Serviettes et tampons : leur composition devra être détaillée à partir de lundi

  • il y a 7 mois
Avec Gaëlle Le Noane, dirigeante de Marguerite&Cie, distributeur de protections hygiéniques bio gratuites

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00:00 Les fabricants des 2,8 milliards de protections hygiéniques féminines, aussi bien les serviettes et tampons,
00:07 vendus chaque année en France, devront détailler leur composition sur l'emballage ou la notice d'utilisation,
00:13 et ce à partir de lundi. Bonjour Gaëlle Lenoane.
00:17 Bonjour.
00:18 Merci d'être avec nous. Vous êtes dirigeante de Marguerite & Compagnie, qui est basée dans le Sud Finistère.
00:23 C'est un distributeur de protections hygiéniques bio-gratuites, on en reparlera d'ailleurs.
00:27 Vous avez travaillé, je crois savoir, avec les ministères comme conseillère technique,
00:32 et vous avez contribué à faire évoluer la loi. Déjà, qu'est-ce qu'on sait de la composition des tampons et des serviettes hygiéniques ?
00:39 On n'en sait pas grand-chose, justement. C'est quand même un des seuls produits qu'on peut trouver dans un supermarché,
00:45 qu'on achète sans connaître la composition. C'est depuis 2018, pourtant on le sait, il y a eu des études toxicologiques de fait.
00:53 On sait que la composition peut être très controversée.
00:56 C'est ça, vraie opacité. Et en même temps, on sait donc qu'il y a quand même des substances techniques, des pesticides,
01:02 des perturbateurs endocriniens ?
01:05 Oui, c'est ça. L'ANSES, l'agent de sécurité sanitaire, a retrouvé des pesticides, des phtalates, des perturbateurs endocriniens,
01:14 des dioxines qui sont considérés comme un des dix cancers hygiènes selon l'OMS.
01:18 On a retrouvé tout ça dans toutes les études qui ont été faites sur les protections périodiques classiques.
01:23 Voilà, avec forcément des effets indésirables. Ça peut provoquer le syndrome du choc toxique, c'est quoi ça déjà ? Vous pouvez nous le rappeler ?
01:32 Alors, oui, c'est important parce que ce n'est pas tout à fait en relation. En tous les cas, on n'en sait rien.
01:38 Quand vous dites qu'il y a peut-être potentiellement des dangers, on n'en sait rien justement. Il n'y a pas vraiment d'étude.
01:44 Le syndrome du choc toxique n'est pas forcément lié. En tous les cas, la relation n'est pas encore faite sur la composition.
01:49 C'est plus une précaution d'usage. On voit quand même que c'est lié souvent à des micro-coupures au moment de l'insertion de la protection périodique interne.
01:58 Donc, c'est souvent lié au voile du polyester qui est autour des tampons, par exemple, ou des cups mal faites avec des bords un peu coupants éventuellement.
02:08 Et donc, on est porteuse toutes, plus ou moins, un tiers de la population, je crois, qui est porteur du staphylococ d'Orey.
02:15 Et à ce moment-là, quand on est porteuse du staphylococ d'Orey et qu'il y a ces micro-coupures, il y a une introduction dans le sang, dans le système sanguin,
02:22 qui fait que ça peut devenir une infection qui s'appelle le syndrome du choc toxique avec une prévalence très, très, très, très, très basse.
02:30 C'est quelque chose qui n'arrive pas souvent du tout. Mais il faut s'en prévaloir et notamment faire attention à la composition des produits, mais aussi aux temps de port.
02:41 Plus on change souvent, moins on a ce risque aussi de développer ce syndrome du choc toxique.
02:47 Alors, je le disais, vous-même, vous distribuez des protections hygiéniques bio gratuites.
02:52 Donc, vous proposez, c'est ça, à des entreprises, à des collectivités, l'installation distributeur. Et vous avez un bon retour. Comment ça se passe ?
03:00 Oui, alors, c'est pour ça aussi que j'avais été intégrée au début de la discussion avec le ministère pour imposer aux fabricants de mettre la composition sur les emballages.
03:10 Parce que moi, c'est en lisant les études de l'Anses en 2018 que ça m'a fait bondir.
03:15 En fait, je me suis dit, mais c'est pas possible. C'est un produit dont on ne peut pas se passer et qui est potentiellement toxique et assurément polluant.
03:21 Parce que ça, on n'en parle pas trop, mais c'est un flou environnemental aussi.
03:25 Les protections périodiques classiques, si on a retrouvé ces phtalates et ces perturbateurs endocriniens, c'est parce que les protections périodiques classiques sont composées majoritairement de produits issus de la pétrochimie.
03:37 Donc nous, on a décidé, moi j'ai décidé que les protections périodiques vraiment 100% bio, 100% biodégradables, qui sont les plus saines et les plus environnementalement saines aussi, respectueuses de l'environnement, soient plus accessibles.
03:52 Et je me suis dit, il n'y a rien de plus accessible qu'un distributeur mural à mettre dans les toilettes, soit des collèges, lycées, universités, mais aussi dans les entreprises, évidemment.
04:00 Et les entreprises jouent le jeu ? Vous avez un bon retour ?
04:03 Ah ouais, c'est vraiment en train de… Les questions de la qualité de vie au travail, de l'égalité femmes-hommes, on parle vraiment d'égalité puisqu'on demande à un homme de venir avec son papier toilette dans son sac à main.
04:13 Et nous, on nous demande de venir avec nos protections périodiques dans notre sac à main.
04:16 Donc je crois que cet enjeu d'égalité aussi sur le lieu de travail a été bien compris.
04:22 Et surtout, on propose des moments de sensibilisation parce que nous, notre mission première, c'est vraiment de lutter contre les inégalités générées par le tabou.
04:31 C'est bien parce que c'est tabou que les fabricants se permettent de mettre ce qu'on a retrouvé dans les protections périodiques.
04:39 Pas de tabou, des produits sains, un accès gratuit, ce sont les maîtres mots de votre société.
04:44 C'est ça Gaëlle Allen One.
04:46 Puis oui, rappelez, un quart des personnes qui ont leurs règles n'ont pas les moyens d'acheter des tampons ou des serviettes.
04:52 Il y a une vraie précarité menstruelle.
04:55 C'est votre cheval de bataille.
04:57 Ça c'était notre cheval de bataille à l'origine et ça le reste.
05:01 Et d'ailleurs, les entreprises nous permettent d'avoir une action à plus grande échelle auprès des collectivités.
05:08 On équipe à peu près 1200 établissements publics actuellement et à peu près 400 entreprises.
05:14 Donc ça nous permet d'avoir un équilibre et qui nous permet d'avoir vraiment une action.
05:19 On sait qu'il y a 130 000 collégiennes et lycéennes qui ratent les cours régulièrement, faute de produits.
05:25 C'est une inégalité d'accès au savoir qui n'était pas supportable pour moi non plus.
05:29 C'est ça.
05:30 D'où Marguerite et compagnie Marguerite.
05:33 Je crois savoir, clin d'œil à différentes Marguerite.
05:36 C'est ça, Dursenard, Duras, Paras.
05:39 Voilà, Dursenard, Duras et aussi Marguerite Durand, qui était une grande féministe de la fin du 19e, début du 20e.
05:45 Une suffragette qui a une vie extraordinaire.
05:48 Donc voilà, des grandes Marguerite françaises qui ont marqué l'histoire du féminisme.
05:52 Mais effectivement, je ne parle pas vraiment au nom de Marguerite et compagnie, mais surtout au nom de toutes les femmes et de la protection de la santé des femmes avec ce décret qui ne fait que la moitié du chemin à mon avis.
06:06 D'accord, donc il y a encore à aller plus loin.
06:09 Merci beaucoup Gaëlle Lenohan.
06:12 Et je rappelle, votre société c'est Marguerite et compagnie.
06:16 A bientôt.

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