• il y a 7 mois
Chaque vendredi, retrouvez le match du soir entre Pablo Pillaud-Vivien et Charles Consigny. Au programme, le souhait de Gabriel Attal de voir "le retour de l'autorité partout"

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Transcription
00:00 Je pense qu'il faut regarder le détail de ces mesures.
00:03 Se lever quand le professeur arrive, moi dans le collège où j'étais,
00:07 qui n'était pas particulièrement élitiste, on ne se levait...
00:11 C'était dans le public ou le privé ?
00:12 C'était dans le privé, mais c'était un établissement de très faible niveau,
00:16 c'est ce qui m'a permis de ne jamais redoubler, malgré mes très mauvaises notes.
00:19 On se levait quand le professeur arrivait, on se mettait derrière sa table.
00:25 Et je trouve que c'est une bonne mesure.
00:27 D'ailleurs, j'ignorais, je vous avoue, que ça n'était plus en vigueur.
00:30 Je ne vois pas pourquoi, enfin comment d'ailleurs,
00:32 les élèves pourraient rester à faire claquer leurs chewing-gum,
00:37 vautrer sur leurs fauteuils.
00:41 Aujourd'hui, c'est la discrétion des professeurs et des établissements.
00:44 Écoute, moi je trouve que ça, c'est plutôt une bonne mesure.
00:47 Est-ce qu'on peut réellement miser sur un sursaut ?
00:49 Puisque la question de départ est celle-là.
00:51 Le problème, c'est que le sujet est quand même très vaste.
00:56 D'abord, l'avocat que je suis alerte,
01:01 enfin tient à ce qu'on ne raconte pas n'importe quoi sur cette histoire d'excuse de minorité.
01:06 Rappelons peut-être ce que c'est d'abord.
01:08 L'excuse de minorité, en droit pénal en tout cas,
01:11 c'est que les mineurs risquent des peines deux fois inférieures aux majeurs
01:15 pour les infractions qu'ils commettent.
01:18 Cependant, quand vous avez entre 16 et 18 ans,
01:22 l'excuse de minorité, elle peut être levée.
01:25 Il ne faut pas croire que parce qu'on est mineur,
01:27 on ne risque rien quand on commet un délit ou un crime.
01:30 Ce n'est pas vrai.
01:31 Vous risquez déjà la moitié de la peine que risque le majeur.
01:36 Et surtout, vous risquez une peine équivalente à celle que risque le majeur
01:41 si à partir de 16 ans, la cour d'assises des mineurs qui vous jugent
01:46 ou le tribunal pour enfants qui vous jugent
01:48 décident de lever l'excuse de minorité.
01:50 Donc vous avez aujourd'hui des mineurs qui, par exemple, ont 16 ans
01:53 et qui commettent des faits très graves,
01:55 comme c'est malheureusement de plus en plus le cas,
01:58 et qui se retrouvent avec des peines.
02:00 Ils prennent 20 ans de prison.
02:01 C'est quelque chose qui existe.
02:02 Donc je ne veux pas que les gens aient l'impression que le droit,
02:05 ce serait que parce qu'on est mineur, on ne risque rien.
02:08 Sur le plan pénal, ça n'est pas vrai.
02:10 Ensuite, je pense que le sujet des mineurs délinquants et criminels,
02:16 en réalité, c'est le sujet des banlieues.
02:19 En réalité, c'est le sujet des racailles.
02:22 C'est toujours le même sujet.
02:23 Simplement, le phénomène...
02:24 C'est un peu restrictif de le formuler ainsi.
02:26 Mais c'est toujours le même sujet.
02:27 Ça fait 30 ans que c'est le même sujet.
02:28 La nouveauté, c'est qu'ils rentrent de plus en plus tôt
02:32 dans la délinquance et la criminalité.
02:33 C'est pour ça que je trouve que ce n'est pas absurde
02:35 de s'attaquer à ce sujet-là.
02:37 À voir comment.
02:38 Par exemple, j'ai vu que parmi les propositions,
02:40 il y avait le fait de rester en cours au lycée de 8h à 18h.
02:45 Pour le collège, de 8h à 18h, tous les jours.
02:49 Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui existe déjà.
02:51 Une expérimentation est menée dans un certain nombre d'établissements.
02:54 Je ne crois pas que ce soit une bonne mesure.
02:56 C'est peut-être une mesure à prendre à court terme
02:58 pour essayer de canaliser ces jeunes.
03:00 Mais en réalité, tous les systèmes éducatifs
03:02 qui fonctionnent à l'étranger
03:04 sont des systèmes tout à fait inverses à ça.
03:06 Ce sont des systèmes où on va le matin en cours
03:08 et où l'après-midi, on fait du sport,
03:10 on fait des activités extrascolaires, etc.
03:12 Donc les maintenir comme dans une cocotte minute
03:15 au lycée de 8h à 18h, c'est un peu apisaler.
03:19 Je ne pense pas que ce soit vers ça qu'il faut qu'on aille.
03:21 Et enfin, j'en terminerai par là.
03:23 Et là-dessus, peut-être qu'on sera d'accord.
03:25 Avec Pablo, je ne sais pas.
03:26 Moi, je pense que malheureusement,
03:27 là où le problème est beaucoup plus profond,
03:29 c'est que ce sont des jeunes qui subissent en réalité
03:32 l'enclavement territorial, le séparatisme territorial,
03:35 l'absence de mobilité sociale.
03:38 Le Premier ministre propose d'en envoyer certains
03:40 dans des internats qui seraient peut-être éloignés géographiquement
03:44 de l'endroit d'où ils viennent.
03:47 Je ne savais pas qu'on avait des places dans les internats.
03:50 Mais s'il y a effectivement des places vacantes
03:52 dans les internats, moi je dis en effet,
03:54 envoyons dans ces endroits-là les fauteurs de troubles.
03:58 Ça me paraît une très bonne chose.

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