• il y a 7 mois
Chaque semaine dans Viva Cinéma, le tour de l'actualité cinéphile avec des sujets inédits, des entretiens, des analyses de séquences, des archives, des montages et des nouvelles rubriques pour combler les amoureux du cinéma.
Transcription
00:00 *musique*
00:21 *musique*
00:46 Salut à tous, vous êtes bien sur Ciné + Classique
00:48 et c'est parti pour votre vivace cinéma consacré cette semaine
00:51 au maestro Michelangelo Antonioni.
00:53 Au sommaire également le Rosebud de Bruce Beresford,
00:57 la mélodie du bonheur de Barbara Carlotti
01:00 et le cinéma retrouvé de Amie Eckerling.
01:03 Vous êtes prêts ? C'est parti !
01:04 *musique*
01:15 Elle n'avait que 18 ans lorsqu'elle rencontra Michelangelo Antonioni de 40 ans son aîné.
01:20 Devenue Madame Antonioni, Enrica Fico accompagnera le maître multiprimé du cinéma italien
01:26 dans sa vie comme dans sa carrière.
01:28 Dans "Identification d'une femme", portrait d'un cinéaste tiraillé entre les femmes de sa vie,
01:34 toutes plus énigmatiques les unes que les autres,
01:36 Enrica Antonioni incarne une jeune actrice à la répartie piquante.
01:41 Elle nous raconte ses souvenirs d'un homme obsédé par ce qu'il appelait le mystère féminin.
01:46 *musique*
01:49 C'était une surprise pour moi, ce film.
01:52 Ça faisait tellement longtemps que je ne le voyais pas.
01:55 C'est un des films que je n'ai pas vu,
01:59 même en tant que soeur de Michelangelo,
02:01 car nous étions habitués à voir des films plus importants,
02:07 comme "Blow Up", "The Brisky Point", "Professionnel Reporter".
02:12 Ce film n'est pas considéré comme un film mineur.
02:18 Mais je me suis rendue compte que c'est un superbe film.
02:21 C'est un film qui me raconte,
02:25 moi, en tant que public,
02:27 beaucoup de choses sur Antonioni,
02:29 beaucoup de choses sur l'homme à qui j'ai été proche pendant 36 ans.
02:36 Il m'a révélé de nombreux petits mystères d'Antonioni.
02:42 Il y a beaucoup d'autobiographies, même s'il n'avait pas voulu faire d'autobiographies,
02:47 il raconte un réalisateur.
02:50 C'est la histoire d'un astronaute qui va vers le soleil,
02:54 très proche du soleil.
02:56 Mais il ne se brûle pas ?
02:58 On ne peut jamais dire dans la science fantastique
03:00 ce qui est vrai ou pas.
03:03 [Bruit de moteur]
03:20 Quand j'ai connu Michelangelo, j'étais vraiment jeune,
03:23 j'avais 18 ans,
03:25 j'avais 40 ans moins que lui.
03:28 Je ne savais rien du cinéma.
03:30 Mais quand Michelangelo a fait ce film,
03:34 il y a déjà pas mal de mois que je suis allée avec lui.
03:38 Quand je me suis vue, j'ai dit "Waouh,
03:41 quelle femme différente que j'étais !"
03:44 Vraiment jeune, j'avais cette légèreté, ce bruit.
03:50 "Je pense que tu es heureux quand ton corps s'adapte aux pensées,
03:53 aux idées.
03:54 Le mien s'habitue à être au milieu des plages,
03:56 aux champs,
03:57 aux arbres, à la brine.
04:00 Et là, il y a des pensées différentes de celles qui se font en ville.
04:04 Ici, les lois de la nature ne comptent rien,
04:07 et je me sentirais voile."
04:09 "C'est pourquoi j'ai téléphoné.
04:11 Parce que de temps en temps, tu te fais sortir de là-bas avec ces choses-là."
04:15 J'ai ce prière.
04:19 Dans ce film, "L'identification d'une femme",
04:23 je me souviens de beaucoup de choses qui m'ont été prises.
04:28 Dans le premier personnage, Mavi,
04:32 et dans le deuxième personnage.
04:36 Il y a beaucoup de choses qui m'ont été prises.
04:40 Et ça me rend très fière.
04:43 Bien sûr, il m'a beaucoup observée,
04:47 il m'a beaucoup écoutée.
04:49 Il m'a aussi observée dans sa réaction,
04:52 dans ses paroles,
04:54 dans ses racontes.
04:56 J'ai été son public,
05:01 en intimité.
05:03 "Farrah Nicolau, le réalisateur?"
05:05 "C'est comme ça qu'on m'appelle."
05:07 "Je dois l'attendre.
05:09 Tu ne veux pas me dire comment tu t'attends?"
05:11 "Pourquoi? Tu veux que je fasse du cinéma?"
05:13 "Je ne sais pas.
05:15 Je ne connais pas."
05:17 "Je me sens à l'inconnu
05:19 quand je ne peux pas visualiser
05:21 la personne avec qui je parle au téléphone."
05:23 "Je ne sais pas.
05:25 Je ne sais pas."
05:27 "Je ne sais pas.
05:29 Je ne sais pas."
05:31 "La personne avec qui je parle au téléphone."
05:33 "La personne avec qui je parle au téléphone."
05:35 Et maintenant que j'ai l'âge
05:37 que Michelangelo avait
05:39 quand il m'a connu,
05:41 je comprends comment
05:43 ça a été vraiment extraordinaire
05:47 d'avoir une femme comme moi à côté.
05:51 Parce que j'étais tellement...
05:53 J'étais tellement remplie de vie
05:55 et de joie
05:57 et de possibilités,
05:59 de pouvoir le suivre dans tout.
06:03 Même dans un film si complexe
06:05 comme celui qu'il a fait.
06:07 J'avais la capacité de pleurer,
06:11 mais aussi de le suivre
06:13 dans son tumult créatif.
06:17 ...
06:35 Il pouvait être
06:37 un réalisateur cruel,
06:41 parce qu'il était déterminé
06:45 à faire ce qu'il disait,
06:49 ce qu'il voyait en lui-même
06:53 et qu'il voulait voir sur le schéma.
06:57 Il demandait beaucoup,
07:01 beaucoup.
07:03 Il demandait...
07:05 Il demandait parfois l'impossible,
07:09 mais tout est possible dans le cinéma.
07:13 ...
07:15 ...
07:21 ...
07:23 ...
07:27 ...
07:29 ...
07:31 ...
07:33 ...
07:37 ...
07:39 ...
07:41 ...
07:49 Michelangelo l'a toujours dit,
07:51 les femmes sont plus subtiles que les hommes.
07:57 Elles ont une capacité
08:00 d'aller au profond
08:02 que l'homme n'a pas,
08:04 parce que les femmes ont à faire
08:06 avec la lune,
08:08 avec le mystère.
08:11 Il y avait une grande souffrance
08:14 dans Michelangelo,
08:16 comme homme,
08:18 et donc aussi comme réalisateur,
08:21 de ne pas pouvoir capturer
08:24 le sentiment féminin.
08:27 Tous ces rayons de passion
08:30 que nous avons,
08:32 que l'homme, pourtant,
08:34 n'a pas,
08:36 dans son ressenti,
08:38 dans sa manifestation.
08:40 Parce que Michelangelo
08:54 était un homme très féminin,
08:57 qui avait une féminité très développée,
09:01 une intuition très féminine,
09:04 une envie d'observer la beauté,
09:07 de se nourrir de la beauté,
09:09 de vivre dans la beauté,
09:11 et aussi dans la fragilité du sentiment,
09:14 dans la vulnérabilité.
09:16 D'autre part, il avait
09:25 cette force féminine, masculine,
09:28 qui ne lui permettait pas d'être,
09:31 disons, à l'alteur,
09:33 ou d'aller dans la profondeur,
09:36 comme les femmes le font.
09:39 Il souffrait de cela,
09:42 de l'incapacité
09:45 de comprendre au fond
09:48 l'univers féminin,
09:51 et donc de ne pas vraiment
09:54 comprendre lui-même
09:57 ce qui était le plus subtil
10:00 de son âme.
10:03 (musique)
10:06 (musique)
10:09 (musique)
10:11 Sensuel et mystérieux,
10:21 "Identification d'une femme"
10:23 n'est pas le film le plus connu
10:25 de Michelangelo Antonioni,
10:27 une bonne raison de le redécouvrir
10:29 grâce à la rétrospective
10:31 que la Cinémathèque française
10:33 consacre actuellement
10:35 au maître italien.
10:37 L'année 1983 a vu "Tendre bonheur"
10:39 de Bruce Beresford
10:41 être injustement éclipsé
10:43 par le succès de "Tendre passion"
10:45 de James L. Brooks.
10:47 Pourtant, le premier mérite
10:49 de ressortir de l'ombre
10:51 tant il est lumineux,
10:53 marqué par une beauté simple
10:55 si difficile à obtenir.
10:57 Robert Duval est bouleversant
10:59 en "Max Sledge",
11:01 ex-vedette de country
11:03 devenue alcoolique,
11:05 et un homme de la vie.
11:07 Il est un homme
11:09 qui a été élu
11:11 par la famille de son père
11:13 et de son frère
11:15 et qui a été élu
11:17 par la famille de son frère
11:19 et de son frère
11:21 et qui a été élu
11:23 par la famille de son frère
11:25 et de son frère
11:27 et qui a été élu
11:29 par la famille de son frère
11:31 et de son frère
11:33 et qui a été élu
11:35 par la famille de son frère
11:37 et de son frère
11:39 et qui a été élu
11:41 par la famille de son frère
11:43 et de son frère
11:45 et qui a été élu
11:47 par la famille de son frère
11:49 et de son frère
11:51 et qui a été élu
11:53 par la famille de son frère
11:55 et de son frère
11:57 et qui a été élu
11:59 par la famille de son frère
12:01 et de son frère
12:03 [Musique]
12:05 [Musique]
12:07 [Musique]
12:26 [Musique]
12:44 [Musique]
13:06 Écrit par le dramaturge Orton Foote, Tendre Bonheur est son premier scénario original.
13:11 Bien lui en a pris puisqu'il remporta l'Oscar.
13:14 Orton Foote réussit de tour de force de rendre chacun de ses personnages réalistes et imparfaits,
13:19 mais sans aucune antipathie.
13:21 Il n'y a ni bon ni méchant, tout est nuancé et sensible.
13:24 Le film n'est jamais mélodramatique et pourtant il touche au cœur.
13:28 On y découvre une Amérique encore très marquée par le trauma du Vietnam,
13:31 Rosalie y a perdu son mari et Sonny un père qu'il n'a pas connu.
13:35 La famille, les racines, la religion et la musique,
13:38 irriguent un récit qui suit les tumultes intimes sans acrimonie.
13:42 Le film eut une sortie modeste, le distributeur ne croyant guère en son succès,
13:46 ce qui ne l'empêcha pas d'être nommé cinq fois aux Oscars.
13:49 C'est Tendre Passion, un vrai mélo lui, qui remporta la timbale,
13:53 mais c'est bien pour Tendre Bonheur que l'immense Robert Duval remportera son unique Oscar.
13:58 Alors n'hésitez plus à regarder le magnifique et trop méconnu Tendre Bonheur en 1983
14:03 de Bruce Beresford, actuellement sur Ciné+ Classique et à tout moment sur My Canal.
14:08 Si Barbara Carlotti a d'abord étudié le chant lyrique,
14:18 elle s'est ensuite plutôt tournée vers la chanson pop en français
14:21 au cours d'une carrière comprenant six albums, deux multiples collaborations
14:25 et même la réalisation d'un court métrage.
14:28 Elle nous reçoit à son piano pour évoquer sa mélodie du bonheur.
14:32 [Musique]
14:43 D'abord, il y a plein de comédies musicales que j'adore,
14:46 mais le Rocky Horror Picture Show, pour moi, ça faisait sens
14:49 parce que je pense que c'est une des premières que j'ai eues au cinéma
14:52 quand j'avais 15 ans et j'allais souvent seule au cinéma, moi, quand j'étais ado.
14:57 Au départ, c'était une comédie musicale qui était jouée sur scène
15:01 et qui n'a pas du tout marché, d'ailleurs.
15:03 Et en fait, c'est Jim Charman, le réalisateur du film,
15:06 qui a incité Richard O'Brien, qui avait écrit la comédie musicale,
15:10 paroles et musique, etc., de le transformer en film.
15:14 Et en effet, je pense que le plaisir vraiment réel du film,
15:18 c'est que chaque scène chantée est un vrai numéro,
15:21 comme on pourrait le voir sur une scène de cabaret.
15:24 Et donc, en tout cas, il y a ça vraiment dans "Sweet Runevestide".
15:27 Quand il sort de l'ascenseur et qu'il annonce qu'il est un gentil petit transsexuel.
15:54 Je suis arrivée au cinéma, je ne m'attendais pas du tout
15:57 à voir des gens habillés comme les personnages,
16:00 en porte-jartelle et en bustier, sur des talons hauts,
16:03 des mecs, des filles, habillés en soubrette,
16:06 avec du riz pour lancer pour le mariage du début du film.
16:11 C'était une fête et ce n'était pas du tout un film langue d'acte.
16:18 J'allais découvrir comme ça et avoir juste une émotion.
16:21 Là, c'est le public entier qui te convient à cette fête
16:24 et qui connaît par cœur les paroles des chansons.
16:27 Ça a été une sorte de choc absolu.
16:42 J'étais hyper mal à l'aise, parce que j'étais hyper timide.
16:45 J'étais là genre "Qu'est-ce que je fais ici ? C'est hyper bizarre !"
16:49 Mais ça m'a complètement sur-excité aussi.
16:52 Je me rendais compte d'un coup de ce que ça voulait dire,
16:55 ce que c'est qu'un film culte.
16:57 Et puis après, j'aime beaucoup le glam rock
17:00 et j'aime beaucoup le rock des années 70 anglo-saxon.
17:03 Ça me rappelait plein de trucs.
17:06 Tous rejoignaient un peu dans ce film
17:08 plus le côté hyper humoristique des personnages,
17:11 puisque tout est parodié.
17:13 On voit des archétypes de personnages
17:15 et pas les personnages eux-mêmes.
17:17 Il n'y a aucun naturalisme.
17:19 Un peu comme quand on fait des chansons
17:21 où en fait, on voit des personnages
17:23 qui sont très bien joués,
17:25 mais qui sont pas très bien joués.
17:27 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
17:29 des personnages qui sont pas très bien joués.
17:31 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
17:33 des personnages qui sont pas très bien joués.
17:35 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
17:37 des personnages qui sont pas très bien joués.
17:39 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
17:41 des personnages qui sont pas très bien joués.
17:43 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
17:45 des personnages qui sont pas très bien joués.
17:47 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
17:49 des personnages qui sont pas très bien joués.
17:51 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
17:53 des personnages qui sont pas très bien joués.
17:55 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
17:57 des personnages qui sont pas très bien joués.
17:59 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:01 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:03 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:05 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:07 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:09 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:11 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:13 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:15 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:17 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:19 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:21 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:23 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:25 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:27 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:29 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:31 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:33 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:35 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:37 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:39 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:41 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:43 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:45 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:47 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:49 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:51 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:53 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:55 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
18:57 des personnages qui sont pas très bien joués.
18:59 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:01 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:03 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:05 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:07 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:09 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:11 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:13 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:15 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:17 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:19 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:21 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:23 Et c'est un peu comme si on jouait
19:25 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:27 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:29 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:31 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:33 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:35 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:37 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:39 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:41 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:43 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:45 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:47 Et ça, c'est un peu comme si on jouait
19:49 des personnages qui sont pas très bien joués.
19:51 Plus en phase avec la réalité,
19:53 par son ton franc et sa vision très réaliste
19:55 de cette tranche d'âge, le film
19:57 "Dami et Kerling" reste pourtant méconnu
19:59 de ce côté de l'Atlantique.
20:01 La chercheuse et spécialiste de la culture américaine
20:03 Celia Sauvage rappelle à quel point
20:05 il est une œuvre clé.
20:07 On a ce reportage
20:19 de Cameron Crowe, qui à l'époque
20:21 était journaliste pour le magazine "Groening Stone".
20:23 Et décide d'aller faire un reportage
20:25 en tant que journaliste infiltrée dans un lycée
20:27 pour voir comment les lycéens et les lycéennes
20:29 parlent notamment de sexualité.
20:31 L'article marche très bien, il en sort un livre,
20:33 "Dami et Kerling" tombe sur le livre,
20:35 on lui propose d'adapter le livre.
20:37 "Linda, Linda, Linda, il est là,
20:39 c'est le gars du bureau de stéréo.
20:41 Tu ne penses pas qu'il ressemble à Richard Gere ?"
20:43 "Vous avez vu son petit cou ?
20:45 Ok, les gars, parlons de la coque
20:47 qui vient de s'installer."
20:49 C'est des comédies à caractère très sexuel,
20:51 ce qu'on appelle les "teen sex comedies"
20:53 ou les "sex quests", où le récit est
20:55 principalement la recherche ou la quête
20:57 du dépistage pour les garçons.
20:59 Et quand le film "Dami et Kerling" arrive,
21:01 c'est un peu une surprise et personne s'attend
21:03 à un film qui va à un moment donné
21:05 se remettre au centre des adolescentes
21:07 et principalement, presque les quelques
21:09 premières minutes, parler de sexualité
21:11 dans la bouche des filles, ce qui était
21:13 absolument inattendu à l'époque,
21:15 puisque les filles étaient plutôt des objets
21:17 assez passifs et plutôt des objets
21:19 du désir des garçons.
21:21 Et il y a vraiment cette idée aussi qu'on part
21:23 d'un matériau qui, a priori, est du point de vue
21:25 des ados. C'est un peu la grande problématique
21:27 des "teen movies", donc des films pour
21:29 sur les ados. Souvent, c'est des films
21:31 très codifiés par un regard d'adulte.
21:33 - Hey, Linda, attention, dive !
21:35 I used to be a champion myself, you know.
21:37 (Rires)
21:39 - Good !
21:41 - On a un casting qui est assez jeune,
21:43 finalement, en tout cas, avec des corps
21:45 assez jeunes, qui ressemblent pas forcément
21:47 aux corps d'adultes qu'on a l'habitude de voir.
21:49 C'est la grande nouveauté pour arriver
21:51 à se mettre au niveau aussi des ados.
21:53 - Mark Ratner doesn't like me.
21:55 - Mark Ratner doesn't like you ?
21:57 You're crazy ! - No.
21:59 - He shows absolutely no interest in me.
22:01 - Well, Stace, Mark Ratner is definitely
22:03 somebody that you would have to make the first move with.
22:05 - Linda, I did.
22:07 I made the first move, I made the second move.
22:09 I made a complete jerk out of myself,
22:11 is what I did. - Je trouve le ton,
22:13 finalement, assez réaliste et
22:15 peu comique, mais il a été souvent interprété
22:17 plutôt comme une comédie, avec un ton
22:19 assez léger. Au contraire, je trouve que la
22:21 représentation de l'expérience adolescente féminine
22:23 est très prise au sérieux.
22:25 Et notamment, tout le rapport à l'apprentissage,
22:27 le fait que ce soit au coeur
22:29 du film, que les filles doivent apprendre,
22:31 ou en tout cas, sont en demande d'apprendre,
22:33 c'est quelque chose qui est très peu discuté
22:35 dans les teen sex comedies.
22:37 - Can I ask you something and you promise not to laugh ?
22:39 - Sure. - OK.
22:41 When a guy has an orgasm,
22:43 how much comes out ?
22:45 - A quarter cell.
22:47 - No, I'm just kidding.
22:49 Just practicing.
22:51 - Not good.
22:55 (applaudissements)
22:57 - Le film est très critique
22:59 envers les performances masculines.
23:01 Le film est très déceptif aussi sur
23:03 l'incapacité des garçons à faire plaisir aux filles.
23:05 Cette question du plaisir est encore très taboue
23:07 aujourd'hui et on moque assez peu les garçons.
23:09 Même dans des films comme Porky's,
23:11 dont après l'héritier American Pie,
23:13 même si on rigole de la maladresse
23:15 des garçons, on est toujours
23:17 de leur côté.
23:19 - I just want you to know that I'm pregnant.
23:21 - How do you know it's mine ?
23:25 - We only did it once.
23:27 - I haven't been with anybody else.
23:29 I know it's yours.
23:31 - Jesus. It was your idea.
23:33 You wanted it more than I did.
23:35 - No. Take that back.
23:37 - La représentation qui est faite de l'avortement
23:39 est un très gros tabou,
23:41 et aux Etats-Unis, et en France, et au cinéma,
23:43 et dans le cinéma adolescent.
23:45 On la voit très sobrement sortir du planning familial.
23:47 On comprend qu'il s'est passé quelque chose.
23:49 On pourrait reprocher le fait qu'on ne voit pas
23:51 cette scène-là et en même temps,
23:53 on peut dédramatiser cet événement
23:55 qui est un événement du quotidien.
23:57 C'est la vie, et c'est quelque chose qui arrive,
23:59 et finalement, le film continue.
24:01 - Stacy, what do you want ?
24:03 - I want a relationship.
24:05 I want romance.
24:07 - You want romance in Ridgemont ?
24:09 We can't even get cable TV here, Stacy.
24:11 You want romance.
24:13 - Another summer at Perry's.
24:17 I can't. I swear.
24:19 - Come on, it's not that bad.
24:21 Keep your eyes open.
24:23 There's lots of men around here.
24:25 - Le fait que, notamment, le film soit quand même réalisé
24:27 et produit par une femme
24:29 était assez inédit,
24:31 et parce que les femmes étaient assez absentes
24:33 dans l'industrie hollywoodienne,
24:35 et même à l'époque, l'embryon
24:37 de l'industrie indépendante,
24:39 et encore aujourd'hui,
24:41 elle reste la pionnière dans les teen movies,
24:43 malgré le fait que
24:45 ce soit à l'écriture d'un homme.
24:47 Beaucoup a été dit sur comment
24:49 elle a retravaillé le scénario,
24:51 comment elle y a mis de sa patte aussi,
24:53 et que le film est principalement
24:55 le produit de sa vision.
24:57 - Le succès du film tient sur le fait
24:59 que c'était un objet assez unique,
25:01 finalement, assez peu copié,
25:03 encore aujourd'hui et dans les années 80.
25:05 Même Clueless, les gens attendaient
25:07 une sorte de suite, et Amy Eckerling
25:09 a fait l'exact inverse.
25:11 - "Ça chauffe au lycée Richmond" est enfin édité
25:21 en DVD et Blu-ray en France par les éditions Elephant,
25:23 et l'ouvrage "Les teen movies",
25:25 avec des références sur le sujet,
25:27 co-écrit par Célia Sauvage,
25:29 est toujours disponible aux éditions Vrin.
25:31 Et n'oubliez pas, votre Viva vous attend
25:33 comme toujours sur les réseaux sociaux de Ciné+
25:35 et à tout moment sur MyKanal.
25:37 ...