande-t-il au juré.
40:33 Le père de Caroline, John Dickinson,
40:36 indique que la famille n'a toujours pas obtenu de réponse sur le crime.
40:40 Arce Montes est à nouveau condamné à 30 ans de détention et 20 de sûreté.
40:46 Interrogé sur cette affaire, le juge Renaud Van Rynbeck disait
40:50 "On peut avoir eu de fausses intuitions, être parti sur de fausses pistes,
40:55 mais tout devait être vérifié. J'ai toujours eu ça en tête."
41:00 La justice, elle est faillible.
41:02 Il aurait pu passer à travers, vous savez, ça a joué du miracle,
41:04 parce qu'il est passé deux ans avant à 200 kilomètres
41:07 et qu'on l'a repéré ce jour-là, mais il n'a rien fait.
41:10 Et c'est à cause de ça qu'on va finir par l'identifier, nous, dans notre fiche.
41:13 C'est une leçon d'humilité, parce qu'on émet des hypothèses,
41:17 on émet de fausses hypothèses et il faut aussi un peu de réussite
41:20 à un moment donné pour y arriver.
41:23 La modestie et le talent du juge Renaud Van Rynbeck,
41:26 c'était dans "L'heure du crime", le 19 janvier 2021.
41:30 Et il nous parlait de cette traque d'Arce Montes.
41:32 On lui rend hommage aujourd'hui à ce juge qui a été très efficace
41:36 et qui était une personnalité très attachante.
41:38 Maître Hervé Rousseau, le boeuf.
41:41 Il y a ce deuxième procès, procès à un appel.
41:43 J'ai envie de dire que c'est un procès qui ne sert pas à grand chose.
41:47 Est-ce que la famille Dickinson, que vous défendez depuis le début
41:53 et que vous étiez là, à ses côtés, à ce deuxième procès,
41:56 est-ce qu'elle redoutait cette nouvelle épreuve, encore une fois inutile ?
42:01 - Je n'avais pas à ma quere à douter à mon avis.
42:03 Moi je n'ai jamais douté que la décision serait confiante à un appel.
42:07 La décision d'Arce Montes de faire appel, c'est qu'il nous l'ouvre.
42:11 Mais la crainte que la décision soit plus clémente en appel,
42:14 cette crainte-là n'a jamais été exprimée par moi.
42:17 Et si jamais ils m'avaient posé la question,
42:19 je leur aurais dit que je n'avais pas le moindre doute
42:22 que la cause appel confirmerait la décision de la cause assiste,
42:26 j'y ai mis la lune.
42:26 Le dossier était très solide.
42:28 - Oui, effectivement, il y avait beaucoup de preuves
42:30 et puis il y a ce passé d'Arce Montes, on en a parlé.
42:32 Maître Olivier Dersoir, alors vous,
42:34 vous êtes l'avocat de Francisco Arce Montes,
42:38 on vient d'entendre votre confrère, Maître Rousseau Leboeuf,
42:41 je disais un deuxième procès pour rien.
42:43 Pourquoi est-ce qu'il a choisi de faire appel votre client Arce Montes ?
42:49 - Alors ça, ça restera pour moi un peu un mystère,
42:52 ce qui le pousse à faire appel parce que
42:55 un passage devant une cour d'assises, c'est un moment qui est difficile.
42:58 Il n'a certainement pas envie de revivre une nouvelle audience de cour d'assises.
43:04 Maintenant, il a sûrement l'impression qu'il n'a pas été complètement entendu,
43:07 notamment sur son absence de volonté homicide.
43:13 Et là-dessus, on peut quand même écouter ça parce que
43:16 si c'est quelqu'un qui a violé à réflexion, par contre,
43:20 on peut penser y compris, c'est ce que je pense,
43:23 dans cette affaire-là, que la volonté de tuer n'était pas là.
43:28 - Alors effectivement, vous parlez au nom de votre client
43:32 et on vous entend évidemment, Maître Olivier Dersoir.
43:35 Michel Tannot, ancien journaliste à West France,
43:38 et vous êtes en direct avec nous dans "Cette heure du crime",
43:41 co-auteur avec Hélène Hémon du livre "L'affaire Caroline Dickinson,
43:44 une enquête hors du commun", publié aux éditions Apogée.
43:46 C'est un livre vraiment qui reprend toute cette affaire.
43:49 Vous la connaissez très bien, vous avez beaucoup enquêté,
43:51 vous avez rencontré du monde.
43:52 Vous avez rencontré évidemment le juge Renaud Van Brumbeck
43:54 pour rédiger cet ouvrage.
43:57 Pourquoi elle vous fascine autant, cette histoire ?
44:00 En quoi elle est exceptionnelle encore aujourd'hui ?
44:03 Alors il y a cette histoire de l'ADN qui est surprenante,
44:04 mais il n'y a pas que ça.
44:06 - Oui, alors l'ADN, il faut aussi souligner
44:09 que les tests génétiques effectués à Pleine-Fougère
44:14 ont eu des conséquences, des suites,
44:16 puisque en France, deux ans plus tard, un an plus tard même,
44:20 on a créé le fichier national automatisé des empreintes génétiques,
44:23 le FNAEG, donc il y a eu des conséquences vraiment formidables.
44:29 Il y a eu aussi des conséquences en matière de conventions d'extradition.
44:34 Un mandat d'arrêt européen,
44:35 évidemment pas à cause de cette affaire-là précisément,
44:37 mais un mandat d'arrêt européen a été créé.
44:41 Un procureur européen existe aujourd'hui au niveau des 27.
44:45 Il y a eu quand même des évolutions très importantes
44:49 dans la justice européenne.
44:51 Cette affaire-là, elle est passionnante
44:53 parce qu'elle a concerné plusieurs pays sur plusieurs années,
44:57 un nombre d'enquêteurs extraordinaire,
44:59 des moyens considérables,
45:02 je notais 7500 interrogatoires au total
45:05 et 3500 tests ADN, c'est considérable.
45:09 Donc c'est une affaire exceptionnelle.
45:13 - Oui, c'est une enquête XXL, j'ai envie de dire.
45:15 Maître Olivier Dersoir,
45:16 est-ce que vous avez des nouvelles de votre client,
45:19 Arsèmontès, incarcéré ?
45:22 - Non, pas de nouvelles directes en tout cas,
45:26 des nouvelles tout à fait indirectes.
45:30 J'ai su qu'il avait purgé sa peine en France,
45:33 alors qu'il avait plutôt envisagé,
45:35 lors du prononcé qu'après quelques années,
45:38 peut-être qu'il pourrait terminer sa peine en Espagne.
45:41 Il semble donc que ce n'est pas été le cas,
45:43 même si je ne suis pas actuellement informé
45:47 de son lieu de détention,
45:49 voire du terme de sa détention.
45:51 - Maître Hervé Rousseau, le Boeuf,
45:53 vous défendiez la famille Dickinson,
45:55 vous avez approché à plusieurs reprises Renaud Van Rymbeck,
45:58 c'est l'un des juges de cette affaire,
46:00 mais c'est lui, c'est son nom qu'on retient encore aujourd'hui.
46:04 - Je n'ai jamais vu d'enquête aussi complète,
46:08 aussi radicale.
46:09 À peine en charge du dossier,
46:12 Renaud Van Rymbeck, il a mis à profit ses vacances
46:15 pour étudier à fond le dossier,
46:18 et il a défini, dès le mois de septembre,
46:20 un nombre 1% d'actes d'enquête, 5-6, je ne sais plus,
46:24 et dans chacun de ces actes d'enquête,
46:27 Renaud Van Rymbeck est allé jusqu'au bout.
46:30 Je pense que, pour venir,
46:32 l'enquête menée par Renaud Van Rymbeck
46:34 est exceptionnelle et très remarquable.
46:37 - Voilà.
46:38 Et merci à vous tous d'avoir salué la mémoire du juge Renaud Van Rymbeck.
46:42 Merci à Michel Tannot,
46:43 Maître Hervé Rousseau, le Boeuf,
46:45 Maître Olivier Dersoir.
46:46 Vous étiez les invités de l'heure du crime.
46:48 Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignot,
46:51 préparation Marie Beaussard, Marie-Lou Goyer.
46:53 Réalisation...