• il y a 6 mois
Avec l'agrandissement de ST Micro à Crolles, le Grésivaudan se prépare à accueillir de nouvelles populations. L'occasion d'évoquer avec henri Baile, le président de cette communautés de communes regroupant plus de 100 000 habitants, les différents dossiers d'aménagement du territoire : déplacements, logements, tourisme...

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Transcription
00:00 (Générique)
00:18 Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG, le rendez-vous politique de Télé-Grenoble, avec chaque semaine un élu du territoire
00:24 dont les décisions peuvent impacter directement notre vie quotidienne.
00:27 Aujourd'hui, je reçois Henri Baël. Bonjour.
00:29 Bonjour.
00:30 Bienvenue. Vous êtes le président de la communauté de communes du Grésivaudan,
00:34 également conseiller régional LR dans la majorité de Laurent Wauquiez et maire de Saint-Imier.
00:40 Le Grésivaudan, c'est le territoire qui va nous intéresser aujourd'hui.
00:43 Ça représente plus de 100 000 habitants installés entre Grenoble et Chambéry, le long de l'Isère pour la plupart,
00:51 même si le territoire englobe aussi quelques communes de montagne.
00:55 Alors il englobe effectivement des communes de montagne des deux côtés, côté Chartreuse et côté Beldone.
01:00 Beaucoup plus du côté Beldone que du côté Chartreuse,
01:03 mais les deux massifs sont représentés au sein de la communauté de communes du Grésivaudan.
01:08 On le voit là sur cette carte de l'Isère. Donc on fait une avancée dans les terres savoisiennes avec...
01:15 C'est ça. C'est un point de passage entre l'Isère et la Savoie.
01:18 La plupart des intercommunalités en France sont construites autour d'une commune principale, la ville-centre, comme on dit.
01:25 C'est le cas à Grenoble, dans le Pays voie René, par exemple.
01:28 Ce n'est pas le cas dans le Grésivaudan.
01:30 Non, la particularité du Grésivaudan, c'est qu'en réalité, elle a deux pôles qu'on pourrait considérer comme des pôles majeurs,
01:38 qui sont la ville de Krol et la ville de Ponchara.
01:41 Mais il n'y a pas de grande ville qui ferait qu'au lieu d'être une communauté d'agglomération,
01:46 on serait une communauté urbaine, par exemple.
01:49 C'est 8000 habitants, je crois, Krol, qui est la plus grande commune ?
01:52 Oui.
01:53 Et il y a 43 communes au total.
01:56 C'est quoi les enjeux d'un territoire comme ça, coincé entre Chambéry et Grenoble ?
02:02 Alors, il n'est pas coincé, en fait. C'est lui qui décoince.
02:06 Il fait la liaison entre la métropole chambérienne et la métropole grenobloise.
02:11 Et il a deux versants, si je puis dire, en termes d'orientation de ses populations.
02:17 Une partie du territoire est naturellement tournée vers Grenoble.
02:20 La deuxième partie du territoire est naturellement tournée vers Chambéry.
02:25 Mais en réalité, le Grésivaudan, c'est vraiment l'élément de liaison entre ces deux métropoles,
02:32 et la complémentarité de ces deux métropoles.
02:35 Et ce n'est pas compliqué à gérer, justement, un territoire qui est comme ça aspiré de ses deux côtés par deux métropoles ?
02:40 Non, il y a des tropismes naturels qui se font en fonction des activités des uns et des autres.
02:47 Mais moi, je n'y perçois pas de difficultés particulières. Les choses se font naturellement.
02:53 Alors, vous évoquiez les communes de montagne qui font partie de ce territoire, d'un côté comme de l'autre,
02:57 sur les deux massifs qui bordent la vallée de l'Isère.
03:02 La communauté de communes gère d'ailleurs directement plusieurs stations de ski.
03:07 Il y a le collé d'Alvar et les Sept Lô dans le massif de Beldone, le col de Martieux en Chartreuse.
03:13 On arrive à la fin de la saison, vos stations ont fermé leur piste à la fin du mois de mars.
03:18 Quel est le bilan de cette saison d'hiver ?
03:20 Ce qu'on peut dire déjà, c'est qu'il y a une belle complémentarité des stations communautaires,
03:25 entre le col de Martieux, par exemple, qui est un peu à la dimension des enfants et des familles.
03:30 C'est ce qu'on voit là sur les images.
03:31 Et ensuite, les stations de Beldone avec la Zadrae et les Sept Lô, qui elles, sont quand même plus sportives que familiales.
03:43 Et le bilan de la saison, alors il est paradoxal, parce qu'en fait, la neige n'a pas été très très abondante.
03:51 Pour autant, le public a été présent et les recettes sont bonnes.
03:57 C'est-à-dire que le bilan de la saison par rapport à l'exploitation des stations est un bon bilan.
04:03 Aujourd'hui, c'est la collectivité qui soutient financièrement les trois stations ?
04:07 Non, c'est une SEM qui gère les stations et qui est adossée, bien entendu, à la collectivité.
04:14 S'il y a des déficits, c'est comblé ?
04:16 Alors, on discute. Il y a des marges de discussion entre le déficit d'une année par rapport aux années suivantes.
04:22 Oui, effectivement, il y a une relation entre la SEM et la communauté de communes.
04:26 Mais ce n'est pas un apport en déficit permanent. Il y a d'abord des discussions en fonction du cumul des saisons.
04:37 Vous avez certainement vu passer il y a quelques semaines le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des stations de sport d'hiver au niveau français.
04:44 Ce rapport met l'accent sur le fait que le modèle économique des stations de ski s'essouffle,
04:48 notamment en moyenne montagne, ce qui est le cas des stations du Croisé-Vaudan,
04:52 et que les politiques d'adaptation restent en deçà des enjeux.
04:56 Qu'est-ce que vous en pensez déjà des conclusions de ce rapport ?
04:59 Ce que j'en pense, c'est qu'il doit y avoir très peu de magistrats qui chaussent des skis.
05:05 Et quand on regarde la réalité de l'exploitation de nos stations et ce que peuvent écrire les magistrats de la Chambre régionale des comptes,
05:13 il y a quand même un gros décalage dans la mesure où, au niveau de la communauté de communes, par exemple,
05:19 toutes les études que l'on a pu conduire démontrent que d'abord nous aurons de la neige jusqu'en 2050,
05:25 et qu'à partir de 2050, il n'est pas prouvé qu'il n'y ait plus de neige dans nos stations.
05:31 Donc je pense que le rapport de la Chambre est un peu décalé par rapport aux réalités,
05:37 et il a d'ailleurs été très très contesté par les professionnels de la montagne, mais à bon escient je pense.
05:44 Trop alarmé, ça veut dire qu'aujourd'hui il y a encore des projets d'aménagement, d'investissement sur les trois stations ?
05:49 Il y a surtout un très beau et un très gros travail qui est fait par les professionnels de la montagne
05:53 pour préparer la neige dès le début des chutes, et faire en sorte que le plus longtemps possible,
05:58 ils puissent la conserver et l'entretenir.
06:00 Et c'est ce qui a permis cette année par exemple d'avoir peu de neige en chute,
06:05 mais un maintien de cette neige par le traitement qui lui a été apporté par nos professionnels.
06:11 Oui, sans cette neige de culture, la saison aurait été sûrement beaucoup plus courte.
06:14 Ça aurait été plus complexe.
06:15 Alors ça fait partie des préconisations du rapport, de ne plus investir d'argent public dans la neige de culture.
06:22 Là aussi vous estimez qu'ils sont défasés par rapport à la réalité du terrain ?
06:25 Ils sont un peu caricaturaux, parce que finalement la neige de culture,
06:29 c'est à la fois de l'usage de l'eau qui retourne à la terre et à l'eau, à la fonte des neiges,
06:36 et elle est nécessaire aujourd'hui pour justement gérer la transition en perspective d'une reconversion de nos montagnes.
06:43 Et on ne peut pas du jour au lendemain arrêter d'avoir de la neige de culture, notamment sur les bas de stations.
06:49 Alors le rapport pointe aussi du doigt les investissements publics, pas toujours pertinents, sur la diversification cette fois.
06:55 Alors je ne sais pas si ça concerne le Grésil-Vaudor, mais moi j'ai pensé à un exemple concret,
07:00 la piste de luge 4 saisons des Sept-Lots, qui est installée au plein air,
07:04 qui est la porte d'entrée la moins fréquentée et la moins développée en termes d'hébergement touristique.
07:08 C'est quand même un investissement d'un million d'euros, on la voit, elle fonctionne l'hiver mais aussi l'été.
07:13 On peut s'interroger sur la pertinence d'avoir installé cet équipement sur ce versant-là de la montagne ?
07:18 Il n'aurait pas été plus pertinent justement là où il y a du monde ?
07:22 À l'époque où elle a été décidée, d'abord c'était une station qui était proche de l'exploitation communautaire,
07:30 donc ça paraissait logique que ce soit à cet endroit-là qu'elle soit installée.
07:34 En plus c'était important d'apporter un élément d'ordre économique, si je puis dire, en termes d'attractivité,
07:40 sur cette partie-là de la montagne, par rapport justement aux difficultés d'orientation,
07:47 d'exploitation de la montagne dans les années qui viennent, dans la perspective justement d'une raréfaction des chutes de neige.
07:53 Si je vous parle de cet équipement, c'est qu'il va avoir de la concurrence puisque...
07:56 Oui, Chambouce.
07:57 Une complémentarité.
07:58 Alors vous pouvez le voir comme ça.
08:01 En tout cas Chambouce est en train de construire sa piste de luge 4 saisons, à peu près le même modèle que celle des Sept Lôs.
08:07 Alors pour le coup, du bon côté de la vallée en termes de bassins de population,
08:12 on verra si la complémentarité fonctionne sur ces deux équipements.
08:17 Chambouce est la seule station de votre territoire, du Grésil-Vaudan, à ne pas être gérée par votre collectivité.
08:23 Elle n'est pas communautarisée.
08:26 Elle n'est pas communautarisée pour l'instant. C'est un projet ?
08:29 Écoutez, non, à part ma connaissance, je ne sais pas quelles sont exactement les réflexions du conseil municipal de Chambouce.
08:35 C'est eux qui ont la main.
08:37 Ils ont toujours la main. Par contre, ils ont toujours un appui très fort de la communauté de communes dans leurs investissements.
08:43 Ça a été le cas par exemple sur le dernier télésiège.
08:46 Ça a été le cas sur bon nombre d'équipements qu'ils ont pu livrer ces dernières années.
08:50 Ils ne sont pas communautarisés, mais ils sont totalement dans la communauté de communes.
08:55 Et ils bénéficient à ce titre de toutes les aides économiques que la communauté de communes peut apporter à nos stations.
09:01 Et s'ils étaient demandeurs, vous trouveriez ça cohérent ?
09:04 Vous parliez de complémentarité entre Chambouce et l'Essai de l'eau. C'est un peu plus la concurrence quand même ?
09:08 Non, je ne pense pas qu'il y ait de concurrence. Ce ne sont pas les mêmes publics.
09:11 Il y a des adeptes de Chambouce, il y a des adeptes d'Essai de l'eau.
09:14 Et non, très honnêtement, je ne pense pas que ce soit concurrentiel.
09:19 C'est vraiment complémentaire.
09:21 Je vous interrogeais là-dessus parce que j'ai vu que vous aviez repris dans le giron communautaire l'office du tourisme du Riage.
09:26 Oui.
09:27 Qui est au pied de Chambouce. Donc je me disais, là, on commence à se rapprocher quand même de la station.
09:30 C'est une demande de la commune du Riage, oui, effectivement.
09:33 C'est très récent d'ailleurs, ça a été délibéré au dernier conseil communautaire.
09:37 La semaine dernière, à votre place Henri Bell, je recevais une habitante du Grésivaudan,
09:42 puisqu'elle vit sur le plateau des Petites Roches, quand elle n'est pas à Bruxelles ou à Strasbourg, puisqu'elle est députée européenne.
09:48 Il s'agit de Gwendoline Delbos-Corfield, députée Europe Ecologie-Les Verts.
09:53 C'est la tradition dans cette émission, je demande toujours à l'invité de la semaine précédente de poser une question à celui de cette semaine.
09:58 On l'écoute. Très bien.
10:00 Et bien, plutôt qu'une question, monsieur Bell, c'est un partage de réflexion sur ce qui va se passer pour l'eau dans le Grésivaudan,
10:07 mais aussi à Grenoble, puisque c'est l'eau de Grenoble qu'on utilise pour la fameuse extension de ST Micro à Krol.
10:14 On est dans un conflit d'usage important. Ce n'est pas le seul conflit d'usage.
10:17 Il y a aussi la question encore de plus en plus importante de la sécheresse dans nos territoires qui sont de plus en plus chauds.
10:23 Est-ce que dans cette communauté de communes où il n'y a pas d'élus écolos qui siègent, nous, c'est une réflexion qu'on a beaucoup,
10:31 la question de comment à la fois on continue à avoir de l'industrie et du travail sur nos territoires, mais comment on préserve nos ressources,
10:38 la terre, l'eau, l'air ? Comment vous allez régler cette question des usages ?
10:43 Qu'est-ce que vous avez comme réflexion ? Est-ce que ça avance ? Est-ce qu'on obéit à tout par rapport aux demandes d'esté ?
10:49 Est-ce qu'on essaye aussi de réguler les demandes d'esté ? Et comment on s'assure aussi qu'on ne pollue pas l'eau des grenoblois
10:55 et de ceux qui vivent en amont de Grenoble pour détourner l'eau pour qu'il arrive jusque dans le Grésil-Vaudan ?
11:01 – Très bien. Alors vous avez un point commun avec elle Henri Bell, c'est que vous avez tous les deux siégé dans l'opposition municipale à Grenoble,
11:07 dans la même période de 2008 à 2014, vous étiez pas dans le même groupe, mais voilà.
11:11 Je ne sais pas si à l'époque vous vous échangez avec Gwendolyn de la pression en ville.
11:13 – Non, je n'ai pas de souvenirs en particulier.
11:15 – Vous étiez ensemble au conseil municipal de Grenoble. Pour rebondir avant de revenir à sa question,
11:20 il n'y a pas d'élu écolo au sein du conseil communautaire du Grésil-Vaudan ?
11:24 – Alors il n'y a pas d'écolo non, par contre il y a des élus très écologistes, mais pas écolos au sens de l'appartenance politique.
11:32 Non, pas à ma connaissance et s'il y en avait je pense que je le saurais.
11:36 Par contre il y a une conscience écologique forte de la part de la majorité des élus de la communauté commune du Grésil-Vaudan.
11:43 C'est ce qui fait toute la différence entre un élu écologiste et un écolo si je puis dire.
11:47 Non, alors pour répondre directement à ma collègue, il n'y a pas de conflit d'usage, il y a des usages différents.
11:55 Et aujourd'hui le problème de l'eau, il est à la fois simple et à la fois compliqué.
12:06 Il est très compliqué parce qu'il est caricaturé.
12:09 Et par contre il est très simple dans la mesure où le Grésil-Vaudan n'a pas de stress hydrique particulier.
12:16 Il faut savoir par exemple que par rapport à la DUP qui concerne le drac et la remanche, nous n'en consommons que 29% aujourd'hui.
12:26 C'est-à-dire qu'il y a une marge énorme de consommation possible.
12:30 Et si on devait consommer la totalité des 100% de cette DUP, seuls les 8% seraient consommés par les habitants du Grésil-Vaudan.
12:41 Donc aujourd'hui le problème de l'eau tel qu'il est présenté par les élus écologistes est caricatural.
12:47 Ils exagèrent.
12:48 C'est caricatural et c'est de nature à inquiéter nos populations alors qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter.
12:55 Il y a la nécessité d'être raisonnable et responsable.
13:00 C'est le cas des élus sensibles à l'écologie du Grésil-Vaudan.
13:04 Mais il n'y a pas d'approche catastrophique à avoir.
13:07 J'ai vu que vous aviez créé un observatoire de l'eau.
13:10 Je ne sais pas s'il est opérationnel aujourd'hui.
13:12 C'est quoi l'objectif ?
13:14 C'est justement parce que nous avons une conscience écologique et que nous savons très bien que l'eau répond à des besoins multiples.
13:22 On parlait de la montagne tout à l'heure. Il y a le phénomène des retenues collinaires.
13:26 Donc la montagne et les stations utilisent de l'eau.
13:28 Les agriculteurs utilisent de l'eau et les industriels utilisent de l'eau en complément bien entendu de l'eau qui est consommée par l'ensemble de nos concitoyens.
13:38 Et donc la finalité de cet observatoire de l'eau que nous avons mis en place, que nous avons été les premiers à mettre en place,
13:44 c'était justement d'avoir une approche scientifique et raisonnée de la consommation d'eau et de la connaissance de la ressource hydrique.
13:53 De manière justement à ne pas dériver dans des discours caricaturaux tels que peuvent le tenir certains élus écolos.
14:01 Bon, donc on pourra arroser son jardin dans le biais de l'eau.
14:05 On pourra arroser son jardin, on pourra boire de l'eau, on pourra aller faire du ski.
14:08 Et ST Microélectronique et Soitec pourront continuer à développer leur process industriel.
14:16 Bon, justement parce qu'elle évoque, Gwenaëlle Linde, le cas particulier de ST Micro,
14:22 qui inquiète en tout cas une partie de la population par rapport à la consommation d'eau pour fabriquer des puces.
14:28 Un collectif a réuni 1000 manifestants le week-end dernier dans les rues de Grenoble pour dénoncer cette utilisation.
14:35 Vous ne partagez pas, vous, leurs inquiétudes ?
14:37 Non, je ne partage pas leurs inquiétudes.
14:39 Tout au moins, je ne partage pas la manière dont ils manifestent leurs inquiétudes.
14:43 Quand je parlais tout à l'heure de responsable et de raisonné, c'est l'approche qui est la nôtre.
14:49 Mais elle n'est pas de nature à aller crier au loup alors qu'il n'y a pas véritablement de loups dans les environs.
14:56 Si on parle beaucoup d'ST en ce moment, c'est que l'entreprise mène actuellement une concertation préalable sur un projet d'extension.
15:04 Un projet d'extension qui est déjà à moitié réalisé, de la veux même des dirigeants d'ST.
15:10 Ça peut paraître surprenant de faire quelque chose de préalable alors qu'on le voit sur ces images, les travaux sont déjà lancés.
15:17 On se demande un peu à quoi va servir cette phase.
15:20 Ils ont d'abord la nécessité d'agrandir leur bâtiment avant que de rentrer en exploitation et d'installer les machines, si je puis dire.
15:28 Et la concertation qui est conduite par ST, elle est conduite en complicité et en complémentarité avec toutes les réflexions que conduit le Grésil-Vaudan,
15:38 justement, dans la perspective de l'extension de cette entreprise, bien entendu.
15:45 Vous en attendez quelque chose de cette concertation ? Ça ne peut pas remettre en cause les travaux qui ont débuté ?
15:50 Je ne pense pas. En tout cas, je trouve qu'elle se passe d'une manière très responsable, très posée.
15:56 Les différentes rencontres qu'il a pu y avoir entre la population et les responsables de ST ont démontré que les questions étaient pertinentes,
16:06 les réponses l'étaient aussi et que c'est dans le dialogue qu'on arrivera justement à dépasser des approches un peu caricaturales
16:13 du développement de ces industries dans le territoire du Grésil-Vaudan.
16:17 Alors la clé de cette extension, il y a un millier d'emplois qui sont créés par ST.
16:23 C'est toujours intéressant d'avoir des entreprises qui créent de l'emploi sur un territoire.
16:27 Est-ce qu'aujourd'hui, dans le Grésil-Vaudan, vous êtes capable d'estimer ce que rapporte une structure comme ST au territoire ?
16:35 Vous avez des outils qui vous permettent d'avoir des ordres de grandeur ?
16:39 Quand vous parlez de rapport, c'est de rapport financier et fiscal.
16:42 À une époque, c'était assez simple puisque les cotisations allaient directement dans les caisses des communes.
16:46 Alors ce que je peux vous dire, c'est qu'entre 2008 et 2022, la fiscalité de ces entreprises a rapporté un milliard au Grésil-Vaudan.
16:56 Donc c'est une fiscalité importante.
16:58 ST, comme ses collègues dans le domaine de la microélectronique, apporte une fiscalité et une main financière importante pour le développement du Grésil-Vaudan, bien entendu.
17:10 ST qui va devenir avec cette extension le plus gros employeur privé de l'ISER.
17:15 Emmanuel Macron était venu en personne en juillet 2022, annoncer le soutien de l'État sur ce projet.
17:21 On voit ces images du chef de l'État qui vient saluer le maire de Krol, puisqu'on est sur la commune de Krol.
17:26 À la clé de cette venue, il y avait une annonce de 2,9 milliards, pratiquement 3 milliards d'euros d'argent public pour financer une partie de cette extension.
17:36 Pour eux, 1 000 emplois.
17:37 Les opposants dénoncent le mauvais ratio à investissement public création d'emplois.
17:42 Ils estiment que c'est le plus bas de toute l'histoire de l'industrie française.
17:46 C'est vrai que si on fait une petite règle de 3 toutes bêtes, on arrive à 3 millions d'euros par emploi créé.
17:51 C'est pratiquement ce que coûte un salarié sur toute une vie professionnelle.
17:55 Ça peut paraître exagéré. On peut entendre leurs arguments. Qu'est-ce que vous en pensez ?
18:01 Écoutez, de toute façon, c'est un investissement qui est pérenne.
18:05 Il ne dure pas simplement la période immédiate ni la période d'une vie.
18:11 Et en même temps, c'est un élément qui est lié beaucoup plus à la souveraineté nationale et au développement national qu'au développement local.
18:19 Donc, il y a une fiscalité qui revient au local, mais il y a un bénéfice qui est d'ordre national et européen.
18:25 Donc là, on compte moins l'argent public quand il y a un enjeu qui dépasse le cap.
18:29 Et oui. Et c'est un peu réducteur que de faire des rapprochements entre la dépense et le rapport de la dépense à l'échelle d'un territoire.
18:36 Il faut voir les choses d'une manière beaucoup plus large.
18:39 Aujourd'hui, vous savez combien ça peut générer d'emplois indirects d'une entreprise comme Estée ?
18:44 Je n'avancerai pas de chiffres, mais je sais qu'adossé à cette grosse industrie-là,
18:49 il y a énormément de sous-traitants qui vivent justement directement de leurs relations avec Estée.
18:57 En tout cas, 1 000 emplois nouveaux dans les années à venir, ça va demander au territoire de s'adapter.
19:04 Les services publics, les écoles, les crèches, les logements, c'est un défi pour le Grésil-Baudin ?
19:09 C'est un défi, oui, bien sûr, c'est un défi, mais c'est un challenge intéressant.
19:13 Ça demande une approche dans deux domaines essentiels, le secteur des mobilités et le domaine du logement, bien entendu,
19:22 puisqu'il y a un apport de population nouvelle, donc la nécessité de les loger et la nécessité de leur permettre d'être mobiles sur le territoire,
19:30 on sait très bien que tout le monde n'habitera pas forcément à Król ou dans les communes voisines immédiatement de Król.
19:38 C'est le travail qu'a engagé le Grésil-Baudin déjà depuis longtemps, puisque dans la mandature 2014-2020,
19:47 il y avait un plan local de l'habitat qui vient d'être renouvelé.
19:51 Et le fameux PLH, donc, qui a été voté par le Grésil-Baudin le 25 mars dernier, prend en compte, bien entendu,
19:59 cet apport de population et la nécessité d'organiser différemment le logement sur l'ensemble du territoire.
20:06 Et adossé à ça, bien entendu, on ne peut pas parler de logement et de développement économique sans parler de mobilité.
20:12 C'est tout le travail que conduit depuis maintenant longtemps le Grésil-Baudin dans un premier temps et actuellement avec le SMAG,
20:20 en termes de rabattement d'une rive à l'autre, pour faire en sorte que dans les années qui viennent,
20:28 l'État ayant répondu aux sollicitations et aux engagements du président de la République,
20:33 l'aménagement du fameux RER à la grenobloise sur la rive gauche puisse être mis en place
20:39 et que nos populations soient en capacité de rejoindre les gares en toute sérénité,
20:44 et particulièrement par des modes doux, sans justement avoir la nécessité de prendre un véhicule.
20:52 – Alors on va revenir au déplacement, avant ça le logement,
20:55 puisque pour construire il faut des terrains constructibles.
20:58 Certains élus dénoncent l'adoption par le Parlement, c'était en juin dernier, de la loi ZAN,
21:04 zéro artificialisation nette, qui impose de ne plus prendre de terre agricole pour construire des logements.
21:12 Vous pensez que c'est une bonne loi cette loi ZAN ?
21:15 Elle avait fait quasiment l'unanimité à l'Assemblée nationale,
21:18 elle a été votée par 437 députés sur 94, dont d'ailleurs tous les députés LR à l'époque.
21:24 – Oui, je pense que par rapport aux enjeux qui sont liés à l'évolution climatique,
21:29 c'est une bonne loi dans son esprit.
21:32 Après c'est l'application de la loi qui est à discuter
21:37 et faire en sorte qu'elle ne soit pas une loi dogmatiquement appliquée,
21:42 mais adaptée à la réalité de chacun des territoires.
21:45 Sur le front bien sûr, nul ne peut aujourd'hui contester l'évolution climatique
21:50 et la nécessité d'organiser la vie de nos territoires différemment.
21:57 Mais c'est une loi qui est très contraignante pour certains territoires effectivement.
22:02 Après, sur cet aspect de la loi ZAN, il y a le débat entre l'État et les collectivités territoriales
22:09 sur qui portera la responsabilité de l'artificialisation
22:13 au regard des constructions qui seront projetées.
22:17 On parle par exemple de l'extension de l'EST.
22:20 L'extension de l'EST, est-ce que ça doit être imputé
22:23 au plan local d'urbanisme de la commune de Król
22:26 ou est-ce que ça doit être pris dans un quota national
22:29 sachant que c'est une souveraineté qui est développée
22:33 et qui n'est pas la souveraineté de la ville de Król,
22:35 mais la souveraineté européenne et nationale.
22:37 Et donc tout le débat aujourd'hui avec les services de l'État
22:40 porte justement sur cet aspect de qui porte la responsabilité de l'artificialisation.
22:45 – Et ça, c'est pas tranché par exemple ? – Pour l'instant, non.
22:47 – Ça veut dire que peut-être qu'à cause d'EST,
22:49 la ville de Król ne pourrait pas construire des logements
22:52 parce que son quota est déjà largement contrainé ?
22:54 – Alors on n'en est pas là, mais c'est des hypothèses qu'on ne peut pas écarter
22:58 et c'est pour ça qu'il y a un dialogue entre les services de l'État
23:01 et les collectivités territoriales autour justement
23:04 de la responsabilité de l'artificialisation
23:06 et qui porte justement l'amputation à sa capacité à construire.
23:11 – Alors on construit quand même dans le Grésil-Vaudan,
23:13 vous l'avez dit, depuis plusieurs années, on prépare notamment
23:15 le développement de ces nouvelles populations
23:18 qui viendront en partie habiter sur le territoire.
23:20 On construit mais pas assez de logements sociaux,
23:23 en tout cas c'est ce que vous reproche l'État,
23:25 notamment à vous Henri Beyl, alors là avec votre casquette de maire
23:28 – De qualité de maire, oui.
23:29 – De Saint-Imier, seulement 11% de logements sociaux sur la commune de Saint-Imier
23:34 alors que la loi en impose 25%,
23:37 pourquoi il y a un manque de volonté politique de votre part ?
23:40 – Ah pas du tout, alors là la volonté politique,
23:42 je peux vous le dire très clairement, les yeux dans les yeux,
23:45 l'équipe municipale que j'ai la chance et l'honneur de conduire
23:49 n'est pas du tout opposée à la construction de logements sociaux,
23:51 au contraire, et moi je passe mon temps dans les réunions publiques
23:56 à expliquer à mes concitoyens que nous sommes sur un territoire vieillissant
24:00 et que sur un territoire vieillissant, nous devons,
24:02 où le foncier est très cher et où donc toute une nouvelle génération
24:06 ne pourra jamais s'installer, eu égard justement au coût du foncier,
24:11 nous avons la nécessité de construire du logement sociaux
24:14 pour que demain tous les emplois de services puissent être hébergés
24:18 sur le territoire du Grésil-Vaudan et des emplois de services
24:21 dont les populations actuelles auront besoin.
24:24 Simplement, la difficulté que nous rencontrons,
24:27 c'est que la commune n'est pas très riche
24:32 et il n'y a pas de libération de foncier
24:36 qui soit en capacité d'être acquise par la commune.
24:39 Donc chaque fois que l'opportunité s'en présente,
24:42 la commune a acquis des parcelles, mais ce sont des parcelles
24:45 de 1000 à 1200 mètres carrés et qui ne peuvent pas être mises
24:48 les unes à côté des autres.
24:50 Elles sont un peu éclatées sur la commune.
24:53 Aucun bailleur social n'est intéressé par un foncier
24:56 de 1000 mètres carrés pour construire dans la mesure
24:59 où il n'y a pas d'amortissement de son investissement.
25:01 Il faut que ce soit plus grand.
25:03 Et donc toute la difficulté de la commune, c'est de dire
25:06 qu'elle est volontaire pour construire, mais qu'elle n'a pas
25:09 de foncier suffisant et qu'elle n'a pas les moyens
25:12 d'en acquérir suffisamment dans les temps qui viennent.
25:15 Et c'est vraiment une situation insupportable
25:18 que j'arrivais jusqu'à maintenant à discuter avec le préfet
25:21 Lionel Beffre, par exemple.
25:23 – Qui était le précédent préfet.
25:25 – Qui était le préfet…
25:27 – Il y a deux mandats, on va dire, puisqu'il y a eu…
25:29 – Il y a deux mandats.
25:30 – Il y a eu un préfet entre les deux.
25:32 – Et le préfet entre les deux, comme vous dites, je n'ai pas pu…
25:34 – Monsieur Prévost.
25:35 – Monsieur Prévost, je n'ai pas pu discuter avec lui.
25:37 Et il y a eu une approche, comment dire, radicale
25:41 et caricaturale qui consistait à dire "Duralex cedlex"
25:45 et à partir de là, bien entendu, si Duralex cedlex,
25:48 la commune n'ayant pas les 25% de logements sociaux,
25:51 il a voulu appliquer une amende et il a…
25:55 il s'est offert le luxe d'augmenter le pourcentage de l'amende
25:59 comme la loi l'y autorise.
26:01 Mais ce qui ne changera strictement rien, ça ne veut pas dire
26:04 qu'il y aura plus de foncier, ça ne veut pas dire
26:06 que la commune sera plus riche, bien au contraire.
26:08 – Elle sera moins riche.
26:09 – Puisqu'il nous prend 400 000 euros par an,
26:11 donc c'est vraiment une attitude de principe,
26:14 mais qui n'est pas du tout constructive.
26:16 – Bon, alors c'est vrai que c'est la règle pour toutes les communes
26:18 qui ne respectent pas les 25% d'avoir une amende pour les incités.
26:22 – Oui, mais il y a deux types de communes, il y a celles qui disent
26:24 "je ne veux pas construire de logement social, je paierai l'amende"
26:28 et il y a des communes comme la mienne qui disent
26:30 "nous voulons bien construire du logement social
26:32 mais nous avons des difficultés à le faire, discutons-en,
26:36 voyons ensemble comment nous pouvons faire".
26:39 Et c'est la raison pour laquelle, au niveau du territoire du Grésivaudan,
26:42 j'en reviens donc à ma responsabilité de président,
26:46 nous avons adhéré à l'établissement public foncier local
26:50 qui peut porter du foncier pour une commune
26:53 et nous avions créé un fonds de minoration
26:56 de façon à ce que la communauté de communes du Grésivaudan
27:00 puisse acquérir du foncier pour des communes.
27:02 Ce qui a été le cas par exemple sur la commune de Saint-Imier.
27:05 Mais encore faut-il qu'il y ait du foncier disponible pour l'acquérir.
27:08 Et toute la difficulté de la commune de Saint-Imier,
27:11 c'est qu'il n'y a pas de foncier.
27:13 Et quand vous additionnez à ça le problème de la loi ZAN
27:16 qui interdit justement d'utiliser du foncier agricole pour construire,
27:21 vous apercevez que la commune de Saint-Imier,
27:24 elle est comme le hamster dans sa cage,
27:26 elle tourne, elle tourne mais elle ne trouve aucune solution pour en sortir
27:30 parce qu'il n'y a pas de foncier disponible,
27:32 elle ne peut pas trouver de foncier nouveau à cause de la loi ZAN
27:35 et elle n'a pas d'argent pour en acheter.
27:38 – Alors vous évoquiez les sanctions financières,
27:40 400 000 euros ce n'est pas neutre sur le budget d'une commune.
27:43 – C'est énorme, c'est énorme.
27:45 – Mais l'État est monté d'un cran dernièrement
27:47 puisque le préfet vous a retiré le droit de signer des permis de construire
27:51 pour notamment les logements collectifs.
27:53 Je crois que c'est effectif depuis quelques semaines.
27:56 – Oui, depuis le 1er mars.
27:58 – Depuis le 1er mars.
27:59 – C'est une décision que vous avez eu du mal à accepter.
28:03 – Alors c'est le préfet Prévost qui l'a fait.
28:06 C'est une décision que j'ai très mal vécue.
28:09 Très honnêtement dans un premier temps je pensais à démissionner
28:12 parce que je considérais que c'était un outrage à l'honnêteté
28:16 et à la bonne volonté d'une équipe municipale
28:19 qui avait tout fait pendant de nombreuses années
28:21 pour développer justement de l'habitat social sur son territoire
28:25 et qui n'y arrivait pas pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure.
28:28 – Ils n'ont pas entendu vos arguments ?
28:30 – C'est ça, tout simplement il n'a pas voulu les entendre.
28:33 Il les a bien entendus puisque nous nous sommes rencontrés très longuement
28:36 et j'ai expliqué, il le savait très bien,
28:39 les raisons qui nous conduisaient à des situations de ce type-là.
28:42 Il m'a même expliqué à la fin de l'entretien qu'il me tiendrait informé
28:46 et puis il est parti sans me tenir informé
28:48 et c'est son successeur qui a eu la contrainte de m'informer
28:51 que son prédécesseur avait décidé de pénaliser lourdement
28:55 la commune de Saint-Imiel.
28:57 Je ne ferai aucun commentaire
28:59 mais je trouve que la situation est bien particulière
29:03 et c'est bien dommage que la relation entre les services de l'État
29:07 et une collectivité territoriale ne soit pas plus fluide
29:10 et ne soit pas plus constructif.
29:12 – Parce que c'est une sanction qui s'inscrit dans le temps,
29:14 c'est parti pour 5 ans, 3 ans, cette interdiction.
29:17 Comment ça va se passer concrètement ?
29:19 Qui va signer les permis de construire s'il y a des projets de logement collectif ?
29:22 – Alors ça se passe très bien concrètement avec le nouveau préfet.
29:25 On a dégagé d'ailleurs par opportunité d'une vente,
29:28 suite à un décès, un foncier
29:31 sur lequel l'établissement public foncier
29:34 va apporter sa contribution financière pour acquérir.
29:38 Les services de la direction départementale des territoires
29:42 travaillent avec nous pour définir la typologie d'habitat
29:45 qu'on va construire sur ce foncier acheté
29:48 et les choses se passent très très bien.
29:50 Ce qui veut dire que les choses peuvent très très bien se passer
29:53 dès lors que les gens discutent et que les gens dialoguent.
29:56 – Ça vous a blessé quand même cette action de l'État ?
29:59 – Oui bien sûr que ça m'a blessé.
30:00 Ça ne m'aurait pas blessé si j'avais été dans un rapport de force avec l'État.
30:05 Ça m'a blessé dans la mesure où je n'étais pas dans un rapport de force,
30:08 j'étais dans une recherche de complicité et d'écoute que je n'ai pas trouvée
30:12 avec le préfet Prévost.
30:14 – Donc qui n'est plus en place depuis l'été dernier ?
30:17 – Et qui n'est plus en place.
30:19 – Voilà, en tout cas en Isère.
30:20 Vous l'avez dit tout à l'heure, tous ceux qui travaillent dans le Grésil-Vaudan
30:25 n'habitent pas forcément le territoire et inversement d'ailleurs,
30:28 il y a des déplacements quotidiens importants
30:30 entre l'agglomération grenobloise et le Grésil-Vaudan
30:32 et puis j'imagine de l'autre côté avec l'agglomération de Chambéry,
30:36 des déplacements qui se font principalement en voiture.
30:39 Aujourd'hui l'axe principal c'est cette autoroute.
30:42 – C'est la A41.
30:43 – La A41 entre Grenoble et Chambéry.
30:45 Vous êtes en train d'aménager au niveau de la sortie de Saint-Immey
30:49 un pôle d'échange multimodal.
30:51 Cet hiver il y a eu la pause, on le voit en image,
30:54 – De la passerelle.
30:55 – Pleine nuit, voilà, d'une passerelle au-dessus de l'autoroute.
30:58 C'était une opération assez impressionnante
31:00 qui avait même d'ailleurs attiré du public.
31:02 Il pleuvait, c'était la nuit, il faisait froid,
31:04 mais les gens sont venus voir.
31:05 C'est surprenant, les voix sur les images de Lucille Dailly
31:08 sont venues assister au spectacle.
31:10 C'est vrai que ce n'est pas banal de voir comme ça
31:14 une passerelle se déplacer dans les airs.
31:16 À quoi il va servir cet aménagement ?
31:19 – Alors cet aménagement, c'est le premier concrètement
31:22 qui est livré aujourd'hui par le SMAG,
31:26 qui avait été initié par la communauté de communes du Grézis-Vaudan
31:30 à l'époque où Francis Gimbert, mon prédécesseur,
31:32 et je veux lui rendre hommage par rapport à ça, en était président.
31:36 C'est la liaison inter-rive qui va permettre donc
31:40 d'aller de la rive droite à la rive gauche
31:44 en direction de la gare de Domaine et de la gare de Brignoux,
31:47 en mot de doux, pour rejoindre justement la voie ferrée
31:53 qui devrait un jour, je l'espère, devenir la voie du fameux CERM,
31:58 c'est-à-dire ce qu'on appelait antérieurement le RER à la grenobloise.
32:02 – C'est une passerelle donc pour les piétons et les vélos ?
32:04 – C'est une passerelle piétons-vélos et qui va d'ailleurs être complétée
32:07 par une passerelle piétons-vélos sur l'isère,
32:11 de façon à ce qu'on ait une continuité piétonne
32:14 entre le pied de Chartreuse et le pied de Beldone,
32:19 en direction justement de la gare de Domaine.
32:22 Et puis il y aura la même d'ailleurs entre Krol et Brignoux
32:26 et entre Tensin et La Terrasse, c'est-à-dire que le SMAG,
32:30 sur l'héritage de ce qu'avait initié le territoire du Grésil-Vaudan,
32:34 aura construit trois connexions inter-rive en direction de la voie ferrée
32:40 de la rive gauche, pour faire en sorte que les gens soient incités
32:43 à prendre le mode ferroviaire pour transiter entre Krol et Grenoble
32:49 et non plus la A41 qui est embolisée tous les matins et tous les soirs
32:53 et avec toutes les conséquences bien entendu de cette saturation de circulation
32:58 en termes de qualité de l'air et en termes de qualité de vie.
33:02 – Cette passerelle a été posée cet hiver, on pourra circuler en vélo à partir de quand ?
33:06 – Fin avril.
33:07 – Fin avril ?
33:08 – Fin avril et à partir de la rentrée de septembre,
33:11 normalement les bus s'arrêteront dans les giratoires
33:15 et le système sera totalement en exploitation et parallèlement sera mis en chantier
33:22 le deuxième parking relais en aval de l'autoroute,
33:27 c'est-à-dire en symétrie de celui qui existe déjà,
33:29 les deux côtés de la passerelle.
33:31 – Donc des deux rives, on pourra garer sa voiture et profiter de services,
33:34 j'imagine de covoiturage ?
33:36 – De vélo et de covoiturage, oui.
33:38 – Vous évoquiez donc cet axe qui est effectivement embolisé le matin et le soir,
33:43 dans la journée ça roule mieux, la maire de Saint-Nazaire,
33:46 comme une limitrophe de Spauld,
33:49 – Oui, c'est ma voisine immédiate.
33:51 – a demandé une réduction de la vitesse à 110 km/h sur la partie Grenoble-Crolles
33:56 pour réduire notamment la pollution des véhicules,
33:59 s'en est où cette demande ? Est-ce que vous la cautionnez au niveau de la collectivité ?
34:03 – Bien entendu, elle a raison, je crois que bon nombre de maires de la vallée
34:06 demandent la même chose, ça avance,
34:09 ce sera un arrêté qui sera pris par le préfet l'année prochaine, je crois,
34:12 et ça fait partie de ce que la communauté de communes a souhaité et a voté.
34:17 – Donc ça devrait arriver ?
34:19 – Ça va arriver l'année prochaine, oui.
34:21 – Pour réduire la pollution atmosphérique des voitures,
34:24 il y a aussi la ZFE, les zones à faible émission,
34:27 qui est opérationnelle sur l'agglomération grenobloise depuis l'été dernier,
34:31 le Grésilvaudan a refusé de rentrer dans ce dispositif
34:35 qui interdit aux véhicules les plus polluants de circuler en ville, notamment, pourquoi ?
34:40 – D'abord parce que le Grésilvaudan, ce n'est pas la ville,
34:43 donc on est quand même encore en semi-rural,
34:45 et puis il n'y avait pas de raison particulière
34:48 pour que la ZFE s'étende jusqu'à l'entrée des portes de Chambéry,
34:52 donc aujourd'hui ça ne concerne de mémoire que 13 communes de la métropole,
34:57 ce n'est pas la totalité de la métropole, c'est 13 communes,
35:01 et effectivement le Grésilvaudan,
35:03 donc la dernière commune du Grésilvaudan qui est Montbonneau, n'en fait pas partie.
35:07 – Alors ça va quand même impacter votre territoire,
35:10 puisque dans ces 13 communes de l'agglomération, dont Grenoble,
35:14 les voitures, notamment les Critères 3 à partir de janvier 2025,
35:20 n'auront plus le droit de circuler dans ces 13 communes,
35:24 c'est-à-dire que les gens du Grésilvaudan qui ont des voitures un peu anciennes
35:27 et qui voudront aller à Grenoble, à Saint-Martin d'Air, à Fontaine, etc.,
35:30 n'auront plus le droit d'utiliser leur véhicule,
35:33 la métropole, elle a mis en place des aides pour inciter
35:36 et soutenir les gens qui veulent changer de véhicule,
35:39 est-ce qu'il y a des choses du même ordre qui sont mises en place au Grésilvaudan ?
35:42 – Alors nous on l'a mis en place pour les artisans,
35:45 mais on a surtout mis en place, et je reviens au smag,
35:49 et puis aux vertus justement du smag,
35:51 on a surtout mis en place quelque chose de unique en France aujourd'hui,
35:57 c'est-à-dire une optimisation des modes de transport existants antérieurement
36:02 en une seule entité de transport,
36:05 ça va rentrer d'une manière opérationnelle dans les jours qui viennent
36:09 puisque ça a été voté ce matin, et il n'y aura à partir de l'année prochaine
36:14 qu'une entité organisatrice de transport entre la métropole et le Grésilvaudan,
36:20 qui ne s'appellera plus Niemtag.
36:22 – Oui parce qu'il y a Tougo d'un côté et Niemtag de l'autre.
36:24 – Voilà, et Tougo de l'autre côté, il n'y en aura plus qu'une seule
36:27 avec une tarification unique et un billet unique.
36:30 Donc si vous voulez, indépendamment de la mise en place de la ZDFE,
36:34 il y a toute une optimisation des modes de transport public qui est mise en place,
36:38 à la fois en termes de développement de la desserte
36:41 et en termes de rationalisation des coûts, notamment pour l'usager.
36:45 – Alors vous évoquiez tout à l'heure la difficulté de franchissement de l'ISER,
36:49 pour les modes de déplacement.
36:52 Il y a un pont qui a fait beaucoup parler de lui ces dernières années,
36:55 c'est le pont de Brignou, un axe stratégique qui relie les deux rives
36:59 au niveau de Kroll et Villarbonneau.
37:01 Il avait été incendié en avril 2022, fermé pendant 9 mois.
37:04 Il a été rouvert à la circulation grâce à un aménagement express
37:07 réalisé par le département.
37:09 Mais ça reste provisoire, tous les véhicules aujourd'hui,
37:12 notamment les bus, ne peuvent pas emprunter ce pont.
37:16 Qu'est-ce qui va venir de ce nœud un peu stratégique
37:19 en termes de déplacement sur le Grésil-Vaudan ?
37:22 – Alors le département et le président Jean-Pierre Barbier ont été très réactifs,
37:27 puisque alors même que les études n'étaient pas terminées
37:31 sur la capacité du pont incendié à être exploité,
37:38 le département avait déjà initié les études qui lui ont permis,
37:43 justement très rapidement, de pouvoir rendre ce pont à la circulation,
37:47 non pas bien sûr aux véhicules lourds, mais au moins aux véhicules légers
37:51 et au mode doux, ce qui a déjà facilité les déplacements
37:55 à l'intérieur du Grésil-Vaudan et réduit les contraintes
37:59 des habitants entre Kroll et Brignou.
38:03 Demain, il y aura un nouveau pont en amont de celui existant,
38:07 celui existant que ne sera plus exploité pour permettre aux véhicules
38:12 de passer, mais deviendra une passerelle mode doux,
38:15 en complément d'une autre passerelle plus en aval que le SMAG construira,
38:21 et est en train d'ailleurs, puisque les enquêtes publiques ont eu lieu,
38:24 est en train d'imaginer et de construire.
38:28 – C'est le nouveau pont avec les arches ?
38:30 – C'est le schéma que vous avez à l'écran, c'est-à-dire l'ancien pont
38:32 qui deviendra un pont mode doux et un nouveau pont routier
38:36 qui lui aussi d'ailleurs aura de mémoire des modes doux,
38:39 donc il y aura une multitude de capacités pour nos concitoyens
38:44 de pouvoir utiliser le vélo et la marche à pied pour passer d'une rive à l'autre.
38:48 Ils auront le choix entre trois points à peu près dans le même territoire.
38:54 – C'est un projet qui est estimé à 24 millions d'euros,
38:56 c'est quoi l'échéance pour les outils et les oeuvres ?
38:58 – Alors il faudra demander plus précisément au Conseil départemental.
39:00 – Mais c'est eux qui sont maîtres d'oeuvre ?
39:02 – Ce sont tous les maîtres d'oeuvre, mais j'ai confiance en leur célérité
39:06 et je pense que ça sera assez rapide.
39:08 – Bon, ils annonçaient 2026, ça paraît tôt.
39:11 – Probablement.
39:12 – Pour construire un édifice comme celui-là, mais on verra.
39:14 Si le délai est tenu, de l'autre côté de l'Isère, il y a la gare de Brignou,
39:19 qui est aussi un endroit stratégique, vous l'avez évoqué avec ce projet
39:23 de TER Métropolitain dont on parle beaucoup depuis un an et demi,
39:26 on en parle, on en parle, mais on ne voit pas grand-chose avancer,
39:29 je ne sais pas si vous avez cette perception également ?
39:31 – Alors si, moi je n'ai pas la même perception,
39:34 je vois le travail qui est fait par le SMAG et je vois la prise de conscience
39:39 de mes collègues maires du Grésil-Vaudan pour porter justement ce projet-là de RER
39:47 en dialogue avec les services de l'État, puisque ça ne peut pas être quelque chose
39:51 qui est financé par les collectivités territoriales,
39:55 c'est quelque chose qui a été annoncé par le Président de la République
39:59 comme étant un élément important dans les 11 RER au niveau…
40:03 – C'était déjà un an et demi.
40:04 – Au niveau national.
40:06 Certes les sommes que le Président de la République a annoncées n'étaient pas
40:09 de nature à nous rassurer par rapport à la capacité à investir,
40:14 au demeurant les choses avancent, les choses avancent même assez rapidement
40:18 maintenant puisque très récemment, ça date de quelques jours ou quelques semaines,
40:23 le Président Laurent Wauquiez, le Président Ferrari et le Président Laval,
40:29 donc le Président du SMAG ont signé le même courrier pour justement
40:34 montrer leur volonté de faire les choses ensemble en concertation avec SNCF RÉSEAU
40:42 et donc avec l'État pour faire avancer justement ce CERM,
40:46 ce qu'on appelait anciennement le RER.
40:49 Quant à la gare de Brignoux, les collectivités locales sont allées
40:53 au-delà de ce qu'elles avaient l'obligation de faire en termes de financement
40:57 justement pour qu'il n'y ait pas de temps perdu et qu'on ne rate pas l'opportunité
41:03 d'exploiter cette gare le plus rapidement possible dès lors que le RER circulera.
41:09 Il y avait l'idée aussi d'ouvrir d'autres gares fermées depuis quelques années.
41:13 Oui, il y a la halte de Tencent, pour laquelle nous militons parce que ça fait partie
41:18 des nécessités par rapport à un bassin de population et puis la gare de Domaine.
41:23 Alors ça c'est un projet on va dire à 10 ans au moins le RER Métropolitain minimum ?
41:29 Au moins, au moins. En tout cas en ce qui concerne les collectivités territoriales,
41:35 je veux le redire, nous sommes prêts. Nous sommes prêts. La preuve c'est que fin avril…
41:39 C'est l'État qui est moins prioritaire ?
41:42 Il va moins vite que nous. Il va moins vite que nous.
41:44 J'avais vu que vous parliez de réunion parfois ubuesque avec l'État.
41:47 Je ne sais pas si c'est toujours le cas ?
41:48 Oui, ça a été le cas, oui. Je crois que des fois il faut se pincer.
41:51 Quand on entend des chiffres être annoncés alors qu'on ne sait pas d'où ils sortent.
41:57 Oui, c'est parfois ubuesque.
41:59 Vous avez une réflexion autour aussi d'un moyen de transport dont on parle également de plus en plus, le câble.
42:06 Vous aviez lancé l'an dernier l'idée d'une liaison câblée entre Krol et Grenoble.
42:11 Est-ce que c'était juste une idée en l'air, c'est le cas de le dire ?
42:13 Non, non, ce n'était pas une idée en l'air. Ce n'est pas un vrai projet.
42:17 C'était des études d'opportunités.
42:19 C'est-à-dire que nous ne voulons pas dire on va faire un transport par câble entre Grenoble et Krol
42:26 sans savoir exactement les capacités à le faire, les contraintes et autres.
42:30 Donc on a voulu à la fois en direction des stations, notamment du Colet d'Alvare,
42:35 et entre Krol et Brignou, et éventuellement entre Krol et Grenoble,
42:40 mais surtout entre Krol et Brignou et en direction du Colet d'Alvare,
42:44 on a lancé des études d'opportunités.
42:46 Mais ce ne sont aujourd'hui que des études d'opportunités.
42:49 Et elles vous disent quoi ces études ?
42:50 Pour l'instant, on n'a pas les résultats définitifs.
42:53 A suivre, donc c'est un sujet, le câble, qui en général s'inscrit aussi dans la durée.
42:59 Il y a un projet plus avancé de liaison entre Saint-Martin-le-Vineau-Grenoble et Fontaine
43:04 qui a reçu un avis défavorable il y a quelques jours suite à l'enquête publique
43:08 qui a mené en décembre dernier par les services de la préfecture.
43:11 C'est un projet qui est porté depuis près de dix ans par le SMAG,
43:14 que vous évoquiez tout à l'heure.
43:16 Qui n'était pas le SMAG à l'époque.
43:17 Alors non, il avait été initié par l'ancienne équipe, ça s'appelait le SMTC,
43:20 c'était les écologistes à l'époque qui présidaient ce syndicat
43:23 qui gère les transports en commun sur, à l'époque, l'agglomération Grenoble.
43:26 Alors maintenant, c'est élargi au Voironnais et au Grésil-Vaudan.
43:29 Mais aujourd'hui, vous êtes vice-président du SMAG, Henri Bayle,
43:32 Sylvain Laval est le président.
43:34 Est-ce que cet avis négatif met un terme définitif à ce projet ?
43:37 Non, je ne crois pas. Je ne pense pas que c'est un avis négatif définitif.
43:41 Simplement, ce qu'on peut regretter, c'est la lourdeur des procédures.
43:45 Et on s'aperçoit que pour arriver à faire aboutir des projets
43:48 qui semblent pertinents par rapport justement à la décarbonation,
43:52 par rapport à la fluidification du transport pour nos concitoyens,
43:59 on se heurte à une foule de contraintes qui sont des fois un peu démoralisantes
44:04 pour ceux qui entreprennent.
44:05 Mais non, je ne pense pas que ce soit la fin justement du projet.
44:08 Simplement, c'est une contrainte supplémentaire sur la réalisation du projet.
44:13 Vous parlez de la pertinence, il y a certains élus, notamment même de votre camp,
44:16 qui ne trouvaient pas pertinent ce transport par câble.
44:19 Vous vous restez persuadé qu'il a encore du sens ?
44:22 Moi, je n'ai pas d'opinion particulière parce que je suis loin de cette partie-là du territoire.
44:27 C'est peut-être un sujet un peu sensible aussi, non ?
44:29 C'est un sujet sensible, mais moi, je ne suis pas du tout un ennemi justement du transport par câble.
44:34 C'est la raison pour laquelle on a lancé ces études d'opportunité dans le Grésil-Vaudan.
44:41 Alors, vous parliez de câbles aussi vers les stations.
44:44 C'est la tendance, je crois que la région soutient les projets d'ascenseurs valéens.
44:49 Il n'y en a pas encore énormément en Isère.
44:52 On en a dans le Loisan qui ont vu le jour et qui sont en projet.
44:56 Ce serait une nouveauté que ça puisse arriver aussi un peu plus dans le territoire proche de Grenoble.
45:01 Il y a une liaison quand même pleine montagne qui existe dans le Grésil-Vaudan.
45:05 C'est celle qui était assurée par le funiculaire de Saint-Hilaire-du-Touvé,
45:09 qui est à l'arrêt depuis des inondations et un glissement de terrain en décembre 2021.
45:14 On voit les images à l'époque.
45:16 Qui étaient impressionnantes.
45:18 Ravagée la gare. La cabine est là, sous les gravats de pierre.
45:24 C'était là-dedans que montaient les passagers pour emprunter cette voie évidemment inutilisable.
45:29 C'était la première attraction touristique du Grésil-Vaudan, ce funiculaire de Saint-Hilaire-du-Touvé.
45:35 Il en est où aujourd'hui ce dossier ?
45:37 C'était à la fois une attractivité touristique, mais c'était aussi une ressource pour le plateau des Petites Roches,
45:45 puisque la recette de l'exploitation du funiculaire permettait de combler le déficit d'exploitation de la station de ski du plateau des Petites Roches.
45:56 Et c'est vrai que ça a été dramatique pour la commune du plateau des Petites Roches, que la perte de ce funiculaire.
46:03 Et ça a été dramatique pour tout le monde d'ailleurs, parce que je pense par exemple à la coupe Icar.
46:08 C'était un élément attractif supplémentaire, voire un peu iconoclaste par rapport au mode de transport traditionnel,
46:18 et qui faisait justement le charme de la coupe Icar.
46:21 C'est la carte postale de l'événement.
46:22 C'est ça, voilà. C'était une forme de carte postale.
46:24 Alors où est-ce que ça en est ? Eh bien les études ont été et sont encore conduites pour vérifier que le funiculaire peut être reconstruit à l'identique et au même endroit.
46:36 Toutes les études n'ont pas encore abouti, mais la tendance va en direction d'un feu vert, si je puis dire.
46:43 Et tout le monde s'en réjouit, bien entendu.
46:46 Il y avait une visite du préfet, le nouveau préfet, il y a quelques mois.
46:49 Oui, ça a été l'une de ses premières visites, oui.
46:51 Sur le site où les élus du territoire, on vous voit là à côté d'un élu, je crois, du plateau des petites roches qui explique.
46:59 J'imagine.
47:00 C'était Julien, Julien Lorenz.
47:01 Julien Lorenz, en charge aussi de ce dossier puisqu'il est sur la commune du Haut.
47:06 Ça rouvrira aujourd'hui, vous en êtes sûr, ou il y a encore la possibilité que finalement ça reste une ruine industrielle, comme on dit, ou touristique ?
47:15 Je pense que personne ne souhaite que ça reste une ruine industrielle et que tout le monde, que ce soit la région, le département, la communauté de communes,
47:23 tout le monde fera en sorte que financièrement, les choses soient réalisables.
47:28 Après, bien entendu, elles ne se feront qu'à partir du moment où toutes les garanties de sécurité seront assurées.
47:35 Aujourd'hui, je n'ai pas d'inquiétude.
47:37 Je ne peux pas dire que c'est fait, mais c'est sur la bonne voie, sans mauvais jeu de mots.
47:42 Il n'y a pas d'échéance. On avait parlé du centenaire du funiculaire.
47:44 Non, malheureusement, je pense que...
47:46 Oui, on avait parlé du centenaire. C'était un objectif.
47:48 Je pense que le centenaire étant en 2024, ça paraît difficile, mais on n'en sera pas très loin en termes de réouverture, si j'en crois l'évolution des différentes études.
48:00 C'est quoi l'ordre de grandeur du budget nécessaire pour remettre un transport en ce moment-là ?
48:03 Je dirais de l'ordre de 5 millions d'euros, à peu près.
48:06 Avec l'identique, on sera dans le même type de fonctionnement ?
48:08 Oui, oui.
48:09 Tout à l'heure, vous montriez par exemple la cabine qui était ensevelie sous les gravats.
48:13 Cette cabine, paradoxalement, même si l'image est un peu effrayante avec toutes ces pierres à l'intérieur, la cabine n'a pas souffert.
48:21 Donc elle est encore opérationnelle ?
48:22 Elle est totalement opérationnelle.
48:24 Quant au système de traction, lui n'a pas souffert non plus. Il est dans son jus et il est toujours opérationnel.
48:30 Ce qui a souffert, ce sont les rails qui ont été arrachés.
48:33 Le funiculaire qui permet, vous l'avez dit, d'accéder au plateau des petites roches à 1000 m d'altitude.
48:39 Si on veut aller un peu plus haut, il faut poursuivre à pied.
48:41 Mais depuis quelques mois, l'accès au haut plateau de Chartreuse qu'on voit là sur ces images,
48:46 qui s'étend de la dent de Crole jusqu'au Granier, est remis en cause par un propriétaire,
48:50 le marquis du Touvet, qui ne veut plus voir de randonneurs sur son territoire.
48:54 Alors là, on est en pleine montagne, mais dans une réserve naturelle classée.
48:57 Mais il n'empêche que les terrains sont privés et que les propriétaires peuvent en interdire l'accès.
49:03 Il y a une loi d'ailleurs qui leur facilite cette interdiction.
49:07 C'est un sujet qui a fait polémique à l'automne dernier, parce qu'il y a beaucoup d'habitants du Grésil-Vaudan,
49:11 mais même du bassin Grenoble, qui pratiquent ces chemins de randonnées.
49:16 Je ne sais pas si vous êtes un adepte aussi de la randonnée en Chartreuse.
49:18 Je randonne en Chartreuse et en Belle-Donne, oui.
49:21 J'imagine que ça va revenir dans l'actualité avec le retour des beaux jours et des randonneurs.
49:26 Est-ce que le Grésil-Vaudan a été sollicité, puisque c'est sur votre territoire que ça se passe ?
49:32 Oui, c'est notre territoire.
49:33 Non, la collectivité en tant que telle n'a pas été sollicitée.
49:37 Il y a eu des débats, je les ai suivis bien entendu,
49:40 à la fois autour de la notion de propriété privée,
49:43 autour de l'élu écologiste de tout à l'heure évoquait les conflits d'usages.
49:48 Le Grésil-Vaudan travaille sur les conflits d'usages,
49:51 puisque que ce soit en direction du pastoralisme ou en direction des sportifs,
49:56 il y a la nécessité d'avoir un dialogue permanent.
50:00 Je respecte la propriété privée, je peux comprendre la position du marquis de Quinsona.
50:05 Je comprends aussi la demande et le souhait de mes concitoyens
50:11 qui ont envie de pouvoir aller se promener en forêt et de pouvoir randonner tranquillement.
50:16 Mais après, c'est un problème justement de respect,
50:19 à la fois de la nature et de respect des contraintes des uns et des autres.
50:23 Ce qui a surtout choqué dans ce dossier sont les motivations du marquis,
50:28 puisque c'est son titre, pour interdire l'accès à cette montagne.
50:31 Il vend des chasses privées à des chasseurs étrangers pour aller tirer des chamois tout au long de l'année.
50:38 La présence de randonneurs pouvait perturber la faune et donc son business.
50:43 Les images de chasse qu'on voit là tournent sur Internet.
50:47 On voit des Russes aujourd'hui qui ne s'arrangent pas forcément les affaires de ce dossier
50:51 en termes de communication, qui paradent comme ça avec un chamois de chartreuse.
50:54 Est-ce que vous étiez au courant de ces pratiques aux portes du Grésil-Vaudan ?
50:59 Pas du tout. Je l'ai découvert dans le cadre de la polémique qui s'est installée.
51:03 Et ce qui est regrettable, c'est de voir que finalement, la montagne est confisquée au profit du business.
51:09 Ça vous choque que cette mentalité, ça se fait dans la règle, ils ne sont pas hors la loi.
51:14 Oui, mais c'est pour ça que je vous disais, je respecte la notion de propriété privée.
51:17 Mais après, on est dans l'éthique pratiquement par rapport au partage de la nature.
51:22 Et non, mais je l'ai découvert, j'ignorais, je ne suis pas chasseur moi-même.
51:26 Et j'étais à sans lieu d'ignorer qu'il y avait cette activité-là dans la montagne à titre lucratif justement.
51:32 Les montants, effectivement, à chaque fois, étaient de plusieurs milliers d'euros pour chaque journée de chasse.
51:37 Donc on comprend que le business peut être intéressant.
51:41 Est-ce que c'est aussi un problème pour le territoire en termes d'images ?
51:44 Vous communiquez, vous le grésillez vos dents et vous avez raison sur vos massifs et notamment sur la Chartreuse.
51:49 J'ai repris des petites images d'un clip de promo sur le trail à la Dunkerolle.
51:54 Donc on est aux portes de cette réserve et de ces interdictions de circuler.
51:59 J'imagine que ça peut avoir un impact sur la façon dont vous faites la promotion du territoire ?
52:06 À l'heure actuelle, il n'y a pas eu d'impact relevé ni ressenti.
52:10 Ça pourrait peut-être, je ne sais pas.
52:12 Ce que je souhaite, c'est que les choses s'apaisent et que la montagne puisse être partagée d'une manière intelligente.
52:17 Parce que finalement, soyons humbles, la montagne sera là, nous n'y serons plus.
52:22 Donc laissons-la justement aux générations futures en toute liberté.
52:27 Alors, descend dans la vallée pour finir cette émission, Henri Bell.
52:32 Le printemps, c'est la période des transhumances pour les alpages,
52:36 mais c'est aussi la période de circulation des gens du voyage.
52:39 Chaque année, des caravanes squattent les terrains publics pendant parfois plusieurs semaines.
52:44 Et je crois que c'est le cas en ce moment à Krol, à côté du siège du Grésil-Volant,
52:49 sur le parking de la piscine intercommunale, pour ceux qui connaissent.
52:52 Pas actuellement, mais c'est fréquent.
52:53 C'est fréquent en tout cas.
52:54 C'est un problème récurrent, face auquel les collectivités se semblent un peu désarmées.
52:59 En tout cas, on a l'impression qu'il n'y a pas de solution, puisque ça revient chaque année.
53:03 Pourquoi on n'arrive pas à trouver une façon de fonctionner avec ces communautés,
53:08 dont on sait qu'elles reviennent chaque année à peu près dans les mêmes périodes ?
53:11 Il y a beaucoup de choses à dire par rapport à ça.
53:13 La première, c'est que la communauté de communes travaille justement sur l'organisation du schéma départemental
53:22 des gens du voyage, en organisant des terrains de passage.
53:26 C'est un terrain de grand passage à Krol.
53:29 C'est un terrain de moyen passage, on va dire.
53:31 Il y a 50 places, je crois, à peu près.
53:32 Oui, il n'est pas immense, il y a une cinquantaine de places.
53:35 Mais c'est quand même un statut de terrain de grand passage.
53:38 La difficulté, c'est qu'aujourd'hui, nous avons un projet de terrain de grand passage sur la commune de la Buissière,
53:46 qui est un terrain qui est propriété de l'Area,
53:50 et qui est utilisé par Area l'hiver pour stocker les poids lourds quand l'autoroute est enneigée.
53:58 La proposition que j'ai faite au service de l'État, c'est de dire, vous avez évoqué le ZAN tout à l'heure,
54:07 les uns et les autres, nous sommes soucieux de ne pas continuer à artificialiser les sols,
54:12 qu'ils soient agricoles ou non agricoles.
54:14 Il y a déjà un terrain qui est artificialisé, c'est celui de l'Area à la Buissière.
54:19 Donc sur lequel l'Area stocke les poids lourds l'hiver.
54:24 La proposition que j'ai faite, c'est de dire, stockons les poids lourds l'hiver sur ce terrain-là,
54:29 et l'été, comme il n'y a pas de neige sur l'autoroute, il n'y a pas de nécessité de stocker les poids lourds,
54:35 ouvrons-le, ce terrain, aux gens du voyage, pour les grands passages.
54:39 Et la communauté de commune a même fait la proposition de financer l'ensemble des aménagements nécessaires
54:45 pour sécuriser les abords, de façon à ce que les enfants des gens du voyage n'aient pas accès à l'autoroute,
54:52 qu'il puisse y avoir des aménagements sanitaires,
54:55 qu'il serait aussi mis à disposition des chauffeurs de poids lourds l'hiver,
54:59 si d'aventure, ils devaient servir pour stocker des poids lourds.
55:03 Et je me suis heurté, nous nous sommes heurtés à une fin de non recevoir des services de l'Area,
55:10 qui a apporté une foule d'arguments fallacieux, mais véritablement fallacieux,
55:17 en essayant de démontrer qu'ils en avaient un usage quotidien, en dehors du stockage des poids lourds l'hiver.
55:25 À cela, j'ai deux observations. La première, c'est qu'on est dans une période de réchauffement climatique,
55:31 donc on aura de moins en moins de neige sur l'autoroute,
55:33 donc on aura de moins en moins besoin de stocker des poids lourds à la buissière sur ce terrain-là.
55:38 Donc soyons intelligents, prenons tous les deux en compte, l'État et les collectivités territoriales,
55:45 la nécessité de cesser d'artificialiser et optimisons ce foncier, faisons en sorte que l'hiver,
55:51 ça soit réservé aux poids lourds, si d'aventure, il neigeait,
55:54 et que l'été, ça soit réservé aux gens du voyage comme terrain de grand passage.
55:59 Je ne désespère pas d'aboutir et à tout vous dire,
56:02 comme l'AREA est un délégataire du ministère de l'Économie et des Finances,
56:09 je suis en train de faire préparer un courrier à destination de Bruno Le Maire
56:13 pour lui demander d'être raisonnable dans le dialogue avec son délégataire
56:18 pour qu'enfin, nous puissions aboutir et que les arguments fallacieux de AREA soient abandonnés
56:25 et que nous mutualisons ce terrain-là, l'hiver pour AREA, l'été pour la communauté de commune
56:31 et faire en sorte que l'argent public soit intelligemment dépensé.
56:36 En attendant, il y a cette terre de 50 places.
56:39 Comment vous expliquez que malgré ça, elle est parfois vide et que les gens du voyage
56:43 viennent squatter les parkings des communes ?
56:45 C'est très compliqué parce que la commune de Krol, par exemple, remplit complètement ses obligations.
56:50 En termes de commune, elle a un terrain pour les gens du voyage.
56:54 Et quand elle est envahie par les gens du voyage, la gendarmerie et les services de l'État lui disent
56:59 "Non, mais on ne peut pas intervenir parce que vous n'avez pas un schéma à jour de grand passage
57:05 par rapport aux gens du voyage."
57:07 Il faut différencier la responsabilité de la commune de la responsabilité de la communauté de commune.
57:13 Et la commune de Krol ne peut pas être responsable du déficit qui est imputé à la communauté de commune.
57:20 La commune de Krol, quand elle est envahie par les gens du voyage, devrait pouvoir bénéficier
57:25 de la force publique de façon à ce qu'elle retrouve sa sérénité.
57:29 Or, les gens du voyage sont des gens comme vous et moi, sauf qu'il y en a quelques-uns qui sont un peu moins
57:35 comme vous et moi et qui sont plus dans des rapports de force avec leurs congénères et avec les populations
57:40 que vous et moi, nous ne le sommes.
57:42 Ce qui veut dire que le terrain de grand passage de Krol, qui est propriété de la communauté de commune,
57:47 nous sommes de temps en temps contraints de l'ouvrir à des familles de gens du voyage
57:52 qui sont plus coïnciditives que d'autres, pour essayer de ramener un peu de paix sociale
57:56 à l'intérieur même de la grande famille des gens du voyage et soulager la commune de Krol.
58:01 Et à ce stade-là, je demande au ministre de l'Économie et des Finances de venir en aide aux collectivités territoriales
58:09 autour de justement cette nécessité de respecter le ZAN et d'entendre les contraintes
58:15 et les nécessités d'optimiser l'argent public.
58:18 Et je ne désespère pas de vous dire.
58:20 – Bon, encore un été compliqué au moins pour les communes qui sont sur ce parcours d'arrêt de ces communautés.
58:30 Merci Henri Beyl d'être venu dans cette émission.
58:33 Habituellement, je demande à l'invité de finir en posant une question à l'invité de la semaine prochaine.
58:37 Mais vous êtes le dernier de la saison, puisqu'à partir du 15 avril,
58:40 on va rentrer dans la campagne officielle des Européennes.
58:43 On peut se dire que c'est bizarre d'arrêter une émission politique au moment où on rentre dans une campagne.
58:47 Comme toutes les télés, on est soumis aux lois de l'ARCOM, d'équilibre du temps de parole.
58:51 Et si on veut respecter ce temps de parole sur les deux mois de campagne,
58:55 et ça nous met dans un casse-tête très compliqué pour avoir des représentants de tous les courants politiques.
59:00 Une émission qui est ouverte surtout aux acteurs locaux, aux élus en place.
59:04 Donc, plutôt que de se retrouver en porte à faux et de prendre un avertissement de la part des services de l'État,
59:10 nous aussi, on est contraints de faire avec.
59:13 On a décidé de mettre en pause le QG politique.
59:17 Il y aura d'autres programmes à la place pendant les semaines qui viennent.
59:20 On reviendra avec cette émission à la rentrée, évidemment, à partir du mois de septembre.
59:24 Merci d'avoir été le dernier invité de cette saison un petit peu écourtée.
59:28 Et puis, vous retrouverez l'ensemble des QG politiques de cette saison en ligne sur le replay de Télé Grenoble.
59:34 Eh bien, merci de m'avoir accueilli.
59:36 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
59:47 Merci.

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