La loi entrera en vigueur en 2025 et les entreprises de 11 à 49 salariés doivent s'y préparer. Effectivement, il va devenir obligatoire de mettre en place le partage du bénéfice si elles ont généré au moins trois années de suite un bénéfice d'au moins 1 %. Benjamin Chemla, président de Shares, et Bruno Lourenco, directeur commercial régional d'Eres Groupe, analysent pour SMART PATRIMOINE les conséquences de la future application de cette loi.
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00:00 Et on se retrouve dans Enjeu Patrimoine. La loi Partage de la valeur a été adoptée fin 2023 et entrera en vigueur en 2025.
00:13 Elle a pour objectif de mieux associer les salariés à la performance de l'entreprise dans laquelle ils travaillent.
00:20 Les entreprises de 11 à 49 salariés pourront ainsi mettre en place le partage du bénéfice sous forme d'intéressement,
00:26 de participation ou de prime de partage de la valeur.
00:30 Et pour détailler ce sujet, nous sommes ravis de recevoir sur ce plateau Benjamin Chemla, président de Sherz.
00:36 Bonjour.
00:37 Bonjour.
00:37 Et Bruno Lourenço, directeur commercial régional chez Eres.
00:41 Bonjour.
00:42 Pour commencer, Benjamin Chemla, pourriez-vous nous expliquer ce que vous proposez chez Sherz et comment fonctionne votre plateforme ?
00:50 Bien sûr. Merci beaucoup.
00:52 Sherz est la première start-up fintech en France qui a été régulée pour être à la fois un prestataire de services d'investissement, un PSI,
01:00 et teneur de compte, et en même temps un opérateur qui permet de proposer via l'intermédiaire d'un SIF du conseiller d'investissement.
01:10 Et donc aujourd'hui sur Sherz, on a commencé avec une première offre à destination des épargnants,
01:15 une offre d'épargne individuelle via un compte-titre qui permet d'investir sur des produits cotés, donc des actions, des ETF, notamment, et des fonds.
01:23 Et on s'est intéressé évidemment aux Français et les Français aiment investir par l'intermédiaire d'enveloppes.
01:30 Et c'est alors que nous est venue à l'esprit l'idée de créer un produit dédié justement à l'épargne collective, à l'épargne salariale,
01:36 dans le contexte qu'on va évoquer aujourd'hui de la loi Partage,
01:40 pour vraiment proposer la meilleure expérience d'investissement end-to-end, donc de A à Z,
01:45 et en teneur de compte, on peut la gérer dans sa totalité,
01:47 avec pour objectif d'offrir aux salariés et aux entreprises une expérience digitale, native, une expérience simple, et qui permet enfin de s'y retrouver.
01:56 Mais on va rentrer un peu plus dans le détail, et c'est désormais disponible.
01:59 Bruno Lourenço, que faites-vous chez ERES Group ?
02:03 Alors chez ERES Group, je m'occupe de la partie intermédiation,
02:06 donc j'accompagne les CGP, donc gestionnaires de patrimoine, les experts comptables et les courtiers pour la région Île-de-France,
02:13 donc on est là pour les former, les accompagner, qui sachent notamment prendre le sujet en main de l'épargne collective.
02:20 Donc chez ERES, on va gérer effectivement de l'épargne collective, de l'épargne longue, aussi avec des solutions d'épargne individuelles.
02:27 Donc on a toute l'épargne collective qu'on va pouvoir mettre en œuvre.
02:30 On est 18 sur le terrain, donc sur l'ensemble de la France, donc on a un maillage très fin.
02:34 On travaille avec 6000 distributeurs de nos offres, donc des CGP, des courtiers et des experts comptables pour être au plus près de l'entreprise.
02:42 Et on a également une équipe chez nous qui va gérer les grands comptes en direct pour aussi offrir une expérience client pour les entreprises ratées chez ERES.
02:51 Alors je vous propose d'entrer dans le vif du sujet, Bruno Lourenço, pour commencer.
02:56 Qu'est-ce que cette loi partage de la valeur plus précisément ?
02:59 J'ai un petit peu évoqué 11 à 49 salariés, mais est-ce que vous pourriez nous dire plus précisément comment ça va se passer et à quoi va servir cette loi ?
03:07 Premièrement, c'est une bonne nouvelle pour les salariés.
03:10 Donc il y a 1,5 million de salariés qui vont se voir proposer l'année prochaine une solution de partage de la valeur.
03:18 C'est aussi une bonne nouvelle pour l'entreprise.
03:20 Donc il y a aussi cette obligation que je préfère dire opportunité pour l'entreprise.
03:25 On va devoir mettre en place cette solution si l'entreprise a réalisé un résultat net fiscal au moins égal à 1% sur les trois dernières années.
03:33 Donc ça va représenter une masse d'entreprises assez importante, 170 000 entreprises environ en France.
03:39 C'est surtout une opportunité pour elle d'accéder à des dispositifs qui sont moins coûteux.
03:44 Aussi, on va pouvoir associer les salariés, donc mettre des objectifs en face, construire un contrat moral avec le salarié.
03:51 L'idée, c'est de sortir un petit peu des primes qui étaient là suite à la crise qu'on a connue précédemment,
03:58 qui étaient un peu des primes pouvoir d'achat, comme on va le dire.
04:01 Là, on vient faire un contrat moral avec l'entreprise.
04:05 Il y a beaucoup d'outils, intéressement, participation, abondement, primes partage de la valeur,
04:11 beaucoup d'outils dans cette boîte à outils.
04:12 Encore faut-il avoir un mode d'emploi.
04:14 Donc l'accompagnement va être la clé et la pédagogie.
04:17 - Benjamin Chemla, comment votre solution s'adapte-t-elle ?
04:21 Comment vous vous préparez à 2025 chez Scherz ?
04:24 - Alors, nous, on a la chance de ne pas avoir adapté la solution parce que la solution a été créée justement sur cette nouvelle élan portée notamment par la loi Partage.
04:35 Aujourd'hui, il y a un sujet d'équipement.
04:38 Donc effectivement, il y a 1,5 million de personnes qui devraient se voir en 2025 proposer une solution.
04:44 La problématique aujourd'hui, elle est la suivante.
04:47 L'existant ne satisfait pas.
04:49 L'existant ne satisfait pas assez en tout cas.
04:51 Il y a un problème d'abord de pédagogie qui est remonté et je ne pense pas forcément à la solution proposée par R.S.
04:59 Je parle au niveau de la France et de l'ensemble des solutions proposées.
05:03 Il y a un vrai problème de pédagogie.
05:04 Il y a un problème aussi de frais.
05:06 Donc on ne comprend pas tellement à quoi les frais sont liés.
05:09 Quelles sont les offres qui sont proposées à l'intérieur de ces plans ?
05:12 Il y a un problème d'expérience utilisateur.
05:14 Le salarié aujourd'hui commence à être habitué à des standards via l'ensemble des outils digitaux qu'on utilise.
05:20 Mais quand il s'agit de l'épargne salariale, il n'est aujourd'hui pas très bien traité.
05:23 Et donc, il ne sait pas quels sont les cas de déblocage, à quoi correspondent tels et tels fonds, etc.
05:28 Et donc, Shares, c'est exactement ça.
05:30 Shares, c'est une application très simple avec une expérience utilisateur extrêmement facile pour que le salarié puisse s'en saisir.
05:39 C'est un univers d'investissement avec ce que l'on appelle l'architecture ouverte.
05:44 C'est-à-dire la possibilité aujourd'hui Shares exécute via notre partenaire Odo sur Euroclear.
05:49 Et donc, nous avons accès en fait en gros à tous les fonds de la place.
05:52 On n'a pas d'exception.
05:53 Tous les fonds qui sont sur Euroclear sont éligibles à nos univers d'investissement.
05:57 Et donc, on peut vraiment créer quelque chose extrêmement tailor-made, extrêmement à la carte pour les entreprises.
06:02 Et enfin, c'est un forum de discussion qui est natif dans l'application de Shares et qui va permettre à tous ces salariés qui ne comprennent pas forcément à quoi tout ça correspond,
06:12 ils vont pouvoir désormais échanger avec des CIF et poser leurs questions.
06:15 Et sur la plateforme, ils auront leurs réponses.
06:17 Donc, c'était ça en fait l'enjeu de Shares.
06:19 Et on est très content désormais d'être live.
06:22 Avant de revenir sur le besoin de pédagogie que vous évoquiez, Benjamin, comment vous vous adaptez chez ERS et comment vous préparez 2025 ?
06:31 2025 se prépare en 2024.
06:34 Donc, il y a déjà des mesures qui sont opérationnables dès juin.
06:40 Il va falloir aussi intégrer des fonds d'investissement socialement responsables dans les offres existantes.
06:46 Donc, on a chez ERS des offres sur mesure pour clientèle plutôt stratégique grand compte.
06:53 On a aussi deux offres packagées qu'on va automatiquement versionner.
06:57 Donc, ça veut dire que la TPE, la PME aura un dispositif qui va être à jour automatiquement.
07:02 Donc, c'est un peu l'application smartphone qu'on a qui se met à jour automatiquement.
07:07 Donc, c'est aussi ce qu'on va proposer chez ERS.
07:10 Donc, on fait aussi une mise à jour régulière de l'offre financière.
07:14 C'est important. Je rejoins complètement.
07:16 Et surtout, on va essayer de s'adapter à ce que souhaite le client.
07:20 C'est ça qui nous a mis chez ERS.
07:21 Donc, on parlait du besoin de pédagogie.
07:24 Benjamin, on a touché un mot.
07:26 Selon vous, Bruno Lourenço, est-ce qu'il y a encore de la pédagogie à faire auprès des salariés ?
07:35 Il y a de la pédagogie à faire, j'ai envie de dire, déjà en premier lieu auprès de l'entreprise.
07:40 On est sur une solution collective.
07:43 Donc, c'est l'entreprise qui va mettre à disposition un outil pour ses salariés.
07:48 Donc, il y a cet effort de pédagogie à réaliser auprès du chef d'entreprise.
07:51 C'est vraiment le premier point important.
07:53 Il faut qu'ils comprennent qu'il y a un outil en main qui est formidable.
07:56 Aujourd'hui, je donne 1 000 euros de prime.
07:59 Si je compare une rémunération, on va dire qu'il y a un petit peu une perdition au travers des contributions salariales,
08:06 des contributions patronales, de l'impôt sur le revenu.
08:08 Donc, on arrive grosso modo à une efficacité sur 1 000 euros de 400 euros.
08:11 Avec nos mécanismes qu'on évoque, sur 1 000 euros, c'est 903 euros qui sont donnés aux salariés en matière de capacité d'épargne.
08:19 Donc, voilà. Ça, c'est le premier sujet.
08:21 Comprendre l'intérêt de la solution.
08:23 Deuxième sujet pour le chef d'entreprise.
08:25 Comprendre que ce sont des dispositifs qui sont souples, modulables, adaptables.
08:30 Et vraiment, on va pouvoir mettre les indicateurs clés de l'entreprise pour associer les salariés.
08:35 Et on aura tout intérêt aussi à favoriser, j'ai envie de dire, dans cet environnement, la fidélisation.
08:41 Est-ce que c'est un sujet de mon entreprise ?
08:43 Quels sont les indicateurs que je veux mettre en avant ?
08:45 Tout ça, c'est ce qu'on va pouvoir adapter au sein d'un plan d'épargne salariale et d'une solution collective.
08:51 Et puis après, en effet, c'est là où le salarié intervient.
08:55 Il va falloir aussi venir faire cet effort de pédagogie.
08:57 Et c'est pour ça qu'on est présent sur l'ensemble du territoire avec nos 6 000 distributeurs.
09:02 Parce que je reste persuadé que l'entrepreneur de TPE, PME, qui a la tête dans le guidon,
09:06 est-ce qu'il connaît ces mécanismes-là ?
09:09 Est-ce qu'il a envie de les appréhender ?
09:11 On se fait toujours une montagne de la difficulté, alors qu'en réalité,
09:15 on est sur des choses qui sont très simples, modulables et adaptables.
09:18 Alors Benjamin Chemla, on a évoqué la pédagogie.
09:23 Comment on démocratise l'épargne salariale, selon vous ?
09:27 C'est un sujet qui est core chez nous.
09:30 La mission de Scherz, c'est de démocratiser l'investissement.
09:32 On l'a fait dans l'univers de l'épargne individuelle, via le compte-titres.
09:36 Aujourd'hui, on a 110 000 clients en Europe sur Scherz.
09:38 Désormais, on veut le faire dans l'épargne collective.
09:42 Pour nous, la démocratisation passe par l'ouverture à une grande multitude de produits.
09:47 Je crois que ce qui nous différencie ici, autour de la table,
09:51 c'est qu'on a une société de gestion, qui va être un gérant,
09:56 et qui va proposer ses produits.
09:58 Nous, aujourd'hui, on fait le pari d'être teneurs de compte,
10:00 ce qui est assez original dans l'écosystème,
10:02 et ce qui nous permet de proposer les produits de n'importe lequel des gérants
10:06 qui exécutent sur Euroclear.
10:08 En gros, on peut vraiment composer quelque chose de très large,
10:11 qui va nous permettre d'inclure à la fois des fonds indiciels,
10:14 c'est-à-dire des fonds qui n'ont d'objet que de réinvestir dans des ETF.
10:18 Ce sont des fonds passifs, qui vont être forcément très peu chers,
10:22 puisque nous, nous avons le souci du salarié.
10:25 On va avoir des fonds indiciels BlackRock, à 0,2%, pour le salarié, c'est record.
10:31 Ça nous permet également d'aller chercher des fonds thématiques très variés.
10:35 On a par exemple des fonds de Odo,
10:37 qui sont des fonds normalement exclusifs des clients de banques privées.
10:41 C'est une des manières de démocratiser l'investissement, c'est ça.
10:44 Et l'autre manière, c'est évidemment, on y revient,
10:47 la pédagogie avec une plateforme qui permet aux gens de comprendre ce qu'ils font,
10:51 et c'est ce qu'on propose via le forum de discussion.
10:53 Très rapidement, pour conclure, selon vous, Bruno,
10:57 comment on démocratise l'épargne salariale ?
11:00 Même question qu'à Benjamin.
11:01 Je rejoins, effectivement.
11:03 Premièrement, il faut donner déjà les outils aux salariés,
11:06 donc via les interfaces aujourd'hui.
11:09 On a tous les outils qui sont en digital,
11:11 pour permettre aussi aux salariés de prendre le sujet en main.
11:16 Comme Benjamin, on offre aussi une expérience assez intéressante sur la gestion financière.
11:22 On était à l'origine les pionniers, justement, dans l'architecture ouverte.
11:25 On a des fonds aussi basés sur des ETF,
11:29 pour investir aussi sur cette gestion passive.
11:32 On croit aussi beaucoup à l'investissement dans l'économie réelle.
11:35 La gestion passive, c'est intéressant, mais il faut aussi savoir revenir.
11:40 C'est ce que souhaitait le législateur, notamment avec la gestion pilotée,
11:43 intégrer des titres de PME.
11:44 On va plus loin aussi avec des fonds environnementaux,
11:47 pour le salarié qui est sensibilisé à tout ça.
11:50 La démocratisation, pour moi, elle passe vraiment par cet accompagnement terrain
11:54 et le fait que chaque entreprise se saisisse du sujet,
11:59 qu'elle comprenne que c'est une opportunité pour elle,
12:02 une opportunité de se différencier par rapport à ses concurrents
12:05 et aussi de donner beaucoup plus en termes de paquets de rémunération
12:08 pour un coût qui est identique.
12:10 Je pense que la démocratisation, avec cette pédagogie qu'on a évoquée,
12:14 ça fonctionnera à tous les coûts.
12:16 Merci beaucoup Bruno Lourenço, directeur commercial régional chez Eres Group
12:21 et Benjamin Chemla, président de Sherz.
12:24 Merci à tous les deux d'avoir répondu à ces questions.
12:27 à ces questions et quand à nous on se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.