Actualités HEBDO du 24 Mars 2024

  • il y a 6 mois

Category

📺
TV
Transcript
00:00 [Musique]
00:27 Bonsoir. 1985 au Cameroun, c'était un peu le temps des Titans avec trois événements au retentissement planétaire.
00:37 Il y a eu d'abord la visite du Pape Jean-Paul II de vénérable mémoire du 9 au 14 août et à l'occasion de laquelle fut promulguée la fameuse exhortation apostolique post-synodale "Ecclesia in Africa".
00:54 Mais cinq mois auparavant, il y a eu le 20 mars, les premières expérimentations au Cameroun de la télévision, ce miroir de Jupiter qui donne des hommes et des femmes politiques une image jamais assez belle ni assez bonne à leur goût.
01:08 Le 24 mars, c'était l'apothéose, premier journal télévisé camerounais et dernier soupir de l'Union nationale camerounaise presque à mon division après 58 ans d'existence.
01:22 Le projet du renouveau obtenu à Bamenda du 21 au 24 mars 1985 venait alors de donner naissance au rassemblement démocratique du peuple camerounais qui fait la farandole ce jour pour ses 39 ans de vie et de pouvoir sous le magistère de son président national, Paul Biya.
01:40 Paul Biya, cet homme à qui François Mitran, lors d'une visite officielle au Cameroun le 20 juin 1983, avait fait dans un discours aux intonations lyriques la vessée après "Monsieur le Président, nous sommes à l'aise avec vous".
01:56 Les camerounais seraient-ils eux aussi et toujours à l'aise avec le RDPC et son leader depuis 39 ans de vie commune ? Que peut-on encore en attendre et à quoi prétend ce parti en 2025 ?
02:11 Question à l'écho sonore du RDPC et de son président. On dit de lui que s'ils ne sont plus que mille à défendre le RDPC et son chef, eh bien il en est. S'il en demeure dix, il sera le dixième et s'il n'en reste qu'un, il sera celui-là, selon la paraphrase de Victor Hugo.
02:32 Le professeur Jacques Famendongo, puisqu'il s'agit de lui, est, comme vous le savez, ministre d'Etat, mais c'est surtout le secrétaire à la communication du comité central et membre du bureau politique du RDPC qui est notre invité ce dimanche.
02:45 Professeur Jacques Famendongo, à ses divers titres et qualités, bonsoir et bienvenue.
02:51 - Bonsoir Romuald. - Et puisque vous êtes en fête, eh bien, bonne fête, monsieur le ministre d'Etat.
02:56 Le 24 mars 1985, vous étiez, on le sait, à Bamenda, vous aussi. Partagez un peu avec nous, avec nos téléspectateurs, peut-être quelques souvenirs et pourquoi pas une ou plusieurs anecdotes.
03:11 Oui, le 24 mars 1985, oui, je suis à Bamenda, évidemment nous sommes dans la fièvre du congrès, quand le président Pulvilla arrive le 22 mars, il est président national de l'UNC, l'Union Nationale Camerounaise.
03:34 Et quand il part de Bamenda, il est président du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Alors quand nous y allons, nous sommes quelque peu anxieux, angoissés, inquiets.
03:45 Comment vont se passer les choses ? Va-t-on changer de nom ? Allons nous garder le terme UNC ? Donc on propose le nom Rassemblement du Peuple Camerounais.
03:56 Et puis le président lui-même nous fait connaître via le secrétaire politique de l'Union Nationale Camerounaise, le ministre François Senghako, qui était à la même temps ministre d'Information et de la Culture.
04:08 Attention, en France et en Camerounais, il a créé un parti qui s'appelle le Rassemblement du Peuple Camerounais.
04:17 Alors immédiatement, le président fait savoir au ministre François Senghako, secrétaire politique de l'Union Nationale Camerounaise, que nous devons changer de nom.
04:26 Et lui-même propose qu'on ajoute l'épithète "Démocratique". D'où Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.
04:37 Et voilà le souvenir que je garde de ces trois folles journées qui actent la mutation non seulement lexicale et sémantique de l'Union Nationale Camerounaise, mais également la mutation fondamentale au niveau de l'idéologie de l'UNC au RDPC.
04:57 Et ces rappels nous montrent à quel point le président de la République, président national de votre parti, est attaché à la démocratie.
05:06 Oui, naturellement, il est attaché viscéralement, fondamentalement, même de manière umbilicale à la démocratie.
05:12 Car c'est lui qui, avant même l'ouverture démocratique effective, institue déjà la pluralité des candidatures au même poste au sein du parti unique, l'UNC.
05:28 Évidemment, pour nous, c'était une innovation historique et tout à fait incommensurable. Et bien entendu, après 1986, 1988, puis 1990, vient donc le multipartisme effectif.
05:45 Et évidemment, son dadar, c'était sa tâche à la crème, c'est ça qu'il voulait. Il voulait effectivement que tout fût démocratique, vivamment dans un rassemblement de toutes les tendances, de toutes les opinions, de toutes les volontés, de toutes les sensibilités.
06:00 Pourquoi fallait-il absolument enseigner l'UNC ? C'est à cause de la trahison de certains pères fondateurs qui a conduit au putsch manqué de 1984 ?
06:11 Il y a eu la succession qui avait commencé de manière sereine, de manière tout à fait apaisée. C'est quelque peu dégradé.
06:22 Et puis, comme on l'avait dit, il y a eu des tas d'actes plus ou moins antidémocratiques, jusqu'à cette tentative de putsch.
06:35 Il y avait eu des tentatives d'assassinat. Le 22 août 1983, le président de la République, Paul Huillard, prend la parole à la radio, il n'y avait pas encore de télévision, pour dire que, attention, il vient de découvrir les services spéciaux, il vient de découvrir une tentative de déstabilisation des institutions de la République.
06:56 Il prend plusieurs mesures, par exemple la création de trois provinces, à l'époque c'était encore des provinces, il change de ministre de la Défense, ainsi de suite. Donc, c'était quand même heurté.
07:07 Et après, le président Amadou Aïdjo s'en va du Cameroun, et le président Paul Huillard, qui était premier vice-président, devient de facto, et même de jure, président de l'UNC.
07:23 Et quand nous arrivons à Bamenda, comme je l'ai dit, il est donc président de l'UNC. Donc cette transition fut quand même quelque peu problématique au niveau de son effectivité. Pas au niveau du principe, mais au niveau de l'effectivité et de la réalisation des choses.
07:41 - D'où donc la création du RDPC ?
07:44 - Alors, RDPC, parce qu'il faut rassembler toutes les sensibilités.
07:48 - Après ce schisme ?
07:52 - Après le schisme, le président, vous savez, n'est pas exclusiviste, c'est un rassembleur. Il aime l'inclusion, il aime que toutes les tendances soient fédérées pour un même objectif, à savoir l'unité, la paix, la démocratie et le progrès du Cameroun.
08:12 Rassemblement démocratique, c'est une épithète très forte du peuple. Parce que dans l'Union Nationale Camerounaise, il n'y avait pas le concept de peuple, il n'y avait pas le concept de démocratie. Il introduit donc le concept de démocratie et le concept de peuple. Parce que nécessairement, il doit être populaire, puisque le peuple est comme populaire.
08:39 - Après ce changement, eh bien, on a quand même le sentiment que tout s'est fait avec les mêmes hommes et les mêmes femmes. Est-ce qu'on n'a pas simplement versé du nouveau vin dans des vieilles autres ?
08:51 - Tout s'est fait avec les mêmes hommes qu'en 1985 ?
08:56 Non, mais vous savez qu'il y a eu le parti à renouveler le bureau politique, à renouveler le comité central. Il y a eu des jeunes qui ont été élus, qui membres suppléants, qui membres tutelaires. Je pense par exemple à Procédéne de Miyumbe, je pense à Madou Vanouké, je pense à Henri Bandolo, et ainsi de suite.
09:23 Il y a eu du vin nouveau, mais c'est que les gens ont souvent la mémoire courte. Il y a un peu d'amnésie dans l'imagerie collective et populaire. Le RDPC s'est toujours renouvelé. Lorsqu'on dit "renouveau", on sent bien cette volonté de renouveler en permanence les hommes, les femmes, mais aussi la pensée, les idées et les manières de faire.
09:46 Très neuf ans de pouvoir sans interruption en démocratie, est-ce que ça ne nous ramène pas finalement à une sorte de pensée unique et même à l'absence des démocraties ?
09:59 Très neuf ans après, il y a le multipartisme depuis 1990, il est effectif depuis 1990. Il y a plusieurs partis, le géopolitique, il y a au moins 300 partis. Le géopolitique...
10:11 Le RDPC demeure seul aux affaires.
10:14 C'est la volonté du peuple. C'est le peuple qui élit. C'est le peuple qui dit "oui, nous donnons notre confiance au RDPC parce que c'est le RDPC qui a le meilleur programme, la meilleure vision et les meilleurs engagements politiques, économiques, sociaux, culturels et même diplomatiques".
10:32 C'est la raison pour laquelle, avec le ratissage systématique du terrain politique qui est opéré par le RDPC, naturellement, nous sommes présents.
10:43 Dans tous les villages, dans toutes les villes et dans tous les quartiers des villes, de toutes les villes du Cameroun. On ne peut pas en dire autant de tous les autres partis.
10:52 Donc notre mission permanente, prescrite par le président national et évidemment répliquée par M. le secrétaire général du comité central du RDPC, le camarade Jean Cueté, c'est de ne laisser aucun mètre carré à l'opposition.
11:11 Mais attention, on le fait de manière démocratique, de manière transparente, de manière apaisée. Pas dans la brutalité, ni dans l'autocratie.
11:20 Très bien, puisque vous avez toute une direction en charge de la propagande entre autres missions, je vous laisse faire un peu de propagande en quelques minutes. Ventez-nous un peu et ventez-vous. Ventez-nous ce que les Camerounais doivent retenir comme progrès majeur à l'actif de ce renouveau et de son chef.
11:42 Je crois que le premier acquis, c'était de liberté d'expression, c'est de démocratie, qui était quand même quelque peu muselée parce qu'il y avait un monopartisme quelque peu bonapartiste, c'est-à-dire que les gens n'avaient pas la possibilité d'avoir un autre parti.
12:02 Abamenda, attention, il y a une phrase clé du président national à l'époque, c'était l'UNC quand il ouvrait le Congrès. "Toi n'as plus besoin de prendre le maquis pour exprimer ses idées." C'est fondamental.
12:17 Les Camerounais sont donc libérés, que ce soit dans les bars, dans les chantiers, dans les villas, dans les quartiers, les gens s'expriment, à qui mieux mieux et parfois de manière relativement cocasse. Mais l'important c'est que les gens s'expriment, expriment leurs idées.
12:33 Un, la démocratie, le multipartisme. Et deux, la diplomatie. Vous voyez, notre diplomatie a été entièrement rénovée, multipliée, densifiée. La politique intérieure, elle a été également rénovée. L'économie a été désétatisée. Avant, l'économie était étatisée.
12:57 Par exemple, Paul Billard a fait privatiser, non d'abord liquider certaines sociétés qui n'étaient plus efficaces, qui n'étaient plus performantes, ou alors privatiser d'autres, ou encore restructurer celles qui devaient rester dans le portefeuille de l'État.
13:13 L'économie qui a été donc libéralisée. L'expertise individuelle a été valorisée et au plan sanitaire. Vous voyez qu'il y a plusieurs hôpitaux généraux. Il n'y en avait pas au Cameroun avant l'arrivée du président Poulbia.
13:35 Il n'y avait pas des hôpitaux de référence. Il y avait le CHU ici à Yaoundé, il y avait l'hôpital central et puis la cantinie, je crois. Mais globalement, il n'y avait pas assez d'hôpitaux.
13:49 Et n'oublions pas le secteur éducatif qui a été complètement modernisé, qui s'est densifié. Le président Poulbia arrive en 82, il trouve une seule université. C'était l'université de Yaoundé.
14:04 Et puis, aujourd'hui, 11 universités d'État, une par région, donc deux dans le centre, ça fait 11. Une université inter-État, Congo-Cameroun-Assam-Elima, des universités internationales.
14:20 Et puis nous avons le siège de l'université panafricaine qui a été créée, cette université, par l'Union africaine. Il y a l'African International Mathematic Sciences, EMS, à Limé, qui forment des mathématiciens africains ici au Cameroun.
14:38 Ainsi de suite, la justice sociale, n'en parlons pas. Les télécoms ont été modernisés. Cette CRTV est l'une des filles aînées du renouveau, puisque, vous l'avez rappelé, c'est à Bamenda qui a eu les premières émissions expérimentales de la CRTV.
14:56 Et aujourd'hui, cette CRTV est devenue un média compétitif, performant, efficace, et regardé à travers le monde grâce aux satellites. Que dire d'autre ? La presse écrite, la presse parlée, la presse télévisée, la presse cybernétique sont libres.
15:16 Et elles s'expriment, parfois, de manière tout à fait irresponsable. Mais ce n'est pas un problème, puisque, même dans l'irresponsabilité, on est soumis à la sanction des lecteurs, des auditeurs, des téléspectateurs et des internautes qui jugent, qui disent "là, ce n'est pas sérieux, là, vous êtes en train de mentir. Hier, vous avez dit ceci, aujourd'hui, vous dites cela. Vous êtes en pleine contradiction."
15:43 Je peux dire que le Cameroun prenait Yaoundé, qui était une bourgade, aujourd'hui c'est devenu une ville ultra-moderne, prenait les autoroutes, prenait les routes.
15:53 Yaoundé-Bertouin n'était pas bitumé, par exemple. Yaoundé-Bertouin, Ngaoundéré, Garoua, Kousseri n'étaient pas bitumés. La Rhin-Rhode, dans le nord-ouest, ainsi de suite.
16:06 Donc, vraiment, le Cameroun s'est modernisé. Ceux qui disent que le Cameroun se meurt, je crois qu'ils sont dans la fantasmagorie. Ils voient un Cameroun que nous, nous ne voyons pas, ils vivent dans les rêves.
16:17 Mais, pourquoi pas ? Jean-Jacques Rousseau l'a dit, le monde des rêves et des chimères est le plus digne d'être habité. On les laisse à leurs chimères. Nous, nous sommes dans la réalité politique effective.
16:29 Et dans cette réalité politique effective, il y a également le regard de l'autre, le regard d'en face, que je voudrais vous proposer maintenant.
16:36 C'est, en réalité, l'appréciation que s'en font les autres entrepreneurs et leaders politiques des 39 ans du RDPC, et qui va peut-être mettre un peu d'eau à votre vin, et, on va dire, relativiser la peinture tout à fait rose que vous, vous venez de faire.
16:57 C'est dans ce regard d'Augustin Guizana.
16:59 Le flambeau est ardent. Presque tous, ils ont flirté avec le rassemblement démocratique du peuple camerounais.
17:07 Le parti proche du pouvoir, de leur point de vue, n'essaie vraiment pas d'occuper des quotidiens du Camerounais, au bout de 39 ans d'existence.
17:15 Sur le plan infrastructurel, moi qui suis allé au Sénat pour venir à Yaoundé, c'est tout un parcours de combattant.
17:22 Parce que vous avez des difficultés, non seulement quand vous avez les moyens de vous payer l'avion, vous n'avez pas la disponibilité des avions, mais aussi quand vous voulez prendre la route, il n'y a pas de route.
17:30 Donc, je pense qu'on a fait un bond en arrière.
17:33 Je suis membre du gouvernement.
17:36 Si je n'étais pas membre du gouvernement, j'aurais tenu un discours différent.
17:41 Quand on est membre du gouvernement, on est solidaire au gouvernement.
17:45 Et quand on est membre du gouvernement, on ne critique pas les actions du gouvernement.
17:51 On participe à la recherche des solutions et à leur mise en œuvre.
17:56 Pour certains, il s'agit d'une opposition radicale qui voit le verre à moitié vide.
18:01 On est pressé de construire la tour Eiffel à Yaoundé.
18:05 On est pressé de construire la statue de la liberté à Douala.
18:09 En Europe, nos enfants qui sont dans la diaspora ont très souvent tort de nous critiquer.
18:17 Moi, j'étais avec eux pour critiquer le Cameroun.
18:19 Mais à l'exercice du pouvoir, nous devons tenir compte de l'existant et de l'inexistant.
18:26 D'où la question d'une consoeur, membre du gouvernement, qui a dit "Il y avait quoi avant ?"
18:32 Il y avait quoi avant ? Même si c'était structuré dans le cadre des CEDD, c'est-à-dire d'un programme déterminé.
18:41 Si on suit la logique de l'opposition radicale, qui n'est pas de l'opposition, n'est-ce pas, structurée comme la nôtre,
18:49 on se rend compte qu'il y avait quoi avant ? Il y avait un seul lycée à Tcham et qu'il y en a des multiples aujourd'hui.
18:55 Il y avait une seule université à Yaoundé. Il y en a au moins dix aujourd'hui.
19:00 Je félicite le président national de ce parti qui se trouve être un partenaire, un allié.
19:07 Ce parti est passé à travers des zones de turbulence extrêmement sévères.
19:11 Mais grâce à Dieu, grâce à la sagesse de celui qui préside à ses destinées, il s'en est tiré toujours sans gros dommages.
19:19 Et il a toujours réussi à décoller, traverser des zones de turbulence et atterrir.
19:26 C'est-à-dire à chaque mandat, vous savez, on décolle et puis on va au front, et puis on atterrit, puis on repart.
19:35 Aujourd'hui, nous sommes encore dans cette phase-là. En tout cas, je dirais bon anniversaire au RDPC.
19:41 Le RDPC a la lourde responsabilité d'être le parti politique qui inspire le gouvernement.
19:50 Le RDPC continue son rassemblement démocratique du peuple cameroonais,
19:54 mais en face, une opposition qui se déchire, à chacun d'en juger fort opportunément.
20:01 Et ce n'est pas le secrétariat national à la communication du parti au pouvoir qui manquera des arguments sur cette actualité hebdomadaire.
20:08 Vous avez l'habitude des thèmes, on va dire, fleuves au RDPC. Je rappelle celui de cette année.
20:15 Tous ensemble, mobilisons-nous avec détermination et sans embâche derrière le président national, président de la République,
20:25 chef de l'État, en vue de la consolidation de la réalisation de ses idéaux de paix, d'unité, de démocratie, de justice sociale,
20:34 ainsi que de ses ambitions de progrès pour notre pays.
20:39 Vous voulez que vos militants retiennent quoi d'essentiel dans ce thème ?
20:45 Nous voulons que nos militants... D'abord la phrase est volontairement longue, parce qu'elle est pédagogique.
20:52 Nous voulons que les militantes et les militants comprennent la densité du message.
20:58 Ce qu'on attend, ce que le président national attend, ce que le secrétaire général du comité central, camarade Jean Cloutier, attend.
21:05 Alors, que doivent-ils retenir ? Ils doivent retenir que le président de la République est là.
21:11 Ils sont derrière lui pour aller plus loin dans les idéaux qu'il a si bien explicités. Paix, unité, démocratie, progrès.
21:24 Le président Paul Louisat est là. Il est aux commandes. Il tient le bateau. Il tient le navire. Et il avance avec tous, pour tous et par tous.
21:38 A propos de la démocratie qui est dans ce thème, le RDPC a une pratique quand même assez insolite et même dénoncée de l'intérieur.
21:46 Ce sont les fameuses investitures, décidées presque à la usarde au sommet du parti.
21:52 Pourquoi ne pas laisser s'exprimer librement le choix et les voix de vos militants ?
21:59 Je voudrais dire que les investitures sont tout à fait légales, parce qu'elles sont actées dans les statuts du parti, adoptés lors de nos congrès, dont parlent les congressistes, représentant les militants de leur circonscription.
22:18 L'article 23, alinéa 3 des statuts de base du parti, dit que le comité central, présidé par le président national, acte les investitures à toutes les élections nationales et locales.
22:38 On voit le cadre juridique. Maintenant, le cadre de la légitimité de cela. Vous allez dire "oui, c'est légal, c'est vrai, ça doit se faire, parce que c'est inscrit dans le droit positif du parti, mais est-ce que c'est légitime ? Est-ce qu'on doit le faire ?"
22:53 Oui, on doit le faire. Pourquoi ? Parce que si l'on n'investit pas, c'est-à-dire que si le président national, via toutes les structures, à partir de la cellule, du comité de base, de la sous-section, de la section, des coordinations départementales, des coordinations régionales et du secrétariat général,
23:16 le président de la République, via tous ses segments, ne jette pas son regard. Mais ce sera l'abbaye de Telem, "fais ce que tu voudras", c'est-à-dire "tu fais ce que tu veux". On peut prendre un bandit, il est investi, on peut prendre un voyou, on peut prendre un ivrogne, on peut prendre un repris de justice. Il faut bien qu'il y ait un regard. Et ça se fait dans tous les partis politiques du monde.
23:41 Mais quand la base conteste ?
23:44 La base conteste. Comment ça se passe ? Parfois il y a des élections primaires. Parce que l'investiture peut être la résultante, par exemple, des élections primaires. Et vous savez très bien que lorsqu'on perd une élection, on se dit "ah, on a triché, ah, il est venu avec de l'argent, ah, il a été recommandé, c'est pourquoi j'ai été battu".
24:09 Donc on a fait son examen de conscience, son introspection. Donc ça peut être des élections primaires. Vous êtes vaincu, mais il faut être bon vaincu. Il ne faut pas être un mauvais perdant, il faut accepter démocratiquement la défaite.
24:27 Maintenant ça peut être également la résultante d'un choix, non pas électif à la base, mais d'un choix opéré par les responsables locaux. On dit "voici le profil que nous voulons".
24:42 Choisissez les militants les plus à même de remplir cette fonction, en tenant compte de leur intégrité, de leur militantisme, de leur engagement et de leur état de service en matière, par exemple, d'activité génératrice des revenus, en matière de rassemblement des militants.
25:05 Et lorsque ce travail est fait, d'abord au niveau de la cellule, puis du comité de base, de la sous-section, de la section, de la coordination départementale, de la coordination régionale, et puis du comité central, avant que le président national ne valide, c'est un travail, c'est quand même un travail de tamis.
25:23 On a tamisé et on a retenu les militants les plus éligibles, les plus à même de remplir les missions dévolues à telle ou telle responsabilité. Donc il y a une légalité, mais il y a aussi une légitimité.
25:40 Nous avons maintenant des jeunes et des femmes qui se sentent à l'étroit, confinées par une sorte de plafond de verre à des tâches subalternes, alors que vous les barons, vous vous êtes jugés les postes de pouvoir et des décisions. Est-ce que ce sont des plaintes qui vous parviennent au sommet du parti ?
25:59 En démocratie, il y aura toujours des plaintes. Si on nomme une femme, on dira "oui, mais pourquoi elle, pourquoi pas moi, j'ai le même niveau, j'ai le même diplôme, j'ai même un meilleur état de service".
26:11 Si on nomme un jeune, et ils sont nommés, ils sont nombreux, les femmes, les jeunes, ils, les jeunes, et elles, les femmes, sont nombreux. Alors, il y aura toujours des plaintes.
26:24 Mais l'important, c'est quoi ? C'est de choisir des femmes et des jeunes responsables. Des jeunes à même de remplir les responsabilités.
26:34 Et si vous regardez partout, que ce soit dans la préfectorale, que ce soit dans les universités, que ce soit dans les hôpitaux, que ce soit dans tel ou tel ministère, ou tel ou tel entreprise publique, parapublique ou privée, les jeunes sont légions.
26:51 Les jeunes sont légions, sauf que la notion de jeune est relative. Quand vous avez 20 ans, vous estimez que celui qui a 25 ans est déjà vieux. Vous avez 25 ans, celui qui a 30 ans est vieux, ainsi de suite, ainsi de suite, ainsi de suite.
27:07 Savez-vous que même moi, je suis à la fois vieux et jeune ? On dit mais, oh les jeunes, les femmes d'angoisse, ils sont encore jeunes. Parfois, alors, ça dépend de l'âge. Maintenant l'autre dit mais non, non, non, ils sont trop vieux.
27:22 Mais le plus important c'est quoi ? C'est que où que vous alliez, vous verrez toujours des jeunes qui sont responsabilisés et des femmes qui sont responsabilisés. Vous me direz mais le quota des femmes est encore relativement infime. Oui, c'est un processus évolutif.
27:42 Le secrétaire général du comité central, Jean Coueté, a récemment effectué une tournée des régions, officiellement pour mobiliser et raviver la flamme. Mais certains estiment que cette raison est en réalité cosmétique. Dites-nous, quel réellement allait chercher votre secrétaire général sur le terrain ?
28:01 Le secrétaire général qui s'occupe de l'administration du parti et qui applique les décisions du comité central doit en permanence raviver la flamme, la flamme militante du parti. Parce que si vous avez une plantation, pas vous, peut-être quelqu'un d'autre, et vous laissez un mois, deux mois, trois mois sans aller désherber, sans couper les arbres,
28:26 vous serez surpris, lorsque vous allez revisiter cette plantation, de constater qu'elle a été envahie par de mauvaises herbes, par des serpents et ainsi de suite. Donc, le secrétaire général se rend sur le terrain pour galvaniser les militantes et les militants, pour les réconforter, pour les soutenir, raviver la flamme,
28:49 afin que le travail de ratissage et de quadrillage du terrain politique se fasse chaque fois, toujours davantage, de manière méthodique, rationnelle et efficiente.
29:03 - M. Famendongo, lors de vos célébrations, on a le sentiment que les ressources publiques sont mobilisées pour à la fois les cotisations, les déplacements, les réjouissances, le service public en partie donc forcément, parce que comme c'est dimanche, tout le monde est parti, certains ne reprendront le travail que mardi, parce qu'ils vont loin et ne peuvent pas rentrer lundi.
29:32 Est-ce que le service du parti doit desservir l'Etat et la fortune publique ?
29:41 - Je veux le constater parce que nous sommes majoritaires, c'est-à-dire que nous avons le maximum de militants, parce que nous sommes représentés dans tous les villages, dans tous les arrondissements, dans tous les départements, dans toutes les régions du Cameroun.
29:55 - Vous ne pouvez pas paralyser pour autant, vous parlez des cotisations, en insinuant que l'argent vient des caisses de l'Etat, non. Il y a des opérateurs économiques, il y a des grands contributeurs qui donnent de l'argent, ce sont des opérateurs économiques, il y a des fonctionnaires, oui, pourquoi pas, mais qui prennent un quota dans leur salaire, une quotité pour donner au parti. Il y a des agriculteurs qui le font, il y a des moyens...
30:21 - Moyen dans quoi ?
30:24 - Dans le parti, ils le font par amour du parti, par militantisme. Alors vous dites que le pays est paralysé, pas du tout. Vous savez que maintenant où que l'on se trouve, on peut communiquer par les SMS, par les moyens électroniques, et le pays n'est pas du tout paralysé.
30:42 - Professeur Jacques Fameneau, évoquons un peu avec vous l'avenir. Vos militants attendent depuis 2011 la tenue d'un congrès, et au sens de vos statuts, notamment à l'article 18, à l'INEA 2, il est prévu que le congrès se tienne tous les 5 ans. Est-ce que des propositions ont déjà été faites au président national dans ce sens ?
31:08 - Vous évoquez l'article 18 à l'INEA 2. Vous ne citez que le tout premier élément de la phrase. Moi j'ai ici la bible du parti, j'ai vu voir l'article 18, le congrès définit l'orientation.
31:25 Alors, l'article 18 à l'INEA 2, il se tient tous les 5 ans, le congrès. Toutefois, en cas de nécessité, cette période peut être abrégée ou prorogée par le bureau politique. Voilà le second élément de la phrase que vous avez omis de citer.
31:44 - Qu'est-ce qui rend nécessaire cette prorogation ?
31:48 - Ce qui rend nécessaire la prorogation, évidemment pas le président national, via le bureau politique, c'est quoi ? Ce sont les nécessités de la conjoncture. Conjoncture politique, conjoncture économique, conjoncture diplomatique, pourquoi pas ? Conjoncture sanitaire, on ne peut pas savoir.
32:03 - Cela signifie-t-il que vos militants vont attendre encore longtemps la tenue du congrès ?
32:10 - Qui vivra verra, comme dirait le président pour lui-même.
32:15 - Rien n'est possible avant la prochaine élection présidentielle ?
32:18 - On verra bien, tout dépend du calendrier qui nous sera communiqué. On a bien dit, en cas de nécessité, cette période peut être abrégée ou prorogée. On ne perd rien à attendre. Mais c'est légal, parce que c'est prévu par l'article 18 à l'INEA 2 des statuts du RDPC.
32:44 - Les batailles de pouvoir au sein de la haute administration se poursuivent au sein du parti, si ce n'est l'inverse. Cela fait craindre une implosion du RDPC. Est-ce que vous ressentez et vous redoutez cela de l'intérieur ?
33:01 - Un parti démocratique ? Il faut nécessairement qu'il y ait un débat. Il faut nécessairement qu'il y ait des idées parfois contraires, parfois contradictoires, parfois centrifuges.
33:15 Mais l'essentiel, c'est quoi ? Nous nous entendons sur le soutien à M. le président national, Son Excellence Paul Biya, et également la sauvegarde et la préservation des idéaux du parti. Paix, unité, démocratie et progrès.
33:37 Mais non, qu'il y ait des impatiences, des petits problèmes internes, des frottements, c'est tout à fait normal. Parce que vous avez posé le problème des jeunes. Peut-être que les jeunes s'impatientent.
33:51 Les femmes, peut-être que les femmes s'impatientent. Les moins jeunes, parce que je vous ai dit qu'il y avait une relativité dans ce concept des jeunes. Mais quand vous êtes militant du RDPC, c'est d'abord la discipline du parti.
34:06 Dans la grande famille politique au Cameroun, les opposants dénoncent les coups bas du RDPC à travers ces relais de la haute administration pour empêcher, disent les opposants, toute coalition. Est-ce que vous craignez une alliance de l'opposition pour la prochaine élection présidentielle ?
34:25 Non, avec vous, nous ne craignons rien. Nous sommes prêts. Nous sommes d'attaque. Nous sommes prêts face à n'importe quel adversaire. Parce que nous sommes sûrs de notre base. Parce que nous sommes le seul parti, je dis bien le seul parti, et je pèse bien mes mots, qui a des militants dans tous les villages du Cameroun. Dans tous les quartiers de toutes les villes du Cameroun.
34:54 Et même à l'extérieur, nous avons des militants. Le parti est dynamique. Le parti est prêt. Nous ne craignons aucune concurrence. Mais attention, nous ne dormons pas sur nos lauriers. Nous sommes vigilants. Parce que nous savons que l'adversaire, lui également, ne dort pas.
35:16 Nous ne sous-estimons pas l'adversaire. Mais nous disons, nous sommes prêts. Nous sommes d'attaque. Nous ratissons quotidiennement, nous quadrillons quotidiennement le terrain politique. Quelle élection ait lieu la nuit ou le jour, en temps de tempête ou en temps de soleil, nous sommes prêts. Nous ne craignons aucune coalition.
35:39 Maintenant, vous parlez des Kouba. Je ne vois pas quel Kouba. C'est des partis qui n'ont pas de militants dans tous les villages du Cameroun. Qui n'ont pas de militants dans tous les quartiers de toutes les villes du Cameroun. Comment vont-ils gagner les élections ? Il faut que ces partis aillent d'abord sur le terrain.
35:58 Sur le terrain. Qui ratissent large. Comme le RDPC le fait. Parce que, faute de ce ratissage et ce quadrillage, parce que le quadrillage ce n'est pas dans les réseaux sociaux, ce n'est pas seulement à la télévision ou à la radio, c'est sur le terrain. Et c'est ce que nous faisons. Parce que nous avons nos militants partout. Et nous sommes prêts.
36:20 La transition générationnelle et plus globalement la transition politique, est-ce que cet thème là intéresse vraiment les doyens et les apparatiques au sein du RDPC ? Ou alors vous estimez qu'après vous c'est le chaos ?
36:35 Non, ça peut pas être. Après nous c'est le chaos. Puisque le monde que le présent pour lui a bâti, l'état qu'il bâtit, la république exemplaire qu'il est en train de créer, de fonder avec tous et pour tous, c'est pour le présent et pour le futur.
36:53 Biologiquement, personne ne peut vivre 500 ans par exemple ou 200 ans. Donc biologiquement, nécessairement, ceux qui ont aujourd'hui 60 ans, 70 ans, 80 ans, 90 ans, dans 100 ans ne seront plus là.
37:10 Et en toute logique pure et dure, il faut préparer la voie à ces générations futures. C'est la raison pour laquelle le présent pour lui a institué un secrétariat à la prospective politique.
37:33 Pour préparer l'avenir. Parce que nous ne sommes pas un parti passif, un parti du passé. Nous sommes un parti du présent et un parti de l'avenir. Et les jeunes comptent. Il y a des jeunes dynamiques dans l'OG RDPC.
37:46 Ils sont partout. Vous allez dans n'importe quel village du Cameroun, dans n'importe quel quartier du Cameroun, vous trouverez des jeunes au niveau du RDPC qui sont là, qui travaillent et qui préparent l'avenir.
38:01 Donc il n'y a aucun problème. Nous ne sommes pas fermés à cette ouverture. Pas du tout.
38:08 Un ou deux mots rapides sur l'université puisque vous êtes quand même le ministre d'Etat, ministre de l'Enseignement supérieur, chancelier des ordres académiques. Dites-nous, est-ce que les campus sont en paix en ce moment ?
38:21 Bien sûr les campus sont en paix. Elles sont partout. Vous verrez que les campus sont en paix. Moi j'essaye ces campus tous les jours. Les recteurs sont là, ils travaillent, le vice-chancellor travaille, les doyens, les chefs d'établissement, les chefs de département, les étudiants.
38:37 Malgré ce que vous dites là, il faut quand même dire que certains de vos enseignants, notamment de rang magistral, piaffent d'impatience.
38:45 Quelle impatience ?
38:48 Vous avez déjà fait la nomination au moins de deux recteurs à Yaoundé 2 où le professeur Mikwache a été nommé au conseil constitutionnel, mais aussi à Yaoundé 1 où la prorogation du recteur actuel est arrivée à échéance. Est-ce que vous avez déjà fait des propositions dans ce sens ou alors ça ne vous regarde pas ?
39:12 Vous savez, en droit positif, il y a ce qu'on appelle la continuité du service public. Il n'y a jamais de vide juridique, il n'y a jamais de vide institutionnel, il n'y a jamais de vide fonctionnel.
39:27 Vous parlez d'un recteur qui a été nommé au conseil constitutionnel, mais il y a des vice-recteurs. Et de toutes les façons, tant qu'il n'a pas prêté serment, il vient. Vous le savez, il vient à son bureau et il travaille et il est efficace. Et son rendement est apprécié.
39:49 Idem pour les recteurs qui ont déjà atteint l'âge d'aller à la retraite, de faire valoir leur droit à la retraite. Mais tant qu'ils ne sont pas remplacés formellement par le président de la République, son excellence Paul Biya, ils viennent au travail.
40:09 Il y a trois vice-recteurs, trois, par université. Il y a un secrétaire général, il y a des doyens, il y a des conseillers techniques, il y a la continuité du service public. Et je ne sache pas qu'au niveau des universités, il y ait un quelconque problème.
40:25 Les primes à la modernisation de la richesse, instituées par le président Paul Biya le 8 avril 2009, sont payées régulièrement à la diligence du ministre des Finances. Il n'y a donc aucun problème.
40:38 En un mot, ceux qui s'impatientent doivent attendre encore.
40:43 Mais vous savez, on est toujours impatients. On dit aux uns et aux autres, soyez calmes. Il y a la continuité du service public. Faisons confiance au président de la République qui nomme aux emplois civils et militaires.
41:01 Dernière actualité à suivre cette semaine, ce prix important, prix Holbert, qui a été attribué à Achille Mbembe, universitaire et intellectuel camerounais, professeur des universités.
41:16 Ce prix-là est, selon vos collègues universitaires, l'équivalent du prix Nobel en matière de sciences sociales. Voici la symbolique de cette consécration et un léger portrait d'Achille Mbembe brossé par Franck Evilla.
41:31 Dans le siècle fermé des acteurs de la pensée, il fait honneur à l'Afrique. Une bibliographie impressionnante, un parcours inspirant.
41:44 Nous avons beaucoup lu en tant qu'étudiant et puis comme chercheur, continue de nous inspirer. Ces trajectoires intellectuelles sont tout à fait extrêmement complexes.
41:54 Une solide réputation dans les milieux de la recherche, des travaux d'impact pour un couronnement qui brise le plafond de verre. Prix Holberg 2024, une première pour le continent.
42:06 Le prix Holberg a été institué en 2004 par le Parlement norvégien pour distinguer un penseur, quelle que soit sa nationalité, son origine et sa race. Il est considéré aujourd'hui comme l'équivalent du prix Nobel, notamment dans le domaine des sciences humaines, dans les sciences sociales, etc.
42:25 Tutoyer les cimes de la connaissance, une consécration dont les prémices remontent à il y a 40 ans, dans la terre de ses ancêtres.
42:34 Achille Mbembe aujourd'hui est considéré comme l'un des chercheurs en sciences humaines et sociales le plus cités dans le monde.
42:39 Ces travaux qui certes sont partie du Cameroun, la figure de l'homme Nobel, le mouvement nationaliste cameroonais autour de l'UPC, vont s'orienter vers des problématiques plus puissantes.
42:51 Prix Holberg 2024, Achille Mbembe au sommet des savoirs scientifiques, le Cameroun, sur le toit du monde des savants.
43:00 Une réaction peut-être en quelques secondes ?
43:04 Oui, je connais Achille Mbembe, le professeur Achille Mbembe depuis 1981, quand il a été nommé directeur de l'ESIG par le président Amadou Aïdio.
43:16 Et nous avons toujours entretenu des relations amicales, quand il vient à Yaoundé, je le reçois.
43:22 Nous avons des divergences idéologiques et c'est tout à fait normal dans le monde de la science. Il y a ce qu'on appelle la dialectique. Thèse, antithèse, synthèse.
43:31 Donc je le félicite, je félicite mon ami et collègue Achille Mbembe pour ce prix qu'il a décroché.
43:38 Ce prix fait honneur non seulement à l'université, aux universitaires cameroonais, fustiles de la diaspora, ils sont d'abord cameroonais, fait aussi honneur au Cameroun, voire à l'Afrique.
43:51 Je le félicite et je demande à aller tel avant.
43:53 Professeur Jacques Famedungo, terminons par quelques actualités politiques.
43:57 Et d'abord, le franckbiaïsme, connu sous le vocable de franckisme, il court toujours malgré tous les démentis.
44:05 Est-ce que c'est un sujet souvent abordé lors de vos rencontres au soumets du parti ou même entre les élites du sud ?
44:12 Pourquoi ce spectre là persiste comme une manière de ballon d'essai ?
44:19 C'est un spectre s'il y a le franckisme.
44:22 Mais ça fait partie de la liberté d'opinion, ça fait partie de la libéralisation de la vie politique instituée par le président Paul Biya.
44:32 Avec la liberté d'association, décembre 1990.
44:37 On parle de M. Frank Biya tout simplement parce qu'il est le fils du président Paul Biya, mais d'autres ont des opinions, d'autres ont des courants de pensée, des courants politiques.
44:48 Je n'en sais rien, mais ce que je sais, c'est que M. Frank Biya est un militant du RDPC.
44:56 Vous le savez, il a pris sa carte, vous l'avez vu. Il est du RDPC.
45:01 Oui, il est du RDPC.
45:03 Donc, il a dit d'ailleurs lors de son interview, il est astreint à l'obligation de la discipline du parti.
45:15 Il le sait, je le connais bien, ses idées sont claires et nettes.
45:19 Le président Paul Biya est là, il est le président national, il est donc le candidat du parti à l'élection présidentielle.
45:29 Article 27, alinéa 3 des statuts du parti.
45:34 Donc, il n'y a aucun problème, le franckisme peut évoluer, comme d'autres courants de pensée évoluent.
45:43 En quoi cela gêne-t-il ? Au contraire, cela valorise la démocratie cambrounaise, la liberté d'expression.
45:50 Vous nous dites ce soir que le président est candidat à l'élection.
45:54 J'ai dit ce soir, je n'ai inventé rien, cher Romuald.
45:59 Je suis un légaliste.
46:02 Voici les textes de base du parti.
46:07 Article 27, alinéa 3, le président national du Rassemblement démocratique du peuple cambrounais est le candidat du RDPC à l'élection présidentielle.
46:23 Et s'il rentre au village comme lui-même a laissé en tente ?
46:28 Vous ne pouvez pas m'emmener à faire de la futurologie.
46:31 Là, nous sommes en pleine futurologie.
46:34 Moi, je suis dans le droit positif. Le droit positif, c'est quoi ?
46:37 Il y a des textes, on les applique et si on ne les applique pas, on devient un dissident.
46:43 C'est-à-dire qu'on est libre, grâce au président Paul Billard, avec la libéralisation, on est libre de quitter le RDPC, d'aller fonder son parti.
46:51 Mais je sais que M. Franck Billard est membre du RDPC.
46:57 Et par essence, il est donc astreint à l'obligation de respecter les textes de base du parti.
47:07 A savoir, le candidat à la prochaine élection, c'est le président national du RDPC.
47:16 Et si demain matin, le président national, son excellence Paul Billard, est empêché, naturellement, le parti se réunira et choisira un président national.
47:32 Tout passe par le président national.
47:35 À propos de ce choix-là, Professeur Famendongo, vous n'aimez pas beaucoup le mot de fin, alors parlons de successeur.
47:44 Est-ce que, pour vous qui êtes dans le sein des seins, le bureau politique, il y a souvent un nom ou un profil évoqué lors de vos discussions ? Profil de successeur.
47:57 Rassemblement démocratique, démos, le peuple, du peuple cameroonais.
48:04 Alors, je voulais d'abord dire, afin que nous n'en ayons, pour faire un peu d'arithmétique politique,
48:13 je voudrais que les Cameroonais fassent cette arithmétique politique.
48:16 Pour qu'il y ait un successeur, un droit positif, pas dans le fantasme agorique, il y en a partout, les gens peuvent fantasmer s'ils veulent,
48:27 mais pour que ce soit sérieux, il y a deux conditions.
48:32 Premièrement, que le président national soit empêché, soit qu'il démissionne, soit qu'il décède, soit que son empêchement soit dûment constaté par le Conseil constitutionnel.
48:49 Deux, qu'une Cameroonaise ou qu'un Cameroonais soit porté par le congrès du parti ou le bureau politique,
49:00 c'est une possibilité qui existe, à la présidence du RDPC, président national.
49:11 Et bien entendu, que la personne qui est portée à la tête accepte cette mission, accepte cette fonction, accepte cette lourde et délicate responsabilité.
49:22 Mais tant que ces prérequis ne sont pas validés, nous sommes en pleine futurologie, et naturellement, vous me demandez une opinion plus ou moins, comme je l'ai dit, fantasmagorique.
49:37 Que voulez-vous que je dise alors qu'il y a un président national qui est là, alors que j'ai les textes de base du parti qui sont clairs ?
49:45 Si les choses sont si claires pour ce fameux Ndongo, pourquoi tous ces appels ? Et pourquoi tant d'agitation au sein du parti ?
49:52 Quels appels ?
49:56 Comme ce qu'on va entendre ce soir encore, émanant de toutes les sous-sections du pays, demandant au président de la République, président national du parti, d'être candidat en 2025.
50:09 Alors, c'est simple. Les textes de base du parti font du président national du RDPC le candidat à l'élection présidentielle. Nous sommes d'accord.
50:23 Mais le président national peut dire "je ne veux plus". Il est libre de le faire, s'il veut. C'est un homme, comme vous et moi, en chair et en os, il peut dire "je ne me présente plus".
50:36 Et comme le peuple l'aime, comme les militants du RDPC qui sont majoritaires, et comme je suis le porte-parole du parti, je peux donc parler au nom de cela en disant "oui, les militants du RDPC aiment le président Paul Billard".
50:53 Et lui disent "oui, nous savons que vous êtes le candidat statutaire". D'autres disent "naturel". Naturel, ce n'est pas vrai. Cet épithète est fausse.
51:05 C'est le candidat statutaire. Ce sont vos militants qui disent "naturel". Oui, mais ils se trompent. Naturel, c'est un peu virtuel. Quand vous dites "statutaire", moi j'ouvre.