Emmanuel Macron à Marseille : «Un tournage de cinéma» plus qu'une «opération de police», lance Adrien Quatennens

  • il y a 7 mois
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Transcription
00:00 Ce sujet à Marseille, lors d'une visite surprise hier,
00:02 le président de la République a promis à Edrien Quatennens
00:04 une "lite implacable" face au narcotrafic,
00:07 refusant, dit-il, tout discours défaitiste
00:09 et affirmant que l'objectif était de rendre,
00:11 je cite sa phrase, "la vie des dealers impossible".
00:14 Alors c'est un vœu pieux ou alors vous y voyez une vraie volonté politique ?
00:17 Bon, hier à Marseille, j'ai l'impression qu'on a plus assisté,
00:20 nous tous, à un tournage d'un grand film de cinéma
00:24 qu'à une véritable opération de justice et de police.
00:27 On avait l'impression de voir un mauvais numéro d'une émission
00:30 chez une chaîne concurrente, enquête d'action, voilà.
00:35 Je pense, Emma Brouk, que les Français en ont assez
00:38 des opérations de communication d'Emmanuel Macron,
00:40 ils aimeraient peut-être le voir moins, mais que leur vie change plus.
00:43 Et aujourd'hui, ce que l'on voit, et notamment ce qu'on a vu hier à Marseille,
00:46 enfin pardon, mais une grande opération Placenet XXL,
00:49 et à la fin on arrive sur quoi ?
00:50 Je crois que c'est 8 kilos de cannabis qui ont été saisis et 300 grammes de cocaïne.
00:53 - Plus de 80 interpellations. - C'est absolument ridicule.
00:56 Des trafiquants qui font la publicité sur leur retour déjà sur les points de deal.
01:00 Est-ce qu'il faut, par exemple, je vais vous laisser terminer,
01:03 il y a un point qui a été évoqué hier par Emmanuel Macron,
01:05 c'est la sanction, ou en tous les cas pointer,
01:07 la responsabilité des parents d'élinquants mineurs.
01:09 - D'abord, première chose. - Qui est favorable.
01:11 Ces gens sont au pouvoir depuis quelque chose comme 7 ans maintenant.
01:14 Monsieur Darmanin, c'est 5 ans de guerre à la drogue, pour quels résultats ?
01:17 La consommation continue d'exploser.
01:19 Nous sommes un des pays, la France, qui a le modèle le plus répressif
01:22 et qui a le plus de consommateurs.
01:24 Et on le voit, ça ne cesse d'augmenter.
01:26 Je crois qu'en réalité, la politique du chiffre qui est menée dans la police,
01:30 les opérations de court terme, comme celles qu'on a vues hier,
01:33 sont à rebours de ce qu'il conviendrait de faire.
01:35 Comme le dit régulièrement mon collègue Bernalicis,
01:37 qui est à l'Assemblée, s'occupe de ces questions,
01:39 il faudrait au contraire mettre le paquet dans le long terme,
01:41 dans la police judiciaire, dont vous savez d'ailleurs
01:43 que la réforme de M. Darmanin l'a mise en grande difficulté,
01:46 dans le fait d'avoir du renseignement sur place
01:48 et des enquêtes de long terme.
01:50 Je crois, Sénérabrouque, que les opérations de démantèlement
01:52 de trafic et de police les plus efficaces
01:54 sont celles que l'on voit et que l'on entend le moins.
01:56 - On peut être d'accord avec vous, Adrien Quintens,
01:58 mais quand vous dites "le système le plus répressif",
02:00 ce n'est pas ce que disent les policiers quand ils voient,
02:03 le lendemain j'exagère, mais quelques jours après,
02:05 les mêmes trafiquants, les mêmes dealers,
02:07 revenir sur les points de deal.
02:08 - Vous avez raison. Alors, fixons-nous deux objectifs,
02:11 comme responsables politiques, vis-à-vis de la drogue.
02:14 D'abord, il y a une question sanitaire, il faut le rappeler.
02:17 J'attire votre attention sur le fait que dans de nombreux pays d'Europe,
02:20 la question de la drogue est sous la compétence
02:22 du ministère de la Santé, et pas de l'intérieur.
02:25 C'est-à-dire que les consommatrices, les consommateurs de drogue,
02:28 là, je ne parle pas des trafiquants, je parle de ceux qui consomment,
02:30 doivent, à mon avis, être plutôt appréhendés
02:34 sur la question sanitaire, comme des personnes malades,
02:36 qu'il faut aider, accompagner, plutôt que comme des criminels.
02:39 - On peut faire les deux ?
02:40 - Alors, bien évidemment, on peut faire les deux,
02:42 et sur un certain nombre de trafics, on doit le faire.
02:44 En revanche, je crois, et nous le disons depuis un certain temps,
02:46 que sur la question du cannabis, qui surcharge la police,
02:51 qui surcharge notre tribunal...
02:52 - On connaît votre position.
02:53 - Oui, mais il faut la dire.
02:54 Parce que, vous savez, il y a beaucoup de pays qui viennent...
02:56 - Vous êtes favorable à une dépénalisation ?
02:58 - Alors, pour toutes les drogues, on pense que les usagers
03:02 doivent être, en effet, dépénalisés.
03:03 Il ne faut pas pénaliser l'usage, pas criminaliser l'usage,
03:06 il faut l'entreprendre sous la question de santé.
03:08 Pour le cannabis, en revanche, comme beaucoup de pays...
03:10 Regardez le Portugal, est-ce que ça a donné
03:13 en termes de baisse de la consommation ?
03:14 - Oui, mais on parle de la CFFCM.
03:16 - Le 1er avril, les Allemands vont légaliser.
03:18 - Combien de morts ? Je vous ai posé une question
03:20 sur la responsabilité des parents, mais vous n'avez pas répondu.
03:22 - Alors, il faut tarir le trafic, vous en êtes d'accord ?
03:24 C'est ça, le but, dans ces quartiers ?
03:26 - Parce qu'il faut sanctionner les parents d'élinquants mineurs.
03:29 - D'abord, vous vous posez la question de savoir
03:30 s'il faut sanctionner les parents, pour savoir si c'est efficace
03:33 pour tarir le trafic. On est d'accord ?
03:34 Le but, c'est de tarir le trafic.
03:35 Je crois que pour tarir le trafic, si en effet, par exemple,
03:38 le cannabis est légalisé, est contrôlé,
03:40 je pense que c'est une des solutions pour tarir le trafic.
03:43 Et puis après, il faut se poser aussi la question.
03:45 Place nette XXL pour la drogue, moi, ce que je vois surtout
03:49 dans ces quartiers, c'est que ça a été,
03:51 sous l'effet des politiques menées par Emmanuel Macron,
03:53 place nette aux services publics qui n'existent plus,
03:56 aux bureaux de poste qui ont fermé, aux écoles qui ferment.
03:58 - Aux commissariats, parfois, aussi.

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