SMART JOB - Les candidats toujours plus volatiles en 2024 ?

  • il y a 6 mois
Une étude de Robert Walters affirme que les offres d’emploi à destination des cadres vont baisser de 21 % en 2024. Malgré tout, les candidats se sentent toujours en position de force et 55 % d’entre eux envisagent de changer d’emploi dans les 12 mois à venir.
Transcript
00:00 [Générique]
00:12 Fenêtre sur l'emploi, j'évoquais la volatilité des candidats en 2024,
00:16 éclairage avec Coralie Rachet. Bonjour Coralie.
00:18 Bonjour Arnaud.
00:19 Ravie de vous accueillir, directrice générale chez Robert Walters.
00:22 Parfait.
00:23 Je l'ai bien fait cette fois-ci.
00:24 C'est intéressant quand même de revenir sur cette notion de candidat volatile.
00:30 Qu'est-ce que vous appelez un candidat volatile ?
00:32 Il ghoste, il ne vient pas, il vient et il s'en va, c'est quoi le concept ?
00:36 Le concept de la volatilité vient rejoindre le contexte de la fluidité du marché de l'emploi en fait.
00:42 C'est un terme qu'on a beaucoup utilisé cette année parce qu'il y a eu beaucoup de refus d'offres,
00:46 qu'il y a eu beaucoup de tensions pour clôturer des deals
00:49 et on a eu un autre phénomène dont vous avez déjà parlé dans une émission
00:52 qui est le... comment ça s'appelle ? Il faut que moi-même...
00:55 Ah oui, ce terme anglais.
00:56 Exactement.
00:57 Absolument, et qu'on a développé qui est le "je pars".
01:01 Comment on pourrait le donner ce terme ?
01:04 C'est le "rage applying".
01:06 C'est ça.
01:07 Le "rage applying" qui consiste à avoir une réaction compulsive et se mettre à postuler.
01:12 S'envoie plein d'annonces.
01:13 Exactement.
01:14 Donc une dimension opportuniste, c'est là où on parle d'une forme de volatilité qui agace,
01:18 qui ne rassure pas et sur lequel les entreprises ont commencé à mettre des limites.
01:21 Alors dans votre étude Robert Walters qui est souvent comme ça un peu le baromètre,
01:25 on voit quand même qu'en 2024, on n'avait pas le même discours.
01:27 Vous étiez venu, vous venez régulièrement en 2022, 2023.
01:31 Là, les entreprises ne seront plus prêtes à tout pour recruter.
01:35 Ça c'est vachement intéressant.
01:36 Oui, exactement.
01:37 C'est-à-dire qu'on stabilise les choses.
01:40 On a une forme de rééquilibrage.
01:42 On a parlé de forie, de chiffres records les dernières années, d'inflation, de rémunération.
01:47 On avait des cas vraiment très étonnants au-delà du marché
01:50 et cette année, il y a eu un ralentissement.
01:52 Il y a eu des entreprises qui ont eu le courage de mettre des limites.
01:56 Ça posait un certain nombre de problématiques de jouer cette inflation.
02:00 Et d'ailleurs, ça a été adapté aussi dans les processus de recrutement.
02:04 Je m'explique, dans les processus de recrutement, le sujet de la rémunération
02:08 était un sujet qui était beaucoup creusé à la toute fin des entretiens.
02:12 Et c'est à ce moment-là où ça coinçait, où on créait de la frustration.
02:15 Et on avait perdu du temps parce qu'on avait construit quelque chose et ça buguait.
02:18 Exactement. Dans beaucoup de démarches, avec un certain nombre de nos clients,
02:21 deuxième entretien, on s'assure que le candidat a tel niveau de rémunération,
02:26 a tel niveau de télétravail, parce qu'on parle de rémunération mais aussi des conditions de travail,
02:30 il est prêt à s'engager, à signer et aller jusqu'au bout.
02:32 On gère les irritants très vite.
02:34 Et ensuite, on déploie un échange construit.
02:37 Mais pourquoi on ne l'a pas fait avant ? Ça semble tellement évident.
02:40 Vous êtes une experte du sujet, on se dit que c'est évident.
02:43 J'allais dire, les cabinets de recrutement professionnalisent beaucoup cette partie-là.
02:47 On forme beaucoup nos consultants à travailler très en amont.
02:50 Mais je vous dis, le phénomène est devenu tellement significatif
02:53 que les processus ont même été dictés par les clients eux-mêmes et ont été renforcés.
02:57 Donc c'est des processus et une professionnalisation qui continuent, qui continuent.
03:01 On a des candidats volatiles. On évoquait ce phénomène avec des gens qui veulent bouger.
03:05 Il y a quand même toujours cette tentation de Venise, envie de changer de boîte.
03:08 Il y a quand même 79% des cadres qui déclarent ne pas être inquiets vis-à-vis de l'apparition de l'IA.
03:13 Je voulais le signaler parce que c'est le sujet d'actualité qui monte.
03:16 On se dit, on va être remplacé par l'IA. Les cadres disent non, pour l'instant ça va.
03:20 Et 90% des cadres déclarent prêter une attention importante aux valeurs des entreprises avec vie pro, vie perso.
03:27 Ça, c'est monté depuis le Covid quand même. C'est-à-dire que ça, c'est aussi un élément en plus dans la négo.
03:32 On évoquait le télétravail.
03:34 On évoquait le télétravail. Il y a eu des attentes sur la flexibilité, sur des valeurs, sur les sujets de RSE, d'empreintes caroines et autres.
03:41 Néanmoins, notre réalité, c'est qu'au bout du bout, la première des priorités, la première raison de refus ou de changement de poste, ça reste la rémunération.
03:50 Et cette année, 2023 et début 2024, n'y déroge pas.
03:54 Il y a un petit coup de frein sur les hausses de salaire. J'ai vu les échos publis. On sera à 3,6 je crois.
03:59 Plus bas que ce qui avait été espéré.
04:01 Espéré, exactement. On est en train de produire une nouvelle enquête.
04:04 Mais nous, on avait estimé 4% et effectivement, peut-être que ça sera un peu en deçà.
04:08 Sauf à parler de la prime de risque de ces candidats qui prennent le risque de changer de poste.
04:12 Et là, on parle plus de 15% d'évolution de salaire.
04:16 Sur ce plateau, il y a quelques temps, pendant le Covid, vous étiez venu nous éclairer aussi sur l'état du marché de l'emploi.
04:21 Et je vous avais posé cette question. On a le sentiment, à l'époque du Covid, rappelez-vous, que les salariés avaient pris le pouvoir.
04:26 Et ça, vous le ressentiez. Ils avaient beaucoup d'exigences, beaucoup de demandes. Et globalement, ils gagnaient tout le temps. Ou presque.
04:32 Est-ce qu'on n'est pas en train de rééquilibrer le rapport de force ?
04:34 Oui, je pense qu'il y a un rééquilibrage. Il faut reprendre aussi les volumes d'offres d'emploi l'année dernière.
04:38 On a baissé de 21% le volume d'offres d'emploi fin 2023 versus 2022.
04:44 Alors, ça reste des chiffres, encore une fois, significatifs. On est sur des volumes avant Covid.
04:49 Donc, ça vient quand même créer une forme de rééquilibrage.
04:52 Même si, encore une fois, on reste, nous, très optimistes et positifs sur le marché de l'emploi début 2024.
04:58 Quels sont les secteurs, avant de nous quitter ? C'est important.
05:01 Vous le faites aussi, et c'est intéressant, parce qu'on ne regarde pas l'ensemble, le global.
05:04 On se dit "Tiens, moi, je suis dans le secteur". C'est quoi les secteurs qui, aujourd'hui, vont tirer leur épingle du jeu en 2024 ?
05:11 Je vous invite à aller sur le site Robert Walters, consulter la grille de rémunération des secteurs, même si, dans les grandes lignes,
05:18 ceux sur quoi on insistait dans nos communiqués de presse, c'était surtout des fonctions, les fonctions régaliennes, en direction financière, direction juridique,
05:25 exactement, l'informatique, toujours, même s'il y a eu une petite baisse et un rééquilibrage.
05:31 Plus 7 en finances. Achat supply chain, plus 4. C'est intéressant, parce que là, il y a aussi de forts besoins.
05:38 Et ça, c'est très intéressant, ce qui revient au débat du bien-être et de l'équilibre au travail.
05:44 Ressources humaines, moyenne des augmentations de prévision, plus 5.
05:47 Juste avant de nous quitter, ça veut dire que là, les entreprises se disent "Si on veut garder nos collaborateurs,
05:52 on parle de recrutement, mais si on veut les garder, il faut mettre le paquet."
05:55 Il faut soigner nos RH, nos DRH, je sais que vous en recevez beaucoup, qui vivent des périodes très challenging,
06:01 et qui doivent travailler rétention, attraction, dans un monde qui est toujours plus volatile.
06:06 Donc oui, il faut soigner, chouchouter nos RH.
06:10 Coralie Rachet, merci. Et puis Robert Walters, réalisé sur plus de 1 400 cadres et entreprises,
06:15 ce qui donne quand même une température et une photographie extrêmement précises.
06:19 Allez sur le site, puisque maintenant c'est numérique. Avant on l'avait en papier.
06:22 Merci Coralie, directrice générale de Robert Walters. Merci d'avoir clos cette émission avec moi.
06:28 Merci à vous, merci de votre fidélité.
06:29 Évidemment, je vous retrouve très prochainement pour une nouvelle émission de Smart Job.
06:33 Je vous dis à très bientôt. Bye bye.
06:34 [Musique]

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