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Avec Samuel DOCK

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-10-10##
Transcription
00:00:0014h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:00:04Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:08Nous avons abordé le sujet du bonheur hier,
00:00:11et on a bien vu que l'enfance jouait son rôle dans notre capacité à être heureux.
00:00:17Et alors justement, aujourd'hui, je vous propose d'évoquer l'enfance
00:00:20et ses deux éléments essentiels dont tout enfant devrait pouvoir bénéficier,
00:00:25l'amour et la sécurité.
00:00:28Ce sont en effet ces deux besoins essentiels qui, s'ils ont été manquants,
00:00:33plus ou moins bien sûr, vont provoquer des peurs
00:00:36qui seront difficiles à surmonter plus tard lorsqu'on devient adulte.
00:00:40Alors bien sûr, dans le domaine amoureux, ces peurs sont très présentes.
00:00:45On sait le nombre de personnes qui ont peur d'aimer, qui ont peur de s'engager,
00:00:49qui ont peur d'être quittées, qui ont peur d'être abandonnées,
00:00:52qui ont peur d'être trompées.
00:00:54Enfin, je peux faire deux heures comme ça si je voulais.
00:00:57Bon, bref, mais ça peut provoquer des peurs également dans d'autres domaines,
00:01:01notamment dans le domaine professionnel,
00:01:03la peur de réussir, la peur de ne pas y arriver, etc.
00:01:06Mais, et c'est peut-être ça la bonne nouvelle,
00:01:09on peut s'en sortir, c'est d'ailleurs ce qu'a su faire Samuel Dock,
00:01:13parce qu'il l'a raconté dans ce livre,
00:01:15l'enfant-thérapeute, son enfance n'a pas été une enfance de tout repos.
00:01:19Et donc, comme il a connu lui-même cette enfance difficile
00:01:23et qu'aujourd'hui, c'est un adulte responsable,
00:01:27il va pouvoir vous aider à comprendre ce que cela provoque
00:01:30et ce qu'il faut faire pour aller mieux.
00:01:32Alors, si vous avez envie d'aller mieux, malgré une enfance difficile,
00:01:37vous pouvez nous appeler au 0800 26 300 300.
00:01:40Notre programme du jour, la devise,
00:01:42faire plaisir pour faire plaisir.
00:01:45Juste pour faire plaisir, vous comprendrez mieux tout à l'heure.
00:01:47Le love conseil, on va parler de plus de plaisir.
00:01:50En sexo, on va parler des perversions sexuelles
00:01:53et notre débat du jour, trois minutes pour convaincre,
00:01:55l'amour est un antidote de la peur.
00:01:58Vrai ou faux, on verra.
00:02:00Samuel Dock, merci d'être avec nous, bonjour.
00:02:02Bonjour, merci beaucoup de me recevoir.
00:02:04Alors, je parlais de votre livre, bien sûr, l'enfant-thérapeute,
00:02:07aux éditions Plon qui m'a donné envie de ce sujet aujourd'hui,
00:02:10un sujet très important, me semble-t-il.
00:02:13Et je pense que même si on a eu des parents suffisamment bons,
00:02:17on peut avoir souffert de se sentir pas assez aimé
00:02:20ou pas assez en sécurité.
00:02:22Et puis, vous êtes bien sûr, psychanalyste et docteur
00:02:25en psychopathologie clinique.
00:02:27Qu'est-ce que vous avez envie de dire sur ce sujet ?
00:02:30Tout d'abord, que j'ai été très touché en écoutant votre introduction.
00:02:33Alors, bien sûr, par votre référence à mon travail sur le livre,
00:02:36l'enfant-thérapeute, mais aussi parce que vous parlez du lien amoureux.
00:02:39Et je pense à cette phrase de Simone de Beauvoir qui disait
00:02:42un adulte est un enfant gonflé d'âge.
00:02:44On ne sait jamais vraiment totalement d'être un enfant.
00:02:47Et nos manières d'être enfant se réactualisent dans nos liens aux autres.
00:02:51Et ces blessures de l'enfance, on ne les enterre pas,
00:02:54à moins, bien sûr, d'essayer de les refouler, on les emmène.
00:02:56Notamment dans le lien amoureux, bien sûr.
00:02:58Absolument, absolument.
00:02:59Et moi, en consultation, je vois beaucoup de personnes
00:03:01qui sont dans des sentiments d'insécurité,
00:03:04dans des craintes d'abandon immense
00:03:06parce qu'ils emmènent avec eux, tout au long de leur vie,
00:03:08ces blessures qui sont survenues dans la prime enfance,
00:03:11parfois entre 0 et 5 ans.
00:03:13Et c'est pour ça que cette émission d'aujourd'hui est importante.
00:03:17Ce que je voudrais dire aussi, et là ça va peut-être surprendre nos auditeurs,
00:03:20c'est que parfois un excès de soins,
00:03:22c'est-à-dire un parent totalement bon,
00:03:24va aussi générer un sentiment d'insécurité.
00:03:27C'est pour ça que ce serait intéressant qu'aujourd'hui,
00:03:29certains auditeurs puissent aussi nous dire
00:03:31à quel moment leurs parents ont généré en eux
00:03:34un sentiment d'insécurité parce que, justement,
00:03:36ils se faisaient trop de soucis,
00:03:38qu'ils étaient trop dans l'anticipation de leurs besoins.
00:03:41Surprotéger un enfant, c'est pas bon non plus.
00:03:44Il faut le laisser s'envoler, en quelque sorte.
00:03:46Tout à fait d'accord, et c'est ce qu'on voit avec
00:03:48ces nouveaux gourous de la parentalité dite positive.
00:03:51Alors, ça surprend toujours quand je dis ça,
00:03:53parce qu'effectivement, vous le rappelez,
00:03:55j'ai vécu une enfance assez douloureuse
00:03:57en raison des violences exercées par mon père et par ma mère.
00:04:00Mais, pour autant, je pense qu'on a besoin de limites.
00:04:03Malgré tout, mes parents n'ont pas su,
00:04:05n'ont pas pu m'en donner comme il aurait fallu,
00:04:07pas de manière adaptée.
00:04:09Et pourtant, sans limites, on est tout aussi anxieux
00:04:11que si on en a trop.
00:04:13Aujourd'hui, je crois que c'est une émission complexe
00:04:15mais j'espère accessible, où on va parler justement
00:04:17de ces seuils. Comment est-ce qu'on peut
00:04:19se sentir bien dans le lien à ses parents ?
00:04:21A quel moment est-ce qu'ils sont sécurisants ?
00:04:23A quel moment est-ce qu'ils sont insécurisants ?
00:04:25Et quels sont, tout simplement, les besoins fondamentaux d'un enfant ?
00:04:27Comment être parent ?
00:04:29Besoins fondamentaux d'un enfant,
00:04:31c'est ça, quoi.
00:04:33C'est se sentir aimé suffisamment.
00:04:35C'est-à-dire qu'on sait que les enfants
00:04:38qui ont été élevés en couveuse,
00:04:40par exemple, déjà ont un problème
00:04:43par rapport au lien, justement,
00:04:45dans la toute prime enfance.
00:04:47Et puis, c'est se sentir en sécurité.
00:04:50Et il n'y a rien de pire,
00:04:52et ça, je vais le dire peut-être tout de suite,
00:04:54je ne sais pas ce que vous en pensez, Samuel,
00:04:56il n'y a rien de pire que des parents qui vont
00:04:58punir et récompenser pour la même chose.
00:05:01Absolument.
00:05:02C'est cette sorte de manque de repères,
00:05:04clair, c'est bien ou c'est mal.
00:05:06Non, c'est parfois bien, c'est parfois mal
00:05:08pour la même chose.
00:05:10C'est terriblement dramatique pour des enfants,
00:05:13des très jeunes enfants, bien sûr.
00:05:15Absolument.
00:05:17Et aussi quand deux parents, par exemple,
00:05:18vont donner des injonctions contradictoires.
00:05:20Quand l'un va donner un ordre,
00:05:21et l'autre un ordre contraire.
00:05:22Quand l'un va donner une punition
00:05:23et que l'autre va l'annuler.
00:05:24Tout ça, ça crée une grande confusion
00:05:26dans l'esprit d'un enfant.
00:05:27Mais sur l'exemple des couveuses,
00:05:28je pense que ce que vous dites
00:05:29est absolument fondamental, Brigitte,
00:05:31parce que le grand pédiatre Winnicott
00:05:33l'a bien montré,
00:05:34c'est dans la façon d'interagir
00:05:35avec le corps de l'enfant
00:05:37que celui-ci va pouvoir trouver
00:05:39l'est de contenance, de sécurité
00:05:41et de bien-être.
00:05:42C'est-à-dire les tout premiers gestes
00:05:43de tendresse, le peau-à-peau,
00:05:44tout ça, ça va lester l'enfant
00:05:46d'une solidité.
00:05:47Et ça lui permet de trouver
00:05:48ses propres limites de son corps,
00:05:49tout simplement.
00:05:50Il faut bien comprendre
00:05:52que quand on vient au monde,
00:05:54on va se construire dans le regard de l'autre,
00:05:57dans le toucher de l'autre,
00:05:59dans le...
00:06:00Absolument.
00:06:01On se fait pas tout seul.
00:06:03Le petit moi qu'on croit avoir,
00:06:06il vient de ce que nos parents
00:06:08nous ont donné et apporté.
00:06:10C'est exact.
00:06:11C'est un état de dépendance.
00:06:12On parle d'un état de dépendance
00:06:13parce qu'on dépend du regard de l'autre,
00:06:15de ses soins, de sa chaleur,
00:06:16de sa tendresse
00:06:17qui vont nous permettre
00:06:18de développer une vraie enveloppe psychique.
00:06:20Alors, bien sûr,
00:06:21les auditeurs qui vont nous appeler
00:06:22s'interrogeront aussi
00:06:23sur que faire
00:06:24quand les choses ont fait défaut.
00:06:25Et c'est vraiment
00:06:26ce que j'ai essayé de montrer
00:06:27avec l'enfant-thérapeute,
00:06:28c'est qu'on peut s'en sortir
00:06:29à condition de comprendre
00:06:30pourquoi les parents
00:06:32ont été défaillants
00:06:33à un moment donné.
00:06:34Moi, j'ai beaucoup souffert
00:06:35de la dépression de ma mère
00:06:36et je n'ai pu avancer sur ce sujet
00:06:38et me libérer, en fait,
00:06:39de sa douleur
00:06:40qu'à partir du moment
00:06:41où j'ai compris
00:06:42les actes de barbarie
00:06:43qu'elle avait vécu en étant enfant.
00:06:44On peut s'en sortir
00:06:45si on se parle,
00:06:46si on se regarde,
00:06:47si on s'écoute
00:06:48et pas si on s'enferme
00:06:49sur une posture
00:06:50où on ne laisse pas aux parents
00:06:51la possibilité de revenir
00:06:52sur les manquements
00:06:53qui ont été les siens.
00:06:54La seule chance
00:06:55de pouvoir s'en sortir,
00:06:56de pouvoir guérir
00:06:57des blessures du passé
00:06:58et ça, vous le dites mieux
00:06:59que personne, Brigitte,
00:07:00c'est le langage.
00:07:01Le langage, absolument
00:07:02et d'écouter son corps.
00:07:03Absolument.
00:07:04Puisque lui, le corps
00:07:05ne ment jamais
00:07:06et parfois,
00:07:07c'est le corps
00:07:08qui va nous faire comprendre
00:07:09quelque chose
00:07:10qui ne va pas
00:07:11et à ce moment-là,
00:07:12on va pouvoir mettre
00:07:13des mots dessus
00:07:14M-O-U-T, évidemment.
00:07:15Exactement.
00:07:16Et parfois même,
00:07:17certains enfants le sentent.
00:07:18C'est-à-dire que
00:07:19certains parents
00:07:20ne sont pas alignés
00:07:21par rapport à eux-mêmes.
00:07:22Une mère va prendre
00:07:23son enfant dans ses bras
00:07:24mais elle va être rigide,
00:07:25elle va être froide.
00:07:26Il va le capter.
00:07:27C'est-à-dire qu'elle allait
00:07:28en continuant à appeler
00:07:29sa copine ou son amant
00:07:31Malheureusement,
00:07:32ça, c'est une grande tendance, Brigitte.
00:07:33Que j'observe beaucoup
00:07:34en consultation.
00:07:35Et j'en suis très fâché,
00:07:36je vais vous dire.
00:07:37C'est pas bien.
00:07:38Oui, et peut-être
00:07:39qu'une société
00:07:40qui veut s'améliorer
00:07:41devrait prendre plus soin
00:07:42de toute cette enfance maltraitée.
00:07:43Et là aussi,
00:07:44il y a beaucoup à faire.
00:07:45Je crois qu'il y a
00:07:463 ou 4 000 enfants maltraités
00:07:47qu'on ne trouve pas
00:07:48de famille d'accueil
00:07:49et on les laisse
00:07:50dans les familles maltraitées.
00:07:51Exactement.
00:07:52Il y a beaucoup de choses à dire.
00:07:53Exactement.
00:07:54Il y a eu une loi en 2007
00:07:55qui a dit
00:07:56qu'il fallait
00:07:57qu'il y ait
00:07:59Il y a eu une loi en 2007
00:08:00qui a été votée aussi
00:08:01qui a remis l'accent
00:08:02sur les enfants,
00:08:03sur le privilège de l'enfant.
00:08:04Mais le problème,
00:08:05c'est qu'on a oublié
00:08:06que l'adulte avait aussi
00:08:07un grand rôle
00:08:08à jouer justement
00:08:09et devait être repositionné
00:08:10au centre de l'échiquier.
00:08:11On essaie de valoriser
00:08:12la parentalité
00:08:13en protection de l'enfance.
00:08:14Il ne s'agit pas
00:08:15de stigmatiser le parent
00:08:16en disant
00:08:17vous faites mal,
00:08:18vous êtes une mauvaise personne
00:08:19mais parfois de réapprendre
00:08:20ce qui n'est pas
00:08:21un problème de savoir-être
00:08:22mais de savoir-faire éducatif.
00:08:23Donc ça aussi,
00:08:24je pense qu'on pourrait apporter
00:08:25pas mal de clés aujourd'hui
00:08:26à nos auditeurs.
00:08:27En tout cas,
00:08:28on va faire notre part.
00:08:29Absolument,
00:08:30avec grand plaisir.
00:08:31Et vous aussi,
00:08:32vous allez faire votre part
00:08:33puisque c'est aussi
00:08:34grâce à vos témoignages
00:08:35qu'on avance tous ensemble.
00:08:36C'est Séverine
00:08:37qu'on retrouve dans un instant.
00:08:48Samuel Dock est avec nous
00:08:50pour vous aider
00:08:51à guérir de votre enfance.
00:08:53Merci Séverine
00:08:55de commencer avec nous.
00:08:57Bonjour.
00:08:59Bonjour Brigitte
00:09:00et bonjour à votre invité
00:09:01Samuel Dock.
00:09:02Bonjour.
00:09:03Bonjour.
00:09:04Vous m'entendez bien ?
00:09:05Oui, on vous entend bien.
00:09:06Allez-y.
00:09:07Excusez-moi.
00:09:10Merci de me laisser
00:09:11aussi la parole.
00:09:12C'est un sujet
00:09:13qui me parle beaucoup aujourd'hui
00:09:16parce que j'ai,
00:09:17comme le disait
00:09:20Samuel en introduction,
00:09:22quand on n'a pas travaillé
00:09:25sur des blessures,
00:09:27ça nous sommeille aussi
00:09:29toute la semaine de notre vie.
00:09:31Pour ma part,
00:09:33je n'ai pas eu le sentiment
00:09:35quand j'étais enfant
00:09:36d'avoir été éduquée
00:09:40dans le manque d'insécurité
00:09:42ou le manque d'amour.
00:09:43Mais pour autant,
00:09:44j'ai tout adolescent que j'ai été
00:09:46à partir de l'âge de 9-10 ans,
00:09:48j'ai commencé à avoir
00:09:50plein de petits bobos
00:09:51sur le corps.
00:09:52Rien de méchant,
00:09:53rien de grave,
00:09:54mais des choses
00:09:55qui m'ont bien embêtée
00:09:56toute l'adolescence.
00:09:57Et vu ça,
00:09:58encore parfois,
00:09:59même aujourd'hui,
00:10:00j'ai envie de dire,
00:10:01même si aujourd'hui,
00:10:02ça s'est quand même
00:10:03bien atténué.
00:10:05Vous avez quel âge
00:10:06aujourd'hui, Séverine ?
00:10:0849 ans.
00:10:09D'accord, ok.
00:10:10Donc oui, ça date.
00:10:12Non, non, non,
00:10:13mais c'était juste
00:10:14pour se situer à peu près.
00:10:16Oui, oui.
00:10:17De l'âge de 10 à 20 ans,
00:10:18j'ai eu énormément
00:10:19de petites blessures
00:10:20et j'ai eu énormément
00:10:21de petits soucis de santé.
00:10:22Enfin, quand j'ai énormément,
00:10:24c'était rien de grave du tout,
00:10:26mais tout le temps,
00:10:27tout le temps embêtée.
00:10:28Je me fracturais régulièrement.
00:10:30Les membres,
00:10:31j'avais des problèmes de dos,
00:10:33j'avais beaucoup de limbago,
00:10:34beaucoup de scatiques,
00:10:35énormément d'effets.
00:10:36Ah oui, mais qui sont...
00:10:37D'abord,
00:10:38c'est pas si bénin que ça,
00:10:39Séverine,
00:10:40et ensuite,
00:10:41ce sont des maux du corps
00:10:42qui, à cet âge-là,
00:10:43ne devraient pas arriver.
00:10:44Absolument.
00:10:45Donc, on est quand même
00:10:46dans quelque chose
00:10:47d'assez marquant.
00:10:48Oui, voilà.
00:10:49Mais quand on est enfant
00:10:50et adolescent,
00:10:51j'ai envie de dire,
00:10:52pour ma part,
00:10:53en tout cas...
00:10:54Bien sûr,
00:10:55on ne comprend pas.
00:10:56Je n'avais pas conscience
00:10:57de tout ça, en fait.
00:10:58Et puis,
00:10:59à l'âge de 32 ans,
00:11:00j'ai rencontré un homme
00:11:01qui, malheureusement,
00:11:02m'a fait tomber
00:11:03un peu dans le côté négatif,
00:11:04on va dire,
00:11:05entre guillemets,
00:11:06malheureusement
00:11:07et peut-être heureusement
00:11:08aussi,
00:11:09parce que c'est aussi
00:11:10en le rencontrant
00:11:11que j'ai,
00:11:12je dirais,
00:11:13un petit peu
00:11:14un petit peu
00:11:15un petit peu
00:11:16un petit peu
00:11:17un petit peu
00:11:18un petit peu
00:11:19un petit peu
00:11:20pr cleared
00:11:21le dégât
00:11:22de l'assemblée
00:11:23du Cobleau.
00:11:24Donc,
00:11:25j'ai pris contact
00:11:26avec des thérapeutes
00:11:27pour essayer
00:11:28d'avancer
00:11:29et m'en sortir
00:11:30et j'ai pris
00:11:31confiance
00:11:32de tout ce qui
00:11:33était de ma vie
00:11:34lorsque
00:11:35j'ai vécu
00:11:36toute ma vie
00:11:37dans la phare.
00:11:38D'accord.
00:11:39Comme toujours,
00:11:40ayant eu
00:11:41une enfance
00:11:42un peu désastreuse,
00:11:43on tombe sur un homme
00:11:44un peu désastreux,
00:11:45on va simplifier
00:11:46et, comme
00:11:47vous découvrez que ça vient de l'enfance, c'est ça en gros ?
00:11:54Attention Séverine parce qu'on est en train de vous perdre un petit peu, je ne sais pas si
00:11:58vous êtes dans un endroit où ça ne capte pas très bien.
00:12:04Oui si ça va là, c'est parce que j'ai été branchée avec la voiture.
00:12:11Vous êtes à l'arrêt j'espère ?
00:12:13Oui je suis à l'arrêt, bien sûr, je suis sur un parking, ça va, tout va bien.
00:12:19Mais j'ai vécu, c'est ce que je voulais témoigner et puis dire encore, alors aujourd'hui effectivement j'ai quand même bien travaillé, bien avancé
00:12:26mais j'ai vécu toute ma vie sans comprendre au départ pourquoi, je vivais dans une peur d'être abandonnée. Tout à l'heure justement on vous disait
00:12:34que on était, quand on avait des
00:12:37manques, une insécurité ou un manque d'amour ou autre pendant l'éducation, ça pouvait se traduire par des peurs.
00:12:43Et ce qui a été mon cas, donc toute ma vie j'ai vécu avec la peur d'être abandonnée, je ne savais pas d'où ça venait,
00:12:48je ne comprenais pas puisque moi j'étais éduquée avec mes parents, mon père, ma mère,
00:12:54le cadre familial paraissait de premier abord normal.
00:12:58Mais tout ce que vous dites est absolument fondamental et puis surtout
00:13:04ça ne va pas de soi, c'est à dire que parfois, et ça je le vois avec mes patients en consultation,
00:13:08c'est tout un travail d'archéologie par la parole qui va se permettre aux patients
00:13:13de se rendre compte que les choses n'étaient pas si lisibles, pas si claires en matière de soins lorsqu'ils étaient enfants.
00:13:18Première chose, donc ça c'est absolument génial que vous puissiez le dire à nos auditeurs. Et deuxièmement sur le somatique et sur ce corps qui
00:13:24prend
00:13:25le relais d'une parole qui ne peut pas être entendue autrement,
00:13:27c'est vraiment une chose que j'ai vécu aussi et que je raconte dans l'Enfant Thérapeute, c'est à dire que moi c'est pareil, j'avais des fractures,
00:13:33je me suis fracturé trois fois la cheville,
00:13:35le corps se met à parler et ça parle de l'impossibilité de vivre ce corps parce qu'il a été peu investi, parce qu'il a été
00:13:42peu stimulé. Le corps devient une sorte de parchemin où on écrit notre histoire douloureuse, vous voyez ?
00:13:47Oui, oui, je comprends, oui.
00:13:49Et bien sûr, et ça Brigitte l'a très bien nommé, quand on rencontre un homme par la suite, il se peut que ça devienne un trauma
00:13:54qui vient réveiller en fait le premier trauma. Un trauma n'existe jamais seul, il a toujours besoin d'une sorte d'amorce
00:13:59et de rappel plus tard et ça je l'entends très distinctement dans votre propos.
00:14:03Qu'est-ce que ça a donné avec cet homme par la suite Séverine ?
00:14:05On a eu une histoire pendant cinq ans et puis on a fini par se séparer, enfin j'ai réussi parce que j'avais beaucoup de mal
00:14:12à en sortir pour moi, c'était quelque chose que je visais vraiment très très difficilement et grâce à la dernière thérapie en fait,
00:14:23il y a eu un psychologue qui m'a aidé à ouvrir les yeux, à voir que ce que je vivais c'est des choses que je n'avais pas vues.
00:14:33À voir que ce que je vivais n'était pas normal.
00:14:36À prendre soin de vous.
00:14:38Oui voilà et à m'aimer parce que c'était ça mon gros problème, c'était que je ne m'aimais absolument pas et que je n'avais pas le mérite d'être aimée non plus.
00:14:47Donc ça a été vraiment un gros travail alors avec des étapes très difficiles.
00:14:52Mais vous savez Séverine, c'est quelque chose que je répète souvent, qu'il faut d'abord s'aimer mais si on n'a pas été suffisamment aimé,
00:15:00comment on peut s'aimer ? Il faut aussi à un moment donné qu'on entende ça.
00:15:04Alors c'est pour ça que moi parfois je suis pour dire que le sexe est aussi un répérateur d'amour.
00:15:11Et c'est peut-être pour ça que les hommes s'en sortent souvent mieux que les femmes parce qu'ils vont plus naturellement aller dans du sexe
00:15:19et jouir grâce à quelqu'un, ça apporte un peu d'amour pour soi.
00:15:26Oui alors je me rends compte là aujourd'hui effectivement mais bon après ce n'est pas évident de se rendre compte qu'on n'a peut-être pas été aimé
00:15:33alors comme l'on aurait souhaité évidemment.
00:15:37C'est très douloureux de s'en rendre compte parce qu'un parent a un côté figure divine dans le regard de son enfant
00:15:45et si le parent n'aime pas son enfant ou le rejette, l'enfant va considérer qu'il le mérite puisque la personne qui a l'autorité,
00:15:52qui s'occupe de lui doit savoir ce qui est bon pour lui et doit savoir ce qu'il mérite.
00:15:56Et ça c'est très dur, moi il m'a fallu beaucoup beaucoup de temps, j'en parle d'enfant thérapeute,
00:16:00pour pouvoir me libérer en fait de ce sentiment de culpabilité d'exister que j'avais.
00:16:05Donc oui ce que vous dites là encore Séverine est absolument fondamental.
00:16:08Alors il faut juste se dire une chose et je vous le dis à vous Séverine mais je pense que ça vous l'avez compris,
00:16:14c'est pas qu'ils ne vous ont pas aimé, c'est qu'ils n'ont pas pu vous aimer comme vous aviez besoin d'être aimé.
00:16:20C'est pas tout à fait la même chose.
00:16:22Oui tout à fait, ça je l'ai compris effectivement, maintenant ça va.
00:16:26Après ça ne les excuse pas, ça ne les excuse en rien.
00:16:30Je ne dis pas qu'il faudrait donner un permis d'être parent,
00:16:35mais je ne suis pas pour rendre les parents non responsables.
00:16:42Mais ils n'ont pas pu, parce que ça c'est leur propre histoire.
00:16:48Et c'est ce que disait justement Samuel, c'est en comprenant leur propre histoire qu'on comprend qu'ils n'ont pas pu.
00:16:55Et donc ce n'est pas parce qu'on n'est pas aimable qu'ils ne nous ont pas aimé, c'est parce qu'ils n'ont pas pu.
00:16:59Et ça fait toute la différence.
00:17:00Et donc on peut enfin se dire qu'on est quelqu'un d'aimable.
00:17:03Ils sont vivants vos parents Séverine ?
00:17:05Oui, et là justement j'allais vous dire, j'ai eu une partie de leur histoire, il n'y a pas plus tard qu'il y a un an à peu près.
00:17:13Il y a eu une période où ça a été dur, pendant trois ans je ne leur ai plus parlé du tout.
00:17:17C'était récent, donc là il y a un an et demi maintenant que je leur reparle.
00:17:21Et justement je me suis aussi de mon côté un peu ouverte,
00:17:25et leur ai expliqué ce que je faisais, ce que j'entamais.
00:17:28Et j'ai eu du coup une partie de leur histoire aussi en fait.
00:17:31Et ça permet vraiment pour moi d'avancer en tout cas,
00:17:35parce qu'accepter et prendre conscience que nos parents ne nous ont pas aimés comme on l'aurait aimé,
00:17:41ce n'est pas facile.
00:17:42Mais une fois qu'on a leur histoire, effectivement je reconnais,
00:17:46et si je peux témoigner et aider d'autres personnes,
00:17:49j'ai encore du chemin à faire, je ne suis pas encore arrivée au bout.
00:17:52Mais on n'arrive jamais au bout Séverine.
00:17:54Ce qui compte c'est de démarrer le chemin.
00:17:56C'est le voyage.
00:17:57Mais c'est ça, effectivement, le fait de comprendre leur histoire,
00:18:00je le vis moi aussi mieux et j'accepte d'y faire avant les choses.
00:18:04Donc ça c'est déjà une chose aussi,
00:18:07mais même si parfois il y a encore des petits passages, on va dire,
00:18:13à se poser des questions et pourquoi.
00:18:15Mais vous êtes jeune, vous n'avez même pas fait la moitié de votre vie,
00:18:21donc ça va, vous avez le temps de continuer à grandir.
00:18:24Ça va, je continue sur le chemin en tout cas, j'y crois,
00:18:30parce que c'est vraiment un changement de vie qui est quand même bien personnifique.
00:18:35C'est chouette de travailler sur soi et de découvrir.
00:18:40Oui, je le souhaite à beaucoup de monde en tout cas.
00:18:43Et bien continuez, continuez.
00:18:45Merci beaucoup.
00:18:46Merci à vous Séverine, merci beaucoup.
00:18:48On fait une petite pause, on se retrouve pour le Love Conseil.
00:18:50Plus de plaisir.
00:19:01Et bien Samuel, je vous propose plus de plaisir.
00:19:05Vous avez remarqué qu'il y a des personnes,
00:19:06elles ont une fâcheuse tendance à cultiver la tristesse.
00:19:10Et puis il y en a d'autres qui sont plutôt joyeux, coquins, etc.
00:19:15Et c'est vrai que les émotions, ça peut se cultiver et la joie peut se cultiver.
00:19:19Par exemple, la musique, ça a un effet bénéfique sur notre humeur.
00:19:23Donc pourquoi pas s'écouter des chansons, des musiques gays
00:19:29plutôt que d'écouter des infos qui forcément vont déprimer.
00:19:33Quand on écoute les infos, quoi qu'il en soit,
00:19:36on nous annonce de toute façon toujours des mauvaises nouvelles.
00:19:38Vous êtes bien d'accord.
00:19:39De même, il y a des activités qui sont positives.
00:19:43Par exemple, faire la cuisine, des choses qu'on apprécie
00:19:48ou faire de la cuisine pour quelqu'un,
00:19:50c'est quelque chose qui va nous donner plutôt de la joie.
00:19:53Donc choisissez des choses simples.
00:19:55Ne restez pas passifs, inactifs.
00:19:58Apprenez à visualiser les zones, les occupations de confort
00:20:03et celles d'inconfort afin de privilégier plutôt celles qui vous font du bien.
00:20:07Et puis faites le tri aussi autour de vous.
00:20:10Il y a quand même toujours autour de nous
00:20:12une ou deux personnes qu'on continue à voir par habitude
00:20:15parce que c'est de la famille.
00:20:17Et ce sont des personnes qui nous dépriment
00:20:20ou qui ont tendance à profiter un peu de nous.
00:20:24Faites le tri, faites un petit peu le tri.
00:20:26Je ne dis pas qu'il ne faut plus voir quelqu'un de sa famille
00:20:28sous prétexte qu'elle nous déprime,
00:20:30mais on peut espacer un petit peu.
00:20:32Bref, travaillez sur votre emploi du temps.
00:20:36Il y a une chose qui est sûre, on a tous 24 heures par jour.
00:20:39C'est ce qu'on va en faire qui va faire qu'on va cultiver la joie
00:20:42ou qu'on va cultiver la tristesse.
00:20:45Et l'action nous donne, nous met en joie,
00:20:49nous met en action forcément et anime notre élan vital.
00:20:54Pensez à ça et plus vous vous mettrez en joie,
00:20:56plus vous serez aptes à être dans le plaisir.
00:20:58Je suis tout à fait d'accord.
00:21:00Petit conseil aussi aux auditeurs,
00:21:02mangez des oeufs durs et du lait
00:21:04puisque ça contient de la tryptophan
00:21:06qui sert à produire la sérotonine,
00:21:08la fameuse hormone du bonheur.
00:21:10Ça passe aussi par l'aliment et du lait.
00:21:12Les produits laitiers, le tryptophan
00:21:14qui est un enzyme.
00:21:16Et le chocolat ?
00:21:18Riche en magnésium, allez-y, mangez du chocolat noir.
00:21:23Linda nous rejoint maintenant.
00:21:25Bonjour Linda.
00:21:26Bonjour Brigitte, bonjour Samuel Doc.
00:21:28Bonjour Linda.
00:21:30Merci d'être avec nous.
00:21:31Donc vous avez beaucoup souffert
00:21:33de cette blessure d'abandon, de rejet, c'est ça ?
00:21:36Oui, tout à fait.
00:21:38J'ai eu une enfance compliquée.
00:21:40J'en garde peu de souvenirs.
00:21:43C'est assez déroutant par rapport à ça.
00:21:46Et c'est vrai que j'ai un papa
00:21:49qui ne donne pas beaucoup d'affection
00:21:51et de l'autre côté une maman
00:21:53qui est dans une blessure profonde d'abandon
00:21:56et qui du coup est dans une dépendance affective.
00:21:59Et du coup moi j'ai dû me retrouver entre deux
00:22:02à devoir gérer ça.
00:22:05Et voilà aussi un traumatisme d'abus dans l'enfance
00:22:09et tout ça mis bout à bout.
00:22:11Ça fait que c'est assez compliqué
00:22:13de se dépatouiller de tout ça, pour tout dire.
00:22:16Vous voulez dire que votre mère
00:22:19vous prenait sous emprise
00:22:22tellement elle avait besoin de vous ?
00:22:25Oui, c'est ça.
00:22:27Elle l'était et elle l'est toujours.
00:22:29Mais aujourd'hui j'ai réussi à mettre de la distance
00:22:32mais très étouffante.
00:22:35Ça revient à ce que vous disiez,
00:22:37Samuel, le trop est l'ennemi du bien.
00:22:39Oui, absolument.
00:22:40Surtout Linda, que face à ce type de parent,
00:22:43moi j'ai eu une mère aussi dans les mêmes configurations
00:22:46que la vôtre si je puis dire,
00:22:48on peut être tenté justement de jouer l'enfant-thérapeute,
00:22:51c'est-à-dire de vouloir combler son manque,
00:22:53de vouloir réparer sa blessure
00:22:55et de se positionner en tant que soignant
00:22:57alors que ce n'est pas le rôle d'un enfant.
00:22:59Et que là encore, comme on va échouer,
00:23:01ça va générer un sentiment de culpabilité
00:23:03et parfois même des représailles parentales.
00:23:05C'est-à-dire que ces parents qui recherchent la fusion
00:23:07peuvent être extrêmement violents,
00:23:10culpabilisants, durs, en contrepartie.
00:23:12Est-ce que ça a été votre cas ou pas du tout ?
00:23:14Est-ce qu'il y avait cet aspect où elle se déprimait à des moments ?
00:23:17Oui, ma mère est dans une dépression profonde
00:23:19et moi effectivement, j'ai eu ce rôle.
00:23:22J'ai senti ça, où je devais l'aider
00:23:26et l'accompagner dans ses souffrances.
00:23:29Et en fait, moi par moments,
00:23:32j'ai intégré en moi-même que je ne l'avais pas sauvée
00:23:35parce qu'avec mon père, il se disputait énormément,
00:23:38il y avait déjà eu des violences.
00:23:40Et pour le coup, comme je suis l'enfant aîné,
00:23:43j'ai eu l'impression de devoir la sauver
00:23:46et à des moments, quand j'étais moins adolescente,
00:23:49les rôles étaient inversés.
00:23:51Pour le coup, c'était moi qui étais le parent de ma maman
00:23:54et à un moment, j'ai eu besoin de mettre de la distance
00:23:57et aujourd'hui, j'habite loin de mes parents
00:24:00et c'est pour ces raisons-là, effectivement.
00:24:02Tout comme vous.
00:24:03Vous voyez, je me reconnais totalement dans votre témoignage.
00:24:05Je pense vraiment que vous étiez enfant-thérapeute.
00:24:08C'est vraiment ça.
00:24:09Et tout comme vous, j'ai mis des dizaines de centaines de kilomètres
00:24:13entre mes parents et moi pour pouvoir m'en sortir.
00:24:15Il n'y a qu'à cette condition-là qu'on peut retrouver une vie personnelle.
00:24:17Et ce qui est pire pour Linda, si je peux me permettre,
00:24:20Samuel Dock, c'est que Linda, c'est une femme
00:24:22et pour se construire en tant que femme,
00:24:24il faut s'éloigner de sa mère
00:24:26et c'est d'autant plus compliqué quand vous vous sentez obligé
00:24:29de vous occuper de votre mère.
00:24:30Donc je ne sais pas comment vous avez fait, Linda,
00:24:32pour à un moment donné, devenir la femme que vous avez envie d'être
00:24:35et pas l'infirmière de votre mère.
00:24:38En fait, ça a été très difficile.
00:24:41Moi, j'ai beaucoup culpabilisé de mettre de la distance
00:24:45et j'ai été obligée parce qu'à un moment donné,
00:24:48mes parents n'ont pas d'amis.
00:24:51Et donc, pour le coup, quand ils avaient besoin de se confier,
00:24:55c'était à moi.
00:24:56En fait, je suis la seule fille.
00:24:57J'ai deux petits frères.
00:24:59Et du coup, moi, je me suis trouvée un peu dans cette position-là.
00:25:02Et un jour, je me suis dit, mais ce n'est pas possible, je ne peux pas.
00:25:04Et donc, j'ai commencé à mettre déjà de la distance
00:25:08où j'appelais moins souvent, où je venais moins souvent.
00:25:11Bien sûr, vous êtes protégée, bien sûr, c'est bien.
00:25:14Mais en même temps, on se protège, mais on se fait du mal aussi.
00:25:19Parce que, comme vous l'avez dit très justement,
00:25:21non seulement vous culpabilisez,
00:25:23ensuite, vous vous sentez quand même obligée de les appeler.
00:25:29Et donc, c'est un va-et-vient, si je puis dire, continu
00:25:33qui détruit aussi beaucoup.
00:25:36Oui, tout à fait, je vous confirme.
00:25:38En fait, c'est sûr que moi, pendant longtemps,
00:25:42elle me disait, je te donne des conseils, mais c'est pour toi.
00:25:46Et en fait, moi, dans ma vie d'adulte, je me dis, mais je n'ai pas besoin.
00:25:49Et elle a toujours voulu être ma meilleure amie.
00:25:52Sauf qu'en fait, moi, j'ai réussi, après des années et des années,
00:25:58à construire des relations amicales,
00:26:00différentes du lien que j'avais avec ma mère.
00:26:03Mais il m'a fallu des années de thérapie,
00:26:06des années où j'ai dû me reconstruire.
00:26:10Parce qu'elle, elle a le sentiment qu'elle sait bien les choses,
00:26:14qu'elle est présente, et c'est le cas de mon papa aussi.
00:26:17Ils ont l'impression qu'ils font bien les choses.
00:26:19Sauf que, comme vous le disiez tout à l'heure, Samuel,
00:26:22ils étaient dans la culpabilisation de pourquoi tu fais ci et pas ça,
00:26:26et pourquoi tu vis comme ci, et pourquoi tu fais ça,
00:26:29et pourquoi tu es avec telle personne.
00:26:31Et en fait, au bout d'un moment, ça s'est calculé.
00:26:34Est-ce que vous vous avez dépassé ce lien de loyauté,
00:26:39de vous sentir bien, vous, malgré que votre mère ne se sente pas bien ?
00:26:43Alors aujourd'hui, je commence enfin à y arriver,
00:26:47à dire quand je sens que c'est dans le jugement ou autre, à dire stop.
00:26:52Mais c'est toujours, de toute façon c'est toi qui es méchante,
00:26:55de toute façon tu me parles mal,
00:26:57jamais personne ne m'a parlé comme ça,
00:26:59tu ne dois pas me parler comme ça, je suis ta mère.
00:27:01J'essaye de prendre beaucoup de recul,
00:27:04ça commence à aller mieux, mais effectivement,
00:27:07ça fait 10 ans que je fais de la thérapie sur plein de sujets,
00:27:11notamment celui du lien à la mère,
00:27:13parce qu'il est très fort,
00:27:16et j'ai besoin, moi aujourd'hui, pour faire ma vie, de sortir de ça.
00:27:19Oui, et apprendre à dire non justement,
00:27:22et apprendre à refuser la place à laquelle on cherche à vous assigner.
00:27:26C'est s'offrir sa propre liberté d'être et d'agir.
00:27:30C'est ça, et voilà, autant j'ai un papa qui est très effacé,
00:27:33qui recommence un petit peu à prendre de la place,
00:27:35mais oui, une maman qui prend vraiment énormément de place,
00:27:38et pour le coup, c'est vraiment un travail au quotidien,
00:27:42de dire bah non, là je ne suis pas d'accord,
00:27:44et vous avez toujours cette puvalité de vous dire,
00:27:46mais le jour il leur arrivera quelque chose,
00:27:48et en même temps, je me dis, mais la distance me fait énormément de bien,
00:27:51il y a aujourd'hui 70 km qui me séparent de mes parents.
00:27:54Oui, Linda, mais ça c'est une distance géographique.
00:27:59Je pense que dans votre témoignage,
00:28:02j'entends que vous n'avez pas encore su mettre la distance qu'il faut.
00:28:06Je crois que ce qu'il faut, que vous vous répétiez,
00:28:09même si vous êtes en thérapie et qu'on vous l'a certainement dit,
00:28:12votre mère veut vous garder sous emprise,
00:28:15et toute emprise, quelle qu'elle soit, n'est jamais bonne.
00:28:19Donc vous n'avez pas à accepter son emprise,
00:28:24et c'est peut-être votre mère, ok,
00:28:27mais pour l'instant, je dirais plutôt que c'est votre génitrice.
00:28:30Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire.
00:28:32Oui, je vois bien ce que vous voulez dire,
00:28:34et en fait, ces relations d'emprise, on les reproduit avec d'autres personnes.
00:28:37Oui.
00:28:38Et aujourd'hui, je sens que j'ai fait du chemin,
00:28:42mais effectivement, il y a besoin de continuer à poser ce que vous dites, Brigitte.
00:28:46Oui, effectivement.
00:28:47Moi, je pense que ce qui peut vous aider,
00:28:50toute seule, là, comme ça, tranquillement,
00:28:52laissez votre imaginaire un petit peu vagabonder,
00:28:55et essayez de trouver quels sont vos vrais désirs, en tant que femme.
00:28:59Et c'est ça qui va vous aider à pouvoir sortir de l'emprise de votre mère,
00:29:04parce que c'est, vous savez, c'est l'image de la toile d'araignée,
00:29:08que tout le monde connaît,
00:29:11c'est le symbolique de la mère qui est dans l'emprise de son enfant.
00:29:16Et pour s'échapper de cette toile d'araignée,
00:29:19il faut trouver vos vrais désirs, votre propre élan vital à vous.
00:29:23Oui, parce que j'ai le sentiment que, en fait,
00:29:28la relation que ma mère veut m'imposer, on va dire,
00:29:33c'est pas la même que celle qu'elle a avec mes frères.
00:29:35Moi, si j'appelle pas toutes les semaines, c'est un drame.
00:29:39Mes frères, des fois, ils donnent pas de nouvelles pendant un mois, deux mois.
00:29:42Bon, ben tant pis, quoi.
00:29:44Mais vous savez, Linda, je sais de quoi je parle,
00:29:49une mère qui voit sa fille faire ce qu'elle ne voulait pas que sa fille fasse,
00:29:55ça la renvoie à ce qu'elle a raté.
00:30:00Mais j'ai vraiment ce sentiment-là.
00:30:02Ben oui, mais c'est son problème, c'est pas le vôtre.
00:30:04Absolument.
00:30:05Effectivement, mes parents n'ont pas fait d'études,
00:30:09ils nous ont poussés à faire des études.
00:30:11Il y a vraiment beaucoup de pression sur plein de sujets
00:30:14où eux n'ont pas réussi et où ils nous ont dit,
00:30:17ils nous ont poussés, poussés, poussés.
00:30:19Et des fois, ça a été la catastrophe.
00:30:22Je compléterai ce qu'a dit Brigitte quand elle parlait.
00:30:24Elle a raison de le faire, des lieux du plaisir que vous pouvez trouver
00:30:27en réfléchissant aussi à ce que vous avez bâti dans votre vie
00:30:31et quels seraient les motifs de fierté qui peuvent être les vôtres.
00:30:34Qu'est-ce que vous avez construit comme appui, comme étayage,
00:30:36comme passion, comme formation, comme amitié
00:30:39que vous avez réussi à arracher à cette histoire familiale douloureuse ?
00:30:43Vous voyez, il y a des accomplissements, je l'entends en vous écoutant,
00:30:47que vous êtes parvenus à mener et qui n'appartiennent qu'à vous.
00:30:50Et ça, vous voyez, ça peut être renarcissisant
00:30:53et ça permet déjà de reprendre un petit peu confiance en soi
00:30:55et surtout d'exister en tant que sujet singulier,
00:30:58parce que vous êtes singulière, vous voyez ?
00:31:00Vous n'êtes pas le produit de votre mère.
00:31:03Écoutez, je pensais que j'avais un peu dépassé tout ça,
00:31:07mais en discutant avec vous et en entendant vos retours,
00:31:10effectivement j'ai encore du chemin à faire, oui.
00:31:13C'est un voyage, parfois on revient un peu à notre port d'attache
00:31:16et puis après on repart.
00:31:17Vous voyez, c'est jamais un absolu, la vérité de soi-même.
00:31:20Mais vous avez démarré le voyage,
00:31:22puis vous continuerez et tant mieux si on vous a fait gagner une étape.
00:31:26Voilà, c'est ça, évoque la galère !
00:31:30Et puis voilà, merci beaucoup Linda.
00:31:32Merci infiniment.
00:31:33Merci.
00:31:34Une petite pause, on se retrouve dans un instant avec Samuel Dock, bien sûr.
00:31:48Samuel Dock est avec nous.
00:31:50Vous êtes évidemment thérapeute, psychanalyste
00:31:53et nous évoquons les ravages de l'enfance
00:31:56et comment devenir adulte, bien sûr, et aller mieux.
00:32:01Avec vous, bien sûr, sur Sud Radio, au 0826 300 300
00:32:04et avec Corinne.
00:32:05Bonjour Corinne.
00:32:07Bonjour Brigitte et Samuel Dock.
00:32:09Bonjour.
00:32:11Alors, vous avez-vous grandi dans une famille d'accueil, c'est ça ?
00:32:15Alors, j'ai tout un parcours de foyer ou famille d'accueil.
00:32:24Déjà, si vous avez été en famille d'accueil,
00:32:27c'est qu'au départ, ce n'est pas une famille très sécurisante
00:32:32qui vous a mis au monde.
00:32:34Non, c'est clair.
00:32:35Vous aviez quel âge lors du premier placement ?
00:32:37J'étais bébé, j'avais 9 mois je crois.
00:32:39Ah oui, non.
00:32:40Donc, la sécurité est dans mon être en fait.
00:32:44Et dans votre ADN, oui.
00:32:46Ah mais là, c'est clair.
00:32:48Donc voilà, pour se construire, après ce n'était pas évident.
00:32:51On traîne ça tout au long de sa vie.
00:32:55Et donc, 9 mois, la première famille d'accueil,
00:32:58et quel âge quand on vous change de cette première famille d'accueil ?
00:33:19Oui, et ça c'est très dur parce qu'un enfant a besoin d'un sentiment
00:33:22de continuité d'être et de continuité des figures d'attachement.
00:33:26Bien sûr, comme vous dites Corinne, de repères.
00:33:28J'ai beaucoup travaillé dans la protection de l'enfance,
00:33:30donc je connais très bien ce sujet.
00:33:32Et oui, je suis de tout cœur avec vous. Continuez.
00:33:53Tout au long de mon chemin où j'ai voulu,
00:33:57je n'avais pas attention à moi.
00:34:00Je n'avais aucune reconnaissance, rien.
00:34:03Donc, il me manquait plus de sécurité.
00:34:07Du coup, c'est que j'étais rien pour moi,
00:34:14ou chez les autres en fait.
00:34:18Je ne sais pas si j'arrive à en entendre.
00:34:20Si, c'est très clair.
00:34:21Est-ce que vous avez souffert de difficultés psychologiques
00:34:24à la suite de ces différents arrachements,
00:34:26autres que l'abandon ?
00:34:28Oui, oui, oui.
00:34:29Des angoisses, de la dépression, des addictions ?
00:34:31Est-ce qu'il y a eu des conséquences sur vous ?
00:34:33Je pose la question en ayant la réponse.
00:34:34Non, à part la cigarette malheureusement.
00:34:36Ah bah, quand même.
00:34:40Ça va, parce que j'ai fait des petites bêtises,
00:34:43mais je ne suis pas rentrée dedans.
00:34:46Oui, mais la cigarette, c'est quand même...
00:34:50D'abord, c'est une addiction, sur le plan de la santé,
00:34:54qui est une des addictions les plus nocives.
00:34:59Et puis, c'est un doudou permanent, la cigarette.
00:35:02Donc, il faut aussi comprendre
00:35:04que quand on ne sait pas s'arrêter la cigarette,
00:35:07c'est parce qu'il y a quelque chose encore qui est à réparer.
00:35:10Et bien sûr qu'on peut se faire aider sur le plan de l'addiction,
00:35:13mais on peut aussi se faire aider sur le plan psychologique.
00:35:16Oui, voilà, tout à fait.
00:35:20Tout le long, jusqu'à là maintenant,
00:35:25je n'avais pas conscience réellement de tout ça,
00:35:27je ne m'étais pas penchée sur moi-même.
00:35:31M apostrophe IME, je préfère le préciser,
00:35:34parce que je parle oiseau, le langage des oiseaux,
00:35:39et qui m'apporte beaucoup.
00:35:42Grâce à une personne d'ailleurs,
00:35:45une mage que j'ai rencontrée,
00:35:48et c'est une thérapeute,
00:35:50qui me fait énormément de bien.
00:35:54Oui, oui, c'est fondamental.
00:35:57C'est fondamental, et voilà, Brigitte a posé la question tout à l'heure
00:36:00de manière ouverte, en disant, mais finalement,
00:36:02qu'est-ce qui permet à une personne de rattraper
00:36:04ces années qui ont pu être meurtries ?
00:36:06Et moi je l'observe, déjà à travers mon propre parcours,
00:36:09que je raconte dans mon livre,
00:36:10mais aussi à travers ce que j'apporte à mes patients,
00:36:13c'est en s'adossant au travail thérapeutique,
00:36:16c'est-à-dire en se rendant compte qu'il existe des personnes
00:36:19bienveillantes, soutenantes,
00:36:21qui vont savoir écouter ce que les parents n'ont pas su écouter,
00:36:23qui vont savoir penser ce qui n'a pas pu être pensé.
00:36:25Et c'est ça la thérapie, c'est de trouver un espace
00:36:28où on redevient soi,
00:36:30où on reconstitue les fragments manquants de sa personnalité,
00:36:33de son identité,
00:36:34et où on retrouve un sentiment de sécurité,
00:36:36de contenance et de soutien.
00:36:39Pas forcément dans l'interprétation,
00:36:42mais dans la posture.
00:36:44J'ajouterais quelque chose qui me paraît assez essentiel
00:36:47sur des personnes notamment comme vous, Corine,
00:36:50où on sent que ça a été compliqué de vous sentir exister,
00:36:55j'ose le mot.
00:36:57Je trouve que tout ce qui est de l'ordre de l'art-thérapie
00:37:01et de la nature,
00:37:03et je pense particulièrement aux animaux,
00:37:06permettent, peut-être pas de guérir,
00:37:10mais permettent de penser les plaies.
00:37:12Et je trouve dommage qu'aujourd'hui
00:37:16la culture soit un petit peu aussi abandonnée,
00:37:19parce que je pense que,
00:37:22par exemple, aller faire du théâtre amateur,
00:37:25faire de la sculpture,
00:37:28faire de la peinture,
00:37:29tout ça aide à se sentir, à se créer, Corine.
00:37:33Est-ce que ça vous parle ?
00:37:34C'est totalement vrai.
00:37:35Je fais beaucoup d'écriture.
00:37:37Voilà.
00:37:38C'est mon église pour avoir de l'écriture.
00:37:41Eh bien, continuez.
00:37:42C'est fondamental.
00:37:43Vous savez, Brigitte vous donne un conseil,
00:37:46mais vraiment précieux.
00:37:47Moi j'aurais aimé qu'on me le donne
00:37:48quand j'étais beaucoup plus jeune,
00:37:50parce qu'écrire, c'est ce qui sauve,
00:37:52c'est ce qui permet de se représenter
00:37:54l'intérieur de soi.
00:37:55L'innommable devient dissible
00:37:57et on se relève petit à petit de ses blessures.
00:38:00L'écriture, c'est pour moi
00:38:02la plus belle forme de thérapie qui existe.
00:38:04Et c'est pour ça que j'ai voulu passer
00:38:06aussi à l'instaurateur.
00:38:08Avec nous ?
00:38:09Honnêtement, pour être un exécutoire,
00:38:12ça me permet, moi, d'évacuer,
00:38:17pour repartir de l'avant, en fait.
00:38:19Me retrouver mon moi intérieur,
00:38:21mon enfant intérieur, comme on dit.
00:38:24Et je suis sûr que vous l'avez fait
00:38:25sans qu'on vous le dise d'ailleurs,
00:38:26parce que moi, je me rappelle
00:38:27que quand j'ai commencé à écrire,
00:38:28j'avais aucune autre ressource.
00:38:29On se constitue pour nous
00:38:31les ressources qui font défaut.
00:38:32C'est une manière de survivre.
00:38:34Quand on n'a plus rien,
00:38:35il nous reste le savoir
00:38:36qu'on peut constituer pour nous-mêmes.
00:38:38Ça est notre corps,
00:38:39et c'est pour ça que votre corps a parlé aussi.
00:38:41Le corps et la connaissance,
00:38:42c'est tout ce dont on dispose.
00:38:44Et après, j'ai rencontré de belles personnes.
00:38:47C'est surtout ça, en fait.
00:38:48Parce qu'il y a eu cette histoire de Covid,
00:38:50malheureusement,
00:38:51et ça m'a permis de montrer à d'autres personnes
00:38:55et j'ai fait des rencontres.
00:38:57Et cette rencontre a été majestueuse.
00:38:59Mais...
00:39:01Brigitte, excusez-moi,
00:39:03mais je sais que vous travaillez avec Trinidad.
00:39:06Oui, bien sûr, oui.
00:39:07Voilà.
00:39:08Et vous avez parlé de magie, justement.
00:39:11De magie.
00:39:12Je crois qu'elle vous a envoyé un mail.
00:39:15La magie.
00:39:16Trinidad, c'est une comédienne
00:39:19qui écrit aussi des pièces
00:39:21et qui a notamment écrit,
00:39:22pendant ce temps, Simone Veil.
00:39:24Et c'est une femme aussi qui a écrit un spectacle
00:39:27Pour que tu t'aimes encore, je crois.
00:39:29Ou pour que tu...
00:39:30Oui, ça joue.
00:39:32C'est pas de la publicité que je fais.
00:39:34Non, non, non.
00:39:35Mais il n'y a pas de souci.
00:39:37Moi, j'adore Trinidad et c'est une amie.
00:39:39Donc, je peux tout à fait parler de Trinidad
00:39:41et je suis ravie si elle vous a aidé aussi.
00:39:44Parce que c'est une belle personne.
00:39:46Je suis d'accord.
00:39:47Parce que voilà, c'est...
00:39:49Mais en quoi elle vous a aidé ?
00:39:50La magie.
00:39:51Non, c'est pas Trinidad.
00:39:53C'est Trinidad qui connaît une personne.
00:39:55Magie.
00:39:56Ah, elle s'appelle Magie.
00:39:57Magie, voilà.
00:39:58D'accord.
00:39:59J'ai cru qu'il était question de magie,
00:40:00de science occulte.
00:40:01Et en fait, elle parle le langage des oiseaux
00:40:04et elle est que pensée positive et créatrice.
00:40:07Ah, donc elle est un peu occulte quand même.
00:40:09Peut-être que vous pouvez aussi lire
00:40:12Marc Véla qui parle beaucoup de
00:40:15de langage des oiseaux
00:40:17et qui a créé l'école de la fausse note
00:40:19et qui vous aiderait aussi beaucoup
00:40:21si vous aimez le langage des oiseaux.
00:40:22Oui, tout à fait.
00:40:23Vous connaissez, j'imagine, Marc Véla, peut-être ?
00:40:26Non, non, pas du tout.
00:40:27Mais le langage des oiseaux, c'est très formateur.
00:40:30Il faut expliquer pour nos auditeurs, peut-être,
00:40:32parce que je pense qu'ils doivent être comme moi
00:40:33et pas comprendre.
00:40:34Ils ont qu'à chercher.
00:40:35Ils ont qu'à chercher.
00:40:36Ils ont qu'à chercher.
00:40:37Non, non, allez-y, allez-y, je vous en prie.
00:40:38Corinne, le langage des oiseaux.
00:40:40En fait, c'est d'utiliser les mots,
00:40:43l'essentiel, c'est l'essence du ciel.
00:40:47L'essentiel.
00:40:48Alors, langage des oiseaux, c'est l'essence du ciel.
00:40:52Ça y est, vous avez pigé ?
00:40:53Oui, j'ai pigé.
00:40:54Oui, merci.
00:40:56Non, parce qu'on peut vous en sortir d'autres.
00:40:58J'ai compris, c'est un jeu sur les signifiants, en fait.
00:41:00Moi, j'adore le langage des oiseaux.
00:41:02Je l'utilise pas trop, mais...
00:41:04Je trouve ça utile.
00:41:05C'est d'utiliser pour mieux être, en fait.
00:41:09J'ai compris.
00:41:10J'ai cru au début qu'il fallait cuicuiter tout notre sou,
00:41:12mais aucun rapport.
00:41:13C'est un jeu de mots.
00:41:14Voilà, tout à fait.
00:41:15C'est juste des jeux de mots et j'adore ça.
00:41:18Et alors, il y en a un que vous devez aimer,
00:41:20le langage des oiseaux.
00:41:21Corinne, c'est « La vie méchante », « La vie manchante ».
00:41:26Non, je le connaissais pas, celui-là.
00:41:27Eh ben...
00:41:28C'est ce que je dis, putain !
00:41:29Eh ben voilà, je vous le propose.
00:41:31Je vous le propose.
00:41:33Maintenant, en fait ?
00:41:34Oui, eh ben écoutez...
00:41:36Vous êtes un petit oisillon.
00:41:39Vous êtes un tout petit oisillon qui sort de son nid.
00:41:42Mais, chemin faisant, vous allez trouver votre piste.
00:41:45Chemin faisant, c'est un oiseau.
00:41:46Chemin faisant, ah !
00:41:48Bien joué.
00:41:50On ne va pas ouvrir cette voie
00:41:52parce que je sens que je vais me couvrir de ridicule une fois encore.
00:41:54Non, non, mais je suis sûre que ça vous amusera beaucoup de découvrir.
00:41:57Je vais découvrir.
00:41:58Merci Corinne, en tout cas, de votre bonne humeur.
00:42:01Malgré un témoignage qui, au départ, n'était pas très gai.
00:42:05Et puis, continuez.
00:42:07Envolez-vous.
00:42:08Envolez-vous.
00:42:10On va continuer, bien sûr, dans cette deuxième heure
00:42:13parce que c'est important.
00:42:15Et ce que je voulais juste dire,
00:42:17parce que là, on a eu trois témoignages de femmes
00:42:19et les hommes aussi ont des enfants massacrés
00:42:22et on en aura certainement dans la deuxième heure.
00:42:24Ce que je voudrais dire aussi,
00:42:26c'est qu'on peut avoir eu des parents plutôt bien
00:42:29et, malgré tout, avoir été quand même dans ce sentiment
00:42:33d'avoir pas été tout à fait sécurisé, pas tout à fait compris, pas tout à fait aimé.
00:42:37Et donc, on peut aussi, si vous le désirez,
00:42:39venir en parler avec nous, bien sûr.
00:42:41Ce n'est pas nécessaire d'avoir été en foyer d'accueil
00:42:44pour aller mal.
00:42:46Et mettre du temps à se construire.
00:42:50Et puis, la petite devinette du jour.
00:42:55Cette fois-ci, je trouverai.
00:42:56Oui, vous pourriez peut-être la trouver.
00:42:58Elle est mignonne.
00:42:59C'est une jeune mariée qui fait bouffer des carottes à son jeune mari.
00:43:03Pourquoi elle lui fait bouffer des carottes comme ça tous les jours ?
00:43:07Vous pouvez réfléchir et vous me donnerez la réponse après les infos.
00:43:11Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:43:1414h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:43:18Eh bien, nous continuons à évoquer notre enfance.
00:43:21Pourquoi, quand on manque d'affection, de sécurité,
00:43:25on met en place des peurs, de l'anxiété et des croyances.
00:43:31Des croyances, notamment, qu'on n'est pas aimable.
00:43:33On en parle avec Samuel Dock, qui est avec nous.
00:43:36Je rappelle le titre de ce livre, L'Enfant Thérapeute,
00:43:38dans lequel, justement, vous parlez de votre enfance
00:43:40et vous expliquez ce que vous avez vécu et comment on s'en sort
00:43:45et pourquoi vous vous sentiez le thérapeute de votre maman
00:43:50qui n'allait franchement pas bien.
00:43:52Et je n'aime pas ce livre,
00:43:54parce que dans ce livre, vous racontez une histoire horrible avec un chien
00:43:57et ça m'avait fait pleurer.
00:44:02Justement, la devinette du jour,
00:44:04c'est une jeune mariée qui fait bouffer plein de carottes
00:44:06tous les jours à son jeune mari.
00:44:07Pourquoi ?
00:44:08Pour qu'il lui fasse l'amour comme un lapin.
00:44:10Non, pour lui signaler qu'il baise comme un lapin.
00:44:13On me la compte juste.
00:44:15Pour une fois, j'y étais quasiment.
00:44:17Oui, je vous l'accorde.
00:44:19Elle est bonne.
00:44:20Elle est juste.
00:44:21Et puis, on va décoder la devise du jour.
00:44:23Faire plaisir juste pour faire plaisir.
00:44:26Je crois que c'est vraiment important de comprendre
00:44:28que quand on veut faire plaisir à l'autre,
00:44:30il ne faut pas en attendre quelque chose
00:44:32parce que sinon, ce n'est pas faire plaisir,
00:44:35c'est de la manipulation.
00:44:37Complètement vrai.
00:44:38Et donc, il faut être dans un esprit de don
00:44:41sans rien attendre en retour.
00:44:43Il faut donner juste parce qu'on a envie de donner.
00:44:47Alors, il ne faut pas non plus faire plaisir
00:44:49parce que c'est un acte de soumission,
00:44:51parce que ça, ça va provoquer de la colère
00:44:53quand on se soumet, qu'on fait plaisir à l'autre
00:44:55et qu'on se soumet, donc voilà.
00:44:57Il faut juste, voilà.
00:44:59On fait plaisir pour faire plaisir.
00:45:01Tellement juste.
00:45:02Et c'est très très vrai ce que vous dites.
00:45:04Et je retrouve là cette pensée.
00:45:05Certains de vos auditeurs me suivent sur Instagram
00:45:07et suivent mes aventures japonaises,
00:45:08mais je retrouve le Japon en vous écoutant
00:45:09puisque là-bas, quand on fait un cadeau,
00:45:11l'idée, ce n'est même pas de l'ouvrir,
00:45:13mais c'est de faire un cadeau après
00:45:14d'une valeur légèrement supérieure
00:45:15pour signifier en fait ce don.
00:45:17Donc vous voyez, vous avez une pensée là
00:45:19que je trouve spirituelle et qui me plaît beaucoup.
00:45:21Merci pour ce conseil.
00:45:22Faire plaisir sans attendre en retour le don.
00:45:25Tellement important.
00:45:26Dans une société aussi consumériste que la nôtre,
00:45:29souvenons-nous-en.
00:45:30Oui, c'est important.
00:45:32Sarah est avec nous.
00:45:33Bonjour Sarah.
00:45:35Bonjour Brigitte.
00:45:36Comment allez-vous ?
00:45:37Et Samuel.
00:45:38Bonjour Sarah.
00:45:39Quel beau prénom.
00:45:42Alors Sarah, allez-y, on vous écoute.
00:45:44Je vous en prie.
00:45:46Écoutez, c'est très intéressant
00:45:48les problématiques que vous soulevez
00:45:49parce que moi, j'ai une histoire comme tout le monde,
00:45:52mais c'est très intéressant parce que je suis enseignante
00:45:54et je vois que chaque fois qu'on voit
00:45:56qu'il y a un problème chez un enfant,
00:45:58dès qu'on voit les parents
00:45:59et qu'on apprend d'une façon ou d'une autre
00:46:01que c'est un traumatisme d'enfance.
00:46:03Ça ne rate pas.
00:46:05Je pense qu'on a tous des traumatismes.
00:46:07Je vais vous raconter si vous voulez,
00:46:08mais on a tous des choses comme ça.
00:46:09Moi, j'avais une famille avec un père et une mère
00:46:12qui s'aimaient beaucoup,
00:46:13qui nous envisageaient de manière très traditionnelle.
00:46:17Mon frère avait des difficultés avec mon père,
00:46:19ce qui est normal.
00:46:20C'est moi, des difficultés avec ma mère,
00:46:22ce qui est, je crois, normal aussi.
00:46:24Et dans les deux cas,
00:46:26moi je suis née, ma mère était très occupée.
00:46:28Elle m'aimait beaucoup, c'est pas la question,
00:46:30mais elle voulait se prouver par rapport à mon père.
00:46:32C'est un peu négligé.
00:46:34Et mon frère a entendu dans sa jeunesse
00:46:38qu'il n'était pas le garçon que mon père attendait
00:46:41parce que ma mère a eu la bêtise de répéter constamment
00:46:43qu'il voulait deux filles, etc.
00:46:45Alors que ce n'était pas du tout ça.
00:46:47Mais ce qu'on a entendu,
00:46:49et ce qu'on a senti, nous, en tant qu'enfants,
00:46:51un an, trois ans,
00:46:52c'est qu'on n'était pas l'enfant qu'on attendait.
00:46:54Ou qu'on n'était pas là.
00:46:56Et une fois qu'on a enregistré ça,
00:46:58on ne s'en débarrasse pas.
00:47:00Je n'ai jamais réussi à construire une relation avec ma mère,
00:47:02et elle n'y est pas arrivée non plus avec moi.
00:47:04Et mon frère a toujours pensé que mon père ne l'aimait pas
00:47:06et qu'il n'était pas l'enfant qu'il...
00:47:08Alors que ce n'était pas du tout.
00:47:10C'est ça qui est incroyable.
00:47:12C'est qu'on construit les choses sur des choses qui n'existent pas.
00:47:14Et en même temps, je pense qu'on peut s'en sortir.
00:47:16Parce que mon père, lui, était quelqu'un qui avait eu une vie catastrophique
00:47:18et qui était devenu quelqu'un d'incroyable
00:47:20qui s'était construit quand même en dépit de tout ça.
00:47:22Donc, ce n'est pas évident du tout.
00:47:24Parce qu'il y a le traumatisme.
00:47:26Et puis, qu'est-ce qu'on en fait ?
00:47:28Est-ce qu'on arrive à s'en sortir ? Est-ce qu'on n'arrive pas à s'en sortir ?
00:47:30C'est compliqué.
00:47:32Mais vous voyez, même quand vous parlez, vous parlez très très vite
00:47:34comme s'il fallait rattraper ce temps
00:47:36qui avait été manqué, qui avait été perdu.
00:47:38Mais c'est utile
00:47:40puisque ça nous permet de parler de la notion
00:47:42d'enfant imaginaire.
00:47:44C'est-à-dire que là, vos parents avaient en tête l'enfant imaginaire
00:47:46et n'avaient pas pu en faire le deuil
00:47:48et l'avaient projeté. C'est ça ?
00:47:50Un enfant imaginaire ?
00:47:52Je ne sais pas, je ne crois pas.
00:47:54Ils ne se sont pas rendus compte de ce qu'ils disaient.
00:47:56Oui, mais ce qu'ils disaient,
00:47:58Sarah, ça faisait écho
00:48:00à un imaginaire, à un fantasme. Ils ne disaient pas les choses
00:48:02comme ça, par-dessus la jambe.
00:48:04Ça faisait écho à une galaxie psychique
00:48:06profonde. Ça parlait de leur désir profond,
00:48:08leur discours.
00:48:10Peut-être.
00:48:12Pour ma mère, oui. Pour mon père, je ne suis pas sûre.
00:48:14Non, vous avez raison.
00:48:16Mais pour mon père, je ne suis pas sûre parce qu'un jour, je sais que
00:48:18j'étais bien, j'avais au moins 30 ans
00:48:20et je lui ai dit, écoute, je suis désolée.
00:48:22Je sais que je ne suis pas la fille que tu aurais voulu.
00:48:24Il aurait voulu une fille brune.
00:48:26Vous voyez qu'il y avait tous les hommes après elle.
00:48:28Moi, j'étais une intellectuelle, mais je suis nulle dans mes relations
00:48:30avec les hommes. Je lui ai dit, je suis désolée, papa.
00:48:32À 30 ans, pas de mari, pas d'enfant.
00:48:34C'est un échec, quand même.
00:48:36Je lui ai dit tout ça.
00:48:38Il me regarde et me dit, mais t'es complètement idiot.
00:48:40Mais pas du tout. Moi, je t'aime beaucoup telle que t'es.
00:48:42Qu'est-ce que tu racontes ? C'est extraordinaire.
00:48:44Je m'étais construite moi-même. Quelque chose
00:48:46qui n'était même pas réel.
00:48:48Ou peut-être que vous cerniez quelque chose qui lui échappait.
00:48:50Et votre mère, alors, sur cet enfant imaginaire ?
00:48:52Réfléchissez.
00:48:54Ma mère, c'est compliqué.
00:48:56Entre mon frère et moi.
00:48:58Mon frère, elle voulait projeter
00:49:00sa famille sur mon frère. Elle voulait que mon frère
00:49:02soit de son sang. Et les relations de mon père
00:49:04avec la famille de ma mère étaient compliquées.
00:49:06Donc, répéter constamment
00:49:08que mon frère ressemblait
00:49:10à la famille de ma mère n'était pas une bonne idée.
00:49:12C'est ce qu'elle faisait.
00:49:14Avec moi, c'est plus compliqué.
00:49:16J'avais beaucoup d'embêtements,
00:49:18beaucoup de caractères.
00:49:20Et ma mère est une femme qui est compliquée.
00:49:22Elle n'aimait pas.
00:49:24Par exemple,
00:49:26elle n'arrivait pas à gérer
00:49:28un enfant qui ne faisait pas
00:49:30tout ce qu'elle voulait. Il fallait faire tout ce qu'elle
00:49:32voulait, ma mère.
00:49:34Vous n'étiez pas la fille soumise
00:49:36qui restait sa fille ?
00:49:38Vous étiez rebelle.
00:49:40Je ne le suis toujours pas.
00:49:42Elle voulait un clone.
00:49:44Les mères,
00:49:46avec leurs filles,
00:49:48veulent un clone.
00:49:50En tout cas, elles veulent la fille
00:49:52qu'elles imaginent.
00:49:54C'est en ce sens que Samuel Dock a raison.
00:49:56En tant que mère,
00:49:58on veut la fille
00:50:00qu'on imagine
00:50:02qu'on n'a pas été,
00:50:04être la femme qu'on n'a pas été, etc.
00:50:06On porte en tant que fille
00:50:08des injonctions
00:50:10de la mère.
00:50:12C'est pour ça que je dis souvent que c'est très compliqué
00:50:14pour une fille de devenir la femme
00:50:16qu'elle a envie d'être
00:50:18parce qu'elle a
00:50:20toutes les injonctions de la mère qui veut
00:50:22qu'on devienne la femme qu'elle n'a pas pu être
00:50:24ou qu'elle voudrait être.
00:50:28Vous voyez bien, Sarah, que quelque part,
00:50:30vous avez
00:50:32souffert
00:50:34d'être un petit peu
00:50:36emprisonnée par un discours maternel.
00:50:38Oui.
00:50:40Oui, c'est certain.
00:50:42Comme Linda tout à l'heure,
00:50:44l'avant-dernière auditrice, c'est la même chose.
00:50:46C'est très dur. Vous voyez, ça participe
00:50:48de ce sentiment de sécurité que décrivait
00:50:50Brigitte dans sa belle introduction.
00:50:52Il faut pouvoir se libérer
00:50:54des attentes, des discours parentaux
00:50:56pour devenir soi. Et ça, je pense que
00:50:58c'est important.
00:51:00Oui, mais dans mon cas,
00:51:02je m'en suis libérée parce que j'ai fait tout un travail.
00:51:04Je m'en suis libérée. Le problème,
00:51:06c'est que l'attente est toujours la même. Ma mère
00:51:08a 84 ans et moi j'ai 58 ans
00:51:10et elle continue à faire peser sur moi
00:51:12les mêmes exigences.
00:51:14C'est son problème, c'est plus le vôtre.
00:51:16J'ai du mal.
00:51:18Et donc, vous n'êtes pas
00:51:20si libérée.
00:51:22Non, mais j'en suis consciente déjà.
00:51:24C'est déjà ça, oui.
00:51:26Vous êtes un peu de science. Chaque fois qu'on vous écoute,
00:51:28on apprend toujours quelque chose qui nous semble évident
00:51:30et vous nous mettez en lumière. C'est intéressant.
00:51:32C'est gentil. Je suis ravie d'être
00:51:34une étoile qui met la lumière
00:51:36dans vos âmes. Je suis ravie.
00:51:38Merci, ça me touche.
00:51:40Vous mettez le doigt sur les choses.
00:51:42C'est incroyable.
00:51:44En tout cas, merci de ce que vous avez dit en introduction
00:51:46parce que ça, c'est vraiment quelque chose qui, moi,
00:51:48me révolte.
00:51:50Je sais que les enseignants,
00:51:52que beaucoup de
00:51:54les médecins, certains médecins,
00:51:56etc. voient que des enfants vont
00:51:58mal et pourtant la société
00:52:00ne fait rien et moi ça me met en révolte.
00:52:02Merci de l'avoir dit
00:52:04en tant que professeur. Vous les voyez, vous,
00:52:06bien sûr, les enfants qui
00:52:08traversent un moment difficile.
00:52:10Non seulement ça,
00:52:12mais au nom de... J'ai un exemple très clair
00:52:14en tête. Un jeune
00:52:16qui s'est fait dénoncer pour harcèlement.
00:52:18Alors que ce n'était pas du harcèlement,
00:52:20il disait des bêtises comme souvent les jeunes de ce stade-là.
00:52:22C'était pas...
00:52:24Il a été dénoncé par des filles, il a été suivi par
00:52:26les enseignants qui sont arrivés à l'exclusion
00:52:28de l'établissement, scolarité à la maison
00:52:30et le gamin a très très mal fini
00:52:32et tout ça parce qu'on n'a pas...
00:52:34Moi j'ai alerté et j'ai alerté tout le monde.
00:52:36Personne n'a bougé. Les professeurs
00:52:38sont restés à l'écoute des quelques pestes qui
00:52:40voulaient sa peau et à 14 ans
00:52:42ce gamin s'est retrouvé tout seul
00:52:44à la maison à s'occuper de ses frères et soeurs.
00:52:46Vous voyez,
00:52:48ça pourrait être...
00:52:50Je sais bien, je sais bien.
00:52:52On avance, mais
00:52:54pas toujours dans la bonne direction.
00:52:56C'est vrai, c'est vrai. En tout cas,
00:52:58faites ce que vous pouvez,
00:53:00Sarah, vous êtes sur le terrain, faites ce que vous pouvez
00:53:02et je suis sûre que vous le faites bien.
00:53:04Il vaut mieux signaler pour rien et faire une erreur
00:53:06que l'inverse, rappelons-le.
00:53:08Ça bouge pas, vous pouvez signaler, ça bouge pas.
00:53:10Oui, vous savez, il y a tellement de dossiers.
00:53:12Notre parole n'est pas écoutée, très souvent
00:53:14ce sont des conseillers d'éducation,
00:53:16des gens extérieurs en fait.
00:53:18Un conseiller familial,
00:53:20il est pas dans le collège, il vient une fois de temps en temps
00:53:22et il décide qu'ils en savent plus que nous
00:53:24et nous quand on parle, ils disent vous n'êtes pas des professionnels
00:53:26et donc ils transmettent des informations
00:53:28entre eux, mais nous ils ne nous transmettent pas, ils estiment qu'on n'est pas des pros
00:53:30alors que justement on est au contact.
00:53:32Tout à l'heure, Brigitte disait quelque chose
00:53:34sur un chien et elle était toute émue, je l'ai senti.
00:53:36Vous voyez, moi j'amène
00:53:38les animaux en classe, et bien amener
00:53:40un animal, amener un enfant, me révéler
00:53:42tout un contexte familial parce que je racontais
00:53:44que quand un chien va mort, il faut faire attention
00:53:46et elle m'a dit, et elle est venue me voir
00:53:48après quand, elle m'a dit oui, mon père a tué mon chien.
00:53:50Et donc j'ai pris le temps
00:53:52de l'écoute et ce qui était extraordinaire, c'était tout ce
00:53:54qu'il y avait derrière, c'est-à-dire que le père avait tué le chien
00:53:56mais le père avait battu la mère et c'est
00:53:58grâce à cet animal que la parole
00:54:00s'est libérée et que la petite a pu
00:54:02sortir de sa souffrance.
00:54:04Oui, ça fait écho parce que dans l'Enfant Thérapeute, je raconte
00:54:06comment c'est un chien qui a sauvé ma mère en prévenant
00:54:08les secours du drame qu'elle vivait
00:54:10chez elle et des maltraitances
00:54:12et du sadisme qu'elle subissait chez elle.
00:54:14Donc bien sûr, ça trouve un écho très très fort.
00:54:16Et combien d'enfants, grâce à un animal
00:54:18ont une sorte de tuteur
00:54:20dans des enfances assez terribles ?
00:54:22Donc oui,
00:54:24bien sûr, bien sûr.
00:54:26Merci beaucoup de votre témoignage, Sarah.
00:54:28Merci à vous. On fait une petite pause, on se retrouve
00:54:30dans un instant.
00:54:3214h16,
00:54:34Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:54:3614h16, Brigitte Lahaye,
00:54:38Sud Radio. Et vous l'avez réclamé,
00:54:40il est là, nous avons un homme avec nous,
00:54:42Samuel Dox et Philippe.
00:54:44Merci Philippe d'être avec nous. Bonjour.
00:54:46Bonjour Brigitte.
00:54:48Et Samuel qui est avec nous aussi.
00:54:50Samuel, bonjour.
00:54:52Aucun problème, voyons, aucun problème.
00:54:54Allez-y,
00:54:56on vous écoute, je vous en prie.
00:54:58Du coup,
00:55:00par rapport au sujet de l'émission,
00:55:02moi j'ai eu une rupture
00:55:04il n'y a pas très longtemps et ça m'a déclenché
00:55:06une
00:55:08douleur et une émotion
00:55:10très très forte où j'ai senti
00:55:12que l'amour de ma mère,
00:55:14c'est là où je me suis rendu compte que l'amour de ma mère,
00:55:16l'affection de ma mère n'avait pas été présente
00:55:18quand j'étais jeune.
00:55:20Et du coup,
00:55:22ça m'a vraiment
00:55:24bouleversé et j'ai eu
00:55:26beaucoup de mal à passer le cap.
00:55:28J'y travaille, je vois une hypno
00:55:30et une psy.
00:55:34Bravo.
00:55:36Bravo Philippe, bravo parce que
00:55:38ce chagrin d'amour,
00:55:40vous l'avez,
00:55:42vous l'avez subi bien sûr,
00:55:44il a failli vous perdre
00:55:46et vous avez su
00:55:48vous rendre compte que vous aviez
00:55:50besoin d'être aidé et donc c'est en ça que je
00:55:52dis bravo parce que
00:55:54c'est bien, ça va
00:55:56vous permettre de grandir
00:55:58justement.
00:56:00Le tout c'est de réussir à
00:56:02bien construire
00:56:04tout ce qu'il faut
00:56:06pour vraiment essayer de
00:56:08passer ce cap là
00:56:10et c'est ça qui est assez difficile
00:56:12parce que tellement de souvenirs
00:56:14se viennent se mélanger
00:56:16entre la petite enfance, l'adolescence
00:56:18et même l'âge adulte
00:56:20et c'est là où
00:56:22c'est compliqué à
00:56:24mettre en place et
00:56:26d'essayer de guérir ce genre de choses.
00:56:28Oui mais la rupture, elle a lieu il y a
00:56:30combien de temps ? Il n'y a pas longtemps, il y a un mois
00:56:32et demi. Ah oui c'est tout frais.
00:56:34Vous en avez pour 2-3 ans Philippe.
00:56:38Non mais je veux dire
00:56:40ça va aller mieux
00:56:42assez rapidement
00:56:44mais il va falloir...
00:56:46Vous avez commencé le chemin et le chemin
00:56:48il est sans fin.
00:56:52N'attendez pas des résultats
00:56:54laissez vous guider tranquillement
00:56:56et prenez ce que
00:56:58chaque jour vous apporte.
00:57:00Oui voilà, c'est ce que j'essaie
00:57:02de faire.
00:57:04Je conscientise tout ça
00:57:06et je le réalise.
00:57:08Du coup,
00:57:10ça m'aide vachement à
00:57:12relativiser puisque même si je sais que ma mère
00:57:14elle a fait son possible
00:57:16mon père aussi
00:57:18tout a été de leur maximum
00:57:20ils n'ont pas fait ça exprès
00:57:22mais c'est sûr qu'un enfant
00:57:24blessé reste un enfant blessé.
00:57:26Faire quoi exprès ? Donnez-nous
00:57:28des détails. De ne pas avoir
00:57:30d'attention
00:57:32d'affection
00:57:34et de mots tendres et tout ça.
00:57:36C'est ce qui a manqué en vous.
00:57:38Et peut-être
00:57:40que vous avez trop recherché l'affection
00:57:42avec cette femme qui vous a quitté
00:57:44parce que vous l'avez étouffée.
00:57:46Je ne pense pas.
00:57:48Je pense que c'est un petit peu plus compliqué que ça
00:57:50parce qu'on était un petit peu à distance
00:57:52on ne visait pas ensemble
00:57:54on était à distance et je pense
00:57:56qu'elle aussi avait un petit peu de blessure
00:57:58et il y a aussi que ma mère était encore autour
00:58:00de moi et je pense que
00:58:02je l'ai ramenée à côté
00:58:04de moi peut-être inconsciemment
00:58:06pour essayer de trouver encore son amour
00:58:08qu'elle pourrait me donner alors que
00:58:10ce n'est pas à l'âge qu'elle a que je vais
00:58:12rattraper le temps perdu.
00:58:14Et je pense
00:58:16que vous disiez tout à l'heure Brigitte, il y a une chose intéressante
00:58:18que j'ai percutée, c'est que
00:58:20vous disiez dans les relations amoureuses, le sexe
00:58:22c'était vraiment quelque chose où on allait chercher
00:58:24justement de l'amour et je pense que
00:58:26toute ma vie sexuelle a été
00:58:28un peu basée sur ça.
00:58:30Ah oui.
00:58:32Bienvenue au club !
00:58:34C'est ça.
00:58:36On s'en rend compte bien plus tard
00:58:38même si je m'en suis rendu compte, il y a des moments
00:58:40où je m'en rendais compte mais je ne le
00:58:42réalisais pas.
00:58:44Oui mais c'est important
00:58:46parce que le sexe est tellement
00:58:48encore tabou
00:58:50au fond.
00:58:52Mais c'est bien sûr qu'on recherche
00:58:54on fait comme on peut
00:58:56tous et toutes.
00:58:58Mais ça peut même être devenir une addiction
00:59:00et douloureux le sexe à un certain niveau.
00:59:02Quand on cherche trop à se réparer
00:59:04de ce côté-là, ça peut même devenir destructeur.
00:59:06Oui parce que de toute manière
00:59:08justement on veut
00:59:10récupérer l'amour qu'on n'a pas eu
00:59:12et on se rend compte que quand on fait l'amour
00:59:14on ne l'a pas.
00:59:16Il n'y a pas de retour.
00:59:18Il n'y a rien.
00:59:20C'est frustrant.
00:59:22Il n'y a pas rien.
00:59:24Je crois qu'il faut être plus indulgent que ça
00:59:26avec vous et
00:59:28avec le sexe.
00:59:30Au moment où on fait l'amour
00:59:32il y a quand même
00:59:34ou on baise si vous préférez
00:59:36il y a quand même
00:59:38des hormones qui sont
00:59:40relâchées dans le corps
00:59:42et qui sont aussi des hormones
00:59:44notamment
00:59:46dopamine, endorphine, sérotonine.
00:59:48Donc ça nous donne quand même le sentiment
00:59:50à ce moment-là d'exister et d'être aimé
00:59:52parce qu'il y a quelque chose qui se passe
00:59:54de très fort
00:59:56et donc ça
00:59:58nous permet aussi de nous sentir exister.
01:00:00Donc il se passe quand même des choses.
01:00:02Mais à un moment donné on va nourrir
01:00:04si je puis dire le premier étage
01:00:06de notre besoin d'affection
01:00:08puis une fois que ce premier étage sera nourri
01:00:10on va essayer d'avoir le deuxième
01:00:12et le deuxième c'est un peu plus
01:00:14de la tendresse et de l'affection
01:00:16qu'on recherche. Et c'est vrai que dans des relations
01:00:18très sexes on a le premier étage
01:00:20on n'a pas le deuxième.
01:00:22Je crois que c'est ça qui vous fait dire
01:00:24qu'on n'a rien parce qu'à un moment donné
01:00:26vous avez espéré
01:00:28autre chose que juste du sexe.
01:00:30Oui oui je pense bien
01:00:32et puis après il y a ma part aussi
01:00:34je pense que j'apporte aussi
01:00:36j'apportais comme je ne sais pas ce que c'est
01:00:38j'apporte un
01:00:40espèce de blocage.
01:00:42Vous ne savez pas communiquer
01:00:44avec les mots qu'il faut
01:00:46et donc les femmes avec qui vous avez
01:00:48fait l'amour ont cru que vous faisiez juste
01:00:50un acte sexuel.
01:00:52Il faut savoir
01:00:54s'ouvrir
01:00:56il faut faire tomber ses défenses
01:00:58c'est toute une vie d'être capable
01:01:00d'aimer.
01:01:02Vous couchez avec
01:01:04d'autres femmes en parallèle de votre compagne ?
01:01:06Non.
01:01:08Avant oui
01:01:10ça m'était arrivé une fois ou deux
01:01:12surtout une
01:01:14compagne que j'avais qui était
01:01:16rigolo c'était un mur
01:01:18je ne pouvais pas discuter avec elle, elle boudait
01:01:20et ça m'est arrivé
01:01:22une fois ou deux par craquage
01:01:24parce que j'avais besoin de tendresse
01:01:26j'avais besoin d'amour et donc voilà.
01:01:28Oui ça m'est arrivé.
01:01:30Vous découvrez
01:01:32votre besoin d'amour
01:01:34et l'enfant blessé
01:01:36que vous étiez
01:01:38c'est chouette, bravo.
01:01:40C'est un bon travail.
01:01:42Ce qui vous fait mal cicatrisera
01:01:44à force de travail
01:01:46sur vous-même et ça vous permettra de rencontrer
01:01:48quelqu'un qui soit digne de tout cet
01:01:50amour que vous avez à donner, donc c'est bien.
01:01:52Exactement, oui.
01:01:54Et puis vous venez
01:01:56de faire un don formidable
01:01:58certainement à beaucoup d'hommes qui écoutent.
01:02:00Certainement, peut-être, oui.
01:02:02J'espère.
01:02:04J'en suis certaine.
01:02:06Et puis ça va faire du bien
01:02:08à beaucoup de femmes aussi qui vont peut-être
01:02:10comprendre que de temps en temps quand un homme
01:02:12fait l'amour avec, il cherche aussi de l'amour.
01:02:14Oui, je pense
01:02:16que souvent c'est comme ça.
01:02:18Bien sûr que c'est comme ça.
01:02:20Merci beaucoup Philippe, merci à vous.
01:02:22Et puis vous avez un joli prénom,
01:02:24je ne cesse de le répéter.
01:02:26Allez, on fait une petite pause, on va parler
01:02:28des perversions sexuelles
01:02:30et ça c'est pas faire l'amour évidemment.
01:02:32Sud Radio, parlons vrai.
01:02:34Sud Radio, parlons vrai.
01:02:36Brigitte Ley, Sud Radio
01:02:38Le sexe au conseil.
01:02:40Alors Samuel Dock, le sexe
01:02:42c'est bien, il n'y a pas de problème,
01:02:44c'est même parfaitement bien,
01:02:46sauf qu'il faut faire attention
01:02:48aux pervers et aux perversions
01:02:50sexuelles. Donc c'est le propos
01:02:52de mon sexe au conseil.
01:02:54En matière de sexualité, vous le savez certainement,
01:02:56il y a ce qu'on appelle la norme.
01:02:58Ça ne signifie pas la même chose que le normal.
01:03:00La norme, c'est les pratiques
01:03:02sexuelles les plus répandues dans une société
01:03:04à un moment donné.
01:03:06Alors ça dépend évidemment de l'époque,
01:03:08mais également de la culture. Par exemple,
01:03:10on considère aujourd'hui que la sodomie
01:03:12est entrée dans la norme.
01:03:14C'est loin d'être le cas
01:03:16il y a un siècle,
01:03:18puisque c'était encore considéré
01:03:20comme une perversion. Bref.
01:03:22Néanmoins, il y a quand même quelques pratiques
01:03:24sexuelles qui ne rentrent pas dans la norme,
01:03:26qui du point de vue de la
01:03:28sexologie, et là je parle bien de la sexologie,
01:03:30donc de la science
01:03:32de la sexualité,
01:03:34ne rentrent pas pour autant dans des pratiques
01:03:36perverses. Donc il faut bien faire la différence.
01:03:38Par exemple,
01:03:40l'urophilie, aimer qu'on nous
01:03:42fasse pipi dessus,
01:03:44c'est considéré,
01:03:46c'est pas dans la norme,
01:03:48ça va choquer énormément de gens,
01:03:50mais c'est pas pour autant qu'on va considérer que c'est une
01:03:52pratique perverse en sexologie.
01:03:54Si c'est entre
01:03:56adultes consentants. C'est pareil pour le sadomasochisme,
01:03:58etc. Alors, là où
01:04:00ça se complique un peu,
01:04:02c'est qu'on va souvent considérer que
01:04:04par exemple le sadomasochisme
01:04:06c'est une pratique perverse, parce que c'est pas la nôtre.
01:04:08Absolument. Alors qu'est-ce que
01:04:10je suis content de vous l'entendre dire. Donc il faut faire
01:04:12très attention.
01:04:14Absolument. Et c'est pour ça que je crois que c'est
01:04:16bien de comprendre que souvent, on va
01:04:18considérer qu'une perversion
01:04:20sexuelle, c'est par
01:04:22rapport à nous, et donc c'est une
01:04:24observation subjective.
01:04:26Très bien dit. Alors,
01:04:28voilà ce qu'est une perversion sexuelle.
01:04:30Toute pratique qui serait
01:04:32contraire à la loi, comme
01:04:34évidemment la pédophilie,
01:04:36il y en a
01:04:38quelques-unes d'autres, bien sûr.
01:04:40De même, un individu qui
01:04:42forcerait son ou sa partenaire
01:04:44à ne faire l'amour qu'à
01:04:46sa façon et uniquement pour son
01:04:48propre plaisir. Ça peut être
01:04:50notamment le cas lorsqu'une personne va obliger
01:04:52l'autre à aller en club libertin
01:04:54et l'obliger
01:04:56vraiment. Voilà.
01:04:58En revanche, une pratique
01:05:00sexuelle en dehors de la norme, mais
01:05:02pratiquée entre deux adultes tout à fait
01:05:04consentants, ne doit pas être jugée comme perverse.
01:05:06Voilà. Bravo, Brigitte. Parce que
01:05:08dans une époque comme la nôtre, qui redevient
01:05:10étonnamment crispée sur
01:05:12le plan moral, on oublie absolument
01:05:14cancel culture
01:05:16et compagnie. Franchement,
01:05:18je suis fier de faire partie
01:05:20de cette émission. Je suis honoré par votre invitation.
01:05:22Pourquoi ? Parce que j'en ai
01:05:24assez qu'on stigmatise les fantaisies
01:05:26érotiques. Vous parlez
01:05:28des uros, BDSM, fétiches.
01:05:30Ça fait de mal à personne.
01:05:32Quand il y a le consentement entre adultes, il faut
01:05:34arrêter de croire que parce qu'on refuse
01:05:36de voir ces dissidences sexuelles, elles n'existent
01:05:38pas. Merci, Brigitte.
01:05:40Franchement, beaucoup de mes patients
01:05:42nous suivent et je sais que beaucoup de gens
01:05:44nous écoutent. Il n'y a pas beaucoup de gens qui
01:05:46rappellent ça, ce que vous faites là, ce courage là
01:05:48de dire, oui, il n'y a pas de normes
01:05:50sexuelles. Il y a des variations
01:05:52érotiques. Et tant qu'on s'est entre adultes
01:05:54consentants, développons notre sexualité.
01:05:56Rêvons-la. Merci, Brigitte, pour ça.
01:05:58Je vous en prie. Bruno
01:06:00est avec nous. Merci, Bruno, de prendre la parole.
01:06:02Bonjour. Oui, bonjour.
01:06:04On s'était
01:06:06déjà eu une fois.
01:06:08Bonjour déjà à Samuel et bonjour à Brigitte.
01:06:10Bonjour, bonjour, bonjour.
01:06:14Voilà, j'ai eu
01:06:16un problème
01:06:18au niveau
01:06:20de mon boulot qui me rappelle
01:06:22justement ce que j'ai vécu dans mon
01:06:24enfance, en fait.
01:06:26C'est-à-dire ?
01:06:28Le comportement
01:06:30de mon patron
01:06:36me faisait penser
01:06:38aux attitudes qu'avait ma mère vis-à-vis de moi,
01:06:40en fait.
01:06:42Et du coup,
01:06:44j'ai essayé
01:06:46de...
01:06:48Quand je rentrais chez moi, en fait, le soir,
01:06:50j'essayais de comprendre
01:06:52pourquoi
01:06:54je faisais ce parallèle.
01:06:56Je ne comprenais pas du tout.
01:06:58Et ça me mettait...
01:07:02Je me suis mis à...
01:07:04Ça fait un an,
01:07:06et là, j'ai eu un burn-out, là,
01:07:08qui s'est déclaré.
01:07:10J'ai pété le câble.
01:07:12J'ai pété...
01:07:14Je ne supportais... J'étais fatigué
01:07:16moralement.
01:07:18Et je...
01:07:20Je suis en burn-out
01:07:22depuis trois mois, en fait.
01:07:24Voilà.
01:07:26Je comprends. Et vous savez,
01:07:28moi-même, j'ai une grande tendance à l'épuisement professionnel.
01:07:30Je bosse beaucoup entre les livres, le cabinet. Vous vous imaginez
01:07:32tout à fait. Et je crois
01:07:34que parfois, lorsqu'on fait ça, lorsqu'on travaille
01:07:36d'arrache-pied pour plaire à un quelconque patron,
01:07:38c'est parce que
01:07:40on essaie de plaire aux parents qui ont fait défaut.
01:07:42Moi, je me suis rendu compte de ça. Alors là, j'ai réussi à inverser
01:07:44la tendance, évidemment,
01:07:46grâce à mon propre travail analytique.
01:07:48Mais j'ai su me dire, arrête, Samuel.
01:07:50Arrête d'essayer de suivre
01:07:52des injonctions pour plaire à un père
01:07:54qui n'existe pas. Et il faut savoir se mettre un stop
01:07:56et savoir d'abord prendre soin de soi-même.
01:07:58En tout cas, là, c'est votre corps qui vous l'a dit,
01:08:00le stop. Mais Bruno...
01:08:02C'est même le moral, quoi. Je me reconnaissais pas.
01:08:04Et je me suis
01:08:06reconnu dans...
01:08:08Mon attitude refusait
01:08:10de ressentir des moments
01:08:12comme de la colère que je ne
01:08:14maîtrisais plus. J'ai eu
01:08:16un excès de colère
01:08:18qui me faisait peur à moi-même
01:08:20parce que j'avais travaillé dessus.
01:08:22J'ai fait deux fois de l'EMDR.
01:08:24J'ai fait
01:08:26pas mal de...
01:08:28J'ai vu beaucoup de psychologues.
01:08:30Et là, je trouve que je suis
01:08:32retombé dans quelque chose
01:08:34que je n'aime pas du tout.
01:08:36Qu'il n'aime pas du tout.
01:08:38Bruno, vous savez bien qu'on
01:08:40travaille et puis on avance
01:08:42sur son chemin, comme on le dit depuis tout à l'heure.
01:08:44Et puis par moment, on rencontre un obstacle
01:08:46un peu important
01:08:48et on a l'impression qu'on regresse.
01:08:50Mais si vous vous retournez
01:08:52et vous regardez d'où vous venez,
01:08:54vous voyez bien que vous avez avancé.
01:08:56Est-ce que ça vous ennuie
01:08:58de nous dire en quoi
01:09:00votre patron vous rappelait votre mère
01:09:02pour qu'on comprenne mieux
01:09:04et que les auditeurs comprennent bien ?
01:09:06En fait, je vous avais expliqué la dernière fois
01:09:08que ma mère me considérait
01:09:10un peu comme un objet.
01:09:12Comme un
01:09:14faire-valoir.
01:09:16Elle changeait vite
01:09:18d'avis. Ça veut dire qu'au début, c'était
01:09:20bien, puis après, c'était pas bien.
01:09:22Ça basculait très vite.
01:09:24Et moi, mon seul truc,
01:09:26c'était que ça se passe bien.
01:09:28Je prenais sur moi
01:09:30pour que toujours ça se passe bien.
01:09:32Et je mettais
01:09:34beaucoup d'énergie.
01:09:38Mais c'est épuisant
01:09:40quand de toute façon, vous avez
01:09:42un jour une bonne note, le lendemain
01:09:44une mauvaise note pour la même chose. On l'a dit tout à l'heure
01:09:46en début d'ébullition, c'est épuisant.
01:09:48Et c'est normal que
01:09:50si votre patron a agi
01:09:52comme ça avec vous, ça vous a
01:09:54renvoyé à quelque chose
01:09:56qui est...
01:09:58C'est ça.
01:10:00Et c'est très juste ce que vient dire Brigitte,
01:10:02mais je vais vraiment vous donner une piste à creuser
01:10:04qui moi m'a beaucoup aidée et dont je parle dans l'Enfant Thérapeute.
01:10:06C'est que quand on est face à une mère comme ça,
01:10:08imprédictible, on va essayer
01:10:10de développer des stratégies de contrôle extrêmement
01:10:12fortes. Je suis sûr que vous êtes quelqu'un qui essayez
01:10:14de contrôler beaucoup, beaucoup, beaucoup, tous les périls
01:10:16de votre environnement.
01:10:18J'aurais pu le dire, j'étais même en train de le faire.
01:10:20Attendez, je finis juste, sinon vous allez perdre
01:10:22mon fil. Donc,
01:10:24il ne faut pas trop contrôler, parce que
01:10:26plus vous allez essayer de contrôler, et plus ça
01:10:28va nourrir cette irritabilité, cette
01:10:30fatigabilité, et plus vous allez, je reprends
01:10:32vos mots, péter un câble. Il faut
01:10:34essayer d'accueillir vos émotions,
01:10:36de vous poser un peu, d'être dans ce
01:10:38prendre soin, parce que plus on essaie de contrôler
01:10:40quelque chose, et plus on le cultive. Vous comprenez ?
01:10:42Il faut lâcher.
01:10:44Dans mon boulot,
01:10:46dans mes boulots,
01:10:48parce que là, je vais changer,
01:10:50c'est pas possible de vivre avec...
01:10:52Je peux pas être sous un patron qui est comme ça.
01:10:54Pour moi, parce que ça me renvoie trop
01:10:56à mon enfance.
01:10:58Du coup, je suis obligé
01:11:00de contrôler, parce que
01:11:02j'ai peur...
01:11:04Maintenant, j'ai eu...
01:11:06Oui, vous avez peur de quoi, justement ?
01:11:08De tout, en fait.
01:11:10J'ai eu peur du public, j'ai eu peur
01:11:12de sortir.
01:11:14En fait, je suis
01:11:16suivi actuellement
01:11:18par un psychologue,
01:11:20et je disais
01:11:22beaucoup que chez moi, c'est mon sanctuaire.
01:11:24Oui, mais Bruno,
01:11:26oui, parce que chez vous, vous pouvez
01:11:28enfin à peu près tenir debout.
01:11:30Ce qu'il faut que vous compreniez,
01:11:32c'est que votre mère
01:11:34ne vous a pas permis de tenir debout.
01:11:36Puisqu'un coup, vous vous balanciez
01:11:38à droite, un coup, vous vous balanciez à gauche.
01:11:40Et il faut que vous compreniez
01:11:42que ça oscille
01:11:44sans arrêt en vous. Vous voyez ce que
01:11:46je veux dire ? Et donc,
01:11:48dès que vous êtes face à quelqu'un
01:11:50qui va vous dire blanc
01:11:52et puis noir dans la même
01:11:54journée, à nouveau, ça vous renvoie
01:11:56à ce manque d'enracinement.
01:11:58Donc, ce qu'il faut faire, Bruno,
01:12:00c'est pas vous contrôler,
01:12:02et pas essayer de chercher le plus
01:12:04possible. C'est aller travailler
01:12:06dans ce qui va vous permettre
01:12:08de vous enraciner. Je pense, par
01:12:10exemple, aux arts martiaux. Je pense
01:12:12à des choses qui vont, dans votre
01:12:14corps, vous permettre de vous sentir
01:12:16toujours debout. Est-ce que vous voyez
01:12:18ce que je veux dire ?
01:12:19En fait, j'ai repris le sport
01:12:21qui me fait du bien.
01:12:22J'en suis certaine, oui.
01:12:24Mais pas n'importe quel sport.
01:12:26Il y a plus du combat.
01:12:28Alors, si c'est...
01:12:30Oui, oui, les arts
01:12:32martiaux, il y a des sports de
01:12:34combat dans les arts martiaux. Vous comprenez,
01:12:36il faut que vous vous sentiez
01:12:38capable de
01:12:40tenir debout.
01:12:42Au sens, vraiment
01:12:44bien enraciné.
01:12:46Et votre mère
01:12:48ne vous a pas apporté cette sécurité-là.
01:12:50Et c'est pour ça que, dès que quelqu'un
01:12:52est ce que disait... Alors, qu'est-ce
01:12:54qu'il vous reste à faire ? À contrôler. Mais contrôler,
01:12:56ça vous use.
01:12:58Absolument. On ne peut pas contrôler
01:13:00l'incontrôlable. On ne peut pas essayer
01:13:02de toujours devancer l'avenir. Il faut vivre l'instant
01:13:04quand il se présente. Et là, vous parlez de ce repli
01:13:06chez vous, de cette angoisse
01:13:08qui surgit face à votre patron.
01:13:10C'est intenable. Il faut le relaisser de la place
01:13:12à l'imprévu et
01:13:14essayer peut-être de commencer en lâchant sur des
01:13:16petites choses du quotidien. Par exemple,
01:13:18quand vous pliez des chauds chez vous, le ménage ou quoi.
01:13:20Et vous vous rendre compte que se lâcher le contrôle
01:13:22n'est pas dangereux, pour que vous puissiez
01:13:24l'étendre peu à peu à l'ensemble des domaines
01:13:26de votre existence.
01:13:28Une chose qui marche très très bien,
01:13:30quand on se sent comme ça vacillé,
01:13:32pour prendre mon image,
01:13:34il faut respirer profondément.
01:13:36Respirer dans le ventre
01:13:38pour bien montrer que
01:13:40on est en soi
01:13:42et qu'on ne va pas être emporté
01:13:44par la tempête qui tout d'un coup
01:13:46nous donne l'impression d'être envahi.
01:13:48Bon courage Bruno.
01:13:50Oui, bon courage. Pour l'instant,
01:13:52déjà, remettez-vous de votre
01:13:54Borneo. C'est l'essentiel.
01:13:56On vous embrasse Bruno.
01:13:58Merci. On fait une petite pause.
01:14:00On se retrouve dans un instant.
01:14:12Samuel Dock est avec nous.
01:14:14Nous parlons des blessures d'enfance.
01:14:16Il faudra refaire cette émission. Samuel,
01:14:18on a beaucoup d'appels. On va essayer de
01:14:20prendre Céline et Aurélie qui sont
01:14:22là. Céline, bonjour.
01:14:24Oui, bonjour.
01:14:26Merci. On vous a fait attendre en plus.
01:14:28Allez-y, je vous en prie.
01:14:30Voilà.
01:14:32En fait, moi j'aurais beaucoup de choses
01:14:34à dire.
01:14:36Allez-y, on vous écoute.
01:14:38On a été tous
01:14:40enfants thérapeutes dans la fratrie.
01:14:42Mon frère et mes deux soeurs.
01:14:44Et ça a été
01:14:46plutôt difficile.
01:14:48En tout cas, en étant enfant,
01:14:50ça a été difficile.
01:14:52En étant adulte,
01:14:54on a trouvé...
01:14:56Pour moi, je ne peux pas parler pour mes soeurs
01:14:58et mon frère. Je suis un peu
01:15:00enrhumée, excusez-moi.
01:15:02Du coup,
01:15:04j'ai toujours cherché un équilibre.
01:15:06En fait,
01:15:08c'est un petit peu
01:15:10ma porte de sortie, on va dire.
01:15:12J'ai recherché
01:15:14un équilibre. Un équilibre entre quoi et quoi ?
01:15:18Pour le manque d'amour,
01:15:20de sécurité, de tout.
01:15:22On a été enfants thérapeutes parce que ma maman
01:15:24était alcoolique.
01:15:26Mais là-dessus, bien plus tard.
01:15:28Mes parents ont divorcé, j'avais 5 ans.
01:15:32Au fil du temps, on a compris.
01:15:34Mais on a été placés parce que mon père
01:15:36n'a pas voulu s'occuper de nous.
01:15:38Placés dans la même famille
01:15:40d'accueil ou séparés ?
01:15:42On a été séparés.
01:15:44En fait, mon frère... On est du même père,
01:15:46mais on est tous deux pères différents,
01:15:48à part mon frère.
01:15:50De mère différente, vous voulez dire ?
01:15:52Non, de père.
01:15:54Vous cherchez l'équilibre,
01:15:56j'imagine,
01:15:58entre un peu
01:16:00d'amour avec quelqu'un
01:16:02et en même temps un peu de sécurité toute seule,
01:16:04c'est ça ?
01:16:06Moi, tout ça, j'ai trouvé
01:16:08toute seule. J'ai pas eu besoin de quelqu'un
01:16:10pour trouver ça.
01:16:12Parce que j'avais certainement la force,
01:16:14certainement. Mais mon frère, lui,
01:16:16il a eu un traumatisme, lui,
01:16:18beaucoup plus grave. C'est pour ça que je l'ai accompagné
01:16:20et qu'on a été placés
01:16:22à la Dallas et qu'on a été suivis par
01:16:24des psychologues.
01:16:26Quel traumatisme ?
01:16:28C'est mon frère qui a vécu l'inceste.
01:16:30Avec le père ?
01:16:32Non, pas du tout.
01:16:34Pas avec le père. Avec un inconnu.
01:16:36Donc c'est pas un inceste.
01:16:38C'est un viol.
01:16:40C'est un viol.
01:16:42C'est pas grave.
01:16:44C'est terrible pour votre frère
01:16:46mais c'est vous qui appelez.
01:16:48Et donc j'ai envie de vous dire,
01:16:50c'est pas parce qu'il a peut-être vécu quelque chose de
01:16:52pire que
01:16:54vous allez bien et
01:16:56peut-être que vous allez moins bien que lui.
01:16:58Vous voyez ce que je veux dire ?
01:17:00Donc c'est important de penser à vous
01:17:02et de travailler sur vous
01:17:04même si vous pensez
01:17:06que votre frère va plus mal que vous.
01:17:08C'est une belle analyse.
01:17:10C'est vraiment
01:17:12important ça parce que
01:17:14chacun a son
01:17:16fardeau. Il faut pas, sous prétexte
01:17:18que l'autre a un fardeau plus lourd,
01:17:20laisser son fardeau de côté.
01:17:22Oui. Non, non.
01:17:24Mais bon,
01:17:26je sais pas.
01:17:28J'ai jamais eu besoin
01:17:30j'ai jamais ressenti en tout cas
01:17:32le besoin d'être
01:17:34suivi ou quoi que ce soit.
01:17:36J'ai recherché l'équilibre et je l'ai trouvé.
01:17:38Parce que vous êtes l'enfant thérapeute de votre frère.
01:17:40Voilà, vous avez fait un transfert.
01:17:42Mais le risque quand on est enfant thérapeute
01:17:44surtout vous voyez, c'est de reproduire
01:17:46cela, j'en parle très bien dans mon
01:17:48ouvrage évidemment, parce que comme on a
01:17:50vécu des blessures, on peut attendre la génération d'après
01:17:52qu'elle nous répare et ainsi qu'elle devienne
01:17:54elle-même enfant thérapeute.
01:17:56Et c'est ça le problème. C'est que c'est souvent une souffrance
01:17:58intergénérationnelle. Alors moi j'ai
01:18:00l'impression qu'il y a eu une résilience
01:18:02de tous côtés, c'est-à-dire la
01:18:04résilience déjà de ma mère alcoolique
01:18:06dépendante aussi à l'affection
01:18:08à tout ça, tout ce qu'elle n'avait pas eu.
01:18:10Comment ça résiliente alors ? C'est-à-dire qu'elle
01:18:12aurait guéri spontanément vous voulez dire ?
01:18:14Non mais nous on a été
01:18:16derrière, si vous voulez
01:18:18on a réparé parce que
01:18:20c'est le sentiment que j'ai eu.
01:18:22On ne peut pas réparer ça. Vous ne pouvez pas
01:18:24réparer l'alcoolisme de votre mère, les blessures qui ont
01:18:26conduit à cet alcoolisme-là ? Non ça c'est un mythe.
01:18:28Ça ne s'est pas répété. Nous on n'a pas
01:18:30été alcoolique. Ah oui, d'accord.
01:18:32C'est ça que je voulais dire.
01:18:34Et ensuite ?
01:18:36Comment dire ?
01:18:38Il y aurait beaucoup à dire.
01:18:40Mais voilà.
01:18:42Vous allez bien Céline ? Vous vous sentez heureuse
01:18:44dans votre vie ? Oui.
01:18:46Vous vous aimez ?
01:18:48Oui, moi-même, oui.
01:18:50D'accord, d'accord.
01:18:52Qu'est-ce qui dans votre
01:18:54enfance a été
01:18:56votre bouée d'oxygène ?
01:18:58Qu'est-ce qui vous donnait ?
01:19:00Qu'est-ce qui vous mettait en joie ?
01:19:02Euh...
01:19:04C'est peut-être
01:19:06les gens que j'ai rencontrés, les bonnes
01:19:08personnes que j'ai rencontrées. D'accord.
01:19:10On peut rencontrer un chien ?
01:19:12On va en parler on dirait.
01:19:14C'est le fil rouge de l'émission on dirait.
01:19:16Mes grands-parents.
01:19:18Ils m'ont quand même tendu la main.
01:19:20Même si ça n'a pas été
01:19:22à 100%, mais c'est pas grave.
01:19:24C'est bien d'en parler.
01:19:26Parce que je le vois dans mon travail, souvent les grands-parents
01:19:28peuvent être des interlocuteurs d'une grande qualité.
01:19:30Et un peu en dehors
01:19:32de tout le maras de violence, de pulsions.
01:19:34Et ce sont des sauveteurs des fois.
01:19:36Oui, il n'est pas parfait non plus.
01:19:38Personne ne l'est.
01:19:40L'amour et l'affection, il n'y en avait pas.
01:19:42Ah mince.
01:19:44Vous avez rencontré, vous l'avez dit,
01:19:46le chien, ça il vous donne de l'affection à 100%,
01:19:48il n'y a pas de soucis.
01:19:50Et puis des bonnes personnes, vous l'avez dit.
01:19:52C'est ça qui a permis
01:19:54sans doute que vous alliez bien.
01:19:56Et c'est peut-être un message
01:19:58très positif en fin d'émission que je suis
01:20:00contente d'entendre.
01:20:02Parce qu'on sent que vous allez bien.
01:20:04Et puis j'ai l'impression qu'il y a chez vous aussi
01:20:06cette part d'enfant
01:20:08qui reste là et qui est capable de s'émerveiller
01:20:10sur, je sais pas,
01:20:12un rayon de soleil, quelque chose de...
01:20:14Non ? Je me trompe ?
01:20:16Je suis tout à l'heure comme ça.
01:20:18C'est ça, oui.
01:20:20C'est mon équilibre.
01:20:22C'est votre équilibre.
01:20:24Et ça, vous savez, c'est une chance extraordinaire
01:20:26et c'est un don de Dieu que vous avez.
01:20:28Oui, et puis ça développe
01:20:30une sensibilité.
01:20:32En fait, les expériences,
01:20:34ça a développé plein de choses.
01:20:36Je sens
01:20:38les personnes qui vont bien,
01:20:40qui sont fausses,
01:20:42c'est fou, mais...
01:20:44Et vous faites confiance à votre intuition, bravo.
01:20:46Oui.
01:20:48Vous avez votre guide intérieur qui vous permet de traverser,
01:20:50de naviguer,
01:20:52comme on le disait tout à l'heure.
01:20:54C'est vraiment...
01:20:56Eh bien, merci d'avoir pris la parole,
01:20:58parce que ça montre aussi que, malgré,
01:21:00encore une fois, une enfance
01:21:02désastreuse, on peut aller bien.
01:21:04Et moi, je suis ravie aussi d'entendre
01:21:06le témoignage de Céline.
01:21:08Aurélie, il nous reste peu de temps, mais je suis ravie
01:21:10de vous avoir en ligne
01:21:12pour conclure. Bonjour.
01:21:14Vous êtes toute jeune,
01:21:16vous avez 26 ans.
01:21:18Du coup, moi, pour un peu,
01:21:20vous expliquez mon contexte.
01:21:22J'ai grandi, du coup, avec mes parents,
01:21:24avec un grand frère
01:21:26et une soeur jumelle, mais malgré ce
01:21:28cadre normal, mon père n'était pas
01:21:30du tout un père normal,
01:21:32peut-on dire. Il est décédé, là, depuis
01:21:34trois ans. C'était
01:21:36une enfance avec beaucoup de disputes,
01:21:38la police qui est déjà venue à la maison,
01:21:40il est parti en hôpital psychiatrique,
01:21:42j'ai fini à l'hôpital
01:21:44à cause de lui, et du coup,
01:21:46se construire comme ça...
01:21:48Vous avez fini à l'hôpital parce qu'il vous a
01:21:50battu ? Non, parce qu'il y avait
01:21:52une dispute
01:21:54qui avait pris une ampleur énorme,
01:21:56et j'ai cru qu'il allait tuer mon frère.
01:21:58Et du coup, à ce moment-là, je faisais beaucoup de cauchemars,
01:22:00et j'avais un médicament pour m'aider à mieux dormir
01:22:02et ne pas faire de cauchemars, et en fait,
01:22:04il était en train de détrangler mon frère, en même temps,
01:22:06il balançait un pichet en verre
01:22:08à la tête de ma mère, du coup, j'ai paniqué,
01:22:10je suis allée prendre le médicament pour que tout s'arrête.
01:22:12Du coup, j'ai pris mon médicament, et j'aurais dit
01:22:14j'ai pris un médicament, sauf que du coup...
01:22:16Pour vous suicider ?
01:22:18Non, à ce moment-là, non, c'est juste pour arrêter
01:22:20ce qui est en train de se passer, parce que vraiment, je pensais qu'il allait
01:22:22tuer mon frère et qu'il avait pris une ampleur,
01:22:24sauf que comme c'était un médicament pour
01:22:26dormir, en fait, mon coeur, il a...
01:22:28Ben, d'où le fait que je parle de suicide, oui.
01:22:30Voilà, mais de base,
01:22:32c'est vraiment pour arrêter, par contre,
01:22:34il y a découlé de ça dans ma construction...
01:22:36Et vous aviez quel âge
01:22:38pour vous retrouver à l'hôpital ?
01:22:4013 ans, je crois.
01:22:42Aïe, aïe, aïe...
01:22:44Il faut que vous puissiez l'entendre,
01:22:46ça s'apparente à une forme de tentative de suicide,
01:22:48ça, il faut que vous l'entendiez.
01:22:50Quand on prend un médicament pour que ça s'arrête,
01:22:52même si on a du mal à l'accepter,
01:22:54là, je vous fais un cadeau analytique, je vous aide,
01:22:56ça, c'est un appel
01:22:58à l'aide de mort, en fait.
01:23:00À 13 ans, on sait, vous le saviez que c'était dangereux.
01:23:02Honnêtement,
01:23:04j'ai pas analysé, je sais qu'il fallait
01:23:06que cette situation s'arrête,
01:23:08qu'il arrête, qu'il lâche mon frère, et du coup,
01:23:10ça a arrêté effectivement le truc.
01:23:12C'est très grave, en tout cas.
01:23:14Oui, mais vous étiez prête à vous sacrifier
01:23:16pour que votre frère se sauve.
01:23:18C'est bien ce que vous dit
01:23:20Samuel.
01:23:22Le déni.
01:23:24Surtout que, après,
01:23:26j'ai fait vraiment deux tentatives de suicide
01:23:28par la suite, après que mon père
01:23:30soit mort, j'ai...
01:23:32C'est confirmé, donc, une tendance.
01:23:34C'était une toute petite tentative de suicide à 13 ans.
01:23:36Ben oui, ben oui.
01:23:39Oui, ben oui.
01:23:45Mais Aurélie,
01:23:47votre témoignage est très fort, parce que ça montre
01:23:49bien à quel point vous étiez
01:23:51dans la peur, et donc absolument
01:23:53pas dans la sécurité. Vous imaginez
01:23:55à 13 ans de
01:23:57préférer que tout s'arrête tellement on a peur ?
01:23:59Oui.
01:24:01C'est ça aussi, Aurélie.
01:24:03Moi, ça m'est arrivé
01:24:05deux, trois fois de
01:24:07descendre de cheval tellement j'avais peur
01:24:09de tomber et de me faire mal.
01:24:11Et c'est stupide, mais
01:24:13c'est quand la peur est trop forte,
01:24:15on est capable de se faire
01:24:17très, très, très mal.
01:24:19C'est ça qu'il faut que vous entendiez.
01:24:21Je suis ne pro dans ça,
01:24:23malheureusement.
01:24:25Oui, on l'entend, c'est pour ça qu'elle vous dit ça.
01:24:27Mais forcément, Aurélie, dans votre vie,
01:24:29vous êtes capable de vous faire
01:24:31très, très, très mal, parce que vous avez été
01:24:33imprégnée de cette peur.
01:24:35Il faut rejeter ça.
01:24:37Il faut rejeter ce regard mortifère.
01:24:39Il faut le travailler, ça, parce que
01:24:41vous risquez d'avoir un accident grave de voiture,
01:24:43vous risquez d'avoir... Vous comprenez ?
01:24:45Ah ben voilà. Bravo, Brigitte.
01:24:47Ben oui, mais
01:24:49c'est pas drôle, Aurélie.
01:24:51C'est vrai que du coup,
01:24:53l'exemple était rond.
01:24:55Oui, ben oui.
01:24:57Donc, travaillez ça pour
01:24:59vous en sortir. Ça se travaille, Aurélie.
01:25:01Pour le coup, c'est vrai
01:25:03que c'était compliqué.
01:25:05J'ai fait un énorme travail sur moi.
01:25:07Ça fait des années que je me force
01:25:09à aller voir des personnes, pour essayer de comprendre
01:25:11comment moi, maintenant, je fonctionne.
01:25:13Depuis que mon père est mort, je fonctionne
01:25:15très mal.
01:25:17Aurélie, faites
01:25:19les thérapies que vous voulez.
01:25:21Moi, je n'ai pas à juger quelles sont les bonnes et mauvaises
01:25:23thérapies. Il y a des bons thérapeutes et des mauvais.
01:25:25Mais travaillez
01:25:27sur votre corps.
01:25:29Moi, je vous conseille...
01:25:31Je sais que le yoga, ça sera peut-être trop lent
01:25:33pour vous, mais essayez
01:25:35de trouver quelque chose
01:25:37au niveau du corps
01:25:39qui va vous permettre
01:25:41d'habiter votre corps.
01:25:43Est-ce que
01:25:45vous voyez ce que je veux dire ?
01:25:47Oui, je le vois. C'est ce qu'on dit souvent, parce qu'il faut
01:25:49un peu comme se recentrer.
01:25:51Il faut s'incarner.
01:25:53Et vous voyez, pour compléter
01:25:55ce que dit Brigitte sur le corps, bon là, je vais aller
01:25:57sur quelque chose peut-être un peu plus dur à entendre pour vous.
01:25:59Si il y a des tentatives de suicide,
01:26:01je suis obligé de le dire, c'est presque notre responsabilité,
01:26:03si je puis dire, s'il y a comme ça des tentatives
01:26:05de suicide, s'il y a des accidents,
01:26:07et je l'entends vous parler très vite, s'il y a ce côté un peu
01:26:09up, ça peut parfois valoir la peine
01:26:11de ne pas voir de psychologue ou de psychothérapeute,
01:26:13mais de voir un psychiatre, pour voir
01:26:15s'il y a besoin aussi d'un traitement, de quelque
01:26:17chose qui vous aide à
01:26:19souffler un peu, à baisser, ne serait-ce que dans un virage
01:26:21un peu difficile de votre existence. Mais là,
01:26:23on entend qu'il y a quand même une grande, grande douleur,
01:26:25un grand feu, quand vous parlez.
01:26:27Ça mérite parfois de voir un médecin psychiatre aussi,
01:26:29vous voyez ?
01:26:31En tout cas, merci d'avoir appelé Aurélie,
01:26:33et on vous a entendu,
01:26:35et on est là.
01:26:37Tenez bon,
01:26:39restez avec nous.
01:26:41On va se dire au revoir,
01:26:43et merci l'Enfant Thérapeute,
01:26:45c'était le fil rouge de cette émission
01:26:47très touchante.
01:26:49C'était sorti aux éditions Plongée.
01:26:51J'ai été très touché par tout ce témoignage,
01:26:53et par votre rapport, Samuel.
01:26:55Merci beaucoup.
01:26:57Demain, on sera avec Seymour Bruxelles.
01:26:59Justement, on va parler du corps,
01:27:01les messages que nous envoie le corps.
01:27:03Et tout de suite, vous retrouvez Alexandre Delovane pour
01:27:05C'est votre avenir. À demain.

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