Avec Mathis Rager accompagné de Gaëlle Gicquel : il est architecte associé et co-fondateur de la coopérative Anatomies d'Architecture
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00:00 Notre rendez-vous, comme chaque jeudi quasiment, avec les architectes.
00:04 Les architectes et les nouvelles façons parfois de construire.
00:08 Alors, j'ai dit "nouvelle façon" parce que c'est vrai qu'on envisage les choses de manière un petit peu différente
00:14 par rapport à ce qu'on faisait auparavant.
00:15 C'est-à-dire qu'on en a parlé à plusieurs reprises avec beaucoup d'architectes
00:18 qui ont défilé à ce micro au-dessus de radio.
00:20 C'est-à-dire qu'à un moment donné, on avait tendance à tout raser.
00:23 En disant "on rase tout et puis on va reconstruire quelque chose".
00:26 Aujourd'hui, on rénove, on essaie de privilégier tout ça.
00:30 Et parmi les défis qui s'imposent, c'est ce que nous allons voir ce matin aussi avec Mathis Ragey.
00:36 Bonjour !
00:37 - Bonjour !
00:37 - Vous êtes architecte associé, cofondateur de la coopérative Anatomie Architecture, c'est ça ?
00:43 - Bientôt.
00:43 - Et je disais, quand on essaie de revoir un petit peu les choses,
00:47 on revient aussi à d'anciens matériaux, ce qu'on appelle les matériaux biosourcés,
00:53 pour construire en fait aujourd'hui.
00:55 Alors de quoi s'agit-il Mathis Ragey ?
00:58 - Alors effectivement, les matériaux biosourcés,
01:01 on pourrait les assimiler à quelque chose de très nouveau,
01:03 d'une démarche très écologique, très méditante,
01:06 que nous incarnons nous en tant que jeunes praticiens et jeunes architectes
01:09 sur le monde de la construction.
01:11 Ce qu'on découvre au fur et à mesure de cette acculturation de matériaux
01:14 issus de champs, de paille ou de bois,
01:17 c'est que finalement on recrée une histoire constructive qui existe depuis très longtemps.
01:21 Et depuis toujours en fait, avant l'avènement du béton de ciment,
01:24 on construisait avec des matériaux issus d'un circuit court,
01:26 issus de la biomasse végétale comme de la paille, du foin,
01:29 ou de plein de choses différentes.
01:31 Donc effectivement, cette histoire constructive,
01:34 elle se reconnecte avant 1948 avec des matériaux locaux.
01:36 - Bah oui, de la terre, non mais c'est vrai, c'était de la terre,
01:40 on restait des mélanges de terre et de paille bien souvent en fait,
01:44 dans les campagnes quoi.
01:46 On allait chercher, on n'avait pas le béton.
01:48 - On n'avait pas de béton, et on faisait du torchis, des quejouilles, des onglettes.
01:53 - Oui mais alors, attendez,
01:55 et les auditeurs là, ils vont se dire,
01:58 est-ce que c'est sérieux ça ?
02:00 Est-ce qu'on va construire par exemple un bâtiment
02:02 d'une vingtaine d'étages avec du torchis ?
02:04 Non, c'est pas pour ça, si ?
02:06 - Bah il faut savoir ce qu'on demande au torchis aujourd'hui,
02:08 le torchis depuis toujours c'était des cloisonnements,
02:10 on peut complètement envisager avoir une tour de vingtaine d'étages
02:13 avec des cloisons en torchis,
02:15 c'est en circuit court, ça réduit les émissions de carbone,
02:17 et c'est surtout très agréable pour l'utilisateur.
02:19 Et cette notion des utilisateurs, pour nous elle est très importante,
02:23 on se rend compte qu'aujourd'hui,
02:25 vis-à-vis des normes et de la réglementation qui évolue,
02:27 l'utilisateur est souvent le dernier échelle de la chaîne de valeur du bâtiment,
02:31 et de recentrer l'usager final comme "décisionnaire" sur cet espace,
02:36 on se rend compte de toutes les vertus de ces matériaux
02:38 et de tout le confort que ça peut supposer.
02:40 Parce que oui, vivre dans une maison en torchis c'est très confortable,
02:42 et ça apporte plein de bonheur aux habitants,
02:44 donc pour ça c'est très important.
02:46 - Bah oui, c'est vrai, mais on se dit d'accord,
02:48 mais alors comment fait-on ? Qu'est-ce qui est possible de faire ?
02:50 Alors notamment sur ce que vous pouvez utiliser aujourd'hui
02:55 pour construire ou rénover des maisons ou des appartements,
02:59 dans ces matériaux biosourcés ?
03:01 On parle beaucoup du chambre aujourd'hui, expliquez-nous.
03:05 - Alors la première clé de réponse, ça serait tout d'abord l'acculturation.
03:10 Le bâtiment aujourd'hui, c'est des matériaux qui sont très souvent issus du bout du monde,
03:14 très chargés d'un bilan carbone assez élevé.
03:18 - C'est-à-dire que c'est quoi ? C'est à base de plastique, de pétrole ?
03:21 - Bah c'est-à-dire que souvent aujourd'hui, comme l'énergie coûte pas cher,
03:23 on fait emporter des matériaux du bout du monde,
03:25 et en fait ça éloigne l'utilisateur final de la matière première.
03:29 - Oui, bien sûr.
03:30 - Et ce travail que nous on essaie d'initier, c'est de ré-acculturer, entre guillemets,
03:33 les habitants, les usagers à ces matériaux qui composent nos habitats.
03:37 - Oui.
03:38 - Et cette acculturation, elle permet après de revenir acteur,
03:41 et devenir aussi faiseur de son habitat ou de ses espaces.
03:44 A partir de ce moment-là, c'est ça qui est intéressant avec les matériaux biosourcés,
03:47 et les biosourcés de réemploi,
03:49 c'est qu'on peut les travailler soi-même, et les mettre en œuvre,
03:53 et c'est très rapidement beaucoup plus...
03:55 - Alors les travailler soi-même, c'est-à-dire les gens qui vont...
04:00 les particuliers eux-mêmes ?
04:01 - On peut, effectivement, c'est des techniques constructives qui appellent à l'autoconstruction,
04:05 qui appellent à une nouvelle façon de pratiquer l'architecture,
04:08 et c'est plus forcément de se référer à des produits
04:10 avec des fiches techniques très réglementaires et très normées,
04:13 c'est plutôt d'apprendre en faisant,
04:15 et que chacun peut refaire des enduits,
04:17 et on se rend compte qu'à l'époque, les cultures constructives locales
04:19 étaient beaucoup plus développées,
04:21 et que dans les villages, tout le monde savait faire des enduits...
04:24 - Non mais ça c'est vrai !
04:25 On a perdu un peu quand même l'habitude, quoi, de faire ça.
04:30 - Oui, mais en fait, c'est une philosophie un peu globale,
04:31 de revenir un peu acteur, maître de son quotidien,
04:34 c'est aussi une façon de recomprendre les matériaux qui composent nos maisons...
04:36 - Oui, oui, c'est vrai.
04:37 Mais alors quels sont les matériaux, là ?
04:38 Parce que les auditeurs qui nous écoutent, ils se disent
04:40 "Bon, bah d'accord, alors ok, on peut essayer de reconstruire ou de rénover
04:43 avec ces matériaux", quels sont-ils alors, ces matériaux ?
04:46 - Et donc, les matériaux aujourd'hui, qu'on appelle "vaux en poupe"
04:49 sur la question des biosourcés, c'est les matériaux qui sont renouvelables annuellement,
04:52 qui sont issus de cultures rotatives, et qui permettent
04:55 d'utiliser des produits dans le bâtiment,
04:57 mais qui sont tous les ans issus de la biomasse et renouvelables.
05:00 - D'accord.
05:01 - Donc on identifie énormément d'un côté la paille,
05:04 on voit beaucoup dans la construction d'oeuvres,
05:07 avec de la stature bois, par exemple,
05:09 la paille c'est quelque chose qui a un très bon isolant,
05:11 ça fonctionne très bien dans ces cas-là.
05:13 - Bon isolant, ça ne brûle pas ?
05:15 - Ça brûle très très mal, la paille est très dense,
05:17 il y a peu d'air et ça brûle mal.
05:19 Et de l'autre côté, il y a plutôt toute la partie réhabitation,
05:22 rénovation, qui se fait aussi à base de chanvre,
05:25 et le chanvre trouve toutes ses vertus, dans le sens où,
05:27 comme c'est un matériau issu de la biomasse végétale,
05:30 depuis toujours il a une faculté à capter et à gérer l'humidité,
05:34 parce que la biomasse, elle prend de l'eau
05:37 et elle la transforme pour sa croissance.
05:39 A partir de là, une fois qu'on gère l'humidité dans le bâtiment,
05:42 on gère la vapeur d'eau, et quand on gère la vapeur d'eau
05:44 et qu'on comprend les phénomènes hydriques au sein d'une pièce,
05:47 on comprend les enjeux de confort de façon complètement différemment,
05:51 et ça permet d'apporter énormément de confort.
05:53 - Et les entrepreneurs du bâtiment, parce qu'il y a des particuliers,
05:57 mais enfin bon, il y en a peu qui vont rénover,
06:00 donc vous, vous travaillez avec des entrepreneurs,
06:03 aujourd'hui ils maîtrisent ça, ces nouveaux matériaux ?
06:06 - C'est en cours, on fait beaucoup de formation au quotidien,
06:09 sur chantier, pour accompagner les entreprises à passer ce cap là.
06:13 C'est vrai qu'on se retrouve souvent avec des commanditaires convaincus
06:17 et qui veulent aussi passer au biosourcé,
06:20 des architectes, des prescripteurs qui sont aussi convaincus,
06:22 mais avec des entreprises qui ne sont malheureusement pas assez formées,
06:26 où les quelques-unes qui sont formées sont surchargées de travail.
06:29 - Et Ville, il y a une dernière question que se posent forcément les auditeurs,
06:33 et le prix, et le coût ?
06:35 - Eh bien justement, le coût c'était une grande question aujourd'hui.
06:38 - C'est pas forcément plus cher ?
06:39 - C'est pas forcément plus cher, c'est surtout pas plus cher,
06:40 parce que la chaîne que ça représente, de travail des biosourcés,
06:43 c'est que la matière elle est brute, elle est locale,
06:45 elle est chez du territoire, et donc,
06:47 a fortiori, elle n'a pas eu trop de transformation.
06:50 Donc la matière est moins chère.
06:51 Par contre, ce qui coûte cher aujourd'hui dans l'acte de construire,
06:53 c'est la main d'œuvre.
06:55 C'est la personne qui pose.
06:56 - Non mais par exemple, vous voulez isoler en chambre,
06:58 plutôt qu'isoler avec des matériaux classiques qu'on utilise aujourd'hui,
07:01 ça va pas être plus cher ?
07:03 - Ça va pas être plus cher, à part que souvent,
07:05 on peut aussi mettre un peu sa main à sa patte,
07:06 et devenir aussi acteur de la construction.
07:08 - Oui mais attendez, vous n'allez pas rénover,
07:11 isoler votre propre maison ou un immeuble vous-même,
07:14 vous n'aurez pas les autorisations, comment vous faites ?
07:16 - Pour isoler sa propre maison, si, tout à fait,
07:18 on n'a pas les autorisations.
07:19 Si c'est un chantier à la propre destination,
07:21 on est décideur sur la façon dont on veut l'isoler.
07:23 - Oh, décideur, oui, en partie,
07:25 en passant par quand même toutes les autorisations administratives qu'il faut,
07:29 parce qu'il en faut beaucoup, vous le savez comme moi.
07:32 - La bonne nouvelle, c'est que c'est de plus en plus...
07:34 - Oui, intéressant, en tout cas, c'est une piste très intéressante
07:38 que vous avez développée avec nous ce matin,
07:40 sur l'utilisation de ces matériaux biosourcés
07:44 qui interviendront de plus en plus,
07:46 on l'espère en tout cas sur les chantiers.
07:48 Merci Mathis Ragey d'être intervenu ce matin
07:52 avec nos amis du Conseil National de l'Ordre des Architectes.