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00:00Générique
00:02...
00:16Bienvenue à tous les Métropolitains et les autres.
00:18Nous sommes ici pour faire la lumière sur le fonctionnement
00:22des institutions, les prises de décisions
00:24en matière de services publics intercommunals.
00:27C'est le brief métro. Aujourd'hui, des sujets
00:29qui vous touchent au plus près, la place de la commune
00:33dans la métropole et la politique funéraire.
00:35C'est vous qui êtes chargé de cette compétence.
00:38Eric Rousseti, bienvenue.
00:39Vous êtes vice-président de Grenoble-Alpes-Métropole,
00:43chargé des communes, de la proximité,
00:45de la politique funéraire et du cimetière.
00:48Alors, soyons clairs, soyons francs aussi.
00:50On ne s'attend pas forcément, lorsqu'on acquiert un siège
00:53dans une assemblée, à ce type de délégation.
00:57Tout à fait.
00:58J'ai même été extrêmement surpris
01:00quand j'ai appris les délégations qu'on me confiait.
01:04Et pour tout vous dire,
01:05quand j'ai vu politique funéraire et du cimetière,
01:09ma première réaction a été... -"Pourquoi moi ?"
01:12-"Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?"
01:14C'était un domaine que je ne connaissais pas du tout.
01:17Et à ma grande surprise, plus je suis rentré dedans,
01:20plus je trouve ça passionnant.
01:22On va garder le suspense pour cette émission.
01:24Avant de parler de politique funéraire,
01:26qui est en lien avec l'actualité,
01:28et cette première journée des transitions funéraires,
01:31le 12 décembre,
01:33on va d'abord évoquer cette actualité
01:37concernant la proximité de la métropole
01:39et de ses habitants au sein des communes.
01:41C'est dans l'ADN d'une métropole
01:43d'aider financièrement les communes,
01:45de les développer,
01:47ou c'est une volonté de la nôtre, de notre métropole ?
01:50Non, la métropole,
01:51c'est vraiment un établissement de coopération intercommunale.
01:55Donc, en fait, à ce titre-là, c'est d'aider les communes
01:58et d'essayer de faire du lien entre toutes ces communes,
02:02mais ça n'est pas qu'une aide financière,
02:04c'est une aide en moyens, en ingénierie,
02:07en conseil, en...
02:09Voilà, c'est tous ces sujets-là.
02:11D'où cette compétence urbanisme,
02:13qui est globale pour un développement harmonieux
02:16et cohérent de ces 49 communes de la métropole.
02:18Il y a un pacte financier et de solidarité depuis deux ans.
02:21En fait, en quoi est-ce que ça consiste ?
02:23Il y a beaucoup d'actions, beaucoup de méthodes.
02:26On sait que la métropole a mis en place
02:28un fonds de concours d'aide à l'investissement
02:31dédié aux transitions.
02:33C'est-à-dire que la métropole va donner une enveloppe
02:36à toutes les communes qui ont un projet en lien
02:38avec le climat ?
02:40Alors...
02:41Pas seulement qu'avec le climat.
02:43C'est un fonds de concours aux transitions
02:46qui est doté de 8 millions d'euros.
02:49Ces 8 millions d'euros, jusqu'à la fin du mandat,
02:52et ces 8 millions d'euros,
02:54on a décidé de les partager en strat
02:57pour que les communes,
02:59en fonction de leur taille et du nombre d'habitants,
03:02aient une juste répartition des choses.
03:06Donc, la ville de Grenoble,
03:08avec 150 et quelques mille habitants,
03:11est dotée de 2,5 millions.
03:14Les communes du centre, on va dire,
03:18sont dotées de 3,1 millions, à peu près.
03:21Et les 29 communes qui restent
03:25sont dotées de 2,4 millions.
03:27D'accord. Mais ce ne sont pas des sublimes.
03:29Juste pour vous dire que, de temps en temps,
03:32j'entends la petite musique, que je veux en revenir,
03:35que Grenoble serait maltraitée,
03:372,5 millions pour une seule commune,
03:402,4 millions pour 29 communes.
03:42Or, les transitions...
03:45écologiques ou les transitions, d'une façon large,
03:49toutes les communes en ont besoin.
03:51Parce que, quand on veut rénover une école
03:54ou une salle polyvalente,
03:56qu'on ait une petite commune ou une grande...
03:59Le besoin est le même.
04:01...il faut rénover ces passoires thermiques.
04:03Donc, la métropole s'est dotée d'un règlement
04:07par strat,
04:09et ensuite, c'est quelque chose d'assez simple
04:12pour les communes.
04:13Les communes demandent et montent un petit projet
04:16avec un budget.
04:17Elles demandent...
04:18Il faut que ce soit un projet d'investissement
04:21et en lien avec les transitions.
04:22Il y a un petit comité à la métropole qui dit
04:25c'est bon, c'est pas bon, on discute,
04:27mais ça va très vite et c'est relativement simple.
04:30Et après, on donne de l'argent.
04:33Il doit s'agir d'infrastructures, par exemple,
04:35de cours d'école ?
04:37Non, pas seulement.
04:38Les fonds de concours aux transitions,
04:40il y a eu des demandes les plus courantes,
04:42c'est pour de l'isolation des bâtiments,
04:45mais ça va aussi pour...
04:46Par exemple, la commune de Saint-Martin-d'Erre
04:49a demandé à changer ses véhicules
04:51pour une partie de ces véhicules qu'elle veut plus propres
04:54et abandonner les vieux véhicules diesel
04:57et ce genre de choses.
04:58On les aide là-dessus.
04:59Il y a une petite commune, c'est pour acheter
05:02un vélo électrique pour son cantonnier.
05:04Voilà, c'est ce genre d'action.
05:06Jusqu'à la rénovation énergétique,
05:08par exemple, du foyer municipal de Ponte-Clé
05:11ou une chaudière à granulés
05:13ou groupe scolaire de Murienne, par exemple.
05:15Tout à fait.
05:16Ça peut être des petits et des projets plus importants.
05:19Comme les derniers à Grenoble, par exemple,
05:22c'est deux gymnases que la ville de Grenoble rénove
05:25et dans lesquels la métropole vient les aider.
05:28Comment peut-on postuler ?
05:29Les communes sont toutes au courant de ce fonctionnement-là.
05:33Bien sûr, les communes sont au courant de ce fonds-là.
05:36C'est un projet par an ?
05:37C'est un projet par an, vous avez raison de le souligner.
05:41Évidemment, après, c'est le comité
05:44qui choisit un petit peu les communes
05:46parce qu'on ne veut pas qu'une commune soit servie tous les ans.
05:51Celles qui n'ont pas monté un dossier ou qu'on n'a pas demandé,
05:54on les fait passer devant une qui a déjà été servie.
05:57On essaie d'équilibrer les choses.
05:59Vous les incitez ?
06:00Bien sûr. En plus, ce qu'on fait régulièrement,
06:03c'est qu'une fois que le comité a décidé
06:06des projets qui sont retenus,
06:10on le passe en conférence des maires.
06:12Bien sûr, les maires ne l'apprennent pas le jour de la conférence,
06:15mais on les appelle avant,
06:17on leur explique pourquoi ils ont été retenus,
06:20ou, avec les services, souvent, on travaille le fait que...
06:24Je le sais très bien pour ma propre commune,
06:27puisqu'on en bénéficie pour un local technique
06:30qu'on rénove complètement pour le transformer en un restaurant.
06:34Nous, on avait demandé, comme toutes les communes, le maximum.
06:38En fait, les services nous ont dit que ce qui est de l'isolation,
06:42du changement des menuiseries, ça, on finance.
06:45Par contre, de faire de la peinture ou du carrelage à l'intérieur,
06:49ça n'a rien à voir avec les transitions.
06:51On ne le finance pas.
06:52On a ce genre de discussion entre les services de la métro
06:55et les services des communes.
06:57On arrive généralement à trouver un terrain d'entente.
07:00On rappelle que ce n'est pas une subvention.
07:02Non, ce n'est pas une subvention, c'est un fonds de concours.
07:05On peut postuler d'une année sur l'autre ?
07:08Tout à fait. Chaque année, on peut présenter un projet différent
07:12et même de façon un peu plus complexe.
07:14Si le projet est plus gros,
07:16mais que les communes n'ont pas les moyens d'investir
07:20en une seule année et qu'elles veulent le faire en tranches,
07:23c'est possible aussi.
07:24D'accord. Et donc, notre autre sujet,
07:26il est question de proximité,
07:28puisque vous êtes l'élu à la proximité,
07:30et donc, il doit toucher au coeur des gens,
07:33les transitions funéraires.
07:34Pourquoi la métropole et quel est ce cadre ?
07:37Alors, c'est...
07:39Les transitions funéraires, c'est deux choses.
07:42C'est-à-dire que...
07:43Politique funéraire.
07:44J'ai la politique funéraire.
07:46Dans la politique funéraire, j'ai les PFI,
07:49dont je rappelle la métropole.
07:51C'est une sem.
07:52Et la métropole est actionnaire à 80 % des PFI.
07:57On est propriétaire du crématorium de Giers
08:00et propriétaire du cimetière intercommunal de Poizat.
08:04D'accord. Là, c'est gestion directe.
08:06C'est la politique funéraire.
08:08Le crématorium et les services funéraires,
08:11on les a délégués en délégation de services publics,
08:15qui a remporté les PFI.
08:17Et donc, le crématorium et la politique funéraire,
08:20ce qui est tout l'accompagnement des enterrements,
08:22des cérémonies, transport des corps,
08:24et toute cette partie-là est déléguée aux PFI.
08:28D'accord.
08:29Pour une durée de six ans,
08:30sur laquelle ils nous versent une redevance.
08:33Et on a des accords là-dessus.
08:34Et en gestion directe, on a le cimetière de Poizat.
08:39Avec le jardin du souvenir.
08:40Avec le jardin du souvenir.
08:42Voilà. Et dans le cimetière de Poizat,
08:44il y a à peu près 3 000 places.
08:47Et dans le cadre de la politique,
08:49ça a été voté au Conseil métropolitain.
08:51On a acheté un peu plus d'un hectare
08:53à la commune de Poizat,
08:55qui jouxte le cimetière actuel,
08:58pour pouvoir l'étendre,
09:00parce qu'au rythme actuel,
09:03on a quatre, cinq ans
09:05de concessions à vendre,
09:08mais pas plus.
09:10D'accord.
09:11Pour prévoir l'avenir,
09:12on a acheté des terrains à côté pour pouvoir agrandir.
09:15Concernant, on a compris que ce n'est pas vous
09:18qui gérez le crématorium directement.
09:20En revanche, les investissements, c'est vous qui décidez.
09:23Elles ont été modernisées, ces installations ?
09:26Oui, parce que pendant le Covid,
09:28on s'est aperçu que les fours
09:31tournaient beaucoup.
09:33On avait même eu une dérogation, à l'époque,
09:35pour travailler sept jours sur sept,
09:37parce que, voilà, la situation l'imposait.
09:41Et il y avait des pannes à récurrents.
09:44Ils étaient vieux.
09:45Donc, il a fallu qu'on les change.
09:48Et donc, la métropole a investi de l'argent
09:51à rénover ces fours. Enfin, pas à rénover,
09:54elle les a changés, puisqu'ils étaient neufs.
09:56C'était compliqué comme chantier,
09:58parce que les fours étaient plus lourds,
10:00il a fallu la casser, renforcer les fondations.
10:03C'était un chantier un peu complexe.
10:06Il faut louer le fait
10:08que nous avons continué à demander des redevances
10:11aux PFI, alors qu'elles ne pouvaient plus utiliser
10:15les fours, et ce qu'ont fait les PFI.
10:19En fait, ils sont allés sur un autre crématorium
10:23pendant ce temps-là.
10:24Les travaux ont duré à peu près quatre mois,
10:27ou trois ou quatre mois.
10:29Et maintenant, il y a des fours neufs
10:31qui fonctionnent bien, et voilà.
10:33Et dans la nouvelle délégation de services publics,
10:37bien sûr, la redevance a augmenté
10:40pour compenser le fait que...
10:42Parce que les deux fours, globalement,
10:44l'investissement était près d'un million d'euros,
10:47tout compris quelque chose près.
10:49Donc, cet argent, il fallait qu'on l'amortisse
10:52d'une certaine façon, et c'est pour ça
10:54qu'on a augmenté les redevances aux PFI.
10:56Il y a quelques décennies,
10:58davantage de personnes faisaient le choix
11:00de la crémation.
11:01Est-ce que c'est toujours en augmentation,
11:04aussi, aujourd'hui, par rapport au choix de l'enterrement ?
11:07Tout à fait. Et c'est...
11:08Alors, globalement, en France, ça ne change pas tellement.
11:12C'est-à-dire qu'on est autour de 40-41 % de crémation.
11:16Et à Grenoble, on est plutôt sur une moyenne de 50-52-50.
11:21Et c'est en tendance à augmenter.
11:23Mais...
11:24Et ça, on ne s'explique pas vraiment.
11:28C'est peut-être le choix de la population,
11:30le contexte sociologique...
11:32Les convictions, les religions...
11:34Les convictions des uns et des autres.
11:36Tout à fait.
11:37D'où, justement, c'était une forme de transition,
11:40pour moi, ici, dans notre entretien.
11:43La transition funéraire, aujourd'hui,
11:46il en est question davantage.
11:47Il y a des transitions dans tous les domaines.
11:50On réfléchit au monde de demain, on veut changer les esprits.
11:53C'est également le cas dans le domaine de la mort et de l'après.
11:58Certains se disent,
11:59de toute façon, je ne serai plus là, donc vous faites...
12:02Mais tout le monde n'est pas justement dans cet esprit-là.
12:05Donc, il faut aussi s'interroger.
12:07Et il faut peut-être orienter les esprits vers d'autres choix
12:11qui seraient plus respectueux de la planète.
12:13Est-ce qu'on en est là, aujourd'hui ?
12:15-"On en est là", j'ai tendance à répondre, oui et non.
12:19Oui et non, pourquoi ?
12:20Expliquez-nous.
12:21Voilà, je vais vous expliquer, parce qu'en fait,
12:24quand...
12:25C'est une démarche un peu générale.
12:29Dans les entreprises, on parle de démarches RSE,
12:32pour...
12:33Voilà, tout cet enjeu.
12:35Cette sensibilité.
12:37Pour le funéraire, on s'est posé un peu la même question.
12:41On s'est dit, mais...
12:44On ne peut pas, c'est ma conviction personnelle,
12:47continuer à étendre les cimetières,
12:49sachant que j'ai fait le tour des 49 communes,
12:51quasiment tous les cimetières n'ont plus de place.
12:54Malgré les réductions, on essaie de faire la place
12:57à l'intérieur même des caveaux, il y a ses limites.
13:00Bien sûr, ça a ses limites.
13:01J'ai fait la même chose aux cimetières intercommunales,
13:05on a réaménagé, on a gagné une soixantaine de places.
13:08Enfin, une soixante places à l'échelle métropolitaine,
13:11c'est malheureusement très vite rempli.
13:13Donc il faut...
13:14Et puis, si on garde le principe de garder des concessions
13:18des concessions perpétuelles,
13:20bien, maintenant, ça ne se vend plus,
13:22mais même 30, 40 ans,
13:23ça veut dire que le cimetière, on l'a grandi,
13:26surtout qu'on va être confronté
13:27à ce que les professionnels appellent le pic de la mort,
13:31c'est-à-dire tous les baby-boomers,
13:33qui, la pyramide des âges étant ce qu'elle est,
13:35normalement, dans les 5-6 ans qui viennent,
13:38le nombre de morts devrait augmenter.
13:40Il va falloir qu'on les mette quelque part.
13:42Les services funéraires seront en surchauffe ?
13:45C'est un peu ça, l'idée.
13:46C'est un peu ça,
13:47et donc il faut réfléchir à d'autres solutions ?
13:50Et parallèlement à ça, il y a des associations,
13:53il y a des gens qui viennent nous voir,
13:56qui nous disent,
13:58est-ce qu'on ne pourrait pas réfléchir autrement ?
14:01Est-ce qu'il n'y a pas d'autres solutions
14:03que l'enterrement ou la crémation ?
14:06Et c'est tradition ancestrale de se recueillir sur une tombe.
14:09Oui. Alors, après, ça pose...
14:12Mais oui.
14:13On est en plein dans le sujet,
14:15parce que la journée que j'ai organisée hier,
14:17justement, sur le sujet avec les professionnels,
14:20c'était pour mettre tout le monde autour de la table
14:23et pour essayer de parler de toutes ces transitions possibles,
14:28parce qu'il y a d'autres procédés qui existent dans le monde
14:32que l'enterrement ou la crémation,
14:35seule chose autorisée en France.
14:37Il y en a deux, c'est l'un ou l'autre.
14:39Toutes les autres pratiques sont interdites pour l'instant,
14:42mais dans d'autres pays, ça existe.
14:44On parle d'aquamation, par exemple,
14:46une technique qui consiste à immerger le corps
14:51dans une solution qui fait que les tissus se dissolvent.
14:54Tout à fait.
14:55C'est ce qu'on pratique aux Pays-Bas,
14:58c'est autorisé aux Pays-Bas.
14:59En Suède, on congèle ?
15:01Oui.
15:02C'est ça. Le corps est congelé à l'azote liquide.
15:05Il y a aussi la déramation.
15:07Le corps congelé, ça s'appelle la promession.
15:10Que devient le corps congelé ?
15:11Quand vous trempez, pas seulement un corps humain,
15:16n'importe quel objet dans de l'azote liquide
15:19à moins de 100 et quelques degrés,
15:21il se solidifie, mais il devient très fragile.
15:24Si on le tape un peu, il part en sorte de poussière.
15:30C'est une manière accélérée de décomposition.
15:32Par contre, c'est des procédés qui ne sont pas aussi simples que ça,
15:37parce que ça demande beaucoup d'énergie.
15:39Il faut réfléchir aussi au bilan général.
15:42Après, l'aquamation, la transformation dans l'eau,
15:48c'est pareil.
15:49C'est une eau réchauffée, dans laquelle on met des produits.
15:52On avait fait une journée là-dessus il y a deux ans,
15:55et le sentiment des gens, c'est une belle idée,
15:59parce qu'on est dans le corps d'une femme, dans l'eau,
16:02donc on repart dans l'eau.
16:04Sur le principe, c'était une assez belle idée.
16:07Le problème, c'est que les gens nous disent
16:09que le corps qui se décompose, c'est l'eau.
16:12Et ça a été rejeté, entre guillemets, à 99 %.
16:16Alors, la terre, la terrammation,
16:18je crois que c'est en vogue aux Etats-Unis,
16:21c'est-à-dire qu'un corps va faire pousser un arbre.
16:24C'est l'idée.
16:25Ça, c'est l'idée.
16:26Mais il faut aller plus loin.
16:28D'abord, on dit qu'elle est en vogue aux Etats-Unis.
16:31Les Etats-Unis sont un grand pays,
16:33justement, les dernières études et les chiffres qu'on a là-dessus,
16:38ce n'est pas si en vogue que ça.
16:40L'idée fait son chemin.
16:42Eux, ils ont l'autorisation dans certains Etats,
16:45ce n'est pas tous les Etats des Etats-Unis.
16:47Donc, d'envelopper le corps dans un linceul biodégradable
16:50et placer, donc, sous un broyat végétal,
16:54le corps va se transformer en compost.
16:57Voilà.
16:58En fait, la terram...
17:00C'est rigolant, parce que le sujet...
17:02Il y a beaucoup de problèmes de vocabulaire.
17:05Parce qu'on parle de compost humain, de terramation...
17:09Du musation.
17:10Du musation.
17:11Exactement.
17:12Donc, en fait, c'est trois termes qui...
17:16Dans l'imaginaire des gens, c'est un peu la même chose,
17:19mais pas tout à fait.
17:20Parce que la terramation, en gros, c'est le fait de décomposer
17:25un corps avec des animaux, des bactéries,
17:29des champignons, voilà.
17:31Ça, c'est de la terre.
17:32Par contre, quand ça se fait au ras du sol,
17:35dans la forêt, on parle d'humusation.
17:38Parce que ça se transforme en humus.
17:40D'accord. Mais pas tout seul.
17:42Il y a des process qui permettent...
17:44Si, si.
17:46Si vous remettez un corps sur de la terre
17:49et que vous remettez de la terre par-dessus,
17:52petit à petit, il va se décomposer.
17:54Après, si on veut l'activer, entre guillemets,
17:56il faut y mettre des bactéries, un peu plus.
18:00Il faut que, voilà, avec un mélange...
18:02Mais je ne suis pas un scientifique.
18:04Ca peut être l'avenir de la France.
18:07L'avenir, je ne sais pas.
18:08Nous, ce qu'on avait voulu avec la métropole
18:11et avec le président Ferrari,
18:13on a écrit aux ministres en charge à l'époque,
18:16on voulait que...
18:17En plus, on a une faculté de qualité,
18:21on a des labos de recherche,
18:23donc on voulait que les ministres nous autorisent
18:27à expérimenter, non pas sur des hommes, bien sûr,
18:31mais déjà le phénomène sur des animaux,
18:33sur des cadavres d'animaux,
18:35pour que des scientifiques nous disent
18:38est-ce qu'un corps se décompose comme-ci, comme-ça,
18:41qu'est-ce qu'il faut mettre dedans ?
18:43Ca pose le problème des corps de personnes
18:45qui ont des chimiothérapies, qui sont...
18:48Et puis, il y a, comme on l'évoquait tout à l'heure...
18:51La thanatopraxie, avec ce formeur.
18:53Il y a les corps qui ont été...
18:54Préparés.
18:55Préparés, qui sont...
18:57Pleins de produits chimiques.
18:59Donc, là aussi, qu'est-ce qui se passe, comment ?
19:02Et nous, on voulait avoir, déjà, le fait d'en parler,
19:06d'avoir ces autorisations d'études,
19:09de mettre des chercheurs dessus,
19:11pour éviter des débats polémiques, politiques...
19:15Un peu occultes, parfois, aussi.
19:17Voilà.
19:18Il faut revenir plus terre-à-terre.
19:20On voulait être très terre-à-terre.
19:22On n'a pas eu de réponse de ministre.
19:24Il n'y en avait plus.
19:26C'est un peu compliqué.
19:27On avait été aidés, à l'époque,
19:29et je voulais la saluer, ici,
19:31par la députée de Voiron, Mme Jacquie Laforge,
19:34qui avait fait une proposition de loi à l'Assemblée
19:38pour pouvoir travailler dessus.
19:39Elle nous avait invités, avec le président Ferrari,
19:42à l'Assemblée nationale.
19:44On y était allés pour discuter,
19:46pour porter la voix de la métropole,
19:48en disant que, s'il fallait qu'on soit
19:50la première métropole de France à expérimenter,
19:53on voulait bien être territoire d'expérimentation.
19:56Et moi, j'étais franchement agacé,
20:00parce que, sur 800 et quelques parlementaires,
20:03donc députés et sénateurs,
20:05il n'y a que sept ou huit,
20:07ou peut-être une dizaine de parlementaires
20:10qui avaient signé une intention et une proposition de loi.
20:14D'ailleurs, ça n'avait, je le dis ici,
20:16les gens n'avaient aucune volonté politique.
20:19Dans ceux qui ont signé, il y en avait de tous bords.
20:22C'était vraiment une personnelle.
20:24Les idées doivent encore faire beaucoup de chemin,
20:27mais la métropole se veut déjà précurseur
20:29en matière d'évolution, peut-être de changement des états d'esprit.
20:33Ça ne se fera pas en 10, 15, 20 ans,
20:35parce que c'est des processus très lents,
20:37il faut que les gens s'approprient.
20:39Voilà. On viendra reparler justement de la suite.
20:42Avec grand plaisir.
20:43Une émission ne suffit pas, je pense,
20:45pour faire le tour du sujet.
20:47Merci d'avoir fait la lumière sur ce sujet, parfois sombre,
20:50mais dont il faut parler, bien sûr,
20:52et qui concerne chacun d'entre nous.
20:54Merci à vous, encore.
20:55Merci à vous.
20:57A très vite.
20:58SOUS-TITRAGE ST' 501