"On manifestera de nouveau si les négociations n'avancent plus", prévient la FDSEA des Pyrénées-Orientales

  • il y a 6 mois
Les membres de la FNSEA se réunissent ce mardi à Dunkerque pour le congrès national du syndicat agricole. Dans les Pyrénées-Orientales, la mobilisation ne devrait pas reprendre dans l'immédiat, mais les agriculteurs espèrent que les engagements du gouvernement "se concrétisent".

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00:00 L'invité du 6/9
00:01 Eh bien tout à fait, avant cela notre invité ce matin est donc un agriculteur après un début d'année marqué par une forte
00:07 mobilisation des producteurs partout en France
00:09 la FNSEA, le premier syndicat agricole, se réunit en congrès aujourd'hui à Dunkerque, Suzanne Schaudjahi.
00:15 Bonjour Ivaris.
00:16 Bonjour.
00:17 Vous êtes le vice-président ici dans les Pyrénées-Orientales de la FDSEA.
00:21 Comment vont les agriculteurs du département aujourd'hui après plusieurs semaines de mobilisation au début de l'année ? On dirait que ça s'est
00:28 calmé, est-ce que c'est vraiment le cas ?
00:30 Je souhaiterais vous dire que tous les agriculteurs vont très bien
00:34 mais bon il y a de la tension sur le terrain, on ne va pas se cacher les choses.
00:39 Les situations ne sont pas faciles, mais pour qui c'est facile actuellement ?
00:44 Bon le gouvernement a quand même pris des engagements, il y a ses aides, 400 millions d'euros d'aide d'urgence,
00:50 l'allègement des contraintes environnementales aussi, par exemple à Bruxelles aujourd'hui la politique agricole commune est
00:58 renégociée, ça change rien tout ça ?
01:00 Donc aujourd'hui, vous l'avez bien dit, il y a des engagements qui sont pris par le gouvernement et par pas mal de politiques qui sont
01:06 venus au contact.
01:08 Le congrès de
01:10 cette semaine a pour but quand même de voir où est-ce qu'on en est de ces engagements et quelles sont les
01:16 réalités et les concrétisations que l'on a, parce qu'aujourd'hui c'est ce que l'on entend parce que beaucoup
01:24 les discussions vont dans le bon sens, mais ce serait bien qu'elles arrivent au bout.
01:27 Vous voulez dire que le gouvernement tient pas ses promesses jusqu'alors ? Non mais aujourd'hui il y a des réalisations,
01:33 tout se fait pas dans un jour, il faut construire parce que les dossiers sont compliqués, parce que si c'était facile ça serait fait depuis longtemps,
01:40 mais aujourd'hui les dossiers sont compliqués, il faut que les choses aillent plus vite.
01:45 On voit dans quelques endroits en France la mobilisation reprendre ces derniers jours, est-ce qu'il est prévu que de nouvelles
01:53 manifestations aient lieu aussi dans les Pyrénées-Orientales ? Vous savez on est en discussion,
01:57 tout se règle pas à part la manifestation, ou alors
02:00 ça serait un mal français. En discussion avec qui ? Aujourd'hui on est en discussion avec les pouvoirs publics, avec les politiques, mais aussi avec les
02:07 administrations, parce que vous savez bien que dans notre pays
02:09 une fois qu'on a passé la discussion politique où il y a un sens qui est donné, il faut que l'administration
02:17 prenne les positions et mette en musique, et aujourd'hui c'est là que ça se complique.
02:22 Donc pour l'instant il n'est pas prévu qu'il y ait des manifestations de nouveau dans les prochains jours dans le département ?
02:27 On manifeste quand ça va se pluer.
02:30 Ivaris, le président, le vice-président du syndicat agricole FDSEA dans les Pyrénées-Orientales, et notre invité sur France Bleu Roussillon, Suzanne Chaudjahi.
02:38 Parlons de la sécheresse, c'est un sujet majeur dans le département pour les agriculteurs,
02:42 vous avez eu un temps de discussion avec la préfecture dernièrement, qu'est ce que ça a donné ?
02:47 Alors on n'a pas eu un temps, on est toujours en discussion, on est toujours en train de travailler, pas qu'avec la préfecture,
02:54 avec les autres les autres parties de la société, avec le citoyen, avec les entreprises, avec tout le monde, avec les pouvoirs publics.
03:03 Aujourd'hui la discussion est en cours, il faut qu'on arrive à des décisions,
03:07 à des décisions, vous me posez la question sur la sécheresse, s'il faut dans quelques jours on sera en inondation.
03:13 - Là pour l'instant c'est pas ce vers quoi on s'est formé. - On a des choses qui peuvent évoluer très vite dans ce monde.
03:21 Aujourd'hui il y a un truc qui est indiscutable, la planète se réchauffe 80% d'eau, donc il y a de l'évaporation, l'eau elle doit tomber quelque part,
03:29 elle tombe quelque part.
03:31 Aujourd'hui il y a des zones qui sont en sécheresse, d'autres qui sont en catastrophe parce qu'il y a trop d'eau,
03:35 il faut qu'on soit capable d'inventer des systèmes pour qu'on ait
03:40 l'aspect d'amener l'eau là où il faut et qu'on sécurise les endroits où il y en a trop.
03:43 - Alors justement il y a le projet de canalisation pour apporter l'eau du Rhône jusque dans le département, le projet est remis sur la table,
03:51 on en parlait encore hier sur notre antenne, pour vous c'est la priorité ce projet justement puisque vous vous dites qu'il faut
03:57 rediriger l'eau là où il faut ? - Alors aujourd'hui il y a tout un tas de projets qui sont proposés, il faut qu'on ait des décisions.
04:03 Cet aspect d'amener de l'eau du Rhône jusque chez nous ou peut-être plus loin,
04:08 c'est une des décisions qu'il faut prendre, c'est pas la seule.
04:13 Il faut voir comment ça peut se faire, comment on peut le financer,
04:17 et qui ça peut servir. Il faut quand même pas oublier que le tuyau qui est arrivé jusqu'à Narbonne,
04:24 c'est beaucoup les communes du bord de mer
04:26 qui avaient besoin d'eau pour le tourisme et qui ont financé ce projet. L'agriculture toute seule ne peut pas faire ça.
04:32 - Le département n'a pas les moyens selon vous ?
04:35 - Le département, l'État en l'occurrence ? - Aujourd'hui il faut mettre tout le monde autour de la table,
04:41 les communes, les agriculteurs, les acteurs de la société, le citoyen, un petit peu tout le monde,
04:46 pour que quelque part on arrive à le faire, pour que ce soit acceptable.
04:50 Parce qu'on va dire le département a le droit, mais c'est quoi le département ? C'est les impôts des gens d'ici.
04:54 Donc à un moment si on peut se partager la décision c'est quand même pas mal.
04:58 - Vous dites qu'il faut pas que ce soit le seul projet, la canalisation pour faire venir l'eau du Rhône, il y a aussi le projet de
05:04 canalisation entre les lacs de Vinsa et de Villeneuve de la Rao pour remplir Villeneuve quand il est au plus bas, sachant que
05:11 certains agriculteurs s'approvisionnent dans le lac de Villeneuve, ça aussi c'est un projet qui doit voir le jour selon vous ?
05:18 - Il faut qu'aujourd'hui on puisse trouver tous les systèmes qui permettent de mailler les coins, parce que si vous avez des gros points d'orage
05:24 il y a de l'eau qui tombe à un endroit qui va pas à un autre.
05:27 Donc si on arrive à mailler et dans le département et vis-à-vis de l'extérieur du département,
05:32 on peut peut-être régler ces problèmes de manque ou de trop d'eau.
05:36 - L'une des revendications des agriculteurs c'est aussi leur rémunération.
05:40 Ils demandent évidemment une meilleure rémunération, pour ça Emmanuel Macron avait proposé le mois dernier
05:45 l'instauration d'un prix plancher, un prix minimum de vente, mais cette idée ne fait pas l'unanimité. Vous vous êtes pour ?
05:52 - Alors ça ses avantages, ça ses inconvénients.
05:56 Si on met un prix trop haut en France, on va attirer toutes les importations. Voilà, ça c'est l'inconvénient. Après de l'autre côté effectivement,
06:02 l'agriculteur, et ça on le défend depuis longtemps,
06:05 c'est qu'il faut que l'agriculteur puisse vivre de sa rémunération, de la rémunération de son produit.
06:10 Je vais vous donner un exemple, aujourd'hui je cueille du céleri, on me le paye 50 centimes.
06:16 Il y a 50 centimes de conditionnement par dessus de commerce, et on le retrouve dans les magasins à 2,60€.
06:22 C'est-à-dire que la valeur elle est créée, c'est 2,68€, il n'arrive que 50 centimes aux producteurs.
06:27 - Donc vous êtes pour les prix planchers ?
06:29 - Non, non, c'est que quelque part,
06:31 il faut qu'on ait une bonne discussion, qu'on puisse avoir un rapport de force équilibré avec la distribution,
06:37 pour qu'il y ait une partie de sa valeur créée, qu'il puisse revenir un petit peu plus à l'agriculteur.
06:42 Nous on est plus dans le sens où il faut qu'on travaille sur notre compétitivité, parce qu'aujourd'hui
06:49 tout administré ça ne marchera pas, parce que c'est trop compliqué sur les produits frais qui ne peuvent pas se stocker.
06:54 On voit bien que les lois Egalim aujourd'hui marchent bien sur les produits qui se stockent, qui peuvent se programmer,
06:59 la viande, le lait et autres.
07:01 Par contre c'est une catastrophe infruse des légumes, parce qu'aujourd'hui il y a des moments
07:04 où il faut pouvoir amener au consommateur un prix très abordable pour qu'on consomme le produit qu'on ne détruise pas.
07:10 - Mais je n'ai pas bien compris, vous êtes pour ou vous êtes contre le prix plancher ?
07:13 - Ni l'un ni l'autre.
07:15 C'est que quelque part on est dans la discussion, il y a des avantages et des inconvénients.
07:19 Nous notre priorité c'est la compétitivité des entreprises.
07:22 - Pour terminer, Yvaris, qu'est-ce que vous pensez du projet du golfe de Villeneuve de la Rao ?
07:27 Ce golfe qui, selon la mairie de la commune, serait arrosé à 100% avec de l'eau de Réut,
07:33 de l'eau de la station d'épuration qui serait retraitée,
07:36 de l'eau qui pourrait aussi bientôt servir à arroser les cultures.
07:39 Qu'est-ce que vous en pensez ?
07:41 - Je pense qu'aujourd'hui il y a un vrai problème de l'eau dans ce département.
07:44 Il faut qu'on le traite de manière générale.
07:46 Il y a un point focus qui est mis sur le golfe de Villeneuve-la-Rao.
07:51 Il faut regarder les réflexions qui ont été faites pour voir les parties intelligentes
07:58 qui ont été réfléchies pour économiser l'eau, pour réutiliser les choses.
08:02 Aujourd'hui il y a le golfe, mais il y a aussi les 600 logements qui sont par-dessus.
08:09 Comment est-ce qu'on fait par rapport à l'habitant dans le département ?
08:13 Comment est-ce qu'on le gère ?
08:15 Il faut plus que de se mettre sur des choses intégristes, oui, non.
08:19 - C'est plus les logements qui vous dérangent dans le projet plutôt que le golfe ?
08:22 - Non, c'est qu'aujourd'hui il y a 600 logements plus un golfe,
08:25 il y a une utilisation importante de l'eau, il faut savoir d'où elle vient, où elle va,
08:29 comment on l'utilise, quelles vont être les conséquences.
08:32 Mais aujourd'hui on va faire un focus là-dessus.
08:35 Aujourd'hui je vous le dis, on est en sécheresse.
08:38 Pour tout le département, et le site urbain le premier,
08:41 on peut être en inondation, focalisant pas que sur le golfe,
08:44 parce qu'il y a plein d'autres sujets où on peut trouver des solutions,
08:47 et le golfe viendra après.
08:49 - Et votre syndicat se réunit à partir d'aujourd'hui en congrès national à Dunkerque.
08:53 Merci beaucoup Yvaris d'avoir été avec nous ce matin,
08:56 vous êtes le vice-président de la FDSEA dans les Pyrénées-Orientales.
08:59 Bonne journée ! - Merci !

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