Dans son dernier ouvrage "Dieu n’a pas béni l’Amérique" publié aux éditions Sigest, le général issu des troupes de marine Henri Roure livre un constat implacable sur l’obsession hégémonique des Etats-Unis. Il revient sur ces techniques bien rodées pour s’imposer au monde, depuis ce "charcutage géographique" qui façonne les frontières à la prédation territoriale à l’œuvre en Ukraine avec BlackRock.
Dans un texte précis et efficace, le général Henri Roure décrit les outils de domination mis en place par Washington, depuis l’omniprésence du dollar et de la langue anglaise, à l’extra-territorialité du droit américain en passant par des agents d’influence répartis partout sur le globe, à l’image des 800 bases militaires. Le Forum de Davos, la Trilatérale, Bilderberg, l’Open Society, le Dolder Group, mais aussi la CIA et bien d’autres officines sont à pied d’œuvre pour imposer leurs intérêts. Des intérêts qui, bien que dictés depuis Washington, sont loin de servir la population américaine, laquelle subit un déclassement économique, social, sécuritaire et sanitaire depuis des années, au point de pousser les États-Unis vers un déclin qui pourrait entraîner définitivement notre pays, dépourvu de sa souveraineté par la trahison de ses élites.
Dans un texte précis et efficace, le général Henri Roure décrit les outils de domination mis en place par Washington, depuis l’omniprésence du dollar et de la langue anglaise, à l’extra-territorialité du droit américain en passant par des agents d’influence répartis partout sur le globe, à l’image des 800 bases militaires. Le Forum de Davos, la Trilatérale, Bilderberg, l’Open Society, le Dolder Group, mais aussi la CIA et bien d’autres officines sont à pied d’œuvre pour imposer leurs intérêts. Des intérêts qui, bien que dictés depuis Washington, sont loin de servir la population américaine, laquelle subit un déclassement économique, social, sécuritaire et sanitaire depuis des années, au point de pousser les États-Unis vers un déclin qui pourrait entraîner définitivement notre pays, dépourvu de sa souveraineté par la trahison de ses élites.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:06 Bonjour à tous, bienvenue pour ce nouveau Zoom.
00:09 J'ai l'honneur de recevoir aujourd'hui le général Rourre.
00:11 Bonjour monsieur.
00:12 Bonjour madame, merci de m'accueillir.
00:15 C'est un plaisir.
00:16 Alors vous êtes officier général issu des troupes de marine,
00:18 Saint-Syrien, breveté de l'école supérieure de guerre
00:21 et docteur d'État en sciences politiques.
00:23 Vous avez publié de très nombreux ouvrages,
00:26 dont le dernier "Dieu n'a pas béni l'Amérique".
00:29 C'est aux éditions Cigest et bien sûr c'est disponible sur la boutique de TVL,
00:33 sur tvl.fr.
00:35 Il y a également un sous-titre que je vais lire,
00:37 "Les mauvaises manières d'un empire en perdition".
00:40 Alors on ne va pas se le cacher général,
00:41 c'est un livre à charge contre les États-Unis.
00:44 Si on vous suit, les États-Unis ont une lourde responsabilité
00:48 dans le déclin de l'Occident.
00:49 Et peut-être que pour commencer, pour les téléspectateurs,
00:53 nous allons préciser ce terme d'Occident.
00:55 Qu'entendez-vous par ce terme qui est tellement galvaudé aujourd'hui ?
00:58 – Alors comme vous le dites, c'est un terme qui est galvaudé,
01:01 il est galvaudé du fait de l'hégémonisme états-unien.
01:06 Je parle des États-Unis, donc les qualificatifs,
01:08 les adjectifs doivent être dérivés de ce mot.
01:12 On peut parler d'Américain parce que c'est plus simple.
01:15 Je dis qu'ils sont à l'origine de ce déclin.
01:19 Pour moi l'Occident c'est la richesse de l'homme,
01:22 c'est l'élévation de l'être humain,
01:25 c'est ce qui s'est passé depuis des décennies, voire des siècles.
01:30 La civilisation occidentale a apporté un supplément à l'humanité
01:37 à tel point qu'elle a été diffusée dans le monde entier.
01:41 Mais les pays, un certain nombre de pays
01:44 qui participaient à des civilisations autres, en Asie ou en Afrique,
01:49 ont pris de cet Occident ce qui les intéressait
01:52 et ce qui était effectivement exportable, je veux dire.
01:56 Mais aujourd'hui, on a affaire à une évolution très négative de cette civilisation.
02:06 L'homme n'est plus la finalité de ce qu'on soit de l'autre côté de l'Atlantique.
02:13 Il y a une vocation des États-Unis à dominer la planète
02:18 avec un certain nombre de dérives
02:21 et ces dérives, on en parlera peut-être,
02:24 font qu'il n'y a plus véritablement de civilisation occidentale
02:28 ou en tout cas que ce qui était la civilisation occidentale est aujourd'hui en déclin.
02:34 – Alors justement, couramment est utilisé le terme "Occident"
02:38 pour rapprocher les États-Unis de l'Europe
02:40 et vous dites que finalement c'est un rapprochement usurpé
02:44 puisque nous ne partageons pas les mêmes valeurs.
02:46 Vous parlez d'un abaissement moral et intellectuel qui a lieu aux États-Unis
02:50 et vous rajoutez que c'est aussi le lieu de la promotion de la laideur.
02:54 Vous y allez un peu fort quand même, Général.
02:56 – Non, bon, il faut suivre le développement du constat que je fais,
03:00 la cohérence de la démonstration,
03:03 mais la promotion de la laideur, ça fait partie de ces outils
03:08 qui permettent à cet hégémonisme de s'appliquer un peu partout
03:14 parce qu'il est plus facile de s'adresser au cerveau limbique ou au bas-ventre
03:17 que de s'adresser à l'intelligence.
03:20 Et si vous vous adressiez à l'intelligence,
03:23 alors à ce moment-là, vous seriez pleinement dans la civilisation,
03:26 ce qui n'est effectivement pas le cas.
03:28 Alors, bon, il y a des réactions évidemment
03:33 parce que quand vous promouvez la juxtaposition de communautés,
03:39 inévitablement vous amenez ces communautés à se comparer
03:43 et à se mettre dans une échelle hiérarchique.
03:50 Et aux États-Unis, c'est ça.
03:52 Ce qui fait la différence avec la France.
03:54 La France, c'est une nation.
03:56 C'est-à-dire que les différences, il y en a,
03:58 entre un Basque, un Flamand, un nouveau Néo-Calédonien,
04:02 un Guyanais ou un Niçois, il y a des différences, c'est évident.
04:06 Mais toutes ces différences sont transcendées dans l'idée de nation.
04:11 Ce qui n'est pas le cas aux États-Unis.
04:13 Je me demande d'ailleurs si les États-Unis sont véritablement une nation.
04:17 Il y a des juxtapositions de communautés, on peut en parler,
04:20 et ces communautés sont hiérarchisées.
04:22 Elles sont hiérarchisées à partir d'une classe dirigeante,
04:26 dont on peut parler si vous voulez,
04:28 qui remonte à l'origine de ce pays.
04:32 – Alors, ce qui est fabuleux, Général,
04:34 c'est que vous évoquez cette hégémonie américaine
04:37 et finalement vous dites que la grande catastrophe de ces dernières décennies,
04:40 c'est sans doute la chute de l'URSS.
04:42 – Oui, pourquoi ?
04:44 Parce que jusqu'en 1989-91,
04:49 c'est-à-dire l'effondrement du mur de Berlin,
04:51 puis l'effondrement de l'URSS,
04:53 cet hégémonisme des États-Unis était confronté à une concurrence.
04:58 Et cette concurrence atténuait cette volonté des États-Unis
05:05 de dominer le monde.
05:07 Ils parlaient de liberté, et évidemment,
05:10 la liberté, tout le monde est pour.
05:12 Et de l'autre côté, on avait une idéologie,
05:16 une idéologie totalitaire,
05:18 mais à partir du moment où cette idéologie totalitaire s'est effondrée,
05:22 que l'URSS a éclatée,
05:24 donnant la Russie, l'Ukraine,
05:27 et puis les pays anciennement de l'Est, indépendants,
05:31 l'hégémonisme des États-Unis n'a plus eu de limite.
05:35 Et il a pu s'exprimer avec toutes ses dérives.
05:38 Et aujourd'hui, à mon sens, on a une inversion.
05:41 On a une idéologie totalitaire du côté de Washington
05:46 et une aspiration à la liberté,
05:50 à la liberté individuelle, j'entends,
05:54 dans des pays qui autrefois étaient sous un joug totalitaire.
05:57 – Et avez-vous le sentiment que la montée en puissance des BRICS,
06:01 dont on parle de plus en plus avec la Chine, la Russie,
06:04 l'Inde aussi bien sûr,
06:06 qui cumule près de 3 milliards d'habitants de la planète,
06:10 c'est-à-dire beaucoup plus que les États-Unis,
06:12 est-ce que vous avez l'impression que ces BRICS vont pouvoir venir
06:16 entraver cette tentation hégémonique américaine ?
06:19 – Alors, oui, les BRICS… – Vous n'êtes pas déjà le cas d'ailleurs.
06:22 – Les BRICS et l'OCS représentent à peu près 75% de la population mondiale.
06:27 – L'Organisation de coopération de Shanghai, pour l'été.
06:29 – Exactement, pardon. C'est énorme.
06:32 Et puis vous avez une puissance formidable avec la Chine,
06:36 qui détient un certain nombre de capacités,
06:40 je parle de capacités militaires, d'accord,
06:42 mais les capacités technologiques, les capacités scientifiques,
06:45 et qui concurrencent très directement ce qui se passe
06:49 dans ce que nous appelons encore l'Occident.
06:53 Et donc ces pays-là attirent de plus en plus.
06:57 Pourquoi ?
06:58 Tout simplement parce qu'ils semblent respecter les nations, les États,
07:04 ce qui n'est pas le cas du côté de l'hégémonisme états-unien.
07:08 Donc oui, les BRICS sont appelés à se développer.
07:13 Vous savez, quand on voit que des pays aussi différents
07:18 que l'Iran et l'Arabie Saoudite sont intéressés par ces associations,
07:24 que des pays d'Amérique latine, vous vous rendez compte,
07:26 l'Amérique latine, qui était subordonnée aux États-Unis
07:31 depuis le 19e siècle, se rallient ou se rapprochent des BRICS,
07:37 c'est quand même le signe d'une volonté d'échapper
07:43 à cette mainmise des États-Unis.
07:46 – Alors cette hégémonie américaine, si je dois la simplifier peut-être,
07:50 elle s'articule autour de deux grands axes.
07:53 Le premier c'est dominer, s'imposer aux autres,
07:56 et le second affaiblir les autres.
07:58 – Absolument, alors d'abord je voudrais parler des outils.
08:02 Les outils, il y a deux outils.
08:05 Le premier c'est le dollar.
08:08 Dans l'histoire du monde, jamais une monnaie n'a été à la fois
08:12 une monnaie nationale et une monnaie internationale.
08:15 Tous les échanges, tous les échanges,
08:18 une grande partie des échanges se font en dollars.
08:22 Les BRICS précisément ont mis au point le SPSF
08:25 qui est un concurrent du système SWIFT.
08:31 – Absolument, duquel a été privée la Russie d'ailleurs
08:34 en parlant sur le monde occidental.
08:36 – Voilà, une partie des échanges mondiaux
08:38 échappe à la surveillance des États-Unis.
08:41 Donc il y a le dollar qui est depuis Bretton Woods
08:44 une arme pour les États-Unis, à partir du moment
08:48 où le dollar a été disjoint de l'or.
08:53 Ça c'est la première arme.
08:55 La deuxième est très liée à la première, c'est l'armée.
09:02 C'est une armée pléthorique qui ne correspond pas
09:06 à une menace véritable.
09:08 – Avec des dépenses pour l'armée d'ailleurs,
09:09 qui est mesurée par rapport aux autres.
09:11 – Voilà, c'est nous en partie qui payons l'armée américaine.
09:15 Avec 1 400 000 hommes et puis 800 bases dans le monde.
09:19 Je crois que les empires français et britanniques,
09:22 au moment de leur splendeur,
09:24 n'ont jamais eu autant de bases dans le monde.
09:27 Alors c'est un outil de domination évidemment.
09:29 Et puis alors l'application de ces outils,
09:33 c'est ce que j'appelle dans le livre le charcutage.
09:36 Il y a deux façons de charcuter, pour les États-Unis bien évidemment.
09:40 La première façon, c'est de regrouper des nations.
09:45 – Le charcutage géographique, comme on s'entend.
09:47 – Oui pardon. – Non je vous en prie Monsieur.
09:49 – Le charcutage géographique.
09:50 Il y a deux façons de faire.
09:52 La première, c'est regrouper des pays qui n'ont rien à voir entre eux
09:56 ou qui sont très différents, pour abolir les esprits nationaux,
10:01 le patriotisme, on les met dans des ensembles
10:04 qui sont plus facilement dominés.
10:07 Parce que tout ce qui est spécificité des pays est éteint et abaissé.
10:12 Et qui plus est, on fait tout pour que les habitants,
10:17 les citoyens ne pensent le moins possible politique.
10:21 Ça c'est la première méthode.
10:23 Vous voyez à quoi je pense, mais pas seulement.
10:26 Les États-Unis ont eu…
10:28 – Si je peux me permettre, dans un niveau beaucoup plus bas,
10:31 c'est tout simplement du redécoupage électoral.
10:33 – Mais vous avez parfaitement raison.
10:36 Sauf que là, on ne donne pas la parole aux citoyens, ou pratiquement pas.
10:40 Ils avaient envisagé, à un moment, au Proche-Orient,
10:44 c'est ce qu'ils ont essayé de faire, mais on reviendra sur la notion de chaos,
10:48 ils ont aboli quasiment les accords Sykes-Picot
10:53 qui avaient partagé le Proche-Orient entre les Britanniques et les Français.
10:59 Et ils ont fait un vaste chaos sur lequel ils peuvent régner.
11:04 Donc charcutage électoral.
11:06 Ils avaient aussi une intention en Afrique, avec le Zimbabwe, le Rwanda,
11:13 pour dominer, pour créer un vaste ensemble,
11:16 incluant les richesses de la République démocratique du Congo.
11:20 Ça c'est la première façon de faire.
11:22 La deuxième façon, c'est aussi de disloquer.
11:25 Il faut savoir par exemple qu'en 1945,
11:31 le président Roosevelt, qui n'était pas très copain avec le général De Gaulle d'ailleurs,
11:37 avait imaginé la création d'un État, comprenant ce qu'est la Belgique,
11:45 le nord de la France, le Luxembourg et l'est de la France,
11:53 qui se serait appelé Wallonia.
11:56 Vous n'en avez peut-être jamais entendu parler,
11:59 mais c'était un essai de recomposition de la France.
12:04 Ils l'ont fait un peu partout, en Amérique latine également.
12:08 En Amérique latine.
12:10 Ils ont disloqué les pays.
12:13 Pourquoi ? Parce qu'il y a un but bien sûr.
12:16 Le but c'est la domination.
12:18 Et quand vous éteignez l'esprit national, l'esprit patriotique,
12:24 l'esprit citoyen dans des ensembles qui ne correspondent plus à des peuples,
12:31 évidemment vous pouvez plus facilement imposer votre loi.
12:35 – Vous avez évoqué évidemment ce charcutage géographique,
12:39 mais si l'on s'en tient à la question territoriale,
12:42 on sait que les États-Unis aiment aussi acquérir de la terre partout dans le monde.
12:47 Et on l'a constaté à l'occasion de l'Ukraine,
12:49 avec notamment ces terres agricoles,
12:51 dont Black Rock, le fonds de pension américain, a fait l'acquisition.
12:55 – Alors bon, on peut parler de l'Ukraine,
12:57 mais vous m'amenez à parler de la conquête, de l'élaboration des États-Unis.
13:06 Ils ont acheté la Louisiane.
13:08 Napoléon, le 30 avril 18… pas Napoléon, Bonaparte,
13:11 le 30 avril 1803 a vendu la Louisiane aux États-Unis.
13:16 Ce n'était pas la meilleure chose que l'empereur,
13:18 pour lequel j'ai une grande admiration par ailleurs, ait faite.
13:22 Le tsar Alexandre II a fait la même chose, une cinquantaine d'années plus tard,
13:26 en 1867 de mémoire, avec l'Alaska.
13:30 Alaska qui est le principal, l'État le plus étendu des États-Unis.
13:35 Ils ont proposé déjà au 19ème siècle de racheter au Danemark le Groenland.
13:39 Le dollar, le dollar.
13:42 Et bon, Trump a recommencé en proposant au Danemark d'acheter le Groenland,
13:48 qu'il a refusé.
13:50 Donc vous voyez, le dollar est une arme.
13:58 On achète, on achète, on corrompt un peu partout avec cette monnaie
14:04 qui a un privilège totalement injustifié aujourd'hui.
14:09 – Et le dollar et son, j'allais dire, corollaire presque,
14:12 la fameuse extraterritorialité du droit américain.
14:15 – Oui, bien sûr, à partir du moment où vous négociez en dollar,
14:19 vous échangez en dollar, il y a l'œil des États-Unis
14:23 qui peut se poser sur l'échange que vous faites
14:26 et qui peut vous interdire, vous sanctionner.
14:31 Regardez, il y a la norme ITAR, ça doit se prononcer Aïtar.
14:37 – On imagine, hégémonie de la langue anglaise.
14:41 – On pourrait y revenir.
14:42 Mais si vous avez un moindre composant venu des États-Unis
14:48 dans la production de quelque chose de sophistiqué,
14:55 il y a inévitablement une inquisition des États-Unis.
14:59 Et elle va très loin, cette inquisition.
15:01 Donc c'est un privilège exorbitant.
15:04 Les droits extraterritoriaux ont amené les États-Unis à sanctionner,
15:07 vous le savez, des banques françaises,
15:10 parce qu'elles avaient traité avec des pays
15:15 qui ne correspondaient pas à la ligne politique ou géopolitique des États-Unis.
15:21 Les banques françaises, mais les banques allemandes aussi,
15:23 ont subi le même sort.
15:26 Donc il y a une mainmise sur la vie géopolitique
15:32 ou une volonté de mainmise qui est totalement scandaleuse.
15:39 – Et ces dispositions, elles permettent également de s'emparer,
15:44 on l'a vu avec l'affaire Alstom en France,
15:47 qui a été rachetée par General Electric,
15:49 ces dispositions permettent de s'emparer d'entreprises,
15:53 de savoir-faire, avec les tournines arabelles,
15:56 d'ingénieurs de ressources humaines.
15:58 – Alors absolument, il y a l'affaire Alstom qui a été un scandale,
16:03 qui est toujours d'ailleurs un scandale,
16:05 même si on essaie de récupérer la partie d'Alstom
16:09 qui a été vendue à General Electric,
16:11 mais il y a Excelia aussi qui a été vendue,
16:13 il y a Latécoère, vous vous rendez compte,
16:16 cette vieille entreprise aéronautique française
16:19 qui est passée sous drapeau américain,
16:22 il y a des tas de pépites, j'ai la liste,
16:25 je fais la liste dans ce bouquin,
16:28 des tas de pépites françaises qui ont été rachetées
16:31 par les fonds de pension américains et par les sociétés américaines.
16:35 C'est… ben oui, mais on ne protège pas,
16:38 on pourrait très bien protéger, mais on ne le fait pas.
16:41 Là aussi, j'en viens à dire que l'application,
16:44 sans restriction aucune des règles de l'OMC,
16:47 de l'Organisation Mondiale du Commerce,
16:50 favorise étrangement cette inquisition des États-Unis.
16:56 Vous savez, le marché commun était protecteur,
17:00 parce qu'il y avait des barrières aux frontières de l'Europe.
17:07 À partir du moment où on a accepté les règles de l'OMC,
17:13 on peut s'interroger sur l'utilité de l'Union européenne
17:16 et on comprend alors à ce moment-là
17:18 que les dirigeants de cette organisation
17:21 qui sont souvent liées aux États-Unis
17:24 aient orienté l'évolution de l'Union européenne
17:28 vers une intégration politique,
17:30 parce qu'elle ne pouvait pas être économique,
17:32 elle ne pouvait plus être financière, mais économique.
17:35 Enfin, financière, oui, mais pas économique.
17:37 – On a le sentiment également, vous l'expliquez d'ailleurs,
17:40 que finalement, si les États-Unis œuvrent à leur suprématie,
17:43 j'allais dire, dans le monde,
17:45 les États-Unis sont aussi accompagnés, presque d'agents, j'allais dire,
17:50 de nos élites que vous dites "supranationalistes".
17:53 – Oui.
17:54 – C'est ébousant d'ailleurs de les qualifier comme ça.
17:56 – Oui, oui, oui.
17:57 – Eux qui aiment tant les nationalismes.
17:59 – Alors, je crois qu'il faut remonter,
18:02 et toujours dans l'histoire, il faut voir l'origine des choses.
18:06 Vous savez, on a vénéré Monet.
18:09 Monet, c'est un Américain,
18:13 c'est un homme qui a fait une grande partie de sa carrière aux États-Unis
18:18 et qui, dans un rapport pendant la guerre à l'entourage du président américain,
18:27 s'agissant de De Gaulle,
18:29 disait "cet homme est contre l'Europe,
18:33 contre la politique que nous envisageons de mener,
18:37 et il faut le détruire".
18:39 Le verbe "détruire" est celui qu'il a utilisé.
18:42 Donc ça, c'est d'abord Monet.
18:44 Puis à côté de Monet, il y avait Schumann.
18:46 Schumann qui a passé sa guerre dans les monastères.
18:49 – C'était plus tranquille, paraît-il.
18:50 – C'était plus tranquille.
18:51 Ou bien il y avait Einstein,
18:52 enfin bon, et puis Paul-Henri Spaak et quelques autres
18:56 qui ont été à l'origine de cette construction européenne,
19:01 qui s'appuyaient sur l'idée de Kudonow-Kalergi,
19:03 qui était un penseur des années 1920, d'origine métisse d'ailleurs,
19:11 à la fois autrichien et japonais,
19:14 qui considérait qu'il fallait mélanger les peuples
19:17 et aboutir à une masse indifférencière en Europe.
19:24 Donc ils se sont appuyés là-dessus.
19:26 Et puis évidemment, de proche en proche,
19:28 vous avez eu des ralliés à cette vision de l'Union européenne
19:33 très liée, évidemment à Washington.
19:37 – Quand vous évoquez finalement, c'est une forme de cheval de trois,
19:41 des États-Unis à l'intérieur de nos pays,
19:44 on pourrait quand même faire un parallèle avec le mutisme
19:47 des dirigeants européens après le sabotage de Nord Stream, par exemple.
19:51 – Oui, ça ne trompe personne, bien sûr, le sabotage de Nord Stream 2.
20:00 Mais il n'allait pas accuser celui qu'il serve,
20:06 le pays qu'il serve, indirectement.
20:09 Il ne pouvait pas l'accuser.
20:11 L'Allemagne, regardez, qui a été la principale victime de ce sabotage,
20:15 n'a rien dit, même si elle sait très bien
20:18 qui est à l'origine de ce sabotage.
20:22 On a voulu à un moment accuser les Russes,
20:24 mais c'était tellement absurde, tellement absurde,
20:27 qu'on a renoncé très vite.
20:29 On sait qui l'a fait, maintenant personne ne le dira.
20:32 – Nos alliés.
20:34 – Oui.
20:36 – Alors vous avez évoqué ces acteurs, ces agents d'influence
20:40 qui œuvrent pour les intérêts américains,
20:42 mais vous évoquez également longuement dans votre ouvrage
20:45 toutes ces officines, ces organisations plus ou moins connues.
20:48 Alors on pense bien sûr à la CIA qui agit, j'allais dire,
20:52 en toute transparence, si je puis dire.
20:55 On sait au moins qu'ils sont pour les intérêts des États-Unis,
20:58 mais vous évoquez aussi l'Open Society, le Forum de Davos,
21:01 Bilderberg, la Trilatérale, le groupe Dolder,
21:04 dont on a très peu entendu parler, mais qui a été très influent
21:07 ces dernières années avec l'industrie pharmaceutique.
21:10 Mais comment tout cela se met en musique, oserais-je dire ?
21:14 – Alors il y a des penseurs, il y a des concepteurs, évidemment,
21:18 je les évoque, et ces organismes,
21:22 CloudShub qui a été un des animateurs de Bilderberg
21:28 et qui a organisé le Forum de Davos, bien sûr, ça n'est un,
21:32 mais il y a, vous faisiez allusion à George Soros
21:36 et son fils, surtout, Alexander,
21:39 vous avez aussi des gens qui ont pensé l'action américaine,
21:46 le programme pour, je traduis, un programme pour un nouveau siècle américain,
21:54 c'est quand même des gens comme Dick Cheney,
22:03 il y a Kissinger, bien évidemment, il y a Brzezinski,
22:10 Victoria Nuland, qui sont à l'origine de cette réflexion.
22:16 Et il y a dans cette réflexion, et dans un ouvrage,
22:22 il y a Paul Folfowitz aussi, et dans l'ouvrage "Le Grand Échiquier",
22:28 et le vrai choix qui a précisé "Le Grand Échiquier",
22:33 vous avez évidemment la volonté hégémonique des États-Unis
22:39 d'afficher "le monde doit être soumis à l'American way of life".
22:45 Et les gens qui ont conçu tout cela sont évidemment tous en symbiose.
22:55 Vous savez, la trilatérale, c'est David Rockefeller aussi, et Kissinger,
23:03 c'est des gens qui se connaissent et qui n'ont qu'un objectif,
23:07 la domination des États-Unis.
23:10 – Alors justement, Général, ça c'est très intéressant,
23:12 parce qu'on parle depuis tout à l'heure de la domination des États-Unis,
23:15 de cette volonté hégémonique de personnalité très influente américaine
23:21 qui plaide pour cette domination américaine.
23:23 Mais alors vous décrivez aussi dans votre ouvrage, finalement,
23:26 une déliquescence américaine du peuple américain,
23:29 avec un appauvrissement général, une situation sociale et sanitaire catastrophique,
23:33 une armée qui s'affaiblit pour les mêmes raisons.
23:35 Finalement, toutes ces personnalités influentes,
23:38 on ne peut pas dire qu'elles font le bien des États-Unis non plus.
23:41 – Non, elles ne font pas le bien, parce qu'elles appartiennent à cette caste dirigeante,
23:44 et comme nous le disions au début de notre entretien,
23:50 il y a une juxtaposition de communautés, des communautés qui sont marginalisées,
23:56 qui sont les unes les autres en opposition.
24:01 Bref, il y a un problème interne aux États-Unis dû à cette caste dirigeante.
24:06 Alors effectivement, et c'était aussi dans ma réflexion,
24:11 dans mon analyse, un constat que j'ai fait,
24:13 ce pays est en déliquescence, on ne le voit pas,
24:16 mais on ne le voit pas encore,
24:18 parce qu'il y a un effet de puissance, un effet d'entraînement.
24:21 Mais regardez, la société est malade.
24:26 D'abord, il y a ce partage entre communautés, il y a la drogue.
24:35 Vous vous rendez compte, il y a près de 50% des jeunes de 18 à 30 ans
24:41 qui ont consommé de la marijuana, voire des substances plus dures.
24:47 – Qui a le problème du fentanyl avec les opioïdes.
24:49 – Absolument, il y a l'obésité, on n'y pense pas,
24:53 mais l'obésité, ça provoque des maladies.
24:58 Et par exemple, pour l'armée, la classe d'âge de 18 à 25 ans,
25:04 c'est-à-dire la classe d'âge utile,
25:07 eh bien il n'y a que 20% de ces jeunes qui répondent aux normes,
25:12 aux conditions de l'engagement.
25:15 Et tous ne sont pas volontaires à l'engagement.
25:17 Donc il y a un déficit de candidatures.
25:21 Il y a la violence de cette société.
25:26 Vous vous rendez compte, en 2023, 500 attaques, 500 massacres,
25:33 on parle de quelques-uns, mais 500, ça en fait…
25:37 – Plus d'un par jour, presque deux.
25:39 – Plus d'un par jour, avec des morts.
25:41 Il y a évidemment la présence des armes.
25:44 Il y a le problème de l'éducation.
25:48 On parle de notre éducation nationale qui est sinistrée,
25:51 mais celle des États-Unis est également sinistrée.
25:54 Beaucoup de nos jeunes admirent ou se réfèrent aux universités américaines,
26:01 mais elles sont elles aussi gangrénées
26:05 et elles ne produisent plus cette élite qui serait nécessaire.
26:11 – Mais alors la question qu'on se pose en vous lisant, Général,
26:14 c'est que finalement cet effondrement de l'Empire américain,
26:17 est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
26:19 Parce qu'on a l'impression que c'est l'Empire du Mal, si on vous lit,
26:22 qui est en train de s'effondrer, dont on devrait se féliciter.
26:24 Pour autant, vous dites, le déclin des États-Unis
26:27 entraînera indubitablement le nôtre.
26:29 Alors que faire ?
26:31 – Oui, parce que nous sommes tellement liés aux États-Unis
26:35 que leur déclin sera aussi le nôtre.
26:39 Je parle de la France, parce que c'est la France qui m'intéresse.
26:44 – Il faut bien que ça intéresse quelqu'un.
26:46 – Oui, bon j'espère ne pas être le seul, je ne crois pas.
26:50 Il y a beaucoup de nos concitoyens qui s'intéressent à leur pays.
26:54 Non, je dis que nous nous risquons beaucoup
26:59 avec l'effondrement des États-Unis, ne serait-ce que de la monnaie.
27:02 La monnaie est contestée, on en parlait.
27:05 Les échanges avec le SPSF se font maintenant en monnaie nationale,
27:11 en yuan, en real, en rouble, en tout ce que vous voulez.
27:15 Et donc à un moment ou à un autre, la bulle du dollar va s'effondrer.
27:21 Rendez compte, 13 000 milliards de déficit.
27:23 Si on ajoute les problèmes des États, des ménages,
27:33 on arrive à plus de 120 000 milliards de dollars de dettes.
27:39 C'est énorme.
27:41 Et un jour ou l'autre, il y aura un problème.
27:43 Il faut cultiver l'hégémonie du dollar.
27:45 Voilà, donc cet effondrement sera aussi le nôtre,
27:49 parce que l'euro c'est une monnaie à servir aussi.
27:53 Donc ce n'est pas notre monnaie, elle ne correspond pas à notre économie.
27:57 Une monnaie c'est le reflet d'une économie.
27:59 Ça reflète peut-être l'économie allemande,
28:01 mais sûrement pas l'économie française.
28:03 Donc nous serons entraînés inévitablement dans une crise qui sera majeure
28:08 et il faut s'y préparer.
28:11 C'est ce que je propose.
28:13 Je dis qu'il faut progressivement reprendre notre souveraineté
28:18 pour les raisons d'évidence,
28:20 parce que là on est mal parti avec un pays qui nous impose son déclin.
28:28 Il faut que nous retrouvions nos éléments de souveraineté
28:32 et que nous nous rapprochions de pays qui défendent eux aussi leur souveraineté.
28:39 J'ai écrit un bouquin précédemment "Le patriotisme français est un humanisme".
28:43 Vous savez les patriotes quels qu'ils soient respectent les autres patriotismes.
28:49 Mais là on efface notre patriotisme.
28:51 On veut effacer notre patriotisme en tout cas.
28:54 Et c'est extrêmement dangereux pour l'existence même de notre pays.
28:58 – Je vous remercie beaucoup Général.
29:00 Je rappelle aux auditeurs qu'ils peuvent d'ores et déjà faire l'acquisition de cet ouvrage
29:04 "Dieu n'a pas béni l'Amérique, les mauvaises manières d'un empire en perdition".
29:08 C'est aux éditions "Sygest" et c'est disponible sur la boutique de TVL sur TVL.fr.
29:14 J'espère que ce Zoom vous aura plu.
29:16 Et puis bien sûr n'oubliez pas, laissez vos commentaires juste en dessous.
29:18 Partagez aussi cette édition et puis on se donne rendez-vous pour le prochain.
29:22 Au revoir.
29:23 [Musique]