SMART BOURSE du 19 avril 2024
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00:00 *Générique*
00:10 Les trois sorciers de Smart Bourse avec nous comme chaque troisième vendredi du mois pour décrypter cette échéance du mois d'avril.
00:17 Romain Debray est à nos côtés évidemment, membre de la CELINFO d'Experts de Bourse Direct. Bonsoir Romain.
00:21 - Bonsoir Yves-Alain.
00:22 - Jean-Louis Cusac nous accompagne également, Perceval Finance Conseil. Bonsoir Jean-Louis.
00:25 - Bonsoir Yves-Alain.
00:26 - Et Philippe Béchade avec nous, Envisio, le président des Econoclast et rédacteur en chef de la Bourse au quotidien.
00:31 Salut Philippe, merci d'être avec nous pour commenter effectivement cette échéance.
00:37 C'est une séquence de marché depuis le début du mois d'avril qui est un peu différente peut-être de ce qu'on observait jusqu'à présent, en tout cas sur l'ensemble du premier trimestre.
00:45 Romain, quel bilan vous faites de cette échéance qui bien marque une petite baisse par rapport à la journée d'expiration précédente ?
00:55 Oui, une petite baisse de un peu plus de 2,2%, 185 points. Un bilan, on était assez unanimement d'accord le mois dernier pour dire que ce serait difficile d'aller beaucoup plus haut.
01:08 Et effectivement, une consolidation qui s'est mise en place et un coup d'arrêt dans la tendance qui est claire, dans la tendance haussière qu'on connaissait depuis le mois d'octobre, qui est avérée maintenant.
01:16 On n'accélère pas franchement à la baisse. Il y a des forces en présence qui sont assez opposées.
01:21 D'un côté, on s'inquiétait d'une grosse complaisance du côté des couvertures dans les portefeuilles il y a un mois de ça.
01:28 Les warnings récents ont fait très nettement remonter la volatilité. On l'a vu, 18 pour le VIX autour, autour de 15 pour le CAC 40.
01:35 Avec aussi des niveaux à saut de couverture qui sont passés de 0,6 sur l'euro stocks, donc très optimiste, très complaisant, à plus d'un 20, donc à des niveaux équilibrés, prudents on va dire.
01:50 Donc on a pris la mesure de ce qui se produisait, mais en même temps on a en contrepartie un intérêt qui n'a pas été reconduit en très grosse partie depuis l'échéance du mois de mars.
02:00 22% d'intérêt détruit après l'échéance du mois de mars dernier sur l'euro stocks, 25% à peu près sur le S&P.
02:07 Et sur le S&P, on a reconstruit au cours de l'échéance 1,80% d'intérêt dans un mouvement de baisse de 2,7%.
02:16 Donc ce n'est pas beaucoup et ce n'est pas une grosse pression baissière. Sur l'euro stocks, on a baissé d'environ 1% par rapport à l'échéance dernière.
02:23 Il y a 2% de position ouverte en plus, donc 2,75 millions de contrats à hier soir et encore c'est à la veille d'une échéance technique, donc il y a une grosse partie de ces contrats qui ne sera pas reconduite.
02:34 La moyenne du nombre de contrats futurs ouverts sur l'euro stocks sur les 3 ou 4 dernières années, c'est 3,7 millions de contrats.
02:39 Donc ça veut dire qu'on a baissé à ce stade-là, en tout cas sans pression baissière, que les ratios de convertir ont été rehaussés, c'est important aussi.
02:46 Et on avait indiqué déjà à l'échéance dernière que la zone 7 948 000 et tout ce qui s'était construit au-dessus n'était pas étayé et qu'on avait des chances de le revisiter sur le CAC 40.
02:55 Que la zone 4 884 915 sur l'euro stocks, tout ce qui s'était passé au-dessus n'était pas étayé et qu'on avait des chances de revenir sur ce niveau-là.
03:01 Pour l'instant, c'est un peu tout ce qu'on peut...
03:03 C'est les niveaux qu'on a vus ?
03:04 C'est ce qu'on en sait, c'est un peu qui tout double, c'est-à-dire qu'on pourrait aller consolider un peu plus et doubler le score de baisse de 3 à 4% qu'on a connu.
03:14 Mais on est entre deux eaux et c'est vraiment la saison des publications qui va déterminer tout ça.
03:19 On a, si on veut prendre des exemples un peu opposés, le Royal qui a l'air de bien tenir ce semain après ses publications.
03:24 On voit que le VMH qui prenait plus de 5,35% au moment de sa publication n'est qu'à plus qu'à 1% de hausse par rapport à la clôture de la veille des publications.
03:33 Danone, même si c'est un IER, 3,38% de hausse finalement, elle est à peu près à ses niveaux d'équilibre.
03:38 Alors est-ce que c'est ponctuel ? Est-ce que c'est un peu technique ?
03:40 Je pense qu'on a d'un côté des acheteurs qui ont bien acheté et qui ne vendent pas, manifestement.
03:45 Il n'y a pas de pression forte sur ces vendeurs qui ont bien acheté aujourd'hui ?
03:48 Non, ils ont de la marge pour la plupart et les niveaux sont lointains, on a accéléré assez vite.
03:52 Et puis en même temps, on a un consensus acheteur sur repli qui est quasi unanime.
03:56 J'entends peu de monde dire "le marché va se retourner" ou "je n'achèterai pas si on descendait à 7,700, 7,600".
04:02 Est-ce qu'on va aller jusque là et est-ce que ça va offrir des points d'entrée ?
04:05 Est-ce que ce sera un petit peu en dessous ?
04:06 Pour l'instant, c'est plus ce scénario-là qu'on privilégie.
04:09 Mais le schéma reste assez ouvert à court terme.
04:13 On a cassé la dynamique aussi, je ne vois pas former de nouveau plus haut tout de suite,
04:16 sauf éléments majeurs et changements majeurs.
04:18 En revanche, quand on a une volonté d'achat sur repli, c'est assez possible compte tenu du contexte.
04:23 On a des forces un peu opposées mais pas très importantes.
04:26 Et on voit qu'il y a de la place pour reconstruire, pas de pression baissière,
04:29 et donc des disponibilités aussi puisque l'intérêt est moindre pour réintervenir un peu plus bas.
04:34 En tout cas, on se précipite moins sur le marché depuis quelques heures.
04:36 Il s'est passé quelque chose récemment.
04:38 Oui, effectivement, intéressant.
04:39 Alors, il y a l'échéance et puis cette journée en tant que telle,
04:43 Jean-Louis qui est peut-être assez emblématique aussi d'un marché qui est aussi dans la résistance,
04:50 malgré le retracement.
04:52 Alors peut-être du pic au creux, on a dû voir des baisses de 3 à 4 % pour les grands indices,
04:56 si je ne dis pas de bêtises.
04:58 Bon, tout commence pas très bien ce matin ou dans la nuit, effectivement,
05:02 avec la géopolitique à nouveau.
05:04 Une semaine après, Iran sur Israël, c'est Israël sur Iran.
05:09 Et puis, comme à chaque fois, j'ai envie de dire, le marché retrouve assez vite ses esprits.
05:14 Oui, c'est vrai que sur le plan psychologique, le marché reste comme il était depuis des semaines,
05:21 des mois, à voir les choses plutôt en rose,
05:25 avec toujours l'espoir qu'on finira bien par baisser les taux d'intérêt,
05:29 qu'après tout, avec cette période difficile, les sociétés dégagent de bons résultats.
05:34 On le voit à l'Oréal ce matin.
05:36 Bon, LVMH, c'est un retour à la normale, c'est pas non plus mauvais,
05:41 même si en plus, ils avaient anticipé des mauvaises choses.
05:45 Oui, ça avait déjà baissé de 10 % avant, quoi.
05:47 Ça avait même baissé.
05:48 Oui, peut-être plus même, encore.
05:49 Plus, beaucoup plus.
05:50 Je crois, 25 %, on avait perdu, parce qu'on était passé de 800 et quelques à 660, un truc comme ça.
05:56 Donc, non, moi, ce que j'ai dit, c'est, ce que je disais, c'était,
06:01 je pense qu'on peut se replier jusqu'à 7900 tout en conservant un potentiel de rebond maximum à court/moyen terme.
06:07 Bon, ben, pour l'instant, on est dans cela.
06:10 Toute la semaine, on a tapé 7900.
06:12 Et je disais que c'est la rupture de 7880, je donnais une marge de 20 points,
06:17 qui me ferait penser qu'à ce moment-là, on irait chercher l'objectif que tu as donné, Romain, 7600, par exemple.
06:24 Pourquoi pas la zone de 7600, 7500, 50 peut-être.
06:28 Et voilà, pour l'instant, il n'y a pas d'indication dans ce sens-là.
06:31 Et ce que j'observe, c'est quoi ?
06:33 C'est, dès que ça stresse, la voile implicite remonte, mais pas trop,
06:37 parce qu'ils sont déjà surprotégés, enfin, méfiants, protégés, etc.
06:41 Donc, elles ne montent pas beaucoup, la voile implicite.
06:44 Sur juin, par exemple, on est remonté à 14,5, pas plus que ça.
06:49 Rien d'anormal, hein ?
06:50 Non, rien d'extraordinaire.
06:51 Rien d'anormal, hein ?
06:52 Même le VIX à 20, bon, la vol action...
06:56 Avec toutes les options.
06:57 D'accord, mais bon, la vol action, elle est...
06:59 On reste dans une zone d'optimisme.
07:00 Oui, c'est ça, c'est pas anormal d'avoir ces niveaux de volatilité sur des actifs risqués comme les actions.
07:05 Moi, ce que je vois dans ce mouvement, ce qui va un peu paréquoire au reste de ce que tu dis, c'est valider ce que tu dis,
07:09 c'est-à-dire, on a un recul des acheteurs, qui se disent qu'après tout, il y a du stress, je me recule,
07:15 et les vendeurs, ils sont là comme d'habitude, enfin bon, il y a toujours des vendeurs qui viennent, évidemment, proposer, enfin, vendre,
07:24 et du coup, ça baisse, mais ça baisse par à-coups, donc à l'ouverture, par exemple, hop, il y a un recul,
07:30 et puis après, ça rachète doucement, la gestion Algo fait ses petites gestions de Delta,
07:37 de toute façon, c'est pas compliqué, on fait un milliard dans la journée, un milliard, enfin, un milliard deux, un milliard deux,
07:42 on fait deux milliards six, un milliard huit, trois milliards de temps en temps, là, tout à l'heure, avant de partir du bureau vers 16h,
07:47 on était, juste après l'échéance à 16h, on était à deux milliards d'échangés sur le futur CAC,
07:54 bon, c'est une mensuelle, mais normalement, avec le restock, 11h50 midi, alors, il n'y a que les options,
08:01 c'est pas une grosse échéance non plus, mais ça dope un peu le volume, bon, voilà, il n'y a pas grand-chose,
08:06 il n'y a pas d'inquiétude, il y a l'idée que les taux finiront par baisser, et l'incertitude au Moyen-Orient,
08:13 c'est vrai que c'est quand même assez incroyable que ça soit aussi bien absorbé, parce que les Etats-Unis ont dit qu'ils feraient tout pour que ça se calme,
08:24 tout le monde, en même temps, l'Iran se trouve une excuse, l'Israël se retrouve une excuse, en gros, tu m'as mis une claque, je t'en ai mis une autre, on est quittes, quoi,
08:33 c'est comme ça que, pour l'instant, les investisseurs semblent voir les choses, pourtant, c'est vrai que le danger, il est quand même présent,
08:41 mais voilà, on est encore à 8000, et tout semble aller pour le mieux, entre guillemets.
08:48 – Et 7900, 7880, comme vous dites, là, c'est le fait d'aller taper plusieurs fois cette zone, ça la fragilise un peu, pas spécialement ?
08:57 – Non, il n'y a même pas eu de volume dessus, on n'est pas resté longtemps dessus, à chaque fois, on a eu des rebonds assez rapides,
09:05 regardez ce matin, on démarre au plus bas, et après, d'ailleurs, on démarre plus haut que le plus bas précédent, déjà, dans la semaine, on a fait plus de marge.
09:15 Donc on démarre, et derrière, c'est même pas un double appui, ça traîne, non, ça démarre, puis ça monte, comme ça, tranquillement.
09:25 – Oui, oui, c'est régulier.
09:27 – Et puis parfois, après, ça refait l'inverse l'après-midi, en fonction de New York, là, je ne sais pas ce qui se passe,
09:31 moi, j'ai l'impression qu'on pourrait continuer de retracer, de remonter, de retracer, il y a quand même de quoi douter de la poursuite des événements,
09:38 trouver des nouveaux dossiers, ce n'est pas évident non plus, on l'a vu, quand ça allait encore bien, là, il y a quelques jours,
09:44 enfin, la semaine d'avant, on voyait que les intérêts allaient vers des valeurs, entre guillemets, un peu à la ramasse,
09:52 c'est-à-dire avec les équipements anti-automobiles, etc. Alors, moi, je vois, il y a des touches à l'achat, on les voit sur Valeo,
09:58 on les voit sur différentes valeurs, comme ça, et bon, des valeurs aussi spéculatives, comme c'est Gégé, bien sûr, avec des changements de perception,
10:07 non, on voit qu'il y a toujours un appétit à aller chercher des choses considérées comme en retard.
10:13 – Vous l'avez dit, tant que le marché estime qu'il y aura quand même quelques baisses de taux, même si elles sont moins nombreuses,
10:18 ça reste quand même, j'allais dire, quelque chose qui maintient en haleine. La question un peu macro, mais bon, ça, on n'aura pas la réponse aujourd'hui,
10:26 est-ce que l'histoire est vraiment en train de changer au point de se renverser, de plus avoir de baisses de taux,
10:31 voire une Fed qui pourrait envisager à un moment, peut-être, de relever encore d'un cran, pas là en mois de juin, mais peut-être dans 6-9 mois,
10:39 c'est toute la question un peu "forward-looking" qu'il faut avoir en tête, pour comprendre aussi la manière dont les marchés ont fonctionné au mois d'avril.
10:47 Il y a eu ce choc de taux aussi, cette remontée des taux longs et des taux longs réels.
10:51 – Avec un impact fort sur l'euro/dollar.
10:53 – Ah ben bien sûr, et le dollar, grand gagnant, évidemment, de ce mois d'avril, et sur le forex depuis le début de l'année.
11:00 Ben justement, Philippe, alors qu'est-ce qui vous intéresse dans cette échéance d'avril ?
11:04 Qu'est-ce qui a changé par rapport au premier trimestre ? Qu'est-ce qui n'a pas changé en termes de tendance ?
11:10 – Bien, on va commencer par un sujet qu'on a peu évoqué, qui est la tension des taux.
11:20 15 points de plus cette semaine pour les OAT et les Bound, plus 18 pour le disant italien,
11:29 des niveaux les pires qu'on ait observés depuis début décembre, voire fin novembre 2023.
11:38 En France, le 2 ans et le 10 ans sont maintenant à égalité, à 3,0150.
11:45 Je dois dire qu'on a repris plus de 50 points depuis le début de l'année sur les OAT,
11:53 80 à 85 points sur le disant américain, et on va dire que les marchés n'ont quasiment pas bronché.
12:01 C'est merveilleux, et ça donne raison à Jean-Louis, effectivement,
12:05 la construction des marchés les rend quasiment invulnérables.
12:10 Je dois dire que là, on est confronté à quelque chose qui relève presque du merveilleux.
12:18 Autre élément qui aurait pu peser sur l'évolution macro, c'est le Yen,
12:25 défendu pendant une douzaine de séances bec et ongles par la BOJ aux alentours de 151,60 contre le dollar,
12:38 et qui a fini par lâcher prise et retracer des plus bas de 30 ans.
12:43 Là aussi, ça aurait pu inquiéter les marchés, et ça n'a pas entraîné beaucoup de conséquences.
12:53 Donc oui, le dollar, effectivement, c'est quand même le grand vainqueur de la semaine écoulée,
13:00 vu ce qu'on a dû digérer depuis le 14 avril au matin, l'attaque massive de drones iraniens sur Israël.
13:12 Je dois dire que si on avait expliqué que dans une semaine, dans un contexte géopolitique comme celui-là,
13:22 on aurait 15 points de hausse sur les OAT, 10-12 points de mieux sur les T-boncs, je vous avoue que je ne l'aurais pas cru.
13:30 Par contre, le dollar qui est monté, ça, ça ne me surprend pas.
13:34 Un petit mot de l'or d'un vendredi sur l'autre, 0.
13:39 Il était à 2 380 vendredi dernier, on le retrouve au même niveau, l'once d'argent, 24,5.
13:47 Le CAC 40, il n'a pas bougé. C'est fantastique.
13:52 C'est à croire que le contexte géopolitique n'existe pas, que le contexte d'endettement général n'existe pas,
13:59 qu'il n'y a pas de vrai stress face à un déficit US qui est de 6% du PIB.
14:09 – Sophie, quand vous évoquez la remontée des taux longs, il y a quand même la question de la prime de termes, justement,
14:15 et ça montre bien quand même que le marché est attentif d'une certaine manière à ces questions.
14:20 Les émissions du Trésor qu'on regarde aux États-Unis, 10 ans, 30 ans, il y a maintenant un peu plus d'une semaine,
14:26 on sait que c'est des émissions qui sont parfois un peu difficiles, ça c'est encore confirmé.
14:31 La remontée des taux longs, vous disiez effectivement, Philippe, c'est merveilleux, ça n'a pas eu d'impact.
14:35 Ça n'a pas eu d'impact jusqu'à la fin du mois de mars, mais quand même, depuis quelques semaines, au-delà de 4,50,
14:43 on voit que ça peut quand même troubler un peu le fonctionnement ou le rouleau compresseur des marchés actions.
14:50 – Le rouleau compresseur des marchés actions, je vais vous le dire, si vous excluez le compartiment des semi-conducteurs,
14:59 donc l'indice SOX, si vous prenez, si vous voulez, le S&P 480 moins les valeurs du SOX,
15:09 il n'a carrément pas du tout bougé ni réagi à la hausse des taux.
15:14 Tout vient de la correction de l'indice SOX, je l'avais soulevé, voilà, il est à 2,8.
15:22 – Voilà Philippe, donc les semi-conducteurs, le secteur clé semi-conducteurs sur le marché américain.
15:27 – Voilà, le SOX, là, il aligne donc une septième séance de baisse, il est à 203,70, il vient de plus de 240.
15:41 Là, il y a vraiment un revirement très très net, mais c'est tout, c'est tout, la baisse de Wall Street, du S&P, du Nasdaq,
15:51 elle vient uniquement des valeurs SOX, des semi-conducteurs, donc ça c'est vraiment quelque chose d'assez remarquable.
16:01 Alors je parlais de 240, en fait, il faut remonter en réalité à début mars,
16:06 mais il y a une semaine, il était encore à 225, donc on est exactement à -10% en une semaine, c'est énorme,
16:15 mais il n'y a que ça qui bouge, le reste, vous retirez les valeurs du SOX, le Nasdaq et le S&P,
16:21 ils n'ont quasiment pas bougé depuis vendredi dernier, et entre-temps, il y a eu donc, on s'est balancé des drones, des missiles, tout ça,
16:29 – Les géopolitiques, oui, oui, oui.
16:32 – C'est un peu de la gesticulation, qu'est-ce qui a rassuré les marchés, je vais terminer là-dessus très très rapidement,
16:38 qu'est-ce qui fait que ce matin, on n'a pas vu le VIX partir au-delà de 21,
16:42 c'est que l'Iran avait promis une riposte immédiate et massive,
16:47 bon, 4-5 heures après les tirs israéliens, il n'y avait rien, voilà,
16:52 donc ça veut dire que les marchés sont probablement bien informés aussi.
16:56 – C'est-à-dire que, oui, les marchés, tous ceux qui s'intéressent au sujet,
17:01 visiblement expliquaient que c'était le best-case scénario,
17:04 après il y a toujours des scénarios alternatifs, évidemment, surtout quand on parle de géopolitique et d'escalade,
17:09 il y a toujours des risques que ça parte dans des scénarios alternatifs beaucoup plus délétères,
17:14 là, le scénario central tel qu'il était écrit, c'était celui-là, pour l'instant on semble rester dedans.
17:20 Sur la partie sectorielle, Romain, qu'est-ce qui a changé, qu'est-ce qui n'a pas changé ?
17:24 Philippe le disait, bon, le SOX décroche, c'est quand même un gros morceau,
17:28 effectivement, parce que derrière c'est un semi-conducteur, mais derrière c'est l'IA, etc.
17:32 Est-ce qu'une valeur comme NVIDIA, aujourd'hui, est moins moteur dans les marchés ?
17:38 Et en face de ça, quels sont les secteurs qui apportent peut-être une dynamique positive ?
17:43 Alors, il n'y a pas de changement majeur de ce côté-là, puisqu'on le disait depuis quelque temps,
17:47 il n'y a pas de logique sectorielle forte, effectivement, en dehors de l'IA et Techno,
17:50 et il y a eu un coup d'arrêt si on prend ce secteur-là de façon globale.
17:54 Individuellement, si on regarde NVIDIA, elle fait une pause dans un grand trading range qui est 822,74, 951,
18:01 elle est plutôt proche de la borne basse, et à quelques jours de ses publications,
18:07 il y a un peu de prudence, et voilà, on n'a pas de figure de retournement sur le titre.
18:10 Le risque, si on casse 822,74, c'est d'aller chercher 683, ça ferait un moment de consolidation un peu marqué.
18:16 Pour l'instant, il faudrait déborder 903, on a eu ce qu'on appelle, pour l'instant,
18:21 puisque c'est en mensuel, un sommet en pince à 903 sur le titre,
18:26 c'est-à-dire qu'on a clôturé le mois précédent et ouvert le mois en cours au même niveau.
18:30 D'accord.
18:31 Donc, ça, c'est un niveau pivot à surveiller sur le titre.
18:34 Il n'y a pas grand-chose de plus pour l'instant, à part un peu de consolidation.
18:39 Après, sur les valeurs, c'est un peu ce qu'on disait individuellement.
18:41 Si on regarde les 7 magnifiques, elles sont un peu moins belles en ce moment.
18:44 Il y a quand même Amazon.
18:45 Oui, mais on n'en parle plus, d'ailleurs.
18:46 Mais on n'en parle plus.
18:47 Mais oui.
18:48 Amazon, bon, elle est sur des points hauts, une résistance majeure à 185,70,
18:53 elle a formé un avalement baissier probablement en hebdomadaire,
18:56 pas un très bon signal contre un niveau de résistance majeur.
18:58 Retour 165, 75, 172,10, peut-être, ça fait 6, 7% de consolidation, ce n'est pas méchant.
19:03 Apple, elle n'est pas bien, elle est toujours au bord de son précipice,
19:06 elle est entre 165, 20, 167, 20, c'est vraiment un niveau à ne pas rompre,
19:10 elle pourrait accélérer plus.
19:12 Elle peut aussi arbondir sur ce niveau-là, c'est un peu…
19:14 Maker break.
19:15 …un peu de Macnon.
19:16 Oui, d'accord.
19:17 Attention sur 397 sur Microsoft, voilà, Tesla, bon nombre.
19:20 Microsoft, oui, la semaine prochaine, Google, je crois, et puis Meta aussi.
19:23 Oui, les Meta, donc voilà, Google se porte bien, elle est haussière.
19:26 Donc, il y a des éléments à surveiller de ce côté-là.
19:29 Effectivement, du côté des équipements entiers, des petites touches à l'achat,
19:33 j'aime bien l'expression, c'est ça, ce n'est pas très franc,
19:35 mais on a trouvé des niveaux de support qu'on n'enfonce plus depuis plusieurs semaines
19:38 et on réagit bien aux publications, cette fois-ci en confirmant que sur Forvia.
19:42 Mais le coup d'arrêt sur les Macs 7, sur la thématique semi-conducteur, etc.,
19:46 ça ne génère pas, comme le disait Philippe, un stress global qui emmènerait…
19:52 Pas du tout, voilà, on est allé chercher…
19:54 Non, mais on se demandait à quel point c'était systémique
19:56 et si ces valeurs-là commençaient à ralentir, voire commençaient à changer de tendance,
20:00 est-ce que ça pouvait embarquer tout le monde ?
20:02 Pour l'instant, et à ce stade, ce qu'on peut dire, c'est que c'est hyper propre.
20:04 Sur le Nasdaq, on avait une cible qui était située entre 17 170 et 17 250.
20:08 On est allé chercher cet après-midi, parfaitement, doucement,
20:11 avec des rebonds importants et même très importants.
20:13 Une séquence de baisse qui est difficile à travailler pour ceux qui veulent la travailler,
20:17 mais on est allé chercher des cibles parfaitement.
20:19 Alors, est-ce qu'on va aller un cran plus bas ou est-ce qu'on va reconstruire à partir de là ?
20:22 De toute façon, rebondir tout de suite sur ces niveaux-là,
20:25 ce n'est pas la structure que ça donne puisqu'effectivement,
20:27 on a mis un peu de temps à construire un retournement, quelques semaines,
20:30 ça fait depuis la mi-fin mars qu'on baisse et qu'on a construit cette figure-là.
20:33 On ne va pas rebondir tout de suite sur des points comme ça
20:35 et repartir pour une dynamique haussière forte.
20:37 On rebondit, ça court terme, pourquoi pas,
20:39 mais recréer une dynamique haussière forte sur ce niveau-là, ça ne va pas être très vite.
20:41 Je vous ai coupé sur les équipements auto-mobiles, mais du coup, vous doublez la mi, il y a…
20:46 Il y a des touts de ce côté-là, on n'a pas de structure de retournement haussière forte encore.
20:50 Il y a la Chine où, selon les paniers de valeur, ça bouge un peu.
20:54 Il y a quelque chose qui s'est déclenché cette fois-ci aussi, c'est ce côté small limit caps, on en parle souvent.
20:59 Là, on a déclenché et débordé des lignes de tendance baissières qui étaient actives depuis deux, trois ans.
21:05 Sur le plan indiciel ?
21:06 Sur le plan indiciel et sur des paniers de small limit caps.
21:09 Panier de moyenne capitalisation européenne, panier de small capitalisation européenne.
21:14 Donc là, il y a eu des activations haussières relativement rapides.
21:18 Je regarde les indices small limit, je n'ai pas eu l'impression qu'il y ait eu un grand…
21:22 On a débordé des lignes de tendance baissières, on l'a confirmé.
21:25 Là, ça revient un petit peu et justement, pour nous, ça va être des points d'entrée à surveiller.
21:28 Encore, on va dire 1 à 2 % sur ces… Alors, je peux vous donner les codes des tracteurs en question.
21:34 CEM, regardez, MMS, il y a le Itamid, il n'est pas négociable chez Bourse Direct, mais il existe, il est pas mal.
21:41 C'est l'Italie, les smalls italiennes, bien sûr.
21:44 Ils sont forts en ce moment.
21:45 Et j'ai retrouvé le troisième, CACM, qui est un CACMid aussi, France Mid Capitalisation, et qui est pas mal aussi.
21:57 Donc, il y a des choses à regarder de ce côté-là.
21:59 Peut-être, ce n'est pas construit encore pour un rebond, mais on a déclenché.
22:02 D'accord. OK. Jean-Louis, sur le marché small limit, effectivement, ça s'anime, ça se réanime ?
22:08 Là, ça s'anime plutôt dans le sens de la baisse.
22:11 Le problème, c'est les carnets d'or, ils sont vides.
22:14 Vraiment, je trouve que c'est dangereux.
22:17 D'ailleurs, tout le monde le sait, que c'est dangereux.
22:19 Donc, dès qu'il y a une nouvelle un peu négative, là, la dernière, c'est la XREL qui s'est cassée la figure.
22:29 Exail. Exail.
22:31 Exail, l'ex-Groupe Gorget.
22:33 L'ex-Groupe Gorget, elle a perdu 19% hier.
22:37 Et encore aujourd'hui, elle baisse.
22:38 Et aujourd'hui, elle a cassé encore la figure, donc ça va très vite.
22:41 Voilà. Donc, on continue à avoir des dossiers comme ça, un peu...
22:44 C'est des capilles, quoi. 300 millions, un truc comme ça.
22:47 Ça ne veut pas revenir des investisseurs de long terme.
22:49 Non, non. Ils ne vont pas revenir là-dessus.
22:51 Moi, je pense qu'ils vont revenir...
22:52 Oui, moi, j'avais sélectionné des valeurs, donc Valeo, Orange.
22:56 Là, elle était revenue pile-poil sur...
22:58 Oui, mais c'est un classique.
22:59 Mais là, Mitsubishi a besoin d'investir.
23:01 Il y a le dividende, il y avait le graphique qui était vraiment en support sur 10, là, 10,5.
23:06 Bon, voilà, c'était des idées d'achat.
23:08 Moi, ma plus grosse ligne perso, c'est Ruby.
23:10 Alors, Ruby, j'ai gratté la terre pendant des...
23:13 Vous suivez Bolloré ?
23:14 Non, mais pendant deux ans. Je ne savais pas.
23:16 Non, mais...
23:17 J'en ai acheté. Ça ne voulait pas y aller.
23:19 Non, mais ça ne voulait pas y aller.
23:21 J'attendais. Il y a un gros rendement.
23:22 Tout à coup, je la vois monter.
23:23 Je me dis, tiens, c'est bizarre. Elle monte, elle monte.
23:25 Et là, il y a quelque chose qui se passe.
23:29 Parce qu'elle ne faisait rien.
23:30 Ça faisait des deux ans.
23:32 Et puis, tout d'un coup, on annonce que Bolloré a pris ses...
23:34 Et là, elle explose.
23:35 Je n'ai pas vendu un titre.
23:37 Et là, j'ai eu aussi un petit tilt.
23:41 Je me suis dit, quand même, franchement, l'effet moutonnier.
23:44 Ils ne savent pas quoi faire.
23:45 Du coup, il y a le parachute Bolloré.
23:47 Il y en a un autre qui est venu passer le seul des 5%.
23:50 Et du coup, ils y vont tous, là.
23:52 Non, mais...
23:53 Donc, ça veut dire que là, c'était l'idée qu'il y a un effet moutonnier.
23:57 On est en manque d'idées.
23:59 Ruby, c'est quand même une valeur qui pèse un peu, quand même.
24:01 On peut y aller.
24:02 Et voilà.
24:04 Je me suis dit, là, il y a un petit...
24:05 Ça fait partie un peu des règles, aussi.
24:07 Moi, je me souviens de Valourèque.
24:09 Bref, je sais que les investisseurs, quand Bolloré est quelque part,
24:13 être à côté de lui, généralement, ce n'est pas un mauvais pari.
24:16 Mais vraiment, spécifiquement sur ce nom-là.
24:19 Oui, c'est le parachute Bolloré.
24:21 Et c'est pour ça que je me suis dit, cet effet moutonnier n'est pas bon.
24:23 Donc, il y a eu plusieurs petits warnings, comme ça.
24:25 On voyait donc d'autres actions sur les...
24:28 Et moi, la semaine dernière, j'ai lancé un warning.
24:31 J'ai fait acheter des poutes.
24:32 Et tu le sais, parce qu'on achète...
24:35 Moi, j'ai...
24:37 Bon, c'est vrai que, aussi, comme courtier, on a acheté des poutes.
24:40 Et parce qu'il y avait plein de petits warnings, comme ça.
24:44 Notamment, là, la hausse de l'or, la hausse de tous les refuges,
24:48 la hausse du dollar, la hausse de la vol douce.
24:52 Parce qu'elle montait doucement.
24:54 Il y avait vraiment une situation comme de fin de quelque chose.
24:57 Ils se préparaient.
24:58 Alors, voilà.
24:59 Ça a plutôt bien marché, cette semaine.
25:01 Là, pour l'instant, on a une indication neutre en cette fin de semaine.
25:05 Mais on reste sur un petit coup sur la tête.
25:07 Voilà.
25:08 Je ne vois pas non plus le moteur d'une reprise.
25:12 C'est vrai.
25:13 On se dit, mais qu'est-ce qui pourrait faire que ça pourrait revenir au plus haut ?
25:16 Mais en même temps, comme il n'y a pas grand-chose dans les carnets d'ordre,
25:19 il suffit que ça se calme totalement au Moyen-Orient.
25:22 Et ça remonte, hein, avec un contre-pied.
25:24 - Philippe, il faut qu'on parle des matières premières, aussi, quand même.
25:27 Alors bon, aujourd'hui, au moment où on se parle,
25:29 le pétrole est plus bas que ce qu'il n'était avant le 13 avril,
25:33 si pas de bêtises.
25:35 Mais au-delà de ça, c'est l'ensemble du complexe
25:38 qui attire les regards aujourd'hui,
25:41 de l'énergie, pétrole, gaz, etc.,
25:44 aux métaux industriels, en passant, bien sûr, par les précieux.
25:48 Où est-ce qu'on en est ?
25:49 Est-ce qu'il y a encore des tendances fortes à suivre, aujourd'hui,
25:53 sur des actifs clés ?
25:54 Qu'est-ce qui vous intéresse dans ce complexe ?
25:56 Première, spécifiquement, Philippe.
25:58 - Ce qui est intéressant, c'est que, globalement,
26:03 on a une progression globale de l'indice des commodities,
26:10 et qui est une tendance lourde.
26:13 L'or et l'argent sont à l'arrêt depuis une semaine.
26:16 Ça, c'est assez surprenant, vu le contexte.
26:20 Et sur le pétrole, je dirais qu'on est un petit peu entre deux eaux.
26:25 Pas de quoi, évidemment, inquiéter fortement les marchés.
26:30 Mais suffisamment, tout de même, pour qu'on ait vu le discours de la Fed changer,
26:37 en disant, et j'ai entendu des membres de la Fed expliquer
26:41 qu'il y a effectivement un risque d'inflation de second tour,
26:45 qui ne doit pas être négligé.
26:49 Donc, voilà, les matières premières, l'énergie,
26:53 c'est un des éléments déterminants de la politique monétaire.
26:57 En ce qui concerne les métaux précieux,
27:01 je devrais dire que s'il n'y a pas de nouvelles tensions
27:04 ou de nouvelles escalades au cours du week-end,
27:08 qu'est-ce qui fera monter, maintenant, l'or et l'argent ?
27:12 A priori, une poursuite des achats par les banques centrales.
27:17 Ça ne sera pas la couverture par des particuliers
27:26 face à un contexte géopolitique qui ne suscite plus d'angoisse.
27:34 Donc là, si les banques centrales achètent, il faut se demander lesquelles.
27:39 Et on a quand même une vague d'idées, bien sûr.
27:42 Il y a toujours la Chine, la Russie, l'Indonésie, la Turquie.
27:46 Je rappelle que la livreture est tombée à un nouveau plus bas historique
27:51 de 32,5 face au dollar.
27:54 Donc il y a tout un bloc, si j'ose dire,
27:58 qui n'est pas le bloc occidental, qui continue d'acheter de l'or.
28:02 Alors quand on se demande la raison profonde,
28:05 c'est que probablement, nous, nous autres occidentaux,
28:09 avec nos dettes astronomiques et nos rendements
28:14 qui commencent à devenir assez difficiles, difficilement soutenables,
28:19 il va bien falloir payer le service de la dette.
28:23 On se demande à un moment si les banques centrales,
28:26 enfin nos banques centrales, Fed, BCE,
28:28 ne vont pas être obligées de baisser malgré tout les taux
28:31 parce qu'on est en train d'asphyxier, le service de la dette nous coûte trop cher.
28:35 Ça veut dire qu'à ce moment-là, on est en train de sacrifier les devises.
28:38 Donc...
28:40 - Là, pour vous, ce risque de débasement monétaire, là,
28:43 qui est pris en compte par les marchés quand on regarde notamment les métaux précieux ?
28:47 - Ah, c'est absolument ça.
28:49 Mais c'est ça qui drive, à mon avis, la hausse de l'or et de l'argent
28:54 depuis le début de l'année.
28:57 Derrière l'or, l'argent, il y a aussi quelques métaux industriels
29:00 que moi, je suis de près, notamment le cuivre et le nickel.
29:07 Est-ce qu'un contexte de ralentissement économique peut justifier leur hausse ?
29:14 La réponse, évidemment, elle est non.
29:16 Donc si vous avez aujourd'hui une poursuite de la hausse du cuivre et du nickel,
29:21 il faut regarder ailleurs.
29:23 - Enfin, Philippe, le ralentissement économique, c'est-à-dire ?
29:27 - On a la patronne du FMI, madame Georgieva,
29:36 qui a annoncé qu'il fallait probablement s'attendre à un petit ralentissement économique en 2024.
29:45 - Ils viennent de réviser à la hausse, Philippe ?
29:51 - Le FMI ?
29:55 - Tout est révisé à la hausse, là.
29:57 - Non, ils ont révisé à la baisse, par exemple, l'Allemagne.
30:00 - Ah non, mais l'Allemagne, d'accord.
30:02 - L'Allemagne, c'est le moindre secteur de l'Europe.
30:05 - Oui, mais la Chine donne une amélioration cyclique industrielle,
30:10 tout est révisé à la hausse, à part l'Allemagne et la France, je suis d'accord.
30:13 Mais bon, je suis sûr que les marchés de métaux et de cuivre réagissent à l'Allemagne et la France.
30:20 - Non, mais la Chine, on sait bien que les chiffres officiels de croissance à 5,3,
30:25 qui pensent que ces chiffres sont sincères ?
30:28 La réalité, c'est que la consommation en Chine et les ventes de détail sont en repli.
30:33 - Non, je referme la parenthèse.
30:35 - Oui, d'accord, mais la production, enfin, bref.
30:38 Il y a quand même l'idée d'une amélioration conjoncturelle cyclique, au moins conjoncturelle.
30:42 Là-dessus, je vois que tous les indicateurs affichent des surprises positives
30:46 sur le plan industriel et manufacturier aujourd'hui, Philippe.
30:49 - Bon, admettons, admettons, mais ce n'était pas ça mon propos.
30:53 C'est de dire que si aujourd'hui, nickel, cuivre et d'autres métaux commencent à grimper,
30:58 c'est qu'on se demande si les tarifs que Joe Biden, les taxes,
31:05 il veut les tripler sur les importations d'acier chinois.
31:09 Mais les Chinois, je pense que leur prochain coup, ça va être de nous dire
31:13 « Bon, si les taxes sur l'acier augmentent, nous on prie le prix du nickel. »
31:18 Et comme on est les seuls à en raffiner, on est quasiment les seuls à en raffiner,
31:22 et le cuivre, là aussi, c'est nous à 60% qui raffinons le cuivre,
31:26 vous allez voir que les Chinois vont se dire « Bon, puisque c'est comme ça,
31:29 nous aussi, le prix des métaux va grimper. »
31:32 Et tout ça risque d'être inflationniste.
31:35 Mais nous, on ne peut pas monter les taux encore plus pour combattre l'inflation,
31:39 donc il y a un moment où les banques centrales risquent de perdre le combat,
31:43 et puis à choisir entre deux mots, entre une récession qui provoquerait une chute des marchés
31:49 et puis lâcher le dollar, l'euro, ce qui permet finalement de se désendetter,
31:55 je pense que le choix sera vite fait.
31:58 Donc j'en reviens à mon propos, que ce sont des banques centrales,
32:02 de pays hors G7, hors pays occidentaux,
32:06 qui continuent de se prémunir contre une future baisse du dollar
32:10 et contre une éventuelle future guerre des tarifs douaniers,
32:14 puisque généralement, une année électorale, c'est ce qui se passe.
32:18 C'est toujours très très populaire de dire « On va taper sur les dina chinois ».
32:22 - Alors sur les matières premières, qu'est-ce qui vous intéresse spécifiquement ?
32:25 Est-ce que c'est l'idée d'un super-cycle qui fait son retour ?
32:28 - Oui, on l'évoquait le mois dernier, le panier de matières premières
32:32 que construit l'ex-Thomson Reuters CERAB, a débordé une ligne de tendance baissière
32:36 qui est active depuis trois ans.
32:39 Elle valide puissamment cette fois-ci une structure en double bottom.
32:45 On passe sur le produit qui va entre la zone 20, 41, 23, 37, on en sort par le haut.
32:50 Ça donne comme cible 26, 28, ça laisse encore une marge de progression de l'ordre de 10%
32:54 sur un panier global de matières premières.
32:56 Sur le Brent, on avait donné une cible à 91, 23, on l'a touché cette semaine, on bute en dessous.
33:00 On est dans un trading range maintenant, 96, 10, 91, 24.
33:05 On bloque entre les deux. C'est intéressant de voir la volatilité sur le pétrole.
33:08 Il y a plus de 4, 5% de volatilité en 48 heures, 24, 48 heures, dans les deux sens.
33:13 Donc beaucoup de volatilité dessus, on a touché des cibles.
33:16 Sur le cuivre, on est haussier, on est sorti d'une structure de retournement haussière.
33:20 On a en mire 4,95 à 5, le cuivre vaut 4,47 à peu près à l'instant.
33:25 On a débordé encore un support 4,42 et on a comme niveau intermédiaire 4,65.
33:30 Donc un mouvement qui reste haussier, mais on approche des niveaux cibles parfaits du mouvement.
33:36 Sur l'or, la cible c'est 2,452, on vaut 2,381.
33:40 Nous on a pris un petit peu de bénéfice.
33:42 - Tu es allé voir 2,452 ? - Non, la cible c'est 2,452.
33:45 - On n'est pas monté jusqu'à ce niveau-là ? - Je ne crois pas, on est très proche.
33:49 C'est pour ça qu'on prend un peu de bénéfice, on est proche de la cible.
33:52 Sur l'argent, l'argent dont on parle souvent, on a débordé 25,50.
33:58 Ça y est, franchement avec du volume, une position ouverte spéculative importante.
34:02 On a débordé au niveau de 28,13, on a touché 29,85 parfaitement.
34:06 Donc c'est un marché qui reste hyper technique.
34:08 Aussi, le fait de sortir de cette congestion qui datait de plusieurs années sur l'argent,
34:13 3 ou 4 ans de consolidation, nous donne comme cible 34,70 à 35.
34:18 Donc il y a encore un mouvement haussier sur l'argent, c'est peut-être là où il y a le plus de potentiel encore.
34:23 Quant au gaz, il y a quelques différences.
34:27 - Est-ce que ça vaut le coup de regarder les minières orifères, argentifères ?
34:31 C'est des petits marchés ? C'est des très grosses boîtes.
34:35 - Pour l'instant, on n'a pas de signaux de ce côté-là, mais il y a eu quelques mouvements.
34:39 On voit des contrepieds assez énormes, notamment ArcelorMittal qui avait tenté de déborder des niveaux,
34:44 qui a fait des gros contrepieds.
34:45 Pour l'instant, ce n'est pas franc de ce côté-là.
34:47 Sur un panier de valeur comme le BRS, un panier de ressources de base,
34:50 on voit qu'on a touché des résistances et pour l'instant, ça cale un petit peu.
34:54 Mais sur les matières premières en général, oui, un mouvement qui reste haussier,
34:58 mais dans lequel on a déjà consommé une partie du potentiel.
35:00 Donc peut-être que ça va limiter un peu cet aspect inflationniste qui fait tant peur.
35:06 - Sur le Forex et donc l'euro/dollar, Jean-Louis, quand on regarde la paire euro/dollar,
35:12 est-ce que la baisse a déjà été consommée, au moins en bonne partie,
35:18 ou est-ce qu'elle ne fait peut-être que commencer ?
35:20 - Alors, sur le plan technique, c'est baissier.
35:23 Maintenant, il y a une vraie logique avec les faits.
35:30 Hausse des taux, forte hausse du taux souverain américain, etc.
35:36 Le dollar qui sert de refuge.
35:38 Donc tout va dans le sens que le dollar, il est logique, qui s'apprécie contre l'euro.
35:45 Maintenant, dans une optique fondamentale, on voit que les économistes, les chercheurs, les analystes
35:52 disent qu'a priori, le dollar devrait baisser.
35:56 Comme l'a dit Philippe, c'est vrai que l'idée, ça serait que le dollar baissera avec la baisse des taux
36:03 et donc un équilibrage avec la reprise aussi de l'économie en Europe, etc.
36:09 Ça renforcera l'euro.
36:11 Donc on a à court terme une convergence entre le cours de l'euro/dollar, de l'euro qui baisse
36:20 et du dollar qui monte dans une logique de taux intérêt.
36:23 A long terme, on a une divergence.
36:25 Donc je pense que ça va constituer un frein extrêmement important.
36:28 - Pour une baisse supplémentaire de l'euro/dollar ?
36:30 - Voilà. On va avoir du mal à baisser.
36:32 On peut rester baissier.
36:34 Techniquement, on peut se dire, tiens, on va vendre sur des rebonds.
36:37 Mais ça peut vite passer.
36:39 Alors, on va dire que tant qu'on est sous 1,07, on reste sous pression.
36:43 Mais là, tout à l'heure, on était déjà remonté à 1,0675.
36:47 Après, il y a un pivot à 1,0840.
36:51 Au-dessus, là, on s'éloigne du danger et on repart dans une dynamique plutôt haussière.
36:57 Donc on ne peut pas dire qu'il y a eu de gros écarts ces derniers temps.
37:01 Une pression normale.
37:03 - Vous avez vu quoi ? De 1,0950 à 1,0650 ou moins.
37:07 - Voilà. On a eu une réaction normale, tout à fait logique,
37:11 avec tous les événements du contexte économique, géopolitique, etc.
37:17 Donc, voilà, je pense que ça n'ira pas bien bas.
37:21 Il n'y a pas de raison d'investir sur l'idée que le dollar...
37:25 - On va la parité, quoi.
37:27 - Non. Pour l'instant, non. Il n'y a rien qui va dans ce sens-là.
37:29 Maintenant, bon, sur le plan technique, c'est un peu baissier.
37:32 Mais on voit... C'est vrai qu'il n'y a pas forcément de raison.
37:35 Après, c'est vrai que quand on est trader, il faut regarder les tendances.
37:40 Il faut regarder tout l'aspect technique parce qu'il peut y avoir des surprises.
37:43 Mais c'est vrai que moi, si je devais aujourd'hui prendre une position...
37:47 D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait. Je suis un petit peu vendeur.
37:50 Je coupe très vite. J'essaye de faire des écarts.
37:52 Je n'essaye pas de faire une grosse tendance.
37:55 Et je ne parie pas sur un gros mouvement de repli.
37:59 C'est tout. Ce n'est pas une période où on va se faire un scénario de gros, de fort directionnel.
38:05 Voilà. On va y rester tranquille.
38:07 Philippe, un mot rapide pour conclure sur le halving du Bitcoin qui aura lieu, je ne sais quand, dans quelques heures.
38:14 Qu'est-ce que... Je ne sais pas. Qu'est-ce que ça peut générer comme réaction ?
38:19 Écoutez, j'ai écouté très attentivement les vrais spécialistes.
38:24 Je n'en suis pas un. Je ne revendique pas de lettres, évidemment.
38:28 Et je dois dire que même entre spécialistes, tout le monde n'est pas complètement d'accord,
38:35 notamment sur la poursuite de la hausse du Bitcoin en direction des 100 000.
38:41 Certains disent « Cette fois, c'est différent ».
38:45 Bon, le contexte est différent, mais la grande leçon qu'on retiendra de la semaine écoulée,
38:51 c'est que ni le Bitcoin et encore beaucoup moins d'autres cryptos,
38:55 donc le Bitcoin, je dirais que pour ceux qui en détenaient,
38:58 ils sont bien contents d'en avoir eu plutôt que du Solana, de la Valanche ou du Ripple.
39:03 La semaine se termine pas trop mal pour le Bitcoin aux alentours des 65 000.
39:10 Par deux fois, on a vu 60 000. Dès qu'il y a un coup de stress,
39:13 effectivement, on voit que cet actif est vendu.
39:16 Donc, la conclusion, c'est que si les marchés redeviennent haussiers
39:21 et si on repart dans les anticipations de baisse de l'euro, de baisse du dollar,
39:29 qu'on a déjà tous évoqués ensemble tout à l'heure,
39:32 le Bitcoin conservera l'intérêt d'un actif qui a plutôt tendance à s'apprécier
39:39 par rapport à des devises dont les banques centrales se fichent un peu,
39:45 en tout cas de leur mandat qui consiste à assurer leur stabilité.
39:48 Mais par contre, dès qu'il y a un moment de tension,
39:50 on voit que c'est un actif spéculatif et qui est vendu comme les autres.
39:54 Donc, les cryptos, ça va bien quand les marchés montent, ça a plus de levier que le reste,
39:59 mais on n'a pas appris grand chose de nouveau.
40:04 Sauf que là, depuis le 24 février 2022, on n'avait pas vraiment vu le Bitcoin
40:10 à l'épreuve de tensions géopolitiques.
40:13 Bon, on sait que ce n'est pas ça qui le protège.
40:17 Ce n'est pas l'or numérique à ce stade, en tout cas.
40:20 Merci beaucoup, Philippe.
40:21 Philippe Béchade qui était avec nous, bien sûr,
40:24 président des EconoClass, rédacteur en chef de la Bourse au quotidien,
40:26 et à nos côtés en plateau, Jean-Luc Hussac, Perceval Finance Conseil,
40:29 Romain Dobry, membre de la Céule Info d'Experts de Bourse Directe,
40:32 avec nous chaque troisième vendredi du mois pour les grandes échéances de marché.