• il y a 9 mois

Le vendredi soir, Pierre de Vilno reçoit un invité pour revenir sur l’actualité. Ce soir, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Retrouvez "Les invités d'Europe Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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00:00 Elle est aux affaires comme on dit depuis 2018.
00:07 Son nom apparaît publiquement la première fois lorsqu'elle rejoint Bercy.
00:10 Le ministère de l'économie, elle le connaîtra plusieurs années sous différents titres.
00:14 Puis ce sera la transition énergétique.
00:15 La voilà maintenant à l'agriculture.
00:17 Ministre délégué auprès de Marc Fenault.
00:19 Et la crise agricole, elle est loin d'être finie.
00:21 Bonsoir Agnès Pannier-Runacher.
00:22 Bonsoir Pierre Deville.
00:23 Merci d'être avec nous.
00:24 Vous sortez d'une réunion justement aujourd'hui à Matignon où la coordination rurale, deuxième
00:29 syndicat agricole de France derrière la FNSEA, dit, selon la formule consacrée, que le compte
00:35 n'y est pas.
00:36 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
00:37 Je leur réponds que le Premier ministre s'est engagé sur 62 mesures.
00:43 Que ces mesures sont en train d'avancer puisque aujourd'hui plus de 90 de ces mesures
00:49 ont soit été mises en œuvre, soit très largement avancées.
00:53 Un exemple c'est le projet de loi orientation agricole qui sera présenté au Conseil des
00:59 ministres mercredi prochain.
01:00 Nous agissons sur le volet de la simplification puisque les agriculteurs sont confrontés
01:06 à des normes complexes et nous avons fait un travail pour simplifier ces normes.
01:11 Nous avons obtenu des bougées majeures au niveau européen, qu'ils reconnaissent d'ailleurs,
01:17 que ce soit la FNSEA ou la coordination rurale, sur un certain nombre de dispositifs qui rendaient
01:25 la PAC inutilement complexe.
01:28 Je leur réponds enfin qu'on travaille, comme ils nous l'ont demandé, sur une meilleure
01:33 répartition de la valeur et sur le fait de faire en sorte que les agriculteurs vivent
01:38 de leur métier en vendant leur production aux distributeurs, qui eux-mêmes la revendent
01:44 aux distributeurs, dans de bonnes conditions.
01:46 Le prix rémunérateur a été leur premier argument, même avant le salon de l'agriculture,
01:52 lorsqu'ils sont montés.
01:53 Lorsque je lis le compte-rendu de la coordination rurale à la sortie de Matignon, ils veulent
01:57 l'application des prêts aux agriculteurs, des exonérations fiscales supplémentaires,
02:02 des aides sans notification à l'UE avec plafond passant de 20 à 50 000 euros.
02:06 Et quant au projet de loi que vous annoncez, le projet de loi d'orientation qui doit être
02:10 proposé au Conseil des ministres mercredi prochain, voilà ce que dit Véronique Lefloch.
02:13 Il est loin de nous convenir, car il ne met pas la priorité sur les prix que pourraient
02:18 obtenir les agriculteurs.
02:20 On en revient en fait, c'est comme s'il n'y avait eu aucune discussion, aucune concertation
02:26 avec le gouvernement, on en revient sur ce prix rémunérateur sur lequel ils insistent
02:29 autant.
02:30 Alors d'abord, chacun rend compte d'une réunion, mais je peux vous dire qu'elle
02:34 s'est passée de manière très travailleuse et constructive, et que par ailleurs, mais
02:41 Véronique Lefloch, que j'ai vu deux fois d'ailleurs aujourd'hui, le sait parfaitement.
02:44 Nous travaillons avec une mission qui a été confiée à deux parlementaires sur comment
02:49 faire bouger les caractéristiques des mesures EGalim qui sont d'ores et déjà en application
02:55 pour une meilleure rémunération des agriculteurs.
02:58 Elle en connaît le calendrier, cette mesure a été lancée en février, elle fera ses
03:02 propositions en juin et ça dépouchera sur une loi.
03:04 Donc c'est normal qu'une organisation syndicale...
03:08 C'est de la com ?
03:09 Oui, je pense que vous avez, et c'est normal que les organisations syndicales continuent
03:15 à vouloir obtenir le plus d'éléments et le plus de vitesse.
03:18 Pourquoi ? Parce qu'ils ne vous font pas confiance ?
03:19 Ce n'est pas une question de confiance, c'est une question de jeu de discussion et de jeu
03:25 de négociation entre les partenaires sociaux, en l'occurrence ceux-là ce sont les représentants
03:32 des organisations professionnelles agricoles et un gouvernement.
03:36 Et cette discussion, elle débouche sur des avancées.
03:39 On l'a vu, Marc Fesneau l'a annoncé hier sur les retraites avec la prise en compte des
03:44 25 meilleures années dès le 1er janvier 2026 et une volonté de convergence vers le
03:51 régime général.
03:52 Donc il y aura pendant deux ans un système intermédiaire et à partir du 1er janvier
03:56 2028 un système définitif.
03:58 Nous avons également parlé, et ça a été largement salué à Dunkerque, du fait que
04:04 nous allions travailler à ne pas compenser tous les projets industriels parce qu'il
04:09 faut le dire nous redéployons de l'industrie, nous redéveloppons l'industrie dans notre
04:12 pays mais par le jeu des compensations lorsqu'on crée, on artificialise des terrains pour
04:18 installer ces nouvelles usines industrielles pour des raisons environnementales qui sont
04:22 très légitimes.
04:23 Il nous faut trouver des terres supplémentaires naturelles et ça prenait beaucoup chez les
04:28 agriculteurs.
04:29 Là on va travailler à faire en sorte de réduire l'impact sur les agriculteurs.
04:33 Donc il y a des questions, nous y répondons rigoureusement, point à point et de manière
04:39 organisée.
04:40 Alors les personnes de la FNSEA, il y a eu ce congrès du premier syndicat de France
04:46 qui a effectivement eu lieu à Dunkerque.
04:47 Je lis également qu'il y a une visite tendue de Marc Fenault avec des agriculteurs
04:54 qui attendent du concret.
04:55 Là vous venez très très spécifiquement de m'apporter du concret, pourquoi est-ce
05:00 que là encore la FNSEA attend du concret ? C'est une fois de plus pour mettre la
05:05 pression, on a l'impression que tout le monde vous met la pression pour arriver finalement
05:08 à quelque chose de concret alors que vous annoncez déjà du concret.
05:10 C'est du mal à comprendre.
05:11 Je pense que vous comprenez très bien, c'est-à-dire qu'à la fois le gouvernement
05:15 avance, il y a des élections qui vont opposer les différents syndicats agricoles début
05:23 2025.
05:24 Chacun doit montrer vis-à-vis de sa base qu'il avance, qu'il met la pression sur
05:29 le gouvernement.
05:30 C'est une partie du jeu classique d'organisation professionnelle et nous ce qui nous intéresse
05:37 avant tout c'est l'intérêt des agriculteurs et c'est de leur trouver des solutions.
05:41 Et donc nous sommes à l'écoute de tous les syndicats mais nous avançons avec une
05:45 ligne claire.
05:46 Moi mon combat c'est l'assiette des français et c'est le revenu des agriculteurs.
05:49 Donc il y a une politique électorale dans le monde politique et puis aussi une politique
05:56 électorale dans les syndicats agricoles.
05:57 Comme chez les syndicats, comme dans les organisations professionnelles, rien de très nouveau sous
06:03 le soleil.
06:04 Mais ce qui est important c'est ce que nous apportons aux agriculteurs.
06:07 Et moi c'est sur ça que je veux me concentrer et que nous nous concentrons avec Marc Fainaut.
06:11 La France agricole c'est la France dans l'union également.
06:14 Marc Fainaut veut lancer un égalim européen.
06:17 On essaye déjà de faire un égalim français, qu'est-ce que ça va être un égalim européen?
06:21 Un égalim européen c'est d'abord une force de contrôle qui soit partagée et qui
06:26 permet de faire respecter nos normes environnementales et qui permet de mieux appliquer les lois
06:33 que nous nous imposons, nous européens, vis-à-vis d'importations qui viennent de l'extérieur.
06:38 Un égalim européen c'est également la question des centrales d'achat ou des centrales
06:45 de services qui se trouvent hors de France et qui sont utilisées pour la négociation
06:52 commerciale entre les industriels et les distributeurs et qui de notre point de vue permettent d'échapper
06:59 à l'application de la loi égalim alors même que sont négociés à des niveaux extra-français
07:06 des produits qui sont cultivés en France, transformés en France, transportés en France
07:13 et vendus en France à des gens qui habitent en France.
07:16 Avec quels moyens de coercition justement en l'occurrence, quels moyens de pression
07:20 puisqu'on sait qu'il y a justement un grand acteur de la distribution française qui a
07:25 sa centrale de distribution à l'étranger en l'occurrence en Belgique ?
07:27 Il y a deux acteurs qui ont leur centrale de distribution à l'étranger, certains
07:31 sont aussi associés à des partenaires européens.
07:34 On met le couteau sous la gorge ? On dit écoutez maintenant il va vraiment falloir bouger ?
07:39 Ou est-ce qu'on laisse le temps de se réorganiser ?
07:42 Nous on est très clair, moi je l'ai déjà fait vis-à-vis d'une centrale qui négociait
07:51 depuis l'Europe en Belgique, Eurelec, qui a reçu une sanction administrative de 117
07:58 millions d'euros que cette centrale conteste aujourd'hui devant le juge et il a été
08:03 tranché que c'est bien le juge français qui jugera de cette sanction.
08:08 Alors ça a pris trois ans et demi mais nous allons continuer à nous battre pour faire
08:13 en sorte que le droit français soit respecté sur ce sujet là.
08:17 Et nous le ferons sur les autres centrales, au niveau de l'égalisme européen, l'idée
08:23 c'est d'avoir un texte européen, dès lors que ce texte est européen, il est appliqué
08:27 par tout le monde.
08:28 Et là je veux dire bon courage parce que comment est-ce que vous voulez mettre tout
08:31 le monde d'accord et notamment sur les prix dans tous les pays européens sachant que
08:35 personne n'a le même niveau de vie, personne n'a le même pouvoir d'achat ?
08:38 Mais par contre on a tous un enjeu de loyauté des règles commerciales.
08:43 C'est très précis et c'est ce qui permet de condamner des acteurs qui ne jouent pas
08:49 le jeu.
08:50 La loyauté commerciale c'est ce que va vérifier la direction générale de la concurrence
08:53 de la consommation de la répression des fraudes et qui lui permet de prononcer des amendes
08:57 de plusieurs dizaines de millions d'euros.
08:59 Donc c'est plus que des mots, c'est le fait que lorsque vous négociez un contrat
09:05 et qu'il y a un acteur qui utilise son rapport de force pour déséquilibrer le contrat,
09:10 et bien ce n'est pas acceptable d'un point de vue européen.
09:13 Ça existe déjà, on peut le renforcer, c'est un des enjeux du loi Egalim européenne.
09:17 Ça existe et il y a des cas concrets de sanctions et d'amendes ?
09:20 Typiquement, oui tout à fait.
09:21 Pour le coup, pas nécessairement sur le sujet des centrales, mais j'ai mentionné
09:29 cette amende de 117 millions d'euros que nous avons fait et c'est très exactement
09:33 ce droit français, mais qui s'inspire du droit européen de rémunération de service
09:38 sans contrepartie, c'est-à-dire que le distributeur impose à l'industriel de payer
09:44 des choses que l'industriel n'a jamais demandées et du coup ça lui permet de récupérer
09:49 de l'argent sur le dos de l'industriel et derrière cet industriel se retourne vers
09:53 l'agriculteur en disant "je ne peux pas te payer autant ta marchandise parce que
09:58 je viens de me faire tondre la laine sur le dos".
10:00 Donc ce type de situation, encore une fois, nous l'avons sanctionné et ça relève
10:06 de ce qu'on appelle la loyauté des relations commerciales.
10:09 Et c'est un sujet sur lequel l'Europe a toujours été en point de vue.
10:12 On va continuer de parler de la France agricole au sein de l'Union Européenne.
10:17 On va parler également des déficits, de l'institution des finances publiques, Agnès
10:21 Pannier-Runacher est le grand témoin de l'actualité sur Europe 1 ce soir.
10:24 A tout de suite.
10:26 Europe 1 soir, week-end.
10:28 18h20, Pierre de Villeneuve.
10:31 La ministre déléguée à l'agriculture Agnès Pannier-Runacher est notre invitée
10:35 ce soir sur Europe 1.
10:36 Juste un dernier mot sur cette...
10:39 Alors on a une vision peut-être utopique de se dire que tout le monde sera d'accord.
10:45 On en a peut-être une vision utopique, vous allez peut-être me prendre pour un cinglé,
10:48 de se dire que sur le marché la fraise espagnole coûtera le même prix que la fraise française
10:54 et vice versa.
10:55 Est-ce qu'on aura toujours des agriculteurs en colère qui déverseront des camions de
11:00 produits venant d'Espagne ? Est-ce qu'on aura toujours des agriculteurs qui diront
11:04 "bah c'est pas normal que les coûts de production ne soient pas les mêmes, que les
11:07 coûts de main d'oeuvre ne soient pas les mêmes de l'autre côté de la frontière
11:11 ?"
11:12 Est-ce qu'on a un jour, est-ce qu'on a même un semblant d'idée de régler ce problème-là
11:17 très précis dans une Europe à 27 où on sait que l'homogénéité est totalement
11:21 impossible ?
11:22 Plusieurs choses dans votre propos.
11:23 D'abord la fraise française n'a pas le même goût que la fraise espagnole.
11:27 Ce sont des propos assumés.
11:30 Ce sont des propos très assumés.
11:32 La fraise de Plougastel n'a pas le même goût que la fraise espagnole.
11:35 La qualité a un coût et moi je me réjouis qu'en France on ait des AOP, des indications
11:41 géographiques protégées, du goût, de la qualité et ça ça a un prix et ce prix
11:46 on doit être capable de le faire respecter.
11:48 Et d'ailleurs on y arrive sur beaucoup d'AOP et on a réussi grâce à l'Europe aussi
11:52 à protéger ces indications géographiques et à les vendre à l'international très
11:58 bien.
11:59 Ça fait partie de la force de notre agriculture.
12:03 Vous dites ça dans une France qui a un vrai problème de pouvoir d'achat et de l'inflation
12:11 et la fraise qui a un meilleur goût est plus chère.
12:14 On va y venir si vous le permettez.
12:16 D'abord sur les circuits courts, ce n'est pas complètement vrai puisqu'on coupe un
12:20 certain nombre de frais intermédiaires et donc on peut aussi avoir accès par les circuits
12:26 courts à de l'alimentation de qualité sans nécessairement empiler les coûts.
12:30 Mais mettons de côté cet aspect là.
12:32 Vous parlez du coût du travail.
12:36 Nous avons dans les 62 mesures pris des mesures qui permettent de baisser les charges sociales
12:43 qui pèsent sur les saisonniers, en particulier ceux qui vont intervenir pour récolter.
12:48 Donc ça c'est important pour les filières végétales.
12:51 Ça contribue à améliorer la compétitivité de notre pays.
12:56 Donc nous travaillons aussi à améliorer la compétitivité de notre pays et à faire
12:59 en sorte que cette compétitivité se rapproche de pays qui, c'est vrai, payent moins bien
13:05 leurs salariés.
13:06 Et je pense qu'on peut aussi être fier d'avoir un modèle social où nous avons
13:11 de hauts niveaux de protection sociale sur non seulement le salaire mais également la
13:18 partie maladie, la partie retraite.
13:19 Parce qu'on perd parfois de vue que derrière ces coûts qui sont plus élevés, il y a
13:24 un haut niveau de protection sociale par rapport à d'autres pays.
13:28 Donc ça c'est aussi un élément mais nous travaillons à rapprocher et à rendre plus
13:33 compétitif notre agriculture.
13:34 Et puis, troisième élément, on n'est pas contre les importations.
13:40 Et d'ailleurs ce sont les agriculteurs qui le disent.
13:44 Si vous écoutez le discours...
13:46 - Pas tous.
13:47 - Alors pas tous mais majoritairement.
13:50 Moi j'entends que l'Europe c'est très important.
13:51 C'est ce qu'ils nous disent.
13:52 Que la PAC c'est très important.
13:54 C'est ce qu'ils nous disent.
13:55 Et que les exportations sont indispensables pour faire vivre des pans entiers de l'agriculture.
14:00 Je pense notamment à la viticulture.
14:02 Je pense à d'autres pans.
14:04 Là où il y a effectivement un débat, c'est la question de la concurrence déloyale.
14:08 C'est quand par exemple nous nous imposons des contraintes environnementales pour avoir
14:14 des produits qui soient sans résidus, de phytosanitaires, qui soient produits dans des
14:19 conditions de bien-être animal très exigeantes.
14:22 Ce que nous faisons.
14:24 Et que d'autres pays ne s'imposent pas les mêmes choses.
14:27 - Alors pourquoi ce n'est pas homogène là ? Pourquoi il n'y a pas un gendarme européen
14:31 qui dit "ben voilà, maintenant le glyphosate c'est interdit partout".
14:34 - Déjà, il y a un gendarme européen qui prononce des interdictions sur l'ensemble
14:39 des pays européens.
14:40 Et dans les travaux que nous menons, il y a de notre part la volonté d'aligner de plus
14:47 en plus et d'éviter les surtranspositions françaises par rapport aux droits européens.
14:51 Ça c'est une première chose.
14:52 Par ailleurs, et c'est là où il y a souvent le plus d'écart en termes de concurrence,
14:58 c'est moins entre pays européens qu'en dehors des pays européens.
15:02 Vis-à-vis des pays non-européens, c'est le combat que nous portons dans les traités
15:06 de libre-échange.
15:07 Parce que les traités de libre-échange, il ne faut pas oublier que ce sont des traités
15:09 dans lesquels on peut mettre des règles du jeu dans l'échange commercial.
15:13 Et où nous poussons à mettre des clauses miroir, des clauses de réciprocité sur les
15:19 enjeux environnementaux.
15:20 Pourquoi nous refusons de signer le traité du Mercosur ?
15:23 Parce que nous estimons que ce traité qui a été négocié il y a 20 ans, avant tous
15:28 les enjeux de transition écologique, est totalement insuffisant sur ce volet-là.
15:34 Il est obsolète.
15:35 Il est obsolète, et le président l'a dit dans son déplacement au Brésil, il estime
15:39 qu'on peut imaginer un traité à condition que les conditions de concurrence loyale sur
15:46 les enjeux environnementaux et de biodiversité y figurent.
15:50 Et c'est possible ? Vous qui connaissez très bien vos homologues justement du Mercosur.
15:56 Ce qui est très clair, c'est que pour le moment, il n'y aura pas de traité du Mercosur
16:01 si ces clauses n'y figurent pas.
16:02 Donc c'est donnant-donnant.
16:04 Est-ce que ça a été une surprise ?
16:05 Non, absolument pas.
16:06 Parce que c'est une position constante.
16:09 Non, je ne pense pas que ce soit une surprise pour les pays du Mercosur.
16:13 On a échangé, ils connaissent notre position.
16:15 Il était important que le président la réaffirme.
16:18 Ce n'est pas contre les pays du Mercosur, c'est une question de principe.
16:22 On ne peut pas être sérieux si on veut garder une ambition climatique.
16:25 Si on ne se l'impose pas collectivement au niveau de la planète.
16:28 Moi j'étais dans la négociation de la COP28, je menais la délégation française.
16:33 On a très bien travaillé avec le Brésil.
16:35 Il y a le Mercosur, donc ça, j'allais dire ça c'est fait, mais oui, ça a été mis
16:40 au banc et c'est le président qui s'est d'ailleurs exprimé là-dessus.
16:43 Il y a aussi avec les européennes qui approchent, l'élargissement qui est évoqué avec la
16:48 candidature de l'Ukraine qui va être examinée.
16:51 La question ukrainienne a beaucoup impacté ces élections européennes qui arrivent et
16:57 notamment sur la question du blé ukrainien.
16:59 Alors on sait qu'on a des garde-fous puisque tout le gouvernement, y compris le président,
17:03 ont annoncé les garde-fous.
17:04 Par exemple, ce sont les céréales ukrainiennes.
17:06 Mais est-ce que les agriculteurs que vous croisez, que vous rencontrez, la FNSEA en
17:13 début de semaine, aujourd'hui la coordination rurale, est-ce qu'ils sont inquiets de ce
17:20 grenier, c'est-à-dire céréalier ukrainien qui arrive ?
17:23 Les agriculteurs, bien sûr, sont inquiets et ils nous le font remonter.
17:27 Vous savez, moi je les vois tous les jours, je suis sur des exploitations, je les rencontre
17:33 et je vois bien qu'eux qui sont très orientés aussi sur l'exportation voient entrer des
17:41 céréales aujourd'hui à des prix très compétitifs qui ne correspondent pas à leur prix de
17:49 production.
17:50 C'est pour cette raison que nous nous battons aujourd'hui pour avoir des mesures de sauvegarde
17:56 parce que nous avons effectivement des mesures de sauvegarde qui seraient prévues par les
18:01 taxes qui n'est pas encore adoptées, je veux le préciser, sur l'œuf, la volaille,
18:07 le sucre, le maïs, donc un taxe qui est assez large pour les mesures de sauvegarde mais
18:13 nous n'avons pas encore le blé.
18:14 Et pour le moment, nous estimons que nous devons avoir le blé dans ces mesures de sauvegarde.
18:19 Je rappelle que ces mesures elles ont vocation à démarrer dès le 1er juin, donc c'est
18:24 pas dans 4 ans, c'est ici et maintenant et c'est important qu'on puisse continuer
18:29 à négocier pour y mettre le blé.
18:30 Comme vous dites, nous nous battons, c'est contre qui ? Il y a toujours un adversaire
18:36 ou un ennemi ?
18:37 Il n'y a pas d'adversaire ni d'ennemi, sur l'Ukraine on a une position très claire,
18:42 on est solidaires de l'Ukraine parce que qui se joue en Ukraine c'est quelque chose
18:46 de très important pour les Européens et pour les Français.
18:49 Mais nous ne sommes pas naïfs et par rapport à ça il faut être capable de prendre des
18:54 mesures de sauvegarde pour protéger nos agriculteurs.
18:57 C'est la ligne que nous tenons et il faut maintenant convaincre et emporter la décision.
19:02 Nous négocions à 27 mais comme vous pouvez le constater nous avons une minorité de blocage,
19:06 c'est ce qui nous permet d'obtenir pas à pas des mesures de sauvegarde qui soient
19:13 plus automatiques, plus fortes de façon à ce que nos agriculteurs soient protégés
19:19 par rapport à des exportations qui viendraient d'Ukraine sans droit d'oade.
19:23 Je précise une chose, d'où ça vient ? Parce que c'est important de l'avoir en tête.
19:26 Ça vient quand même du fait que les Russes utilisent l'arme agricole et l'arme alimentaire
19:31 comme arme de guerre.
19:32 En fermant les débouchés de l'Ukraine vers la mer Noire, ils poussent objectivement
19:38 toutes les céréales ukrainiennes, vous savez que c'est une grande nation de production
19:41 et quand bien même elle est en guerre, quand bien même elle a diminué sa production,
19:45 il en reste quand même beaucoup encore qui sort d'Ukraine, vers le marché européen.
19:49 Donc cette pression elle existerait quelles que soient les décisions qu'on prend mais
19:53 aujourd'hui nous poussons pour le maximum de protection pour nos agriculteurs après
19:59 avoir fait notre effort de solidarité.
20:00 C'est la question que je voulais vous poser, est-ce qu'à date, l'Ukraine qui veut rentrer
20:05 dans l'Union, l'Europe qui parle d'une seule voix et qui veut que l'Ukraine rentre dans
20:10 l'Union, est-ce qu'il y a une négociation, puisqu'on parlait tout à l'heure de négociation
20:14 avec les syndicats agricoles et le gouvernement, est-ce qu'il y a une négociation au niveau
20:19 de l'Ukraine avec les Ukrainiens qui vous disent "nous on veut rentrer dans l'Union"
20:23 et en plus, après toute l'aide que nous avons reçue à la fois de l'OTAN, des États-Unis
20:28 et des Européens, nous avons ça, ça, ça et ça comme critères en ce qui concerne
20:34 l'agriculture ukrainienne.
20:35 Ou est-ce qu'ils n'ont pas la parole, est-ce qu'ils n'ont pas la voix de la négociation ?
20:39 Mais la question ne se pose pas dans ces termes.
20:41 Je rappelle que l'Ukraine aujourd'hui est en guerre, donc elle est concentrée sur le
20:46 fait de tenir un front.
20:47 Vous l'avez dit, ça n'empêche pas d'avoir du commerce agricole.
20:49 Oui mais parce que ça, elle a toujours eu du commerce agricole, ça ne change pas son
20:54 état antérieur.
20:55 C'est pour ça qu'elle peut négocier.
20:56 Oui mais là, vous parlez d'un processus d'entrée dans l'Union européenne.
21:00 Avec des conditions ou pas ?
21:01 Non, non, non.
21:02 Je vous pose des questions, je n'ai pas la réponse.
21:03 J'essaye de vous répondre.
21:04 Ce processus de discussion n'a pas été entamé.
21:08 Enfin, soyons sérieux, ils sont en guerre, donc ils sont orientés vers la guerre.
21:11 Que la vie quotidienne de l'Ukraine persiste là où vous n'avez pas de front, c'est naturel
21:19 et d'où la question des céréales puisqu'ils continuent à produire pour nourrir leur population
21:25 et qu'ils cherchent des débouchés.
21:27 Mais vous me parlez de politique fiction, on n'est pas encore rentré dans une négociation
21:32 sur l'Union européenne.
21:33 C'est une réponse.
21:34 On a simplement indiqué notre souhait effectivement de pouvoir les conforter dans une entrée
21:40 et après, comme toute négociation parce qu'elle aura lieu forcément un jour, c'est
21:45 un partenariat qui doit être gagnant-gagnant comme cela a été le cas à chaque élargissement
21:52 de pays européens.
21:53 C'est parfaitement clair.
21:54 Merci de votre réponse.
21:55 On reste avec nous puisque vous avez la gentillesse d'être avec nous jusqu'à 20h en tant que
22:00 grand témoin de l'actualité.
22:01 C'est ça l'avantage des grandes conversations comme ça sur Europe 1.
22:04 On peut se parler de beaucoup de choses et dans un instant, si vous le voulez bien, on
22:07 va parler des finances de la France qui sont, comme on dit en langage commun, pas géniales.
22:11 A tout de suite.
22:12 Europe 1.
22:13 Europe 1 soir, week-end.
22:14 18h, 20h, Pierre de Villeneuve.
22:15 Agnès Pannier-Runacher, invitée d'Europe 1, grand témoin de l'actualité en ce vendredi.
22:22 De par votre formation d'abord, puisque je rappelle que vous êtes ENARC, vous connaissez
22:26 la question des finances publiques.
22:28 C'est quelque chose qu'on n'étudie même pas.
22:30 D'ailleurs, avant d'arriver à l'ENA, à Sciences Po, on l'étudie également.
22:34 L'année 2024 a commencé très mal avec l'annonce de l'obligation de faire 10 milliards d'économies.
22:39 Alors, on sait que sur un total de 1600 milliards, 10 milliards, ça peut paraître peu, mais
22:44 c'est quand même 10 milliards.
22:45 Après, c'est M.
22:46 Cazenave, le ministre des Comptes publics, qui est arrivé dans la représentation populaire.
22:50 Il a dit que c'était plutôt 20.
22:51 Le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, a dit que c'était 50.
22:56 Puis il y a eu les prévisions de croissance, qui étaient mauvaises, 0,8.
22:59 Le déficit corrigé, mauvais, 5,5 en 2023.
23:02 Le chiffre abyssal de la dette, 3 000 110,2 milliards de PIB.
23:07 Comment se fait-il qu'on en soit arrivé là, Agnès Pannier-Runacher ?
23:10 Alors, je crois que tout le monde a pu constater que l'Allemagne est en récession.
23:17 Et effectivement, nos recettes fiscales ont été inférieures à celles que nous avions
23:25 initialement estimées.
23:26 La trajectoire de dépense, elle est tenue.
23:29 Je rappelle peut-être pour ceux qui nous écoutent, parce que c'est important, que
23:35 depuis six ans que nous avons fait des prévisions budgétaires, et nous sommes, je crois, la
23:39 seule équipe gouvernementale qui a eu cette situation, nous avons systématiquement tenu
23:44 nos prévisions budgétaires.
23:45 Donc, c'est la première fois que nous avons un écart entre notre prévision budgétaire,
23:52 qui s'explique très largement, et malheureusement, par ce recul, cette croissance qui est moins
24:00 élevée qu'attendue, sachant que la France est malgré tout...
24:03 Ça s'anticipe quand même ce genre de choses ?
24:05 Ça s'anticipe, mais il y a des recettes fiscales qui sont plus difficiles à anticiper
24:09 que d'autres.
24:10 Je pense notamment à tout ce qui est droit de mutation à titre onéreux, je ne vais
24:13 pas rentrer dans le détail.
24:14 C'est un terme technique que j'aimerais bien qu'on m'explique.
24:17 Alors, c'est lorsque vous vendez votre appartement, vous payez des droits, et à ce moment-là,
24:23 ça vient abonder les recettes fiscales.
24:26 Et vous avez là aussi des éléments de prévision, de conjoncture qui peuvent expliquer ces écarts.
24:34 Mais peu importe.
24:35 Ce qui est important pour nous, c'est d'agir.
24:37 Nous l'avons fait en prenant très vite une première décision d'abattre 10 milliards
24:43 d'euros de dépenses.
24:44 Nous le faisons en transparence et nous l'avons annoncé dès que nous avons eu des indications
24:51 de possible dérapage.
24:52 Et nous préparons le projet de loi de finances 2025 dès maintenant.
24:57 Thomas Cazenave va recevoir chaque président de groupe du Sénat de l'Assemblée nationale
25:02 pour faire le point sur leurs recommandations de mesures d'économie.
25:07 Nous le faisons sans dogme et en accueillant toutes les propositions que nous allons analyser
25:14 avec un objectif de maintenir une trajectoire sérieuse, puisque ça a été, je crois,
25:22 la marque de notre gestion.
25:25 Je rappelle que...
25:26 Et une autre marque, c'est pas d'impôt supplémentaire.
25:30 D'ailleurs, Gabriel Attal l'a dit cette semaine sur TF1, 10% des Français payent 70% de l'impôt
25:34 sur le revenu.
25:35 Donc on a pu lire à gauche ou à droite des gens qui disent "il faut taxer, il faut refaire
25:43 un impôt".
25:44 Michel Sapin, ancien ministre des Finances, dit qu'il faut taxer les plus riches.
25:48 D'autres disent "il faut aller sur les super profits, sur Total, sur les énergéticiens,
25:53 sur les labos qui ont fait de l'argent supplémentaire pendant le Covid".
25:56 Quel est le mantra du gouvernement sur l'impôt, que ce soit d'ailleurs sur les ménages ou
26:01 sur les entreprises ?
26:03 Je crois que le Premier ministre Gabriel Attal l'a dit très clairement.
26:07 Il y a deux lignes rouges.
26:08 La première chose, c'est que nous ne voulons pas augmenter les impôts sur les classes
26:13 moyennes qui travaillent ou celles qui ont travaillé toute leur vie.
26:16 Ça c'est très clair.
26:17 Donc ça veut dire qu'il reste deux extrémités, les plus pauvres ce serait quand même Cédric
26:22 et les plus riches ?
26:23 Deuxième chose, si je puis me permettre, les plus pauvres, en passant, 50% des Français
26:28 payent l'impôt sur le revenu.
26:29 Donc si on devait adresser l'impôt sur le revenu, on ne pourrait pas...
26:35 Deuxième chose, deuxième ligne rouge du Premier ministre, c'est celle de ne pas taxer
26:41 tout ce qui contribue au travail, c'est-à-dire qui contribue à notre compétitivité.
26:46 Je veux rappeler que notre pays, par la politique économique que nous avons portée ces dernières
26:53 années et notamment des baisses d'impôts importantes, est redevenu le premier pays
26:59 en termes d'attractivité des investissements étrangers.
27:02 Quand on parle de ça, ça veut dire des investissements qui créent de l'emploi.
27:05 Dans mon territoire des Hauts-de-France, les emplois industriels sont portés à 40%, 40%,
27:13 c'est gigantesque, par des investisseurs étrangers.
27:16 Nous avons créé 2,5 millions d'emplois ces dernières années et réduit le chômage
27:22 dans des proportions sur lesquelles tout le monde nous disait "c'est impossible, vous
27:26 n'y arriverez pas, la France est un pays de taux de chômage important".
27:30 Ça remonte un petit peu, dans un contexte encore une fois, de recul par exemple de l'Allemagne.
27:37 - Oui, mais c'est le contexte ! Ni vous, ni moi, ni pouvons quelque chose, c'est le contexte.
27:42 - Alors, on y peut effectivement, c'est un contexte économique international où la
27:48 Russie joue son rôle quand même, il faut aussi le dire.
27:50 - Oui, mais la Russie ne joue pas son rôle dans par exemple 60 000 fonctionnaires de
27:55 plus cette année, 70 000 l'année prochaine, ça c'est extraterritorial.
28:00 C'est la France qui décide ça, c'est le gouvernement.
28:02 - Là aussi, ces chiffres, il faut faire attention à des chiffres qu'on balance comme ça, ce
28:08 n'est pas des équivalents temps plein, donc en fait c'est des gens qui rentrent et qui
28:10 sortent, ça ne correspond pas à une réalité en termes, on imagine qu'on a 60 000 personnes
28:16 en plus qui font le travail sur la fonction publique.
28:18 Par contre, moi j'assume parfaitement d'avoir remis des policiers sur le terrain, d'avoir
28:24 remis des gendarmes sur le terrain, d'avoir remis des juges en plus dans notre justice,
28:31 d'avoir remis des infirmières et des aides-soignantes, tout ça est important aussi pour notre pays.
28:40 - Mais on a l'impression que c'est généreux, vous allez interroger une infirmière aujourd'hui,
28:44 elle va vous dire que c'est insuffisant, vous allez interroger les policiers, ils vous disent
28:47 que c'est insuffisant.
28:48 Aujourd'hui, on a une opération place nette à Marseille, vous avez vu le nombre de policiers
28:52 et de gendarmes qui sont déployés à Marseille, vous interrogez les habitants, ils vous disent
28:55 que c'est insuffisant.
28:56 Est-ce qu'à un moment donné, on ne se dit pas "si c'est comme ça, moi j'arrête" ?
29:00 - Non, parce que nous, nous essayons au contraire de redéployer des services publics là où
29:05 nos prédécesseurs les ont repliés.
29:07 Et ce redéploiement des services publics, il est essentiel.
29:11 Les gens dans les territoires périphériques, les français dans les territoires périphériques
29:15 et les territoires ruraux, ont le sentiment de payer beaucoup d'impôts et ont le sentiment
29:18 qu'en face, le service public n'est pas au rendez-vous.
29:20 Combien de personnes cherchent sur leur territoire un médecin ? Un médecin généraliste, un
29:26 médecin de spécialité ? Moi je trouve incroyable qu'on ne puisse pas soutenir ce type de politique.
29:33 Donc je l'assume pleinement.
29:34 - Donc vous êtes pour l'étape providence, pour reprendre les mots du ministre de l'économie,
29:38 ou pour l'étape protecteur ? Puisque dans son livre justement, il dit qu'il faut peut-être
29:42 réduire la voilure, il faut couper dans les dépenses.
29:45 - C'est ce que je vous dis, c'est-à-dire que l'enjeu c'est d'avoir le bon niveau de service
29:50 public.
29:51 Nous avons une trajectoire de...
29:52 - Donc on est trop haut ?
29:53 - Non, c'est parce que je dis d'abord, les services publics ce n'est pas l'essentiel
29:57 de nos dépenses.
29:58 Nos dépenses elles sont portées par trois ensembles d'acteurs, il y a les collectivités
30:04 locales, il y a l'État, son budget, et il y a les finances sociales.
30:08 Quand le Premier ministre interroge la question d'une réforme du chômage, il interroge un
30:13 de ses budgets.
30:14 Et là, on ne parle pas de services publics.
30:17 Quand nous nous abattons 10 milliards d'euros de dépenses sur le fonctionnement de l'État,
30:23 cela ne remet pas en cause toutes les politiques que nous portons pour avoir plus de services
30:27 publics, plus de Maisons France Service, plus de policiers sur le terrain.
30:31 - On s'est arrêté au milieu du Gagne-Espagne-Renachez tout à l'heure, à peu près 3-4 minutes
30:35 sur la taxation des plus riches.
30:37 Est-ce qu'on va augmenter la taxation ? On sait que Bruno Le Maire avec le député David
30:44 Demiel réfléchit à une taxation européenne des plus riches, ou en tout cas de certaines
30:47 entités et des entreprises qui font beaucoup de profit.
30:51 Raphaël Glucksmann, qui en l'occurrence n'est pas du tout de la même obédience, entre
30:55 guillemets, et qui court pour les européennes aussi.
30:57 Pourquoi toujours prendre aux plus riches, à ceux qui font aussi d'une certaine manière
31:02 l'efficacité de la France, à ceux qui emploient, à ceux qui d'ailleurs se sont tués au travail
31:06 étant jeunes, en faisant des prépas, en travaillant 20 heures par jour, en décrochant
31:11 ensuite un super boulot, mais après ils arrivent et on leur dit "tiens, finalement c'est
31:16 à vous qu'on va prendre alors que vous avez travaillé toute votre vie, vous vous
31:18 êtes tués au travail quand vous étiez étudiant, vous avez décroché un bon job, et maintenant,
31:22 puisque vous avez un variable absolument stratosphérique, on va prendre dessus."
31:27 Alors, je pense qu'on ne s'adresse pas à ces gens-là, puisque des gens qui se sont
31:31 tués au travail depuis qu'ils sont étudiants, j'en connais beaucoup, ils ne font pas partie
31:35 de ces 0,01% des plus riches, ce qui ne les empêche pas de payer beaucoup d'impôts,
31:41 et c'est ce que mentionnait d'ailleurs Gabriel Attal en disant "70% des impôts
31:46 sont payés par 10% de la population".
31:49 En revanche, on observe que ce soit pour certaines très grandes entreprises, et je veux dire
31:57 il ne faut pas faire d'amalgame sur toutes les entreprises parce que c'est souvent
32:01 un peu facile, certaines très grandes entreprises ou certains profils...
32:06 - Citons-les, comme ça on n'y aura pas d'amalgame.
32:09 - Encore une fois, on ne va pas les citer parce que chaque cas est particulier, on constate
32:16 que le taux d'imposition payé est très largement inférieur à la moyenne des Français.
32:23 C'est ce sujet-là qu'on attrape.
32:25 Quand Bruno Le Maire et le Président de la République se sont battus pour avoir une
32:29 imposition minimale des grandes entreprises, c'est très exactement au niveau international,
32:34 et nous l'avons obtenu, c'est très exactement ce que nous avons fait.
32:37 Quand nous avons cherché à taxer les plateformes numériques, ce n'était pas parce qu'on
32:42 trouvait mal que des plateformes numériques se développent, si ça crée de l'emploi,
32:45 si ça crée de la richesse, tant mieux.
32:47 Mais si en revanche, vous avez des passagers clandestins qui font du bénéfice, ce qui
32:52 est très bien, mais ne payent pas leurs impôts et donc leur écho au fonctionnement des
32:55 pays, là il y a un problème.
32:57 Donc c'est un enjeu d'équité fiscale.
32:59 - Donc là vous citez une toute petite partie des entreprises qui sont, j'allais dire,
33:03 "borders" en bon français avec l'illégalité.
33:05 Donc on est vraiment à la marge.
33:08 - En tout cas, je pense qu'il y a deux choses.
33:12 L'optimisation fiscale, vous savez que si elle n'a pour seul objectif de diminuer l'impôt,
33:18 c'est interdit.
33:19 Ça c'est le Code général des impôts, et c'est souvent utilisé par nos brigades
33:25 fiscales pour faire des redressements, et je rappelle que cette année nous avons un
33:28 montant maximal de redressements.
33:30 Donc nous sommes implacables avec les tricheurs.
33:33 - En revanche, quand on parle d'imposition, encore une fois, l'enjeu est d'avoir une
33:40 logique d'équité fiscale, mais de ne pas freiner le développement de l'emploi.
33:45 Et vous avez raison de souligner que beaucoup de personnes qui contribuent au développement
33:49 de l'emploi ont une valeur pour un pays.
33:52 Donc l'enjeu c'est d'être équilibré.
33:53 Et que la France, c'est un constat aussi, est le pays où le niveau des prélèvements
33:58 obligatoires est le plus élevé avec le Danemark.
34:01 Donc il n'y a pas de réponse qui soit absolue.
34:06 Par contre, le débat doit avoir lieu.
34:08 Je pense profondément que le débat doit avoir lieu, et encore une fois, deux lignes
34:12 rouges chez nous, on ne taxe pas plus les classes moyennes, parce qu'elles payent leur
34:17 éco à la société, et la deuxième chose, et vous voyez, elles n'ont pas de stratégie
34:22 d'évitement possible, et la deuxième chose, c'est que tout ce qui contribue à créer
34:26 l'emploi en France ne doit pas être taxé plus.
34:29 Donc par exemple, les TPE, les PME, qui sont des gens qui tous les jours ont des soucis
34:35 parce qu'ils ont des petites structures et non pas du tout les structures des grandes
34:39 entreprises.
34:40 Et quand on leur dit "on va peut-être pas vous... on va remettre en cause la CVAE qu'on
34:49 voulait enlever et puis finalement on va peut-être la maintenir jusqu'en 2027", c'est la petite
34:53 musique qui monte en ce moment, c'est pas forcément un bon signal non plus.
34:56 Alors j'entends des petites musiques, je ne crois qu'aux vraies décisions.
35:03 Donc nous, nous sommes aujourd'hui dans un travail où nous ouvrons la porte à toutes
35:10 les propositions parce que nous allons faire le travail rigoureusement et sans dogme.
35:15 Nous avons précisé nos lignes rouges et tout cela a vocation à se retrouver dans
35:21 le projet de loi de finances pour 2025 en bon ordre.
35:24 Merci beaucoup Agnès Pannier-Runacher d'avoir été le grand témoin de l'actualité ce
35:28 vendredi soir sur Europe 1.
35:30 Comment va Jacques Vendroux ?
35:31 Eh bien je vais bien, je vais très très bien.
35:34 Vous avez fait du ski nautique ce matin ?
35:36 Oui j'ai fait du ski nautique pour mon ami Pascal Praud sur CNews à 10h25.
35:40 Vous en êtes remis ?
35:41 A peu près, à peu près.
35:43 Alors de quoi on parle ce soir ?
35:44 Alors on va parler, vous savez que tout à l'heure il y a un derby extraordinaire entre
35:47 Lille et Lens, c'est à 21h et on va faire une grande thématique sur les grands derbys
35:52 dans le monde du football, que ce soit dans le monde, que ce soit en Europe, que ce soit
35:56 en France.
35:57 Donc on va faire une magnifique thématique sur les grands derbys et puis surtout on va
36:01 recevoir une championne incroyable, Mélina Robert-Michon, lanceuse de disque et elle
36:07 va, tenez-vous bien, participer à ses 7e Jeux Olympiques prochainement.
36:12 C'est incroyable !
36:13 Elle va porter le drapeau je crois non ?
36:14 Et normalement elle devrait porter le drapeau.
36:16 On croit le savoir dans les milieux autorisés.
36:18 Alors vous savez qu'Agnès Pannier-Runacher elle est pour Lens ce soir.
36:21 Ah très clairement, et d'ailleurs on va gagner.
36:23 Alors Madame la Ministre a complètement raison parce que moi j'ai été élevé avec
36:26 le Racing Club de Lens, je suis originaire de Calais et donc j'allais à Lens au Stade
36:31 Bollard avec mon papa quand j'étais petit garçon.
36:33 Le Stade Bollard c'est le seul endroit, enfin c'est peut-être pas le seul endroit, mais
36:36 c'est un des endroits où vous avez plus de personnes dans le stade que dans la ville,
36:40 que d'habitants dans la ville.
36:41 C'est vrai.
36:42 38 000 places.
36:43 C'est vrai.
36:44 Belle soirée sur Europe 1 avec Jacques Vendroux.
36:45 À bientôt les amis.
36:46 C'est à mi.
36:47 *Musique*

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