• il y a 8 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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00:00 -20h sur CNews. Paul Melun, Frédéric Durand, Véronique Jacqui et Pierre-Marie Sèvres, directeurs de l'Institut pour la justice.
00:08 Merci à tous les quatre d'être avec nous. Beaucoup de questions judiciaires, de faits de société liés à des faits malheureusement dramatiques qu'on va commenter dans un instant.
00:16 Mais avant cela, c'est le point sur l'information avec Augustin Donadieu. Bonsoir Augustin.
00:20 -Bonsoir Eliott, bonsoir à tous. L'ultra-violente de nouveau au coeur de l'actualité. Cette fois-ci, ça se passe en Vendée.
00:26 Un brancardier a été grièvement blessé hier après avoir été passé à tabac par des proches d'un patient. Ce dernier venait pour une simple brûlure,
00:34 mais ses accompagnants ont estimé que la prise en charge médicale n'était pas assez rapide après seulement 15 minutes d'attente.
00:40 Le brancardier est actuellement en soins intensifs. Le ministre de la Santé lui a apporté son soutien sur Twitter et a condamné cet acte odieux et lâche selon ses mots.
00:50 Le Premier ministre Gabriel Attal annonce une série de mesures pour favoriser l'accès aux soins de ville. Parmi elles, l'augmentation des places en deuxième année de faculté de médecine,
00:59 une sanction de 5 euros pour les patients qui poseraient un lapin à leur médecin ou encore la possibilité pour les pharmaciers de prescrire eux-mêmes des antibiotiques contre les angines ou les cystites par exemple.
01:10 Et après six mois de guerre au Proche-Orient, Israël prépare une opération à Rafa au sud de la bande de Gaza, annonce faite par le ministre de la Défense israélien.
01:18 Quelques heures plus tôt, Tzal annonçait pourtant retirer ses troupes au sud de cette bande de Gaza. Alors l'objectif selon le ministre est bien de préparer la poursuite des missions au Proche-Orient.
01:30 Merci beaucoup Augustin, donnez adieu à la Une ce dimanche et nous allons être très prudents. Pourquoi ? Parce que l'enquête est en cours.
01:36 Je crois qu'il y avait encore des perquisitions du côté de Lyon dans une situation digne d'un Scorsese, puisque vous avez 70 kilos de cannabis qui ont été retrouvés au domicile de la maire d'une commune qui s'appelle la commune d'Avalon.
01:52 C'est une commune de 7000 habitants non loin de Dijon. C'est une opération qui a été menée dans le cadre, vous savez, l'opération spéciale Placenet.
02:00 C'est une maire socialiste, elle s'appelle Jamila Absaoui. Elle a été placée en garde à vue. Je pense que Célia nous l'expliquera, mais je crois que son frère avait été condamné justement, en tous les cas emprisonné pour des faits de trafic de stupéfiants.
02:16 Donc pour le coup, on va être très, très prudents. Et on a notre envoyé spécial Thibault Marcheteau qui est sur le terrain.
02:22 Et moi, la première question que je vous pose d'abord, c'est est-ce que les perquisitions sont toujours en cours ? Peut-être que vous n'avez pas l'information Thibault, mais que vous ont dit les habitants qui doivent être là sous le choc ce soir ?
02:34 Écoutez, les perquisitions sont terminées. La dernière s'est terminée à la mairie à 17h ce dimanche. Évidemment, j'ai pu parler avec tous ces avalonnais et cette annonce, elle a fait l'effet d'une bombe.
02:47 Personne ne pouvait soupçonner la maire d'avoir chez elle 70 kilos de cannabis. Donc il y a eu ces perquisitions, la perquisition de la mairie qui se trouve juste derrière moi, la perquisition de son commerce, une pharmacie et également la perquisition de ce domicile.
03:02 Ici, dans cette ville d'Avalon, il y a 6000 habitants. Évidemment, cette nouvelle s'est répandue très vite par les réseaux sociaux, mais également par la presse locale. Elle a fait l'effet d'une bombe.
03:11 Tout le monde est abasourdi, n'a pas les mots. Beaucoup m'ont dit "je n'ai pas les mots pour interpréter cette nouvelle". Je vous propose d'écouter les avalonnais que j'ai pu interroger cet après-midi.
03:20 Quand j'ai appris ça, ça m'a un peu choqué parce que bon, après c'est comme dans toutes les villes, il y a forcément du trafic un peu partout. Moi, je ne suis pas trop dans ça, donc je ne connais pas trop. Mais oui, c'est quand même un peu choquant, surtout qu'Avalon, c'est quand même une assez belle ville, je trouve.
03:34 C'est une choc. C'est une maire qui a fait une grande différence pour notre ville. On adore Avalon. C'est une ville très belle, qui bouge. Donc c'est un grand dommage.
03:45 Ça m'avait surtout fait mal pour Avalon parce que je respecte beaucoup Mme Jamila Abt-Zehoui. Et puis tout le déchaînement sur les réseaux, ça c'est vraiment pourri. On ne sait rien, on ne sait rien de l'histoire.
03:56 Elle est déjà enterrée et ça fait du mal à Avalon.
04:01 Vous avez entendu la réaction des habitants d'Avalon, mais vous l'avez dit, Elliot, et également c'est le cas, c'est ce que je constate sur le terrain, les habitants restent très prudents quant à l'implication de la mairesse dans ce trafic de drogue, en tout cas l'hébergement de cette drogue à son domicile.
04:16 En tout cas, à la suite de ces perquisitions, la mairesse a été placée en garde à vue avec six personnes, dont ses deux frères.
04:22 Pour toutes les informations, et c'est pour ça qu'évidemment il faut attendre que le parquet puisse communiquer.
04:29 Nos confrères de Valeurs Actuelles expliquent qu'a été découvert également au domicile un kilo de cocaïne en plus des 72 kilos de cannabis ou 70 kilos de cannabis.
04:42 Célia Barotte du service Police Justice revient sur ces perquisitions.
04:46 Depuis une semaine, une opération placenet est menée dans le département de Lyon, une opération qui devrait se poursuivre dans les prochains jours.
04:53 Les enquêtes de la brigade de recherche d'Avalon ont donné lieu à des perquisitions ce matin, notamment pour du trafic de stupéfiants.
05:00 Au cours de ces perquisitions, on peut relever une saisie importante d'au moins 70 kilos de cannabis qui ont été retrouvés au domicile de Jamila Absaoui, la maire d'Avalon.
05:10 Elle a été interpellée aux côtés de six autres personnes. 75 gendarmes ont été engagés sur cette opération.
05:17 Et à savoir, selon une source proche du dossier à notre rédaction, le frère de Jamila Absaoui vient tout juste de sortir de prison pour notamment des affaires de stupéfiants.
05:28 Donc c'est pour ça que moi je donne juste les informations, je ne vais pas vous demander de commenter cette affaire-là.
05:35 Bien au contraire, on va attendre de savoir ce qu'il se passe. Ce qui est certain, c'est que depuis des semaines, en revanche, si on prend de la hauteur, qu'on ne va pas sur ce fait très précis,
05:46 vous avez une lutte active contre le trafic de drogue. Et puis vous avez cette fameuse commission sénatoriale où passent devant les sénateurs des magistrats, passent des ministres
05:58 qui vous expliquent tout ce qu'aujourd'hui il y a un risque d'une France en voie de cartélisation, avec un risque d'une France qui serait aux mains des délinquants avec des narcovilles.
06:09 Et le propre d'une narcoville ou d'un narco-État, c'est que vous ayez des juges qui soient sous-doyés, vous ayez des policiers qui soient sous-doyés ou encore des élus, Pierre-Marie Sèvres.
06:19 Oui, c'est vraiment pour moi même le danger principal de la progression du trafic de drogue, outre évidemment la santé publique, etc. Et l'économie parallèle, c'est la corruption.
06:28 La corruption, il faut bien réaliser que ça détruit un État. Quand vous avez des juges qui ne sont plus indépendants, et là ce n'est même plus idéologie ou autre chose,
06:36 non, non, c'est qu'ils sont achetés, qu'ils sont payés. Quand c'est des maires, et je rappelle une affaire qui a eu lieu il y a quelques années à Chanteloup-Lévin,
06:41 pour la petite histoire, c'est une affaire, c'est une ville au bord de la Seine magnifique dans laquelle Balzac passait ses week-ends, et la ville de Chanteloup-Lévin a vu sa mère, pareil, être arrêtée.
06:52 Et le procès est toujours en cours, on n'a pas encore eu de décision juridique.
06:56 Donc pour l'instant, elle est présumée innocente. Et là, encore une fois, sur Avalon, je préfère préciser et me répéter, quitte à me répéter plusieurs fois,
07:04 il est possible qu'elle n'y soit absolument pour rien. Elle a un frère qui était lié au trafic de drogue, peut-être que c'est son frère.
07:10 Et moi, je ne veux pas faire des peut-être.
07:12 Vous avez raison.
07:13 Et je ne veux pas... Pour l'instant, je donne l'information, parce que c'est une information importante.
07:17 Saisir 70 kilos au domicile d'une mère, moi, je n'avais jamais vu ça. Donc je donne l'information, mais je ne veux pas en tirer des conséquences.
07:24 En revanche, je voudrais qu'on reste sur le côté trafic de drogue et risque d'une France en voie de cartélisation.
07:32 300 000 personnes vivent directement ou indirectement du trafic de drogue en France.
07:35 C'est ça qui m'intéresse.
07:36 C'est énorme.
07:37 Paul Melun, un petit mot et ensuite on accélérera.
07:40 Là où la France pourrait, si on reprenait les termes des magistrats qui avaient été interrogés, cette audience avait fait grand bruit, effectivement,
07:46 quand ils parlaient, vous vous souvenez, de Narcoville. Là où il peut y avoir peut-être un lien avec notre situation,
07:50 je pense que ce n'est pas tant sur la corruption de nos magistrats ou de nos élus, parce que là, je crois qu'on n'est pas en France tout à fait touchés
07:56 et pas dans la même mesure, en tout cas, que les pays d'Amérique du Sud ou certains pays d'Amérique du Sud.
08:01 Là aussi, il faut être très prudent. Donc je ne mettrais pas tout à fait le débat là.
08:03 Moi, je le mettrais vraiment sur le rôle pivot, le rôle central qu'ont les trafiquants de drogue dans un certain nombre de quartiers.
08:10 Le monopole de la violence légitime qu'ils ont acquis.
08:13 Vous vous souvenez de ces scènes où les barrières étaient levées par des dealers qui interdisaient ou qui autorisaient l'accès à des quartiers
08:18 sur des territoires de la République.
08:19 Ça se passe, je crois, toujours aujourd'hui, on peut le dire.
08:21 Le rôle délétère qu'ils ont dans l'embrigadement et dans la violence de jeunes gens qui, à peine mineurs,
08:26 sont appelés à aider dans les trafics et à suppléer pour des sommes d'argent importantes.
08:30 La violence qui en découle, etc. Pour moi, c'est plus ça le sujet.
08:34 Et effectivement, même si tout n'est pas parfait, on peut tout de même dire que ces opérations place nette vont dans le bon sens.
08:40 Véronique ?
08:41 Oui, alors ça va dans le bon sens, effectivement, parce que Gérald Darmanin annonce ce soir qu'en six mois,
08:47 trois tonnes, six de drogue ont été saisies, qu'il y a eu 7000 interpellations,
08:52 qu'il y a 11 millions d'euros d'avoirs qui ont été saisis.
08:55 Donc c'est quand même énorme.
08:57 Après, effectivement, on voit ce qui se passe à Marseille, à la Castellane, par exemple.
09:00 Ce sont quand même des opérations coup de poing.
09:02 Il faudrait franchement que les policiers qui sont sur place restent pas deux ou trois mois ou six mois,
09:07 mais deux ou trois ans.
09:08 C'est-à-dire qu'en fait, la suite du feuilleton de cette opération place nette,
09:12 c'est malheureusement une véritable reconquête des territoires, parce que sinon, on n'y arrivera pas.
09:17 Il faudrait une police qui reste sur place.
09:19 Il faudrait même qu'on rase franchement certains quartiers.
09:22 Vous m'avez dit 11 millions en six mois, c'est ça de saisie ?
09:26 Je regardais, j'ai tapé très rapidement.
09:28 Vous savez que le trafic de drogue, par exemple, c'est 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023 en France.
09:32 Oui, mais là vous êtes en France.
09:34 En France, en France, en France.
09:35 Non, en France, c'est plus que ça.
09:36 Non, les derniers chiffres qui ont été donnés en commission parlementaire, c'était 3 milliards et demi.
09:47 Le ministre disant qu'on était le maire, sans doute, largement de la réalité.
09:51 Donc on est plutôt autour sans doute de 4 à 5 milliards d'euros, entre 250 000 et 300 000 personnes qui travaillent dans la filière.
10:00 Et puis entre 4 et 5 millions de consommateurs.
10:03 Et tant que vous aurez 4, je me tue à le répéter, mais tant que vous aurez entre 4 et 5 millions de consommateurs,
10:09 c'est-à-dire une telle demande, vous aurez toujours une offre en face.
10:12 Vous pouvez faire ce que vous voulez.
10:14 Vous pouvez laisser des flics 24 heures sur 24, vous rasez des quartiers, ça ne changera absolument rien.
10:19 Ça se déplacera, ça ira ailleurs et le business continuera.
10:22 Donc ou alors on prend les choses réellement au sérieux, on se dit, bah oui, le consommateur doit être…
10:26 Parce qu'aujourd'hui, vous vous en sortez avec 230 euros, en réalité, le consommateur.
10:30 S'il se fait attraper en flagrant délit, ça lui coûte 230 euros.
10:35 Enfois, c'est beaucoup les moyens de payer ça sur l'année s'il se fait attraper une fois.
10:39 Donc on n'est pas dans une politique, je dirais, qui peut porter ses flics, qui épuise la police.
10:45 Alors je ne dis pas qu'il n'y a pas de la bonne volonté, il y a de la volonté, ça c'est sûr.
10:48 Mais on épuise de la police pour des trafics qui se déplacent.
10:51 Allez, autre sujet. Je ne voudrais pas qu'on reste trop longtemps, mais comme c'est une information importante,
10:54 et je remercie quand même Thibault Marcheteau d'avoir tendu le micro aux habitants d'Avalon,
10:58 et je le répète, cette mère, elle est présumée innocente,
11:01 elle a une famille, un contexte familial qui fait que peut-être qu'elle subit ce qui s'est passé,
11:07 et moi, peut-être, je ne veux pas, je veux les évacuer.
11:09 Donc je donne l'information, on arrête de débattre.
11:11 Vous êtes un contre-inspectieux de ce que vous dites.
11:12 Et j'aime beaucoup, vous avez entièrement raison, c'est très bien de voir ça.
11:16 Parlons à présent d'un fait absolument dramatique, à savoir la mort de Shams Eddin.
11:21 J'y pensais cet après-midi, je me suis dit que dans ce drame-là,
11:26 on retrouve la même émotion, la même sidération et la même colère
11:31 qu'après la mort de Lola, qu'après la mort de Thomas.
11:34 C'est-à-dire que ce gamin, il n'y a aucune mobile qui permettrait de comprendre pourquoi il est mort,
11:41 ou d'expliquer. Et à travers ce drame, il y a des questions sociétales essentielles
11:49 sur l'ultra-violence, sur l'impunité des délinquants, sur le laxisme judiciaire.
11:55 Et tout au long du week-end, je me suis dit, mais il faudrait en faire des heures.
12:00 Non pas pour tomber dans le voyeurisme, c'est pas l'affaire Émile, c'est pas ça.
12:06 Parce que c'est des questions essentielles qu'on doit se poser pour la France de demain.
12:10 Et comment répondre à cette ultra-violence-là ?
12:13 Il s'avère que le parquet a communiqué il y a quelques minutes, c'était juste avant 18h,
12:18 trois de ces personnes étaient issues de la même fratrie,
12:21 elle parle des cinq personnes qui ont été placées en garde à vue.
12:23 Le majeur de 20 ans, un des mineurs de 17 ans et la mineure de 15 ans.
12:27 Les deux frères avaient appris plusieurs jours auparavant que la sœur correspondait
12:31 avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité.
12:35 Craignant pour sa réputation et celle de leur famille,
12:37 ils avaient enjoint à plusieurs garçons de ne plus rencontrer en contact avec elle.
12:41 Compte tenu notamment des risques de concertation et de pression,
12:44 ainsi que du trouble majeur à l'ordre public suscité par l'extrême gravité des faits,
12:48 le placement en détention provisoire des quatre premiers gardés à vue est requis.
12:54 Et pour la mineure, il n'y a pas de placement en détention provisoire qui est requis.
12:59 Qu'est-ce qu'on comprend ?
13:00 On comprend qu'il y a un échange de messages, peut-être sexuels,
13:07 entre Shams Eddin et cette jeune fille de 15 ans, que les grands frères s'en mêlent.
13:13 Il s'avère qu'il y a des indices graves, précis et concordants
13:17 qui permettent de comprendre que cette jeune fille savait
13:20 que les deux frères voulaient s'en prendre à Shams Eddin.
13:23 Il s'avère qu'au moment de l'autopsie, on se rend compte de quoi ?
13:27 Qu'il y a un traumatisme crânien mortel,
13:30 mais qu'il y a aussi des lésions au niveau du corps sur Shams Eddin,
13:33 et qu'il n'y a pas de lésions au niveau des mains.
13:36 Donc il ne s'est pas battu dans cette cage d'escalier, il a subi la violence.
13:40 - Il a été lancé. - Exactement.
13:42 Donc l'enquête permettra de déterminer tous les détails,
13:45 mais on commence à comprendre ce qui se passe.
13:47 Ce qui est certain, c'est que c'est une ville sous le choc.
13:51 C'est un drame qui résonne dans toutes les maisons de France.
13:55 Je vous propose d'écouter cette population qui est aujourd'hui meurtrie.
13:59 Compréhension, de se demander comment ça se fait qu'il y ait autant de ces faits-là.
14:06 Pour sûrement pas grand-chose.
14:09 En tout cas, rien ne mérite qu'on retire une vie,
14:12 mais là encore moins qu'il n'y avait rien, je pense.
14:15 Bien sûr que c'est inquiétant, mais qu'est-ce que vous voulez ?
14:17 Il y a plein d'autres problèmes et rien n'est résolu.
14:19 On a toujours les mêmes soucis.
14:22 La sécurité, tout ça, c'est préoccupant.
14:25 On est dépités.
14:28 On est attristés de voir que la société a pu se dégrader à ce point-là
14:34 et qu'on ne peut plus éduquer, fonctionner autrement que par la violence.
14:40 Et vous avez une cellule psychologique qui a été mise en place,
14:43 comme pour Crépole, comme pour Lola.
14:46 C'est pour ça que je pense à ces faits-là,
14:48 qui ne sont pas des faits divers, mais des faits de société.
14:51 Et je vous propose d'avoir le témoignage de Solène Boulan,
14:54 notre reporter qui était sur le terrain et qui a pu tendre le micro là aussi
14:57 aux personnes qui ont voulu parler dans cette cellule psychologique.
15:00 Avirich Attillon, l'heure est au recueillement.
15:03 L'émotion est encore présente sur les visages des habitants,
15:06 choqués par la mort du jeune Shem Sedin, à la Maison des Jeunes et de la Culture,
15:11 située derrière moi.
15:13 Une cellule d'aide médico-psychologique a été mise en place ce dimanche
15:18 pour accueillir les familles et les jeunes qui en ressentent le besoin.
15:22 Une aide nécessaire selon le maire de la ville, Jean-Marie Villain.
15:25 Je vous propose de l'écouter.
15:27 On l'a mis en place pour la population, pour les collégiens,
15:30 pour les enseignants, pour les familles et puis aussi pour les habitants.
15:33 On a besoin d'exorciser, de sortir les mots qui nous prennent aux tripes.
15:38 Et si on les garde en nous pendant trop longtemps,
15:42 ça risque de laisser des traces et des séquelles.
15:44 Donc c'est important qu'on puisse permettre cette expression.
15:48 Une cagnotte en ligne a été ouverte par la famille du jeune Shem Sedin.
15:52 Une marche blanche devrait en outre voir le jour prochainement,
15:55 probablement après les obsèques du jeune homme.
15:58 Alors évidemment qu'il y a de la tristesse, du désespoir, de la sidération,
16:01 mais la colère arrive très vite.
16:03 Pourquoi ? Parce que quand on regarde le CV judiciaire des suspects,
16:07 je vous le donne très rapidement et je vous donne la parole ensuite,
16:10 le majeur a été condamné le 6 février 2023.
16:13 Tribunal correctionnel d'Evry, en coopération immédiate
16:16 pour des faits de détention de stupéfiants.
16:18 La peine, 6 mois de prison avec sursis.
16:20 Son frère mineur, lui aussi condamné, en février 2023, le 1er février,
16:26 à une sanction d'avertissement judiciaire par le tribunal pour enfants d'Evry
16:29 pour des faits commis en février 2021, de violences commises en Réunion,
16:33 n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail, extorsion et vol aggravé
16:37 par deux circonstances.
16:39 Le deuxième mineur a été reconnu coupable par le tribunal pour enfants
16:42 le 17 novembre 2023 et je pourrais continuer comme ça.
16:45 - Le problème, Eliott, c'est que le rappel des faits que vous avez donnés,
16:48 qui est très clair, permet de voir à quel point cette tragédie
16:52 a une dimension classique.
16:54 Pas pour la minimiser que je dis ça, mais parce qu'un jeune homme,
16:57 un adolescent qui va peut-être draguer, peut-être séduire,
17:01 peut-être parler avec des mots sexuels avec une jeune fille de son âge,
17:04 dans certains milieux, notamment dans des milieux de pression clanique,
17:08 voire religieuse, voire des codes virilistes, comme dirait les féministes,
17:11 ce sont des choses qui ne se font pas.
17:13 Et on peut faire payer très cher ce genre d'agissement.
17:16 Alors, quand on est dans le pays de la liberté, de la galanterie,
17:20 de la libération sexuelle, ça ne devrait pas.
17:23 Mais là, dans un certain nombre de quartiers, la pression est telle
17:27 que les représailles peuvent être terribles.
17:29 Et là, je lisais avant de venir qu'il y avait eu effectivement
17:31 préméditation, d'après les enquêteurs, et que cette préméditation,
17:34 effectivement, elle prendrait racine dans ce que vous pointiez là
17:38 et dans ce que je pointe là, à savoir un enjeu de sexualité.
17:42 Et ça, je trouve que c'est malheureusement très riche d'enseignements
17:46 sur l'état de violence clanique qui règle les différends
17:51 dans un certain nombre de nos quartiers de France.
17:53 Et donc, comme vous le disiez, Eliott, sur Lola ou sur Thomas Acrépole,
17:57 sur des raisons tout à fait différentes, ça nous appelle à nous questionner
18:02 sur des troubles qui traversent en profondeur notre société.
18:06 Et ça, c'est un véritable trouble qu'il conviendrait d'analyser
18:09 à travers des dynamiques, des problématiques d'assimilation,
18:12 des problématiques d'immigration, des problématiques de société,
18:15 de civilisation, de socialisation.
18:17 - C'est des années de déni. J'ai vu votre tweet hier.
18:20 J'ai lu votre tweet flagrant d'élite propagande ce soir au 20h de TF1
18:26 où on nous explique que les réseaux sociaux sont la cause de l'ultra-violence
18:29 envers Samara et Viary-Châtillon également.
18:32 En revanche, pas un mot sur les causes religieuses, migratoires, civilisationnelles.
18:36 - Je ne dis pas qu'il n'y a pas une responsabilité des réseaux sociaux.
18:38 Mais là, dans l'analyse que je fais, j'inclus d'autres paramètres
18:41 qui peuvent créer ces violences.
18:42 - Je pense qu'on n'en est plus au constat et je pense qu'on n'en est plus
18:45 à chercher des causes parmi les réseaux sociaux.
18:47 Franchement, je saute au plafond. On est en Afghanistan, on est au Pakistan.
18:52 On a affaire à une police des mœurs, on a affaire à une police de la pensée,
18:55 on a affaire pour Samara à Montpellier à une police vestimentaire.
18:59 Et on a un gouvernement qui reste les bras croissés.
19:02 Vous avez vu le vocabulaire employé par la ministre de l'Éducation nationale,
19:06 Nicole Béeloubet, pour traiter ces sujets-là.
19:08 Quand elle parle de Samara à Montpellier, c'est une mission flash pour voir ce qui s'est passé.
19:13 Mais on a compris ce qui se passait.
19:15 Les faits sont les faits, on est capable de les analyser.
19:18 Là, pour ce pauvre Sam Chédine, on a aussi les faits, on a tous les éléments.
19:23 Et on fait quoi ? Vous croyez qu'une cellule psychologique va régler les choses ?
19:27 Alors bien entendu qu'il faut exorciser, bien entendu qu'il faut en parler.
19:31 Mais on se rend compte qu'il y a un constat d'impuissance
19:33 qui est absolument mortifère pour notre société française et même pour notre civilisation.
19:39 Pierre Marais, vous êtes, je rappelle, directeur de l'Institut pour la justice.
19:44 Et à travers ces sujets-là, il y a un vrai sentiment d'injustice.
19:48 Absolument. Pour moi, c'est le fond. Je n'irai pas le fond du sujet.
19:52 Je suis d'accord sur le constat, je suis d'accord aussi sur le fait que le constat est fait.
19:55 Mais sur la solution, c'est la justice.
19:57 La justice, fondamentalement, c'est une institution d'État, ce n'est pas le gouvernement d'ailleurs,
20:02 c'est une institution d'État qui dit quels comportements sont interdits en société.
20:06 Quand vous avez le casier judiciaire que vous avez aigréné,
20:10 quand vous avez des affaires, des faits de société qu'on voit,
20:14 des décisions judiciaires qu'on voit tous les jours dans la presse, tous les jours,
20:17 qui envoient le message à la population générale que la violence
20:21 et le mode de règlement des conflits est légitime,
20:24 parce que c'est ça qu'on voit, on voit des tabassages,
20:26 on voit des passages à tabac qui ne sont jamais clairement punis,
20:29 comme le trafic de drogue, etc.
20:31 Quand la justice envoie ce message-là à tout le monde,
20:33 in fine, on se retrouve avec une multiplication de ces comportements.
20:36 Mais pardonnez-moi, ces gens-là ne veulent de toute façon pas des lois françaises,
20:41 ni du type de comportement à la française.
20:43 Oui, mais pardonnez-moi, mais Véronique,
20:46 on a tendu le micro à des dizaines et des dizaines de personnes dans ces quartiers-là
20:49 qui souffrent de ce qui s'est passé, qui souffrent justement de cette minorité.
20:53 Moi, je pense toujours à Marie-Hélène Thauraval, la mère de Roman Surizer,
20:56 qui dit à Roman, il y a un quartier avec une famille,
21:02 avec quelques dizaines de personnes qui pourrissent la vie de milliers d'autres.
21:05 Et ces gens-là, il faut les mettre à l'ombre, il faut des sanctions fermes.
21:09 Le jour où vous ferez ça, déjà, ça ira un peu mieux, Frédéric Dior.
21:13 Oui, mais il y a quand même un écosystème.
21:14 Je ne crois pas que la justice envoie des signaux de laisser faire,
21:18 je ne crois pas que ce soit ça la cause profonde de ce qui vient de se passer.
21:22 Je ne crois pas que ces gens-là font ça juste parce qu'ils...
21:26 Parce qu'ils n'ont pas peur de la sanction judiciaire ?
21:28 Non, je ne pense pas.
21:29 Peut-être un peu.
21:30 Attendez, attendez, Frédéric, allez-y.
21:32 Je pense qu'effectivement, lorsqu'on constate ça,
21:34 il y a un abysse culturel entre la réaction qu'on peut avoir
21:37 vis-à-vis de deux gamins de 15 ans qui se parlent,
21:40 quelles que soient les raisons et le fond de leur dialogue,
21:44 en arriver à la mort de l'un d'eux.
21:46 Pour nous, il n'y a pas de continuité, de fil conducteur
21:50 entre ce qui s'est produit et les événements à la base.
21:54 D'ailleurs, la préfète du département qui arrive de Marseille disait
21:58 "Moi, à Marseille, j'ai vu, il y avait des raisons grappuleuses,
22:01 souvent derrière, trafic, etc., dans la violence des jeunes,
22:04 mais je n'ai pas encore vu ce type de comportement-là".
22:08 Je crois que la réalité, parce qu'il faut aussi parler de la réalité,
22:11 très souvent les magistrats, lorsqu'ils ne prononcent pas une peine à la hauteur,
22:14 vous allez me dire "oui, mais alors, c'est trop facile,
22:16 moi, je n'ai pas la solution, je préviens d'avance".
22:18 Très souvent, lorsqu'ils prononcent des peines qui ne sont pas à la hauteur,
22:21 c'est parce que les prisons françaises sont surpeuplées à ça.
22:24 - Oui, mais ça fait depuis 2017 qu'on nous promettait
22:28 10 000 places de prison en plus.
22:30 - Je vous explique, juste souvent, parce que jeter la pierre à la justice,
22:35 c'est une facilité à mon sens, parce que peut-être y a-t-il des juges laxistes,
22:39 je n'en sais rien, je ne fais pas partie de la magistrature,
22:42 mais toujours est-il que ça répond aussi à cette question-là.
22:46 Et avec une autre question derrière, c'est est-ce qu'une sanction lourde
22:51 va améliorer le comportement à la sortie ou pas ?
22:54 C'est-à-dire qu'on est en France, j'excuse personne en disant cela,
22:58 parce que j'essaie juste de dire les choses telles qu'elles me semblent être,
23:01 on a le taux de récidive le plus élevé d'Europe.
23:04 - Alors là, oui.
23:07 - Oui, vous vérifierez les chiffres, on est parmi les pays
23:10 qui avons le taux de récidive le plus élevé d'Europe.
23:12 Donc c'est aussi que peut-être qu'il y a quelque chose à faire
23:15 pour que cette récidive baisse, parce que sinon, je pense qu'on ne s'en sortira pas.
23:19 - La publicité, on revient dans un instant, c'est un échange qui est évidemment passionnant,
23:23 c'est un fait qui est dramatique et c'est pourquoi à ce fait-là,
23:26 il faut aller en profondeur, poser toutes les questions,
23:30 pouvoir en parler le temps qu'il faudra pour mieux comprendre
23:34 et trouver les solutions, ou du moins que les politiques puissent les trouver enfin.
23:39 Mais j'ai l'impression qu'un peu de fermeté, un peu de justice plus ferme
23:45 permettrait aussi de régler ça.
23:46 - Tout le monde est d'accord avec ça.
23:47 - Ah bah si tout le monde est d'accord, tant mieux, il faut le faire.
23:48 - Absolument, tout le monde est d'accord avec ça.
23:49 - Il faut le faire.
23:50 La publicité, on revient dans un instant, on continue de parler de Shams Eddin.
23:53 En tous les cas, moi je pense qu'il y a une autre chose, c'est le déni des médias.
23:56 C'est un déni idéologique, c'est une forme de fainéantise
24:00 et d'obstruction intellectuelle.
24:03 Quand vous faites 10 heures d'édition spéciale sur l'affaire du petit Emile,
24:08 alors que la famille demande juste la décence,
24:11 alors qu'on est sur un fait divers qui n'implique aucune question sociétale,
24:16 ou très peu du moins, et que vous arrêtez de parler de Shams Eddin
24:19 ou que vous en faites très peu, posez-vous les bonnes questions.
24:22 20h30 pour l'heure des pro 2, le Point sur l'information avec Augustin Donadieu.
24:32 - Avirich Attillon, le parquet requiert la détention provisoire pour 4 des 5 jeunes
24:36 déférés aujourd'hui en vue d'une mise en examen.
24:39 Ils sont poursuivis pour avoir roué de coup l'adolescent de 15 ans
24:43 décédé des suites de ses blessures.
24:46 Londres a annoncé déployer dans les prochains jours un navire de la Royal Navy
24:50 pour acheminer de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
24:53 Le bateau qui est actuellement en route pour la Méditerranée
24:56 empruntera le couloir humanitaire depuis Chypre selon le gouvernement britannique.
25:00 Et ils étaient plus de 50 000 à s'élancer pour les 42 km du marathon de Paris ce dimanche,
25:05 mais cette année, aucun Français n'est en tête du classement.
25:08 Deux Éthiopiens remportent la course, côté homme, Mulugeta Oumar,
25:12 qui franchit la ligne d'arrivée en premier avec, après 2h05 et 33 secondes de course.
25:17 Et chez les femmes, Mestalliakou Fikir est en tête du classement
25:21 après 2h20 et 45 secondes d'effort.
25:25 - Vous vous trompez Augustin Donadieu, vous vous trompez parce qu'il a dit
25:28 qu'aucun Français n'était en tête du classement.
25:30 Au classement de mon cœur, il y a mon frère qui a participé pour la 2e fois
25:34 au marathon de Paris. - Ah bon, on le félicite.
25:36 - Bien sûr, il l'a fini. 3h32, c'est pas mal.
25:41 - Ah ouais ? C'est de famille le sport chez les Devaux, j'ai l'impression.
25:44 - Bah écoutez, normalement on dit chez les Devaux, hein, Deval, Devaux.
25:47 [Rires]
25:50 Mais en tous les cas, moi je serais incapable de le faire, et donc je le félicite.
25:53 Revenons un peu de sourire, ça fait vraiment du bien,
25:56 parce qu'on va revenir à cette actualité dramatique et la mort de Shams Eddin.
26:00 Il s'avère que le parquet a communiqué, nous donnant certains éléments nouveaux
26:05 qui nous permettent d'y voir un peu plus clair sur ce drame
26:09 jeudi après-midi et la mort annoncée vendredi à midi.
26:13 Voyons le sujet de Tancred Guihautel.
26:16 - Trois jours après le décès du jeune Shams Eddin à proximité de son collège
26:20 à Viry-Châtillon, les circonstances du drame se précisent.
26:23 Selon les premiers éléments de l'enquête, une discussion entre la victime
26:27 et une mineure de 15 ans sur des sujets relatifs à la sexualité
26:30 est à l'origine de l'agression.
26:33 Ce jeudi, les deux frères de l'adolescente, âgés de 17 et 20 ans,
26:37 ayant eu vent de cette discussion, se sont rendus au collège de la victime
26:41 en fin d'après-midi, accompagnés de deux autres mineurs de 17 ans.
26:44 Ils ont alors entraîné la victime dans un hall d'immeuble à proximité.
26:48 Plusieurs coups ont été portés, provoquant le traumatisme crânien fatal
26:52 au jeune Shams Eddin.
26:54 L'individu majeur a contacté les services de secours,
26:57 mais selon le procureur de la République, il a également donné
27:00 de fausses indications aux services de police pour assurer leur fuite.
27:03 Ces quatre individus, ainsi que la mineure de 15 ans,
27:06 ont été placés en garde à vue, trois d'entre eux en des antécédents judiciaires.
27:10 Le majeur de 20 ans a été condamné en 2023 pour des faits de détention
27:14 de stupéfiants. Son frère, âgé de 17 ans, a été condamné en 2023
27:18 pour des faits de violence commise en réunion.
27:21 L'autre mineur de 17 ans a été reconnu coupable en 2023
27:24 de faits de tentative d'extension.
27:27 Le placement en détention des quatre jeunes hommes a été requis.
27:30 Une information judiciaire des chefs d'assassinat a été ouverte
27:33 à leur rencontre. Une information judiciaire d'abstention volontaire
27:37 d'empêcher un crime a également été ouverte à l'encontre de la mineure.
27:41 Je pense qu'il doit y avoir un souci dans le montage,
27:44 puisqu'on n'a vu qu'une seule image, mais au moins ça nous permet
27:47 d'y voir un peu plus clair. Je vous propose d'écouter à présent
27:50 la ministre de l'Education nationale, parce qu'il y a eu deux semaines
27:53 sous haute tension. Il y a eu le proviseur de Maurice Ravel
27:58 qui a décidé de quitter ses fonctions, menacé de mort.
28:02 On a eu l'affaire de Samara. Là, c'est l'affaire de Sam Chedin
28:05 en sortie du collège. Et d'ailleurs, elle a dit "je suis dévastée",
28:09 la ministre de l'Education nationale, Nicolas Pelloubet.
28:12 Ma réaction, lorsque j'étais sur place, et encore maintenant,
28:16 c'est d'être absolument anéantie par ce qui s'est passé.
28:20 Ce sont d'ailleurs les mots qu'a utilisé sa maman
28:24 lorsque nous avons pu échanger. Anéantie.
28:28 Si je n'ai pas pris la parole lorsque je suis allée sur place,
28:31 c'est parce que c'était le temps du deuil, ça l'est toujours,
28:34 mais je souhaitais être aux côtés des enseignants,
28:37 de la communauté éducative. Et j'ai pu mesurer sur place
28:41 les cris, les larmes, je le dis en toute sincérité,
28:45 et des personnels et de la classe à laquelle on a appris
28:49 la mort de Sam Chedin.
28:51 Qu'est-ce qu'il faut dire de plus ? Bien sûr, mais l'émotion est légitime,
28:57 l'action l'est tout autant. C'est-à-dire que ça fait des années,
29:00 le président de la République est en poste depuis 2017,
29:03 ça fait des années que les Français appellent à la fermeté,
29:07 appellent à ce que l'école soit un sanctuaire,
29:11 c'est bien de le dire, mais en l'état, est-ce que celle-là est un sanctuaire ?
29:14 Moi, je trouve que c'était intéressant aussi,
29:17 les interviews des habitants de Viery-Châtillon tout à l'heure,
29:21 puisqu'il y en a un qui dit "on a l'impression qu'il n'y a rien
29:24 qui s'améliore". Alors, il parle de la sécurité,
29:26 parce qu'en l'occurrence, c'est un sujet de sécurité,
29:28 mais moi, c'est le sentiment que j'ai personnellement,
29:30 j'ai l'impression qu'en France, il n'y a rien qui va dans le bon sens,
29:32 ou presque. C'est ça qui est catastrophique,
29:35 donc que maintenant l'école soit touchée.
29:37 Vous savez, la semaine dernière, je fouillais un petit peu
29:39 des chiffres sur la justice, je fais ça régulièrement,
29:41 et je tombais sur un chiffre qui m'a quand même frappé,
29:44 et là, en l'occurrence, c'est le cas, sur la délinquance
29:46 de la jeunesse. En 92, il y avait 98 000 mineurs
29:49 mis en cause par la justice et par la police.
29:52 En 2019, il y en avait 190 000.
29:55 Donc, on a pratiquement doublé en 20 ans.
29:57 Pour vous dire qu'on n'hallucine pas, si là, on prend du temps
30:00 pour parler d'un sujet qui touche la jeunesse
30:02 et la délinquance de la jeunesse, c'est pas sans raison.
30:04 C'est parce qu'il y a un vrai phénomène de fond
30:06 qui est extrêmement, extrêmement inquiétant.
30:09 Quand la violence touche les plus vulnérables,
30:11 et en principe, les mineurs sont plus vulnérables
30:14 que les majeurs, évidemment, c'est un vrai sujet
30:17 de fond, de société.
30:19 - Voilà ce qu'on pouvait dire. Je rappelle que vous êtes
30:20 directeur de l'Institut pour la Justice,
30:22 Pierre-Marie Sèvres. L'ensauvagement, ça touche,
30:25 la décivilisation, ça touche les jeunes,
30:27 mais ça touche pas que les jeunes.
30:28 On va parler de la Vendée avec le personnel soignant
30:31 qui est également touché plein fouet par la violence.
30:34 Samedi, en Vendée, à Chaland, un brancardier a été
30:36 violemment agressé, hospitalisé et dans un état sérieux.
30:40 Et la cause, vous allez vraiment tomber de votre chaise,
30:43 les personnes se sont énervées, frustrées par le délai
30:47 d'attente aux urgences. Voyez le sujet de la rédaction
30:50 de CNews.
30:52 - Une attaque d'une rare violence, ce samedi devant
30:57 l'hôpital de Chaland, en Vendée. Un brancardier a été
31:00 grièvement blessé par un individu qui accompagnait
31:03 deux patients.
31:04 - Il a été agressé sans qu'il puisse comprendre.
31:08 Je pense que ça a été violent et très rapide.
31:11 Il ne s'attendait pas à ça. Il a été hospitalisé
31:14 et pris en charge dans un état grave.
31:17 Mais ce matin, ce que je peux vous dire, c'est que
31:20 son état est stabilisé.
31:23 - Une agression gratuite, sans motif réel,
31:25 selon le directeur de l'établissement hospitalier.
31:28 - Il n'y avait pas d'attente, donc on ne comprend pas.
31:32 Il y a de la colère, parce que c'est un coup lâche
31:35 qui a été porté.
31:37 - Le ministre délégué de la Santé, Frédéric Valtoux,
31:40 a réagi.
31:41 - Je condamne fermement cet acte odieux et lâche.
31:44 Un hôpital est un sanctuaire. Aucune violence envers
31:47 le personnel soignant ne peut être tolérée.
31:49 - De son côté, Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains
31:52 de la Vendée, dénonce l'ensauvagement.
31:55 - Cet homme qui vouait sa vie aux autres a été battu
31:57 par des sauvages qui ne craignent aucune autorité.
31:59 Tout doit être mis en place pour les retrouver
32:01 et les punir sévèrement.
32:03 - Le suspect est toujours en fuite.
32:05 Selon nos informations, l'agresseur présumé est connu
32:08 des services de gendarmerie.
32:10 Une enquête pour violence contre personnel médical
32:13 a été ouverte.
32:15 - Il va falloir qu'il trouve un autre lexique.
32:17 Si l'école est un sanctuaire, si l'hôpital est un sanctuaire,
32:21 si toucher à la police, c'est s'en prendre à la République.
32:24 Je peux continuer.
32:26 - D'accord, Elliot, disons que la France est un sanctuaire.
32:30 On pourrait même dire que l'humanité est un sanctuaire
32:32 si on était universaliste.
32:34 Par-delà ces questions-là, il y a quand même un fil rouge,
32:37 on le voit dans les différents faits
32:39 que nous avons à traiter aujourd'hui,
32:41 qui est celui, le président de la République parle
32:43 de décivilisation, on pourrait aussi parler,
32:45 les sociologues parlent de la socialisation,
32:47 c'est-à-dire le processus selon lequel,
32:49 quand vous grandissez, vous intégrez un minimum
32:51 de normes et de valeurs.
32:53 Aujourd'hui, où en sont les normes et les valeurs ?
32:55 Lorsque, pour une question de prise en charge
32:58 qui est jugée insuffisamment rapide à l'hôpital,
33:01 vous allez jusqu'à passer à tabac un brancardier
33:04 qui ne fait que son travail.
33:06 En fait, il faut se poser la question,
33:08 comment est-ce qu'on est arrivé, en quelques décennies,
33:10 en France, à un tel degré de désocialisation
33:13 ou de décivilisation ?
33:15 Et ça, encore une fois, je me répète un peu,
33:17 ça fait appel à un faisceau d'indices concordants
33:19 sur une multitude de sujets qu'il convient de traiter
33:22 sans en passer par le filtre du décivilisation.
33:24 Sans en passer par le filtre du politiquement correct.
33:26 Voyez-vous ?
33:27 Et le problème, c'est que le politiquement correct étant partout,
33:29 on ne peut plus analyser ces faisceaux d'indices
33:31 qui permettraient d'agir vraiment.
33:33 Donc, on se contente, vous savez, c'est l'inauguration
33:35 des chrysanthèmes, on se contente de dire
33:37 "Ah bah oui, c'est un sanctuaire, on est très triste,
33:39 on va faire la cellule psychologique..."
33:41 - Pierre-Marie Tardieu, le chef du pôle urgence à Nice,
33:45 parce que là, ça s'est passé du côté de la Vendée,
33:48 mais ça se passe assez régulièrement dans des hôpitaux
33:51 et pourtant, les hôpitaux, vous l'avez bien compris,
33:53 sont des sanctuaires.
33:55 - C'est inacceptable et cela fait des années que,
33:58 vous savez, en tant que soignant, on se fait insulter
34:00 par les patients assez fréquemment,
34:02 quand le soin ne convient pas ou que le temps a été trop long,
34:06 mais ça devient inadmissible et c'est les agressions physiques
34:09 maintenant fréquentes dans nos hôpitaux
34:12 qui nous obligent à tous, désormais, porter plainte
34:16 que ce soit pour une insulte ou que ce soit pour une agression physique.
34:20 Il faut absolument que cela cesse.
34:22 C'est inadmissible que quand vous essayez d'aider des gens
34:25 et que vous essayez de prendre soin d'eux,
34:27 à un moment donné, on puisse se faire agresser sur son lieu de travail.
34:31 - Voilà ce qu'on pouvait dire sur cette insécurité.
34:35 - Oui, je pense qu'il y a quand même plusieurs choses à dire
34:38 pour corroborer ce que tu disais,
34:41 à savoir quand même qu'on a l'impression que la France,
34:43 ça devient open bar, donc on va aux urgences,
34:45 c'est normal si on n'est pas servi tout de suite,
34:47 on peut frapper le bancardier,
34:49 on va au collège, on n'étudie pas, c'est pas grave,
34:51 on vient régler les problèmes de sa petite sœur avec Shams Eddin.
34:56 Enfin, il y a quand même une dérive,
34:59 pas tant dans les valeurs et dans les règles à appliquer,
35:03 qu'on se rend compte que l'hôpital ne répond plus à la demande,
35:06 les urgences ne répondent plus à la demande
35:08 parce qu'il n'y a pas eu de réforme fondamentale
35:11 avec la médecine de ville qui devrait faire son boulot,
35:14 donc évidemment les urgences sont la cour des miracles.
35:16 Et pareillement dans l'éducation nationale,
35:18 il faut une fois pour toutes avoir le courage de dire
35:21 c'est la fin du collège unique
35:23 parce que la massification des savoirs
35:26 ou la massification de toute façon de ce qu'on essaye de transmettre
35:30 ne se transmet plus parce que tout le monde n'est plus
35:33 pour aller étudier jusqu'à l'âge de 18 ans
35:36 et avoir envie d'apprendre Molière ou Balzac.
35:39 Et à partir du moment où on comprend que...
35:42 - Mais parce que les mots ont été remplacés par les coups,
35:46 c'est-à-dire que quand vous manquez de vocabulaire,
35:48 vous manquez de discussion, vous ne pouvez plus échanger,
35:51 donc cette colère que vous pouviez exprimer dans un débat par exemple
35:55 et que vous pouviez échanger avec des mots parfois rudes,
35:58 comme vous manquez de mots, évidemment c'est ça.
36:01 - Si je peux rajouter encore un petit peu de contexte
36:04 pour redire encore que c'est un phénomène de société,
36:07 je rappelle en 2022, c'est les derniers chiffres qu'on a,
36:09 le quotidien du médecin, l'ordre national des médecins
36:11 qui disait que record absolu du nombre d'agressions
36:14 de médecins en médecine de ville.
36:16 Je rappelle un autre, je connais bien le sujet des sapeurs-pompiers,
36:18 les sapeurs-pompiers, vous imaginez qu'on s'en prenne aux sapeurs-pompiers,
36:21 on s'en prend trois fois plus aux sapeurs-pompiers aujourd'hui
36:25 qu'on ne s'en prenait il y a 20 ans.
36:27 Il y a un rapport du Sénat qui le montre.
36:28 - Parlons du 7 octobre à présent,
36:30 que reste-t-il de l'attaque du 7 octobre aujourd'hui ?
36:33 Israël est plus isolé que jamais,
36:37 la situation à Gaza est dramatique, il faut le dire,
36:42 Benjamin Netanyahou est contesté au sein même de sa population,
36:48 mais le 7 octobre c'était il y a six mois,
36:52 et je pense que beaucoup ont oublié ce qui s'était passé le 7 octobre.
36:57 Je pense qu'il y a de l'oubli, je pense que malgré l'enfer,
37:01 il y a du doute, et le doute s'est installé dès le samedi matin.
37:05 Moi j'ai le souvenir d'être à l'antenne, en direct dans l'heure des pros,
37:09 de recevoir les dépêches de l'AFP, et ne pas comprendre pourquoi l'AFP
37:13 parlait et s'est envoyé au monde entier de branches armées du Hamas,
37:17 quand moi-même je recevais des images de jeunes civils qui se faisaient massacrer.
37:23 Et je ne comprends toujours pas, je n'ai pas la réponse à cette question-là,
37:28 c'est pourquoi ce doute s'est installé aussi rapidement face à un tel pogrom.
37:33 Il y avait un hommage qui a été rendu sur la place du Trocadéro, je crois, aujourd'hui à Paris.
37:40 Écoutez ces quelques témoignages.
37:42 Je pense que c'est très important, c'est un témoignage de solidarité vis-à-vis des otages
37:47 qui sont en Israël depuis maintenant plus de six mois, dans des tunnels froids et humides,
37:53 et on ose imaginer ce qu'ils doivent vivre au jour le jour.
37:56 Donc on se doit d'être là en signe de solidarité.
37:59 Aujourd'hui c'est une journée pour tous les Français.
38:03 Si demain on n'arrive pas à trouver des solutions, c'est le monde tout entier,
38:09 ce n'est pas juste la France ou Israël.
38:11 Aujourd'hui j'aimerais que tous les Français viennent, c'est la place de tout républicain,
38:15 il n'est pas question ici de mettre en cause le peuple palestinien,
38:20 on est juste là pour parler des otages, il n'y a pas de condition, il faut qu'ils libèrent les otages.
38:27 Et en parlant d'otages, il y a plus de 130 personnes qui sont toujours aux mains des terroristes du Hamas,
38:33 et qu'il y a trois Français, je pense que vous allez dans la rue,
38:36 vous demandez à 20 personnes comment s'appellent ces trois Français,
38:40 je ne suis pas sûr qu'il y en ait la moitié qui puisse répondre.
38:43 Donc c'est aussi cette question que je souhaitais vous poser,
38:46 que reste-t-il du 7 octobre ? Frédéric Durand.
38:51 C'est difficile de limiter la question à ça, parce qu'en fait il reste du 7 octobre,
38:56 je ne crois pas que les gens aient oublié du tout le massacre absolument abominable qui a eu lieu,
39:01 je ne crois pas, je pense que c'est dans tous les esprits,
39:05 et je pense d'ailleurs que les événements qui s'en sont suivis et qui durent encore,
39:09 font qu'on ne peut pas oublier.
39:11 Donc moi je pense qu'il y a deux conséquences, et vous l'évoquiez,
39:14 un, il y a eu ce massacre-là que certains ont voulu minimiser,
39:18 on le sait, il y a eu une grosse polémique notamment en France,
39:21 sur est-ce que le Hamas est une organisation terroriste,
39:23 parce qu'une grande majorité de Français ne le considère pas comme un mouvement de résistance,
39:27 mais comme des terroristes.
39:30 Cependant, pour autant, qu'est-ce qui s'est passé ensuite,
39:33 et c'est quoi les conséquences de ce 7 octobre, que reste-t-il ?
39:36 Moi je pense, un, il reste une mémoire, c'est ce que je vous disais,
39:38 deux, je pense que le comportement de Netanyahou n'était pas, à mon avis, adapté à la situation,
39:43 ça c'est mon point de vue, et ça, ça peut partager,
39:45 effectivement, parce que je ne pense pas que quand on tue des milliers de civils,
39:49 après le drame qui s'était produit sur le territoire israélien,
39:52 on ait forcément apporté la bonne réponse,
39:54 en tout cas, moi je conteste cette réponse-là,
39:56 et les Israéliens, eux-mêmes, aujourd'hui, la contestent,
39:58 parce qu'à un moment donné, ils se disent,
39:59 est-ce que Netanyahou veut continuer,
40:02 veut juste sauver son pouvoir en étant, à ce point-là, radical ?
40:06 Donc je pense que ça n'était pas la bonne réponse,
40:09 et je pense que ça a été très difficile ensuite,
40:12 de se positionner tout en reconnaissant l'absolu drame
40:16 qu'ont vécu les Israéliens, et l'absolue solidarité que nous leur devons,
40:21 et pour autant, est-ce qu'on doit l'absolue solidarité à Netanyahou et ses actions ?
40:24 En tout cas, moi je ne donne la porte absolument pas.
40:26 – L'absolue solidarité, elle est envers le peuple israélien,
40:29 qui a subi ses attaques, et je suis d'accord avec Frédéric,
40:31 on a le droit, légitimement, on est fondé, d'émettre des critiques,
40:35 sur la politique étrangère de Benyamin Netanyahou,
40:37 ou sur le degré de la riposte de Tsaïl,
40:40 maintenant, moi je pense qu'effectivement, il y a un devoir de mémoire,
40:44 vis-à-vis de ce qui s'est produit le 7 octobre, de cette tragédie immense,
40:48 qui pour moi est peut-être la plus grosse,
40:50 ou une des plus grosses de ce début du XXIème siècle.
40:53 Ce qui s'est produit là, est d'une violence, un choc, énorme,
40:57 traumatisant pour l'ensemble de l'Occident, je pense,
40:59 d'ailleurs qui, entre parenthèses, révèle un certain nombre de fractures
41:03 au sein du monde, entre l'Occident et le reste du monde.
41:06 Il y a un certain nombre d'intellectuels, je ne pense pas en même,
41:08 à Jean-François Colosimo, qui explique bien en ce moment,
41:10 à quel point l'Occident est mis en accusation, mis à l'index,
41:13 notamment par les pays émergents.
41:15 Donc le Hamas, par cette tragédie, par cet acte ignoble, inimaginable,
41:20 a déclenché l'étincelle qui réhabilite un certain nombre de conflits de par le monde.
41:26 Et puis vous vous êtes rappelé la menace existentielle pour Israël,
41:30 mais comme un miroir prémonitoire,
41:32 ce qui pourrait être une menace existentielle sur notre sol.
41:35 C'est surtout l'Iran qui l'a déclenché.
41:37 Évidemment. Il nous reste moins de 5 minutes,
41:39 je continue à vous donner la parole sur ce sujet-là.
41:42 Mais je voulais vous faire écouter Manuel Valls,
41:45 qui était l'invité de Frédéric Aziza.
41:47 C'est très intéressant parce que Manuel Valls,
41:49 il a été Premier ministre au moment de la guerre contre Daesh,
41:51 au moment de la guerre en Syrie, à Mossoul.
41:54 Et là, personne ne disait à la France, aux États-Unis,
41:58 "Attendez, vous bombardez qui là ?
42:01 Attendez, mais vous êtes en train de commettre un génocide en Syrie."
42:04 Et c'est ce qu'il rappelle.
42:06 Il n'y a aucun État qui ait connu une telle attaque terroriste
42:11 et qui a le droit et le devoir de se défendre,
42:16 qui n'a pas la solidarité spontanée de tous les autres États.
42:24 Après le 11 septembre aux États-Unis,
42:27 après ce qui s'est passé en 2015,
42:33 Charlie Hebdo, les Père Kachère, le Bataclan, les terrasses de Paris,
42:36 il y a eu une solidarité, une compréhension.
42:39 Vous avez raison de parler de la réaction de la Coalition internationale.
42:42 Il y a eu des morts, des milliers de morts.
42:44 Oui, mais la guerre est toujours épouvantable.
42:48 Mais il y a eu des centaines, des milliers de morts civiles
42:52 qui étaient utilisées comme boucliers par l'État islamique à Mossoul
42:57 du fait des bombardements de l'armée irakienne
43:00 et de la Coalition internationale à laquelle nous participions comme Français.
43:05 Donc la France a tué des civils.
43:07 Oui, il y a eu des centaines et des milliers de morts de civils
43:11 utilisés comme boucliers humains par l'État islamique.
43:14 L'objectif de l'Irak et de la Coalition internationale,
43:17 c'était de délivrer Mossoul de la présence de l'État islamique,
43:21 d'en finir avec l'État islamique dans ce pays.
43:24 Cela a été réussi, mais malheureusement, oui, il y a eu des morts, parce que c'est la guerre.
43:28 Donc ça veut dire que ce qui se passe à Gaza,
43:31 ça ressemble à ce qui s'est passé à Mossoul.
43:33 D'une certaine manière, une guerre provoque des morts, des souffrances.
43:37 Vous savez, toute vie se vaut.
43:39 C'est intéressant parce que par exemple, un homme comme François Hollande
43:43 est régulièrement sur les plateaux de télévision,
43:46 notamment sur les plateaux de radio.
43:48 Il était la semaine dernière sur France Inter.
43:50 Moi, c'est une question, j'aimerais entendre sa réponse, François Hollande.
43:54 Monsieur le Président de la République, les frappes à Mossoul,
43:57 font-elles penser aux frappes aujourd'hui à Gaza ?
44:01 Moi, je donne mon point de vue.
44:03 Pour moi, ce n'est absolument pas comparable.
44:05 Il était Premier ministre à l'époque.
44:07 Mais lui, il était le chef du gouvernement.
44:10 Mais il a le point de vue.
44:11 On a le droit de ne pas être con avec le passé.
44:13 Mais évidemment.
44:15 Ce n'est pas le fait de ce qu'il a été,
44:17 c'est simplement que c'était l'homme qui était en fonction à ce moment-là.
44:21 J'ai écouté sur votre plateau, le ministre conseil auprès de l'ambassade israélite tout à l'heure,
44:27 qui était sur votre plateau.
44:28 Il disait que tout ça n'aurait pas été possible sans l'Iran.
44:30 Parce qu'effectivement, s'il n'y a pas l'Iran derrière,
44:33 il n'y a pas de possibilité pour l'Hamas de faire ce qu'il a fait.
44:36 Là, on parle de la bande de Gaza, où il n'y a pas d'armée à proprement parler en réalité.
44:40 Il y a des civils essentiellement, et il y a le Hamas.
44:43 Sauf à considérer que l'Hamas est l'armée du peuple palestinien,
44:46 ce que je ne crois pas qu'on puisse dire ici.
44:48 C'est ce que dit l'AFP depuis cet octobre.
44:50 Pardonnez-moi, c'est pour ça que c'est très intéressant.
44:52 Oui, mais attendez, finissez Frédéric.
44:55 Il nous reste moins de deux minutes.
44:56 On est dans une situation humanitaire absolument catastrophique,
44:58 où les gens ne peuvent plus sortir parce qu'elle est enclave complète.
45:02 Le drame humanitaire est évident aux yeux de tous.
45:05 Et où on tue par milliers des femmes, des enfants et des hommes civils.
45:09 Je ne pense pas que ce soit là.
45:11 Et si toute la communauté internationale aujourd'hui commence à dire
45:14 "là, il faut peut-être arrêter", ce n'est pas pour rien non plus.
45:18 Pardonnez-moi Frédéric, j'ai commencé en disant que la situation à Gaza
45:22 est absolument dramatique.
45:24 Je sais, mais je connais les âmes malheureuses et chagrines et mauvaises
45:29 sur les réseaux sociaux qui peuvent reprendre quelques séquences.
45:31 Moi, je voulais qu'on reste aussi sur le 7 octobre,
45:33 savoir qu'est-ce qu'il en reste de ce 7 octobre.
45:36 Il en reste pour faire très court, que je pense que,
45:39 pour corroborer un petit peu ce que dit Frédéric,
45:41 Israël a quand même perdu la guerre médiatique.
45:43 Et que soit quoi, il faut être vigilant.
45:45 Moi, je trouve que quand on dit le 7 octobre et dans toutes les mémoires, non.
45:48 Non, malheureusement, je pense qu'il y a beaucoup trop de gens qui ont relativisé.
45:52 Permettez-moi de vous répondre que ce n'est pas si vrai.
45:54 C'est-à-dire que certes, elle a perdu la guerre de certains médias,
45:57 mais les Français ne sont pas dupes puisqu'il y avait un sondage ce dimanche
46:00 à la question...
46:02 Laissez-moi terminer s'il vous plaît Véronique.
46:04 À la question, est-ce que l'Israël doit arrêter la guerre ?
46:08 Et c'est l'arrêt de la guerre si les otages sont libérés.
46:12 Donc au fond, c'est en grande majorité.
46:14 Je crois que c'est 60% des Français qui pensent ça.
46:16 Mais c'est proposé par les Nations Unies.
46:18 Bien sûr.
46:20 Il faut aller à la négociation et que le Hamas, moyennant la libération des otages,
46:24 accepte un cessez-faire.
46:26 Il y a un second moment même des négociations.
46:28 Pour le moment, en tout cas, le gouvernement d'Etagnon ne veut pas en entendre parler.
46:30 On a un mot Pierre-Marie Sèvres, on a la fin avec vous.
46:32 Moi, je dis simplement, je suis positivement surpris,
46:36 enfin, peut-être pas surpris, mais de ce qui reste du 7 octobre,
46:38 tout de même, j'ai été frappé par la solidarité.
46:40 Je suis d'accord avec vous.
46:42 La majorité des Français ont eu une solidarité.
46:44 Et ça révèle aussi ce que disait Paul.
46:46 Il y avait beaucoup de monde aujourd'hui au Trocadéro.
46:48 Non, je suis d'accord.
46:50 Ce n'est pas une solidarité très forte,
46:52 mais il y a une solidarité tout de même à l'égard d'Israël
46:54 qui ne coulait pas de source,
46:56 qui n'allait pas forcément en croire avant.
46:58 Donc c'est plutôt, je pense, une bonne nouvelle.
47:00 Merci à tous les quatre.
47:02 Merci à toutes les équipes en régie.
47:04 On se retrouve dans un instant pour Enquête d'Esprit.
47:08 Véronique Jacquier.
47:10 Oui, qui va traiter de la résurrection, si j'ose dire, de Notre-Dame de Paris.
47:14 Ah, c'est le 15 avril.
47:16 C'était le 15 avril l'incendie de Notre-Dame.
47:18 Exactement, c'était le 15 avril, il y a cinq ans.
47:20 Je me souviens quand même,
47:22 j'étais à quelques heures après le drame,
47:26 je me suis retrouvé devant l'incendie.
47:28 Et il y avait un silence.
47:30 Il y avait des gens qui chantaient.
47:32 C'était vraiment une séquence...
47:34 Moi, je le voyais de chez moi.
47:36 J'avais là, en mos yeux...
47:38 C'est bien placé, vous.
47:40 À l'époque, une petite chambre de bonne.
47:42 C'est important de rappeler "petite chambre de bonne".
47:44 Allez, allez !
47:46 Bon, allez, un peu de sourire.
47:48 Merci à tous les quatre.
47:50 L'info se poursuit sur CNews.
47:52 À la semaine prochaine.
47:54 (Bruit de la batterie qui s'éteint)

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