• il y a 9 mois
SMART SPORTS du 29 mars 2024

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Transcription
00:00 C'est historique, c'est cataclysmique, c'est surréaliste.
00:07 Messieurs, de quoi parlons-nous ?
00:08 On parle du choix de la Mannschaft, l'équipe de foot allemande qui a décidé de changer
00:14 de sponsor.
00:15 Mais ce n'est pas seulement changer de sponsor.
00:16 Adidas fait partie de l'ADN de la Mannschaft, de cette grande équipe qui a été 4 fois
00:21 championne du monde et qui a fait 7 finales de coupe du monde.
00:23 Et aujourd'hui, au bout de 77 ans, je crois, de bons et de loyaux services, même pire
00:29 que ça, de liens familiaux, Adidas a été mis dehors au profit de Nike, leur concurrent
00:36 ultime qui a juste doublé la mise.
00:38 En fait, en gros, Adidas payait 50 millions.
00:41 Ils ont doublé.
00:42 Ils ont doublé.
00:43 Ils ont doublé 100 millions.
00:44 Donc aujourd'hui, l'Allemagne, et je dis bien l'Allemagne qui a une telle ferveur
00:48 pour son équipe, a décidé pour de l'argent de quitter Adidas pour Nike.
00:52 Moi, ça m'a parlé d'une fake news.
00:54 Et finalement, non, c'est une fake news à l'Allemande.
00:56 Bienvenue au 21e siècle.
00:57 En fait, c'est vrai que Adidas, c'est l'Allemagne et l'Allemagne, c'est Adidas.
01:02 Et l'équipe de la Mannschaft, de football, a été équipée depuis 70 ans, sauf peut-être
01:08 une toute petite parenthèse avec une marque qui s'appelle Erdgass, qui est un distributeur
01:13 allemand.
01:14 Alors, je ne sais pas si c'est en 78 ou en 80 d'où.
01:16 En tout cas, c'est dans cette zone-là.
01:17 Et c'est vrai qu'on a totalement associé les deux.
01:20 Sauf qu'aujourd'hui, le monde a changé.
01:22 La mondialisation a fait que ces marques sont totalement dénuées d'intérêt géographique.
01:28 L'Allemagne produit des maillots et des shorts et des chaussures dans le monde entier.
01:34 Et je dirais que la base technologique se situe à 40 kilomètres de Sel, de Nike, en
01:40 Oregon, parce que c'est là où ça se passe.
01:41 L'Oregon, c'est à mi-chemin entre l'Asie et l'Europe occidentale.
01:45 Donc, quelque part, moi, ça ne me choque pas.
01:47 C'est vrai qu'ils ont quand même doublé la mise et qu'entre 50 millions et 100 millions,
01:53 il y a quand même une différence assez significative.
01:55 Et je comprends parfaitement la fédération qui a besoin de cet argent pour développer
01:59 notamment les clubs amateurs.
02:00 Il faut savoir que la fédération allemande de football, c'est plus de 7 millions de licenciés.
02:05 C'est énorme.
02:06 Et vous savez ce qu'elle a dit, la fédération allemande ?
02:07 Vous allez me le dire.
02:08 Elle a dit "la tradition ne paye pas les factures".
02:11 Moi, je serai Adidas, j'ai une idée de pub pour eux.
02:15 Adidas, c'est Adi Dassler, c'est le fondateur.
02:17 Je ferai renaître Adidas leur, avec l'intelligence artificielle, c'est très facile, et qui
02:22 dit de façon à la femme à l'anime, un peu à l'allemande, un peu féroce et communatoire
02:28 "aujourd'hui, on ne peut pas vendre l'âme d'une équipe pour de l'argent".
02:32 Moi, je serai eux, je ferai ça.
02:33 Parce que je peux vous dire que ça ferait frémir non seulement les allemands, mais
02:37 Nike aussi, de faire renaître Adidas leur.
02:40 La légende, celui qui a inventé cette grande marque aux trois bandes pour leur montrer
02:43 qu'à un moment, on ne marche pas sur nos plates-bandes, même quand il y en a trois.
02:47 - Là, c'est un peu perdu tout de même.
02:49 Il ne faut pas oublier que Adidas est rentré dans l'imaginaire du sport allemand par
02:55 les Jeux Olympiques de Berlin et notamment avait équipé un sauteur en longueur, Lutz,
03:02 qui avait ces chaussures-là et qui les a prêtées à Jesse Owens pour son recommandation
03:06 du saut en longueur.
03:08 Il se trouve que les deux sauteurs en longueur sont devenus très amis, en tout cas, ils
03:13 ont collaboré dans pas mal de démarches sportives après les Jeux et même après
03:16 guerre.
03:17 C'est vrai que l'ancrage d'Adidas par rapport au sport et par rapport aux Jeux Olympiques
03:21 arrive à un moment assez particulier dans l'histoire allemande.
03:25 - C'est déjà arrivé aussi que des joueurs qui jouent avec Nike mais en équipe nationale
03:28 jouent avec Adidas, prennent leur Nike, peinent tout en noir et rajoutent des trois bandes
03:32 par-dessus.
03:33 Donc en gros, ils jouent avec des Nike mais avec la marque Adidas.
03:35 Donc il y a plein de petites histoires comme ça qui traînent dans le football.
03:38 Mais encore une fois, c'est vrai que c'est pour moi, je me dis que là, c'était le
03:41 plafond de verre, jamais je n'aurais pu imaginer que ça arrive en Allemagne.
03:44 Si ça arrivait avec l'Allemagne maintenant, ça peut arriver n'importe où.
03:47 - Ceci dit, c'est un véritable revers pour la marque aux trois bandes.
03:50 - Oui, Adidas qui va mal en plus.
03:51 Je crois qu'ils ont un chiffre d'affaires qui a baissé de 5% en 2023.
03:56 Ce n'est pas évident.
03:57 C'est une très belle marque, qui s'est très bien organisée, qui est globale et qui est
04:01 d'un point de vue du sponsoring et des équipementiers, un panel, un portefeuille extraordinaire.
04:07 Mais là, c'est un coup dur.
04:08 - C'est en dillons sur peut-être le patriotisme, on en parlait tout à l'heure, l'esprit délétère
04:12 qui arrive un peu partout en France et en Europe et en Allemagne.
04:15 Est-ce qu'il n'y a pas un problème de patriotisme ? Je me pose vraiment la question parce que
04:18 c'est tellement dingue.
04:19 Parfois, ce sont des petites choses comme ça, mais ce n'est pas une petite chose.
04:24 Adidas qui quitte l'Allemagne, pour moi, ça veut dire vraiment quelque chose sur la société allemande.
04:28 - Je vais prendre la balle au bon, Franck, et je vais évoquer un sujet qui est exactement
04:32 le même que Nike, Adidas avec l'équipe d'Allemagne, c'est que là, on a l'Euro 2024 qui est organisée
04:39 en Allemagne.
04:40 L'Allemagne, c'est le pays de l'industrie automobile.
04:43 Il se trouve juste que le sponsor officiel de l'Euro 2024, c'est BNY, c'est une marque
04:47 chinoise.
04:48 Donc, quelque part, ça illustre parfaitement le déclin de l'Empire germain.
04:53 - Et peut-être le n'importe quoi du sport mondial et de cette économie, mais pas dans
04:57 tous les sens.
04:58 - Je trouve qu'il faut faire un peu de patriotisme, il y a un petit sujet là-dessus.
05:01 Voilà pour Adidas qui perd le contrat avec la Manchaft.