Le ministère des Finances doit dévoiler mercredi sa nouvelle trajectoire de finances publiques, avec probablement un nouveau dérapage du déficit à 5% ou plus cette année, ce qui nécessitera beaucoup d'efforts pour revenir dans les clous imposés par Bruxelles, 3% du PIB, en 2027.
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00:00 Stéphane, le ministère de l'économie va présenter aujourd'hui ses perspectives budgétaires et il y va sans doute à reculons parce que les chiffres
00:05 vraiment ne sont pas bons du tout.
00:07 Oui, c'est ce qu'on appelle le programme de stabilité. C'est un document qui est envoyé tous les ans à la Commission européenne et qui met à jour
00:12 les perspectives budgétaires du pays, notamment la trajectoire qui est prévue en matière de réduction des déficits.
00:17 Le problème, c'est qu'avec la trajectoire actuelle, pour cette année, le déficit serait compris entre 5 et 5,1 % du PIB alors que le gouvernement
00:25 s'était engagé à le ramener à 4,4 %. Concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il va falloir trouver des économies supplémentaires,
00:32 10 milliards d'euros, en plus de ce qui a déjà été annoncé par Bruno Le Maire le mois dernier. Alors les pistes, on en connaît déjà quelques-unes.
00:39 Elles ont fuité. Il y a la réforme de l'assurance-chômage. Gabriel Attal veut encore raccourcir la durée d'indemnisation. Il y a la question d'un jour
00:46 de carence supplémentaire pour diminuer le coût des arrêts maladie. Il y a aussi un gros coup de pression sur les collectivités locales.
00:53 Ça fait partie des choses qui pourraient être annoncées et officialisées dans les prochaines semaines.
00:57 Mais pourquoi est-ce que le déficit qui était déjà énorme va finalement être encore plus important que prévu ?
01:01 Alors Bruno Le Maire disait il y a quelques jours que c'était lié au contexte international. La réalité, c'est que la croissance économique,
01:07 elle est inférieure à ce qui était prévu au départ. Et lorsqu'il y a moins de croissance, il y a tout simplement moins d'argent qui rentre dans les caisses
01:13 de l'État, moins de TVA, moins de cotisations des entreprises, donc plus de déficit. Là, il y a deux options. Soit on réduit les dépenses.
01:19 C'est la piste qui est sur la table aujourd'hui. Soit on augmente les impôts, mais on sait qu'Emmanuel Macron y est totalement opposé.
01:25 Et si on ne fait rien, est-ce que c'est grave ?
01:26 Alors si on ne fait rien, la dette va continuer de se creuser. On est à 3 000 milliards d'euros. C'est un montant tellement colossal que c'est un petit peu
01:32 difficile de visualiser. Ça représente 112 % du PIB. On est numéro 3 en Europe derrière la Grèce et l'Italie. Si on ne fait rien, on risque d'être dégradé
01:40 par les agences de notation. Et d'une manière générale, tous ceux qui prêtent de l'argent à la France vont demander des intérêts plus élevés.
01:46 Donc on se retrouverait dans une situation compliquée, c'est-à-dire plus de dettes et une dette qui nous coûte plus cher. L'autre risque, c'est de se faire
01:54 taper sur les doigts par la Commission européenne qui va examiner avec attention le programme de stabilité qui va être dévoilé aujourd'hui.
02:01 Merci Stéphane.