Blocage de Sciences Po Paris: "On a un gouvernement qui réagit mal et qui empêche la liberté d'expression", pour Me Arié Alimi (avocat, membre du bureau national de la Ligue des droits de l'Homme)
Des manifestants ont bloqué les abords de Sciences Po Paris sur fond de mobilisation propalestinienne ce vendredi. Le préfet de police a demandé de faire évacuer la voie publique
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00:00 La séquence d'avant avec la confrontation entre des groupes pro-israéliens et des groupes pro-palestiniens est inquiétante.
00:09 Ça veut dire qu'il n'y a plus de dialogue possible, qu'il n'y a qu'une confrontation et que les gens ne s'écoutent plus.
00:14 Et qu'ils voient en face d'eux une adversité.
00:18 L'anti-sioniste qualifié par beaucoup d'antisémites et en face l'israélien qualifié de sioniste et quelquefois de juif.
00:26 Là, l'évaluation qui est en train de démarrer vraisemblablement, c'est le symbole d'une impasse.
00:30 Alors j'arrive à ça. Moi, je ne suis pas aussi alarmiste que les discours que je viens d'entendre sur ce plateau.
00:36 Que des étudiants en sciences politiques expriment une forme de désarroi ou de contestation politique, je trouve ça tout à fait normal.
00:47 Les modalités de la contestation, il faut savoir d'où ils viennent. Ils ne viennent pas des États-Unis.
00:52 Je rappelle qu'il y a moins d'une semaine, à l'île, à l'université de Lille, le même jour, on a eu une interdiction de conférence pour le soutien au peuple palestinien à l'université de Lille.
01:06 Une interdiction de réunion, chose extrêmement rare dans la Ve République, dans une salle privée par le préfet.
01:13 Une condamnation d'un syndicaliste départemental de la CGT pour apologie du terrorisme soutenue aujourd'hui par tous les ventailles, de gauche jusqu'au PS.
01:24 Vous avez une tribune extrêmement large et toute la société civile dit qu'on a un gouvernement qui réagit mal et qui empêche la liberté d'expression.
01:34 Sur un sujet infiniment important, lequel on a dans quelques jours une intervention à Rafa.
01:39 Vous avez un million et demi de personnes, voire peut-être plus de personnes qui risquent d'être un peu plus massacrées que ça ne l'est déjà.
01:47 Plus de 35 000 personnes tuées.
01:49 Comment voulez-vous que des jeunes étudiants qui se reconnaissent dans ce combat et qui essayent avec humanité de réagir à une situation géopolitique terrible ?
01:58 Certains leur reprochent d'être aussi dans le rejet, c'est bien le problème.