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Pas de saison 3 à "Breaking Point". Netflix a décidé d’arrêter les frais avec sa série documentaire sur le tennis. Pas assez d’audience. Pas assez de fame.

Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 L'édito média, Cyril Lacarrière, vous nous parlez ce matin d'un coup raté !
00:04 Pas de saison 3 pour Breaking Point.
00:06 Netflix a décidé d'arrêter les frais avec sa série documentaire sur le tennis.
00:11 Pas assez d'audience, pas assez de fame.
00:12 Breaking Point n'aura pas connu le même succès que Drive to Survive, la série sur
00:16 la Formule 1 qui a totalement relancé ce sport.
00:19 Des duels parfaitement scénarisés, des personnages truculents.
00:22 Une ex-Spice Girl par la vôtre, l'air une autre.
00:24 La hype de Netflix, ça a été le jackpot.
00:27 Soudain, la F1, ce n'était plus pour les gars seulement comme moi qui regardent ce
00:31 sport en faisant leur sieste le dimanche, mais aussi pour les ados.
00:36 Bref, le coup était parfait, donc tous les promoteurs de sport ont voulu leur part du
00:39 gâteau.
00:40 Mais ça n'a pas eu le même effet partout.
00:42 Et non.
00:43 Car le problème, c'est que justement, on a été gavé de sport.
00:45 Du tennis, du golf, du foot, du rugby, le tour de France et j'en passe.
00:49 Tous les sports ont cru que le label Netflix était la garantie d'une cure de jouvence.
00:53 Mais ce qui s'est passé, c'est que la profusion de contenu sportif a saturé l'espace.
00:58 En plus, Blocking Point a raté son casting.
01:00 Pourquoi ? Qui y participait ? Je vais plutôt vous dire qui n'y participait pas.
01:03 Nadal, Djokovic, Federer.
01:04 Dans un sport où ces trois-là se sont partagés à peu près tous les trophées depuis 20 ans.
01:09 Faire sans eux, évidemment, c'était une mission compliquée.
01:12 Pour compenser, Netflix a misé sur la nouvelle génération.
01:14 Mais si les joueurs se font éliminer en début de tournoi, ça devient vide, sans intérêt.
01:19 Et puis même eux ont fini par se plaindre.
01:21 Trop de contraintes, trop de temps, trop de mise en scène.
01:23 Et c'est toute la différence avec l'AF1.
01:25 Mais même si Max Verstappen boude, il est quand même là.
01:29 On le voit.
01:30 Et tout le monde est au même endroit, au même moment, pour disputer le même Grand Prix.
01:34 Dans le tennis, chaque joueur fait son calendrier.
01:36 C'est le sport individuel par excellence.
01:38 Et à moins d'avoir soif d'un peu de pub, se faire suivre qu'à la part des caméras
01:41 de Netflix, c'est surtout de la déconcentration.
01:44 Et puis surtout, il y a mieux à faire.
01:45 C'est-à-dire ? Sa propre série.
01:48 Pourquoi participer à un projet avec tout le monde, où vous ne maîtrisiez pas le montage
01:52 final, alors que vous pouvez justement tout contrôler ? Et les sportifs l'ont bien compris,
01:57 ils font tous leur propre doc, et mieux encore, ils produisent leur propre doc.
02:01 Meilleure manière d'obtenir son petit objet de promo, sans images que vous n'aimez pas,
02:05 sans mots de travers, et avec juste ce qu'il faut de confession pour vous rendre plus humain.
02:09 Bref, le truc chiant par excellence.
02:11 D'ailleurs, devinez quoi ? La nouvelle star du tennis mondial, Carlos Alcaraz, va sortir
02:17 sa série documentaire l'année prochaine, bien sûr, sur Netflix.
02:20 Les plateformes adorent ce format.
02:22 Éditorialement, c'est proche du néant, mais ça fait joli sur les étagères.
02:27 Et c'est ça la magie de l'époque, il faut produire toujours plus, faire du stock, nourrir
02:31 la bête et empiler les programmes.
02:32 Et puis c'est toujours ça que la concurrence n'aura pas.
02:34 Mais cette politique de remplissage a ses limites, et Breaking Point en a été un parfait
02:39 exemple.
02:40 J'ai bien, moi, pourtant, Breaking Point.

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