• il y a 6 mois
Chaque semaine, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information avec Caroline de Camaret et Marie Brémeau pour mieux comprendre les enjeux européens. Année de Production : 2023

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00:00Public Sénat, France 24 et RFI présentent...
00:05Générique
00:26Bonjour à tous, merci de nous rejoindre pour ICI l'Europe.
00:29Nous sommes sur France 24 et Radio France Internationale
00:32pour retrouver notre grand invité.
00:35Alors aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir
00:38ici à Paris, le vice-président de la Commission Européenne.
00:43Il s'agit d'un homme politique slovaque,
00:46issu du Parti Social-Démocrate,
00:49un parti aujourd'hui au pouvoir avec le Premier Ministre
00:51très controversé, Robert Svitzo, on en parlera bien sûr.
00:54Maroš Česković, en ce qui vous concerne, bonjour.
00:56Je rappelle que vous en êtes quand même, en ce qui vous concerne,
00:58à votre troisième mandat de commissaire européen
01:01dans les commissions Barozo, Juncker et maintenant Vonderleyen.
01:06Vous êtes le plus ancien finalement dans l'exécutif européen
01:10et vous allez peut-être même briguer un quatrième mandat.
01:12On verra ce que vous nous en dites.
01:14Mais pour l'instant, votre barque est déjà bien chargée
01:17car vous étiez en charge des relations interinstitutionnelles
01:21et votre portefeuille s'est encore étoffé
01:23après le départ de certains de vos collègues
01:25qui font campagne pour les élections européennes.
01:27Et notamment, vous devez porter l'énorme et très discuté pacte vert,
01:33donc la transition écologique.
01:35La colère du monde agricole et les résistances des industriels
01:38ont contraint quand même votre commission à de nombreux ajustements.
01:42Est-ce que pour vous, c'est une évolution
01:44ou est-ce que c'est une marche en arrière
01:46par rapport à des ambitions écologiques ?
01:48Concernant le pacte vert,
01:50c'est vrai que maintenant nous sommes en discussion très intense
01:54avec les industriels,
01:57bien sûr avec le monde agricole européen
02:03parce que nous avons terminé de bâtir notre cadre pour le pacte vert
02:09et maintenant nous sommes en étape qui est, je crois,
02:13beaucoup plus compliquée, beaucoup plus difficile
02:16parce qu'on est en train de mettre en œuvre le pacte vert.
02:20Ça veut dire qu'on discute comment on peut faire cette mise en œuvre
02:24d'une manière qui sera juste, qui sera efficace
02:30à l'écoute aussi de nos collègues industriels, des collègues agricoles
02:36qu'il y a beaucoup de questions concernant la bureaucratie,
02:41concernant la nécessité de soutien financier et politique
02:46pour le développement économique en Europe.
02:48Alors parlons concrètement.
02:49Les eurodéputés ont approuvé un assouplissement de la politique agricole commune.
02:53On supprime complètement l'obligation de laisser 4% des terres arables en jasse chère.
02:59L'obligation de rotation des cultures peut être remplacée par une simple diversification.
03:04En cas d'épisode climatique extrême, des dérogations sont possibles.
03:09Les grandes organisations agricoles ont gagné en quelque sorte leur bataille.
03:13Mais est-ce qu'elles participent encore à minima à la dépollution de la planète ?
03:18Cette décision du Parlement européen,
03:21qui était basée sur les propositions de la Commission européenne
03:24et le soutien des pays membres,
03:26je crois que c'est une très belle démonstration
03:29qu'on est vraiment à l'écoute des préoccupations de nos agriculteurs.
03:35Oui, parce que c'était clair que nous avons eu 3-4 ans
03:38qui étaient très difficiles aussi pour nos agriculteurs
03:41parce qu'on a eu la crise de la Covid,
03:43après ça on a eu des guerres qui sont très proches de l'Union européenne
03:46et en même temps nos agriculteurs ont perdu presque 20 milliards d'euros
03:51seulement dans le domaine des céréales.
03:54C'est pourquoi c'était absolument nécessaire de parler avec eux
03:57et de chercher la flexibilisation qu'on a trouvée.
04:01On espère que c'est une preuve qu'on veut travailler étroitement avec nos agriculteurs.
04:08Après nous avons aussi entamé le dialogue stratégique
04:10pour le futur des politiques agricoles européennes.
04:16J'espère que toutes ces discussions seront complétées en août
04:23pour présenter les recommandations pour la prochaine Commission européenne
04:28pour la politique agricole mais aussi pour la prochaine perspective financière.
04:33Par exemple, sur la trentaine de textes que compte votre stratégie
04:38qui s'appelle de la ferme à la table, très peu ont abouti, une quinzaine à peine
04:44et le 6 février dernier la présidente Van der Leyen,
04:48la présidente de la Commission a annoncé le retrait du texte
04:51sur la baisse de 50% de l'usage des pesticides d'ici à 2030.
04:56Pourquoi ce retrait ?
04:57Je crois parce qu'on a senti que dans les conditions qu'on a maintenant,
05:03qu'il y a des bases de pouvoir à chaque,
05:06aussi la pression économique est assez acharnée pour tout le monde
05:11et spécialement pour nos agriculteurs, qu'on doit chercher un équilibre,
05:19comment on peut pousser pour les objectifs verts
05:24et en même temps pour garder notre compétitivité aussi dans le secteur des agriculteurs.
05:31Je crois que ce dialogue stratégique que nous avons entamé il y a quelques mois
05:36peut offrir aussi les solutions, les recommandations pour le futur
05:40parce que quand je parle avec les agriculteurs,
05:43je peux vous assurer qu'ils sont très bien conscients que le réchauffement climatique ici...
05:48Ils en sont victimes d'ailleurs ?
05:50Ils sont victimes à cause d'inondations, à cause d'incendies, à cause du changement climatique
05:57et je sais qu'ils préfèrent être une partie des solutions.
06:02Mais on doit chercher cette solution ensemble dans cette discussion
06:07qui est très intense, très étroite avec les agriculteurs à Bruxelles
06:12mais je crois dans chaque pays membre.
06:15Alors par exemple, il y a un autre dossier qui est assez sensible,
06:18c'est celui de la restauration de la nature
06:20qui est destiné à améliorer les écosystèmes terrestres et marins.
06:25Ce projet a suscité de forts débats qui ont conduit à un affaiblissement du texte.
06:30Les États membres traînent des pieds sur ce texte.
06:34Est-ce que vous voulez finir cette mandature avant les élections européennes
06:38avec un bilan un peu mitigé sur la transition écologique ?
06:42Est-ce que c'est le message ?
06:43On travaille étroitement avec la présidence belge
06:46parce que c'est vrai que ce dossier, ce n'est pas facile
06:49mais je crois que nous avons introduit beaucoup de flexibilité dans ce texte
06:58en basant la grande partie de cette proposition sur une base volontaire.
07:04Ça veut dire que chaque pays doit avoir assez d'espace politique
07:09pour trouver un chemin comment on va restaurer la nature dans chaque de nos pays.
07:17Je crois que c'est absolument clair que nous avons une crise de biodiversité aussi.
07:22C'est pourquoi on espère qu'avec la présidence belge, on peut trouver une solution
07:27parce que c'est vrai maintenant, c'est moitié à moitié.
07:30Si on parle de nos pays membres,
07:32bien sûr, on préfère clôturer ce dossier avec un vote favorable.
07:38C'est quand même la droite de l'hémicycle politique.
07:42Je rappelais Maros Sefcovic que vous êtes social-démocrate
07:45mais c'est la droite qui s'en est pris aux mesures écologiques de la politique agricole commune et au pacte vert.
07:52L'extrême droite, bien sûr, mais aussi la grande droite du Parti populaire européen
07:57dont Ursula von der Leyen est la chef de file candidate pour les élections européennes de juin.
08:03Est-ce que ça ne la met pas un petit peu dans une situation ambiguë par rapport à ce pacte vert ?
08:08C'est pourquoi maintenant nous avons une discussion approfondie à l'Union européenne.
08:13Je crois que le sujet concernant le pacte vert
08:17sera le point de discussion pendant les campagnes pré-électorales
08:24parce que je crois que vous avez raison,
08:27ce sont des questions qui sont très importantes, très sensibles.
08:31Je crois que le prochain Parlement européen, la prochaine Commission européenne
08:36va travailler pour bâtir un consensus sur les dossiers qui sont très importants
08:42mais en même temps on a besoin de soutien public pour cette transition écologique qui n'est pas facile.
08:51Je suis absolument conscient que ce n'est pas facile pour nos citoyens,
08:55pour nos agriculteurs et aussi pour notre industrie.
08:59C'est pourquoi j'ai commencé, je peux dire, à réactiver tous les types de dialogues,
09:07quelque chose comme le dialogue vert avec les citoyens, les ONG,
09:11mais aussi le dialogue industriel avec les secteurs qui sont plus impactés par la transition verte.
09:19Et je crois que c'est très important parce qu'on reçoit beaucoup,
09:26pas seulement des informations mais des recommandations sur ce qu'on peut faire ensemble
09:30de manière plus efficace, plus agréable, plus équitable
09:34parce que cette transition verte doit être juste, doit être équitable
09:39et en même temps on doit aussi respecter tous les défis que nous avons dans le domaine de la compétitivité.
09:46C'est pourquoi c'est un sujet assez complexe et ça mérite une discussion pré-électorale.
09:52Côté industrie, d'ailleurs, il y a un gros lobbying contre les fameuses normes anti-pollution.
09:58Vous avez promis, vous, puisque vous les avez rencontrées en tant que vice-président de la commission aux industriels,
10:05la simplification du cadre réglementaire, de faire baisser de 25% les exigences de reporting,
10:11c'est-à-dire de compte-rendu, finalement, de pollution, notamment pour les industries mais aussi les PME.
10:17Et puis vous promettez une énergie moins chère parce que c'est le cas en Chine, par exemple,
10:22et aux États-Unis. Comment une énergie moins chère ?
10:25Comme je dis, nous avons déjà eu neuf dialogues avec les secteurs différents.
10:33La priorité principale de nos industriels est basée sur le prix de l'énergie
10:41parce qu'on m'a dit que c'est très bien que maintenant le marché de l'énergie s'est stabilisé
10:48parce que nous sommes maintenant sur le même niveau de prix de l'énergie qu'auparavant ou qu'avant la guerre en Ukraine.
10:55Mais aussi, j'accepte les arguments que ce n'est pas assez parce qu'on doit se comparer avec le prix de l'énergie aux États-Unis et en Chine.
11:06Et c'est pourquoi je crois que ce sera très, très important de trouver une solution là,
11:11de rechercher toutes les possibilités qu'on a en Europe parce que c'est un facteur très, très important,
11:20spécialement pour notre industrie lourde, mais aussi pour Clean Tech et Green Tech.
11:25Et simplement, on doit se focaliser sur ça.
11:27Qu'est-ce qu'on peut faire maintenant avec la structure des prix énergétiques en Europe ?
11:35Et pas toujours alignés sur le gaz, par exemple ? Faire attention à comment on la produit ?
11:40Parce qu'aujourd'hui, on a à peu près 30% sur le prix des commodités.
11:48L'autre tiers, ce sont les coûts de transmission et le dernier 30% pour les taxes.
11:56Et c'est pourquoi je crois qu'on doit vraiment avoir une discussion politique.
12:00Moins de taxes, vous dites nationales aussi sur le prix de l'énergie.
12:04L'autre chose qui est aussi très, très importante, c'est qu'on doit vraiment améliorer nos réseaux énergétiques
12:10parce qu'on est maintenant en situation où on perd beaucoup d'argent.
12:13Parce que si vous avez l'énergie solaire ou l'énergie éolienne, très souvent, on ne peut pas utiliser cette énergie
12:20parce que nos réseaux que nous avons maintenant ne sont pas assez puissants pour transmettre cette énergie vers les consommateurs.
12:27C'est pourquoi je proposais de travailler sur l'amélioration de nos réseaux,
12:33pas seulement pour les prochaines dix années, mais simplement se préparer pour 2050,
12:41quand on espère être climatiquement neutre.
12:47Neutre, d'accord. Alors, Maro Sefcovic, vice-président de la Commission européenne,
12:51vous connaissez bien notre langue, on le voit.
12:53Et notre pays, sans doute. Vous avez remarqué que sept ans après le premier discours de la Sorbonne,
12:59le président français Emmanuel Macron a tenu un discours fleuve.
13:02Discours du 25 avril, discours fondateur Sorbonne 2.
13:07Est-ce que vous croyez, comme le président français, que l'Europe est mortelle ?
13:12Ce sont ces mots, l'Europe est mortelle, comme les civilisations sont mortelles et notre Europe est mortelle.
13:19Je crois que nous sommes vraiment en situation assez précaire.
13:23D'un côté, on a démontré une résilience dans les derniers quatre ans, la COVID, l'inflation élevée,
13:36le problème et le défi de l'énergie, en plus des guerres qui sont très, très proches de nous.
13:42Et bien sûr, nous sommes beaucoup plus impactés que la Chine ou les États-Unis.
13:50C'est pourquoi je suis tout à fait d'accord avec le président qu'on doit vraiment se cibler sur les prochains cinq ans,
13:56parce qu'on a des tâches énormes. On doit investir, on doit élever notre compétitivité.
14:05Et je suis tout à fait d'accord qu'on doit aussi pousser pour des conditions de concurrence équitable vis-à-vis de la Chine et vis-à-vis des États-Unis,
14:16parce qu'on souffre beaucoup à cause des subventions chinoises, mais aussi à cause des taxes aux États-Unis.
14:25Et c'est pourquoi je crois qu'on doit ajuster comment on fait le commerce,
14:31comment on prend les décisions à l'Union européenne, simplement pour être plus vite, plus rapide et plus décisionnel.
14:40Alors, Maroševković, votre pays, la Slovaquie, a été avertie par la Commission européenne,
14:46en particulier le gouvernement slovak du populiste Robert Fico, on le disait,
14:49qu'elle suspendait l'argent du plan de relance post-COVID, 3,5 milliards,
14:54à cause d'une modification du droit pénal sur les délais de prescription
14:58et la suppression du bureau du procureur spécial sur la corruption, qui a enquêté d'ailleurs sur des proches du pouvoir.
15:04Comment sortir de l'impasse pour votre pays, la Slovaquie ?
15:07On a eu les 3-4 ans qui étaient très, très difficiles pour mon pays.
15:13On a eu le changement de gouvernement.
15:16On a eu, pendant ce dernier gouvernement, le déficit qui était élevé de 0,2% jusqu'à presque 8%.
15:27Ce n'est pas facile pour le nouveau gouvernement de redémarrer l'économie, redémarrer la société.
15:33On a eu aussi beaucoup de problèmes dans le système de justice.
15:38Maintenant, la situation avec la Slovaquie, le gouvernement slovak est en intense discussion,
15:46échanges de vies et négociations avec la Commission européenne.
15:51Mon collègue, le vice-président Vera Joulova, a discuté sur tous les sujets concernant la Slovaquie.
15:58Y compris la liberté de la presse d'ailleurs, avec un projet controversé aussi de contrôle de la télé d'État.
16:03Oui, et je crois que c'était très important que mon collègue ait dit clairement hier
16:08que la Commission européenne est intéressée à résoudre les problèmes,
16:14et pas de pénaliser la Slovaquie par l'arrêt des soutiens financiers.
16:21J'espère, je suis convaincu qu'on va continuer à avoir cette discussion entre la Commission et le gouvernement slovak,
16:28et qu'on va trouver une solution qui sera bien sûr acceptable.
16:33D'autant que votre avenir politique en dépend peut-être.
16:36Marov Shevkovic, est-ce que vous souhaitez obtenir un quatrième mandat de cinq ans comme commissaire européen ?
16:40On verra, je crois, après les élections européennes, parce que vous avez raison,
16:44on doit obtenir la nomination du gouvernement slovak,
16:49et en même temps être acceptable pour le chef de la Commission européenne.
16:54Après ça, on a les auditions parlementaires européennes qui ne sont pas faciles du tout.
17:00Mais si j'aurais la possibilité de continuer de travailler pour la compétitivité de l'Europe
17:08dans le domaine de l'énergie ou de l'industrie, je suis disponible, je suis prêt à servir l'Europe.
17:14Merci à vous, Marov Shevkovic, d'avoir été notre invité aujourd'hui.
17:17Merci à vous de nous avoir suivis, restez en notre compagnie.
17:20Nous partons tout de suite en direction de l'Espagne,
17:22où le Premier ministre Pedro Sanchez a annoncé qu'il réfléchit à une éventuelle démission.
17:26Il accuse la droite et l'extrême droite d'une campagne de harcèlement pour avoir déposé une plainte contre sa femme.
17:31Le parquet espagnol a d'ailleurs demandé le classement sans suite de l'enquête judiciaire pour corruption visant son épouse.
17:38Nous vous proposons tout de suite un débat sur les principaux enjeux des élections européennes en Espagne.
17:44Avec Public Sénat, le débat, c'est tout de suite.
17:51Merci de nous rejoindre à Strasbourg, au Parlement européen, pour évoquer la campagne des élections européennes,
17:56ses thèmes importants et les enjeux de ce scrutin dans les différents États membres de l'Union.
18:01Et cette semaine, on va s'intéresser à l'Espagne.
18:03Oui, parce que l'Espagne, c'est l'un des pays les plus peuplés de l'Union, avec 48 millions d'habitants.
18:07Le revenu médian par habitant est d'ailleurs de 1 400 euros par mois.
18:11En juin prochain, 61 eurodéputés espagnols seront élus par leurs concitoyens dans cet hémicycle.
18:19Et puis, politiquement, c'est une coalition de gauche qui gouverne l'Espagne depuis cinq ans, avec actuellement au gouvernement
18:26le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, appuyé sur une plateforme de gauche sumar,
18:31sans oublier les indépendantistes catalans qui soutiennent le gouvernement,
18:36sans en faire partie, à la suite d'une loi d'amnistie pour les indépendantistes impliqués dans la tentative de sécession en Catalogne en 2017.
18:45Et d'ailleurs, en pleine campagne des élections européennes, il y aura des élections régionales en Catalogne le 12 mai prochain.
18:51La question catalane qui sera l'un des enjeux de ces élections européennes en Espagne en juin prochain,
18:57des enjeux qu'on va décrypter avec nos invités aujourd'hui, deux eurodéputés espagnols, Lina Galvez Muñoz.
19:03Bonjour.
19:03Bonjour.
19:04Vous êtes membre ici au Parlement européen du groupe des sociodémocrates et en Espagne du parti socialiste ouvrier espagnol qui est donc au pouvoir dans votre pays.
19:13Et puis, on accueille également Antonio López, Histories White. Bonjour.
19:16Bonjour.
19:17Vous êtes membre du groupe du Parti populaire européen à la droite du Parlement européen et du Parti populaire en Espagne qui représente donc la droite espagnole.
19:27Alors, quel thème va véritablement, selon vous d'ailleurs, déterminer le vote des Espagnols ?
19:32Quels sont les thèmes prépondérants de cette campagne ?
19:35Dans le gouvernement espagnol, il y a une force de gauche, le Parti socialiste, et une force d'extrême-gauche, que c'est Soumar.
19:41Ce n'est pas gauche, c'est extrême-gauche.
19:43Il faut clarifier parce que nous avons aussi une force d'extrême-droite, que c'est Vox.
19:49Et donc, ici, nous sommes, je pense, dans la position la plus raisonnable de gauche et de droite,
19:55qui sera confrontée avec, je pense, le thème de la campagne sera l'immigration, l'énergie, l'économie en Espagne,
20:06et aussi toute la question, je pense, toute la référence sur la guerre d'Ukraine.
20:15Je suis très fier de la société espagnole.
20:18Elle a réactionné toujours très bien avec le soutien pour nos amis ukrainiens.
20:24Et donc, aussi maintenant, avec la peur qu'on a sur le sud, en Afrique,
20:30parce que les Russes sont présents maintenant au Sahel et pressionnent notre frontière, notre côté sud d'Europe.
20:38Lina Galvez Munoz, est-ce qu'il y a un risque que ces élections européennes deviennent un simple référendum pour ou contre
20:44le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez ?
20:47J'espère pas.
20:48Vraiment, l'Espagne était toujours un pays vraiment très pro-européen.
20:53Et les partis les plus grands, ils sont des partis pro-européens.
20:58Puis c'est vrai qu'il y a des partis, c'est Vox qui n'est pas trop pro-européen maintenant.
21:03C'est le parti d'extrême-droite Vox.
21:05D'extrême-droite, voilà, c'est ça.
21:07Et il y a beaucoup de désinformation aussi vers l'Europe et vers les questions les plus stratégiques,
21:15soit l'environnement ou soit la révolution numérique.
21:20Il y a beaucoup de désinformation.
21:23Mais j'espère pas, j'espère que vraiment, on aura un débat vraiment européen.
21:28Parce que les Espagnols, ils savent que ce qu'on fait ici en Europe,
21:34vraiment, c'est quelque chose qui est très important pour la vie de tous les Espagnols.
21:42Donc je pense qu'on va avoir un vrai débat sur la réindustrialisation, sur l'environnement aussi,
21:51sur l'immigration, sur la sécurité.
21:53Je pense qu'on est vraiment très clairs que ça va venir.
21:57En attendant, c'est vrai que les députés espagnols et en particulier le camp de M. Sánchez
22:03ont voté en mars dernier la loi d'amnistie des indépendantistes catalans
22:06impliquée dans la tentative de sécession en Catalogne de 2017.
22:10Est-ce que c'est en train de s'inviter dans le débat de la campagne des européennes,
22:15finalement, cette alliance un peu stratégique ?
22:20Probablement du côté de Puigdemont, le leader de cette partie extrême de la Catalogne,
22:27habitué à faire des shows.
22:29Carles Puigdemont, qui d'ailleurs est eurodéputé.
22:33Oui, mais je pense que la justice européenne va freiner absolument la question de cette loi sur l'amnistie.
22:41Il y a des précédents dans l'Union Européenne, l'amnistie à la Roumanie,
22:46ça s'est passé il y a cinq ans.
22:48Donc il y a des précédents.
22:50On attend la décision de la justice, du juge de Strasbourg.
22:57Et d'ailleurs, je rebondis sur ce que vous disiez...
23:00La montée du nationalisme, ce n'est pas bon pour l'Espagne, pour la France, l'Italie, la Belgique...
23:06Cette question catalane, elle a une résonance européenne puisque la droite et l'extrême droite espagnole
23:12ont demandé à la Commission européenne de lancer une procédure de surveillance,
23:16de respect de l'état de droit en Espagne à la suite de cette loi d'amnistie.
23:21Il n'y a pas eu vraiment de réaction de la présidente Ursula von der Leyen à cette demande.
23:27On va écouter ce qu'en pense justement le parti d'extrême droite Vox.
23:30Nous avons interrogé l'eurodéputé espagnol Herman Tertsch, qui est très critique sur cette question.
23:35Madame von der Leyen, que nous considérons comme un désastre complet
23:41pour l'ensemble de l'Union européenne et les nations, est à nouveau la candidate du Parti populaire européen
23:47à sa reconduction et nous pensons qu'elle est l'ennemi de la prospérité.
23:53Von der Leyen et d'autres qui s'inquiétaient à longueur de discours du bon respect de l'état de droit
24:00en Hongrie et en Pologne, assistent maintenant en Espagne à un coup d'état des plus choquants
24:06du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, des séparatistes catalans et d'autres groupes
24:12qui s'allient contre la loi espagnole et la constitution espagnole, et ce sans que rien ne se passe.
24:20Justement, côté socialiste, votre réaction finalement à ces propos des deux poids deux mesures pour Bruxelles
24:27en ce qui concerne l'état de droit en Espagne ?
24:30Mais moi j'ai écouté Herman Tertre, on peut dire n'importe quoi, on peut dire que Pedro Sanchez a fait un coup d'état,
24:39bon, ce n'est pas vrai, il n'y a pas un coup d'état et la proposition de la loi d'amnistie est absolument respectueuse,
24:50soit avec la loi espagnole, soit avec l'état de droit, on pense que c'est l'état droit en Europe,
25:00donc c'est vraiment absolument respectueuse, donc je pense qu'on peut dire n'importe quoi,
25:08mais à la fin, maintenant en Catalogne, les habitants, les citoyens, ils sont en meilleure situation,
25:16et des coexistences de ce qu'on était en 2017, et ça c'est la question la plus importante,
25:24que maintenant en Catalogne, les familles partent encore.
25:28On va voir ce qu'ils répondent le 12 mai prochain aux élections, aux élections régionales quand même, c'est important.
25:33Des élections en Catalogne, vous en attendez quoi ?
25:36On attend que le Parti socialiste, ça sera la première force à Catalogne,
25:42ça a été dans les dernières élections, et on espère vraiment que ça sera.
25:47Dans le Pays-Bas, parce que c'est plutôt les nationalistes qui viennent de remporter les…
25:50C'est plutôt les nationalistes, mais le Parti socialiste au Pays-Bas a monté,
25:54deux députés dans les dernières élections, et à la clé vraiment du gouvernement,
26:00il va rester dans le gouvernement, donc c'est en partie le Parti socialiste qui vraiment comprend
26:06la diversité de l'Espagne, et est présent aussi dans ces régions où le nationalisme est plus fort,
26:15donc ça c'est une chose que c'est important pour gouverner le pays.
26:19C'est une alliance de gauche…
26:21Nous on comprend très bien la diversité, mais on n'est pas de gouvernement avec des indépendantistes et nationalistes.
26:26Cette alliance de gauche entre socialistes, plateforme Soumar et indépendantistes,
26:30selon vous est-ce qu'elle a l'avenir dans les prochains mois en Espagne ?
26:34Ça va nulle part, parce qu'on ne peut pas, avec les partis indépendantistes au Pays-Bas,
26:41pas un nationalisme modéré, respectueux avec le constitutionnalisme espagnol,
26:46et respectueux avec l'Union européenne, mais le problème c'est que beaucoup de ces partis
26:53sont indépendantistes, ils vont trop loin, donc inclus pour les projets européens.
27:02Qu'est-ce qui va se passer en Catalogne le 12 mai et pour l'Europe le 9 juin ?
27:09Ça sera de nouveau un gouvernement socialiste, indépendantiste, comme au Pays-Bas,
27:15bon, qu'est-ce qu'on peut faire ?
27:17Et pour les élections européennes, vous serez devant ou derrière madame ?
27:20On aura une augmentation de vote, c'est clair, mais nous devons aussi garder la question de l'extrême droite.
27:29Nous avons cette responsabilité, ce qu'il n'y a pas de l'autre part.
27:32Alors on entendait votre collègue du parti Vox s'exprimer, le parti Vox est un parti d'extrême droite
27:38qui monte ces dernières années en Espagne, qui a même conquis certaines régions.
27:43Vous craignez une percée de Vox aux élections européennes ?
27:46Pour moi les extrêmes sont toutes la même chose, extrême droite, extrême gauche.
27:50Je ne partage pas, je m'appartiens à un parti majoritaire, comme Alina.
27:57Mais qui a fait des alliances locales avec Vox, le parti populaire.
28:01Et alors, vous êtes d'accord avec ça ?
28:03Et à la fin, on n'a pas répété, c'est parti, on n'a pas réussi à répéter après.
28:07Donc on a fait notre boulot.
28:09Et sur la question du nationalisme, l'Union Européenne a été construite précisément pour éviter tout ça.
28:17C'est une construction, pas une destruction.
28:20Et donc on doit respecter ça et défendre ça.
28:24Et pas seulement en Espagne, peut-être que nous sommes les plus vocaux, c'est par notre culture.
28:29Mais il y a des affectations, après en France, comme je dis.
28:33Donc ce n'est pas une bataille, c'est seulement un respect pour la diversité européenne,
28:40inclus dans notre pays.
28:42Il y a une riche diversité régionale en Espagne.
28:45Je suis part de ça.
28:47Mon nom c'est Isturiz, il vient du Pays basque.
28:50Je parle le catalan.
28:51Je suis produit maintenant de tout ça.
28:54Mais je respecte ça et je n'utilise pas ça comme une arme contre tout le reste d'Espagnol.
29:01– Est-ce que vous craignez, vous, quand même une percée de ce parti Vox aux élections
29:08sur les 61 sièges que vous avez à défendre ?
29:11Une entrée plus importante au Parlement européen de ce parti
29:14qui pour l'instant est vraiment très très peu représenté.
29:18– Je n'espère pas, vraiment, qu'ils n'en améliorent pas.
29:23Cette position, parce qu'à la fin, j'espère que les straits droits
29:28qui sont vraiment anti-européens, l'état de droit,
29:34vraiment les droits fondamentaux de l'Union ne montent pas assez dans les prochaines élections.
29:43– Parce que la migration le fait monter quand même.
29:46– Oui, la migration, mais la migration, on doit être très sincère.
29:51On a un problème démographique en Europe très très gros.
29:56L'Europe est chaque fois plus petite dans le monde, aussi démographiquement.
30:02Donc on doit parler de façon plus sincère sur l'immigration,
30:10pas seulement comme des délinquants comme ils le font.
30:13– Et justement, le thème de l'immigration, vous le disiez Antonio López,
30:15Histories White, sera important dans la campagne européenne en Espagne.
30:19Quel discours la droite espagnole doit tenir, notamment face à l'extrême droite ?
30:23Est-ce qu'il faut défendre une politique migratoire restrictive
30:27ou dire, comme le font les socialistes, qu'il y a un besoin d'immigration,
30:30que la population vieillit et qu'il y a besoin de travailleurs étrangers ?
30:34– Nous sommes au centre, entre cette attitude d'accepter 12 millions,
30:38demain matin, d'immigrants sans contrôle dans l'Union européenne
30:42et l'autre, de les expulser tous.
30:45Nous sommes au milieu.
30:46Est-ce que l'Europe a besoin d'immigration ?
30:49Oui, absolument.
30:51Donc, on commence à travailler avec ça.
30:54Quelle part de cette immigration, combien de cette immigration,
30:57on peut accepter sans produire de problèmes et précisément,
31:03aider à l'extrême droite et à l'extrême gauche qui profite de ça aussi,
31:07pour d'autres raisons, de lui donner les armes politiques
31:11sur la question de l'immigration.
31:12Nous devons être la solution,
31:15part de la solution sur la question de l'immigration.
31:17– Mais donc, trouver un juste milieu.
31:18– Oui.
31:19– Alors, c'est vrai qu'il y a une autre, finalement, thématique
31:23qui est très spécifique à l'Espagne.
31:25C'est ce qu'on appelle, d'ailleurs, l'exception ibérique
31:29par rapport au calcul des prix de l'électricité.
31:32Vous vous êtes, en quelque sorte, découplés des prix de l'électricité
31:36du reste du continent qui est, finalement, calculé par rapport au gaz.
31:41Et vous, vous avez beaucoup d'énergie renouvelable,
31:4350% d'énergie renouvelable en Espagne.
31:46Et donc, ce prix de l'énergie n'est pas très, très haut.
31:49Il a été moins haut que si vous aviez, comme les autres,
31:52bien suivi les prix du gaz.
31:53Est-ce que ça s'est discuté dans cette campagne des Européennes aussi ?
31:57– On l'a discuté pendant ces années, pendant la crise énergétique.
32:02Mais je ne pense pas que ça sera vraiment une grande discussion
32:07pour les campagnes européennes,
32:09qu'il y a d'autres choses qui intéressent le plus les Espagnols.
32:10– Mais il y a le pacte vert quand même.
32:12On sait qu'il y a des discussions…
32:14– On est très clairs qu'on va aller pour l'énergie,
32:19aussi pour l'hydrogène vert,
32:21que l'Espagne sera aussi un grand pays pour ça.
32:27Et on va vraiment…
32:30Mais je ne pense pas que ça va être un gros sujet de débat.
32:36Parce qu'on sait déjà ce qu'on peut faire.
32:41On peut faire ces transitions énergétiques à l'Espagne
32:44avec toute l'énergie renouvelable et aussi avec l'hydrogène vert.
32:49– Oui, la stratégie finalement espagnole
32:52de mettre l'accent sur les énergies renouvelables qui fonctionnent,
32:57plus de 50% d'origine d'énergie renouvelable dans la production électrique,
33:02c'est finalement un succès du gouvernement de gauche,
33:04Antonio Lopez Istorizuay ?
33:05– Ça marche, mais ce n'est pas suffisant.
33:07– Ce n'est pas suffisant ?
33:07– Ce n'est pas suffisant, donc l'Espagne achète du gaz russe.
33:1235% qui ont augmenté à ce moment la consommation de gaz russe
33:17pour la part de l'Espagne.
33:18On ne peut pas continuer comme ça.
33:20– Donc qu'est-ce qu'il faut faire ?
33:21– On doit faire, premier, obtenir de la France, Lina,
33:25qu'elle cesse de couper la distribution de gaz qu'on avait en Espagne,
33:29parce que la France a toujours évité la connexion
33:33sur le Pyrénées du gaz espagnol, par exemple.
33:37C'est une mesure que j'invite le gouvernement espagnol
33:40– Pour protéger le nucléaire.
33:42– À faire la pression sur ça, et après trouver des moyens en continuant.
33:48C'est le gouvernement du Parti Popular et socialiste
33:50qui ont travaillé avec cette question de renouvelables,
33:52mais aussi trouver des sources d'énergie un petit peu aussi
33:56indépendantes des questions russes.
33:58– On sent que ce sera un débat quand même très, très stimulant en Espagne.
34:02Merci à vous de l'avoir très bien illustré,
34:04merci à vous de l'avoir suivi.
34:06Très bonne suite des programmes sur nos antennes.

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