Grand débat des européennes 2024 : première passe d’armes sur la politique migratoire
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Transcript
00:00 -Répondre à François-Xavier Bellamy,
00:01 vous avez l'impression d'agiter les problèmes ?
00:04 -Vous savez, en 1990, quand j'étais jeune militant
00:06 dans la formation où est Xavier Bellamy,
00:08 je me souviens des assises de l'immigration.
00:10 On disait la même chose que ce que je viens d'entendre.
00:13 Et 32 ans après, plusieurs fois au pouvoir,
00:16 les Républicains n'ont jamais rien fait.
00:19 Il faut surtout avoir le courage d'appliquer ce qu'on propose.
00:22 C'est pour cela que j'ai rejoint Marine Le Pen,
00:25 que je soutiens Jordan Bardella,
00:26 car les Français ne se reconnaissent plus dans leur pays.
00:29 Ils ne se reconnaissent plus à cause d'une immigration
00:32 qui est devenue incontrôlable,
00:34 ni à cause d'une insécurité liée à l'immigration
00:37 qui, aujourd'hui, frappe de plus en plus les Français.
00:39 Que propose le Rassemblement national ?
00:42 Nous proposons d'abord le double bouclier,
00:44 le bouclier avec Frontex.
00:45 Je rappelle que Fabrice Légeri, patron de Frontex,
00:48 nous a rejoints. Quand on discute avec lui,
00:51 on comprend un peu mieux les errements
00:53 de la politique européenne d'immigration
00:55 qui, finalement, suit en clair les consignes des ONG.
00:59 Ce que nous demandons, c'est tout simplement
01:02 d'abord un double bouclier,
01:04 le bouclier de Frontex aux frontières lointaines,
01:06 mais aussi, quand cela est nécessaire,
01:09 le bouclier aux frontières nationales.
01:11 Nous demandons, et Marine Le Pen l'avait déjà dit
01:14 aux élections présidentielles, une réforme de Schengen,
01:17 oui à la libre circulation entre les pays
01:19 pour les ressortissants de l'Union européenne,
01:22 mais quand on accepte un étranger, qu'on lui donne un titre de séjour,
01:25 il reste dans ce pays. Deuxième proposition,
01:28 que les demandes d'asile soient traitées à l'étranger.
01:31 Et enfin, troisième proposition,
01:33 on demande à ce qu'il y ait une conditionnalité
01:35 des aides au développement. Vous savez comme moi
01:39 que les fameuses OQTF ne sont quasiment jamais appliquées.
01:42 Il est évident qu'on doit conditionner l'aide,
01:45 ou plutôt l'acceptation des sans-papiers
01:48 au fait de leur donner une assistance.
01:50 -Raphaël Lutzmann.
01:51 -Avec votre histoire de double bouclier,
01:53 on comprend une chose. Si l'extrême droite
01:56 a dit à Paris et à Rome qu'il y avait une guerre
01:58 entre l'Italie et la France, c'est automatique.
02:01 L'Italie va demander de la solidarité européenne,
02:04 ce que vous combattez, ce qui s'appelle
02:06 une politique cohérente de l'asile,
02:08 et que la France va bloquer les frontières françaises.
02:11 Ce que vous proposez, c'est le chaos.
02:14 Et votre obsession sur l'immigration zéro,
02:18 c'est le chaos. Et votre...
02:20 -Vous proposez plus d'immigration, c'est aussi le chaos.
02:23 -Ce que nous proposons...
02:24 -Et pas qu'ils puissent rentrer dans l'Union européenne
02:28 comme une agence d'engueule.
02:29 -Ce que nous proposons, et ce qui ne va pas vous plaire,
02:32 c'est d'abord de reprendre les sauvetages en mer
02:35 pour pas que la Méditerranée se transforme en cimetière.
02:38 -Pour que les gens soient sauvés, mais ramenés au port d'origine.
02:42 -Ce que nous proposons, c'est une politique coordonnée,
02:45 coordonnée de répartition des demandeurs d'asile,
02:48 oui, à travers l'Europe.
02:50 Les gens qui montent dans un bateau,
02:52 ils veulent rejoindre l'Europe,
02:54 et donc c'est un problème européen,
02:56 qui doit être géré de manière européenne.
02:59 Et ce que nous proposons aussi, et ça va vous faire hurler aussi,
03:02 mais c'est fondé sur le réalisme le plus absolu,
03:05 c'est des filières, des voies légales d'immigration.
03:11 Parce que nos pays, oui, peut-être que ça va vous faire hurler,
03:14 mais nos pays ont besoin d'immigration.
03:17 Et donc, ne pas avoir de voie légale d'immigration,
03:20 c'est transformer nos maires en cimetières,
03:22 et c'est condamner de toute façon nos économies.
03:25 Et vos slogans d'estrade...
03:27 Prenez Mme Mélanie, qui est votre alliée.
03:29 -M. Glucksmann, il va se passer quoi ?
03:31 Si vous allez chercher les clandestins en bateau,
03:34 vous les ramenez sur les frontières européennes ?
03:37 Vous voyez qu'il va se passer quoi ?
03:39 Il va y avoir un appel d'air considérable,
03:41 100 000, 200 000, ça s'arrête quand ?
03:43 -On a une politique cohérente et maîtrisée,
03:46 qui est fondée sur deux choses.
03:48 Le droit et la réalité de notre société.
03:50 -C'est votre politique qui est à l'oeuvre au sein de l'Union européenne.
03:54 -C'est précisément l'absence de coordination européenne...
03:57 -On fait ce que vous dites.
03:59 -C'est l'absence de coordination.
04:01 -On va chercher les bateaux, et ils veulent les répartir.
04:04 -Ce qu'on fait, c'est qu'on met tout le poids
04:07 sur les pays d'entrée, l'Italie et la Grèce.
04:09 Mais au-delà de cela,
04:10 votre externalisation des politiques migratoires,
04:13 ça crée une vulnérabilité pour notre sécurité immense.
04:16 Aujourd'hui, on délègue, et si on vous suit,
04:19 on le fera bien plus encore,
04:20 à des régimes autoritaires la gestion de nos flux migratoires.
04:24 Ca nous fait un chantage permanent de M. Erdogan et des autres.
04:27 Ca fait que vos amis du Kremlin et de Minsk...
04:31 -Une émis du temps. -Utilisent des êtres humains
04:34 comme des pions pour attaquer nos démocraties,
04:37 l'Union européenne.
04:38 Donc, ce que vous proposez, en fait,
04:41 c'est à la fois totalement inhumain et totalement irréaliste.
04:45 L'immigration zéro, c'est la mort de nos sociétés.
04:48 -Vous acceptez tous ceux qui veulent venir en Europe.
04:50 -Non, ce que je propose, c'est la maîtrise fondée sur le droit.
04:54 -Et comment ? -Et comment ?
04:55 -Mais comment ? En faisant une politique commune européenne.
04:59 -C'est-à-dire ?
05:01 -On a des demandeurs d'asile, ils ont des droits,
05:03 on les répartit. -Ils arrivent illégalement,
05:06 ils demandent l'asile et on les répartit.
05:08 -C'est plus immigration, plus d'appel de terre.
05:10 C'est exactement ce qu'on est en train de faire.
05:13 -On applique notre droit. -C'est exactement ce qu'on fait.
05:16 -On est débordé. -Les députés ne sont jamais expulsés.
05:20 -C'est immigration sans l'isle.
05:21 -On négocie avec les pays de provenance.
05:24 -Les trois quarts sont rendus propres.
05:26 -Raphaël Guitman, on a entendu vos propositions.
05:29 [Musique]