Laurence Ferrari reçoit Valérie Benaïm pour la sortie de son livre sur les femmes qui tombent amoureuses des détenus

  • il y a 5 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reçoivent Valérie Benaïm pour la sortie de son livre « Il n'est pas celui que vous croyez ! »
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Transcript
00:00 [Musique]
00:03 Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:08 [Musique]
00:12 18h40, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:15 On accueille Valérie Benaim. Bonsoir Valérie, vous êtes journaliste,
00:18 ravie de vous avoir sur le plateau. Il n'est pas celui que vous croyez.
00:21 C'est ce livre que vous avez écrit chez Fayard,
00:24 "Ces femmes amoureuses de tueurs en série".
00:25 C'est absolument passionnant, à la fois terrifiant,
00:27 parce qu'on se dit "mais qui peut tomber amoureuse d'un tueur en série ?
00:31 Quelles femmes, quels types de femmes sont celles qui vont au parloir,
00:36 d'abord écrivent à ces tueurs ? Il y a le cas de Charles Manson aux Etats-Unis à l'époque,
00:42 vont avoir des relations avec lui,
00:44 même éventuellement un enfant, c'est le cas de Nanda Lelandais.
00:48 Vous, vous avez interviewé et interrogé longuement
00:51 une des compagnes de cet homme-là.
00:53 Oui, tout à fait.
00:55 Pour démarrer sur votre interrogation, qui peuvent-elles être ?
00:58 C'est évidemment ce qui a été le moteur du début de mon enquête.
01:02 Qui peuvent bien être ces femmes ? Quels peuvent bien être ces femmes ?
01:06 Et alors, ce qui, moi, m'a retournée, interrogée, questionnée,
01:11 c'est qu'au fur et à mesure de mon enquête,
01:14 je trouvais des points de ressemblance avec ces femmes.
01:17 Elles ne sont pas si éloignées que ça de nous,
01:19 parce qu'elles sont traversées par quelque chose qui nous ressemble,
01:21 qui est le désir féminin.
01:23 Et ce désir féminin, il est un désir empathique,
01:26 un désir de la main tendue...
01:28 Et ce n'est pas un désir morbide ?
01:29 C'est-à-dire aller vers la mort, quelqu'un qui a donné la mort ?
01:31 On parle là du tueur de la petite Miley, ce petit ange qui a été...
01:36 En fait, il y a évidemment,
01:39 j'allais presque dire tapis dans l'ombre,
01:41 quelque chose de l'ordre du frisson,
01:45 mais ce n'est pas ça qui les guide.
01:47 Parfois, c'est même, j'allais dire, à l'insu de leur plein gré,
01:50 ce désir du frisson.
01:51 Elles ne l'ont pas, elles ne le sentent pas, elles n'y croient pas,
01:53 même si, nous, on peut le percevoir, parfois.
01:56 Mais vraiment, c'est comme un millefeuille,
01:59 avec de nombreuses couches.
02:02 Et nous sommes tous et toutes traversées,
02:04 essentiellement les femmes,
02:05 parce que c'est un phénomène essentiellement féminin,
02:07 par des pulsions qui sont celles de l'avocate,
02:12 de l'infirmière, de l'empathie, de la charité chrétienne.
02:14 Et c'est ça, au départ, qui initie le premier pas, le mouvement.
02:18 Et puis après, il y a ce que le Dr Zaguri appelle
02:22 la combinatoire et le singulier.
02:23 La combinatoire, c'est ce que je viens de dire,
02:25 c'est-à-dire tous les sentiments par lesquels on est tous traversés.
02:28 Et le singulier, c'est leur vie, leur vécu, leur histoire personnelle
02:31 qui va faire que peut-être, vous ou moi, on ne va pas glisser,
02:35 et que ces femmes-là, elles, glisseront.
02:37 Alors, vous avez recueilli dans TPMP, aussi,
02:40 chez Cyril Hanouna, le témoignage d'une de ses compagnes,
02:44 celle que vous avez interviewée, ou pas ?
02:45 - Non, j'en ai une autre. - C'est une autre.
02:48 - Vous en avez une autre. - C'est une autre, oui.
02:49 On va juste l'écouter pour comprendre un peu.
02:51 Elle a été une des compagnes de Lelanday,
02:53 il lui a demandé un certain nombre de choses,
02:55 et elle a fini par ouvrir les yeux.
02:57 Écoutons son témoignage.
02:58 Ce qu'il voulait, c'est que je prenne des cours de pilotage d'hélicoptère
03:01 et de faire évader mes quanties, ce sera en central.
03:03 Je lui ai dit, donc je m'étais renseigné, ça coûte 25 000 euros.
03:06 Et il m'a dit, c'est pas grave, tu feras un crédit.
03:08 Je lui ai dit, tu te rends compte, moi, c'est Lelanday.
03:10 Moi, je ne veux pas d'une évasion à la con,
03:11 je veux du spectaculaire, je veux du Red One faillite.
03:14 - Alors, c'est Tonex qui raconte tout ça, c'est incroyable.
03:18 Donc, il veut s'évader, il aurait même voulu lui payer son permis d'hélicoptère
03:25 pour pouvoir piloter les hélicoptères, 25 000 euros.
03:27 Il est dans une folie où il veut s'évader en hand-pompe, c'est incroyable.
03:34 - C'est un témoignage d'une force inédite, c'est incroyable.
03:38 - Il y a énormément d'extraits. - On a hâte d'avoir tout ça, oui.
03:39 - Il comptait même aller jusqu'à la chirurgie esthétique
03:42 et coûter son projet une fois qu'il sera dehors.
03:45 - Le but était de passer par une clinique chirurgicale,
03:51 enfin, tu sais, esthétique, pardon, au Maghreb, en Tunisie.
03:56 Pour lui, c'était de passer en bateau, traverser la Méditerranée en bateau
04:00 parce que c'était moins contrôlé, et ensuite, de se faire opérer là-bas.
04:07 - Valérie Benay, ce qu'on comprend, c'est qu'il y a un véritable projet
04:09 de Nandal Le Londais. - Alors, effectivement,
04:11 c'est Elisabeth qui est dans le livre, notamment.
04:14 Mais il faut aussi imaginer que cet homme-là peut aussi être un manipulateur
04:20 et que ce qu'il lui raconte n'est pas forcément vrai.
04:22 Elle y croit, elle a envie d'y croire.
04:25 À la fois, elle nous le raconte, et en même temps, il faut que nous,
04:30 on s'interroge sur l'émetteur de ça.
04:33 Est-ce qu'effectivement, il avait vraiment le projet de s'évader ?
04:38 Est-ce qu'effectivement, il avait réellement le projet
04:40 de faire de la chirurgie esthétique ? On ne sait pas.
04:43 Est-ce que ce n'est pas simplement un peu "je me pousse du col pour impressionner
04:46 celle qui est mon amoureuse et que je vois au parloir régulièrement
04:49 et qui, elle, n'a qu'une envie, c'est de croire qu'elle est aussi
04:51 face à un homme hors norme ?"
04:53 Donc, il faut toujours prendre tout ça avec du recul.
04:56 Quoi qu'il en soit, elle y a cru.
04:58 Et je le raconte d'ailleurs dans le livre, parce qu'elle-même, à un moment,
05:01 va aller se renseigner pour savoir combien ça coûte
05:04 les cours de pilotage d'hélicoptère.
05:06 Et c'est là où on voit que cette femme, qui est issue d'une bonne famille,
05:10 bonne éducation, élevée dans la chrétienté,
05:13 qui a un métier, qui n'a jamais été connue des services de police, etc.,
05:20 petit à petit, elle-même enfreint tout.
05:23 Et elle ne se voit pas faire.
05:24 Elle ne se voit pas passer un téléphone à accès interdit en prison.
05:27 Elle ne se voit pas ensuite passer de l'alcool et de la drogue.
05:30 Elle ne se voit pas, elle, aller vérifier si, effectivement,
05:34 elle pourrait éventuellement apprendre à piloter un hélicoptère,
05:36 ce qui est complètement dingue.
05:37 Vous voyez ? Et c'est ça qui m'intéressait.
05:39 C'est tous ces verrous qui sautent.
05:41 - Ce mécanisme. - Ce mécanisme-là.
05:43 J'aimerais passer la parole en premier à Geoffroy Lejeune.
05:45 C'est le seul homme sur le plateau, ce soir.
05:46 Qu'est-ce que ça vous inspire, ces histoires absolument incroyables ?
05:50 Oui, c'est fascinant, sordide.
05:52 Ça m'inspire deux questions.
05:54 La première, c'est est-ce que vous diriez que dans toutes les relations
05:57 que vous avez pu analyser, il y a une forme de déséquilibre,
05:59 d'infériorité de la femme par rapport à l'homme ?
06:02 Et la deuxième, c'est est-ce qu'elle finisse par épouser,
06:05 d'une certaine façon, la culpabilité de leur amant,
06:08 et à la trouver pas grave,
06:10 à considérer que finalement, ça ne compte pas ?
06:12 D'abord, il faut savoir qu'effectivement, il y a autant de...
06:15 j'allais dire d'analyse que de femmes,
06:17 parce qu'évidemment, leur histoire est unique.
06:19 Mais sur l'idée de...
06:23 La première question, vous m'avez dit...
06:25 Est-ce que, dans ce que vous avez décrit sur Norbert Lelandais,
06:27 elle se met en infériorité par rapport à lui ?
06:29 Elle est à son service.
06:30 Alors, très clairement, Elisabeth,
06:32 moi, en tout cas, de ce qu'elle m'en a raconté,
06:33 j'ai vu une femme sous emprise.
06:35 Mais ce n'est pas le cas, par exemple, de Sofia,
06:37 qui, elle, mène complètement la danse dans mon livre,
06:39 qui est une femme de caractère,
06:41 très grande patronne dans le monde du cinéma,
06:43 qui a produit des Almodovar, etc.,
06:45 et qui est une femme de tête,
06:47 et qui, elle, va tomber amoureuse,
06:48 pas d'un tueur en série, mais d'un homme qui aura quand même tué,
06:51 qui a du sang sur les mains, qui a fait 30 ans de prison en Italie.
06:55 Et là, on n'est pas du tout dans quelque chose
06:58 où on est de l'ordre de la victime.
06:59 Donc, certaines vont glisser et presque se mettre sous la coupe,
07:03 j'allais presque dire volontairement,
07:06 de ces hommes-là,
07:08 et puis d'autres vont prendre le dessus
07:10 et être plus fortes que celui qui est derrière les barreaux.
07:13 Mais de toute façon, la relation est inégalitaire.
07:15 Il y en a un qui est dedans, l'autre qui est dehors.
07:16 Alors, est-ce qu'il y a de l'emprise ?
07:18 Est-ce qu'il n'y a pas de l'emprise ?
07:19 Les défenseurs de ces hommes en prison
07:22 vous diront "mais comment d'emprise est-elle possible ?"
07:24 Enfin, franchement, soyons raisonnables,
07:26 c'est ce que me disent les avocats,
07:27 soyons raisonnables,
07:28 ils n'ont aucune marge de manœuvre,
07:29 ils n'ont pour la plupart pas d'argent, pas de famille,
07:32 donc c'est elles qui décident et c'est elles qui mènent la danse.
07:35 Et puis moi, celles que j'ai interviewées,
07:36 pour quelques-unes d'entre elles,
07:37 me disent "mais moi, j'étais dehors
07:39 et j'étais coupable d'être dehors".
07:40 Ça revient à votre seconde question.
07:42 Je me sentais tellement coupable que lui soit entravé,
07:45 que j'étais son tout et il avait besoin de moi.
07:48 Et donc, moi, comme il a besoin de moi,
07:49 il y a un mécanisme qui se met en place.
07:52 Rochelle, peut-être une question à Valérie ?
07:54 Oui, alors...
07:56 Je voulais poser une question au début
07:58 sur ce désir de sauver les femmes,
08:01 mais au fond, je me dis,
08:03 par rapport à tous les témoignages que vous avez recueillis,
08:05 est-ce que ce n'est pas le fantasme ultime
08:07 de l'amour plus fort que tout ?
08:08 Alors moi, ce qui est très drôle,
08:10 c'est que quand j'ai démarré l'enquête,
08:12 j'avais un peu dans ma tête un truc un peu à la Bonnie & Clyde,
08:15 et d'ailleurs, le syndrome de l'hybristophilie,
08:17 le terme un peu basique,
08:19 c'est le syndrome Bonnie & Clyde.
08:20 Et en fait, au fur et à mesure,
08:22 je me suis rendue compte que je travaillais sur l'amour courtois,
08:24 sur Roméo et Juliette.
08:25 C'est l'idée d'un amour entravé,
08:27 et qui donc serait hors normes et plus fort que tout,
08:30 plus incroyable que tout,
08:32 et qui place en fait ces femmes au-dessus.
08:34 En fait, vous ne pouvez pas comprendre.
08:36 Je vis quelque chose que vous, petits communs des mortels,
08:40 vous n'aurez jamais accès à ça.
08:42 Et donc, il y a quelque chose de cet ordre-là,
08:44 de ce désir-là, qui est un désir tellement puissant,
08:47 tellement sublimateur,
08:48 qu'il va tout balayer sur son passage.
08:50 Est-ce qu'il y a, alors...
08:52 Vous avez enquêté sur des femmes amoureuses de tueurs en série,
08:54 est-ce que l'inverse est vrai, Valérie Benay ?
08:56 Est-ce qu'il y a des hommes qui sont amoureux de femmes
08:59 qui tuent aussi des criminels ?
09:01 Ça existe, mais à la marge.
09:02 C'est quelque chose qui est extrêmement restreint.
09:05 Et alors, j'ai interrogé, évidemment, psychiatres et autres
09:08 pour les demander pourquoi.
09:10 Il semblerait que ces messieurs soient un peu plus trouillards que nous.
09:12 Il semblerait que...
09:14 - Ces messieurs n'y vont pas parce que... - Ça ne va pas passer, ça.
09:16 - On parle de sujets... - C'est tellement lourd.
09:19 Parce que c'est castrateur et parce que l'image de la femme,
09:22 c'est forcément la madone.
09:23 Et c'est une image qui ne peut pas être accolée au sang, à la mort.
09:29 La femme donne la vie, la femme ne se frotte pas à la mort.
09:32 Donc il y en a, évidemment, il y a quelques hommes qui y sont allés,
09:36 mais c'est essentiellement féminin.
09:38 Est-ce qu'il y a une perversion chez ces femmes, à votre avis ?
09:41 Vous qui avez enquêté sur leur parcours, leur histoire...
09:44 Honnêtement, au sens clinique où on l'entend, non.
09:47 Pour une Monique Olivier, il y a des centaines de femmes amoureuses de tueurs.
09:51 Monique Olivier, c'est un cas extrêmement particulier.
09:54 - La femme de Michel Fourniret. - Voilà.
09:56 Et je pense que sans Monique Olivier, il n'y aurait pas le Michel Fourniret
10:00 que l'on connaît et dans ses œuvres, si j'ose dire, tragiques et dramatiques.
10:04 Et que c'est la rencontre de deux névroses et de deux folies
10:08 qui a donné ça.
10:10 Et que moi, j'ai rencontré des femmes qui, pour la plupart, vraiment,
10:14 sont dans une idée de rédemption.
10:17 Alors, parfois, elles vont mettre le crime à distance, sous le tapis.
10:21 Ça ne me regarde pas, c'était l'homme avant moi.
10:24 Donc, c'est une façon assez commode de ne pas vouloir gérer le problème.
10:28 Parfois, elles disent "il faut faire avec, alors je vais faire avec".
10:32 Et puis, parfois, elles le nient parce que, alors là, on est plutôt une avocate.
10:36 Et on dit "c'est une erreur, une erreur judiciaire,
10:38 vous n'avez rien compris, etc."
10:40 Bien sûr. Et il y a, évidemment, dans l'actualité,
10:43 des choses qui nous font frémir.
10:45 On pense aux parents de la petite Maëlie, c'est évidemment,
10:47 parce que ce qui se passe avec Nandale Lelandey, qui a eu un enfant,
10:50 on le rappelle, avec une de ses compagnes en prison,
10:54 on se dit que c'est un calvaire sans fin, en réalité.
10:56 C'est-à-dire qu'il a supprimé votre enfant,
10:58 vous avez mis des mois à la retrouver, et là, le calvaire continue.
11:02 Vous avez des contacts avec des familles des victimes ou jamais ?
11:06 Pour ne rien vous cacher, dès le jour 1 de mon enquête,
11:11 je n'ai cessé de penser aux parents des victimes.
11:13 Toutes ces victimes, évidemment, Maëlis, mais le caporal noyé,
11:19 mais aussi les victimes de Guy Georges,
11:20 puisque j'évoque aussi l'affaire Guy Georges, de Patrice Allègre, etc.
11:24 Parce qu'il fallait que je les ai aussi en tête,
11:26 et que moi, j'avais promis de ne pas juger les femmes que j'allais interroger.
11:31 Mais je ne pouvais pas, moi non plus...
11:33 Il ne s'agissait pas d'un blanc-seing et de dire "ce que vous faites est formidable",
11:35 il s'agissait simplement de ne pas les juger.
11:36 Donc j'étais sur cette ligne de crête tout le temps pendant tout ce travail.
11:40 Et évidemment, pour ces parents, c'est une souffrance sans fin,
11:44 et c'est impossible de faire autrement que de ne pas être de leur côté.
11:50 Et ça interroge sur qu'est-ce que l'on fait aussi de ces hommes
11:54 une fois qu'on les met en prison.
11:55 Nous, la société, on a le sentiment que le problème est réglé.
11:58 Mais le problème n'est pas réglé, parce qu'ils sont privés de liberté,
12:00 ils ne sont pas privés d'autre chose.
12:02 Comment on gère cette autre chose ?
12:03 Ils peuvent se marier, ils peuvent avoir des enfants,
12:05 ils peuvent avoir des téléphones...
12:07 Ils peuvent avoir accès à une unité de vie familiale,
12:09 c'est l'administration pénitentiaire qui décide s'ils ont accès ou pas.
12:14 Donc ça ouvre un champ de questionnement,
12:16 qui est une question de société.
12:18 Qu'est-ce qui vous interpelle, Sabrina, dans ce qu'on vient d'entendre de Valérie Nailly ?
12:22 Le livre a l'air passionnant.
12:23 La première question que je voudrais vous poser, chère Valérie,
12:26 c'est comment êtes-vous arrivée à vous distancier des profils psychopathiques
12:30 dans la rédaction de votre ouvrage ?
12:33 Et deuxièmement, est-ce que vous seriez capable de nous dire
12:37 que ces aphorismes-là, patriarcat, matriarcat,
12:40 coexistent finalement dans une projection affective morbide ?
12:45 Tout à l'heure, vous parliez, par exemple, de ces femmes de pouvoir
12:48 qui leur rendent visite parce qu'elles sentent précisément
12:50 qu'elles les dominent, socialement, économiquement, etc.,
12:54 sur le plan même symbolique.
12:56 Comment est-ce que vous expliquez aujourd'hui...
12:57 Est-ce que vous êtes... Juste répondre à cette question,
13:01 est-ce que le patriarcat se dissocie du matriarcat ?
13:04 Est-ce qu'on n'est pas finalement dans un matriarcat sacrificiel
13:08 s'agissant de ces femmes ?
13:10 Est-ce qu'on n'est pas non plus dans un patriarcat
13:12 qui les fascine du fait qu'ils sacrifient des vies humaines ?
13:16 Vraiment, je sais, je peux...
13:17 Une seule question, Sabrina, parce que sinon,
13:19 Valérie, elle va pas savoir quoi répondre.
13:21 C'est vraiment impressionnant.
13:22 Mais la première, vraiment, ce que je voudrais dire,
13:23 comment avez-vous fait pour vous distancier de l'ouverture de cet ouvrage ?
13:28 Je crois que c'est tout le boulot d'un journaliste, en fait.
13:30 Donc j'ai essayé à la fois...
13:32 Évidemment, je ne peux pas me départir du fait que je suis à la fois
13:34 femme et mère.
13:36 Donc, double titre, j'étais impactée.
13:38 Mais mon boulot, à moi, c'est à la fois d'interroger
13:41 en tant que femme et que mère, mais de mettre à distance.
13:44 Ça, c'est mon travail de journaliste.
13:46 C'est mon travail de prendre de la matière,
13:49 de la digérer avant de la recoucher sur le papier.
13:52 Et notamment, et c'est la raison pour laquelle,
13:54 dans le livre, il n'y a pas que du témoignage brut,
13:56 j'essaye de prendre de la hauteur en interrogeant des avocats,
13:59 des gardiens de prison, des procureurs, des psychiatres,
14:03 et qui me permettent, moi, de digérer les interviews que j'ai faites
14:07 pour être un peu en surplomb et prendre un peu de dissonance
14:09 que dans de la chair.
14:10 Mais sur Naïma, vous lui posez une petite question
14:12 avant la fin de l'émission.
14:12 J'ai cette idée, en fait.
14:13 Je suis fascinée par votre livre.
14:16 J'ai hâte de le lire, mais par vous aussi.
14:18 Non, mais c'est intéressant parce qu'on me pose toujours la question
14:20 avec un point de suspicion, en se disant,
14:22 elle est quand même peut-être un peu dans la lire.
14:24 Non, mais en fait, je travaillais à l'émission
14:27 pour laquelle je travaille en télévision,
14:28 qui ne touche pas à mon poste,
14:30 et je préempte la table du salon avec toujours la télé allumée
14:33 parce que j'aime bien avoir cette réminiscence
14:35 un peu des salles de rédac avec un peu de bruit.
14:38 Et j'allume toujours sur les chaînes d'info.
14:40 Et en l'occurrence, il y avait la reconstitution
14:42 du meurtre du caporal Noyer.
14:44 Et un de mes confrères à l'antenne racontait que
14:47 la foule criait à mort, à mort, à mort.
14:50 Dans l'affaire Lelandais, donc.
14:53 Dans l'affaire Lelandais.
14:54 Et qu'il y a eu, à ce moment-là, l'irruption d'une femme
14:58 dans le dossier Nordal-Lelandais.
15:00 Et là, je ne sais pas pourquoi ça m'a percutée,
15:03 mais à ce moment-là, j'ai tout arrêté
15:04 et je me suis demandé qui était cette femme.
15:07 Est-ce qu'elle le connaissait avant ?
15:09 En quel cas, j'aurais pu éventuellement concevoir un lien
15:11 qu'on ne veut pas rompre.
15:13 Et si elle est arrivée ex nihilo, d'où elle venait, qui elle était ?
15:16 Et c'est là qu'a commencé le fil de la narration du livre.
15:19 Formidable.
15:19 Qui est très intéressant.
15:20 Il n'est pas celui que vous croyez,
15:22 ces femmes amoureuses de tueurs en série aux éditions FAYA.
15:24 Merci beaucoup Valérie Badé.
15:25 Vous êtes très bonne ce soir.
15:26 Dans Punchline, c'est News Europe 1.
15:28 Merci Naïma.
15:29 Voilà, vous avez eu la réponse à votre question.
15:31 Rachel, Sabrina et notre seul homme de la soirée,
15:34 Chauffran Lecheuze.
15:36 Formidable.
15:36 Vous avez résisté, vous avez eu son accu.
15:38 Merci à vous, chers amis auditeurs et téléspectateurs,
15:40 de votre confiance et de votre fidélité.
15:41 Dans un instant, vous retrouvez sur Europe 1.
15:44 Hélène Zellani pour Europe 1 Soir
15:46 et bien sûr, Christine Kelly pour Facein Info sur C News.
15:49 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
15:50 À demain.
15:51 18h-19h sur C News et Europe 1.
15:55 Punchline, Laurence Ferrari.

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