Le policier Abdoulaye Kanté était l’invité de La Matinale, ce lundi 22 avril, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur les propos anti-police lors de la manifestation contre le racisme et l’islamophobie : «Ce sont des personnes qui piétinent la justice. Quand on tient ces propos-là, cela insulte plus de 150.000 femmes et hommes qui risquent leur vie, qui assurent la sécurité au quotidien».
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00:00 Écoutez, ce sont des propos qui sont totalement scandaleux.
00:03 Je rappelle encore une fois que le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,
00:06 avait mis une observation concernant cette manifestation
00:10 par rapport à des craintes à l'ordre public,
00:16 parce qu'on savait qu'il y avait des propos qui ont été scandés
00:19 par des militants des associations qui étaient totalement anti-police.
00:23 Et là, au vu des images et au vu des propos qui ont été retenus,
00:26 ça n'a pas loupé.
00:28 Donc c'est vrai qu'effectivement, ce sont des propos scandaleux,
00:31 mais évidemment, ce sont des personnes qui nous traitent, qui nous insultent,
00:34 mais qui aussi ont besoin de nous.
00:36 Ah oui, c'est-à-dire que à la fois, ils vous tapent dessus,
00:39 et puis quand ils ont besoin de la police, là, ils sont contents de vous trouver.
00:44 Si vous voulez, c'est un peu le paradoxe.
00:46 Donc évidemment, quand on voit ces familles qui, justement,
00:49 sont en train de scander ces propos-là,
00:51 ce sont des familles qui, malheureusement, ont perdu un être cher, un enfant,
00:54 quelqu'un de la famille, il y a des enquêtes en cours
00:57 où il y a des enquêtes qui ont démontré la non-responsabilité de la police.
01:00 Mais encore une fois, je pense que ce sont des personnes qui piétinent le droit,
01:04 qui piétinent la justice, qui, effectivement,
01:07 si un policier a fauté ou quelque chose comme ça,
01:09 eh bien évidemment, il est condamné.
01:11 Mais quand on est dans ces propos-là, donc dans une forme d'essentialisation,
01:15 et je dirais même une espèce de corruption intellectuelle
01:17 à faire penser que la police est raciste et la police se tue,
01:20 parce qu'effectivement, il ne faut pas se tromper,
01:22 parce que nous sommes dans une période où il y a des échéances à venir.
01:25 Donc forcément, c'est fait exprès.
01:27 Oui, ils sous-entendent que les policiers sont racistes,
01:31 ce qui n'est évidemment pas le cas.
01:32 S'il y en a certains, ils sont sanctionnés, comme vous le dites.
01:36 Si vous voulez, c'est que la police française n'est pas raciste.
01:39 Bien évidemment, il peut y avoir des comportements racistes
01:41 qui sont condamnés et sanctionnés.
01:43 Et je rappelle encore une fois, il y a une enquête, une CEPOF,
01:45 qui est sortie il n'y a même pas trois jours,
01:48 qui démontre aussi que la conscience de la population envers la police
01:52 est toujours en hausse, c'est-à-dire à hauteur de 70%.
01:55 Donc encore une fois, je pense que quand ces personnes tiennent
01:58 ces propos qui sont essentialisés en généralisant,
02:00 donc ça couche effectivement d'absurdité.
02:02 Oui.
02:04 Et puis "assassiné", ça veut dire tué volontairement.
02:08 Donc là, c'est au-delà de toute réalité, évidemment.
02:14 Vous demandez que des plaintes soient déposées ?
02:17 Écoutez, pour l'instant, on est en démocratie.
02:20 Il y a une manifestation qui a été...
02:23 La démocratie, ça n'autorise pas à tout dire.
02:26 Écoutez, bien sûr, bien entendu.
02:27 Évidemment, il y a des propos, comme je le rappelle encore une fois,
02:29 quand il y a des propos antirépublicains qui tombent sous le coup de la loi,
02:31 bien évidemment, il faut que des sanctions soient sollicitées.
02:34 Donc je pense qu'il faudrait que le préfet de police,
02:39 on va dire, observera la situation et s'il estime
02:42 que ça tombe sous le coup de la loi, il prendra ses responsabilités.
02:44 Bon, ça ne donne pas une image terrible de...
02:47 Pour rappeler sans vous couper, c'est que je le répète encore,
02:50 que quand on tient ces propos-là, vous insultez quand même
02:53 plus de 150 femmes et hommes qui risquent leur vie.
02:57 Je rappelle encore une fois que...
02:58 150 000.
03:00 150 000, 150 000, nous sommes 150 000 femmes et hommes
03:03 qui assurent votre sécurité au quotidien, nuit et jour.
03:05 Je rappelle encore une fois que ce sont ces mêmes personnes
03:07 qui seront mobilisées pour les échéances à venir, c'est-à-dire les JO.
03:10 [Musique]
03:14 [SILENCE]