• il y a 7 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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Transcription
00:00 Il est 20h, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:03 Kevin Bossuet est avec nous, Elisabeth Lévy est présente.
00:07 Promotion Sciences Po ?
00:09 85.
00:10 85.
00:11 Quentin Cotton, responsable Uni Sciences Po.
00:14 Promotion ?
00:15 2025.
00:16 2025.
00:17 Maxime Thibault est avec nous, vous êtes avocat
00:19 et c'est très important d'avoir la parole d'un avocat ce soir
00:22 parce qu'on a besoin de comprendre aussi
00:24 si ces individus sont hors la loi
00:27 et comment on a pu laisser une mobilisation
00:30 telle qui s'est déroulée toute une journée
00:33 sans qu'il y ait eu d'intervention rapide des forces de l'ordre.
00:38 Et puis Jean-Sébastien Ferjou, lui aussi,
00:41 est ancien étudiant à Sciences Po, on lui demandera la promotion.
00:45 J'espère qu'il était un peu plus à l'heure lors de ses cours à Sciences Po
00:48 que sur les plateaux de CNews parce que c'est une habitude, vous le savez.
00:52 Je pense que ce sont des images en direct, le bruit et la fureur.
00:56 Sciences Po est devenu ce vendredi le QG des militants d'ultra-gauche.
01:00 L'établissement a été bloqué par des étudiants pro-palestiniens.
01:03 Certains ont campé cette nuit, puis ont bloqué l'entrée vendredi.
01:07 On voit les forces de l'ordre qui sont mobilisées.
01:10 Je voulais commencer par une image.
01:14 Vous savez, il y avait des députés de la France insoumise qui étaient présents.
01:18 Et il y a quelques minutes, Thomas Porte et un autre député élu de la France insoumise,
01:25 je ne sais pas qui est à gauche, se sont mis entre les militants et les CRS
01:30 qui est allé débuter l'évacuation de la rue.
01:35 Et cette image, pour moi, est l'une des images du jour, cher Élisabeth.
01:39 Vous devez être triste quand même.
01:40 - Ben oui, enfin, écoutez, Eliott, ça n'est pas complètement nouveau.
01:45 Ce qui est nouveau, c'est que ce soit aussi ample.
01:48 Puis il y a la triplette, là, on parle de Sciences Po,
01:50 mais il faut quand même parler de trois écoles d'élite.
01:52 Ça a été cité tout à l'heure par la jeune femme qui a infiltré l'ultra-gauche.
01:57 Il y a l'école des hautes études en sciences sociales,
02:00 qui les appelle en sciences sionistes.
02:02 Il y a Normale Sup et il y a Sciences Po.
02:05 Et il y a bien sûr les facs, je n'en parle même pas.
02:07 Mais ça, c'est la triplette, si vous voulez, de l'excellence, en réalité, en sciences sociales.
02:11 Donc c'est quand même évidemment que ça m'attriste.
02:13 Ce qui me frappe, en fait, de la nouveauté, je dirais,
02:16 c'est la place que prend la cause palestinienne.
02:20 Alors attention, il faut attention, on n'a pas entendu de slogan anti-juif,
02:25 on n'a pas non plus entendu de slogan anti-hamas.
02:28 Et la façon dont ils confondent, ils parlent de résistance pour le Hamas, etc.
02:33 Et c'est ça qui me frappe.
02:35 Peut-être ça, le fait le plus nouveau, parce que pour le reste, on a affaire à un déploiement.
02:40 Oui, mais il y a des images, Kevin, je vois ce que vous voulez dire.
02:42 Mais entre nous, pendant la réforme des retraites, il fallait voir leur banderole.
02:47 Oui, bien sûr. L'autre personne qui était aux côtés de Thomas Porte
02:52 est un député qui s'appelle Jérôme Le Gavre, député de Seine-Saint-Denis.
02:56 On salue Jean-Sébastien Ferjou, on le remercie comme chaque vendredi pour le retard.
03:00 Vous étiez promotion, quelle année de Sciences Po ?
03:03 Je ne sais même plus, 95, je crois.
03:05 Promotion 95, on vous donnera la parole dans un instant.
03:09 Quentin Coton, vous êtes, je le disais, responsable unique à Sciences Po
03:12 et vous étiez présent aujourd'hui. Qu'avez-vous vécu ?
03:15 Écoutez, alors moi je suis passé très rapidement devant le 27,
03:18 parce que la réalité, c'est qu'ils attendent en fait au tournant
03:21 les possibles étudiants qui auraient manifesté une volonté de soutenir Israël,
03:25 voire n'auraient pas pris la parole, voire seraient de droite.
03:28 Alors là, c'est le sacro-saint anti-droitardisme de certains étudiants.
03:34 Il faut savoir que j'ai demandé à mes militants aujourd'hui
03:37 de ne pas passer devant le 27 pour justement éviter toute escalade
03:41 avec d'autres antifas possiblement présents.
03:44 On est épiés, on est regardés aujourd'hui.
03:46 Moi hier, je suis passé en péniche, un étudiant est venu me tourner autour
03:49 avec son keffier devant pour bien me dire que je n'avais pas le droit
03:51 de passer dans la péniche. C'est agréable.
03:54 Sur le hall de Sciences Po, la péniche.
03:56 Oui, oui, oui, ah pardon, il faut que je mette en contexte.
03:57 C'est vrai que tout le monde ne sait pas forcément comment ça fonctionne.
03:59 C'est un microcosme très parisien. Mais du coup, oui, c'est le hall d'entrée.
04:02 Donc moi, étudiant de Sciences Po, je n'ai pas le droit de passer dans l'hall d'entrée
04:05 parce qu'il y avait les manifestants pro-palestiniens.
04:08 Aujourd'hui, Sciences Po, c'est un peu une ZAD à ciel ouvert.
04:11 C'est intéressant le terme que vous avez employé.
04:13 Moi, je fais confiance aux journalistes qui sont sur le terrain.
04:16 Paul Laroutourou, qui est un de nos confrères chez TF1,
04:19 qui a tweeté cet après-midi en disant "Sciences Po est devenue une ZAD".
04:24 Essayons d'y voir un peu plus clair pour les téléspectateurs.
04:27 Hier soir, des étudiants de Sciences Po, on va dire
04:32 quelques dizaines, 70, 170 ont dormi dans l'établissement.
04:37 C'est ça, une bonne centaine.
04:38 Une bonne centaine.
04:39 Mais ils étaient étudiants de Sciences Po, on est d'accord ?
04:42 Tous étudiants de Sciences Po.
04:43 Tous ou pas ?
04:44 C'est intéressant ça.
04:45 Moi, c'est ça aussi la question, c'est de savoir,
04:47 est-ce que les 300 personnes qui sont mobilisées aujourd'hui,
04:50 on a exclusivement des étudiants de Sciences Po ?
04:54 Ou est-ce que se sont intégrés dans ces étudiants d'autres militants d'ultra-gauche
05:01 avec certains individus qu'on pouvait retrouver dans d'autres mobilisations
05:05 qu'on peut connaître, parfois dangereux, et qu'on avait surnommé les "Black Bourges".
05:10 C'est-à-dire, c'est des personnes qui s'inventent un militantisme,
05:14 une radicalité et qui font parfois beaucoup de bruit,
05:19 mais qui bougent très peu.
05:20 Sciences Po, pour y rentrer, vous avez besoin d'une carte
05:24 ou d'un certificat étudiant, voire les deux quand vous n'avez pas le petit truc avec la date.
05:27 Vous voyez ça par exemple, ça n'était très exceptionnel
05:30 quand j'étais étudiante à Sciences Po.
05:31 Aujourd'hui, c'est la normalité, sûrement en raison du plan Vigipirate
05:35 notamment, mais aussi pour la sécurisation des bâtiments.
05:37 Jusque-là, rien de spécial pour nous, puisque moi, je l'ai toujours vécu ça.
05:40 Mais du coup, normalement, aucun étudiant extérieur n'est censé rentrer,
05:44 mais peut-être un ou deux qui auraient eu un certificat d'étudiant
05:47 et qui l'auraient montré à l'agent de sécurité et qui l'auraient laissé passer
05:49 parce qu'il n'y a pas de double contrôle de l'identité.
05:52 Et c'est les personnes qui ont manifesté tout au long de la journée ?
05:56 C'est exclusivement des étudiants ?
05:58 Là, vous avez vraiment de tout.
05:59 D'ailleurs, j'étais chez vos confrères tout à l'heure
06:01 et un lycéen disait qu'il y était allé.
06:03 Voilà, donc c'est une sorte de cocktail d'ultra-gauche
06:06 qui est venu se rassembler au pied de l'un des établissements
06:10 les plus prestigieux de Paris.
06:12 On va séquencer évidemment cette émission avec tous les témoignages
06:16 qu'on a pu recevoir.
06:18 On va peut-être faire un tour sur le terrain quand même,
06:19 aller voir notre reporter.
06:21 Je le dis aux téléspectateurs, malheureusement,
06:23 vous ne verrez pas nos reporters face caméra
06:26 parce qu'il y a un enjeu de sécurité.
06:28 Et on le verra là aussi dans un instant, c'est-à-dire que des journalistes
06:31 de CNews ont été ciblés aujourd'hui, ont été victimes d'insultes, de menaces.
06:37 Une personne a même molesté des journalistes,
06:41 tentant de frapper également et de s'en prendre au matériel.
06:45 Tout cela sous le regard de certains députés
06:47 qui ont appelé à ce que la violence s'arrête,
06:50 mais ils auraient pu être peut-être un peu plus véhéments.
06:53 On les a connus plus véhément, on verra ça dans un instant.
06:56 Notre reporter est sur le terrain.
06:58 Est-ce que l'évacuation est en cours ?
07:04 Oui, l'évacuation est en cours et même un peu plus tôt.
07:06 Comme vous le savez, il y a eu l'évacuation des soutiens d'Israël
07:09 et de manifestants en se tenant à l'entrée de la rue Saint-Guillaume
07:13 qui a eu lieu déjà il y a plus d'une heure.
07:14 Maintenant, c'est au tour des pro-palestiniens,
07:16 comme vous avez pu l'expliquer, qui sont actuellement isolés,
07:20 encerclés par les CRS.
07:22 Plusieurs sommations ont été lancées.
07:23 Les manifestants refusent toujours de se lever.
07:28 Quelques-uns d'entre eux, malgré tout,
07:29 ont d'ores et déjà été évacués par l'arrière,
07:31 vers la rue de Grenelle, par petits groupes,
07:34 pour éviter tout débordement.
07:36 On a pu également voir, comme vous le disiez juste avant,
07:39 des élus et les filles, dont Thomas Porte,
07:41 dressés entre les CRS et les manifestants,
07:44 comme pour faire barrage à cette évacuation.
07:47 Vous les entendez certainement en ce moment,
07:50 scander des slogans.
07:51 On assiste donc à un réel face-à-face
07:54 entre les militants pro-palestiniens et les CRS,
07:57 qui semblent attendre le moment au portain
07:59 pour joindre l'action à la parole.
08:00 Mais ils ont tout de même prévenu que ceux qui refusaient
08:04 de se lever et de respecter l'ordre seront interpellés.
08:07 Merci beaucoup pour ces informations.
08:09 On reviendra évidemment vers vous pour suivre cette évacuation
08:14 qui se passe, on le voit à l'image, plutôt dans le calme.
08:17 Je le disais, des journalistes de CNews ont été pris à partie.
08:20 C'est-à-dire qu'on avait notre reporter Audrey,
08:23 qui était sur le terrain, avec un jeune homme qui s'appelle Raphaël.
08:26 Ce sont deux journalistes professionnels.
08:28 Ce sont deux journalistes qui sont régulièrement sur le terrain,
08:33 qui viennent toujours dans le même objectif,
08:36 c'est-à-dire de donner la parole à ceux qui sont présents
08:39 et qui ont été pris à partie.
08:42 C'est-à-dire qu'ils ont même tendu le micro à Émeric Caron,
08:45 par exemple, pour lui donner la parole.
08:46 On connaît les discours très virulents
08:52 qu'Émeric Caron a pu avoir contre CNews.
08:54 Mais il n'empêche qu'Audrey a tendu le micro à ce député
08:58 et ancien journaliste.
09:00 - Ah oui, c'est vrai, bien sûr.
09:01 - Et ancien journaliste. - N'oublie ça.
09:03 - Et elle a été prise à partie.
09:05 Et Émeric Caron, qu'on a connu très courageux,
09:08 a juste dit "pas de violence, pas de violence".
09:11 Il aurait pu s'interposer, il aurait pu se mettre devant
09:14 cet homme qui, j'espère, sera condamné pour ce qu'il a fait.
09:20 Mais non, juste pas de violence.
09:22 - Mais il a un acrymique éboi dans la blague.
09:24 - Regardons la séquence.
09:25 Moi, je n'ai vu aucune condamnation de ce qui s'était passé.
09:27 Mais regardons la séquence et on en parle juste après.
09:30 - Laissez-nous dégager, genre vraiment.
09:31 Vous n'êtes pas les bienvenus ici.
09:32 Partez. BFM pareil, mais partez.
09:34 Partez en fait.
09:35 Je ne sais pas pourquoi vous acceptez ces limbes, sérieusement.
09:37 Mais partez.
09:38 Vous n'avez pas le droit de faire ça.
09:39 [Cris de la foule]
09:46 - Eh c'est nous qui sommes ici, on les dégage.
09:48 Ils ne sont pas les bienvenus.
09:49 Il a un clou de la mer sur nous.
09:50 Il nous traite de terroristes.
09:52 [Cris de la foule]
10:16 - Voilà ce qui peut se passer dans les manifestations.
10:18 Voilà ce qui peut se passer.
10:20 On n'a personne, personne, Audrey, qui a 27 ans,
10:25 qui travaille depuis des années chez nous,
10:27 qui a toujours travaillé en toute franchise, transparence,
10:30 qui fait son boulot comme tous les journalistes sur le terrain,
10:33 avec bienveillance également, qui tend la parole,
10:35 qui tend le micro, pardon, qui donne la parole à tout le monde,
10:38 qui se fait attaquer comme ça.
10:40 Mais quel honte.
10:41 - Surtout, le monde universitaire est censé être le lieu
10:43 où on apprend l'esprit critique,
10:45 où on se confronte justement à la diversité des opinions,
10:49 au pluralisme, et y compris à tout ce qui peut nous déplaire.
10:52 Après, il y a une stratégie très claire des Insoumis
10:55 de s'en prendre aux journalistes à l'heure actuelle.
10:57 Ils le font.
10:58 Souvenez-vous des affiches qui ont été faites
11:00 pour inviter à aller s'inscrire sur les listes électorales,
11:03 empruntant Nathalie Saint-Cricq ou empruntant d'autres journalistes.
11:06 - Jean-Luc Mélenchon, la semaine dernière,
11:07 parlait de chaînes infâmes.
11:08 - Jean-Luc Mélenchon, mais il a fait aussi avec Hôtel-Criève,
11:11 souvenez-vous, il n'y a pas très longtemps.
11:13 Pas plus tard que ce matin, j'étais pris à partie
11:15 par une députée insoumise.
11:16 Après, il y a tous les trolls qui suivent
11:19 parce qu'elle me reprochait une intervention faite
11:21 dans l'émission de Laurence Ferrari hier,
11:23 où je parlais d'Iran, de ce fameux rappeur
11:27 condamné à mort par le régime islamique iranien,
11:30 en m'étonnant que ça n'émeuve pas plus un certain nombre de gens.
11:34 Elle m'a répondu que je ne parlais d'Iran que pour minimiser
11:36 le génocide palestinien.
11:38 Mais en faisant ça, il nous cible en permanence.
11:41 Donc, de facto, c'est une forme d'incitation à la violence
11:44 parce qu'elle aurait pu dire "Monsieur, vous vous trompez,
11:46 je condamne fermement la mise à mort de ce jeune homme".
11:51 - Ce qui est symbolique dans cette séquence...
11:52 - Mais c'est la même stratégie que celle des fascistes
11:54 dans les années 30.
11:55 - Dans cette séquence, vous avez un député
11:59 à qui on tend le micro.
12:01 On lui pose des questions.
12:02 Ce député n'a cessé d'attaquer la chaîne,
12:04 mais on lui tend quand même le micro.
12:06 Et c'est bien normal de tendre le micro
12:08 aux députés de la République.
12:09 Vous avez une journaliste qui est molestée,
12:12 qui est prise à partie, qui se fait insulter.
12:15 Et la seule chose que vous arrivez à dire,
12:17 c'est pas de violence.
12:18 - Mais il y a vraiment...
12:19 - Mais il a laissé son courage au café de flore.
12:22 - D'un mot, j'invite tout le monde à relire vraiment
12:25 le livre "Le monde d'hier" de Stefan Zweig,
12:27 qui est le dernier livre qu'il a écrit,
12:29 qui raconte très bien la montée du fascisme dans les années 30
12:32 et les stratégies employées,
12:33 notamment par le fait de faire taire,
12:35 de parvenir à faire taire les majorités silencieuses
12:38 et d'imposer un coût social grandissant,
12:40 qu'il soit physique ou parfois économique,
12:43 à ceux qui osent se dresser contre...
12:44 - Il y a une violence contre conscience sur le calvinisme
12:46 qui est de Stefan Zweig aussi,
12:47 parce que je l'explique très bien de cette conférence.
12:48 - Oui, bien sûr.
12:49 Maxime Thibault, allez-y.
12:50 - Mais tout à l'heure, j'ai fait une petite blague
12:51 qui a fait une réalisation.
12:52 - Oui, tu m'as fait rire.
12:53 - Elle disait que ça aurait été un moustique,
12:55 cette journaliste, il l'aurait peut-être défendue.
12:57 Mais en fait, ce que je voulais dire par là,
12:58 c'est qu'en réalité, M. Caron, il ne défend que les personnes
13:02 qui partagent ses idées, ses convictions.
13:04 C'est-à-dire que ça aurait été une presse d'extrême-gauche
13:06 qui a les mêmes idées que lui.
13:07 Aucun problème, il l'aurait défendue.
13:08 Quand il s'agit de débattre et des gens qui pensent comme eux
13:11 dans l'entre-soi, ils sont présents.
13:13 Par contre, à partir du moment où vous êtes en désaccord avec eux,
13:16 tout de suite, la violence, la haine s'installe.
13:18 Moi, j'ai un souvenir d'un débat chez vos confrères
13:21 d'une autre chaîne avec M. Caron.
13:23 Avant d'arriver sur l'émission, j'avais eu quand même
13:25 un certain froid qu'on ne ressent pas habituellement
13:27 lorsqu'on débatte des gens avec qui on ne partage pas les convictions.
13:30 Et après l'émission, je peux vous dire que le froid
13:32 était encore plus installé.
13:33 Et globalement, on le retrouve chez tous les parlementaires
13:35 d'extrême-gauche qui sont particulièrement irrespectueux
13:38 de la diversité politique et qui, en fait,
13:40 expriment très bien ce qu'ils incarnent,
13:42 c'est-à-dire une intolérance complète
13:44 et qui ne sont finalement pas des républicains.
13:46 Mais moi, ce qui m'a choqué ce soir,
13:48 c'est que vous avez eu des sommations qui ont été faites
13:50 dans le respect du Code de sécurité intérieure.
13:52 Première sommation, dispersez-vous, nous allons faire usage de la force.
13:55 Deuxième sommation, dispersez-vous, nous ferons usage de la force.
13:58 Troisième et dernière sommation, dispersez-vous,
14:01 nous faisons usage de la force.
14:02 Et là, qu'est-ce qu'on a vu ?
14:03 Premièrement, les jeunes qui n'ont pas bougé,
14:04 donc qui n'ont pas respecté la loi.
14:06 Et deuxièmement, M. Thomas Porte,
14:08 arrivé avec son collègue député,
14:10 et se mettre en face des CRS, l'air de dire
14:12 "la force ne sera pas à la loi".
14:14 Je suis désolé, c'est une violation manifeste de la loi.
14:16 Il y a un moment, ces personnes-là,
14:17 si elles ne respectent pas la loi de la République,
14:19 elles n'ont rien à faire dans le prisme républicain.
14:21 - Mais on reviendra dans un instant sur le tweet,
14:24 par exemple, de Reema Hassan, qui avait dit
14:25 "Venez toutes et tous à SciencePoll,
14:27 l'heure est au soulèvement".
14:29 - Contre quoi ?
14:30 - Bien sûr, c'est la question qu'on se posait.
14:32 Mais attendez, la provocation directe à la rébellion, par exemple,
14:35 alors là, elle ne dit pas "Venez tous pour la rébellion",
14:39 elle dit "au soulèvement".
14:40 C'est pour ça, il y a toujours une ambiguïté.
14:41 - Il n'y a pas d'ambiguïté.
14:42 - Non, soulèvement, il n'y a aucune ambiguïté.
14:44 - Elle ne parle pas de rébellion,
14:45 mais ce qui est intéressant, c'est qu'elle a dit
14:47 "Donc je disais que la provocation directe à la rébellion
14:49 manifestait soit par des cris ou des discours publics,
14:51 soit par des écrits affichés ou distribués,
14:53 soit par tout autre moyen de transmission de l'écrit,
14:55 de la parole ou de l'image,
14:56 et puni de deux mois d'emprisonnement
14:58 - Il y a quelque chose qui me choque,
15:00 c'est que Sciences Po, c'est une grande école.
15:03 C'est censé être le temple du savoir,
15:05 le temple de l'échange des idées.
15:08 Et finalement, ça devient un temple où le sectarisme
15:12 et l'obscurantisme dominent.
15:14 Et moi, j'ai regardé cet après-midi ce qui se passait à Sciences Po.
15:18 En tant que professeur d'histoire, j'ai été alerté.
15:20 Je pensais trouver dans cette école des étudiants cultivés,
15:25 des étudiants qui savent ce que c'est qu'un génocide.
15:28 Quand on brandit le mot génocide pour qualifier ce qui se passe à Gaza,
15:33 c'est une aberration historique, c'est une honte.
15:36 Et moi, ce qui m'a choqué dans l'argumentaire,
15:38 c'est la nazification des Juifs.
15:41 J'ai vu, par exemple, des étudiants faire le V de la victoire.
15:45 Le V de la victoire, c'est un symbole anti-nazi
15:48 qu'a fait émerger notamment Churchill ou le général de Gaulle
15:51 pendant la Seconde Guerre mondiale.
15:52 C'est-à-dire qu'on renverse les choses.
15:54 Quand, il y a quelques jours, M. Mélenchon a parlé d'Achman,
15:58 un criminel nazi, pour qualifier ce président d'Université de Lille
16:02 qui a interdit un débat, on est dans la nazification.
16:06 On retourne les choses.
16:07 On veut rendre coupables les Juifs de ce qu'ils ont vécu par le passé.
16:13 C'est extrêmement grave.
16:14 Voir des étudiants censés être l'élite de la nation,
16:18 finalement, être dans l'émotion et non pas dans la réflexion et la connaissance.
16:22 Moi, en tant que professeur d'histoire, géographie, ça me choque.
16:24 Il y a une chose qui est sûre, c'est qu'il ne se cache pas pour une chose,
16:28 il demande la destruction d'Israël.
16:30 C'est clair.
16:31 C'est la libération de toute la Palestine.
16:33 C'est urgent.
16:34 - From the river to the... - From the river to the sea.
16:37 Donc, ils ne savent même pas quel fleuve c'est.
16:39 Parce que je vous rappelle que...
16:40 - Matipano, oui.
16:42 C'était Matipano ?
16:43 - Que river, c'est...
16:44 Je suis quand même assez frappée par la mollesse du tweet de Mme Retaillou.
16:48 Elle dit "irresponsable".
16:50 Non mais, "appeler au soulèvement", excusez-moi, c'est appeler à la lutte armée.
16:54 - Non, parce qu'apparemment, justement, elle a essayé de s'en défendre, Mme Hassan,
16:59 notamment sur les réseaux sociaux, parce que c'est un tweet qui avait choqué.
17:03 Définition Larousse, mouvement collectif et massif de révolte dans une démocratie
17:07 dont on se soulève massivement et collectivement pour dénoncer un génocide.
17:10 La réponse est mille fois oui.
17:11 - La France n'a pas d'incliné.
17:12 - Elle vient de me donner tort.
17:14 - La France n'est pas d'incliner.
17:15 - Elle vient de me donner tort.
17:16 - La France n'est pas d'incliner.
17:17 - Mais pardon, je voudrais dire un mot sur...
17:19 D'abord, je me demande ce que font les autres et ce que pensent les autres.
17:21 Parce que comme vous l'avez tous dit, c'est une minorité.
17:23 Je voudrais dire un mot sur l'origine américaine du phénomène.
17:26 - On va y venir, on va y venir, on va y venir.
17:28 Ne faites pas la charrue avant les vœux, s'il vous plaît.
17:30 - Moi, je voudrais, parce que dans la définition de Mme Hassan,
17:33 c'est si nous étions éventuellement en Israël ou à Gaza.
17:36 Mais nous ne sommes ni en Israël ni à Gaza, me semble-t-il.
17:39 La France, on peut éventuellement lui reprocher des...
17:43 Enfin, pas lui, à mon sens, non.
17:44 Mais bref, certains lui reprochent des livraisons d'armes à Israël.
17:48 - Mais par ailleurs, on a soutenu aussi énormément les Palestiniens.
17:52 On sait qu'il y a beaucoup d'argent public français, d'ailleurs,
17:54 qui est allé dans les armes utilisées par les Palestiniens.
17:58 Mais sur la notion de génocide elle-même,
18:00 parce que Mme Hassan revient sur cet emploi du mot génocide.
18:02 Il y avait une interview sur la BBC hier
18:05 de la présidente de la Cour de justice internationale.
18:07 Vous savez, puisque les insoumis font en permanence référence
18:11 à cette procédure qui avait été engagée par l'Afrique du Sud
18:14 auprès de la Cour internationale de justice internationale.
18:17 Et que dit la présidente de cette Cour ?
18:19 J'imagine qu'elle doit au moins aussi bien comprendre
18:22 que M. Mélenchon les arrêt, qu'elle a elle-même contribué à rédiger.
18:26 Elle dit que la Cour internationale de justice
18:28 n'a jamais parlé de risque plausible de génocide.
18:32 La Cour internationale de justice est contentée de reconnaître
18:35 aux Palestiniens le droit d'être défendus,
18:37 ce qui est évidemment la moindre des choses,
18:39 et de reconnaître la validité de la demande de l'Afrique du Sud,
18:42 mais sur un point de vue quasiment technique.
18:43 Mais elle dit le risque plausible de génocide,
18:46 ça n'est pas ce qu'a dit la Cour internationale de justice de la République.
18:49 Donc Mme Hassan, quand elle appelle au soulèvement pour un génocide,
18:53 puisqu'elle prend son dictionnaire,
18:54 j'aimerais bien qu'elle aille chercher la définition du génocide,
18:58 y compris d'un point de vue juridique.
19:00 Il y a deux semaines, je recevais sur ce plateau
19:03 l'ancien secrétaire général de Médecins sans frontières,
19:07 qui en 1994 était au Rwanda.
19:10 D'accord ? La première question que je lui ai posée,
19:12 parce que c'est une question comme elle est dans le débat public,
19:14 je lui ai dit "mais est-ce qu'il y a un génocide à Gaza ?"
19:17 Elle m'a dit "mais non, on ne peut pas parler de génocide".
19:20 En revanche, ce qu'il m'a dit,
19:21 c'est son secrétaire général de Médecins sans frontières,
19:25 "mais en revanche, on peut parler d'actes génocidaires le 7 octobre,
19:30 puisque vous vous en preniez à des femmes, des enfants, des bébés,
19:34 parce que juifs, parce qu'israéliens,
19:36 et que le but était d'éradiquer un maximum de personnes.
19:40 Donc il y avait le 7 octobre des actes génocides.
19:42 La seule volonté d'éradication d'Israël, c'est le Hamas.
19:46 Et depuis le début, ils le disent...
19:48 Il y a l'Iran aussi.
19:49 Oui, mais là, dans la bande de Gaza,
19:51 la légitime défense d'Israël,
19:54 elle a été expliquée et appliquée à une proportionnalité.
19:58 Parce qu'ils ne sont pas intervenus le premier jour en bombardant Gaza.
20:01 Ils ont commencé par larguer des tracts,
20:04 communiquer sur les réseaux sociaux pour informer
20:06 que leur défense allait se mettre en place,
20:09 qu'il y allait avoir des tirs ciblés, etc.
20:11 Effectivement, par la suite, il y a eu une intervention militaire.
20:14 Il peut y avoir des erreurs.
20:15 Il y a certainement eu des erreurs,
20:16 comme dans toute intervention militaire.
20:18 Ça, c'est indéniable.
20:19 Il y a des enquêtes pour crimes de guerre ouvertes en Israël.
20:22 Parce qu'Israël est une démocratie et sait mener des enquêtes là-dessus.
20:25 Est-ce qu'on croyait que le Hamas va faire des enquêtes
20:27 pour le potentiel crime de guerre de ses combattants ?
20:29 Vous savez ce qu'il démontre ?
20:31 En fait, qu'une démocratie est respectueuse du droit international
20:33 lorsqu'elle fait la guerre,
20:34 c'est lorsqu'elle permet à des enquêteurs internationaux
20:37 de pouvoir venir travailler pour voir si, effectivement,
20:39 il y a eu des erreurs.
20:40 Ce que permet Israël, concrètement, sur le terrain,
20:42 et notamment dans la bande de Gaza.
20:44 On est toujours sur ces images, s'il vous plaît, en direct,
20:48 depuis Sciences Po, avec ces forces de l'ordre
20:52 qui sont en train de reculer petit à petit.
20:55 Et toujours une centaine de personnes
20:56 présentes au pied de Sciences Po, visiblement très satisfaites.
21:02 Alors, moi, vraiment, c'est une image qui me surprend,
21:04 je vais vous dire pourquoi.
21:05 J'ai le souvenir, et j'en parlais juste avant avec Philippe Devilliers,
21:08 de la mobilisation historique des agriculteurs.
21:11 Lors de cette mobilisation, le dernier jour,
21:13 vous vous souvenez, ils avaient pris des tracteurs,
21:15 ils voulaient faire un passage,
21:17 un petit happening à 5h du matin sur l'Arc de Triomphe,
21:20 pour déposer une gerbe de fleurs en hommage aux agriculteurs
21:24 qui s'étaient donné la mort.
21:25 D'accord ?
21:26 Ils arrivent aux alentours de 5h-6h du matin,
21:28 ils sont 200 avec quelques tracteurs.
21:31 En deux temps, trois mouvements,
21:33 puisque c'est une manifestation qui n'était pas déclarée,
21:36 vous avez sur les 200, plus d'une centaine qui ont été interpellés,
21:40 vous aviez des camions de police, boum, en garde à vue,
21:43 c'est une manifestation sauvage et terminée.
21:46 D'ailleurs, ça avait choqué.
21:48 - Ça vous avait choqué ?
21:49 - Non, mais les agriculteurs, ils s'étaient dit "mais attendez, on ferait un..."
21:51 Bon, très bien.
21:53 Ça fait depuis maintenant,
21:55 quelles heures qu'ils sont présents ?
21:56 Ça fait des heures qu'ils sont là et on les déloge pas.
21:58 - Alors, il faudrait demander à un policier...
22:00 - Depuis ce matin, voilà, depuis des heures, on laisse les gens...
22:02 - Il faudrait demander à un policier de nous expliquer s'il y a des enjeux particuliers.
22:05 C'est une toute petite rue, la rue Saint-Guillaume,
22:07 elle donne d'un côté boulevard Saint-Germain, de l'autre côté rue de Grenelle.
22:11 Il faut peut-être...
22:12 Je n'en sais rien, moi aussi je suis un peu choquée que ça aille durer aussi longtemps,
22:16 mais il y a peut-être des contraintes sécuritaires particulières.
22:19 En plus, est-ce qu'il ne faut pas que le président de Sciences Po demande l'intervention de la police ?
22:23 - Pas sur la voie publique.
22:25 - Mais ils ont demandé l'évacuation ce soir.
22:27 - On sera dans un instant avec les États-Unis parce que vous avez voulu faire le lien,
22:30 parce qu'effectivement, il y a une sorte de miroir qui s'opère,
22:34 un pont qui s'est engagé entre ce qui se passe aux États-Unis et en France.
22:37 On sera avec Elisabeth dans un instant.
22:39 - On va commencer avec les conventions.
22:40 - Mais je voudrais qu'on revoie cette journée de mobilisation
22:44 au pied de Sciences Po avec le sujet d'Adrien Fontenot.
22:48 - Allez-y là-bas, allez à Gaza !
22:51 À Sciences Po, la tension n'en finit plus de monter.
22:55 Face à la mobilisation pro-palestinienne ce vendredi,
22:58 les partisans israéliens comptaient bien faire entendre leur voix.
23:02 - Libérez les hôtages !
23:04 - Nous, on est là pour empêcher la confrontation.
23:07 Ce qu'on veut, c'est du débat.
23:08 Ils nous empêchent de débattre.
23:10 C'est Sciences Po qui doit agir maintenant pour éviter ça.
23:14 Ce que créent ces manifestants, c'est exactement cette violence.
23:20 Pour séparer les deux camps,
23:22 les forces de l'ordre ont formé un cordon de sécurité
23:24 sans disperser la mobilisation pro-palestinienne,
23:27 ralliée par la France insoumise.
23:29 Un climat que dénonce ce professeur qui exerce un temps normal à Sciences Po.
23:34 - Je suis quand même très triste de voir à quel point
23:36 il faut que les forces de l'ordre se déplacent.
23:39 Je pense qu'il ne faut pas confondre un lieu d'enseignement
23:41 et un lieu de propagande.
23:42 Voilà ce que je pense de la venue de Rima Hassan.
23:44 On sent une tension qui est en train de monter,
23:47 et je pense qu'il est temps que cette tension retombe.
23:50 Il faut qu'elle retombe sur les campus,
23:51 il faut qu'elle retombe à Sciences Po.
23:53 Je ne suis pas du tout certain, puisque j'ai vu tout à l'heure
23:55 un leader de la CGT prendre la parole,
23:57 je ne suis pas du tout certain que les étudiants qui sont là
23:59 ne soient pas en train de se faire manipuler.
24:00 Le comité palestine de Sciences Po, à l'origine de cette mobilisation,
24:05 réclame de la direction une condamnation claire des agissements d'Israël.
24:09 - La personne qui s'est présentée comme professeure à Sciences Po,
24:13 son discours est limpide.
24:15 - Nickel.
24:16 - Limpide, et on l'écoutera en longueur.
24:18 Pourquoi vous dites "courageux", c'est du bon sens ?
24:20 - Parce qu'il va être reconnu par des élèves.
24:23 Non mais écoutez, je suis désolée de vous dire que c'est courageux,
24:27 mais je vous dis qu'il y a des gens qui peuvent le reconnaître,
24:30 donc il n'y en a pas beaucoup qui s'expriment ouvertement.
24:32 - Mais justement, Quentin Cotton, je rappelle que vous êtes responsable uni à Sciences Po,
24:35 les professeurs, pourquoi on ne les entend pas ?
24:39 La direction de Sciences Po, pourquoi elle n'est pas en bas, là ?
24:44 Qu'est-ce qui se passe ? Ils se cachent ? Ils sont où ? Ils ont peur ?
24:48 - La direction, oui, elle a un petit peu peur de là où ça peut mener,
24:51 que ce soit là, rue Saint-Guillaume,
24:52 on a parlé tout à l'heure des conditions particulières pour faire évacuer cette rue.
24:55 Oui, ça peut retomber sur Sciences Po, ce qui se passe à l'intérieur,
24:58 franchement, aussi sur Sciences Po.
25:00 Et c'est ça qui inquiète aujourd'hui l'administration.
25:02 Maintenant, nous, on demande la fermeté depuis le début.
25:05 S'il y avait eu de la fermeté dès le départ, c'est-à-dire dès le 12 mars,
25:08 quand on a commencé à rentrer dans l'amphithéâtre Boutmy,
25:10 qu'on a décidé d'en faire un sit-in, il n'y aurait pas ces images.
25:13 Il n'y aurait pas ces images.
25:14 - Et depuis le 12 mars, vous vous alertez ?
25:16 - Non, bien avant.
25:17 - Pardonnez-moi, oui, j'entends bien le 12 mars.
25:19 - Le 12 mars, c'est vraiment le moment où l'amphithéâtre Boutmy,
25:21 vous savez, a été complètement occupé par les étudiants pro-palestiniens.
25:26 - Oui, qui donnent le QG des boulots.
25:28 - Et en parlant de pression sur les professeurs,
25:30 vous savez que les groupes pro-palestiniens,
25:32 mais moi d'ailleurs, je trouve que c'est parfaitement abusif,
25:34 parce qu'il est évidemment légitime de défendre le sort des Palestiniens.
25:38 Je doute que la position que pourrait prendre la direction de Sciences Po
25:43 change quoi que ce soit au conflit, mais enfin bon, si ça leur chante.
25:46 - Mais surtout, ils ont mis en place un système de dénonciation
25:49 au sein de Sciences Po avec un fichier Google
25:52 sur lequel vous pouvez vous connecter pour dénoncer les professeurs
25:55 qui n'emploieraient pas le vocabulaire qui leur convient
25:58 en fonction, enfin, à propos du conflit entre Israël...
26:01 - C'est-à-dire, s'ils ne disent pas que j'ai le laucide, ils sont dénoncés.
26:03 - Non, mais exactement.
26:04 Et il y a des élèves qui ont mis ça en place.
26:06 La réaction à ma connaissance n'a pas...
26:07 La direction, pardon, à ma connaissance n'a pas réagi.
26:10 Ce qui est en train de se mettre en place
26:13 ressemble véritablement à un système comme celui,
26:16 on l'évoquait tout à l'heure, que les fascistes utilisaient
26:18 dans les années 30, parce qu'il ne faut pas faire la confusion.
26:20 On a le droit de manifester pour Gaza.
26:23 On a le droit de manifester contre, y compris la manière
26:25 dont Israël mène cette action militaire.
26:27 Mais comme le soulignait Elisabeth tout à l'heure,
26:29 là, il se joue autre chose.
26:31 Il se joue une contestation de l'existence même de l'État d'Israël.
26:35 Et c'est cette confusion-là qu'il faut absolument lever.
26:37 - Moi, j'aimerais avoir un petit mot quand même pour les étudiants juifs
26:41 à Sciences Po qui, depuis le 7 octobre, vivent un enfer.
26:45 Ce sont des petites blagounettes profondément antisémites.
26:49 C'est le sentiment finalement d'être rejetés.
26:51 Et ouvertement, ils sont parfois totalement rejetés.
26:54 Moi, j'ai encore en mémoire cette affiche.
26:58 Parce que vous savez, il y a un otage du Hamas
27:01 qui a fait une année à Sciences Po Paris.
27:03 Il y avait cette affiche au sein de Sciences Po Paris qui a été...
27:09 Rien que d'y penser, franchement, ça me met de l'émotion
27:13 parce que ça a été profané.
27:14 Voilà. C'est-à-dire que le fait d'être juif, c'est mal.
27:18 Donc, on n'a pas à voir son visage au sein de Sciences Po Paris,
27:23 au sein de cette grande école.
27:25 Et moi, j'ai un ami juif qui est à Sciences Po Paris
27:27 qui m'a raconté ce qu'il vivait au quotidien.
27:29 Et ça résonne encore chez moi parce que je me dis
27:32 comment aujourd'hui en France, on peut être juif
27:35 et rejeté parce qu'on est juif.
27:36 Mais on est où ici ?
27:38 Mais ça correspond parfaitement à la dichotomie du wokisme.
27:41 Il y a d'une part le dominant et d'autre part le dominé.
27:44 Aujourd'hui, le juif est considéré pour les wokistes
27:48 comme étant un dominateur et il doit être détruit,
27:51 comme l'aile mâle blanc cinquantenaire.
27:53 C'était déjà vrai pour Sartre quand il fait...
27:55 Je crois que Philippe de Villiers, Sartre,
27:57 fait sa préface à Frantz Fanon, si vous voulez.
28:00 Oui, mais c'était déjà un peu vrai.
28:02 C'est pas né de la terre.
28:03 C'est pas né aujourd'hui.
28:06 Aujourd'hui, ce qui se passe, c'est que toutes les minorités
28:08 soi-disant victimes, parce qu'il y a aussi cette tendance...
28:11 Je me permets de vous couper, Maxime,
28:13 parce que c'est une image très intéressante.
28:15 Tout sourire, Eric Coquerel.
28:17 Je rappelle qu'Eric Coquerel, en juin dernier,
28:19 il était avec Madame Traoré à une manifestation interdite
28:24 où tout le monde scandait, tout le monde déteste la police
28:27 et il marchait à côté d'elle.
28:28 Donc, il continue de se mettre entre les forces de l'ordre
28:33 et ces manifestants qui continuent leur sitting,
28:36 ces nuits debout dans le 6e arrondissement.
28:39 Je voudrais qu'on revienne sur les séquences de la journée,
28:42 notamment ces tensions.
28:43 On va voir parce qu'il y a eu ces groupes d'ultra-gauche
28:48 et des militants pro-palestiniens.
28:51 Et vous avez aussi des militants de l'UEJF,
28:54 des militants pro-israéliens qui se sont retrouvés.
28:57 Ça a été source de tension.
29:01 Libérez Macron !
29:14 Nous, on ne veut pas de confrontation.
29:16 Nous, on est là pour empêcher la confrontation.
29:19 Ce qu'on veut, c'est du débat.
29:21 Il nous empêche de débattre.
29:23 Je comprends la colère.
29:25 Je comprends la colère des gens face à des gens
29:29 qui veulent simplement pointer du doigt,
29:32 notamment les étudiants juifs.
29:34 Mais ce qu'on dit, c'est qu'on refuse la confrontation.
29:39 Et on est là pour l'empêcher.
29:41 Ce qui va être intéressant à présent,
29:43 et on reste sur ces images en direct,
29:45 on se posera la question d'ailleurs,
29:46 parce que moi je pensais que l'établissement
29:47 avait été évacué.
29:49 On avait dit aux étudiants,
29:50 "bon vous êtes bien gentils maintenant,
29:52 votre camping, vous le faites ailleurs."
29:54 D'accord ?
29:54 C'est pas dans un établissement comme à Sciences Po
29:56 qu'on passe nos nuits.
29:58 Donc on va gentiment, vous allez rentrer chez vous,
30:00 et puis si vous voulez organiser des manifestations,
30:02 c'est très simple, vous les déclarez à la préfecture,
30:05 et puis ensuite vous manifestez.
30:06 C'est juste un droit fondamental.
30:09 Mais j'ai l'impression que pour l'instant,
30:10 ça se passe pas comme ça.
30:11 Attendez Maxime s'il vous plaît,
30:13 je voudrais qu'on aille aux États-Unis.
30:14 Parce que ce qui est intéressant,
30:16 c'est qu'aux États-Unis, la situation,
30:18 on pourrait se dire qu'elle est bien plus grave qu'en France.
30:20 Parce que c'est une des plus grandes universités.
30:22 On peut se dire aussi que chez nous,
30:25 le plus dur reste à venir.
30:26 Vous voyez le sujet de Marie-Victoire Dieudonné,
30:28 parce que dans beaucoup d'universités,
30:30 la situation est extrêmement tendue.
30:32 Pour des dizaines d'universités américaines,
30:36 les scènes se suivent et se ressemblent.
30:39 Plusieurs centaines d'étudiants pro-palestiniens
30:42 installent leurs tentes sur le campus.
30:44 Ils sont ensuite délogés par les policiers.
30:46 Mais malgré les arrestations et la violence,
30:51 le mouvement d'étudiants américains pro-palestiniens
30:54 se généralise.
30:57 Je suis une étudiante juive pro-palestinienne
31:00 et fière de l'être.
31:01 Il est très important pour moi que les étudiants
31:03 puissent non seulement exprimer leurs opinions
31:06 sur un génocide en cours,
31:08 mais qu'ils puissent le faire sans craindre d'être arrêtés
31:11 ou de soulire des répercussions de la part de l'université.
31:14 Ici à Austin, ils étaient près de 2000 à soutenir la Palestine.
31:19 À proximité, une centaine pour contre-manifester.
31:25 Je suis ici aujourd'hui parce qu'en tant qu'étudiante juive,
31:28 j'ai besoin d'une présence sur ce campus
31:30 parmi cette soi-disant manifestation pacifique.
31:33 Car si notre groupe d'étudiants pro-israéliens n'est pas présent,
31:36 ici, nous deviendrons comme les étudiants de Columbia.
31:39 Nous serons obligés de rentrer chez nous et de nous cacher.
31:42 C'est à l'université Columbia, une semaine plus tôt,
31:46 que le mouvement avait pris de l'ampleur
31:48 avant de se généraliser.
31:49 Depuis, et malgré l'intervention de la police,
31:52 de nombreux étudiants juifs ont quitté le campus
31:54 pour assurer leur sécurité.
31:56 On est en direct avec Elisabeth Guedel,
31:59 notre correspondante aux Etats-Unis.
32:01 Chère Elisabeth, bonsoir.
32:03 J'ai une première question avant de revenir sur l'aspect plus politique,
32:06 parce que j'ai vu que M. Blinken avait réagi,
32:08 que Donald Trump avait réagi.
32:10 Mais je voulais d'abord votre témoignage.
32:12 Vous couvrez l'actualité américaine depuis plusieurs années
32:15 pour CNews.
32:17 Est-ce que vous aviez déjà vécu un tel niveau de tension
32:20 sur le sol américain
32:23 et notamment dans les universités aujourd'hui ?
32:26 Être américain de confession juive
32:29 est devenu quelque chose de très compliqué.
32:31 Alors, les manifestations sur les campus universitaires,
32:37 ça existe depuis longtemps, c'est toujours un lieu,
32:39 vous savez, toujours cette liberté d'expression
32:41 si chère aux Américains,
32:42 et ça s'exprime toujours sur les campus universitaires.
32:46 C'est vrai que là, l'attaque du Hamas du 7 octobre
32:49 a vraiment déclenché.
32:51 Parmi la jeunesse étudiantine pro-palestinienne,
32:55 une dénonciation de cette politique pro-israélienne
33:00 traditionnelle, historique des États-Unis.
33:03 Et donc, c'est ce mouvement, cette jeunesse,
33:05 qu'on n'avait pas senti aussi révoltée,
33:09 aussi dans la dénonciation jusqu'à présent.
33:13 Ça a vraiment été un facteur déclenchant.
33:14 Il y a déjà eu des actes antisémites sur les campus,
33:17 des manifestants qui se sont opposés,
33:19 pro-Israël, pro-palestinien,
33:21 mais c'est vrai que là, ça prend une ampleur particulière
33:24 et ça prend une ampleur nationale.
33:26 Le problème, c'est que, voilà, il y a cette difficulté
33:30 pour les universités américaines, surtout aujourd'hui,
33:33 de faire intervenir les forces de l'ordre.
33:35 Et d'ailleurs, la semaine dernière,
33:37 l'Université colombienne a demandé à la police
33:38 de déloger les manifestants pro-palestiniens,
33:41 de démonter les tentes.
33:43 Eh bien, ça a encore en plus amplifié,
33:46 d'autant plus le mouvement.
33:47 Et ça, j'avoue que je ne l'avais pas vécu.
33:49 Ceux qui ont vécu la guerre du Vietnam
33:51 et qui se souviennent des manifestations anti-guerre
33:55 sur les campus trouvent une certaine similitude.
33:58 Mais moi, depuis toutes ces années,
33:59 c'est vrai que c'est la première fois que je sens une tension,
34:02 une aussi grande tension sur les campus
34:04 et un mouvement qui se généralise.
34:05 Merci Elisabeth pour ce premier témoignage qui était essentiel.
34:08 Le second, revenons sur l'aspect politique,
34:10 parce que ce qui est vrai, c'est que l'administration Biden
34:14 semble être dans l'impasse.
34:16 Et de l'autre côté, vous avez Donald Trump qui dit,
34:19 évidemment, que c'est de la responsabilité
34:21 du président américain.
34:23 Il ne faut pas oublier qu'on est en pleine campagne présidentielle.
34:27 Et donc, vous avez deux mouvements qui se durcissent
34:30 et qui s'opposent, ce mouvement étudiant
34:32 et le mouvement de la droite américaine,
34:35 en pleine campagne, qui demandent aux présidents d'universités
34:39 d'être beaucoup plus fermes sur l'antisémitisme.
34:41 C'est vrai qu'il y a eu des actions.
34:43 Ils ont été, on a entendu les auditions au Congrès,
34:45 des présidents d'universités, en l'occurrence,
34:48 qui n'ont pas su vraiment répondre fermement
34:50 si des appels à la violence, des propos antisémites
34:54 violaient le règlement de leur université.
34:56 Donc, cette droite américaine en a assez qu'il y ait une ambiguïté
35:00 entre liberté d'expression et les appels à la violence.
35:02 Ça ne doit pas, la différence doit être vraiment très nette.
35:05 Qui appelle à remettre de l'ordre, quitte à appeler l'armée ?
35:08 Et ça, évidemment, ça suscite beaucoup d'émotion aux États-Unis.
35:12 Et il y a eu le président de la Chambre des représentants,
35:15 un républicain, Mike Johnson, qui est venu sur le campus
35:18 de l'Université Columbia, j'y étais,
35:20 et il a appelé à la démission de la présidente.
35:24 Donc, on a vraiment ces mouvements qui se durcissent
35:26 avec la campagne, effectivement, Donald Trump,
35:28 qui accuse Joe Biden d'être responsable du fait aussi
35:32 de sa politique un peu floue.
35:34 Il était très pro-israélien au départ, au mois d'octobre,
35:38 et puis il a dû rétropédaler et qui, de toute façon,
35:42 estime que c'est au président Joe Biden,
35:45 au président des États-Unis, de remettre de l'ordre.
35:47 Il faut remettre dans un contexte particulier.
35:49 Le mois prochain, il y a les cérémonies de remise de diplômes,
35:52 les graduations.
35:53 C'est un moment extrêmement important dans la vie des familles.
35:55 Après quatre années de longues études et coûteuses études,
35:59 c'est un moment très important dans la vie des Américains.
36:01 Donc, beaucoup de familles s'inquiètent évidemment
36:03 de ce qui se passe sur les campus pour les graduations.
36:05 Merci, chère Elisabeth.
36:06 Et on reviendra évidemment ce week-end vers vous.
36:08 Et je me tourne vers l'étudiant que vous êtes, Quentin Cotton,
36:12 parce que j'ai entendu tout au long de la journée
36:14 qu'au fond, il ne se serait jamais passé une telle mobilisation,
36:20 il n'y aurait jamais eu une telle mobilisation aujourd'hui,
36:22 sans en fait une sorte de collaboration idéologique
36:26 entre l'Université de Columbia,
36:27 un partenariat entre l'Université de Columbia et Sciences Po.
36:34 Vous lisez les tweets de Rima Hassan.
36:36 La seule chose qu'elle attend, c'est d'avoir les mêmes images
36:38 que ce qui s'est passé à Columbia récemment,
36:41 où les étudiants ont été exfiltrés des bâtiments
36:43 par les forces de l'ordre.
36:45 Elle n'attend que ça.
36:46 Et le problème, c'est que Rima Hassan, il ne faut pas l'oublier,
36:48 elle est quand même septième d'une liste pour les Européennes.
36:51 Et on a l'impression qu'elle porte la voix des Palestiniens,
36:53 mais pas ceux des Français, qui accessoirement
36:55 sont ceux qu'elle est censée représenter au Parlement européen.
36:58 Aussi, Jean-Luc Mélenchon met très largement de l'huile sur le feu.
37:01 Il s'est exprimé en visio à ses étudiants,
37:04 en expliquant qu'ils étaient l'honneur du pays.
37:06 On a compris que le désordre, c'était l'honneur pour la France insoumise.
37:10 On l'avait vu pendant les émeutes.
37:12 De là à soutenir eux maintenant.
37:13 - Mais attendez, les Cantins, ils sont reçus en majesté à Sciences Po.
37:15 - Pardon ?
37:16 - La France insoumise est reçue en majesté.
37:18 - Mais bien sûr qu'elle est reçue en majesté.
37:19 - Ils ont été ovationnés, c'était la grande ovation.
37:22 C'était le "she must go on",
37:24 c'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon arrive, c'est extraordinaire.
37:27 - La gauche à Sciences Po a une route qui lui est dorée.
37:30 Il n'y a que sur les conférenciers invités par les étudiants,
37:32 et que 10% de personnes de droite.
37:34 Voilà.
37:35 La gauche représente plus de 70% des invités aujourd'hui par les étudiants à Sciences Po.
37:41 Donc ça veut dire que le pluralisme disparaît peu à peu.
37:43 Là, pour le cycle de conférences européens,
37:46 Sciences Po, donc ça s'organise entre le Parlement des étudiants et Sciences Po,
37:49 donc Sciences Po a bien une patte dedans.
37:51 Ils n'ont invité pour le moment que des gens de gauche.
37:53 Donc vous avez Monsieur De Fonteyn pour le PCF,
37:55 pour le PS, Monsieur Glucksmann,
37:57 pour la France insoumise, Madame Aubry.
38:00 Et c'est tout, c'est les gauches.
38:02 - Il a fait l'arconne.
38:03 - Madame Toussaint.
38:04 - Madame Toussaint, exactement.
38:05 - Ah, Madame Toussaint a été invitée, tant mieux.
38:07 - Donc toute la gauche a été invitée.
38:09 Nous, on attend toujours de voir Monsieur Bellamy.
38:11 Et Monsieur Bardella, premier des sondages.
38:14 - Et surtout aux États-Unis, la patronne d'Harvard a dû démissionner.
38:19 Elle n'a pas pu empêcher les insultes antisémites,
38:22 elle n'a pas pu empêcher les débordements sur le campus d'Harvard.
38:24 C'est Harvard quand même.
38:26 Les bras nous en tombent.
38:27 - Elle n'a surtout pas su les condamner.
38:29 - Elle n'a pas su les condamner, vous avez parfaitement raison.
38:32 Ici, il n'y a jamais, jamais de sa moindre sanction.
38:36 - Ils ont sanctionné des profs qui n'étaient pas walkistes.
38:39 - Oui, c'est ça, mais il n'y a jamais de sanction contre simplement de démission.
38:44 Je ne dis même pas qu'il faut les virer, les lâcher.
38:49 Je dis juste, simplement, ils ne font pas leur boulot.
38:52 Parce que les autres étudiants, ils ont quand même le droit d'aller faire.
38:56 - La majorité des étudiants veulent retourner en cours aujourd'hui.
38:58 Et là, ils n'ont rien vu de la Palestine.
39:00 Tout ce qu'ils ont vu, c'est une école bloquée,
39:02 une bibliothèque inaccessible à 10 jours des examens quand même,
39:04 il faut le rappeler aussi, qui vont être sûrement reportés à cause de ça.
39:07 Voilà, des cours annulés au dernier moment par mail assez bref,
39:11 dans lequel on vous explique que ce n'est pas possible, il y a trop de bazar.
39:13 Enfin, à un moment donné, rien ne va.
39:14 Nous, on demande moins de pitié, moins de dialogue, plus d'autorité.
39:17 - Et puis ça coûte cher quand même si on se pauvre.
39:18 Il y a plein d'étudiants qui se retrouvent à ne pas pouvoir suivre des cours.
39:20 - Ils payent les frais de scolarité.
39:23 - Je vous propose d'écouter Rima Hassan, présente cet après-midi,
39:27 qui l'avait bien annoncé et qui appelle au soulèvement cet après-midi.
39:33 - Ce qui se passe ici est extrêmement important.
39:36 Les étudiants sont en train de guider, à mon sens, notre société,
39:39 comme c'est le cas d'ailleurs aux États-Unis et dans plein de pays à travers le monde.
39:43 Nous devons de les écouter.
39:45 L'objet pour moi, c'est surtout d'être solidaire du mouvement.
39:48 Je ne suis pas là pour faire de grands discours.
39:50 L'idée, c'est de les soutenir, de leur dire qu'ils sont du bon côté de l'histoire
39:53 et de dénoncer une position qui est extrêmement lâche de Sciences Po s'agissant de la situation à Gaza.
39:59 Ça fait déjà quand même plusieurs semaines que les étudiants se mobilisent,
40:02 font des tribunes, font des communiqués, demandent à la direction de prendre enfin ses responsabilités
40:06 s'agissant de cette actualité internationale qui est brûlante
40:09 et qui mobilise les étudiants et de le faire en responsabilité.
40:12 On constate aujourd'hui que malheureusement, ce n'est pas chose faite
40:15 et les étudiants ont raison d'embrasser ce soulèvement.
40:19 - Rappelle-toi, Rima Hassan, la semaine prochaine, sera convoquée pour apologie du terrorisme.
40:24 Allez-y, Maxime.
40:24 - Ce qui est dérangeant, c'est quand même l'irrespect complet des lois de la République.
40:27 Parce qu'il y a une manifestation pro-Palestine.
40:30 Soit on est dans une République, chacun a le droit de défendre ses valeurs.
40:33 Après qu'elle bifurque sur du pro-Hamas, effectivement, ça devient indigne et elle doit être interdite.
40:38 Mais à partir du moment où vous avez la force publique qui vient vous dire
40:41 "C'est bon, c'est fini, la cour de récré est terminée, la manifestation doit s'arrêter,
40:44 la rue Saint-Diome doit être libérée"
40:46 et que ces jeunes restent et font du sitting, quitte à dire à la force de l'ordre
40:49 "Utilisez la force, en gros, tapez-nous dessus, utilisez votre lacrymogène"
40:53 là, ça démonte quand même tout ce qu'il y a au plus profond de l'extrême gauche,
40:57 c'est-à-dire l'irrespect de la République.
40:58 Parce que les manifestations de droite, et je me souviens de la manifestation
41:01 qui avait lieu en novembre à la suite des crimes qui ont été perpétrés le 7 octobre,
41:05 les manifestations qui avaient été par une grande partie de la population
41:09 qui était pro-juive ou juive,
41:11 elles se sont faites dans un parfait respect des lois de la République.
41:14 Les dispersions en fin de manifestation ont été faites calmement,
41:17 les policiers ont été respectés.
41:18 Donc il y a un moment, si on ne vient pas faire comprendre à l'extrême gauche
41:21 par des poursuites judiciaires le cas échéant qu'elle doit respecter la loi de la République,
41:25 on ne viendra pas s'étonner demain que des violences légitimes...
41:28 - Ce qu'il y a d'inquiétant, Maxime, c'est que l'extrême gauche
41:31 joue sur les fractures de la société française.
41:34 - Mais les entretiennent en fait.
41:34 - Soit on est dans un camp, soit on est dans un autre,
41:37 avec une instrumentalisation notamment de nos compatriotes musulmans.
41:41 Beaucoup de musulmans ne se reconnaissent pas dans le discours d'extrême gauche
41:44 et en ont marre d'être utilisés finalement à cette fin.
41:48 Et on voit bien la stratégie.
41:50 C'est le chaos par le chaos.
41:52 Pour le chaos, c'est de bordéliser un maximum la société française
41:57 pour en effet qu'il y ait une forme de révolte qui va à l'encontre
42:00 finalement de nos principes républicains et démocratiques.
42:03 Et c'est pour ça que la France insoumise est dangereuse.
42:05 - Kevin, le CRS noir lors des manifestations dans le tribunal judiciaire dans le 17ème,
42:09 la manifestation Traoré.
42:11 Qui avait eu lieu en 2020.
42:12 Vous aviez eu un CRS noir qui avait été insulté par les manifestants
42:16 parce qu'il était CRS et noir.
42:19 Et en fait on est dans la même logique, dans la même lignée.
42:21 Sont des ennemis tous ceux qui ne défendent pas soi-disant les minorités.
42:25 - Non pas les minorités.
42:27 Parce que cette semaine les Nations Unies ont publié des éléments
42:30 sur le drame qui se passe à l'heure actuelle au Soudan.
42:32 Il y a entre 500 000 et 1 million de personnes selon les ONG
42:35 qui pourraient mourir de faim au Soudan.
42:38 Le pays dans lequel à l'heure actuelle il y a le plus de réfugiés,
42:41 dans lequel il y a le plus de gens en situation de famine, c'est le Soudan.
42:44 Donc encore une fois il ne s'agit certainement pas de dire
42:46 parce que c'est pire au Soudan, on s'en fiche de ce qui se passe à Gaza.
42:49 Ça n'est pas le cas.
42:50 Évidemment que la situation des Palestiniens à Gaza est tragique.
42:53 Mais quand Mme Hassan dit qu'elle est du bon côté de l'histoire,
42:55 non parce que Mme Hassan pourrait demander des comptes au Hamas.
42:59 Elle pourrait demander des comptes à la République islamique d'Iran.
43:01 Elle pourrait demander des comptes au Qatar.
43:03 Le fait-elle ? Non.
43:04 Elle ne demande des comptes qu'à Israël
43:06 et à ceux dont elle estime qu'en France, ils seraient des relais d'Israël.
43:10 Et on a vu des soutiens à Mme Hassan dire que la France était une colonie israélienne.
43:14 Donc il y a un moment, on peut le tourner dans tous les sens qu'on veut,
43:17 mais enfin quand même tout ça sointe profondément l'antisémitisme,
43:21 même s'ils ne l'assument pas en public et qu'ils passent leur temps à le démentir.
43:25 Mais cette situation-là, il faut arrêter de tolérer qu'elle puisse dire
43:29 qu'elle est du côté, que les gens qui soutiendraient de cette manière-là
43:33 la cause palestinienne seraient du bon côté de l'histoire parce que c'est faux.
43:36 Il y a bien d'autres manières de soutenir la cause palestinienne.
43:39 Et moi je me souviens toujours de ce que Habib Bourguibal, président tunisien,
43:42 avait dit aux Palestiniens en 1965.
43:44 Il leur avait dit "à force de suivre ceux qui vous entraînent sur la voie du tout ou rien,
43:48 vous finirez avec rien".
43:50 Mme Hassan est exactement du bois de ceux qui les ont entraînés sur la voie du rien.
43:55 Il est temps qu'on s'en rende compte et qu'on se rende compte que la défense des Palestiniens,
43:59 ça n'est pas la France insoumise.
44:00 La France insoumise est en train d'aggraver la tragédie vécue par les Palestiniens.
44:04 - Mais pas seulement la défense des Palestiniens, la défense des musulmans,
44:07 parce que pour l'instant, Kevin, 70% de ceux qui ont voté, votent LFI.
44:12 - Ah mais je n'ai pas dit le contraire.
44:13 - En revanche, ce qui est très intéressant, c'est ce qu'a dit Maxime Thiebaud,
44:16 c'est-à-dire que demain, il y a une manifestation en plein cœur de Paris, d'ultra droite,
44:21 au pied d'une université prestigieuse.
44:25 En cinq minutes, c'est réglé.
44:27 En cinq minutes, vous avez les forces.
44:28 Et tant mieux que d'ailleurs les manifestations s'envahissent, qu'elles soient interdites,
44:32 et que quand on est hors la loi, on répond, on a des comptes à rendre.
44:36 - Je voudrais redire un mot sur le sort des étudiants juifs, pas qu'à Sciences Po.
44:40 Je ne sais pas ce qu'il faut faire, si vous voulez, mais moi j'entends des tas de témoignages,
44:44 effectivement, de gens qui ont cessé d'aller en cours pour certains.
44:46 - Bien sûr.
44:47 - Qui ont peur.
44:48 Et surtout moi, écoutez, quand j'entends des jeunes comme ça me dire qu'ils vont à la fac,
44:54 la peur au ventre, là, je ne sais pas ce qu'il faut faire,
44:56 mais en tous les cas, il y a une chose qui est sûre, c'est que ça devrait être quand même quelque chose.
45:01 Et je sais qu'ici, on ne cesse d'en parler,
45:04 mais je dois vous dire que ça me fait ça et les images de Colombien,
45:08 j'ai l'impression quand même de cauchemar.
45:10 - Que ce soit des Français de confession juive étudiants,
45:15 ou même des Français de confession juive tout court.
45:17 Cette semaine, j'ai été interpellé par deux jumelles qui nous ont dit
45:20 "mais on n'a pas envie de partir, on est bien chez nous,
45:24 on n'a pas envie de partir, on a peur de ce qui se passe au quotidien".
45:27 Voilà les témoignages que vous pouvez avoir.
45:29 - Je voyais cette semaine un écrivain juste américain,
45:33 d'un mot qui disait "toute ma vie juif", ou l'exprime comme tel,
45:37 et qui disait "toute ma vie, j'ai méprisé les Juifs européens des années 30 et 40
45:42 parce qu'ils s'étaient laissés faire, parce qu'ils n'avaient pas vu venir le danger".
45:45 Et là, brutalement maintenant, je comprends.
45:48 Je comprends ce qui leur est arrivé, je comprends ce qui s'est passé,
45:51 parce que je redoute que ce soit ce qui est en train d'arriver aussi.
45:54 Alors, il parle du cas américain, qui est beaucoup plus violent
45:57 en ce qui concerne les Juifs dans les universités,
46:00 mais quand même, le fait que des gens en arrivent à exprimer ça publiquement,
46:05 ça dit quelque chose du monde dans lequel nous vivons.
46:06 - Les députés de la France Insoumise, tous sourires,
46:09 heureux d'être présents à cette mobilisation au pied de Sciences Po.
46:15 Rappelons que certains députés se sont mis entre les CRS et les manifestants,
46:20 évitant, donc bloquant l'évacuation de cette manifestation.
46:25 Jean-Luc Mélenchon d'ailleurs, qui a réagi là-dessus,
46:28 on va découvrir son tweet à Jean-Luc Mélenchon,
46:31 "il faut protéger la jeunesse de Sciences Po des violences dont elle est menacée,
46:34 avec Portes et Le Gavre.
46:37 Députés Insoumis, vous devez vous interposer si vous voulez agir contre le génocide à Gaza,
46:42 ceux qui résistent sont l'honneur de la France, sous les yeux du monde."
46:47 Voilà les messages, le bruit, le bruit et la fureur.
46:52 - Quand cela, quand cela, Mathilde...
46:54 - Mais c'est le grand soir !
46:55 - On a l'impression qu'il est lui-même entraîné.
46:57 - Mais c'est le grand soir !
46:58 - Quand cela, Mathilde, c'est...
46:59 J'ai l'impression que nos hommes politiques ont peur,
47:02 ont peur que ça pète en banlieue.
47:04 Au moment du 7 octobre, j'ai entendu quand même le président de la République
47:08 dire "attention à l'importation du conflit israélo-palestinien".
47:11 Mais il est déjà là depuis longtemps,
47:13 l'antisémitisme est déjà présent depuis longtemps.
47:16 Et la vérité c'est qu'on a apeuré face en effet à cette jeunesse fanatisée
47:21 parce qu'on a peur qu'il y ait des relais dans les banlieues.
47:23 Et la prophétisation de M. Mélenchon de la Révolution,
47:27 c'est ce dont les politiques ont peur de ça.
47:30 Et c'est inquiétant.
47:31 On est à un moment de l'histoire où l'antisémitisme est en train à nouveau d'exploser.
47:35 Et j'ai l'impression qu'on n'en prend pas conscience.
47:37 Et cela, partout en Europe.
47:38 - Non mais on en prend conscience.
47:39 Mais maintenant, soyons clairs,
47:41 parce qu'on peut réprimer ceux qui transgressent la loi.
47:44 On devrait le faire, on ne le fait pas assez.
47:46 Évidemment, maintenant on a affaire à un mouvement, à une idéologie.
47:50 Tu ne combats pas une idéologie simplement avec des lois.
47:53 - Oui, absolument.
47:54 - Donc la question c'est comment, et ça ce n'est pas au président de le faire,
47:59 comment, de quelle façon on mène le combat idéologique ?
48:02 Parce que, si vous voulez, il y a derrière eux toute une jeunesse
48:05 qui est peut-être, elle aussi, instrumentalisée.
48:08 Je veux dire, dans les facs, ils n'entendent que ça.
48:11 Je ne sais pas, enfin, il me semble qu'on devrait aussi se poser ces questions-là.
48:14 On ne va pas attendre tout de M. Attal ou de M. Macron.
48:17 Je veux dire, cette bataille, elle doit être menée.
48:20 - Non mais vous parlez d'une bataille idéologique.
48:22 - Oui, bien sûr.
48:22 - Ça s'appelle, non mais ça c'est une bataille idéologique,
48:24 c'est entre les politiques lors des élections, lors des débats, etc.
48:30 Moi, ce que je vois dans cette image, c'est aussi l'impuissance publique.
48:35 L'impuissance publique, c'est-à-dire que normalement, ce n'est pas très compliqué.
48:39 C'est-à-dire que quand vous êtes hors la loi, vous répondez de ce que vous venez de faire.
48:44 Et en fait, c'est des semaines et des semaines d'inquiétude, de crainte,
48:49 que la question et que ce sujet s'embrasent sur notre sol.
48:54 Et donc, vous laissez pendant toute une journée et on se fait des sittings.
48:58 - On l'a vu aux États-Unis avec BLM.
49:00 - On bloque l'université, on menace des journalistes.
49:03 Vous avez vu un...
49:04 - Bien sûr, vous avez raison, il y a un tweet de Jean-Luc Mélenchon.
49:08 - Mais ce qui est intéressant, c'est que les filles semblent avoir élu domicile maintenant là.
49:13 Mais juste un mot, ce Black Lives Matter aux États-Unis, on a vu ça aussi.
49:17 On disait, nous les flics, laissez les pillages, laissez...
49:20 - Oui, il y a une peur.
49:21 Les images que vous avez là, c'est le paroxysme d'une absence totale de réaction de la part de Sciences Po.
49:25 Depuis des mois, ils font des parades à midi, 20, tous les jours depuis au moins 12 mars,
49:30 en péniche, dans laquelle ils sont avec les mégaphones.
49:33 Et ils crient très fort ce qui dérange les salariés, ce qui dérange l'enseignement,
49:35 ce qui dérange les élèves qui passeraient dans le couloir.
49:38 Donc, tant qu'il n'y a pas de réaction de la part de Sciences Po aussi envers ces étudiants-là,
49:41 nous, on n'avancera pas en tout cas en interne.
49:43 Là, je viens d'apprendre qu'à Reims, il y a ce même type de blocage au sein de l'établissement qui est occupé.
49:49 L'administration est allée donner des vivres aux étudiants.
49:51 - Comment vous voulez avancer ?
49:52 - A Reims, aujourd'hui ?
49:54 - Ils sont allés donner de Sciences Po à Kevin Reims.
49:56 - On parlera également de Sciences Po menton demain.
49:58 - Ah ! Vous allez avoir beaucoup...
50:00 - Non, mais parce que la députée Alexandra Masson, elle demande la fermeture de Sciences Po.
50:04 - Ah, quand même ?
50:04 - Sciences Po menton, elle dit, il faut fermer Sciences Po menton.
50:07 Il y a des actes antisémites.
50:09 Il y a des... Non, mais parce qu'il y a des actes antisémites qui se multiplient.
50:13 Elle alerte depuis des mois l'établissement de Sciences Po menton.
50:18 Il y a Éric Ciotti qui, la semaine dernière, a dit à un moment,
50:20 on va se poser la question des subventions qui sont accordées à Sciences Po menton,
50:27 parce que ce n'est pas possible.
50:28 Vous avez des étudiants qui ont témoigné chez nous, qui disent, mais nous, on ne peut même plus y aller.
50:31 - Ce qui est intéressant, c'est de voir qu'aujourd'hui, c'est le Rassemblement national qui défend les Juifs.
50:35 - Peut-être M. Estrosi...
50:36 - Non, pas l'extrême gauche, le Rassemblement national, en effet, défend les Juifs.
50:40 Et je me souviens qu'il y a encore quelques semaines,
50:42 Rivarol, journal des prêtes-droites, avait encensé Jean-Luc Mélenchon.
50:46 - C'est terminé, merci pour... Vraiment, pardonnez-moi, ça va tellement vite.
50:49 On a couvert ce qui s'était passé tout au long de la journée pendant 50 minutes.
50:54 Je voudrais saluer tous les reporters qui sont sur le terrain, les reporters de CNews.
50:58 Je voudrais saluer Raphaël et Audrey, qui ont été malmenés cet après-midi, la lâcheté de ces personnes.
51:06 Cet individu qui s'est attaqué à une jeune femme de 27 ans, journaliste du travail.
51:10 - Il ne s'est pas interposé aussi.
51:11 - Le parlementaire, il a dit "arrête, pas de violence".
51:14 Il est plus courageux quand il est en commission pour montrer des unes de journaux.
51:18 - Il se serait fait lyncher, il aurait bougé le poteau.
51:20 - Allez, s'il vous plaît, je me fais gronder.
51:21 Je vous présente mes excuses, je remercie toutes les équipes en régie.
51:24 On se retrouve demain matin, mais l'info se poursuit évidemment sur CNews
51:28 et on continue de suivre l'évacuation de la rue, au pied de cette mobilisation, au pied de Sciences Po.
51:35 Merci à tous.
51:36 ...

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