• il y a 6 mois
Avec Élodie Pierre, architecte DPLG et urbaniste DESS

Commune : Valence, Auvergne-Rhône-Alpes

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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-04-18##

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Transcription
00:00 - La vie en vrai. - La vie en vrai.
00:02 À 6h35, quels sont les défis des architectes pour adapter les constructions aux évolutions climatiques,
00:10 notamment aussi avec les inondations que certaines régions ont connues dernièrement et qu'elles connaîtront de nouveau probablement. Nous sommes avec
00:17 Elodie Pierre, architecte. Bonjour. - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
00:22 Donc c'est un véritable défi pour vous, même si j'imagine depuis la nuit des temps,
00:29 évidemment quand on construit une maison, un toit, etc., on pense aux
00:33 conditions climatiques, c'est-à-dire se protéger de la pluie, parfois en fait du soleil, des chaleurs, mais là il y a cette...
00:41 parce qu'il y a une nouveauté, mais quand même qui arrive de plus en plus fréquemment et des images qui frappent, avec ces
00:48 inondations qui touchent en fait des maisons, des quartiers, et dans ces conditions on se dit "comment faire
00:55 quand on est architecte pour éviter justement trop de problèmes". C'est un peu votre défi, Elodie Pierre. - Oui, tout à fait.
01:02 Alors peut-être avant de développer un peu la réponse, je vais revenir sur la notion de risque et de risque d'inondation, qui est important de
01:09 comprendre et de définir.
01:11 Donc on définit le risque par le croisement d'un aléa avec des enjeux. Donc l'aléa c'est le phénomène,
01:18 donc ça va être l'inondation, ça peut être un séisme, un glissement de terrain,
01:22 plein de phénomènes.
01:25 Et les enjeux c'est finalement tout ce qui compose un territoire, tout ce qui fait que ce territoire fonctionne.
01:30 Donc ça va être en premier lieu la population, bien sûr, le bâti, les activités, les infrastructures
01:36 de mobilité, les réseaux, l'environnement.
01:39 Et la notion de risque elle se définit à partir du moment où l'aléa va venir
01:44 affecter, impacter tous ces enjeux.
01:47 Et la question qui se pose c'est à la fois de savoir comment est-ce qu'on va pouvoir
01:51 réduire la question de l'aléa, intervenir sur l'aléa, et ça c'est peut-être moins une question d'architecte.
01:56 Mais nous ce qui nous concerne en termes d'architecte c'est plutôt de voir comment est-ce qu'on va pouvoir agir sur ces enjeux pour
02:02 diminuer leur vulnérabilité et donc
02:05 engager l'adaptation de ces enjeux et des bâtiments.
02:09 - Non mais vous avez bien défini les choses effectivement, et l'audit pire, parce qu'il y a le défi des aménageurs en quelque sorte.
02:15 Est-ce qu'on construit dans des zones qui sont
02:18 inondables, qui étaient inondables à un moment donné, qu'ils ne sont plus et qui peuvent le redevenir ? Et puis vous dans ces conditions,
02:23 comment construire ? Comment construire ou
02:26 solidifier ou rénover ?
02:28 - Alors c'est plusieurs aspects effectivement. Alors la question de comment construire, il y a des cadres réglementaires pour les zones qui sont
02:35 constructibles. Donc c'est le rôle notamment de tous les plans de prévention des risques,
02:39 des plans de prévention des risques inondations, qui encadrent et maîtrisent l'urbanisation dans ces zones à risque,
02:44 de façon à éviter justement d'ajouter des enjeux et d'ajouter de la vulnérabilité.
02:47 Il se pose aussi la question de comment est-ce qu'on va intervenir pour
02:51 agir sur la réhabilitation, puisque l'enjeu de la réhabilitation est au croisement aussi de la question du logement et la question de
02:58 la protection des enjeux environnementaux de façon générale. Et là,
03:02 notre
03:04 angle d'action, en fait, notre moyen d'action pour nous architectes, c'est vraiment d'agir,
03:09 de comprendre comment se construit la vulnérabilité d'un bâtiment. Et cette vulnérabilité, elle se construit à différents niveaux. Déjà,
03:16 en premier lieu, ça va être la vulnérabilité des personnes qui habitent à l'intérieur, puisque de toute façon, le plus important, c'est de protéger les habitants.
03:23 Ensuite, il va falloir comprendre la vulnérabilité de la construction par rapport à cette inondation. Alors quand on parle d'inondation, il faut savoir qu'il n'y a pas
03:31 une inondation, il y a des inondations.
03:33 Ce n'est pas la même chose que si l'eau arrive en une heure ou si elle arrive en deux jours. Ce n'est pas la même chose si
03:38 elle reste deux jours ou si elle reste deux mois. Ça ne va pas du tout engendrer la même vulnérabilité constructive
03:43 et structurelle des bâtiments. - Et alors, quelles sont les techniques ? Qu'est-ce que vous pouvez faire aujourd'hui face à ça ?
03:49 Puisqu'on a quand même aussi du recul.
03:51 - Oui, on a du recul. Ce qui est important pour nous, c'est ce que je dis, c'est que la priorité, c'est vraiment
03:58 d'aider
03:59 à traverser la période de crise et à faciliter le relèvement. C'est-à-dire que, on ne va pas forcément...
04:05 Alors, c'est ce que je disais tout à l'heure, on n'est pas vraiment là. On n'est pas là pour travailler sur la léa. Donc, on ne va pas
04:10 être là pour supprimer l'inondation. Mais plutôt de voir comment est-ce qu'on va pouvoir, malgré tout, accueillir cette inondation et faciliter le relèvement.
04:17 Donc, ça va passer par des techniques, par des changements de matériaux, ça va être par des solutions
04:22 d'adaptation du programme. C'est-à-dire essayer de comprendre comment aussi la fonction du bâtiment risque d'être altérée
04:29 et voir comment est-ce qu'on peut re-répartir à l'intérieur d'un même ensemble ou d'un même bâtiment ou à l'échelle plus globale
04:35 d'un territoire. Comment est-ce qu'on peut re-répartir les enjeux de façon à éviter les situations de blocage.
04:40 - Et il y a justement des produits, des matériaux aujourd'hui
04:44 qui peuvent subir des inondations et qui tiendront par la suite, pour éviter les situations de pourrissement,
04:51 enfin de dégradation en fait, sur les bâtiments. Parce que c'est vrai que quand il y a des quartiers inondés, on se dit "Bon, est-ce qu'on rase tout ?"
05:00 On ne peut pas quoi, bien sûr. - Non, on ne peut pas tout raser. Alors après, dans certains territoires, se pose
05:05 très sincèrement la question de savoir dans quelle mesure on va pouvoir
05:08 vivre des inondations à répétition. Je pense qu'il faut quand même se poser simplement la question.
05:14 Ne serait-ce que parce que les assurances ne pourront pas indemniser
05:18 de nombreuses fois.
05:21 Et donc,
05:23 lorsque c'est possible, l'idéal c'est effectivement de protéger les gens qui vont habiter, donc,
05:28 qui occupent ces locaux, de protéger les fonctions et ensuite de mettre en oeuvre des matériaux qui seront
05:33 faciles à, ou d'aménager les zones qui vont être inondées,
05:38 des bâtiments, de façon à ce que l'on puisse
05:42 faire des travaux rapidement, intervenir rapidement pour les remettre en état. C'est essentiellement ça, véritablement, la question.
05:46 - Et là, aujourd'hui, il y a des matériaux et des nouvelles techniques qui permettent de le faire, de l'envisager ?
05:50 - Oui, bien sûr. Alors après, ce qu'il faut voir, c'est que c'est pas, alors en termes de matériaux, bien sûr, on pense tout de suite à tout ce qui va être un peu hydrophobe,
05:57 mais c'est pas nécessairement, je veux dire, incompatible avec l'utilisation du bois ou de matériaux,
06:02 voilà,
06:05 moins minéraux, si vous voulez, mais
06:08 il faut encadrer la façon dont ils sont utilisés et mis en oeuvre pour pouvoir faciliter leur mise en état.
06:15 - Et peut-être une dernière question, vous avez dit, Elodie Pierre, sur la vulnérabilité aussi des habitants, c'est-à-dire, c'est quoi, c'est imaginer qu'ils peuvent monter facilement à l'étage ?
06:24 - C'est ça.
06:26 C'est faire en sorte que personne ne risque d'être piégé, en fait, à l'intérieur de la construction, qu'il puisse y avoir
06:31 des zones refuge, qui permettent aux gens de se mettre en protection en attendant les secours. C'est aussi faciliter
06:37 l'accès des secours
06:40 aux bâtiments, aux logements, et puis éviter les risques liés aux aménagements techniques, enfin, l'électricité.
06:47 - Oui, voilà, parce qu'on se souvient de ce qui s'était passé à la faute sur mer, les inondations terribles, quoi, justement, où certains voulaient
06:53 évacuer par le toit, mais il n'y avait plus d'électricité,
06:56 pas de dispositif pour pouvoir sortir. - Ça, c'est vraiment la priorité. - Et ça, c'est la priorité, c'est ce que vous faites, vous, les architectes, justement,
07:05 quand vous intervenez, ça c'est particulièrement important pour tous les auditeurs qui nous écoutent. - C'est notre rôle.
07:12 - Oui, c'est votre rôle. Merci d'être venue ce matin au micro Sud Radio, donc évidemment vous pouvez réécouter et partager
07:19 cette interview, notre rendez-vous en partenariat avec l'ordre des architectes. Il est 6h43, bon réveil à l'écoute de Sud Radio.

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