• il y a 7 mois
Avec Gilles Querrien, Président du CIL (Comités d'Intérêts Local) et Jean-Michel Mariage, Membre du Conseil d'administration du CIL

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-03-29##

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News
Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - Il est 7h13 en direct de Lyon, donc depuis ce matin 6h30 jusqu'à 8h30.
00:11 C'est à la une ce matin, comment vivre dans les centres-villes aujourd'hui, dans les villes,
00:16 où il y a la menace de l'insécurité, du trafic de drogue à Lyon,
00:19 comme ailleurs on a beaucoup parlé ces derniers mois de Marseille et de beaucoup d'autres villes.
00:24 Ce matin, je reçois deux invités qui font partie d'associations d'habitants, de quartiers.
00:31 Gilles Quérien, président du comité d'intérêt local. Bonjour.
00:34 - Bonjour.
00:35 - Mettez bien votre micro, tout de suite, pour qu'on vous entende bien.
00:38 Et Jean-Michel Mariage, également, membre d'un comité d'intérêt local, ici à Lyon.
00:45 Quelle est la situation, Gilles Quérien, dans le centre-ville de Lyon ?
00:50 Parce que c'est vrai que l'image, aujourd'hui, que l'on a à l'extérieur de Lyon,
00:55 quand on est dans la France entière, je disais, il y a une image positive de la gastronomie,
00:59 d'une ville qui est plutôt jolie, qui est belle, mais qui est gangrénée, aussi,
01:04 par l'insécurité avec le fameux quartier de la Guillotière, qui est quasiment en plein centre-ville,
01:09 et puis l'arrivée aussi de migrants dans les villes et la difficulté de gestion face à ça.
01:15 Qu'est-ce que vous rencontrez, vous ?
01:16 Alors, on rencontre, si vous voulez, surtout des problèmes qui sont liés aux fixations dans certains endroits.
01:23 Alors, on a vraiment l'impression qu'au niveau de la ville, on est écouté, mais pas entendu.
01:27 C'est-à-dire que les problèmes sont signalés, c'est très clair,
01:30 et l'intervention est toujours très très lente, avant qu'il y ait des mesures concrètes qui soient prises.
01:35 Mais alors, c'est quoi les problèmes que vous signalez ?
01:37 Alors, les problèmes, c'est des migrants qui s'installent dans certains endroits,
01:41 et qui font forcément du chahut, qui aident la drogue, il y a du bruit,
01:47 et c'est très très difficile de régler les problèmes, parce que...
01:50 on attend, on attend, et les solutions, souvent, sont des solutions partielles.
01:55 C'est-à-dire qu'on ne va pas traiter le fond du problème, on va mettre des rustines.
01:59 Oui, et Gilles Kérien, vous avez l'impression que ça s'est aggravé, là récemment,
02:04 ces toutes dernières années, où il y avait déjà ces problèmes récurrents, un peu d'insécurité dans le cœur de ville ?
02:11 Il y avait déjà des problèmes, mais qui se sont cristallisés, parce que les populations en cours, elles se rassemblent.
02:17 On prend par exemple l'histoire de la guillotière,
02:20 la guillotière, il y a toujours eu un certain trafic qui existait, mais qui était beaucoup plus diffus.
02:26 Il y a eu des améliorations, dans le sens où il y avait ce qu'on appelait le marché de la misère,
02:31 les gens venaient, et effectivement, maintenant, ça a changé,
02:35 parce que du fait qu'il y a eu des mesures qui ont été prises, ça s'est diffusé sur d'autres endroits.
02:40 Mais ça existe toujours.
02:42 Oui, ça a toujours plus ou moins existé.
02:44 Et pourquoi alors il y a aujourd'hui ces "poches", comme vous dites, dans ces quartiers du centre,
02:51 avec l'arrivée de migrants ?
02:54 Pourquoi restent-ils dans ces zones ? Parce qu'il n'y a pas d'accueil ailleurs ?
02:58 Le vrai problème, il est là.
03:01 C'est-à-dire, on dit que les zones d'accueil ne sont pas suffisantes, donc il faut qu'ils aillent quelque part.
03:05 Et puis la drogue, comme chacun le sait, c'est un moyen très facile d'avoir de l'argent,
03:09 quand on n'a aucune qualification.
03:12 Et avec tout ce qu'il y a autour, il n'y a pas que la drogue, il y a tout ce qui est autour.
03:16 Alors c'est quoi, tout ce qu'il y a autour ?
03:18 Autour, vous avez aussi l'alcool, et puis, alcool, drogue, ça va bien ensemble.
03:23 Après, les personnes sont incontrôlables.
03:25 Donc elles sont incontrôlables, et tout ce qui est autour,
03:28 les habitants, ils ont beau expliquer leurs problèmes, c'est pas entendu.
03:33 Et ils se tournent vers qui, les habitants ?
03:35 Est-ce qu'il y a la mairie d'un côté, il y a les autorités en fait nationales, la police également ?
03:40 Il y a beaucoup de réunions qui se font, nous on a participé à plusieurs réunions.
03:44 On est là pour appuyer ce que disent les habitants, on ne fait pas à leur place, on fait avec.
03:49 Et l'intervention, très souvent, moi je pense à une réunion auquel j'ai participé,
03:56 les habitants avaient fait des films, il y avait des témoignages qui étaient très clairs,
03:59 j'ai encore reçu un courrier dans ce sens.
04:02 Et faire vraiment tenir compte de ce qui est dit, c'est très difficile,
04:08 parce que d'abord c'est difficile à mettre en place, mais c'est difficile d'appréhender le vrai problème.
04:12 Parce qu'on se cache derrière le petit doigt et on dit,
04:14 oui il y a un problème, mais vous comprenez, il y a toujours des circonstances atténuantes.
04:18 - Oui, et qu'est-ce qui se passe dans ces conditions ?
04:20 Jean-Michel Mariage, vous par exemple, vous faites partie aussi de ce comité d'intérêt local,
04:25 vous avez vécu à la Guillotière, et vous avez quitté le quartier.
04:29 - 5 ans, oui.
04:30 J'ai quitté la Guillotière parce que ma femme habite dans un autre quartier de Lyon,
04:35 et elle venait me voir de temps en temps, puis un jour elle m'a dit,
04:38 écoute, je ne viens plus parce que j'ai subi des agressions, des harcèlements,
04:42 et donc ça c'est insupportable pour moi, donc soit tu viens me voir,
04:46 ou soit il faut trouver une solution, mais on ne peut pas continuer comme ça.
04:50 C'est la principale raison qui m'a conduit à quitter le quartier,
04:54 pour un autre qui s'appelle le quartier de Gerland,
04:56 et malheureusement, j'y suis depuis un an, je constate une même dérive du quartier de Gerland,
05:02 pas loin de chez moi il y a un magasin bio par exemple,
05:06 et en une semaine ils ont déposé deux plaintes, une pour vol, une autre pour menace de mort,
05:11 ils ont fait venir un vigile, et maintenant ils se sentent plus en sécurité,
05:15 mais ce n'est pas facile quoi.
05:17 - Et votre femme alors, qui ne voulait pas venir dans votre quartier de la Guillotière,
05:22 elle aujourd'hui est touchée aussi à son tour dans ce même quartier.
05:26 Quel est son regard alors ? Qu'est-ce qu'elle vous dit ?
05:28 Est-ce que le soir elle peut quand même sortir de façon, j'allais dire,
05:33 en se sentant en sécurité tout de même, ou alors il faut l'accompagner, ou pas ?
05:38 - Ma femme ne se sent pas en sécurité à Lyon, elle souhaiterait quitter la ville.
05:42 Il y a une explication simple à ça, c'est du fait de la violence, des harcèlements qu'elle subit,
05:47 et ma femme est d'origine asiatique, elle n'est pas très grande, donc elle est vulnérable,
05:50 et à ce titre, étant facilement repérée comme une personne vulnérable,
05:54 elle est plus harcelée que quelqu'un d'autre. Donc elle évite de sortir.
05:58 - Et Gilles Kérien, quelle est la traduction aussi pour les commerces de proximité qu'a évoqué à l'instant Jean-Michel Mariage ?
06:06 - Alors je pense qu'il pourrait plus en parler que moi, puisqu'il connaît bien mieux le quartier.
06:09 - Oui, mais comme vous êtes une association d'habitants avec des deux quartiers.
06:12 - Si vous voulez, le fond du problème, c'est que les commerces qui sont régulièrement attaqués,
06:18 ou qui ne peuvent pas travailler parce qu'il y a les deux aspects,
06:21 au bout d'un moment, ils baissent les bras et disent "nous on veut partir",
06:25 dans la mesure où on n'est pas suffisamment épaulé pour pouvoir continuer à travailler correctement.
06:29 Les commerces, ils veulent travailler normalement.
06:32 Quand vous avez des commerces ou des boutiques qui disent "nous, à partir d'un certain moment,
06:38 on ferme parce qu'on ne veut pas être agressé", c'est quand même clair.
06:42 C'est un message, les commerces ils veulent travailler, s'ils ne peuvent pas travailler, ils choisissent autrement.
06:49 - Oui, il n'y a pas de solution miracle, évidemment Gilles Carrière,
06:52 mais quand même, je reçois le maire tout à l'heure, Grégory Doucet,
06:55 si vous aviez une ou deux questions pour essayer de trouver des solutions ensemble,
06:59 quelles seraient vos questions que vous lui poseriez ? Et je vais les relayer d'ailleurs.
07:02 - Alors la vraie question c'est de dire, c'est pas seulement faire de l'accompagnement,
07:06 parce que mettre des policiers pour surveiller, très bien,
07:10 mais il faut qu'ils interviennent réellement.
07:12 Parce que si c'est juste pour être là, pour faire peur en quelque sorte,
07:16 et éviter le commerce, le commerce de la drogue, c'est pas suffisant.
07:21 Il faut qu'il y ait vraiment une intervention pour faire en sorte que les personnes soient pas là,
07:26 soient pas là pour nuire à l'ensemble de la population.
07:29 - Bon, et puis dernier mot quand même, le tableau n'est pas sombre partout quand même dans Lyon,
07:34 parce que là, les auditeurs qui nous écoutent, ils se disent "moi je veux pas aller à Lyon en fait,
07:38 ça semble un coup de gorge quoi, Gilles Carrière, vous qui êtes un vieux Lyonnais, pardonnez-moi pour cette expression".
07:44 - Oui, oui, non, non, mais je suis né à Lyon il y a fort longtemps, je ne redonnerai pas mon âge,
07:48 mais je dirais, c'est des poches, c'est des poches qui sont à certains endroits,
07:53 bon, il y a une poche que je n'ai pas citée, mais qui est quand même importante aussi,
07:57 c'est sous la guerre Jean Massé, où effectivement il y a des personnes qui sont là depuis deux ans,
08:01 qui sont en déshérence, et le problème c'est de traiter ce qui se passe au fur et à mesure,
08:06 pas attendre que ça devienne très grave, c'est ça le fond du problème, c'est ça ?
08:09 - C'est ça, oui.
08:10 - Merci beaucoup d'être venu témoigner ce matin au micro de Sud Radio,
08:15 et bien je relairai tout ça avec le maire de Lyon, qui sera mon invité tout à l'heure aux environs de 8h10, 8h15.
08:20 Alors, il est 7h21, le rappel des titres avec vous, Benjamin Gley.

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