SMART JOB - Un quart des salariés pense à court terme
Fidéliser sur la durée ? Selon une étude du Boston Consulting Group menée fin 2023, 28 % des salariés ne se projettent pas dans leur entreprise au-delà d’un an. Conséquence, les efforts de rétention de la part de l’employeur n’en sont que plus indispensables.
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00:12 Fenêtre sur l'emploi, on va parler de l'attachement ou pas et de l'intérêt que les collaborateurs ont à rester dans leur entreprise et à penser leur carrière.
00:20 C'est une étude passionnante du BCG dont Camille Siebering va nous parler.
00:25 Partner BCG, merci d'être avec nous. C'est intéressant, il y a 24% des salariés français qui ne se projettent pas dans leur entreprise,
00:33 alors au-delà d'un an, et 28% lorsqu'ils sont à l'international, donc c'est un petit peu plus... c'est à peine un quart, pas plus d'un an.
00:41 C'est quoi ? C'est un peu comme dans les histoires d'amour, on ne s'engage plus ?
00:45 Effectivement, c'est un horizon très court et une proportion significative des collaborateurs qui ne retrouvent plus aujourd'hui ce qu'ils attendent au sein de l'entreprise
00:56 et ils regardent, ils sont soit dans une situation passive ou dans une situation active de recherche d'emploi pour aller retrouver et rejoindre une autre entreprise.
01:08 C'est significatif, notamment dans une période où effectivement les sociétés continuent à recruter, mais cherchent parfois avec difficulté, les collaborateurs dont ils ont besoin.
01:22 Il y a quand même des enjeux assez forts parce que dans l'étude, lorsque les salariés sont en poste, vous dites que les facteurs émotionnels prennent totalement le pas quand il s'agit de fidéliser les salariés.
01:33 On voit qu'il y a pour ces salariés qui disent "je ne reste pas plus d'un an", il y a des facteurs émotionnels, il y a des facteurs de relations manager, il y a des facteurs de "je me sens bien ou je ne me sens pas bien".
01:43 J'ai l'impression qu'ils ont pris de plus en plus de place ces facteurs-là.
01:46 Alors dans notre étude, effectivement, on s'est attaché à différencier ce qu'on appelle les facteurs fonctionnels, la rémunération, le temps de travail, les avantages, des facteurs émotionnels.
01:57 Et ce dont on se rend compte, c'est trois situations bien distinctes. La première situation, le collaborateur recherche une opportunité à l'extérieur, dans une autre entreprise, et là ce qu'on voit, c'est que les facteurs fonctionnels sont très importants.
02:11 Deuxième situation, on met le collaborateur dans une situation où il doit choisir, il doit faire des choix entre les différents facteurs.
02:18 Les facteurs émotionnels remontent. Troisième situation, on a regardé qu'est-ce qui fait rester les collaborateurs, les salariés au sein d'une entreprise.
02:26 Et qu'est-ce qu'on voit ? Effectivement, en tête de liste, ce sont des facteurs émotionnels qui ressortent.
02:33 Et humains, excusez-moi, parce que le salarié vous dit aussi "moi mon manager ça colle pas, mon manager ne me parle pas".
02:39 Ou inversement, mon manager m'écoute et je suis bien avec lui et je tisse quelque chose. Est-ce que c'est un élément clé dans la rétention ?
02:45 Dans ces facteurs émotionnels, on a essayé de chercher à comprendre finalement qu'est-ce qui impacte ces facteurs émotionnels.
02:55 Que peut faire l'entreprise pour augmenter la satisfaction de ces éléments liés à l'émotion ?
03:04 On a utilisé les résultats de cette étude pour analyser un certain nombre de facteurs qui viennent susciter ces émotions positives.
03:14 Et celui qui ressort en premier, c'est effectivement la qualité du manager.
03:22 Premier impact sur les émotions positives que les collaborateurs, ou négatives, peuvent éprouver au sein de leur emploi.
03:33 Ce chiffre est important puisqu'il fait écho à ce qu'on se dit, 42% des salariés ne sont pas satisfaits de leur manager à l'échelle internationale.
03:43 C'est presque la moitié, donc il y a quand même un gros sujet.
03:47 Est-ce que c'est le verre à moitié vide, à moitié plein ? Est-ce que c'est la faute du manager ? Est-ce que le collaborateur a sa part de responsabilité ?
03:52 Mais le chiffre dit quelque chose.
03:54 Le chiffre est important, mais il faut mettre au regard de ce chiffre la complexité et la difficulté du rôle de manager.
04:06 Au-delà de cette situation et du constat, il faut l'accepter.
04:14 Mais derrière ce constat, il y a des facteurs explicatifs.
04:18 Il faut essayer de soulager la difficulté de ce poste et je suis certain qu'effectivement, ce chiffre de 42% baissera de manière significative.
04:29 Vous au BCG, une fois que vous avez fait cette photographie passionnante, puisqu'on voit l'évolution de l'attachement à une entreprise, à son envie de progresser à l'intérieur,
04:38 qu'est-ce que vous adressez comme recommandation ? Qu'est-ce que vous auriez envie de dire sur ce plateau avant de nous quitter aux entreprises ?
04:43 Qu'est-ce qu'elles doivent faire pour essayer de réduire les écarts ?
04:46 La première chose, c'est de commencer par le plus important.
04:52 Le premier facteur que l'on voit, c'est le management.
04:56 On a parlé de l'impact du manager sur l'aspect émotionnel, mais cet aspect émotionnel a des incidences sur la rétention, mais pas que sur la rétention,
05:07 sur la motivation, sur la satisfaction, mais également sur le sentiment d'équité au sein d'une équipe, au sein d'une entreprise.
05:18 Donc je dirais que ce qui est important, première chose, c'est d'être à l'écoute des collaborateurs, d'être à l'écoute des managers et d'accentuer la formation.
05:30 On ne naît pas manager, le métier de manager s'apprend, se développe et l'entreprise a un vrai rôle à jouer dans ce domaine.
05:39 Merci Camille Sibiring, partenaire BCG avec cette étude autour de l'engagement des collaborateurs et parfois même de leur distance à l'égard de leur entreprise.
05:47 Merci de nous avoir rendu visite, c'est la fin de notre émission, nous sommes un tout petit peu en retard.
05:51 Merci à l'équipe Angel à la réalisation, merci à Thibault Ausson et merci à l'équipe de programmation Nicolas Juchat et Alexis.
05:56 Merci à vous, merci pour votre fidélité et je vous dis à très très bientôt. Bye bye.
06:00 Merci à vous.
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