Le président de la République s'est rendu au Festival du livre de Paris dans la matinée, en compagnie de Brigitte Macron et de la ministre de la Culture, Rachida Dati. Interrogé sur la lecture des jeunes, le président a estimé vouloir "relancer très fortement une initiative pour la lecture". Pourquoi les jeunes passent-ils de moins en moins de temps à lire ? Comment leur redonner le goût de la lecture ?
Régine Hatchondo, présidente du Centre national du Livre, est l'invitée de RTL Bonsoir ! Elle a pu échanger avec Emmanuel Macron ce matin au Festival du livre de Paris.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Vincent Parizot du 12 avril 2024
Régine Hatchondo, présidente du Centre national du Livre, est l'invitée de RTL Bonsoir ! Elle a pu échanger avec Emmanuel Macron ce matin au Festival du livre de Paris.
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00:00 En plus, adolescents, notre vie sociale est remplie de relations à distance
00:05 parce que quand on quitte l'école,
00:07 on arrive bien à imaginer que tout se passe derrière les écrans.
00:11 Mais oui, c'est terrifiant parce que, pour une raison simple,
00:15 on sent que les outils qui sont à nos dispositions ne sont pas très sains.
00:18 Voilà, discuter avec d'autres, échanger avec ses semblables,
00:22 ça pourrait être quelque chose de très fécond,
00:24 mais on sent bien que l'outil, là, il est surtout fait pour capter notre attention,
00:29 pour exalter les différences, c'est pour ou contre, c'est l'offense,
00:36 voilà, et ça, c'est plus dérangeant.
00:39 Mais on est tous pris à ce piège.
00:43 - Merci beaucoup Arthur Théboul, chanteur de Faux Chatterton,
00:47 poète et surtout ambassadeur du quart d'heure de Lecture Nationale.
00:50 Vous avez un bel ambassadeur, Régine Hachondeau,
00:53 vous êtes la présidente du Centre National du Livre.
00:56 On a longtemps dit que les écrans n'allaient pas tuer les livres,
00:59 que les deux pouvaient cohabiter, on s'est complètement trompé.
01:02 - Je pense qu'on a cru à une utopie, à l'utopie d'Internet,
01:05 comme un monde merveilleux qui allait être juste à nos pieds
01:08 pour nourrir notre imaginaire, nos connaissances, notre savoir,
01:11 faire disparaître les frontières, et puis on se rend bien compte
01:14 qu'on est enfermé dans des algorithmes extrêmement bien faits par les GAFAM
01:18 pour capter l'attention, pour surtout pas développer la connaissance
01:22 et surtout pas développer le sens de la nuance.
01:25 Sauf si on est déjà très construit, très éduqué,
01:27 et que là on peut effectivement faire le tri.
01:29 Alors, juste, peut-être un tout petit mot,
01:31 le quart d'heure de lecture, il existe déjà dans l'éducation nationale.
01:35 - C'est systématique ? - Non.
01:36 - Voilà, Emmanuel Macron a l'impression volant, systématique.
01:40 - Voilà, mais je voulais rendre à l'éducation nationale
01:42 le fait que beaucoup d'établissements le font,
01:44 que d'ailleurs les enseignants qu'ils pratiquent disent que ça change
01:46 très vite l'attitude de l'enfant dans le rapport au livre et à la lecture,
01:50 en deux mois à peine,
01:51 que c'est un temps calme, l'enfant choisit son livre.
01:54 Donc il n'y a pas ce côté obligatoire un quart d'heure d'être calme,
01:57 mais pas "je vous impose de lire tel livre",
02:00 ce qui est très bien parce qu'il faut cultiver, y compris à l'école,
02:04 l'idée du livre plaisir.
02:05 Et c'est donc avec l'éducation nationale qu'on a créé
02:08 le quart d'heure de lecture nationale,
02:10 et je remercie Arthur, Pomme, Moctar, Ramoudi, Anne-Laure Bondou
02:15 d'avoir été des ambassadeurs extrêmement investis.
02:17 - Mais on a bien compris, et vous étiez avec Emmanuel Macron
02:21 lorsqu'il a annoncé cette initiative d'ampleur,
02:24 alors il n'en a pas parlé dans le détail,
02:26 mais il parle lui-même d'une initiative d'ampleur pour la lecture,
02:30 en raison notamment de cette étude de l'Ipsos
02:32 qui est terrible sur le temps passé avec un livre,
02:34 et il est clairement question de généraliser,
02:39 donc de rendre un petit peu obligatoire ce quart d'heure de lecture.
02:43 Est-ce que vous vous y êtes favorable ?
02:45 - Ah bon, je pense qu'un quart d'heure de lecture sanctuarisée
02:48 pour les enfants à l'école primaire,
02:52 et même plutôt d'ailleurs à la maternelle,
02:54 car même s'ils ne lisent pas, les enfants adorent toucher le livre,
02:57 on a la chance de la sensualité du papier,
03:00 ce qui n'était pas le cas des disques par exemple.
03:02 - Vous voulez dire que pour certains élèves,
03:04 c'est quasiment la seule occasion de toucher un livre ?
03:06 - Ah, je pense que le livre n'est pas dans tous les foyers,
03:09 n'est pas dans toutes les familles,
03:11 les parents n'ont pas tous le temps de lire un conte
03:13 avant que l'enfant ne s'endorme,
03:15 beaucoup de nos jeunes s'endorment avec leur portable,
03:18 s'endorment avec une tablette sur un jeu vidéo,
03:21 et d'ailleurs ne dorment pas.
03:22 - Et dans votre étude, je crois que 18% disent
03:24 "mes parents ne lisent jamais".
03:26 - Tout à fait, parce qu'ils regardent aussi leur portable,
03:29 et donc nous avons tous aussi en tant qu'adultes,
03:31 avec enfants, une responsabilité et une valeur d'exemple.
03:36 Je ne veux pas non plus culpabiliser les parents,
03:38 parce que c'est quand même difficile d'élever des enfants,
03:40 j'en sais quelque chose,
03:42 mais il est évident que le modèle des adultes
03:45 qui passent du temps avec les enfants
03:48 doivent être conscients de cela.
03:50 - Vous n'en savez pas plus sur cette initiative d'ampleur ?
03:54 - Non, pas aujourd'hui, je n'en sais pas plus.
03:56 - Eh bien vous reviendrez quand le président aura affiné.
04:00 - Très très volontiers.
04:01 - Mais je m'en réjouis.
04:03 - Régine Atschandot, présidente du Centre National du Livre.
04:07 - Merci à vous.
04:08 - Une courte pause, dans un instant,
04:10 évidemment, notre invité pour tout comprendre,
04:12 et on va essayer d'y voir plus clair dans cette affaire
04:15 du magasin Géox de Strasbourg.
04:17 A tout de suite.
04:19 RTL Bonsoir
04:20 - Vincent Paréseau, Agnès Bonfillon, Mathias Lugin.
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