Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche.
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00:00 Top départ de l'heure des pros avec Fréronique.
00:02 Merci d'être avec nous.
00:04 Vous êtes coprésidente de la Coordination rurale du Lot et Garonne.
00:07 Et on va revenir évidemment en longueur sur les 24 dernières heures
00:12 au Salon de l'agriculture.
00:14 Il y a eu deux journées, deux séquences totalement différentes,
00:18 deux mondes totalement différents avec le chaos hier
00:22 et le sens de la fête qui a été retrouvé aujourd'hui
00:25 dans une ambiance festive, agréable, qui fait du bien
00:31 parce que finalement on était tous peinés de voir ces images-là hier.
00:37 Les gens heureux, les agriculteurs, les paysans heureux,
00:40 c'était au micro de CNews, écoutez.
00:43 Oui, c'est plus familial, plus détendu, on se sent mieux,
00:46 il n'y a pas les CRS qui font peur quoi.
00:48 Donc on se sent chez nous, limite.
00:50 On est content d'avoir retrouvé le calme,
00:53 de reprendre nos habitudes, de sortir les animaux.
00:56 C'est beaucoup plus, on va dire, dans le partage.
00:59 Hier, du coup, les visiteurs ont mis longtemps à arriver,
01:04 donc il y a beaucoup plus d'échanges et c'est beaucoup mieux pour nous.
01:08 Je le dis également au téléspectateur, Gabriel Attale
01:11 est actuellement au Salon de l'agriculture.
01:15 Il est arrivé il y a quelques instants pour un dîner.
01:19 C'est une visite surprise, c'était une visite dans un salon qui est fermé.
01:23 Donc on ne va pas parler du visite du Salon de l'agriculture.
01:26 Il participe à un dîner.
01:28 Je me tourne tout de suite vers vous, Karine Duc.
01:30 Quel regard vous portez sur ce qui s'est passé ?
01:32 Est-ce que déjà aujourd'hui, vous êtes heureuse de cette journée,
01:36 du calme qui est revenu au Salon ?
01:39 Oui, forcément, on est satisfait de pouvoir retrouver un salon
01:43 qui peut fonctionner à peu près normalement,
01:46 où les éleveurs peuvent soigner leurs bêtes correctement,
01:51 où les visiteurs sont respectés,
01:54 où les agriculteurs qui sont là sont aussi respectés.
01:59 Oui, effectivement, aujourd'hui, c'est une journée plus dans la normalité.
02:04 Les gens avaient quand même en mémoire la journée d'hier.
02:09 On avait besoin d'en parler, on avait besoin de faire le point,
02:13 d'essayer de comprendre ce qui s'est passé
02:17 et de réaliser la gravité de la journée d'hier.
02:22 Nous, en tout cas, nous avons continué à mobiliser
02:26 et à rencontrer les partenaires des agriculteurs pour voir avec eux.
02:31 On est passé sur énormément de stands pour voir avec eux
02:33 si les annonces d'hier et de ce dernier mois d'Emmanuel Macron,
02:37 concrètement, sur leur structure, est-ce que c'est applicable ?
02:41 Est-ce qu'ils peuvent faire quelque chose ?
02:43 Est-ce qu'ils peuvent appliquer ces mesures-là ?
02:45 Est-ce que c'est réalisable ?
02:48 Voilà, le travail de fond a continué de notre côté.
02:51 Mais effectivement, il y avait besoin de retrouver ce contact
02:55 que tout l'ensemble des agriculteurs sont venus chercher ici à Paris.
02:59 On va y revenir en longueur dans un instant.
03:01 Votre coordination, votre syndicat est aujourd'hui indirectement attaqué.
03:08 On vous dit être proche du Rassemblement national,
03:13 être les marchepieds du Rassemblement national,
03:16 avoir initié ces tensions hier, avoir alimenté ce chaos.
03:22 Donc, on va en parler vraiment en longueur parce qu'il faut peut-être
03:25 remettre un peu l'Église au milieu du village.
03:27 Mais avant cela, il y avait un enjeu politique aujourd'hui.
03:31 Et c'est pour ça que vous êtes avec nous également, Thomas Bonnet,
03:32 puisque vous avez suivi la visite de Gabriel Attal, de Jordan Bardella.
03:39 Pardonnez-moi, Gabriel Attal, il est actuellement dans un salon fermé.
03:42 Je le rappelle.
03:43 Jordan Bardella était aujourd'hui au salon de l'agriculture.
03:47 Emmanuel Macron, hier, a lancé le match à 100 et quelques jours des européennes
03:52 en disant le problème, c'est le Rassemblement national, c'est le Frexit,
03:56 c'est la décroissance.
03:58 Journée chaotique hier et aujourd'hui, ça s'est passé dans un calme absolu.
04:02 Changement d'ambiance complet, effectivement.
04:05 Jordan Bardella qui est arrivé un peu avant 10 heures,
04:08 entrée protocolaire et tout de suite, on a senti que ça allait se passer
04:10 de manière très différente, déjà parce qu'il a été très vite approché
04:15 par un certain nombre de personnes, que ce soit des visiteurs
04:18 ou alors même des agriculteurs qui ont voulu échanger avec lui.
04:21 Et lui, évidemment, a tout fait aussi pour justement alimenter ce contraste
04:26 avec la visite de la veille, c'est-à-dire qu'il a été dans la proximité
04:29 avec les agriculteurs, en étant tout sourire, en allant de stand en stand.
04:35 Et puis, il a lui aussi répondu très directement à Emmanuel Macron,
04:38 parce que vous l'avez dit, hier, le président de la République
04:40 a mis en accusation le Rassemblement national en disant en clair
04:43 que le Rassemblement national était à la manœuvre pour les mouvements
04:47 de protestation qui avaient eu lieu la veille, en faisant un lien,
04:50 en fait, entre la coordination rurale et le RN.
04:53 Jordan Bardella a répondu ce matin en parlant d'un président
04:56 qui sombrait dans la paranoïa et dans le complotisme,
04:59 en disant aussi d'ailleurs que c'était Emmanuel Macron,
05:01 son adversaire pour les Européennes.
05:03 Donc, il a placé le match, il a poursuivi le match.
05:06 Je vous propose de regarder cette séquence qui dénote complètement
05:09 avec ce qui a pu se passer hier et cette journée de Jordan Bardella.
05:14 Marchons, marchons,
05:18 casse-en-busses,
05:22 à travers le Girod !
05:25 C'est gentil, mais beaucoup de gens sont avec vous.
05:31 Il y a tous les Français qui sont avec vous, qui vous soutiennent.
05:33 Il faut juste que ce que vous pensez majoritairement,
05:37 on puisse le faire.
05:39 Bon courage, on est avec vous.
05:41 Bon, cet après-midi, le 15 de France et l'Italie ont fait match nul,
05:54 13 partout.
05:55 Frédéric Durand, dans ce match pour les Européennes,
05:59 il y avait un premier round.
06:00 Est-ce qu'on pourrait dire qu'il y a un zéro pour Jordan Bardella
06:04 face à Emmanuel Macron ?
06:06 Moi, je pense qu'il est beaucoup trop tôt pour faire ce genre de...
06:09 Vous avez dit le premier round.
06:10 Oui, mais...
06:10 Dans un match de boxe, il y en a 12.
06:13 Donc, il y a le temps.
06:15 Donc, dans ce premier round, est-ce qu'on peut dire Emmanuel Macron,
06:18 zéro par rapport au chaos d'hier et Jordan Bardella par rapport à la normalité ?
06:22 Parce qu'en fait, ce qui s'est passé aujourd'hui,
06:25 on l'avait déjà vu des dizaines de fois.
06:27 C'est-à-dire que ça s'est passé dans le calme, c'était festif.
06:29 Oui, mais le rallebol des paysans, il est réel.
06:33 Quant à savoir s'il y a un 1-0 ou 0-0 ou je ne sais trop quoi,
06:37 moi, je vous répète qu'il est trop tôt pour le dire.
06:38 Et c'est les résultats qui le donnent heureux.
06:40 Ce qui est certain, c'est que ce qui s'est passé avec Emmanuel Macron,
06:43 parce que je pense que les paysans, c'est un moment qu'ils attendent beaucoup.
06:45 Donc, ils ne veulent pas le voir gâcher.
06:47 Donc, s'il y a eu aussi tout ce qui s'est passé là,
06:50 ça signifie un vrai rallebol à l'endroit d'Emmanuel Macron.
06:54 Parce que les paysans, leur intérêt, c'est qu'il y ait un salon qui marche,
06:56 où il n'y ait pas d'heures, où tout se passe bien.
06:58 Donc, là, pour vous répondre, là, oui, effectivement,
07:00 il y a un réel problème qui est remonté, je dirais, à la surface.
07:05 Après, il y a le duel politique.
07:08 Le duel politique, il commence maintenant.
07:11 Ça arrange le RN, ça arrange Macron.
07:14 Finalement, ils se retrouvent seuls en scène.
07:16 Et les uns et les autres, ça fait un moment que ça dure.
07:19 Ça fait un moment qu'on va nous demander, à un moment donné,
07:21 de faire un barrage au Rassemblement national.
07:23 Ils auront eu dix ans pour faire un barrage au Rassemblement national.
07:26 Ils ne l'auront pas fait.
07:27 Mais nous, on va nous culpabiliser pour que nous le fassions.
07:29 C'est ça que je trouve un petit peu dommage.
07:31 Je le dis aux téléspectateurs, on a les images qui nous parviennent,
07:35 donc en direct, du Salon de l'agriculture.
07:37 Il s'avère que pour les 60 ans, pour la 60e édition, pardonnez-moi, du Salon,
07:42 il y a un grand dîner en présence du Premier ministre Gabriel Attal.
07:48 Ça va être là aussi la suite d'une ambiance festive, Paul Melun.
07:51 On revient sur ce match, Jordan Bardella et Emmanuel Macron.
07:56 Quel regard vous portez sur ces deux journées complètement,
08:02 radicalement différentes en manière de climat, de tension et d'approche ?
08:06 Plutôt qu'un match, moi, je dirais effectivement, j'ai envie de m'intéresser...
08:08 Si j'ai parlé de match, c'est parce qu'on avait l'impression qu'il lançait le match.
08:11 Bien sûr, c'est parce que vous êtes amateur de rugby comme moi,
08:13 donc vous êtes encore dans l'activité rugbistique.
08:15 Vous pouvez raconter votre vie, bien sûr, Paul Melun.
08:18 Allez-y, allez-y, Paul.
08:19 C'est le hors-sujet total.
08:20 Le professeur Deval n'est pas content.
08:21 Non, allez-y, allez-y, bien sûr.
08:23 Je vais être complètement dans le sujet.
08:24 Moi, je pense que si le salon a été sans accrocs et qu'il a été plutôt calme aujourd'hui,
08:28 c'est plus dû à l'apparence d'Emmanuel Macron qu'à la présence de Jordan Bardella.
08:31 Je m'explique.
08:32 C'est-à-dire que le président de la République a électrisé les participants,
08:36 je pense à juste titre, parce que le président de la République a tenté de faire du Macron.
08:40 Avec ce débat qui n'en était pas un, mais qui était en fait un grand oral du président de la République,
08:45 comme il en a fait à l'ENA, avec une sorte de village Potemkin qu'il avait prévu,
08:49 avec ses sièges qui avaient été mis en hémicycle,
08:51 et avec cette invitation malheureuse des soulèvements de la terre, etc.
08:54 Tout ça a créé une ambiance qui ne pouvait pas être positive pour le président de la République.
08:59 Les agriculteurs ne pouvaient pas accueillir décemment et convenablement le président de la République
09:04 après la complexité de ces dernières semaines.
09:07 C'était totalement improbable.
09:08 Maintenant que Jordan Bardella ait une grande popularité dans la France des provinces,
09:12 dans la France rurale, dans la France paysanne, ce n'est pas un scoop.
09:15 Je veux dire, les dernières élections le montrent.
09:17 Marine Le Pen a été en tête dans 20 000 et quelques communes.
09:19 - Pas chez les agriculteurs, Paul Melland.
09:22 Au second tour, je crois que les agriculteurs ont voté à 70 % pour Emmanuel Macron.
09:26 - Ah oui ? Bon, très bien.
09:27 Alors, pas forcément sur les agriculteurs précisément, mais ce soir, il a décidé de me taquiner.
09:33 - Non, mais ne donnez pas des fausses informations, Paul Melland.
09:38 Vous êtes bien meilleur en rugby.
09:39 - Il va m'admettre en fake news.
09:40 Oui, vous allez voir, le rugby, c'est après l'émission.
09:42 Il y a de l'attention, faites gaffe.
09:44 - A 8,4 000.
09:45 - Pour abonder sur ce que vient de dire Paul,
09:49 c'est vrai que le contraste entre la journée complètement chaotique d'hier
09:55 avec un président de la République qui a transformé cette journée,
10:01 encore une fois, en journée chaotique,
10:04 fait qu'aujourd'hui, le fait que la journée se passe normalement
10:07 nous paraît par contraste être exceptionnel.
10:10 Alors qu'effectivement, il n'y a pas eu de heurts,
10:13 les policiers n'ont pas eu à intervenir.
10:16 On n'a pas eu un président de la République bouncérisé
10:19 avec des organisations représentatives au deuxième étage
10:22 en demandant à ce que les troupes se calment au rez-de-chaussée.
10:26 Et par ailleurs, en dépit des résultats, et Paul a raison,
10:30 la défense par le Rassemblement national depuis des années,
10:34 disons du terroir, de forme de tradition,
10:37 de ce qu'ils appellent l'enracinement dans nos campagnes,
10:42 fait qu'un Jordan Bardella, qui par ailleurs est dans l'opposition
10:46 et donc n'est pas tenu pour responsable de la situation,
10:49 puisqu'il ne gouverne pas contrairement à Emmanuel Macron,
10:52 peut se promener dans une ambiance relativement cordiale.
10:55 On écoute quelques agriculteurs qui ont pu aborder
10:58 le président du Rassemblement national.
11:02 Je pense qu'aujourd'hui, il est inconcevable
11:04 de ne pas recevoir le Rassemblement national.
11:06 Honnêtement, j'étais fier de parler avec Jordan Bardella,
11:09 de pouvoir discuter sans opinion politique ni rien.
11:14 Après, chaque parti est constructif.
11:17 Comme je dis, celui qui défendra le plus l'agriculture
11:19 sera le plus écouté par les agriculteurs.
11:21 On n'est pas forcément basé que sur le parti du Rassemblement national.
11:26 On espère qu'il y a d'autres partis qui prendront en considération notre cas.
11:30 Après, le cas de Jordan Bardella, c'est quelqu'un qui est jeune.
11:34 Quand on se retrouve avec des gens qui sont au plus près des paysans
11:37 et des jeunes, ça nous motive peut-être à aller consulter son programme.
11:41 Comme je dis, il y a du bon partout, il y a du mal partout,
11:44 mais si on pouvait s'occuper des Français et des travailleurs français d'abord,
11:47 ce serait super.
11:48 Il y en avait un qui n'était pas très content,
11:50 c'était le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau.
11:52 Il a parlé aujourd'hui ?
11:53 Oui, chez nous.
11:54 Vous auriez pu écouter le grand entretien,
11:58 c'était à 10h avec Sonia Mabrouk.
12:00 C'était passionnant.
12:01 Marc Fesneau qui explique que c'est bien beau de faire des selfies,
12:04 c'est mieux de faire des propositions.
12:06 Ce qui doit être une réussite, c'est de répondre aux attentes des agriculteurs.
12:10 Ce n'est pas de faire des selfies, pardon.
12:13 Quand on est responsable politique, dans le mot "responsable politique",
12:16 ce qui est important dans cette phrase, c'est "responsable".
12:19 Tant que vous ne gouvernez pas, c'est assez commode
12:21 parce qu'en fait vous n'avez pas à vous confronter au réel.
12:25 Et nous, nous nous confrontons au réel, donc moi je ne crois pas
12:30 que le selfie soit le gage d'une réponse au sujet agricole que nous avons devant nous.
12:36 J'ai l'impression que les agriculteurs, les paysans ne sont pas dupes.
12:39 Ils ont bien vu les programmes des uns et des autres
12:42 et peut-être qu'ils ont réfléchi, agi en conscience.
12:45 Les réponses de M. Fesneau, on les attend toujours.
12:48 C'est-à-dire qu'il nous parle de patriotisme, de souveraineté, etc.
12:51 Mais il n'agit pas.
12:52 Le même ministre qui va professer le patriotisme et la souveraineté économique en France
12:56 va aller se coucher pour le Mercosur devant Mme von der Leyen.
12:59 Donc moi j'aimerais qu'il y ait de la cohérence, si vous voulez,
13:01 de la part du gouvernement et du président de la République.
13:04 Donc parler de proposition, c'est bien.
13:05 Parler dans les médias, c'est bien aussi.
13:07 Mais il ferait bien, lui est ministre de l'Agriculture, il est tenu d'agir.
13:10 Après, sur l'analyse politique, quand il nous dit effectivement
13:13 que le Rassemblement National a une posture plus confortable dans l'opposition,
13:15 on peut en convenir, il a raison.
13:17 De fait, ils ne sont pas au pouvoir.
13:18 Donc c'est à lui, ministre, de rendre des comptes sur sa politique et la vie des agriculteurs.
13:23 Et là, de ce point de vue-là, je me tourne vers vous.
13:25 Je ne suis pas sûr qu'il est véritablement le ministre de l'Agriculture,
13:28 la confiance des agriculteurs aujourd'hui.
13:29 Bon, les téléspectateurs, je le répète, qui nous regardent, doivent se dire
13:32 "mais qu'est-ce que c'est que cette image avec Gabriel Attal au Salon de l'Agriculture ?"
13:35 Il s'avère que le Salon est fermé, mais qu'il y a un grand dîner pour la 60e édition
13:39 et que le Premier ministre est arrivé il y a quelques instants.
13:43 Tiens, tiens, regardez derrière.
13:45 C'est de moi ?
13:45 Je pense que c'est le...
13:46 C'est M. Feneau.
13:47 Voilà, c'est M. Feneau qui est derrière, pas en premier plan.
13:52 Emmanuel Macron, qui a été extrêmement dur hier
13:56 et qui a attaqué violemment quand même, il faut le dire, le Rassemblement National,
13:59 mais pas que.
14:01 Également, certains syndicats.
14:03 Je vous propose de l'écouter et là, on va commencer à parler de ce qui s'est passé.
14:08 Vous avez des gens qui sont là avec un projet politique,
14:11 c'est de servir le Rassemblement National,
14:13 de faire demain, voire près demain, une haie d'honneur
14:15 pour les dirigeants du Front National.
14:17 Vous m'avez entendu.
14:18 Mais bien sûr !
14:19 Et de mener une campagne politique.
14:21 L'agriculture française, elle mérite mieux que de la mauvaise politique.
14:25 Et elle mérite mieux que leur projet de décroissance et de bêtise
14:28 qui consiste à expliquer aux gens que la solution, ce serait de sortir de l'Europe.
14:32 Le Rassemblement National, c'est le parti du Frexit, de la sortie de l'euro.
14:35 Maintenant, c'est les transformistes du Frexit.
14:37 Je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture.
14:40 C'est ça, la réalité.
14:41 Karim Duc, je rappelle que vous êtes coprésident de la coordination rurale du Lot-et-Garonne
14:46 et que depuis 48 heures, il y a, dans certains médias, dans la parole politique,
14:53 cette sensation, en tous les cas, idée qui est lancée,
14:59 de dire que la coordination rurale est le marchepied du Rassemblement National.
15:04 Karim Duc, est-ce que vous avez la sensation de servir les intérêts du Front National aujourd'hui ?
15:10 Mais écoutez, absolument pas.
15:11 C'est tout à fait ridicule de nous mettre, d'essayer de nous coller cette étiquette-là.
15:18 On a, justement, ce qui doit déranger, c'est que nous n'avons aucune étiquette.
15:22 On est là, moi, quand je me suis engagée, syndicalement, d'abord mon métier, c'est l'agriculture.
15:29 C'est tout à fait l'essence même et le but de l'accomplissement,
15:35 et c'est de faire en sorte que ma ferme puisse fonctionner,
15:39 que l'ensemble des fermes de mon département puissent fonctionner.
15:43 C'est pour ça que je me suis engagée.
15:45 Les étiquettes politiques, je n'en ai que faire.
15:48 Nous avons toujours été sur les sujets, uniquement les sujets.
15:51 C'est peut-être facile, plutôt que de répondre au sujet,
15:55 plutôt que de se positionner et d'arrêter cette crise avec des solutions réalistes,
16:02 plutôt que de faire ça, c'est très facile de nous coller des étiquettes et de détourner le débat.
16:07 Là, l'intention a été de détourner le débat.
16:10 Et Emmanuel Macron, qui, le midi, a semblé être dans une perspective de construction de quelque chose,
16:20 s'est complètement ridiculisé en fin de journée et a fait tout autre chose.
16:24 Il est parti en campagne politicienne pour les Européennes.
16:27 Et il a, dans ce sens-là, complètement négligé le salon de l'agriculture et les agriculteurs.
16:33 Il a préféré bafouer la parole des agriculteurs, les négliger sur le terrain
16:38 et nous coller des étiquettes que nous n'avons pas et que je me garde bien d'avoir parce que je suis...
16:48 - Votre priorité, c'est votre ferme, c'est aussi simple que ça ?
16:50 - Voilà, je suis une agricultrice.
16:53 L'ensemble des personnes de notre syndicat sont des agriculteurs
16:58 qui se sont engagés uniquement pour défendre l'agriculture et trouver des solutions aux agriculteurs.
17:04 - Pardonnez-moi, ça fait six semaines, peu ou prou, qu'on reçoit syndicat sur syndicat, d'accord ?
17:09 Quelle que soit d'ailleurs la couleur du syndicat, que ce soit un bonnet vert, une casquette verte,
17:14 un bonnet jaune, une personne de la FDSEA, de la FNSEA.
17:18 Je suis incapable, incapable de vous dire qui vote pour qui.
17:23 - Mais bien sûr !
17:24 - Donc c'est assez étrange, mais c'est même pas le sujet.
17:28 Donc c'est pour ça que cet écran de fumée me surprend, Frédéric Durand.
17:34 - Ah oui, c'est un écran de fumée dans le sens, au moins, après moi je sais pas qui est instrumentalisé par qui,
17:38 c'est trop compliqué.
17:39 Ce qui est certain, c'est que...
17:41 En tout cas, quand bien même le RN profiterait de la séquence,
17:47 il a profité à peu près de toutes les séquences qui se sont déroulées depuis la réforme de retraite, depuis 2017.
17:53 Donc en vérité, qu'est-ce qui se passe ?
17:55 Il profite du fait que Macron, enfin en tout cas le gouvernement actuel,
17:59 ne répond pas aux préoccupations des gens.
18:01 Tout simplement parce que dans la tête de la technostructure,
18:04 si on n'a pas compris ça, je pense qu'on n'a pas compris le problème tel qu'il est posé,
18:07 dans la tête de la technostructure, la paysannerie, le monde rural
18:10 est une anomalie de la mondialisation.
18:12 C'est pas... Si vous voulez, pourquoi on apporte des réponses conjoncturelles à un problème structurel ?
18:19 Parce que depuis longtemps, la technostructure pense que les pays,
18:23 un pays comme la France, ne doit avoir plus que des services concentrés dans les métropoles
18:27 et plus de production, qu'elle soit agricole ou industrielle.
18:30 Donc si vous ne changez pas ce logiciel-là,
18:32 vous n'apporterez jamais de réponse durable aux paysans...
18:35 - C'est le dernier argument, lorsque vous n'avez plus d'idées.
18:38 Le dernier argument, c'est de dire "mais attendez, vous êtes...
18:40 Attention à ces grands dangers".
18:41 Alors en plus, ça ne marche pas du tout, puisque...
18:44 Que vous soyez dans la perspective d'une diabolisation
18:48 qui aujourd'hui n'a plus lieu d'être.
18:50 En revanche, ce qui m'intéresse, Aminel Ketmi, c'est vous,
18:52 parce que vous avez écrit un livre qui s'appelle "Cynisme, dérive et trahison.
18:56 Comment Macron et Mélenchon sont devenus les marchepieds du RN".
18:59 Donc là, c'est l'effet inverse.
19:00 Vous, vous considérez qu'à travers leurs actions en Macronie,
19:04 ils sont les marchepieds du RN.
19:06 - Oui, bien sûr, mais par ailleurs, qu'est-ce que c'est ce système
19:10 dans lequel la légitimité d'une revendication sociale
19:13 ou d'un mouvement social se jugerait en fonction des votes
19:18 ou des affinités politiques des uns et des autres ?
19:22 - Mais parce que c'est le mal, le RN, Aminel Ketmi.
19:25 C'est l'extrême droite, ce n'est pas dans l'arc républicain.
19:28 Vous n'avez toujours pas compris ?
19:30 Si vous êtes proche du RN, vous êtes un danger.
19:34 Et donc, on vous décrédibilise.
19:36 Vous imaginez quand même ?
19:37 - D'accord.
19:38 - On parle du Front National.
19:40 - J'entends bien.
19:41 Par ailleurs, souvent, lorsque vous faites ça,
19:44 c'est l'effet inverse qui se produit.
19:45 Souvenez-vous avec les Gilets jaunes.
19:47 Les premiers jours des Gilets jaunes,
19:49 qu'est-ce qu'on n'a pas entendu sur ces fachos d'extrême droite,
19:53 malfagotés, qui en plus avaient le mauvais goût de danser
19:56 sur du Patrick Sébastien autour des ronds-points
20:01 et qui étaient jugés avec une arrogance improbable
20:04 de la part du petit milieu parisien.
20:06 Et au bout de quelques jours, à force de les insulter,
20:08 le mouvement a fini par prendre de l'ampleur
20:11 et a fini avec le mouvement social dont on se souvient
20:15 de l'ampleur à la fois en termes de durée et en termes d'intensité.
20:19 Donc, la dernière chose à faire, c'est de dire aux gens
20:21 qu'ils sont d'extrême droite, qu'ils sont manipulés par l'extrême droite.
20:23 - Je vous propose d'écouter la réponse de Jordan Bardella à Emmanuel Macron.
20:29 - Oui, s'il va fort.
20:31 - Partout où Emmanuel Macron se déplace, il suscite de la tension,
20:36 il suscite du rejet, il suscite du désordre.
20:38 Et on a un peu le sentiment que c'est un homme seul
20:42 que le président de la République est dans une dérive schizophrénique
20:46 assez inquiétante et dangereuse au regard de sa fonction.
20:48 Et que probablement, il tombe dans une forme de complotisme,
20:52 de paranoïa qui est le propre de tout extrême.
20:55 - Bon, c'est une déclaration extrêmement forte.
21:00 - Oui, tout à fait, plutôt.
21:02 Alors, le problème, si vous voulez, c'est que le président de la République
21:04 a commencé le premier, comme on dit dans la courbe récréation.
21:07 C'est celui qui dit là, il a commencé.
21:09 Il a commencé avec une attitude, le président de la République,
21:11 j'ai écouté ce que disaient mes camarades en face,
21:13 une attitude que je qualifierais d'assez minable.
21:15 C'est-à-dire parce que vous n'arrivez pas à, comment dirais-je,
21:17 à rendre des comptes au peuple, parce que vous n'arrivez pas
21:20 à rendre des comptes, à répondre aux questions de fond.
21:22 Eh bien, vous savez, c'est le vieil adage, lorsqu'on veut tuer son chien,
21:24 on l'accuse d'avoir la rage, eh bien, il regarde des gens
21:27 qui se battent pour leur ferme, qui se battent pour la souveraineté alimentaire,
21:29 il leur dit "extrême droite".
21:30 Alors, c'est vrai que c'est très commode.
21:32 Il a fait effectivement la même chose avec les Gilets jaunes
21:34 et il fera la même chose avec les prochains.
21:36 Dès lors qu'on conteste la mondialisation, l'Union européenne,
21:39 de Maastricht, etc., etc., "extrême droite",
21:41 c'est assez confortable comme position intellectuelle,
21:43 vous êtes toujours dans le camp du bien.
21:45 À cela, effectivement, Jordan Bardella lui répond
21:48 en lui disant "schizophrénie", etc.
21:50 Moi, je pense que les agriculteurs, par-delà le conflit politique
21:53 et le match entre Jordan Bardella et Emmanuel Macron, ou que sais-je,
21:56 ils ont surtout envie qu'on prenne en compte un certain nombre de revendications
22:00 qui, à mon avis, sont légitimes sur la mondialisation,
22:03 sur les accords de libre-échange, c'était ce que disait Frédéric très justement,
22:06 sur la place de la mondialisation par rapport à l'agriculture,
22:08 et nous devons tout faire pour sauver notre agriculture.
22:11 Et juste pour finir, Emmanuel Macron qui nous dit
22:13 "il n'y a pas d'agriculture sans Europe",
22:15 il faut qu'il ouvre un bouquin d'histoire.
22:17 L'agriculture française, elle existe depuis des siècles,
22:20 et des siècles, et des siècles, pour ne pas dire des millénaires,
22:22 sur ce territoire qu'est la France,
22:23 et elle continuera à exister.
22:25 Ce n'est pas l'Union Européenne et Madame von der Leyen
22:27 qui vont planter les radis en France,
22:28 qui vont semer les radis en France.
22:30 Donc c'est absolument dramatique comme analyse,
22:32 et le Président de la République, je pense,
22:34 ne va pas sortir du tout grandi de cette séquence,
22:36 puisque maintenant on parle de séquence,
22:37 je n'aime pas trop là, mais il ne va pas sortir grandi de cette étape.
22:40 - Puisque le Premier ministre prend la parole
22:43 lors de ce dîner pour la 60e édition du Salon de l'agriculture,
22:45 je vous propose qu'on l'écoute un instant, et on revient.
22:48 - ...passion de notre pays pour son agriculture,
22:50 qui est à la fois sa force et sa fierté,
22:54 et de la passion, il en a fallu à Jean-Luc Poulain
22:57 pour présider à l'organisation de ce moment unique
23:00 chaque année en France.
23:02 Toutes et tous, nous lui devons quelque chose.
23:05 Toute l'organisation du Salon sait ce qu'elle doit à Jean-Luc Poulain,
23:09 qui n'a jamais compté ses heures pour donner chaque année rendez-vous
23:13 à plus de 600 000 visiteurs porte de Versailles.
23:17 Et nos agriculteurs, quant à eux,
23:18 savent que sans Jean-Luc Poulain ces dernières années,
23:22 il n'aurait pas eu un Salon qui aurait été tout à fait le Salon
23:26 auquel ils sont tant attachés.
23:28 Et vous, partenaires du Salon,
23:31 vous savez combien ce monument de notre patrimoine immatériel
23:34 qu'est le Salon n'aurait jamais tout à fait pu être le même
23:37 sans Jean-Luc Poulain.
23:38 Alors oui, à l'heure où Jean-Luc Poulain
23:42 raccroche de la présidence de ce Salon,
23:45 nous pouvons toutes et tous le remercier,
23:47 et je le remercie en mon nom évidemment,
23:49 mais je le crois aussi très profondément
23:52 au nom de toutes celles et ceux qui m'ont précédé dans ma fonction,
23:55 au nom de l'Etat, pour ce travail absolument remarquable
23:58 qui a été fait, pour la passion,
24:00 l'engagement qu'il y a mis toutes ces années.
24:02 Merci, Jean-Luc Poulain, et nous pouvons toutes et tous le remercier.
24:07 (Applaudissements)
24:13 Mesdames et Messieurs, parler d'agriculture, je l'ai dit,
24:16 c'est forcément parler de passion.
24:18 D'abord, il y a la passion que les Français ont pour le Salon,
24:21 je dirais même pour leur Salon.
24:23 Chacun sait combien chaque jour d'ouverture, chaque année,
24:27 c'est un peu un jour de fête nationale.
24:30 Tous les Français, peu importe leur âge, leurs origines,
24:33 peu importe qu'ils vivent en ville ou à la campagne,
24:35 qu'ils soient experts en bêtes, en plantes
24:38 ou d'aucun de ces deux mondes, tous les Français attendent ce Salon.
24:41 Pour y déambuler, comme 600 000 de nos concitoyens tous les ans,
24:45 ou pour en voir des images, pour ceux qui n'auraient pas la chance
24:47 de pouvoir communier en chair et en os,
24:50 aucun Français ne passe à côté du Salon.
24:53 Et au fond, cette semaine, c'est comme,
24:55 pour reprendre des métaphores, comme vous l'avez fait,
24:58 c'est comme un 14 juillet pour notre pays et pour son agriculture.
25:02 On y ressent toute la fierté d'être Français,
25:05 d'appartenir à une nation agricole qui, depuis des siècles,
25:08 puise ses racines dans la terre, dans le travail de la terre,
25:13 dans le goût de l'effort, dans l'amour immodéré
25:15 de tous ces produits agricoles qui forment, au fond,
25:17 l'un de nos plus beaux patrimoines.
25:18 Notre gastronomie a nul autre pareil.
25:21 Mais je suis très lucide.
25:23 Je sais combien la passion, celle du travail,
25:25 celle de la terre, celle des bêtes,
25:27 celle des champs, celle des forêts,
25:28 toute cette passion, je sais qu'elle a un prix.
25:31 Ce prix, c'est celui de la valeur donnée
25:33 aux fruits du travail de nos agriculteurs.
25:36 Ce prix, c'est celui d'un soutien, d'une considération,
25:39 d'une priorité qui doit toujours être donnée
25:42 à notre agriculture et à nos agriculteurs.
25:45 Ces dernières semaines, je l'ai déjà dit,
25:47 le prix de cette passion s'est fait entendre.
25:50 Partout en France, nos agriculteurs
25:52 nous ont demandé des comptes, à nous, Etat,
25:56 mais aussi à toute notre nation qui, parfois,
25:58 a pu donner le sentiment que nous n'avions pas
26:00 de véritable destin à proposer à notre agriculture,
26:03 qui avait le sentiment de naviguer à vue sans retrouver
26:06 le sens profond de ses premiers engagements.
26:08 J'y reviendrai dans un instant.
26:10 Mais ce prix, il n'a pas été poussé que par nos agriculteurs.
26:13 Il a été poussé par tout un pays
26:16 comme un cri d'amour et de soutien pour eux.
26:18 Car oui, tout au long de ces dernières semaines,
26:20 le pays tout entier a été uni derrière ces agriculteurs.
26:23 Plus de 9 Français sur 10, ça a déjà été dit, beaucoup.
26:27 Alors il faut que ce salon reste, ce qu'il a toujours été,
26:30 une fête nationale, joyeuse et sereine.
26:34 Et je suis cependant parfaitement lucide,
26:36 cette année n'est pas une année comme les autres.
26:39 Mais mesdames et messieurs, je le crois très profondément,
26:42 les Français ne sont dupes de rien,
26:45 ni de l'instrumentalisation, ni du mensonge,
26:47 ni de la poudre aux yeux.
26:49 À l'occasion de ces 60 ans,
26:51 et puisque le Salon de l'Agriculture est une fête nationale,
26:54 je sais combien vous tous, amis et partenaires du Salon,
26:58 vous êtes attachés à un principe simple,
26:59 et beaucoup d'entre vous me l'ont dit,
27:01 nous ne sommes pas ici au cirque.
27:03 Le Salon n'est pas un cirque médiatique,
27:05 ni un cirque politique, ni un cirque militant.
27:08 Au fond, les agriculteurs, nos bêtes, nos filières,
27:11 ne sont pas un décor de campagne.
27:14 Alors moi, je suis venu aujourd'hui pour dire
27:16 que tout le gouvernement est aux côtés de nos agriculteurs,
27:19 qu'on agit, que depuis 3 semaines, partout en France,
27:22 l'Etat se mobilise encore davantage
27:24 et prend des engagements devant les agriculteurs.
27:27 Et autant vous dire que quand on prend un engagement
27:29 devant un agriculteur, je le sais,
27:31 on a plutôt intérêt à le tenir.
27:34 Alors c'est ce que nous faisons autour de 3 piliers,
27:36 le constat, oui, nous traversons une crise agricole
27:39 quasiment sans précédent,
27:40 fruit d'un malaise qui date de décennies
27:42 avec des agriculteurs qui ont parfois eu l'impression
27:44 de bosser toujours plus pour s'en sortir toujours moins bien.
27:48 De l'action, cette crise,
27:50 nous l'avons entendue dès le 1er jour,
27:52 et je veux rappeler que nous avons pris 62 engagements
27:54 en lien avec les représentants des agriculteurs.
27:56 Le président de la République en a pris hier de nouveau,
27:59 concret et inédit.
28:01 Des résultats, en 3 semaines,
28:02 nous avons ouvert l'intégralité des engagements
28:04 que nous avons pris, et 8 sur 10 ont été menés
28:07 à leur terme ou sont proches de l'être.
28:09 Un nouveau point sur l'avancée de ces engagements
28:11 sera fait après la fin du salon.
28:13 Mais en même temps que nous agissons,
28:15 nous assumons une vision claire pour l'agriculture.
28:17 Et je prendrai un court instant pour la développer.
28:21 Cette vision, c'est oui à plus de production
28:23 et oui à plus de protection,
28:25 notamment contre la concurrence déloyale.
28:28 Mais protéger, cela ne veut pas dire isoler.
28:30 Notre ennemi, ce n'est pas l'étranger,
28:33 c'est la loi du marché débridé.
28:35 J'ai parlé d'exception agricole française,
28:37 c'est justement cela pour moi.
28:39 Être capable de fixer des limites, d'imposer des règles,
28:42 de briser des tabous fermés depuis des décennies
28:44 pour faire avancer notre agriculture
28:46 et faire mieux vivre nos agriculteurs.
28:49 C'est aussi ce qu'a annoncé le président de la République,
28:51 le chantier qu'il a ouvert des prix planchers.
28:53 Oui, il faut des règles avec un objectif clair, protégé.
28:58 L'agriculture française,
28:59 ça ne doit être ni l'URSS ni le Far West.
29:04 Pas de prix administrés, fixés par l'Etat
29:07 qui tire tout le monde vers le bas, comme en URSS,
29:10 ni le Far West avec une loi du marché
29:13 qui seule ferait tant de dégâts.
29:15 Ces prix planchers prendront évidemment en compte
29:17 les coûts de production par filière
29:19 sur la base des indicateurs interprofessionnels.
29:21 Ils ne tomberont pas d'en haut comme un coup près.
29:24 Mais mesdames et messieurs,
29:25 vous qui êtes des professionnels de l'agriculture,
29:27 vous savez mieux que personne
29:28 que cette exception agricole
29:29 ne doit en aucun cas être une fermeture.
29:32 Renoncer à commercer,
29:34 c'est condamner notre agriculture à sombrer.
29:37 Oui, nous exportons plus que nous importons.
29:40 Oui, vendre à l'international
29:41 fait vivre des dizaines et des dizaines de milliers
29:44 de nos agriculteurs.
29:45 Oui, nous avons besoin de partenaires
29:46 pour importer ce que nous ne produisons pas
29:48 ou pas suffisamment, notamment pour nourrir nos bêtes.
29:51 Nous couper du monde, personne ne peut y croire,
29:53 personne ne peut le souhaiter.
29:55 Dans la minute, des exploitations
29:57 mettraient la clé sous la porte, des agriculteurs renonceraient.
30:00 Notre agriculture serait profondément affaiblie.
30:04 Je le dis dans un même mouvement sans être trop long,
30:06 il en va de la PAC comme du commerce international.
30:09 Mon gouvernement est et sera constant
30:11 et ne changera pas d'avis sur le sujet.
30:13 Avec nous, c'est clair,
30:15 le gouvernement est pour la politique agricole commune
30:17 que l'on doit évidemment réformer.
30:19 Il est pour le commerce international
30:21 que l'on doit évidemment encadrer.
30:24 Mesdames et messieurs, depuis 4 semaines,
30:25 nous sommes dans une course contre la montre
30:27 avec une obsession, obtenir des résultats
30:30 et surtout des résultats qui arrivent dans les cours de ferme.
30:33 Nous y arriverons, j'en suis absolument convaincu.
30:35 Dans cette course contre la montre,
30:37 j'ai toujours pu compter sur les syndicats agricoles,
30:39 ils ont été des partenaires engagés,
30:42 souvent fermement, toujours disponibles.
30:45 J'ai passé plus d'une trentaine d'heures avec eux ces derniers jours.
30:49 C'est avec eux que nous avons construit les réponses
30:51 que nous apportons à nos agriculteurs
30:53 et je tiens à les en remercier.
30:55 Je veux donc ce soir terminer mon propos
30:57 en disant avec apaisement
30:59 que notre pays est tout entier uni derrière ses agriculteurs,
31:05 que tout notre pays est fier de ses agriculteurs.
31:08 Je veux aussi rappeler que oui,
31:09 ce salon appartient avant tout aux agriculteurs et aux Français.
31:13 Et je rappelle que le Salon de l'agriculture
31:15 doit être cette année encore la fête nationale
31:18 et le succès populaire qu'il est depuis 60 ans pour les Français.
31:22 Au fond, je crois qu'on est tous d'accord ici
31:25 sur le fait qu'on se souviendra très longtemps
31:27 de cette 60e édition du Salon de l'agriculture.
31:30 Le vœu que je veux formuler,
31:32 c'est qu'on se souvienne de cette 60e édition
31:35 du Salon de l'agriculture,
31:37 non pas comme un moment de déchirement,
31:39 mais comme un moment d'union.
31:41 Non pas comme un moment de mensonge,
31:43 mais au contraire comme une heure de vérité.
31:45 Non pas comme un moment de buzz médiatique,
31:47 mais comme une nouvelle phase du travail acharné
31:50 que nous menons depuis 3 semaines.
31:52 Non comme le Salon du renoncement,
31:54 mais comme le Salon du sursaut national
31:56 pour notre agriculture,
31:57 celui d'une nouvelle page que nous ouvrons ensemble
31:59 et qu'il nous reste à écrire avec un principe simple,
32:02 nos agriculteurs doivent vivre du fruit de leur travail,
32:05 être protégés et remerciés pour cela.
32:08 Vive le Salon, vive nos agricultures
32:10 et merci à tous et à mardi.
32:11 (Applaudissements)
32:14 -Vous venez d'entendre le discours du président...
32:16 -Ah !
32:18 -Premier ministre !
32:20 Non mais on parlait, en l'écoutant,
32:22 on parlait du président de la République
32:23 et c'est intéressant de voir le décalage
32:25 dans le discours, l'apaisement,
32:27 le ton rassembleur du Premier ministre
32:29 qui dit "merci aux syndicats"
32:31 quand la veille vous en avez un qui explique
32:33 qu'il y a des syndicats qui sont les marchepieds
32:35 du rassemblement national.
32:36 -Il y a un autre qui arrive, un huis clos.
32:38 -Ah oui, effectivement, il y en a un qui arrive
32:41 quand le salon est fermé,
32:42 il y en a un autre qui est arrivé
32:44 quand il y en avait 700 qui...
32:45 -Il ne faut pas confondre un discours
32:47 devant des officiels assez convenus
32:48 et bien écrit par je ne sais quel conseiller
32:50 avec effectivement un président de la République
32:52 qui était face aux agriculteurs.
32:53 -Il n'y a pas grand chose de nouveau
32:55 dans ce discours, si ce n'est que sur la forme.
32:58 Effectivement, on l'a trouvé plus apaisant
33:01 que lorsque Emmanuel Macron était dans le salon
33:04 pour expliquer qu'il y avait des complotistes,
33:07 il y avait des croissants
33:08 et qu'en plus il y avait des syndicats
33:09 qui jouaient main dans la main avec le RN.
33:12 Il y a une phrase quand même qui m'a marqué
33:15 lorsque le Premier ministre dit
33:16 "c'est une crise agricole sans précédent,
33:20 fruit d'une décennie de malaise".
33:22 -Pardonnez-moi, ça fait 7 ans qu'il est au pouvoir.
33:25 -Je pense qu'il y a une profonde duplicité.
33:27 En même temps, c'est transformé
33:30 en duplicité permanente.
33:31 Il y a une duplicité.
33:32 Dans son discours, ce qu'il nous dit là,
33:33 c'est en gros la troisième voie sociale démocrate
33:35 qu'on connaît par cœur.
33:36 Il faut réguler le marché au niveau mondial, etc.
33:38 Mais on est pour le marché mondial.
33:40 Il faut faire ça, mais on est pour la PAC.
33:42 -Pour la PAC, pour le commerce international.
33:44 -En gros, il nous dit on est pour tout ça,
33:45 mais il faut tout changer de tout ça
33:47 parce que tout ça, ça ne va pas.
33:48 Donc la duplicité à laquelle
33:51 on commence à être habitué,
33:52 c'est-à-dire que les mots n'engagent plus les actes.
33:54 Et en politique, on a fini par trouver ça normal.
33:57 Et c'est pour ça que les gens ne veulent plus voter.
33:58 C'est parce qu'ils se disent
33:59 si c'est juste pour entendre des mots,
34:01 ça ne sert à rien d'aller se déplacer le dimanche
34:04 pour aller voter.
34:04 Donc là, on est dans le pur exercice,
34:06 à mon avis, dans le pur exercice
34:08 sémantique ou rhétorique,
34:10 où il n'y a pas de forme pour moi.
34:13 Il n'y a pas de colonne vertébrale,
34:14 il n'y a rien de solide.
34:15 -Eh bien, je vous présente mes excuses,
34:16 Karine Luc, parce que vous êtes la première
34:18 intéressée par ce discours-là
34:19 et que j'aurais dû me tourner tout de suite.
34:21 -Oui.
34:21 -Qu'a pensé la coprésidente de la coordination rurale du Lot-et-Garde ?
34:25 -Ecoutez, ce que vous venez de dire est tout à fait juste.
34:28 On ne peut pas avoir confiance en des personnes
34:31 qui, du jour au lendemain,
34:33 vous disent tout et son contraire.
34:35 Quand on ne peut du coup être que méfiant
34:39 et on peut s'attendre à tout.
34:41 Donc, seuls les actes compteront.
34:45 Et c'est tout.
34:47 Les mots, maintenant, on a de belles phrases.
34:50 Tout le monde nous fait de belles phrases.
34:52 Ces politiciens nous font de belles phrases depuis le départ.
34:55 L'ensemble de la classe politique nous fait sans cesse de belles déclarations.
35:00 "Je n'en ai que faire, je n'en ai que faire, on n'en a que faire."
35:03 Maintenant, ce qu'on veut, c'est des actes.
35:05 On est malmené, on vient nous féliciter,
35:09 on vient nous serrer la pince, nous taper sur l'épaule
35:11 et après, on n'en a rien à foutre de nous.
35:14 C'est insupportable.
35:15 Maintenant, tout ça, on va les suivre.
35:18 On va faire en sorte que tout ça avance.
35:20 Je peux vous garantir qu'il est impératif
35:25 que les solutions soient là et que les actes dépassent les paroles.
35:29 C'est insupportable de voir ce changement de discours permanent.
35:34 On se fait balader.
35:35 - En 24 heures, c'est vrai que ça bouge beaucoup.
35:37 - On n'est pas respecté.
35:38 Et c'est valable pour l'ensemble de la population.
35:41 C'est fait dans tous les domaines d'activité.
35:43 C'est incroyable.
35:44 - Autre phrase, quand même, on est toujours dans la communication,
35:47 mais il dit que l'inauguration du Salon de l'agriculture,
35:50 c'est comme un jour de fête nationale.
35:52 Ce qui veut dire qu'hier, c'était un chaos national.
35:55 - Remarquez, quand on voit le 100 juillet, les feux de voiture,
35:57 ce n'est pas forcément mieux.
35:59 - Il manquait effectivement les mortiers d'artifice.
36:05 - Le 14 juillet, ce ne sont pas les agriculteurs.
36:07 Ne nous comparez pas, s'il vous plaît, au black box.
36:11 - Au contraire, c'était une petite boutade.
36:12 - Ironique.
36:13 - Il a parlé de cirque, ce qui était assez sévère
36:19 pour le président de la République.
36:20 Je ne sais pas s'ils auront une franche explication.
36:22 - Vous pensez qu'il parlait du président de la République
36:25 quand il a parlé du salon d'éniges en cirque ?
36:28 - Je peux me permettre d'être un peu malicieux.
36:30 Quand j'ai entendu parler de cirque,
36:32 j'ai cru qu'il parlait de ce à quoi nous a donné à voir
36:35 le président de la République hier.
36:37 - Par exemple, ce qu'on a vécu hier matin avec ce mouvement de foule,
36:41 ça aurait pu être problématique.
36:44 Il y a quand même eu huit forces de l'ordre blessées.
36:47 Et puis, il y a eu à un moment des mêlées avec une barrière
36:49 qui s'est effondrée, non loin des bêtes.
36:52 On revoit cette séquence.
36:53 On la voit, s'il vous plaît.
36:58 - On se tient, on se tient !
36:59 - Sortez-les ! Sortez-là !
37:21 - Ce à quoi a répondu le président de la FNSEA,
37:43 je n'ai jamais vu une telle situation.
37:45 Jamais vu ça.
37:46 On l'écoute, on l'écoute, on l'écoute et on en parle.
37:50 Pour ma part, ça fait 25 ans que je vais au Salon de l'agriculture,
37:52 tous les ans.
37:54 Je n'ai jamais vu ça.
37:55 Je n'ai jamais vu des forces de l'ordre en habit à l'intérieur du salon.
37:59 Je n'ai jamais vu déplacer des animaux.
38:01 Je n'ai jamais vu autant de gens furieux,
38:04 que ce soit d'ailleurs des agriculteurs ou les visiteurs
38:05 qui étaient parqués dehors.
38:07 C'était une situation de chaos total.
38:09 - Est-ce que vous partagez cette position, Karine Duc ?
38:11 Vous avez vécu un chaos hier.
38:14 - Oui, oui, tout à fait.
38:14 C'était assez incroyable ce qui s'est passé.
38:17 Il y avait une colère monstre, mais il y avait des gens,
38:21 effectivement des visiteurs qui étaient parqués à l'extérieur.
38:24 Personne n'avait le droit de rentrer.
38:27 Il y avait un salon qui ne se déroulait pas normalement.
38:31 Et il y avait des policiers habillés en civil qui ont provoqué
38:38 des agriculteurs en face d'eux.
38:40 J'ai des photos, des films là-dessus.
38:43 Il y a des agriculteurs qui étaient très remontés par rapport
38:49 à la crise agricole.
38:50 Forcément, farce de lassitude, ils étaient bien remontés
38:56 et donc essayaient de pousser un petit peu.
38:59 Je suis affligée de voir qu'on ait eu à faire face à ces images-là.
39:07 Et je suis surtout affligée que finalement, de ce salon,
39:11 on n'en retiendra que ça, certainement.
39:13 D'autant que je crois que autant les Français comprennent la colère,
39:16 autant ils ont du mal avec la violence.
39:18 C'est-à-dire, quelle que soit la cause, lorsque ça dépasse
39:21 un certain niveau, si la colère se transforme en violence,
39:25 en général, l'opinion publique ne suit pas.
39:28 Mais quelle que soit la cause...
39:29 - C'est la question que je me suis posée,
39:30 parce que 9 Français sur 10 soutiennent cette mobilisation.
39:33 - Mais pas la violence, non.
39:34 - C'est sûr.
39:35 - En fait, tout le monde est perdant dans cette séquence-là.
39:37 - Oui, mais il y a quand même une constance...
39:38 - Du président au paysan.
39:40 - Je suis d'accord, mais il y a marqué sur votre brodeau
39:42 à qui la faute.
39:43 Moi, je voudrais répondre à la question.
39:44 Il y a une constante avec ce président de la République
39:46 depuis 2017, c'est qu'il dialogue.
39:48 Le dialogue social avec lui, c'est gyrophare, garde du corps
39:51 et matraque.
39:52 J'ai connu mieux pour dialoguer avec les gens, voyez-vous.
39:54 Et là, quand on voit ces images-là, c'est la personnification,
39:57 c'est l'image de l'échec du dialogue social,
40:00 de l'échec du dialogue pacifiste.
40:01 Et là, on voit effectivement ces scènes assez chaotiques.
40:04 Moi, j'ai aussi de la compassion pour les forces de l'ordre,
40:06 dont beaucoup ont des engagements intellectuels,
40:09 moraux ou politiques, qui peuvent parfois converger
40:11 avec ceux des agriculteurs et qu'on en voit à chaque fois comme ça.
40:14 En fait, si vous voulez, quand la politique ne peut plus,
40:16 c'est les matraques.
40:17 Le problème, c'est quand on ne peut plus intellectuellement
40:19 et politiquement résoudre les problèmes,
40:20 on dit aux forces de l'ordre, qui sont déjà d'ailleurs
40:23 sacrément pressurisées par tout le travail qu'ils ont,
40:25 on leur dit "allez donc régler le problème".
40:27 Mais ce n'est pas aux forces de l'ordre de régler le dialogue social.
40:29 C'est à M. Feneau qu'on voyait tout à l'heure de travailler.
40:31 - Non, mais pour les forces de l'ordre, pardonnez-moi.
40:33 Et pour le coup, on a tous pu couvrir de nombreuses manifestations
40:37 au plus près des forces de l'ordre.
40:40 On leur demande une chose, c'est de maintenir l'ordre.
40:43 Il y avait un barrage qui a été forcé par des manifestants.
40:49 Et effectivement, ça a donné ces mouvements de foule.
40:51 Mais il n'y a pas eu de heurts ultra violents
40:56 entre gendarmes, policiers ou civils et agriculteurs.
41:01 Je ne pense pas qu'on ne soit... On n'était pas à Seine-Solyne.
41:03 Voilà ce que je veux dire.
41:04 - Exactement, tout à fait. On n'était pas à Seine-Solyne.
41:06 Et bien heureusement, les policiers, les gendarmes,
41:09 c'est une profession qu'on respecte énormément.
41:11 - Et c'est réciproque d'ailleurs.
41:13 - Et c'est réciproque parce que souvent, on est issus du même endroit,
41:18 de la campagne.
41:19 Mais comme partout, il y a certainement des personnes
41:24 qui sont plus tendues, des personnes qui sont moins bien intentionnées.
41:28 Je suis désolée et j'en ai fait le constat moi-même.
41:31 - Mais comme il y a des agriculteurs qui sont moins bien intentionnés,
41:35 comme il y a des journalistes qui sont moins bien intentionnés,
41:37 comme des pompiers qui peuvent être moins bien intentionnés.
41:39 Il faut aussi constater que les policiers ou les gendarmes
41:42 qui sont sur le terrain, on leur demande de maintenir l'ordre,
41:44 qu'il y a eu un mouvement de foule et qu'ils devaient justement...
41:47 - Sur les images, on a l'impression que les forces de l'ordre
41:49 font preuve d'un grand professionnalisme.
41:50 - Mais je ne suis pas sûr que la question se pose sur le maintien de l'ordre.
41:57 - Autre chose, tout ça, tout ça n'existerait pas
42:01 si à un moment donné, il y avait eu des conseillers performants
42:07 au niveau des ministères qui avaient fait remonter les situations.
42:10 Nous, ça fait plus d'un an, ça fait un an que je suis en mandat.
42:14 Ça fait mes prédécesseurs avant moi,
42:17 ça fait un moment qu'on dit que la cocotte minute va péter.
42:20 Ça fait un moment qu'on dit que la situation ne va pas.
42:23 À chaque fois, ces gens filtrent les informations,
42:26 ne communiquent pas bien à leur hiérarchie ce qui va, ce qui ne va pas.
42:30 Et après, nos politiciens ne prennent pas, ne font exactement ce qu'ils veulent.
42:36 Seuls eux ont la bonne parole et la bonne décision.
42:39 Et nous, nous ne sommes rien.
42:41 - Non mais attendez, Karine Duc, les annonces qui ont été faites
42:44 par le président de la République lors de votre débat pendant 2h30,
42:47 qui ont pu lui permettre également, en ayant échangé avec vous...
42:50 - C'est trop tard, c'est trop tard.
42:51 - Ce n'est pas ça que je veux dire.
42:52 - Oui.
42:52 - Il aurait très bien pu les annoncer trois jours plus tôt.
42:55 - Mais bien sûr.
42:55 - En expliquant que ça risque d'être...
42:57 - Même trois ans.
42:58 - Non mais ce que je veux dire, pour éviter,
42:59 parce que tout le monde savait que ça allait être ultra tendu ce samedi,
43:04 pour éviter que ça soit un cirque médiatique,
43:07 je ne suis pas sûr que ce soit un cirque médiatique, mais du moins politique,
43:10 vous calmez les tensions le plus rapidement possible.
43:14 Et vous évitez de penser au soulèvement de la terre pour un débat sur un rigue.
43:18 - Vous m'avez un peu devancé, mais là où Karine a raison,
43:20 c'est que la crise, elle ne date pas d'il y a 6 semaines.
43:23 Vous parliez tout à l'heure de 6 semaines.
43:24 Les panneaux retournés, c'est le mois d'octobre.
43:26 Le ministre de l'Agriculture était déjà en poste.
43:28 Rien ne lui empêchait de...
43:28 - On parle d'une ère de la guerre, d'une ère de la crise.
43:30 - Non mais il y a un problème de capteur politique au sein de cette majorité
43:33 qui ne voit pas venir les crises.
43:34 Et j'en parlais avec un ministre qui me disait, c'est vrai,
43:36 on a été un peu dépassé par la tournure qu'ont prise les événements.
43:39 Ça ne doit pas arriver quand on est au pouvoir.
43:41 On doit voir arriver ces crises.
43:43 Et de la même façon, les conseillers,
43:45 même s'ils ont agi sans l'aval du président
43:47 pour l'invitation des soulèvements de la terre, ça reste à prouver,
43:49 ces conseillers doivent aussi avoir la jugeote de savoir
43:52 qu'en invitant les soulèvements de la terre,
43:54 ils vont provoquer une réaction auprès des agriculteurs.
43:57 Ils n'ont pas là encore les capteurs...
43:58 - Mais il dément catégoriquement cette invitation.
44:01 Il dément, il dément et limite c'est de votre faute.
44:05 Vous savez quoi, c'est de votre faute, M. Bonnet.
44:07 Je peux vous dire, vous allez avoir des problèmes.
44:08 - C'est un peu là l'écume des choses, il me semble.
44:10 Parce qu'au fond, le gouvernement n'a pas de solutions à apporter
44:13 parce que les solutions qu'il faudrait apporter
44:15 seraient des solutions qui remettraient tellement profondément en cause le système
44:19 et notamment le système d'échange international.
44:21 Parce que toute la question alimentaire est devenue une monnaie d'échange
44:24 pour nous, pour vendre d'autres produits, etc.
44:26 Donc si vous voulez, moi je pense que voir les choses comme ça...
44:29 D'ailleurs, Atal avait réussi à désamorcer l'Eliott il y a quelques semaines.
44:33 C'est revenu à la charge quelques semaines plus tard.
44:36 Pourquoi ? Justement parce qu'ils n'ont pas de solutions à apporter
44:40 parce que les solutions qu'il conviendrait d'apporter
44:42 remettraient trop profondément en question le système et ils ne le veulent pas.
44:45 - Mais bien sûr, mais c'est très simple.
44:47 La seule question qu'il faut poser, c'est M. le président de la République,
44:50 les décisions, elles se prennent où ?
44:52 À Paris ou à Bruxelles ?
44:54 Elles se prennent à Bruxelles.
44:55 Mais M. le président de la République, est-ce que vous comptez changer
44:59 ce rapport de force et que Paris décide pour les paysans français
45:05 plutôt que Bruxelles ?
45:06 - Mais pas que !
45:07 - Pardonnez-moi, c'est l'état de la guerre !
45:10 - Non, non, il faut un changement de logiciel.
45:14 - Oui, il y a trois questions.
45:16 Il y a la question de la loi EGalim qui n'est pas respectée
45:18 et qui donc fait aider, mais les paysans, les producteurs d'azur,
45:21 rapport de force...
45:22 - Et pas à M. Canfin d'expliquer à Mme Duc ce qu'elle doit faire.
45:24 - Les conseillers de M. Canfin, qui donne le poids à l'État,
45:28 ce sont, pardon de le rappeler, les deux conseillers sur lesquels
45:33 tout le monde s'est lâchement défaussé, qui ont été à l'origine
45:37 de l'invitation des soulèvements de la terre,
45:40 sont deux anciens collaborateurs de M. Canfin,
45:44 qui a fait carrière à Europe Écologie-Les Verts.
45:47 Le maire de Cannes, David Lysnard, a une formule qui me plaît bien,
45:51 il a dit "on est passé du et en même temps au successivement",
45:55 c'est-à-dire que maintenant, successivement,
45:57 on essaie de faire plaisir aux uns, puis on fait marche arrière
45:59 et on tente de faire plaisir aux autres.
46:00 - Revenons sur... Vous vouliez dire quelque chose, Canin ?
46:02 - Oui, en attendant, ce cirque, effectivement, ça nous permet
46:06 de parler de toute autre chose, sauf de ce pourquoi nous sommes venus.
46:10 Et sauf de ce pourquoi nous sommes en crise et pourquoi nous manifestons
46:13 depuis un mois et demi de façon très intensive,
46:16 mais depuis des années de façon intéressante, de façon importante.
46:22 Bon, voilà, c'est encore une fois, tout ça est fait pour éviter
46:27 d'être confronté au sujet et éviter de nous trouver des solutions.
46:30 C'est lamentable.
46:31 - Vous avez tout à fait raison, et c'était ce que disait Frédéric aussi
46:33 sur les solutions.
46:34 C'est-à-dire que nous avons un gouvernement qui,
46:35 s'il voulait vraiment répondre à vos questions,
46:37 serait obligé de sortir de sa zone idéologique et de son paradigme,
46:41 puisque le paradigme du gouvernement, c'est la mondialisation.
46:44 C'est formidable.
46:45 Il faut seulement prendre quelques mesures adaptatives.
46:47 La construction européenne, il faut la développer.
46:49 C'est inévitable, etc.
46:50 Il faut faire rentrer l'Ukraine dans l'UE, etc.
46:52 Tout ça est noté chez eux et dans leur esprit.
46:54 Donc, quand ils ont face à eux des agriculteurs qui sont constructifs,
46:57 qui font des propositions et qui proposent un autre idéal
47:00 pour le modèle agricole français, eh bien, forcément, ça choque.
47:03 Donc, vous avez quelques mesurettes normatives,
47:06 mais ils n'iront pas plus loin.
47:06 C'est ça qui est le problème.
47:07 - Il ne faut pas renverser la table.
47:08 - Ça ne file pas, mais il faut changer le chemin.
47:11 Aujourd'hui, le chemin, il est simple.
47:13 C'est un chemin qui va tout droit vers les métropoles
47:15 où se crée la richesse parce que c'est du service, etc.
47:18 Tout ce qui est industrie, agriculture, etc.,
47:20 on ne veut plus en entendre parler dans les pays comme les nôtres.
47:21 Et donc, ça supposerait de faire un virage à 90 degrés.
47:25 Vous n'imaginez pas, quelqu'un comme Macron est convaincu
47:28 par la métropolisation de la France parce qu'il faut créer
47:30 de grandes places financières, etc.
47:32 Et tout ce qui est paysannerie, pour eux, ils ne l'acceptent
47:35 que si c'est pour le loisir ou le repos du guerrier urbain
47:38 qui a beaucoup travaillé et qui va se reposer.
47:41 Donc, il ne faut pas trop d'activité là-dedans pour ne pas faire de bruit.
47:43 - Emmanuel Macron comme Gabriel Attal sont des européistes convaincus.
47:48 - C'est leur droit.
47:48 - Désormais, mais bien sûr.
47:50 Désormais, peu convaincant.
47:51 - Mais moi, je suis pour l'Europe.
47:52 Je ne suis pas pour cette Europe.
47:52 - Mais attendez, il y a une différence entre être français
47:55 pour une Europe des nations ou français et européen et européiste.
48:00 Il y a une différence entre prenez l'écologie et l'écologisme.
48:04 Lorsqu'une idée devient un dogme, ça peut devenir problématique.
48:08 En revanche, moi, j'aime beaucoup cette phrase de Gabriel Attal,
48:10 "le salon n'est pas un cercle médiatique et politique".
48:12 Il aurait pu dire, ce n'est pas un cercle, notamment sur les réseaux sociaux.
48:15 Donc, tout le monde redescend.
48:16 Je ne sais pas si vous avez vu ce qui s'est passé.
48:18 Là, je vais vous parler d'un collaborateur parlementaire inconnu au bataillon.
48:21 Mais c'est très drôle parce que vous savez, sur l'idée du complot
48:24 qui est en train de se mener, par exemple, les syndicats
48:27 qui sont les marchepieds du Rassemblement national.
48:29 Il s'appelle Alexandre Kiek.
48:31 Il est collaborateur de la députée Renaissance Ingrid Saint-Dordain.
48:36 Et voilà ce qu'il a tweeté avant de retirer son tweet.
48:38 Mais malheureusement, vous savez, sur Twitter,
48:39 on peut faire des captures d'écran.
48:41 "Après les fiches de Marine Le Pen, place à l'oreillette de Jordan Bardella.
48:45 Les années passent, mais en aucun cas, l'incompétence ne trépasse
48:48 au Rassemblement national.
48:49 Il s'avère, regardez, qu'il a une petite oreillette et il s'est dit,
48:52 non mais c'est une blague.
48:54 C'est une blague.
48:54 Alors en fait, Sébastien Chenu lui a répondu,
48:57 "jeune homme, sincèrement, vous êtes collaborateur parlementaire.
48:59 Ça ne vous dérange pas d'écrire des énormités de ce style ?
49:03 C'est le retour télé dans un environnement bruyant.
49:06 Vous vous ridiculisez.
49:07 La politique se fait sur les idées.
49:09 Pas des mensonges grotesques."
49:11 Évidemment que ce tweet est grotesque,
49:13 mais ce qui est intéressant, c'est qu'on est en train de basculer
49:16 dans une guéguerre.
49:19 Là, on est dans la fake news.
49:20 Oui, c'est ce que j'allais vous dire.
49:21 Là, on est dans l'américanisation de la politique.
49:24 C'est fondamental parce que les personnes qui se prétendent
49:27 "Dr S, traque de fake news", c'est-à-dire notamment les macronistes
49:30 qui nous disent "nous sommes des démocrates, libéraux, etc."
49:33 et face au populisme, nous allons vous dire la vérité vraie
49:35 parce que nous sommes, comme dit M. Bohn, le camp de la raison,
49:38 sont en fait les mêmes qui professent quantité de fake news.
49:40 Donc, à fake news contre fake news,
49:42 je ne sais pas où sont les vrais good news.
49:44 Si vous voulez, tout ça est pitoyable.
49:46 Pourquoi reprocher-vous à un collaborateur parlementaire
49:52 de la majorité de divulguer des fake news
49:54 quand à la tête de la majorité, on a droit aussi à des fake news
49:59 et la dernière en date sur les soulèvements de la terre
50:02 de la part de l'entourage du président de la République ?
50:05 Pourquoi il ne se sentirait gêné
50:07 de nous faire la même chose ?
50:08 En fait, ce qui m'inquiète, c'est qu'on est à 100 jours
50:12 quasiment des européennes et qu'on bascule
50:16 dans une américanisation du débat politique.
50:19 - Mais vous avez bien vu, de part et d'autre.
50:22 - Mais ceux qui présentent ces excuses, M.Guillet,
50:24 que personne ne connaît.
50:25 - Lorsque Jordan Bardella parle du président comme de schizophrène,
50:28 ce n'est pas non plus...
50:29 - Ah, je suis d'accord avec vous, ça n'élève pas le débat.
50:31 - Ça alimente ce que vous craignez, à savoir une américanisation.
50:35 - Complètement.
50:36 - On peut répondre toujours sur le fond.
50:39 - Ah, mais je suis 100 fois d'accord avec vous.
50:42 C'est-à-dire qu'aux Etats-Unis,
50:43 pendant la campagne présidentielle pour 2024,
50:46 on est en train de se demander qui va gagner entre...
50:48 Je grossis et vulgarise, évidemment,
50:50 mais certains disent qu'il y a l'homme
50:52 qui n'a plus toute sa tête
50:53 et il y en a un qui est en train de devenir complètement fou.
50:56 Donc, évitons de tomber là-dedans.
50:58 Évitons de tomber dans cette...
50:59 - Ce n'est pas la gentille façon de parler.
51:01 - Le réel nous échappe et nous avons des gens face à nous
51:05 qui changent les mots et pas les choses,
51:07 qui se bercent de mots, de formules...
51:08 - Qui se connoncent comme de la raison.
51:10 - En plus, ils ont la prétention et la reclame.
51:12 - Le camp de la raison.
51:13 - Concrètement, le programme n'est plus intéressant,
51:17 n'importe plus.
51:19 Le travail, les sujets n'importent plus.
51:21 Ce qui importe, c'est le show, c'est le discours,
51:25 ce sont les mots.
51:26 - La communication.
51:27 - Mais non, mais où on va, quoi ?
51:28 - Mais vous avez raison.
51:30 - C'est le cas de Gabriel Attal.
51:32 - Ils sont si incompétents que ça,
51:34 tous autant qu'ils sont, parce que, je suis désolée,
51:36 mais tous autant qu'ils sont,
51:37 ils sont si incompétents que ça pour ne faire que ça ?
51:41 - Non, ils ne sont pas incompétents.
51:43 Je pense que, vraiment, bousculer le système,
51:45 c'est très difficile pour eux.
51:46 C'est ça, le problème.
51:47 - Je ne suis pas anti-système.
51:48 Je dis juste qu'à un moment donné, il faut...
51:51 Enfin, ce sont nos énarques.
51:53 Ce sont certainement, il paraît, les meilleurs des meilleurs.
51:57 Mais ils s'abaissent à des pratiques qui sont lamentables.
52:04 Comment voulez-vous qu'ils soient respectés au plus haut point ?
52:06 Ce n'est pas possible.
52:07 - Je vous propose une dernière séquence,
52:09 parce que j'aimerais vraiment qu'on parle du père de la petite Lola,
52:12 qui est décédée pour la fin de l'émission.
52:14 Mais quand même, revenir sur ces échanges entre Emmanuel Macron
52:18 et certains agriculteurs qui ont été parfois durs,
52:22 où on a eu un président qui n'avait peut-être pas la bonne hauteur
52:28 dans l'échange et dans la discussion qu'il pouvait avoir.
52:31 Je ne suis pas sûr qu'il parlerait comme ça,
52:33 comme vous allez l'entendre, à des banquiers d'affaires.
52:36 On écoute.
52:38 - Alors, vous savez quoi ?
52:40 C'est courageux.
52:41 Vous allez voir là-bas, vous leur dites qu'on va passer moins sur les cofitos.
52:43 Vous revenez me voir avec des propositions.
52:45 - Oui, mais les propositions sont faites par la Confédération paysanne et la Confédération française.
52:48 - J'en ai comme ça, là, en téléo, entre les uns qui gueulent
52:50 parce que ça ne va pas assez vite et les autres trop vite.
52:52 On est un même pays, une même nation, on s'en sortira.
52:54 On a des solutions qu'on fait avant.
52:57 Et qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
52:58 Je vais vous dire, depuis 2018, pour la première fois dans notre histoire,
53:01 on a baissé les échanges.
53:02 On a baissé les CMR1 qui sont les plus dangereux de combien ?
53:05 De 91%.
53:06 On a baissé l'IFO de 30%.
53:08 Vous dites n'importe quoi.
53:09 - Non.
53:09 - Pardon ? Vous dites n'importe quoi ?
53:10 Mais je suis d'accord, je ne suis pas en train de dire que...
53:12 - C'est la France qui travaille.
53:12 - Attends, je ne suis pas en train de dire que vous faites de la gratte.
53:15 C'est la France qui bosse.
53:16 Mais on va aussi arrêter tous collectivement de dire que l'agriculture est foutue.
53:20 Parce que sinon, ce n'est pas la peine d'aller chercher des jeunes.
53:23 Si le discours ambiant, c'est de dire que l'agriculture est foutue
53:25 et il ne faut que des aides de trésor,
53:27 il n'y a pas la peine de faire une loi d'orientation.
53:29 Il n'y a pas la peine de s'emmerder.
53:30 On ferme tout de suite le magasin.
53:32 Donc ça, ce n'est pas vrai.
53:34 Il y a des gens qui font beaucoup d'argent.
53:35 La réalité, c'est que l'agriculture française, elle se tient.
53:39 - Il s'avère, Karine Duc, que vous étiez face à lui à ce moment-là.
53:42 - Oui.
53:43 - Vous avez ressenti quoi ?
53:44 - Ah oui.
53:45 Écoutez, je pense qu'il n'a pas apprécié de se faire couper
53:49 et d'être confronté à la réalité.
53:52 C'est-à-dire des agriculteurs qui connaissent leur métier,
53:56 qui connaissent leur sujet, qui lui disent "mais attendez,
53:58 Monsieur le Président, ce n'est pas ça.
53:59 Attendez, Monsieur le Président, clarifiez cette position-là".
54:03 Et à un moment donné, il a perdu son sang-froid, c'est tout.
54:07 Mais bon, écoutez, après...
54:08 - Je trouvais cette séquence triste parce que je me suis dit
54:10 il est face à d'honnêtes hommes et honnêtes femmes
54:14 dans un échange avec des gens.
54:16 Et quels que soient les journalistes qui ont pu vous interviewer,
54:19 quelles que soient les chaînes, tous disent la même chose.
54:21 C'est que je pense que les Français ont découvert des gens
54:24 qui donnent une grande dignité depuis six semaines.
54:27 Et là, c'est l'interprétation que j'ai eue,
54:30 la sensation que j'ai eue, je me suis dit
54:32 "il n'est pas face à des enfants,
54:33 il n'est pas votre professeur".
54:35 - C'est ça, c'est ça.
54:36 - Donc j'ai trouvé ça un peu méprisant, mais peut-être que...
54:38 - Oui, moi, je pense que c'est le contraire.
54:40 Moi, pour la première fois, je trouve...
54:42 Alors après, je n'ai pas votre ressenti,
54:44 mais pour la première fois, justement,
54:45 comme il sort de ses gants,
54:46 il est obligé d'être un peu plus naturel.
54:49 Je le trouve, quand il est très calme, etc.
54:51 Je trouve beaucoup plus d'honneur de le sentir,
54:53 alors que là, on sent qu'il a perdu un peu le fil
54:55 et qu'il a du mal face à l'épreuve.
54:57 - Certains m'ont dit en off "on a failli partir".
54:59 - Oui, il y en a certains qui avaient envie de partir.
55:01 - Il y en a certains qui m'ont dit
55:02 "mais moi, quand il a parlé comme ça,
55:04 moi, j'allais partir".
55:06 - Oui, certains voulaient partir.
55:07 Moi, je l'ai vécu, j'étais en face de lui, quasiment.
55:10 Je me suis dit "ça y est, il faut qu'il affiche son autorité".
55:15 Donc, ça a été à la seconde près.
55:18 Il parlait tranquillement et après,
55:20 il a parlé de cette façon-là.
55:21 Bon, je pense qu'il avait envie d'afficher cette autorité.
55:26 Il a peut-être un peu pété les plombs
55:30 parce qu'il n'arrive pas à gérer cette crise.
55:32 Et puis, c'est tout.
55:34 - Il nous règle.
55:34 - Oui, après, on était autour de lui.
55:36 On a discuté de façon vive, de façon sincère.
55:43 Son intégrité n'a pas été touchée.
55:45 Il n'a pas été exulanté.
55:47 - Je pense que sans cet échange de deux heures et demie,
55:50 jamais il ne descend, jamais il ne peut descendre.
55:53 - Je pense aussi.
55:54 - C'est-à-dire que les syndicats agricoles,
55:57 quels qu'ils soient d'ailleurs,
55:59 ont permis au président de faire les 13 heures.
56:01 - Mais vous savez, c'est mon coprésident...
56:05 - Et les gardes du corps.
56:06 - C'est mon coprésident José Pérez qui a demandé
56:09 à ce que le président, quand ils se sont tous trouvés
56:13 autour de la table, c'est lui qui lui a demandé
56:15 de maintenir un débat, d'ouvrir la discussion,
56:20 que quelques agriculteurs puissent le voir
56:23 et qu'il y ait cet échange.
56:24 C'était nécessaire de faire cet échange.
56:26 Et bon, après, moi, je lui ai demandé,
56:30 suite à ce débat, je lui ai demandé
56:31 à ce qu'il descende et qu'il aille voir les agriculteurs,
56:35 qu'ils prennent conscience et qu'ils aillent
56:38 se confronter au terrain.
56:39 Il dit que c'est quelqu'un du terrain.
56:41 Je suis désolée, je ne suis pas du tout convaincue de ça.
56:43 Je lui ai demandé de descendre.
56:44 Je lui ai dit, allez voir les agriculteurs.
56:47 Certains seront en colère, d'autres vous apprécieront,
56:51 peut-être. En tout cas, les échanges vif.
56:54 Et vous devez accueillir tout ce que vous recevrez.
56:56 Vous devez accueillir tout ça.
56:58 C'est dans votre rôle, ça aussi, d'accueillir tout ça.
57:01 Vous avez laissé traîner une crise immense.
57:04 Maintenant, faites face, quoi. Faites face.
57:08 - Une forte persuasion.
57:09 J'ai envie d'aller au Salon de l'agriculture tout de suite.
57:11 Mais bon, j'ai pas les mêmes obligations.
57:12 - Nous, on est convaincus, mais bon, voilà.
57:14 Il nous reste deux minutes.
57:16 - Et je veux vraiment avoir un dernier mot pour le père de la petite Lola.
57:20 Mais quel message vous souhaitez adresser aux agriculteurs qui vous écoutent,
57:24 qui vous suivent depuis des semaines aujourd'hui pour les prochains jours du Salon ?
57:29 - Pour les prochains jours du Salon, écoutez,
57:30 les agriculteurs sont des personnes exceptionnelles, comme beaucoup de professions.
57:36 Mais dans tout ce périple de cette crise, je les ai trouvés d'une dignité folle.
57:44 Ils n'ont qu'à faire ce qui leur semble être bon.
57:50 Chacun d'entre eux a pris des initiatives durant cette crise
57:53 et toutes les initiatives ont été très bonnes, ont été excellentes.
57:56 Tout le monde est à saluer.
57:57 Tout le monde a contribué à ce travail.
57:59 Et pendant le Salon, qu'ils continuent à faire de même,
58:01 qu'ils continuent à montrer le travail qu'ils font au quotidien,
58:05 parce que pour performer dans notre métier, il faut que nous soyons excellents,
58:08 qu'ils continuent à le faire auprès des médias,
58:11 qu'ils continuent à le faire auprès de l'ensemble des politiques, s'ils le souhaitent,
58:14 auprès de l'ensemble de la population, qu'ils restent comme ils sont, qu'ils continuent.
58:18 Et nous, on sera là pour les soutenir.
58:21 - Merci beaucoup, Karine Duc.
58:23 Merci à tous les quatre et à tous les cinq d'avoir été sur ce plateau tout au long de la soirée.
58:29 Permettez-moi juste d'avoir un mot.
58:32 On en a parlé un peu ce matin, pas suffisamment sûrement.
58:35 Et également ce soir.
58:36 Dans l'actualité, le père de la petite Lola est mort à l'âge de 49 ans.
58:40 Le corps de la fille avait été retrouvé en octobre 2022, tué dans des conditions dramatiques, atroces.
58:45 Il s'appelle Johan Davie, ce papa n'est plus.
58:49 Je vous donne le nom de son avocate, Clotilde Lepetit.
58:52 Johan Davie avait la tête et le cœur trop près de l'enfer depuis les faits commis sur sa fille.
58:58 Il dégringolait sa crise cardiaque et l'épilogue de cette descente aux enfers.
59:03 Il avait pris la parole en octobre 2023, un an, quasiment jour pour jour après le drame.
59:08 Et voilà ce qu'il avait dit à notre consoeur Audrey Crespo-Mara.
59:11 En vérité, la présumée coupable n'a pas enlevé que la vie de Lola.
59:15 Elle a enlevé une famille.
59:17 Avec ma femme, on est en instance de divorce.
59:19 Il avait replongé dans l'alcool.
59:20 Malheureusement, je le vis très mal.
59:22 J'en suis en partie responsable parce que je suis triste et je suis retombé dans ma douleur.
59:25 Tout a volé en éclats de toute façon.
59:27 Une journée, c'est 24 heures.
59:28 Pour moi, c'est 48 heures.
59:30 J'y pense toujours et c'est normal.
59:31 J'y penserai toujours.
59:32 Elle nous manquera, que ce soit à moi ou à ma femme.
59:35 Elle nous manquera toute la vie.
59:37 Donc voilà, pensez à la famille de Lola qui vit un nouveau drame.
59:43 Merci à tous les cinq.
59:44 Merci à toutes les équipes en régie.
59:47 L'info se poursuit sur C News et on se retrouve bien sûr la semaine prochaine.