• le mois dernier
Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau a annoncé vouloir « changer de stratégie » dans la lutte contre le narcotrafic, en visant en particulier les consommateurs. « Il faut sortir de cette consommation dite récréative, un peu romantique », a-t-il estimé.

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Transcription
00:00Monsieur le ministre de l'Intérieur, le Président Macron a lancé en 2021, à grand renfort de communication, son plan Marseille en grand.
00:08L'objectif, faire de Marseille un vrai laboratoire de son action.
00:12L'espérance était grande, les mots étaient forts, mais les actes sont révélés faibles.
00:17La Cour des comptes vient de nous le rappeler cruellement.
00:20L'expérience marseillaise a malheureusement échoué, et notamment en matière de sécurité.
00:25Les Marseillais le constatent quotidiennement.
00:27Alors qu'en mars dernier, le chef de l'État a lancé sa première opération Placenet XXL à la cité de la Castellane,
00:34deux policiers viennent d'y être violemment agressés ce week-end pendant l'interpellation d'un dealer.
00:40Permettez-moi de leur assurer de notre solidarité et leur souhaiter un prompt rétablissement.
00:45Nous le savons, il existe en France des territoires où la police n'est plus respectée comme l'incarnation de la loi et l'ordre,
00:51mais considérée comme appartenant à une bande rivale.
00:54Cette bande, c'est la France, et le policier y est attaqué comme son représentant.
00:59Aujourd'hui, dans de trop nombreuses villes, nous ne voyons non pas des zones de non-droit, mais des zones d'un autre droit,
01:04où la voyocratie, l'apègre, alimentée par des trafiquants d'êtres humains, l'immigration de masse et l'islamisme
01:10décident de qui vient, qui reste en France, bref, édictent leurs propres règles.
01:15Chaque jour, l'actualité nous indique que des assassinats, des règlements de comptes, des victimes collatérales,
01:20des quais tapants contre la police sont organisés dans l'ensemble de notre pays,
01:24encore hier à Grenoble, à Paris ou dans les Outre-mer.
01:27Mais, encore un exemple, à Marseille, malgré les annonces fracassantes,
01:31sur Marseille en grand, la Cour des comptes nous apprend que des effectifs de police
01:35ont baissé de 4,5% depuis l'élection d'Emmanuel Macron, soit 185 policiers de moins,
01:41sans compter le manque de places de prison et une réponse pénale inadaptée insuffisante.
01:46Immigration incontrôlée, islamisme radical et narcotrafic, les Français n'en peuvent plus.
01:51Vous avez fait de la lutte contre le trafic d'êtres humains et l'immigration illégale votre priorité.
01:56Les Français vous remercient, Monsieur le Ministre.
01:58Vous voulez lutter contre le narcotrafic, enfin une grande cause nationale, les Français vous remercient.
02:04Vous le savez, avec nos propositions, le Sénat vous accompagnera et sera à rendez-vous.
02:09Alors, Monsieur le Ministre, comment allez-vous protéger les Français ?
02:14Pour vous répondre la parole est au Ministre de l'Intérieur, Monsieur Bruno Rotaillot.
02:18Merci, Monsieur le Président, Madame la Sénatrice Valérie Boyer.
02:21Bien sûr, nous avons reçu ce rapport de la Cour des comptes qui va constituer un socle.
02:26Nous allons l'expertiser pour pouvoir réenvisager un dispositif sur Marseille
02:31et dans quelques jours, nous annoncerons avec mon collègue le garde des Sceaux que nous nous rendrons à Marseille.
02:36Ce que je veux vous dire, c'est que j'ai eu les trois policiers dont l'un a été grièvement blessé
02:41à l'arcade sourcilière et moi aussi, je veux leur rendre hommage.
02:44Bien sûr qu'il faut des renforts. J'ai décidé très rapidement, puisque c'est la promotion qui va sortir des écoles de police,
02:50le renfort de 75 policiers gardiens de la paix à Marseille après les renforts qui avaient été décidés par mon prédécesseur
02:59en octobre, septembre 2022 et plus récemment avec la CRS 81.
03:05Mais tout n'est pas une affaire, et je veux vous le dire très franchement, défective.
03:10Il faut changer précisément notre stratégie, notamment sur les réseaux.
03:16Vous avez parlé de différents réseaux, les narcotrafiquants, les trafiquants d'êtres humains.
03:21On voit bien qu'aujourd'hui, ces réseaux sont en train de fusionner.
03:24Ce sont les mêmes réseaux qui opèrent et je pense que nous allons, dans quelques semaines,
03:29définir et proposer une nouvelle stratégie qui va reposer en réalité sur deux dimensions.
03:37Une première dimension, et sans doute que j'en choquerai ici, c'est la consommation.
03:42La consommation de stupéfiants, parce qu'il n'y a pas d'offres quand il n'y a pas de demandes.
03:50Et il faut sortir de cette consommation qu'on juge récréative, un peu romantique.
03:59Je veux vous dire, chers collègues, je veux vous dire qu'au bout d'un joint, qu'au bout d'un rail de coque,
04:10il y a des trafiquants, des proxénètes, des criminels qui n'ont pas eu peur de larder de 50 coups de couteau
04:18un jeune adolescent de 14 ou 15 ans. Ils l'ont brûlé vif. Voilà ce que ça donne.
04:24Il faut que chacun soit responsabilisé. Et l'autre dimension, je l'ai déjà annoncée,
04:29c'est de bâtir une stratégie en parallèle avec ce que nous avons fait il y a 10 ou 15 ans sur le terrorisme.
04:34Une grande cause nationale, et je ne doute pas qu'on réutilisera les travaux du Sénat qui avaient été menés,
04:39notamment par le rapporteur Étienne Blanc et le président Jérôme Durain, qui est ici, que je salue. Merci à vous.

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