• il y a 6 mois
Avec Christian Grolier, secrétaire général FGF-FO ; Loïc Hervé, sénateur UDI de Haute-Savoie.

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##POULIN_SANS_RESERVE-2024-04-12##

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Transcription
00:00 Sud Radio, midi 13h, Alexis Poulin, sans réserve.
00:06 Et bonjour à toutes et à tous, on est sur Sud Radio, ensemble jusqu'à 13h pour Poulin sans réserve.
00:11 Aujourd'hui, nous allons parler bien sûr de la réforme de la fonction publique avec notre invité Christian Grelier, secrétaire général de FGFFO.
00:20 Et puis on parlera de cette loi SREN, vous savez, pour la sécurisation pour les réseaux sociaux, avec ce délit d'outrage en ligne,
00:27 avec Loïc Hervé, sénateur UDIDO de Savoie, qui défend cette loi, c'est en deuxième partie d'émission.
00:33 Si vous souhaitez réagir, le standard c'est au 0826 300 300, vous êtes sur Sud Radio, on est ensemble jusqu'à 13h, à tout de suite.
00:42 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:46 Depuis que j'écoute Sud Radio, avec Elisabeth Léuni, Jean-Jacques Bourdin, sans oublier Patrick Rocher et André Bercoff,
00:53 on est certain d'entendre parler vrai dans la matinale de Sud Radio, figurez-vous.
00:57 Sud Radio, parlons vrai.
00:59 Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
01:03 Et notre invité aujourd'hui est Christian Grelier, secrétaire général de FGFFO. Bonjour.
01:08 Alors, les annonces du ministre de la fonction publique, Stanislas Guérini, cette semaine ont provoqué la stupeur, la stupéfaction, l'inquiétude, le questionnement aussi.
01:18 Il veut lever un tabou, l'emploi à vie des fonctionnaires. Est-ce que c'est un tabou d'abord, puisqu'il s'agit du statut de la fonction publique ?
01:26 Et pourquoi ce ministre de la fonction publique est en guerre finalement contre la fonction publique ? Qu'est-ce qui se passe ?
01:32 Deux questions, on va dire, mais je vais essayer de faire deux réponses rapides. Ce n'est pas un tabou.
01:38 Le licenciement dans la fonction publique existe déjà, alors on a le sentiment d'un seul coup que les fonctionnaires seraient intouchables et qu'il n'y en a pas.
01:45 Donc il y a des licenciements pour fautes professionnelles, d'ailleurs ce n'est pas ça qu'évoque le ministre.
01:49 Il évoque le licenciement pour insuffisance professionnelle, c'est-à-dire des agents qui ont passé un concours, mais qui finalement ne sont pas adaptés au poste.
01:56 Et pourquoi il y a peu de licenciements pour insuffisance professionnelle ? Parce que le manager, le chef de service, qu'est-ce qu'il fait ?
02:03 Il essaie soit de renforcer la formation, soit de le détacher dans un autre corps, où il sera plus à l'aise et plus en adéquation avec ses capacités.
02:10 Et c'est pour ça qu'il y a peu, au final, de licenciements pour insuffisance professionnelle.
02:15 Et après, pourquoi il est allé sortir ça ? Alors là je vais vous dire, est-ce que c'est le printemps ?
02:19 Est-ce que c'est parce que ça bourgeonne partout qu'il a une idée géniale ?
02:22 Est-ce que ce sont les élections européennes ? Je ne sais pas ce que ça peut lui rapporter.
02:26 Il y a quand même 5,7 millions d'agents publics, plus leur famille, donc ça fait quand même quelques millions d'électeurs.
02:32 Je ne suis pas certain que ce soit très favorable au gouvernement, ce genre de proposition.
02:36 Mais il y a bien une volonté politique derrière de faire cette annonce-là.
02:40 Est-ce que c'est aussi parce qu'il faut faire des économies partout et que l'idée c'est aussi de se délester d'un certain nombre de fonctionnaires d'ici 2027 ?
02:47 Alors, il faut faire des économies partout, c'est vrai qu'on parle plus des économies que des recettes qu'on pourrait améliorer, ceci étant.
02:53 Après, vous savez, en 2019, toujours sur le premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
02:57 le gouvernement a créé ce qu'on appelle la loi de transformation de la fonction publique.
03:01 Cette loi, qu'est-ce qu'elle dit ? Ne recrutons plus des fonctionnaires quand il faut les remplacer, recrutons des contractuels.
03:07 Donc quelque part, c'est un faux problème.
03:08 Ça veut dire qu'en plus de recruter des agents qui sont sous contrat de trois ou six ans maximum, ça ne suffit pas, il faudrait virer des fonctionnaires.
03:16 Ce qui est catastrophique pour nous, c'est que ça sous-entend, dans l'opinion publique, que les fonctionnaires ne font rien.
03:21 D'un seul coup, on en aurait des milliers comme ça, partout, qui ne font rien, dont les chefs de service ne s'occupent pas,
03:27 apparemment, ils ne introduisent pas de procédure ou ils ne font rien pour que ça s'améliore.
03:31 Voilà, donc nous, on trouve que c'est vraiment très exagéré.
03:34 Ce sont les mêmes ministres, etc., gouvernements, qui nous ont dit que les policiers étaient fantastiques pendant les attentats,
03:40 les soignants fantastiques pendant la Covid et encore récemment, les personnels techniques sur les crises climatiques.
03:46 Donc soit on veut répondre à des impératifs européens de réduction de la dépense publique, et il faut être courageux, il faut le dire,
03:51 soit on veut avoir une bonne note avec les agences de notation, mais qu'on n'arrive pas à faire croire que les fonctionnaires ne travaillent pas.
03:56 Comme je l'ai dit au ministre, qu'il aille dans un hôpital, qu'il passe une journée dans un véhicule de police et il verra si les fonctionnaires ne travaillent pas.
04:02 Oui, ce serait un bon stage à faire pour voir de quoi on parle et ce qu'il en est sur le terrain.
04:08 C'est aussi les mêmes qui ont fait appel à des cabinets de conseil pour des centaines de millions d'euros,
04:13 qui faisaient le travail, finalement, de ce qu'aurait pu faire la haute administration, en réalité.
04:19 Donc pourquoi vouloir systématiquement attaquer ? Enfin, c'est un peu pour accuser son chien, enfin pour tuer son chien, on l'accuse de la rage.
04:27 L'idée, c'est de faire croire ce que vous dites, qu'il y a trop de fonctionnaires en France, que ça coûte trop cher,
04:34 qu'ils sont surprotégés par le statut de la fonction publique. C'est diviser, en fait, l'idée, les Français, entre la fonction publique et puis le monde du privé.
04:44 C'est un peu ça, je pense, qui est le curseur.
04:46 Oui, tout à fait. Effectivement, quand on met le focus sur les fonctionnaires, on donne le sentiment qu'ils sont privilégiés.
04:52 Et donc, effectivement, du coup, les salariés du privé se disent "il y en a trop, chaque fois que je vais dans un service public,
04:58 de toute façon, il n'y a pas assez de personnes au guichet, etc.". Mais tout ça, c'est une politique qui a été voulue.
05:02 Ça a des années qu'on réduit les effectifs, même si de manière mécanique, on est bien obligé d'embaucher des contractuels après pour faire l'émission.
05:10 Et vous dire pourquoi aujourd'hui ça sort du chapeau, c'est extrêmement compliqué de comprendre ce qui se passe.
05:16 Parce que quand même, en début de semaine, le matin, le ministre Guérini reçoit toutes les organisations syndicales en disant
05:22 "j'ai un projet de loi pour donner de l'attractivité à la fonction publique". Et quelques heures après, sans nous en parler pendant la réunion,
05:29 il dit "je veux plus de licenciements". Alors, je ne sais pas s'il n'a pas un peu de schizophrénie.
05:33 Oui, mais il n'y a pas que ça, parce qu'il dit qu'il y a plus de formation aussi, revalorisation aussi salariale, plus de mobilité aussi.
05:39 Il y a des bonnes choses quand même dans ce projet de réforme, où tout est à mettre du côté de l'idéologie politique,
05:46 ou est-ce qu'il y a quand même des choses qui font entrer la fonction publique dans quelque chose de plus positif ?
05:52 Alors, d'abord, quand il dit "je vais mieux les payer", il ne faut pas qu'il oublie qu'il nous a dit que c'était une année blanche pour 2024.
05:58 Encore une, c'est pas la...
05:59 De plus. Et qu'en plus, le ministre de l'économie et M. Cazenave également ont dit que l'année prochaine, ce n'était pas 10 milliards de réduction,
06:06 c'était 20 milliards. Je pense que M. Guérini n'aura pas beaucoup d'argent l'année prochaine non plus.
06:11 Donc, ce projet de loi ne va pas améliorer la rémunération des fonctionnaires.
06:14 Je rappelle qu'on est classé en trois catégories, ABC, A pour les cadres et C pour la plus basse, pour les employés.
06:19 La catégorie C et B démarrent au SMIC. Et la catégorie A, où on a des recrutements à BAC+6, BAC+7, démarre 10% au-dessus du SMIC.
06:28 Donc, l'attractivité de l'emploi public, c'est d'abord de mieux payer les fonctionnaires.
06:31 Mais comme il n'a pas d'argent, l'arbre qui cache la forêt, c'est l'annonce de la rémunération au mérite.
06:36 En disant, certains seraient plus méritants que d'autres. D'abord, il faut savoir sur quelle base on va se poser.
06:43 Si je prends un camarade de la fonction publique territoriale, qui était boueur, c'est quoi ?
06:48 C'est celui qui va mettre le plus de poubelles dans le camion, qui va être mieux payé que l'autre ?
06:51 En fait, c'est... Voilà, c'est complètement délire.
06:53 Ou si on va à l'hôpital, enfin, on va marcher sur la tête.
06:55 À l'hôpital, voilà, est-ce qu'on va compter les piqures ? Est-ce qu'on va compter...
06:57 Vous voyez, ça n'a aucun sens. La priorité, effectivement, c'est redonner de l'attractivité par l'amélioration des salaires,
07:03 ce qui sous-entend aussi de meilleures retraites au final.
07:06 Après, qu'on doive améliorer les conditions de travail, qu'on puisse aussi améliorer le management, la formation professionnelle, la mobilité.
07:13 Bien sûr qu'on peut le faire, tout ça. Il y a déjà beaucoup d'outils pour le faire.
07:16 Le problème, c'est qu'il n'y a pas de budget pour le faire.
07:18 Vous savez, quand on dit rémunération au mérite, je vous prends un exemple très concret.
07:22 Vous avez 10 agents, et vous savez que le taux moyen de la prime, c'est 1 000 euros par agent.
07:28 Donc, quand vous êtes chef de service, vous recevez 10 000 euros, de fait.
07:32 Admettons qu'ils fassent tous bien leur travail, mais il y en a un qui s'est plus investi cette année-là.
07:36 Mais si vous voulez lui donner 1 002, il faut en lever aux autres.
07:40 Vous n'avez pas la marge de manœuvre financière pour donner un petit peu plus quand vous avez une équipe qui fait correctement son boulot.
07:45 Donc, les outils existent, il n'y a pas de budget pour le faire.
07:48 Et donc, évidemment, on fait croire que si c'était au mérite, on serait mieux payé pour quelques-uns au détriment des autres.
07:54 Il y a aussi la haute fonction publique, où là, il y a eu des budgets qui ont été débloqués pour les ambassadeurs.
08:01 Enfin, il y a eu une harmonisation, en fait, de certains hauts fonctionnaires pour leur paye.
08:09 Oui, ça a été à la suite de la suppression de l'ENA et de ce qu'on appelait les "ENARC", entre guillemets.
08:14 On a créé ce corps d'administrateur de l'État, on met tout le monde dedans.
08:18 Certes, il y a eu une revalorisation de leur rémunération, ce qui est après tout tout à fait légitime.
08:24 Mais on oublie quand même tous les autres.
08:26 Je rappelle que dans la fonction publique, sur les 5,7 millions d'agents, il y a 3,8 millions de fonctionnaires.
08:33 Et que la moitié de ces 3,8 millions sont en catégorie C, les moins bien payés.
08:37 Mais la philosophie de regrouper tous les hauts fonctionnaires dans un corps, c'est une philosophie politique.
08:43 Et ça veut dire que demain, ce que souhaite ce président de la République, c'est une fonction publique de haut niveau,
08:48 qui soit en fait à la botte du gouvernement, c'est-à-dire à l'américaine.
08:51 Comme quand on dit "l'administration de Trump sort et l'administration de Biden rentre",
08:56 ce qu'on veut aujourd'hui, c'est que les hauts fonctionnaires soient à la botte du pouvoir.
09:00 Mais sauf que le "spoil system", c'est qu'aux États-Unis, quand vous êtes élu, toute l'ancienne administration démissionne,
09:05 et c'est une nouvelle administration. En France, ce n'est pas du tout le cas.
09:08 Si on a un opposant d'Emmanuel Macron qui va gagner en 2027, il récupérera tous les hauts fonctionnaires placés par Emmanuel Macron en réalité.
09:15 Et ça pour la suite de leur carrière.
09:17 Oui, pour l'instant, ceux qui sortent sont les ministres et secrétaires d'État.
09:20 Pour certains, on me dirait qu'on ne les regrettera pas.
09:22 Mais effectivement, on n'en est pas encore là.
09:24 Mais c'est quand même la philosophie qui a guidé cette espèce de fusion de tous les hauts fonctionnaires.
09:29 Alors heureusement, on a une chance inouïe, c'est qu'on a le statut général des fonctionnaires,
09:33 qui n'est pas la garantie de l'emploi comme on le dit, mais la garantie de la carrière, ce qui est bien différent.
09:37 Et surtout, qui permet aujourd'hui, au-delà de ça, d'être recruté par concours.
09:42 Et quand on est recruté par concours, on a de la neutralité.
09:45 Quand on est contractuel, on est recruté par cooption, copinage, etc.
09:48 Et ce n'est pas la même manière de résister à la pression hier.
09:50 Donc ce serait une fonction publique dépendante d'un pouvoir politique, un changement de paradigme.
09:54 En tout cas, sur la première partie, sur la haute fonction publique, oui, ça pourrait être le cas.
09:58 Aujourd'hui, quelle est l'administration qui emploie le plus de fonctionnaires ?
10:03 Alors là, c'est sans ambiguïté, c'est l'Éducation nationale.
10:06 Et après, c'est assez équilibré entre l'État, où on est à peu près 2 millions 4,
10:11 et la territoriale, puisqu'il y a eu beaucoup d'actes de décentralisation, où on est quasiment 2 millions,
10:16 et à la fonction publique hospitalière, 1 million 2.
10:19 Et on mélange bien sûr fonctionnaires et contractuels.
10:21 Mais alors, ce que vous disiez tout à l'heure sur l'attractivité,
10:25 et en même temps de dire qu'il n'y a plus d'emplois à vie, etc.
10:30 C'est un cercle vicieux.
10:32 Comment faire aujourd'hui, parce qu'on entend partout qu'on manque en réalité de soignants,
10:37 qu'on manque de professeurs, on n'arrive pas à recruter les professeurs.
10:41 La police aussi a baissé les concours pour être sûr de pouvoir faire entrer du monde.
10:46 Qu'est-ce qui se profile pour la fonction publique, si on continue avec cette idéologie-là ?
10:52 Si on continue avec cette idéologie, ce qui va se profiler,
10:55 ça va être la privatisation de certaines missions de services publics.
10:58 Y compris parce que ça fera des économies défectives,
11:01 et on renverra vers le privé, évidemment, certaines missions, lesquelles on ne le sait pas aujourd'hui.
11:06 Après, ce qu'il faut que les usagers comprennent, et les citoyens au sens large,
11:09 c'est que le service public aujourd'hui est principalement financé par l'impôt.
11:13 Et que si demain, ce n'était pas la solidarité nationale qui finance le service public,
11:16 mais qu'on devait, pour mettre ses enfants à l'école, payer l'école, payer la sécurité,
11:20 ça coûterait beaucoup plus cher.
11:22 En particulier à une grande partie de la population.
11:24 Nous, ce qu'on dit depuis des années,
11:26 on avait cru l'obtenir à l'époque du gouvernement de François Hollande.
11:29 Bon, ça n'a pas été le cas.
11:31 Mais on avait réussi à mettre en place une instance qui s'appelait le Conseil National des Services Publics,
11:34 qui n'a jamais été abrogé, mais qui n'est plus convoqué.
11:37 Cette instance, elle réunissait tous les employeurs,
11:39 les organisations représentatives,
11:41 et on discutait sur le long terme,
11:43 quelles pourraient être les futures missions de services publics demain,
11:46 comment on les organise entre les différents employeurs,
11:48 est-ce qu'il y en a quelques-unes qu'il faut mettre en délégation.
11:51 Et ça permettait un débat de fonds qui était un petit peu, comme ça,
11:54 déconnecté de la pression budgétaire.
11:56 Malheureusement, plus personne ne veut parler de ça.
11:58 Et c'est bien dommage, parce que si on n'essaie pas d'abord de faire le bilan des réformes,
12:02 vous savez, vous avez des services déconcentrés de l'État, par exemple,
12:05 ils sont en réforme permanente depuis 2010.
12:08 Il y a des agents, ils ne savent même plus
12:10 quel est l'intitulé de la direction dans laquelle ils travaillent.
12:13 On change les noms, on regroupe un coup, on a le logement,
12:15 un coup là, un coup en ralle, on a fusionné les régions.
12:18 Pareil, on a des entités qui ont changé.
12:20 On ne fait jamais le bilan de ces réformes.
12:22 Ni par rapport, bien sûr, à l'agent avec qui ils travaillent,
12:25 ni par rapport aux services rendus à l'usager.
12:27 Donc, faisons un bilan de toutes les réformes,
12:29 posons-nous un petit peu, réactivons le Conseil National des Services Publics
12:33 et faisons une autre loi qui soit à la fois porteuse
12:36 pour les agents qui sont en exercice aujourd'hui
12:38 et pour ceux qui rentreront demain.
12:39 Justement, est-ce que vous avez des contacts avec Stanislas Guérini
12:43 ou avec le gouvernement ?
12:44 Alors, jusqu'à cette semaine, oui !
12:48 Un peu moins.
12:50 Je pense qu'en plus, le passage dans tous les médias
12:52 ne doit pas arranger nos relations, mais ça, c'est pas bien grave.
12:55 Nous sommes la première organisation de la fonction publique de l'État,
12:58 donc il sera bien obligé de revenir vers nous.
13:00 Mais là, on a un vrai sujet.
13:02 Nous, on a le sentiment que Guérini ne maîtrise plus rien.
13:05 Quand vous avez Bruno Le Maire qui fait des annonces
13:07 de réduction de la dépense à tour de bras,
13:09 en plus apparemment qu'il s'est planté dans ses perspectives de croissance,
13:13 finalement, Guérini, on lui dit "fais une réforme, mais t'as pas un euro".
13:17 Je comprends qu'il soit en difficulté.
13:19 Après, à rajouter à ça, dans la provocation avec l'histoire des licenciements,
13:23 et je sais que c'est depuis quelques années que je suis en charge de ma fédération,
13:27 c'est le Premier ministre que je vois souhaiter plus de licenciements
13:30 de ses propres fonctionnaires.
13:32 Je n'avais jamais vu ça.
13:34 C'est vrai que ce gouvernement nous aura pratiquement tout fait voir.
13:37 Récemment, la taxe sur l'assurance chômage,
13:39 ce matin encore le logement social.
13:42 Il faut faire des économies, donc on sent l'austérité arriver.
13:45 Plutôt que d'aller chercher des recettes, il y en a.
13:47 Est-ce que vous allez profiter des Jeux Olympiques d'une certaine façon
13:53 pour faire avancer vos revendications avec la menace de grève ?
13:58 Nous avons déposé le préavis de grève depuis le 19 mars,
14:02 qui était la journée de grève fonction publique, jusqu'au 8 septembre.
14:05 Donc la période qui couvre la totalité des Jeux Olympiques.
14:08 Comme on le dit souvent, notre objectif,
14:10 ce n'est pas de dire qu'il faut faire échouer les JO.
14:13 Bien sûr que non, ce n'est pas le sujet.
14:15 Mais maintenant, on a un moyen de pression,
14:17 qu'on a une fois tous les 100 ans,
14:19 on a un moyen de pression qu'on n'a jamais.
14:21 Donc si on n'arrive pas à persuader le Premier ministre,
14:23 qu'on rencontrera à la fin du mois,
14:25 qu'il faut arrêter ce projet de loi, se mettre autour de la table
14:28 et essayer de discuter sereinement.
14:30 Parce qu'il ne faut pas oublier que le ministre Guérini,
14:32 quand il annonce son projet de loi en début de semaine,
14:34 il nous dit que son inspiration, c'est une consultation directe
14:38 qui a été faite auprès des agents.
14:40 Il y a eu à peu près 100 000 réponses sur 5 017.
14:43 Et inspirée aussi par des think-tanks, des collectifs de services publics.
14:47 Il oublie quand même que les représentants des services,
14:50 ce sont les organisations syndicales représentatives.
14:52 Donc ça veut dire aussi, dans la démarche,
14:54 qu'il y a une volonté qui est moins de dialogue social
14:57 et pas de négociation.
14:58 Mais après, évidemment qu'il ne peut pas négocier,
15:00 puisqu'il n'a rien à négocier.
15:01 Donc, bloquons ce projet, partons sur une autre dynamique
15:04 et je suis certain qu'on peut améliorer l'efficacité du service public.
15:07 Et pas de trêve pour les JO, ça c'est sûr.
15:09 Et si on n'est pas entendu, il n'y aura pas de trêve pour les JO.
15:11 Oui, parce qu'on n'en a pas parlé, mais les sénateurs aussi attaquent le droit de grève.
15:14 L'idée de ne pas avoir le droit de faire grève pendant certaines périodes,
15:17 enfin on sent que de tous les côtés, l'attaque au droit de grève et au droit syndical est partout.
15:23 Ça fait quand même plusieurs années que le droit de grève se restreint,
15:25 ou en tout cas se complexifie.
15:27 À une époque, les enseignants n'avaient pas besoin de se déclarer 48h à l'avance.
15:31 Alors les transports c'est encore pire.
15:33 Et petit à petit ça se durcit.
15:35 Et quand on durcit le droit de grève, d'abord c'est un droit constitutionnel,
15:38 on durcit aussi globalement les libertés individuelles et collectives de chacun.
15:42 Oui, absolument.
15:43 Merci beaucoup Christian Grelier d'avoir répondu à nos questions sur Sud Radio.
15:46 Vous êtes secrétaire général de FGFFO et on va suivre bien sûr les discussions
15:50 que vous aurez dans les semaines qui viennent avec le gouvernement.
15:53 Merci à vous.
15:54 On se retrouve dans un instant.
15:55 Notre invité en deuxième partie sera le sénateur UDI de Haute-Savoie,
15:58 Loïc Hervé, pour parler de délits d'outrage en ligne.
16:01 Si vous souhaitez réagir ou poser vos questions, 0 826 300 300.
16:05 A tout de suite.
16:06 Sud Radio, midi 13h, Alexis Poulin, sans réserve.
16:11 Alexis Poulin, sans réserve, L'Edito.
16:17 Alors pour L'Edito, je voulais revenir sur, vous savez, la façon dont parfois
16:21 certains politiques dont le métier est beaucoup parlé, de faire des discours,
16:24 de faire des lapsus.
16:25 Alors on était habitué à Stéphane Séjourné, qui lui, souffre d'une condition,
16:30 qui est la dyslexie, mais qui quand même a fait réagir à l'époque
16:35 où on avait d'abord entendu davantage la parole de celui qui est maintenant
16:39 le ministre des Affaires étrangères.
16:40 On écoute quelques-unes de ses perles ou coquilles.
16:43 Aujourd'hui, la défense des principes fondamentaux,
16:46 ce n'est pas moi qui décidera personnellement.
16:48 Ce sera l'occasion, y compris pour nous, de voir ce qu'ont besoin
16:51 aujourd'hui les Ukrainiens.
16:53 Voilà, donc bon, on peut excuser dans le, bien sûr, le stress,
16:57 quelle est la fonction de dire toutes ces choses-là.
16:59 Et puis, on a une candidate aussi pour les élections européennes
17:03 qui s'appelle Valérie Hayé, qui hier nous a aussi gratifié
17:07 d'un magnifique lapsus.
17:08 On l'écoute.
17:09 Il y a eu de la cacophonie au début, il faut le dire.
17:11 Oui, de la cacophonie, c'est sûr, c'est un terme en même temps
17:15 qui résume bien ce qu'a été le début et ce qu'est une cacophonie.
17:19 En réalité, on avait aussi une autre ministre d'Emmanuel Macron,
17:23 Sarah El Haïry, qui avait du mal aussi avec une expression,
17:27 c'était à l'Assemblée nationale.
17:28 Ne jetez pas l'eau propre sur l'ensemble des professionnels.
17:33 Madame la députée, ne jetez pas l'eau propre sur les assistants familiaux,
17:37 sur les éducateurs spécialisés, sur les départements, Madame la députée.
17:41 Oui, Madame la députée, ne jetez pas l'eau propre.
17:43 Alors, on peut aussi excuser la ministre parce que l'eau propre,
17:46 la baignade dans la Seine, les Jeux olympiques, les épreuves,
17:49 est-ce qu'il y aura suffisamment de cacophonie ou pas,
17:51 de particules fécales, malheureusement, dans la Seine,
17:54 on ne sait pas.
17:55 Donc, on peut comprendre ça aussi.
17:56 Mais attention, ce serait trop facile d'accuser la majorité
18:00 ou bien le parti d'Emmanuel Macron d'être ceux qui font le plus de lapsus.
18:03 En réalité, c'est quelque chose qui existe depuis toujours en politique
18:06 et il y a quelques lapsus historiques, si vous ne les connaissez pas,
18:09 que nous allons écouter.
18:10 D'abord, c'est Rachida Dati qui est ministre de la Culture actuellement,
18:14 mais elle n'était pas ministre à l'époque,
18:16 ou peut-être si, ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy.
18:19 On l'écoute.
18:20 Quand je vois certains qui demandent des rentabilités à 20-25%
18:23 avec une inflation quasi nulle et en particulier en période de crise,
18:27 ça veut dire qu'on casse des entreprises.
18:29 Et voilà, c'était déjà le drame de l'inflation, évidemment.
18:33 François Fillon, lui, qui parlait déjà de gaz et d'énergie,
18:39 lui, il avait trouvé une nouvelle énergie extraordinaire.
18:42 D'ailleurs, on aurait dû creuser le Fillon, peut-être.
18:44 Il est légitime que nos concitoyens soient inquiets
18:48 s'agissant des autorisations qui ont été données en matière d'exploration
18:53 et d'exploitation de gisements de gaz de schiste.
18:57 Le gaz de schiste.
18:59 Il suffirait peut-être de creuser de ce côté-là
19:01 plutôt que de faire du plasnet XXL,
19:03 trouver une nouvelle source d'énergie.
19:05 Et puis on avait, alors on reste un peu avec ces deux-là
19:09 dans le cadre de Rachida Dati,
19:11 Brice Hortefeux, qui travaillait aussi à l'intérieur,
19:13 qui parlait aussi d'une nouvelle façon de vérifier l'identité
19:17 d'un citoyen ou d'une citoyenne française.
19:19 Les fichiers, il y en a deux qui sont des fichiers majeurs,
19:22 il y en a d'autres,
19:23 mais sur les fichiers des empreintes génitales
19:25 et le fichier des empreintes génétiques.
19:27 Et voilà, génétique et génital, c'est vrai que l'empreinte génitale,
19:30 on n'a pas essayé, mais ça fait partie de l'innovation.
19:33 Ça tourne tout le temps dans la tête des politiques.
19:35 Et puis, il y avait Claude Guéant, lui, ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy,
19:38 qui avait inventé une nouvelle façon d'écrire la loi électorale, en l'occurrence.
19:43 Le code électoral dit clairement que tout électeur ou parti
19:47 peut avoir communication de la liste électorale.
19:50 Et voilà, le code électoral.
19:51 Donc, on peut dire bravo à nos politiques de savoir,
19:54 de temps en temps, faire des lapsus, au-delà de la lique sexy, bien entendu.
19:58 C'est trop facile, vous allez me dire, de se moquer,
20:00 mais c'est vrai qu'ils parlent beaucoup,
20:02 et c'est vrai que les lapsus, à chaque fois, sont remarquables.
20:05 Et en ce moment, il y en a eu pas mal,
20:06 donc je voulais m'arrêter et revenir là-dessus.
20:08 On va parler...
20:09 Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
20:12 Loïc Hervé, bonjour.
20:14 Vous êtes sénateur UDI de Haute-Savoie.
20:16 Vous êtes avec nous pour parler de cette loi
20:18 sur la sécurisation de l'espace numérique,
20:20 et particulièrement du délit d'outrage en ligne.
20:23 Vous êtes avec nous depuis la Haute-Savoie.
20:26 Bonjour.
20:27 Bonjour.
20:28 Alors, dans la version finale,
20:30 l'article souhaité par le Sénat sur le délit d'outrage en ligne passible
20:35 d'une amende forfaitaire délictuelle de 300 euros
20:38 a été donc remis dans le texte.
20:41 Est-ce que vous pouvez nous expliquer de quoi il en retourne ?
20:43 D'abord, les principes de ce texte de loi.
20:48 Ce que nous avons écrit au Sénat,
20:50 nous l'avons écrit il y a maintenant près d'un an,
20:52 et consiste à faire en sorte que nous puissions,
20:55 sur un plan pénal,
20:57 permettre de condamner ce qui est interdit dans l'espace public
21:02 et de fait donné à des poursuites,
21:04 qu'on puisse le faire également sur l'espace qui est Internet,
21:08 et en particulier les réseaux sociaux.
21:10 Je précise que l'amendement que j'ai écrit,
21:13 qui a été voté au Sénat,
21:15 qui a été repris par la commission Kimmix Paritaire,
21:17 qui a été adopté par l'Assemblée Nationale définitivement
21:19 et par le Sénat définitivement,
21:21 c'est un amendement qui a été combattu par le gouvernement
21:26 et qui a pour objectif de lutter contre quelque chose,
21:29 et je pense que vos auditeurs y sont sensibles,
21:32 qui est notamment la question du harcèlement en ligne
21:34 et la question des insultes.
21:36 En fait, il ne s'agit absolument pas de pénaliser la liberté d'expression.
21:39 Je crois que toutes les positions politiques
21:41 de ces dernières années peuvent en témoigner.
21:43 Il s'agit justement de permettre de prévenir
21:46 et de lutter contre la haine en ligne,
21:49 qui est un véritable fléau
21:51 et qui a des victimes par dizaines de milliers chaque jour.
21:58 C'est terrible.
22:00 Je suis un peu surpris par la polémique,
22:03 parce qu'elle n'est pas arrivée au moment du départ parlementaire,
22:06 elle est arrivée après la commission mixte paritaire.
22:09 Je suis totalement serein sur la rédaction
22:14 et sur les stigmes dans lesquels nous avons écrit ça.
22:17 Justement, la rédaction, l'idée c'est qu'elle punit
22:20 d'amende ou d'un an d'emprisonnement le fait de diffuser en ligne
22:23 tout contenu qui soit porte atteinte à la dignité d'une personne
22:26 ou présente à son égard un caractère injurieux, dégradant ou humiliant,
22:29 soit crée à son encombre une situation intimidante, hostile ou offensante.
22:33 Il y a certaines associations de défense des libertés numériques,
22:37 notamment la Quadrature du Net, qui pensent que c'est un délit flou
22:40 qui va à l'encontre finalement de la loi de 1881.
22:43 Alors, il faut dire les choses de manière très précise,
22:46 la rédaction qui a été choisie, c'est la transposition
22:49 au mot près de l'outrage sexiste et sexuel.
22:52 Il existe déjà.
22:54 Et donc il n'y a pas de difficultés.
22:56 Il faut bien vous dire que cet outrage en ligne,
22:59 qui est un nouveau délit,
23:01 est sorti d'une amende forfaitaire délictuelle.
23:03 Il faut bien voir le dispositif dans ces deux dimensions.
23:06 Le délit lui-même qui permet d'intervenir et notamment
23:09 de condamner ce qui se passe en ligne de manière spécifique,
23:12 et l'amende forfaitaire délictuelle qui va permettre à des officiers
23:15 de police judiciaire de venir délivrer des amendes spécifiques
23:19 sur ces infractions, qui sont des infractions extrêmement répandues
23:24 et extrêmement graves.
23:26 Ça touche des personnalités publiques,
23:29 mais aussi des personnes privées.
23:31 Et ça touche énormément de Français qui se plaignent.
23:33 Moi je suis parlementaire.
23:35 Je suis là pour essayer de trouver des solutions à des réalités,
23:37 à des difficultés rencontrées par nos compatriotes.
23:40 Et je peux vous assurer que je suis saisi très régulièrement
23:43 de ces difficultés, notamment par des parents.
23:46 Mais justement, cette loi dont vous dites que vous discutez
23:49 depuis plus d'un an, en mai 2023,
23:53 la défenseure des droits jugeait que cette amende forfaitaire délictuelle
23:58 était un risque d'arbitraire, avec des erreurs de qualification
24:02 des faits possibles.
24:04 Alors, vous parlez d'une période,
24:08 elle parle je pense des autres amendes forfaitaires délictuelles,
24:11 parce qu'en 2023, la question dont on parle aujourd'hui
24:15 n'était même pas encore en discussion.
24:17 Très bien.
24:18 Donc il y a aujourd'hui, en gros, une quarantaine ou une cinquantaine
24:22 de délits pour lesquels il y a des amendes forfaitaires délictuelles.
24:25 Le ministre de l'Intérieur voulait qu'on aille à 3 ou 4 000 infractions différentes
24:29 punies par amende forfaitaire délictuelle.
24:32 Donc c'est beaucoup moins aujourd'hui dans le droit.
24:35 Et pardon de diverger avec Mme la défenseure des droits,
24:40 d'ailleurs que la Commission des lois du Sénat a auditionné cette semaine,
24:44 eh bien, il n'y a pas de possibilité d'arbitraire,
24:48 puisque l'amende forfaitaire délictuelle suppose la reconnaissance
24:52 de l'infraction par l'auteur.
24:54 C'est-à-dire que si vous êtes vous-même l'objet d'une contravention,
24:59 l'officier de police judiciaire va devoir recueillir votre reconnaissance
25:04 de l'infraction pour pouvoir délivrer cette amende forfaitaire délictuelle.
25:09 Et si ce n'est pas le cas, eh bien, il y aura une judiciarisation classique
25:13 avec l'intervention du juge pénal, du parquet, etc.
25:16 Donc en fait, toutes les garanties sont là.
25:18 Je dirais même qu'on a plus de garanties.
25:20 Par contre, ce qu'on va avoir de plus, c'est la réactivité.
25:23 Aujourd'hui, il faut plusieurs mois, voire plusieurs années
25:26 pour obtenir une condamnation et le retrait de contenu.
25:29 Là, on va pouvoir être sur une réactivité beaucoup plus rapide.
25:35 Et encore une fois, la garantie des droits.
25:37 Je suis un sénateur de centre droit très engagé sur les libertés publiques.
25:42 J'ai siégé pendant neuf ans à la CNIL.
25:44 Ce n'est pas moi qui ai inventé un système complètement délirant
25:47 et attentatoire aux libertés publiques.
25:49 Ce n'est pas possible que je fasse ça.
25:51 Il faut que des choses interviennent réellement.
25:53 - Vous étiez contre le pass vaccinal à l'époque.
25:56 - Absolument.
25:58 Je continue à être un grand défenseur des libertés publiques.
26:01 Par contre, je pense que les libertés publiques sont atteintes
26:04 par cette massification de la haine en ligne
26:06 et le fait qu'en fait, sur Internet et sur les réseaux,
26:09 on a un espace de non-droit.
26:11 Aujourd'hui, on parle de liberté d'expression,
26:14 mais en fait, c'est une liberté de calomnie.
26:16 Il n'y a pas d'intervention.
26:18 Il y a une régulation des plateformes avec des conditions générales
26:22 qui existent.
26:24 Un certain nombre de contenus sont retirés par les différentes plateformes.
26:27 Mais là, on ne parle pas de ça.
26:29 On parle du champ pénal et de la possibilité de sanctionner
26:33 une infraction délictuelle, un délit,
26:36 de manière extrêmement rapide et de manière raisonnable
26:40 sur un plan de la peine, puisque c'est quelques centaines d'euros.
26:43 - Autre question importante, la question des propos tenus
26:47 dans le cadre privé, dans le cadre de messagerie privée.
26:50 Est-ce que c'est le cas ?
26:52 Est-ce que là, on ne rentre pas dans un déni des droits fondamentaux ?
26:56 - Non, ce n'est pas le cas.
26:58 - Et pourquoi ?
27:00 Parce que les messageries privées, on est censé tenir des...
27:02 - Le champ des messageries privées, j'ai lu ça,
27:04 je l'ai d'ailleurs dit dans mon intervention au Sénat
27:07 au moment de l'adoption des conclusions de la commission mixte paritaire,
27:10 à aucun moment, nous n'avons envisagé d'aller sur le champ
27:14 des messageries privées.
27:15 - Donc là, vous êtes sûr, jamais on pourrait attaquer...
27:18 - Je suis sûr que ça ne concerne pas le champ des correspondances privées
27:25 et donc des messageries privées.
27:27 Whatsapp, Messenger, Telegram, Signal, etc.
27:30 Pour que vos auditeurs, pour que tout le monde comprenne bien de quoi on parle.
27:34 - Oui, absolument.
27:36 On a un auditeur en ligne avec nous, Philippe de Libourde en Gironde.
27:40 Bonjour Philippe.
27:41 - Bonjour. Bonjour à votre invité.
27:44 - Bonjour monsieur.
27:46 - Ce monsieur-là, ce sénateur, je crois,
27:49 du coup, j'aurais dû lui poser la question suivante,
27:52 parce que je pense qu'il ne connaît pas du tout,
27:54 enfin, il connaît mal le sujet.
27:56 Et malheureusement...
27:57 - Je pense qu'il connaît bien le sujet, mais oui.
27:59 - Alors, c'est ce qui caractérise ce gouvernement et ses alliés,
28:03 c'est qu'ils parlent pour ne rien dire
28:05 et ils font des choses qu'ils ne connaissent pas.
28:07 Alors, je vais prendre un exemple tout concret,
28:09 c'est-à-dire que cette loi, elle va vraiment mettre en danger les diffuseurs d'alerte.
28:18 Et pour la simple raison que, par exemple,
28:21 quand quelqu'un se fait molester à droite, à gauche,
28:26 on va prendre l'exemple d'un lycée où je ne sais où,
28:29 en fait, souvent, tout est mis sous le chapeau, pas de vagues et tout.
28:35 Et du coup, les affaires sortent que parce qu'il y a des gens
28:38 qui tournent des vidéos, alors souvent, c'est les auteurs eux-mêmes.
28:41 Alors, ça, bon, on voit qu'ils sont tellement imbéciles qu'ils le font eux-mêmes.
28:45 Mais beaucoup de fois, c'est des gens qui filment autour
28:49 et qui trouvent ça pas normal et qui les mettent sur les réseaux.
28:54 Alors, bien sûr, ceux-là, ils vont se faire toquer par la loi
28:58 puisqu'ils vont avoir diffusé une vidéo dégradante.
29:02 Et donc, du coup, on va pouvoir mettre...
29:05 - C'est normal que s'ils diffusent une vidéo dégradante,
29:08 ils soient condamnés pour ça ?
29:10 - Non, mais ils diffusent des vidéos dégradantes pour alerter, en fait.
29:14 Parce que sinon, si on ne diffuse pas de vidéos sur les réseaux sociaux,
29:19 ce gouvernement et ses alliés, là,
29:22 ça leur met leur plus forte qualité,
29:26 c'est de tout mettre sous le chapeau et de rien dire.
29:28 Il ne se passe rien, tout va bien.
29:30 C'est des insentiments de sécurité,
29:34 des sentiments de tout.
29:37 Alors, attendez, je voudrais juste finir un truc.
29:40 Ça, c'est juste un petit exemple.
29:42 Mais ce monsieur, en fait, il fait cette loi.
29:45 Alors, bien sûr, il ne m'a pas convaincu du tout
29:48 que c'est juste sur le harcèlement ou des délits sexuels,
29:52 parce que le trait armé est tellement générique
29:54 que tout va être mis dans cette fin.
29:57 Alors, ce monsieur, il est déjà dangereux avec sa majorité,
30:00 mais malheureusement pour nous, il y a des gens beaucoup plus dangereux
30:03 qui peuvent arriver au pouvoir et qui pourront se servir de cette loi à profusion.
30:07 Je parle sûrement de l'extrême gauche et des juges,
30:11 la cohorte de juges du syndicat de la magistrature
30:14 qui ne ratera aucune occasion pour faire taire les opposants
30:17 grâce à des lois comme ceci.
30:19 Donc, ce monsieur qui va peut-être rester dans l'histoire
30:22 et malheureusement son nom restera collé honteusement à cette loi.
30:27 Alors, cette loi, elle n'est pas encore promulguée
30:29 et on va en parler dans un instant, on va se retrouver.
30:31 Et Loïc Hervé, le sénateur, va pouvoir vous répondre
30:34 sur les risques pour les lanceurs d'alerte
30:36 et le cadre politique de cette loi qui pourrait ouvrir le champ
30:40 à d'autres majorités politiques.
30:42 A tout de suite sur Sud Radio, on reprend notre entretien
30:45 avec le sénateur Loïc Hervé pour parler de la loi SREN
30:48 et du délit d'outrage en ligne. A tout de suite.
30:51 Sud Radio, midi 13h, Alexis Poulin, sans réserve.
30:55 Sud Radio, midi 13h, Alexis Poulin, sans réserve.
31:03 Et on se retrouve avec notre invité, le sénateur Loïc Hervé,
31:06 sénateur UDU de Haute-Savoie, pour parler de la loi de sécurisation
31:09 de l'espace numérique et de ce délit d'outrage en ligne.
31:11 Alors, à l'instant, Philippe, notre auditeur, vous posez la question,
31:13 monsieur le sénateur, du risque pour les lanceurs d'alerte
31:16 qui seraient censurés par cette loi
31:18 et aussi du risque d'utilisation politique de cette loi
31:21 pour une censure, finalement, de partis politiques
31:24 ou de paroles politiques. Est-ce que c'est une réalité ?
31:27 Est-ce que ce serait possible ?
31:29 Ou est-ce que la loi est si bien écrite que ça ne risque pas d'arriver ?
31:32 D'abord, sur l'exemple pris par votre auditeur,
31:37 en parlant des lanceurs d'alerte et des vidéos qui sont reprises.
31:41 Bon, pardon de le dire, mais d'abord, c'est pas cette loi-là
31:44 qui l'interdirait, c'est déjà interdit en réalité.
31:48 Un certain nombre de contenus ne sont pas légaux
31:51 et leur rediffusion n'est pas légale,
31:53 quand bien même on serait un lanceur d'alerte.
31:56 Donc, il faut attention entre les intentions
32:01 et le fait que le champ pénal est déjà en partie couvert
32:05 par des interdictions.
32:07 Je rappelle que le principe quand même
32:09 et la protection constitutionnelle, c'est la liberté d'expression.
32:12 Donc, ce qui est interdit est volontairement limité
32:18 à des choses qui, notamment, créent un dommage à autrui
32:21 ou qui créent un dommage à la société.
32:24 Et donc, ni les lanceurs d'alerte, ni les opinions politiques
32:26 n'ont vocation à être couvertes par ce texte,
32:29 pas plus qu'elles ne le sont par d'autres textes.
32:31 Donc, il s'agit bien de punir ce qui est déjà puni dans l'espace,
32:37 dans la vie réelle, et qui constitue un certain nombre d'infractions.
32:41 D'infractions délictuelles !
32:43 Donc, évidemment, les officiers de police judiciaire,
32:46 d'une part, comme les juges d'autre part,
32:48 seront tout à fait à même de qualifier les choses
32:51 pour se rendre compte de manière...
32:53 Quand ce sera aisément constatable,
32:55 ça pourra être fait par un officier de police judiciaire.
32:57 Si ça l'est moins, ça le sera de manière judiciaire.
33:00 Mais encore une fois, on doit, sur ces sujets-là,
33:04 apporter des solutions à nos concitoyens.
33:07 Et moi, je pense surtout aux victimes.
33:09 Parce qu'on parle beaucoup de ceux qui publient des contenus,
33:12 de savoir si lanceurs d'alerte, opinion politique, etc.
33:15 Mais, nous, on parle de victimes dans notre pays,
33:18 dont on parle très peu.
33:19 Votre auditeur ne se positionne pas du tout du côté de la victime.
33:22 - Bah si, puisque les lanceurs d'alerte sont là pour dénoncer ce qui est un victime.
33:25 - Les lanceurs d'alerte, on les a déjà protégés par la loi.
33:28 On a déjà légitéré sur les portes les lanceurs d'alerte.
33:32 Et je rappelle à votre auditeur,
33:34 qui m'accuse de macronisme, de gouvernement, je ne sais pas quoi,
33:37 je rappelle à votre auditeur que le gouvernement était contre cet amendement.
33:42 Il l'a dit et redit.
33:44 Et donc, c'est un amendement qui vient du Sénat,
33:46 qui a été très largement voté au Sénat,
33:49 au sein de la Commission spéciale et en séance.
33:52 Et que c'est un amendement que j'ai eu de très nombreuses reprises l'occasion d'expliquer,
33:58 notamment dans nos travaux parlementaires, il y a quelques mois maintenant.
34:02 Et que sa robustesse juridique a été éprouvée.
34:06 Je ne dis pas que c'est un n'importe quoi.
34:08 - Et le Conseil constitutionnel va passer dessus.
34:10 - Leur éthique est protégante des libertés publiques.
34:12 - On l'espère, mais il y a quand même beaucoup qui se passe en ce moment
34:15 sur le côté de la liberté de parole et sur les réseaux sociaux,
34:19 notamment l'Arkom va aussi embaucher des signaleurs de confiance
34:24 qui seront là pour dire qui dit les choses qui sont en dehors du cadre de la loi, etc.
34:30 Est-ce que là, on risque pas de créer une milice privée du web,
34:33 en plus des lois qui peuvent changer, pas des lois de l'Etat,
34:37 mais des règlements de la communauté, des plateformes.
34:40 Est-ce que là, c'est pas une usine à gaz qui est en train de se mettre en place
34:42 pour contraindre encore davantage la parole publique ?
34:45 - Non, je crois que l'Arkom a montré dans ses différents avis ces dernières années,
34:50 son autorité administrative indépendante extrêmement sérieuse,
34:52 d'ailleurs tellement sérieuse qu'on lui a confié la question,
34:55 notamment de la vérification de l'âge pour l'accès au contenu pornographique.
34:58 C'est la grande avancée de ce texte de loi sur cette dimension
35:02 d'accès des mineurs et notamment des enfants à la pornographie.
35:06 Chaque fois, et Rocco Lévi-Hemest, chaque fois qu'il prend la parole,
35:11 montre que cette autorité-là, comme la CNIL d'ailleurs,
35:14 sont des autorités qui défendent les libertés publiques
35:17 plutôt qu'elles ne les atteignent.
35:18 Donc je crois pas du tout à la constitution d'une milice,
35:21 même si nous avons déjà dans les services de police et de gendarmerie
35:24 des cyberpatrouilleurs qui font tout un tas de signalements,
35:28 qui sont d'ailleurs trop peu nombreux face à l'ampleur de la tâche.
35:32 Et bien sûr qu'on aura toujours un débat sur telle ou telle publication
35:38 qui pourra être interprétée d'une manière ou d'une autre.
35:40 De manière massive, on voit bien que la plupart des injures
35:44 et des outrages en ligne ne sont pas aujourd'hui combattus et condamnés.
35:50 Donc il s'agit là d'apporter des garanties à ceux de nos concitoyens
35:54 qui sont l'objet parfois de campagnes de dizaines, de centaines de messages.
35:59 Et des garanties aussi de la liberté de parole,
36:01 qui ne rentrent pas dans le cadre de la loi, comme vous le dites.
36:04 Je serai le premier à la défendre, vous savez.
36:07 C'est quelque chose d'important, y compris dans notre société.
36:10 On espère. Alors Julien de Créteil souhaitait réagir également.
36:13 Bonjour Julien.
36:14 Bonjour Alexis, bonjour à votre invité.
36:16 Écoutez, moi je vous écoute avec attention ce qui se dit.
36:18 Très franchement, quand vous parlez des signaleurs de confiance,
36:22 moi qui vais régulièrement en Chine, ça ne me fait pas vraiment plaisir
36:26 et ça ne me rassure pas vraiment, il faut être tout à fait sincère.
36:28 Quant au lanceur d'alerte, c'est la même chose, il y a quand même des risques de dérive.
36:32 Il ne faut pas se raconter l'histoire aujourd'hui,
36:34 quand le régime Macron, parce qu'il faut quand même nommer les choses,
36:39 vous dit, je vous jure, il y a deux ans, il n'y aura pas de pass sanitaire,
36:42 moi j'ai tendance à ne pas les croire.
36:44 Quand ils vous disent quelque chose, ils font exactement l'inverse.
36:46 C'est comme ça, on peut être d'accord ou pas d'accord avec Macron.
36:48 C'est un fait, moi je regarde les faits et depuis qu'il est aux manettes,
36:52 depuis 2017, dans tous les domaines quasiment, c'est catastrophique.
36:55 Alors pourquoi lui faire confiance aujourd'hui sur ces mesures
36:58 qui sont quand même, il ne faut pas se raconter l'histoire.
37:00 On a aujourd'hui un paysage audiovisuel français qui est complètement verrouillé,
37:04 baïonné pour effectivement plutôt servir le pouvoir en place.
37:10 Et comme l'extrême centre, il faut quand même dire les choses,
37:14 ne maîtrise pas les réseaux sociaux,
37:16 il faut mettre un coup de vis pour verrouiller l'opposition.
37:21 Moi j'ai juste envie de dire la même chose,
37:23 ces risques de brigade des réseaux sociaux,
37:25 effectivement, c'est quand même un danger à la liberté d'expression
37:29 et des lanceurs d'alerte.
37:30 Et moi ce qui m'inquiète aujourd'hui, d'ailleurs vous l'avez dit
37:32 monsieur Rock Olivier Metz pour ce qui est de l'Arkom,
37:34 je suis désolé, ne fait pas respecter l'équité des temps de parole
37:37 de certains partis politiques, je pense notamment à la PR de François Asselineau,
37:41 on est à trois mois des campagnes européennes
37:44 et vous avez des partis politiques comme l'UPR
37:47 qui ne sont jamais invités dans les médias.
37:49 Est-ce que dans une démocratie, on voit ça ?
37:51 Moi, déjà, rien que de ce point de vue là,
37:54 ça me paraît quand même très inquiétant.
37:55 S'il y avait une équité, une véritable équité,
37:57 je vous dirais pourquoi pas, ne soyons pas fermés.
37:59 Mais là, on est très loin de ce modèle parfait.
38:01 - Merci, merci Julien.
38:03 On va donner la parole à notre invité, le sénateur Loïc Hervé.
38:07 Est-ce que vous entendez quand même cette inquiétude
38:09 sur le risque de censure politique,
38:11 notamment, on voit la contrainte qui s'abat sur les réseaux sociaux,
38:15 dernier espace de liberté en quelque sorte face à des médias
38:18 qui, globalement, décident de qui a la parole ?
38:22 - Écoutez, je viens de répondre à l'instant à une invitation de Sud Radio.
38:27 Je n'ai pas l'impression que ce soit la radio
38:29 qui promeuve les thèses du président de la République de manière générale.
38:33 Je sais que vous invitez tout un tas de personnes
38:36 qui sont d'opinions différentes.
38:37 Je rappelle à votre auditeur que cet amendement,
38:40 je le redis une troisième fois, mais ça va mieux,
38:43 c'est la pédagogie et l'art de la répétition,
38:46 cet amendement a été adopté contre l'avis du gouvernement.
38:50 Donc, encore une fois, imputer au président de la République
38:55 des choses qu'il n'a pas proposées,
38:58 et me dire à moi qui fait voter ça et qu'il a écrit
39:01 que c'est inspiré par je ne sais quelle option politique d'extrême droite,
39:06 je ne sais quoi, mais enfin, ce n'est pas sérieux.
39:08 C'est faire offense d'ailleurs aux travaux des secteurs
39:11 qui ont plutôt des travaux sérieux sur ces questions-là.
39:14 - Est-ce que vous prenez quand même la mesure du risque politique ?
39:17 - Après, pour le petit peu de détail en général sur la manière
39:19 dont les différentes sensibilités politiques s'expriment
39:22 dans l'espace audiovisuel français soumis à l'ARCOM,
39:25 c'est-à-dire essentiellement la télévision et la radio,
39:28 on pourrait avoir un débat, mais plus documenté
39:32 que ce type de discussion que je vais qualifier d'informel,
39:37 parce que ça demanderait qu'on aille regarder les chiffres.
39:41 Je ne connais pas M. Asselineau, je ne connais pas son parti,
39:43 je ne connais de nom, mais je ne sais pas le temps de parole dont ils ont parlé.
39:47 - Merci.
39:48 - Donc vous voyez, on ne peut pas parler de ça à la cantonade
39:51 en considérant que c'est une généralité qui aurait un problème.
39:54 - Justement, le temps de parole est terminé.
39:56 Merci M. Leclerc, mais c'est une bonne idée pour un rapport sénatorial peut-être,
40:00 de voir la réelle indépendance des médias, le temps de parole des politiques,
40:05 et puis cette question quand même de la liberté de parole en ligne
40:09 qui inquiète de nombreux concitoyens, il faut la prendre en considération.
40:13 Merci d'avoir été notre invité, Loïc Hervé, sénateur UDI de Haute-Savoie,
40:18 pour parler de ce délit d'outrage en ligne.
40:20 Dans un instant, c'est la culture dans tous ces États,
40:22 avec Céline Alonso et André Bercoff.
40:24 Ils reçoivent Raphaël Baquet et Samuel Blumenfeld à 13h,
40:27 qui vont parler de la chute de Gérard Depardieu.
40:31 A tout de suite sur Sud Radio.
40:32 - Sud Radio.
40:33 - Sud Radio.
40:34 Parlons vrai.
40:35 Parlons vrai.

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